Archive

2013

Browsing

Nous avons reçu le communiqué suivant des Amitiés Kurdes Bretagne et nous le reproduisons bien volontiers.

 

Les Amitiés kurdes de Bretagne soutiennent la manifestation organisée par Amara, la Maison du Peuple kurde .

Vérité justice pour les victimes de l’Etat turc

Rassemblement à Rennes vendredi 27 décembre à 15 heures

Le 27 décembre 2011, l’aviation turque bombardait en toute connaissance de cause un groupe d’une cinquante de villageois de la région de Sirnak, à Roboski, près du village d’Uludere, qui s’adonnait au commerce toléré transfrontalier. Une vingtaine d’enfants et d’adolescents périrent dans des conditions atroces. Leurs familles attendent toujours un geste d’excuse du gouvernement AKP de Turquie.

Le 9 janvier 2013, étaient assassinées à Paris, au siège du Centre d’information du Kurdistan (CIK), trois femmes, trois militantes kurdes. Elles s’appelaient Leyla Soylemez, 24 ans, membre des jeunesses kurdes, Sakine Cansiz, 55 ans, dite “Sara”, cofondatrice du PKK et Fidan Dogan, 30 ans, plus connue sous le nom de Rojbîn, directrice du CIK. Trois figures emblématiques de la lutte du peuple kurde. Il ne fait aucun doute que ce triple assassinat est un crime politique qui met en cause la Turquie. C’est la raison pour laquelle il est à craindre que l’affaire ne soit étouffée comme d’autres, au nom de la raison d’Etat.

Le 6 décembre 2013, à Yuksekova, région d’Hakkari, La police tira à balles réelles sur des manifestants venus protester contre la profanation de tombes de combattants kurdes, tuant deux d’entre eux. Un troisième, grièvement blessé, le 7 décembre, au cours d’un mouvement suscité par l’acte assassin et délibéré de la police, succombait à son tour à ses blessures.

Trois exemples parmi tant d’autres de la politique menée contre les Kurdes par l’Etat turc.

Les Kurdes de Rennes et de Bretagne et les amis du peuple kurde dénoncent cette politique liberticide et manifesteront à Rennes vendredi 27 décembre prochain.

15 heures : rassemblement dalle du Colombier

16 heures : marche dans les rues de Rennes

17 heures: sit-in place de la mairie

Tous les Rennais et toutes les associations qui luttent pour la liberté partout dans le monde sont invités à s’associer à la manifestation.

André Métayer

La Gauche Indépendantiste Bretonne – Breizhistance appelle à la mobilisation générale le 22 février à Nantes pour défendre les terres de Notre-Dame-des-Landes.

ayraultnoelC’est le premier jour des vacances de noël, le 21 décembre, que le préfet de Loire-Atlantique, représentant du pouvoir central en Bretagne, a signé les premiers arrêtés pour des travaux concernant le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et ses dessertes routières. Il s’agit de quatre arrêtés portant sur la « Loi sur l’Eau » et le « déplacement des espèces protégées ». Déplacement, que l’ensemble des opposants requalifient en « destruction ». En effet ces mesures sont symboliques, 99% des espèces seront détruites à causes des travaux. 12 des réserves émises par la commission scientifique dépêchée en catastrophe par le gouvernement l’année dernière n’ont pas été levées ! Les naturalistes en lutte qui ont procédé à de nouveaux relevés sur la ZAD ont répertorié 49 mares supplémentaires, plusieurs espèces protégées non répertoriées, et un inventaire de la faune et de la flore très loin d’être exhaustif.

Après des années de luttes et une résistance solidaire qui se seront concrétisées bien au-delà de la Bretagne, le gouvernement français, dont l’actuel premier ministre est localement à l’origine de ce projet, s’entêtent et offrent un bien sinistre cadeau de noël aux occupants et habitants du site. Mais face à ce cynisme les opposants ne désarment pas.

