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février 7, 2010

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BREIZHISTANCE-PSB appelle à voter pour la liste Europe Ecologie Bretagne pour les régionales 2010

BREIZHISTANCE-Parti Socialiste de Bretagne s’est engagé dans les élections régionales 2010 avec plusieurs objectifs :

–       Le premier étant de doter la collectivité Bretonne de son intégrité en réunifiant notre territoire, et de mettre en place les éléments d’une évolution institutionnelle qui permettra à terme d’acquérir des droits démocratiques nécessaires au peuple Breton pour choisir librement de son avenir économique, sociale et environnemental dans le cadre d’une perspective indépendantiste.

–       Proposer des solutions novatrices en terme d’emplois et de protection de l’environnement, en s’opposant clairement aux projets d’aéroport à Notre Dame-des-Landes et en proposant un plan de production d’énergie autonome écologique en Bretagne.

–       Faire de la Bretagne un territoire capable d’inventer les alternatives économiques et sociales au capitalisme néo-libérale dans un esprit de solidarité internationaliste. Faire de la collectivité Bretonne une vraie force d’opposition au pouvoir central quand celui-ci va à l’encontre des intérêts et de la volonté de la population.

–       Combattre la droite et l’extrême droite en Bretagne, mettre fin à l’hégémonie du PSF en Bretagne en contribuant à l’émergence d’une force politique réelle à sa gauche.

Ces objectifs sont la traduction des « 100 propositions pour une autre Bretagne » que nous avons présenté lors de 15 réunions publiques durant les mois de novembre et décembre 2009 dans toute la Bretagne.

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En 2008 nous nous étions présentés aux municipales à Rennes, Nantes et Saint-Herblain avec la LCR, et beaucoup pensaient que cette expérience était réitérable pour les régionales. Néanmoins ce courant de la gauche radicale, représenté notamment par le NPA et avec lequel nous nous retrouvons de nombreuses fois sur le terrain, n’a pas apporté les garanties de la construction d’un véritable projet politique pour le peuple Breton. En effet les discussion des Etats-majors parisiens ont pris le pas sur la construction d’une dynamique anticapitaliste bretonne, et il s’est vite avéré impossible de proposer avec eux un projet allant vers une évolution institutionnelle et démocratique favorable à la Bretagne. Malgré cela la gauche anticapitaliste partira quand même divisée en Bretagne, incapable d’émerger et d’imposer ses revendications à gauche du PSF. Aucune des trois listes ne semble d’ailleurs prendre en compte le peuple Breton comme objet politique. Et ce courant  politique important en Bretagne risque de se retrouver sans représentant au conseil régional, faute d’un parlement breton ses exigences n’auront aucun écho dans les institutions présentes en Bretagne.

Depuis plusieurs mois BREIZHISTANCE-PSB était en discussion avec la liste « Nous te Ferons Bretagne » et le Parti Breton, car ces partenaires étaient alors selon nous les mieux à même de partager l’objectif d’une évolution institutionnelle en faveur du peuple Breton. Longtemps nous avons cru que cette volonté était sincèrement partagée et qu’elle se concrétiserait dans un esprit d’union.

Au fur et à mesure des discussions force a été de constater que l’esprit unitaire nécessaire à l’élaboration d’un projet politique commun et sérieux pour le peuple Breton n’existait pas du côté de « Nous Te Ferons Bretagne ». Malgré le travail intellectuel fournit par BREIZHISTANCE-PSB autour des « 100 propositions pour une autre Bretagne », à aucun moment « Nous Te Ferons Bretagne » n’a pas voulu intégrer les représentants de notre parti aux discussion programmatique et n’a projeter de lui laisser un espace d’expression. Ce malgré le vote majoritaire des adhérents du Parti Breton en octobre dernier qui souhaitaient engager des discussions afin de construire une liste commune avec la gauche Indépendantiste pour les régionales. Nous avons  appris par la presse le 3 janvier et par les mots de Christian Troadec que nous n’étions plus des partenaires respectables.

