Archive

avril 10, 2012

Browsing

Jonathan Guillaume et Nathalie Roynard, candidats à l’élection législative dans la 6e circonscription de Loire-Atlantique, annoncent leur soutien aux salarié-e-s de la poste qui se sont mis en grève samedi dernier, dans les centres de Châteaubriant, Riaillé et Moisdon-la-Rivière.

Devant le centre de Châteubriant (Journal La Mée Socialiste)
Devant le centre de Châteubriant (Journal La Mée Socialiste)

Ils et elles dénonçaient les restructurations qui vont toucher ces trois sites aux mois de mai et juin, et entraîner la perte d’une tournée et de deux positions de travail. La sécabilité mise en place par la direction, un redécoupement des taches, entraîne un alourdissement des charges de travail et des dépassements horaires sans contreparties. De même les salariée-e-s dénoncent le manque de remplaçants.

Jeudi, ils étaient déjà une centaine de postières et de postiers à s’être réunie à Nantes pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et les suppressions de poste. Ces dernières semaines, ce sont trois employés qui se sont suicidés à Montparnasse, Tregunc et Rennes, excédés par les nouvelles politiques manageriales. On presse les salariées jusqu’à la dernièe goutte !

Le même phénomène observé il y a quelques temps à France Télécom, se reproduit à la Poste. Les politiques néo libérales de privatisation entraînent un vrai mal-être au travail et une chute du nombre de salariés. De même, les nouvelles politiques tarifaires sont orientées vers une rentabilité financière, et non vers l’intérêt général.

photoAlors que les nouvelles organisations détruisent peu à peu les solidarités entre employé-e-s, en individualisant les problèmes et en imposant une mobilité frénétique dans les directions locales, il est important de soutenir celles et ceux qui luttent tant pour préserver leurs acquis sociaux que pour défendre les intérêts des usagers.

Jonathan Guillaume et Nathalie Roynard, pour Breizhistance-IS

Jeudi on apprenait que faute de financement, Viking Cruise Line rompait les négociations avec les chantiers de l’Atlantique-STX et vendredi l’avocat général dans le dossier de l’Erika préconisait la cassation totale du jugement pourtant confirmé en première instance puis en appel.

120405090702172_11_000_apx_470_

STX ou l’incroyable immobilisme de d’Etat. Nous avions déjà exprimé nos inquiétudes dans un précédent communiqué, inquiétudes malheureusement confirmées. Dans ce dossier, tout le monde maritime est d’accord sur un point. Si aujourd’hui Viking Cruise Line se désengage ce n’est aucunement à cause d’un manque de compétitivité du chantier. Bien au contraire ! Il est l’un des fleurons mondial de la construction navale et son talent n’est plus à démontrer. De plus, des ingénieurs des bureaux d’études aux soudeurs, en passant par les sous-traitants, tout le monde avait consenti à d’incroyables sacrifices afin de rester concurrentiel dans un secteur difficile et mondialisé par nature. Mais voilà que l’accord avec VCL était soumis à une garanti de financement et les banques françaises n’ont jamais réussi à se mettre d’accord. L’Etat quand à lui soit disant si soucieux de l’emploi est resté muet et n’a jamais levé le petit doigt pour débloquer la situation.

Aujourd’hui les candidats à la présidentielle ont beau jeux de faire de la gesticulation pour dénoncer cette situation absurde et promettre des solutions s’ils sont élus mais c’était hier qu’il fallait prendre des décisions ! Les contrats portant sur les paquebots ne se présentent pas tous les matins ! Et au fait, la fameuse région PdL si soucieuse de son image est restée elle aussi bien muette. Dès qu’il s’agit de faire plaisir à ses amis de Vinci avec son projet d’aéroport attrape-touriste qui ne sert à rien, là il y a du monde mais quand il faut se bouger pour sauver l’industrie maritime, il n’y a plus personne.

Nous ne pouvons qu’être amers et révoltés face à une telle situation. Les 2100 emplois des chantiers ainsi que les 1000 à 2000 emplois des sous traitants sont belle et bien menacés, situation catastrophique pour le bassin d’emploi nazairien. On essaye de nous rassurer en nous parlant de l’eldorado que constituerait la filière éolienne off-shore, mais sans politique réelle de transition énergétique cela ne remplacera jamais les emplois de la construction navale.

la-cour-de-cassation-pourrait-annuler-la-procedure-judiciaire-du-naufrage-en-1999-du-petrolier-erika

Erika, décision pour faire plaisir aux amis ? A peine avait-on le temps de digérer la première information que nous apprenions que le jugement condamnant Total dans l’affaire de l’Erika avait des chances d’être cassé. Nous ne pouvons y voir ici que l’intervention directe de l’Etat. En effet, l’avocat général dépend directement du procureur général Jean-Claude Marin, très marqué à droite et en ligne direct avec l’Elysée. Sachant que le petit chef est ami avec tous les grands patrons du CAC 40, on peut au minimum se poser la question d’une telle décision. Soit disant que l’Erika aurait sombré dans les eaux internationales et le droit français ne pourrait donc pas s’appliquer. Le navire en 12 ans aurait-il dérivé dans les eaux internationales ? Plus sérieusement les juges indépendants en charge du dossier ont simplement fait ce qu’il fallait, l’Erika a pollué nos côtes, il y a des responsables et ils doivent payer.

Si la cour de cassation suivait l’avis de l’avocat général, ça voudrait dire qu’à l’avenir des navires poubelles pourraient croiser aux larges de nos côtes et en cas d’avarie partir vers dans les eaux internationales sur l’ordre d’armateur peu scrupuleux afin d’éviter toute poursuite ! La mer est un espace de liberté, pas de non droit.

Finalement seul bonne nouvelle, la Sobrena, chantier de réparation navale de Brest après des mois d’incertitude quand à son avenir voit le ciel se dégageait grâce… aux hollandais ! En effet Damen, leader mondial de la réparation navale a décidé d’investir dans l’outil brestois en conservant les 210 emplois. L’administration française avait préféré une solution “franco-française” mais le seul repreneur, Eiffage avait soumis son offre d’une part au licenciement des 2/3 du personnel et d’autre part à l’acquisition d’un appel d’offre sur l’éolien off-shore (encore lui !).

Pour Breizhistance-IS, V. Jacob