En Bretagne, partout dans l’Hexagone, jusqu’en Belgique, les 200 comités de soutien à la résistance à Notre-Dame-des-Landes sont en alerte. Comme le rappelle la coordination des opposants, dont Breizhistance fait partie avec 50 autres organisations, « pour chaque mesure de ‘compensation’ réalisée, c’est le projet qui avance (…) il faut donc empêcher qu’elles se réalisent : mares, transfert d’arbres et d’espèces, élargissement du barreau routier, etc … ». Le réseau COPAIN qui rassemble les professionnels du monde paysan opposés au projet d’aéroport appelle à « s’opposer physiquement et par tous les moyens respectueux de nos valeurs » aux opérations prévues dans la zone. Christian Troadec, maire de Carhaix et figure de proue du mouvement des bonnets rouges en Basse-Bretagne appelle lui aussi à la résistance et à la manifestation du 22 février contre le projet d’aéroport« à Nantes, en Bretagne ». La lutte de Notre-Dame-des-Landes est une lutte historique de la Bretagne et au-delà ! Nous devons répondre présent et défier l’arrogance du gouvernement français ! Soyons mobilisés dès à présent, à Nantes le 22 février, et même avant, sur la ZAD, s’ils décidaient d’attaquer. Comme à Plogoff, comme au Carnet, nous avons toujours gagné !

Stourmomp Betek an trec’h !

Alors que les préparatifs de la Coupe du Monde de football 2014 au Brésil, sa pluie de milliards de dollars et son lot d’exploitation capitalo-libérale  sont tous les jours plus prégnants, les massacres contre les paysans sans terre dans l’État de Rondônia, frontalier de la Bolivie, à l’ouest du Brésil, sont en préparation.

La rédaction de Bretagne Info tient ici à le faire savoir en diffusant ci-dessous un appel international dénonçant le gouvernement brésilien. Cet appel émane de Servir le peuple, média d’Occitanie, communiste révolutionnaire, marxiste-léniniste-maoïste, visant par la réflexion, l’information et l’éducation politique et culturelle de masse à favoriser la renaissance du mouvement communiste révolutionnaire dans l’État français et le monde francophone.

Si la Gauche Indépendantiste ( Breizhistance-IS) a d’ores et déjà signé ce texte, de multiples organisations aussi, parmi lesquelles : La revue internationale Maoist Road ( Du PC maoïste d’Italie, Canada..), Great Unrest Group / Yr Aflonyddwch Mawr (communiste-révolutionnaire de libération nationale du Pays de Galles, le collectif Feu de Prairie (média pour une culture révolutionnaire, État français), Gran Marcha hacia el Communismo (Madrid, État espagnol), l’Action Antifasciste d’Aube Champagne-Ardennes, le Comité de Construction du Parti Communiste maoïste de Galice (État espagnol), Libertat ! ( Gauche révolutionnaire d’Occitanie), l’Organisation communiste Futur Rouge, le Parti communiste maoïste de France, diverses organisations d ‘Aragon (État espagnol)  Purna a organizacion chuvenil ( révolutionnaire, socialiste et indépendantiste), Colectivo Sindical Estudiantil, Puyalon de Cuchas (organisation politique indépendantiste et socialiste), A Clau Roya (collectif féministe indépendantiste et socialiste) et A Enrestida ( collectif social autogestionnaire).

Texte de l’appel international :

En ce moment même au Brésil, un massacre contre des paysans sans terre de l’État de Rondônia est en préparation. Les forces de répression de l’État et de l’Union vont attaquer des paysans pauvres sous le fallacieux prétexte qu’ils occupent une réserve naturelle. Des émeutes ont déjà eu lieu et les paysans ont été victorieux de la première tentative d’expulsion. Mais une récente intervention du gouverneur de l’État, qui est un propriétaire terrien, où il qualifie les paysans de ‘vandales’ et ‘bandits’ laisse augurer le pire.