Les premières prises de positions de « Nous Te ferons Bretagne » ont clairement montrées qu’elle étaient loin d’être une liste soutenue par « la gauche alternative et des syndicalistes ». A titre d’exemple l’hommage rendu par « Nous Te Ferons Bretagne » à Yves Rocher, qualifié  « d’exemple pour tous les Bretonnes et les Bretons », nous à plus que surpris . A aucun moment la gauche indépendantiste, « la gauche alternative et des syndicalistes » ne peuvent prendre comme exemple un homme qui a pratiqué le féodalisme et l’exploitation outrancière dans ses usines. En Bretagne les usines Yves Rocher, comme les autres multiplient les emplois précaires et ne concèdent à augmenter les salaires qu’au prix d’un rapport de force syndical et de grèves comme en 2008. A l’international Yves Rocher représente tellement bien l’esprit de solidarité des Bretons, qu’en 2006, 133 ouvrières burkinabaises ont dû se mettre en grève pour obtenir entre autres, le droit aux congés maternités et à une augmentation de salaire (elles étaient payées 15 euro par mois, ce qui représente 1/3 du salaire minimum légal burkinabais).

De même les envolées lyriques de Christian Troadec faisant de De Gaulle et Mendès-France ses modèles politiques doivent laisser pantois plus d’un militant breton de gauche .

Les velléités de Christian Troadec à négocier un accord avec le PS (sans l’aval du PB) , très tôt dans la campagne, nous apparaissent  incompatible avec la construction d’un pôle breton autonome. Il nous est apparu assez vite que l’objectif de Christian Troadec n’était pas de contribuer à l’émergence d’une force démocratique Bretonne à gauche du PSF, mais bien de s’assurer un destin politique propre. Ce caractère opportuniste plus que politique de « Nous Te Ferons Bretagne » explique notamment l’évocation de scénarios surprenants. Comme celui d’intégrer  Jean-Pierre Thomin, exclu du PSF pour cumul de mandats, évincé de la liste de J.-Y. Le Drian, opposant à toute dévolution démocratique en Bretagne, avec lequel Christian Troadec a fait savoir qu’il était en discussion…et ce sans résultat.

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Pourquoi nous soutenons la liste Europe-Ecologie-Bretagne ?

En Bretagne administrative nous avons pu constater de nombreuses similitudes entre le texte intitulé “100 propositions pour la Bretagne” écrit par Breizhistance-PSB et  des points essentiels du programme de la liste Europe-Ecologie-Bretagne.

Ainsi au delà des convergences évidentes et nécessaires en matière environnementales principalement illustrées par la volonté de la liste d’aller vers l’autonomie énergétique de la Bretagne, l’investissement de nombreux des membres de cette liste en faveur de la défense de l’eau comme  bien public, ou en faveur d’une rupture du modèle agricole productiviste nous avons pu  constater des similitudes programmatiques importantes.

La reconnaissance du peuple Breton comme sujet politique, afin que les politiques menées en Bretagne soient celles voulus par le peuple breton. (introduction du volets institutions du programme d’EEB)

-Le choix d’Europe-Ecologie-Bretagne d’inscrire sa démarche dans la perspective d’une Bretagne réunifiée.

le choix de de revendiquer la suppression des départements et la mise en place d’une assemblée régionale dotée de compétences législatives, et de gagner un statut d’autonomie pour la Bretagne.

Enfin, et c’est fondamental, en ces périodes d’attaques libérales causant d’importants ravages socio-économiques chez les classes les plus populaires, l’ensemble du projet d’EEB s’inscrit clairement dans la perspective d’égalité sociale et de lutte contre le modèle néo-libéral.

Les militants de la gauche indépendantiste au lendemain des élections municipales et cantonales de 2008 pendant lesquels ils avaient proposé des alternatives démocratiques avaient écrit : “Dans de nombreuses petites communes de Bretagne et dans certains cantons nous notons les fortes poussées de candidatures alternatives sans étiquette clairement identifiée mais où nous retrouvons de nombreux compagnons de route de la gauche indépendantiste. Ce sont bien sûr des données très locales qui ont déterminé leurs succès mais elles révèlent elles aussi un désir de changement face à la dualité droite-PS, tout en ayant une forte coloration bretonne et plutôt à gauche.

Les bons scores des autres listes de la gauche radicale dans des communes importantes (LCR notamment à Saint-Brieuc, Karaez..) ou de la gauche alternative ( Morlaix : Verts et alliés UDB et LCR, liste Verte indépendante à Rennes…) révèle un fort potentiel de convergences à construire, d’abord dans les luttes populaires pour les salaires et l’emploi, les services publics de proximité, contre la spéculation immobilière, pour la démocratie locale, contre les projets attaquant notre environnement (EPR, THT,OGM, aéroport…),pour la langue bretonne… mais aussi dans le cadre des prochaines échéances électorales

Puis :

La gauche indépendantiste entend prendre toute sa place dans la recomposition de la gauche bretonne, notamment dans la perspective des élections régionales, en défendant clairement la perspective du droit à l’autodétermination nationale du peuple breton

Il aurait été incohérent de faire un tel constat et de ne pas saisir une opportunité de convergences avec EEB et ses composantes (UDB et Verts).Cela aurait été faire preuve de sectarisme, ce n’est pas la ligne de conduite de notre parti.

