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novembre 23, 2012

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Vendredi 23 novembre, 38e jour depuis le début des grandes opérations d’expulsion, aura été une nouvelle journée de destruction et de violence menée par les forces militaires et policières qui tentent d’occuper une partie des communes de Notre-Dame-des-Landes et Vigneux-de-Bretagne.

6 jours après la manifestation de réoccupation qui aura réunie près de 40 000 personnes, le gouvernement n’a pas hésité à reprendre les opérations. Lui qui a affirmé agir par «force à la loi» dans le dossier de l’aéroport n’a pas hésité à envoyé les gaz lacrymogènes à 6h du matin à l’intérieur des cabanes collectives construites lors de la grande manifestation de samedi dernier. Le matériel, les outils, les groupes électrogènes ont été volés ou saccagés par les forces de l’ordre, les vitres des bâtiments cassées. Pourtant ces maisons étaient construites sur un terrain couvert par l’accord signé avec le PS après les grèves de la faim du printemps dernier. Un arrêté préfectoral a ordonné l’opération sur le terrain privé sans que celui-ci ne soit averti.

Pas de médiateur !

La journée du vendredi 23 novembre nous montre encore une fois l’entêtement aveugle et dangereux du gouvernement. Jean-Marc Ayrault ne peut plus espérer «sortir par le haut» de cette affaire et il ne renoncera pas sans être acculé. Le mal a été fait à Notre-Dame et les «médiateur» et «médiations» réclamés encore aujourd’hui par Europe Ecologie et le Parti Gauche ne les effaceront. De même cette stratégie peut aujourd’hui apparaître comme celle qui pourrait d’une certaine manière endormir la lutte.

La résistance s’amplifie

Malgré la diabolisation et les intimidations, la résistance s’amplifie avec les expulsions sur le terrain. Des centaines de personnes arrivent sur la ZAD ce week end pour reconstruire encore. Aujourd’hui, des centaines de rassemblements ou actions de soutien ont eu lieu dans tout l’Hexagone pour dénoncer les opérations militaires sur la ZAD. Celles-ci ont été particulièrement importantes en Bretagne. Les ponts de Saint-Nazaire et de Cheviré ont été bloqués par des manifestations spontanées dans la journée ainsi que les bacs d’Indre et de Couëron. Dès le matin à Lorient une centaine de personnes ont perturbées la conférence de presse de Manuel Valls et J.-Y. Le Drian (ancien maire de la ville). A Rennes la préfecture a été encerclée par 250 personnes qui ont jetés de la terre sur les gardes mobiles et sur le bâtiment où devait remettre le ministre des armées une médaille à un industriel. Les gardes mobiles ont sortis les lacrymos et le jet d’eau. A Brest, 200 personnes ont occupées la mairie !

François Cuillandre maire PS de Brest entouré de manifestants

Mettre la pression sur le parti socialiste

Les ministres bretons du gouvernement sont contestés dans leur propre ville comme il n’est pas coutume. Des militants de la fédération PS d’Ille et Vilaine demandent l’ouverture d’un débat en interne sur la réalité de ce projet d’aéroport. Le 5 novembre dernier des dizaines d’opposants avaient investis la permanence du député Yves Daniel à Derval pour lui demander des comptes. Les comités de soutien de Bretagne et des départements limitrophes seraient sans doute inspirés d’eux aussi pour aller demander des comptes à ces élus. FAISONS SENTIR DE PRES LA COLÈRE DU PEUPLE !

Abandonner le projet,

Comme lors de la lutte du Carnet, la seule issue possible pour le gouvernement face à cette résistance sans-égal a l’heure actuelle est bien une décision politique d’arrêt du projet. La lutte s’amplifie et ne s’affaiblira pas malgré la répression et les violences, le tout est de savoir à quel moment le gouvernement se rendra compte qu’il organise lui même un «kyste» de révolte social qui ne demande qu’à prendre l’ampleur des révoltes des peuples d’Athènes ou de Barcelone. Nous devons réclamer l’abrogation de la DUP et l’annulation des arrêtés préfectoraux, l’arrêt des poursuites et la restitution des terres !

BREIZHISTANCE-IS

Depuis ce matin se déroule une nouvelle vague d’expulsions sur le site de la ZAD de Notre Dame des Landes. Un déploiement massif de 500 gardes mobiles  orchestré par le ministère de l’intérieur a lieu sur la zone autour du site du Rosier, expulsable depuis plusieurs jours, ainsi qu’autour de nouvelles constructions entamées à la suite de la grande mobilisation populaire du 17 novembre dernier ayant rassemblé près de 40000 manifestants.
Le gouvernement et les parlementaires socialistes restent inflexibles malgré  la mobilisation massive de samedi dernier, la multiplication des rassemblements sur l’ensemble de l’Hexagone et le florissement de dizaines de comité de soutien. C’est une véritable lame de fond de soutien populaire qui grandit de jour en jour ne trouvant comme réponse que la multiplication des déclarations du premier ministre Jean-Marc Ayrault, du député PS de la circonscription de Notre Dame des Landes, Yves Daniel, réitérant plus que jamais leur volonté de construire l’aéroport. Une logique jusqu’au-boutiste renforcée par le discours sécuritaire du ministre de l’intérieur Manuel Valls stigmatisant sans cesse ce qu’il appelle la mouvance “anarcho-autonome” comme pour mieux détourner le débat de fond de ce qui n’est autre qu’un choix de société.
Face à la nouvelle démonstration militaire de force du gouvernement, nous appelons à un rassemblement populaire en soutien aux résistants de la ZAD ce vendredi 23 novembre à 17h30 Préfecture Martenot à Rennes.

Non aux expulsions ! Non à l’aéroport de Notre Dame des Landes !