Avec l’accentuation de la crise générale du capitalisme, la situation dans les pays semi-colonisés (dits du ‘Sud’) devient de plus en plus difficile. Au fur et à mesure que la crise s’approfondit, la pression impérialiste sur ces pays, pour la captation des ressources et l’accaparement de nouveaux marchés, provoque de nombreux troubles. Les plus apparents sont les interventions impérialistes militaires directes ou indirectes actuelles ou récentes (Lybie, Mali, Afghanistan, Irak, Syrie, Centrafrique etc.), mais cela signifie aussi pour les classes populaires et les peuples des pays d’Asie, d’Afrique et des Amériques une constante aggravation de leur situation sociale sans compter les ravages écologiques provoqués par l’exploitation dantesque de tout ce qui peut rapporter quelques dollars ou euros.

     2

Le Brésil ne fait pas exception à cette situation générale. Derrière le mensonge de la croissance et du développement, orchestrés par les gestionnaires du PT au pouvoir et du FMI, se cache en réalité une situation dramatique pour une grande partie de la population. L’explosion populaire de juin 2013 est venue rappeler que le groupe des BRICS comme ‘nouvelles puissances’ n’est qu’une chimère. La Coupe du Monde de Football en 2014, avec les JO de Rio en 2016, devait venir parachever cette propagande d’un Brésil sorti du sous-développement, mais la réalité est têtue !

Loin de sortir de leur lien de sujétion avec les pays impérialistes, les gouvernements de ‘gauche’ sud-américains sont en réalité les parfaits relais du règne planétaire des monopoles. Cela se traduit concrètement par une dégradation du niveau de vie et des conditions de travail, avec des loyers dépassant l’entendement, une inflation galopante, les violences policières toujours plus forte, des services sociaux de base en piteux état ou inexistants et une corruption généralisée. 50% du budget du Brésil va au remboursement des intérêts de l’immense dette publique, des milliards sont dépensés dans les projets du PAC, projets pour développer les infrastructures dans le seul but de satisfaire les monopoles impérialistes, et à côté les hôpitaux ferment. La situation dans les campagnes est tout aussi dramatique, la réforme agraire promise n’est jamais arrivée et pire encore, la répression contre les mouvements paysans s’accentue. Exécutions sommaires des leaders paysans par les milices des grands propriétaires, torture courante par la police, intimidations, tout est fait pour faire régner un climat de terreur dans le peuple. Cinq millions de familles paysannes au Brésil n’ont pas de terres à cultiver et les latifundias (grandes propriétés agraires, marque de la semi-féodalité) et autres exploitants agro-capitalistes sont présents dans tous les rouages de l’État, tandis que le monopole médiatique criminalise systématiquement toute contestation.

           3

Aujourd’hui, avec le capitalisme globalisé toutes les luttes dans le monde sont intimement liées ; le Brésil comme l’Inde est une pièce maîtresse dans l’économie mondiale. Il est une de ces fermes du monde vouées à la fourniture planétaire de nourriture marchandisée, et par conséquent plus la révolution avancera au Brésil plus l’impérialisme s’affaiblira, plus nous pourrons le combattre dans les pays impérialistes.

Nous appelons tous révolutionnaires et progressistes sincères à appuyer les luttes révolutionnaires dans ces pays. Nous devons sortir d’un eurocentrisme idéologique ; le changement vient des périphéries du Vieux monde, là d’où souffle vers les Centres du capitalisme le vent d’un Monde Nouveau. Nous appelons à soutenir la révolution agraire au Brésil et à dénoncer les violences contre le peuple, notamment celles en cours dans l’État de Rondônia.

Nous appelons à boycotter plus que jamais la mafia nommée FIFA et la Coupe du Monde 2014, ainsi que les futurs JO à Rio de Janeiro ; et à dénoncer les mensonges du gouvernent de pseudo-gauche du PT et de Dilma Rousseff.

Nous envoyons un salut fraternel et révolutionnaire à tous les combattants du Peuple brésilien qui luttent au péril de leur vie pour une humanité libérée et égalitaire.

VIVE LA RÉVOLUTION AGRAIRE AU BRÉSIL !

VIVE LA JUSTE LUTTE DES PAYSANS DE RONDÔNIA ET DE PARTOUT DANS LE MONDE !

                À BAS LA FIFA !

                NÃO VAI TER COPA !