Visiblement les acteurs d’EEB avaient eux aussi fait le constat que notre  réseaux de militants et sympathisants pourraient constituer un apport non négligeable au rassemblement d‘Europe Ecologie Bretagne, puisque deux acteurs de la gauche indépendantiste seront présents sur la liste Europe Ecologie Bretagne en tant que candidats d’ouverture.

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Il sagit de Lionel Henry, conseiller municipal à Montreuil Le Gast. A 39 ans ce militant est connu pour son parcours au sein de la gauche indépendantiste, ses publications et travaux d’historien, ses investissements divers dans le domaine municipal, pour la langue bretonne dans le système public d’éducation ou la solidarité avec les prisonniers politiques.

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Et de Morgane Cotten, militante syndicale agé de 26 ans, originaire de Karaez/Carhaix. Cette enseignante en filière immersive (Diwan) est connue pour avoir comme des milliers de  jeunes de son âge prit part à la lutte contre le gouvernement central lors de la tentative de mise en place du CPE. Elle figurait par ailleurs sur la liste “Rennes à gauche” aux municipales de 2008.

D’un point de vue stratégique :

Il est clair que nous apportons notre soutien à Europe Ecologie Bretagne en raison de la cohérence politique du programme et de la volonté des ses animateurs de contester au PS français le leadership de la gauche en Bretagne.

Voter pour EEB au premier tour ce n’est pas seulement voter pour un programme et une liste où l’on retrouve de nombreux militants de terrain c’est aussi contribuer à bousculer le parti qui en Bretagne est le plus conservateur sur le plan institutionnel : le PS qui détient la majorité au conseil régional et dans quatres département sur cinq.

A l’heure où l’UMP entend réformer les territoires dans un sens qui n’ira sûrement pas dans le sens d’une plus grande égalité territoriale ni de la reconnaissance du caractère plurinational de l’état fançais, au moment où Sarkozy nous envoi  le préfet Malgorn pour faire passer la pilule de cette réforme en Bretagne, il convient de renforcer par notre vote, lors de ces régionales qui seront sans doute les dernières, le pôle politique qui incarne le mieux la volonté de construire un pouvoir politique en Bretagne depuis la gauche.

Ce sera le sens de notre contribution et nous souhaitons que ces convergences, pour perfectibles qu’elles soient, en annoncent d’autres pour l’avenir dans luttes et dans les urnes.

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Le cas de la Loire-Atlantique

Notre investissement dans la lutte pour l’unité territoriale n’est pas à démontrer. Néanmoins nous considérons que la liste d’Europe Ecologie en Région Pays de la Loire, n’apporte pas les mêmes garanties qu’en région Bretagne. Ce qui est possible en région Bretagne n’est pas encore possible en pays Nantais.

Le manque de volonté de « Nous Te Ferons Bretagne » et du Parti Breton à construire une dynamique unitaire, nous a conduit à l’impossibilité d’élaborer un projet politique ensemble. Ce  désaccord politique ne nous permet pas d’appeler à voter pour eux. Dans le cas où la liste « Nous Te ferons Bretagne » se présenterait effectivement dans la région Pays de la Loire, il reste néanmoins certain que cette liste sera la plus sincèrement engagée dans la construction de l’unité administrative de la Bretagne.

Le Bureau national de Breizhistance.PSB, le 07 février 2010.

rn05_2500007_1_px_501__w_ouestfrance_BREIZHISTANCE- PSB dénonce l’hypocrisie du sénateur-maire- conseiller régional UMP Dominique de Legge. Un mois avant les élections régionales il vient de déposer au Sénat un projet d’amendement présenté comme « base de travail » à la Réunification, et comme rendant dorénavant « la Réunification de la Bretagne juridiquement possible ».

Cette proposition purement électoraliste avant les régionales, n’apporte en réalité rien de nouveau sur le fond. Dire qu’il est légalement impossible de Réunifier la Bretagne, et que l’amendement le permet maintenant, est faire passer l’UMP et Dominique de Legge pour les hérauts de l’unité territoriale Bretonne qu’ils ne sont pas. En pays Nantais, l’UMP mène la même tactique de contentement des réseaux militants en présentant  aux régionales le directeur de communication de Sarkozy, Franck Louvier, sois-disant récent convertit à la Réunification. Il s’agit bien ici de mieux communiquer pour ne rien faire ensuite.