 

Tous les révolutionnaires et progressistes conséquents, organisations mais aussi collectifs, websites et autres groupes sont invités à signer ce message de solidarité aux paysans brésiliens en lutte. Pour le signer, veuillez remplir le formulaire de contact.

 Texte disponible en anglais, portugais et castillan sur le site de Servir le peuple.

D’an 3 a viz Kerzu 2013 e oa bet roet ar gaoz da gKeleier Breizh e brezhoneg gant Radio Kerne. Kinnig a ra Fabris Cadou hol lec’hienn kelaouiñ nevez hag e tistro war darvoudoù ar Bonnedoù Ruz. Atersadenn kaset da benn e-pad 10 munutenn gant Laetitia Fitamant.

    2

Le 3 décembre 2013, Radio Kerne a donné la parole à Bretagne Info. Fabris Cadou présente notre nouveau site d’information et revient sur les évènements des Bonnets Rouges. L’entretien est réalisé pendant une dizaine de minutes par Laetitia Fitamant.

Une soirée d’information et de débat sera organisée sur les bonnets rouges au bar La Charrue à Chateaubriant le 12 décembre.1461797_256905151128220_288509489_n

Depuis de longues semaines les plans de licenciements se sont succédés en Bretagne, dans l’agroalimentaire, l’industrie ou les télécoms, … Outre les mobilisations des salariés de ces différentes entreprises, s’est développé un mouvement atypique, traversé de contradictions, rassemblant des gens aux intérêts divergents, le mouvement des “bonnets rouges “. Un mouvement qui interpelle, selon certains il tenterait de lier lutte pour l’emploi et revendication d’un pouvoir politique breton de “Brest à Clisson”, pour d’autres il ne serait qu’un rassemblement de patrons et d’agriculteurs pollueurs.

Quelques jours après la grande manifestation de Carhaix le 30 novembre, Bretagne-Info et des représentants du pôle ouvrier du collectif “Vivre, Décider et Travailler en Bretagne” vous invite à débattre de la nature de ce mouvement, de ses contradictions, de ses limites,  le Jeudi 12 décembre à partir de 20h30 au bar La Charrue.

Autour de 40 000 personnes se sont donc rassemblées le 30 novembre dernier à Carhaix à l’appel du Collectif «Vivre, décider et travailler en Bretagne».

Dès 13h30, le pôle ouvrier s’était donné rendez-vous devant la gare pour rejoindre plus tard, en cortège de près de 2000 personnes, le site de Kerampuilh, lieu de rendez-vous du rassemblement. Le comité pour le maintien de l’emploi en Centre-Bretagne, dit pôle ouvrier du Collectif «Vivre, décider et travailler en Bretagne» a ouvert les différentes interventions par la lecture de ses revendications en français et en langue bretonne avant que ne lui emboîte le pas les ouvriers de GAD, Marine-Harvest, de Tilly Sabco, ou de Doux. Ce qu’on dit ces ouvrières et ouvriers, comme ils le rappelleront plus tard sur la grande scène de Kerampuilh, c’est qu’ils ne sont pas dupes, ce ne sont pas «des nigauds» comme il arrangerait certains de le faire croire. Elles sont bretonnes, ils sont bretons, et veulent tout simplement «travailler et décider en Bretagne». Ils étaient soutenus par plusieurs organisations, dont le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) dont les militants locaux on joué un rôle décisif, le SLB (Syndicat des travailleurs de Bretagne), la CGT Marins Grand Ouest, le collectif des chômeurs et précaires de Brest ou bien encore La Gauche Indépendantiste Bretonne (lire notre intervention).

Nous n’avons pas pour notre part fait l’impasse sur la critique des institutions locales, du modèle agricole productiviste, des choix fait par le patronat breton… A aucun moment nous n’avons ressenti de l’hostilité bien au contraire.    2

Alors que les grandes centrales syndicales se désolidarisent de centaines et de milliers de leurs adhérents en Bretagne, et qu’elles ont été incapables de mobiliser lors de la journée d’action du samedi 23 novembre à St Brieuc, Rennes, Lorient ou Morlaix, et que le Front de Gauche essaye de faire croire qu’il prend le devant de la contestation de la politique fiscale du gouvernement (Jean-Luc Mélenchon a annoncé 100 000 personnes pour sa contre-manifestation du lendemain à Paris !), le pôle ouvrier des Bonnets Rouges a besoin d’être renforcé.

On ne gagne pas des luttes à côté des travailleurs, mais avec eux !

Le même jour, les organisations proches du gouvernement organisaient une manifestation hexagonale contre le racisme. Nous ne le cachons pas, certaines et certains qui ont manifesté samedi à Carhaix sont sans doute tentés par le vote FN et le rejet de l’autre. Mais encore une fois nous ne regretterons pas d’avoir été Carhaix, où le message anti-raciste porté par différents orateurs aura eu un impact autrement important.
Tant dans le pôle ouvrier, où Corentin Lemonnier, secrétaire général du SLB, a rappelé devant l’assemblée le caractère intéressé de Marine le Pen lors de sa venue en Bretagne, à Guerlesquin le 25 novembre, et dénoncé les comportements qui voudraient faire des immigrés des boucs émissaires. Sur la scène de Kerampuilh, Christian Troadec (maire autonomiste de la commune) ou Gilles Servat y sont allés de leur diatribe pour fustiger ouvertement le FN, Marine le Pen et les mouvements d’extrême droite.

Enfin, s’il y avait surement des éléments réactionnaires et d’extrême-droite dans ce vaste rassemblement ils étaient pour le moins peu identifiables pour la masse des présents.

La vraie place des organisations de la gauche anticapitaliste était à Carhaix, preuve en est l’accueil dont a bénéficié le cortège ouvrier lors de son arrivée sur le site de Kerampuilh. Si le mouvement est certes hétéroclite, le rôle du pôle ouvrier dans le collectif «Vivre, décider et travailler en Bretagne» est de peser en son sein afin de donner de la lisibilité aux revendications de la classe ouvrière exprimées ci-dessus. Le rôle des organisations anticapitalistes est de les appuyer et de proposer un autre modèle de production agricole arrivé à bout de souffle.

Des militants de Solidaires, de l’OCL, du PCF, de Lutte Ouvrière , de “Marx Again” avaient bien compris l’enjeu et étaient présents dans ce cortège. Le MEDEF 29 avait lui annoncé qu’il n’appelait pas au rassemblement.

Les organisations de la gauche anticapitaliste et de l’écologie doivent donc se raccrocher au mouvement des Bonnets Rouges si elles veulent se faire entendre auprès des travailleurs mobilisés en masse, n’en déplaise à M. Mélenchon, aux caciques socialistes ou communistes, politiques ou syndicaux.
Faute de comprendre cet enjeu, ces secteurs passeront à coté de ce mouvement comme le PCF passa à coté du mouvement de mai 68.

Pour peu qu’elles intègrent un message sans cesse martelé par les Bonnets rouges : “ nous voulons décider en Bretagne”. Si les portiques écotaxes ont été les catalyseurs de la grogne depuis le mois d’octobre, c’est bien car ils symbolisent le mépris d’un pouvoir central vis-à-vis d’un pays sous-domination périphérique. Pour le peuple breton, les routes sont gratuites en Bretagne, c’est un acquis que le pouvoir central n’a pas à remettre en cause sans consulter les bretonnes et les bretons. Ce qui ne fait pas d’eux des opposants à toutes formes de préoccupations environnementales.
La gratuité des routes apparait pour de nombreux bretons comme un marqueur d’identité collective, au même titre que le drapeau, la langue, le territoire…

C’est ce genre d’éléments subjectifs, qui s’ajoutent à d’autres eux bien objectifs comme l’histoire, des traits culturels ou linguistiques évidents, qui contribuent à construire un sentiment d’appartenance collectif à une communauté nationale spécifique.