En effet les articles concernant les modifications territoriales permettent déjà, avec de la volonté politique, d’entamer un processus de Réunification (L.4122-1* du Code général des Collectivités Territoriales et L. 72-1* de la Constitution) . Le problème du cadre législatif actuel est avant tout qu’il ne permet pas aux bretons de déterminer eux mêmes et démocratiquement leur cadre territoriale, puisque que les articles L.4122-1 et L.72-1 peuvent être interpréter comme donnant à la collectivité Pays de la Loire la possibilité de s’opposer à la volonté des Bretons et de leurs collectivités.ttt

Or l’amendement déposé par Dominique de Legge, appuie une nouvelle fois ce droit de veto, puisque l’article proposé ne permet pas au Conseil Général de Loire-Atlantique et au Conseil Régional de Bretagne de se passer de l’aval du Conseil Régional des Pays de la Loire. De plus il reviendrait encore à l’Etat Français de décider d’appliquer ou non la volonté du peuple Breton et des collectivités sensées les représenter en Bretagne.

A moins qu’un jour une assemblée du Conseil Régional PdL et son président dise « ok » à la Réunification de la Bretagne, ce qui n’est clairement pas envisageable, l’article de M. De Legge stipule que « Lorsqu’une consultation a été organisée, le rattachement ne peut être décidé que si le projet recueille, dans chacune des deux régions concernées, et dans le département concerné, l’accord de la majorité absolue ». Concrètement, dans le cas de l’application de cet amendement, la Réunification ne se ferait pas même si la majorité des Bretonnes et des Bretons de Loire-Atlantique et de Bretagne administrative votaient favorablement.

Si les représentants des collectivités en Bretagne, comme M. De Legge, souhaitaient vraiment l’unité territoriale, ils n’appuieraient pas une situation dénoncée depuis longtemps par l’ensemble des acteurs de la Réunification. La légitimité démocratique est bien de pouvoir permettre au peuple Breton de décider lui-même de son cadre administratif, sans la région Pays de la Loire, et même sans l’Etat Français.

Si les représentants du CG 44 et du CRB4 veulent réellement être les acteurs de la Réunification, ils doivent élaborer une stratégie et travailler au sein de leurs collectivités à la construction de l’unité territoriale, plutôt que de se placer dans une position attentiste vis à vis du Parlement Français. Notamment en dépassant la simple commission mixte existant entre le CG44 et le CRB4, en travaillant sur la question avec les représentants de la société civile (syndicats, fédérations sportive, ….), en invitant fermement le Parlement à légiférer sur le sujet.

rrrrPour BREIZHISTANCE- PSB un referendum sur la question de l’unité territoriale ne pourra se faire légitimement qu’avec les habitants de l’ensemble de la Bretagne. En cas d’organisation de ce referendum, la collectivité Pays de la Loire ne devrait avoir les moyens d’exercer des pressions médiatiques pendant au moins un an avant l’organisation de celui-ci, afin de ne pas influencer le vote en pays nantais. Si la question de l’unité territoriale devait être posée aux Bretonnes et aux Bretons, elle ne pourrait s’abstenir d’une question logique sur l’évolution institutionnelle de la Bretagne.

Jonathan Guillaume, pour BREIZHISTANCE-PSB

*L’article L. 4122-1 du code général des collectivités territoriales est ainsi rédigé :

Les limites territoriales des régions sont modifiées par la loi après consultation des conseils régionaux et des conseils départementaux intéressés./ La modification des limites territoriales des régions peut être demandée par les conseils régionaux et les conseils départementaux intéressés. Lorsque cette modification est demandée par délibérations concordantes des conseils régionaux et des conseils départementaux intéressés, elle est prononcée par décret en Conseil d’Etat./ Lorsqu’un décret en Conseil d’Etat modifie les limites territoriales de départements limitrophes n’appartenant pas à la même région et qu’un avis favorable a été émis par les conseils départementaux et par les conseils régionaux, ce décret entraîne la modification des limites de la région.

*Extrait art. L.72-1 :

« Lorsqu’il est envisagé de créer une collectivité territoriale dotée d’un statut particulier ou de modifier son organisation, il peut être décidé par la loi de consulter les électeurs inscrits dans les collectivités intéressées. La modification des limites des collectivités territoriales peut également donner lieu à la consultation des électeurs dans les conditions prévues par la loi »