Plus qu’à Kemper le samedi 2 novembre, on pouvait lire de très nombreux slogans en langue bretonne,  ou bilingues. Nombre de prises de paroles se sont faites en breton comme lors du rassemblement du pôle ouvrier où nous l’avons mentionné l’appel à manifester c’est aussi fait en breton, comme sur la grande scène de Kerampuilh où les présentations des intervenants et certaines parties d’ interventions se sont faites en  langue bretonne.

C’est un mouvement profondément populaire, beaucoup des participants ne semblaient pas être des habitués des manifestations revendicatives, en témoignent les banderoles bricolées à la maison, les drapeaux bretons portés sur des bouts de bois…

Enfin, un enseignement de poids est à tirer de ce rassemblement : l’émergence claire de la volonté de création d’un pouvoir local renforcé pour une Bretagne réunifiée, afin que le peuple breton gère ses affaires au plus près. Tant sur scène par les propos de Christian Troadec ou de Gilles Servat clouant lui au pilori la “dictature de la bourgeoisie parisienne”, que parmi les manifestants, on pouvait lire des messages tel que «Marre de la France» ou «Breizh Dieub» (NDLR “Bretagne Libre”) ou simplement “indépendance”.

 Manifestation_Carhaix_Bonnets_Rouges_10

Outre la Gauche Indépendantiste et le NPA, les autres partis défilant tous drapeaux au vent (comme à Kemper le 2 novembre) étaient l’Union Démocratique Bretonne et le Parti Breton qui défendent une forme de souveraineté pour le peuple breton.

Toutes les personnes présentent à Carhaix ne peuvent feindre qu’une des prochaines étapes de cette lame de fond, c’est la revendication d’une forme d’autodétermination pour la Bretagne réunifiée.

C’est ce qui glace d’effroi la classe politique locale et le gouvernement central qui préfèrent tabler sur un essoufflement du mouvement et ses contradictions et continuer à stigmatiser le mouvement et le peuple qui s’y retrouve, avec un mépris incroyable.

La question nationale bretonne, le droit à l’autodétermination du peuple breton font désormais partie de l’agenda politique.

Pour affirmer sans complexe aucun la complémentarité du combat pour la justice sociale et l’émancipation politique du peuple Breton il faut renforcer la Gauche Indépendantiste et ce dès maintenant dans le cadre des mobilisations des Bonnets Rouges et après !

Breizh dieub ha sokialour !

La rédaction de Bretagne-Info.

D’autres photos de slogans en breton (cliquez pour agrandir) /
Skeudennoù all gant luganioù e brezhoneg (klikiit warno evit gwelet anezho e bras)  :

Invalid Displayed Gallery

Kaoz zo bet deus manifestadeg ar Bonnedoù Ruz e Karaez en Taol Lagad, keleier Frañs 3 e brezhoneg. E-touesk an dud aterset, adkavomp aze Gael Roblin, ezel eus an Tu Kleiz Dizalc’hour.

Le sujet d’An Taol Lagad du lundi 2 décembre portait sur la manifestation des Bonnets Rouges à Carhaix. Plusieurs personnes ont été interviewées en breton, dont Gael Roblin, membre de la Gauche Indépendantiste.

 

Le rassemblement des bonnets rouges à Carhaix/Karaez a rassemblé plus de 30 000 personnes pour « Vivre Travailler et décider en Bretagne ».

Comme prévu la Gauche Indépendantiste a pris part au Pôle Ouvrier qui a rassemblé plus de 1000 personnes, dont de très nombreux salariés de l’agroalimentaire en lutte contre les licenciements , ainsi que des militants anticapitalistes (NPA,…).

 Avant le départ de ce cortège plusieurs prises de parole ont eu lieu devant la gare de Carhaix/Karaez, d’abord au nom du comité pour la défense de l’emploi en Centre-Bretagne puis celles des ouvriers de Gad, Tilly Sabco, Doux, des Marine Harvest, celle du syndicat SLB (Syndicat des Travailleurs de Bretagne), de la CGT Marins grand ouest et enfin celle de la Gauche Indépendantiste lue par Gael Roblin.

Nous la reproduisons ici.

Dans les heures qui viennent nous publierons un compte rendu plus important de ce grand rassemblement.

 

La rédaction de Bretagne-infos.org

La Gauche Indépendantiste a tenue à mobiliser aujourd’hui dans le cadre du Pôle Ouvrier de la manifestation pour « Vivre Travailler et Décider en Bretagne » pour rappeler notre entière solidarité avec ceux et celles de Doux, GAD, Tilly Sabco, Marine Harvest notamment.

C’est d’une solidarité de classe dont nous parlons. Celle qui doit unir le peuple travailleur de Bretagne pour imposer des choix économiques et sociaux qui lui sont favorables.

Le peuple travailleur de Bretagne ce sont les ouvriers et ouvrières mais aussi la petite paysannerie, les salariés de la grande distribution, les petits artisans et commerçants, les étudiants, les  chômeurs et précaires, les enseignants, et employés des services publics de proximité… Nos intérêts sont communs.

Ce ne sont pas les intérêts de ceux qui ont accumulé du capital pendant 40 ans en défendant un modèle agricole à bout de souffle et qui maintenant licencient.

En plus d’avoir été licenciés on vous a insultés.

Ainsi vous seriez des esclaves manipulés par vos maitres, vous ne seriez pas assez intelligents pour comprendre que nous n’avons pas les mêmes intérêts que ceux qui vous licencient.

Vous seriez manipulés par le clergé…

Vous ne seriez pas capables de comprendre que d’autres choix sont possibles, pourtant c’est vous à travers le comité pour la défense de l’emploi en centre Bretagne qui le dite le plus clairement aujourd’hui. Pour Vivre Travailler et décider en Bretagne :  il faut interdire les licenciements.

C’est pourtant vous qui avez les premiers soulignés que l’application de l’écotaxe seraient impactés par les grands distributeurs sur les biens de consommation des masses populaires. Il est évident que pour les hausses de la TVA il en sera de même.

Vous ne seriez pas capables de comprendre que c’est par ce que certains envoient la matière première se faire transformer en Allemagne ou n’existe pas de salaire minimum qu’il y a moins de travail ici.

Pourtant jamais la revendication de la réquisition ouvrière des moyens de production n’a été aussi pertinente et c’est vous qui la mettez en avant aujourd’hui, si c’est les ouvriers qui contrôlaient les entreprises ils ne feraient pas de tels choix.

Pour collectiviser les entreprises bénéficiaires qui licencient alors qu’elles font des profits il faut bien sur mettre en place la réquisition ouvrière, mais pour le faire il faut que le peuple travailleur de Bretagne maitrise les outils de productions mais aussi son cadre de vie : la Bretagne.

Alors là oui tous ensemble nous pourrions construire une démocratie locale ou la priorité serait les intérêts du plus grand nombre et non d’une minorité, une démocratie locale ou nous pourrions taxer (par exemple) les résidences secondaires des riches qui sont vides 11 mois sur 12 alors que nous peinons à payer nos loyers et ainsi aider au maintien de l’emploi ouvrier et financer un autre modèle agricole paysan de proximité respectueux de l’environnement.

Les institutions régionales actuelles ne servent à rien ou presque, en tous cas elle ne servent pas les intérêts du peuple travailleur de Bretagne. Savez vous que le conseil régional de Bretagne a voté une subvention de 29 millions d’euro pour financer le projet contesté d’aéroport de Notre dame des Landes mais défendu par le MEDEF 29 il y a encore quelques jours, pour détruire ainsi 2000 hectares de terres agricoles et les livrer à une multinationale ?

Si le peuple travailleur de Bretagne contrôlait les institutions locales nous aurions sans doute utilisé cette somme pour maintenir l’emploi ouvrier, en réindustrialisant le site de Marine Harvest par exemple  !

Il nous faut imposer le contrôle ouvrier et populaire dans les entreprises mais aussi dans notre cadre de vie à tous : la Bretagne !

Quelques mots de remerciements à ceux de Doux,  Gad, de Marine Harvest de Tilly Sabco qui sont là malgré les licenciements et l’angoisse de l’avenir qui doit étreindre le cœur de pas mal d’entre vous.

Merci au comité pour le maintien de l’emploi en centre Bretagne qui en mettant en place un Pole Ouvrier a remis au cœur du débat ce qui compte le plus : les intérêts de la classe ouvrière et du peuple travailleur de Bretagne et sa capacité à s’auto-organiser.

Cette unité aujourd’hui doit nous permettre de continuer ensemble demain pour refuser la fatalité et reprendre notre avenir en main. Pour construire l’unité populaire pour pouvoir vivre, travailler et décider en Bretagne pour notre intérêt de classe. Nous pourrions par exemple, nous retrouver pour construire une grande marche ouvrière et populaire sur ce thème pour interdire les autres licenciements qui s’annoncent dans l’automobile, dans l’électronique et toujours et encore dans d’autres boites de l’agroalimentaire dans le Finistère, mais aussi à St Nazaire, à Rennes… et ailleurs… pour imposer l’augmentation des salaires et leur indexation sur les prix, pour refuser les taxes injustes qui comme la TVA sont une attaque de plus contre le niveau de vie des couches populaires, pour la solidarité avec les chômeurs et précaires, pour défendre les services publics de santé ou d’éducation face à la politique d’austérité et pour construire une démocratie de proximité ici en Bretagne !

Luttons et nous vaincrons !

Gael Roblin pendant la prose de parole
Gael Roblin pendant la prise de parole

Un nouveau procès en appel pour refus de prélèvement ADN s’ouvrira le 3 décembre à Rennes (cour d’appel). Rody militant contre l’aéroport de NDDL et son monde, avait été arrêté lors d’une action collective. Il risque aujourd’hui un an de prison et 15 000 euros d’amende pour avoir refusé de donner son ADN lors de sa GAV. C’est une personne de plus dans la longue liste des opposant-es au fichage, inquiétés pour avoir refusé la prise ADN. Nous invitons nos lecteurs et lectrices à se rendre à son procès à Rennes qui aura donc lieu :

Le mardi 3 décembre à 14h devant la cour d’appel (Place du Parlement)

C’est important de s’y rendre pour faire le lien entre ce nouveau procès et la campagne contre le fichage ADN qui s’est traduit par une semaine d’information et d’actions contre le fichage ADN du 25 novembre au 1er décembre entre Nantes, Vannes et Rennes.

A ce jour on estime que plus de 2 millions de personnes en France ont fait l’objet d’un prélèvement ADN durant leur garde à vue ou leur détention même pour des faits bénins. Le Fichier des empreintes génétiques (FNAEG) permet actuellement de collecter des informations personnelles sur 30 000 nouvelles personnes par mois.

Les procès intentés à des militant-e-s aujourd’hui ne sont que la face visible de l’iceberg de la répression, puisque le fichage ADN est devenu quasi-systématique lors des gardes à vue. De plus, il arrive que les personnes se fasse prendre leur ADN à leur insu ou sous la menace, sans que les policiers les informent des possibilités de refus.

Si le prélèvement suppose en principe l’accord du mis cause, de fait, refuser représente aussi un délit permanent et la personne qui refuse peut se voir harcelée indéfiniment par la justice. C’est la situation de R aujourd’hui. Le prélèvement concerne aujourd’hui toute personne simplement soupçonnée d’à peu près n’importe quel délit. En clair, l’existence du FNAEG revient à une volonté de fichage généralisé et systématique de toute la population, il entre dans la logique de contrôle social et d’inflation sécuritaire qui envahit de plus en plus nos sociétés. l’ADN est de fait un outil effroyablement puissant pour surveiller les individus, avec la conservation des données pendant 40 ans.

Comme la vidéosurveillance, la biométrie, les fichiers divers, le fichage ADN s’inscrit dans une logique globale de contrôle des populations considérées « dangereuses » par le pouvoir (jeunes des banlieues pauvres, étudiant-e-s et lycéen-ne-s « agité-e-s », chômeu-rs-ses, sans-papiers, militantes, squatter-euses, grévistes, etc.). Cette logique de contrôle et de fichage de la population contient intrinsèquement les germes d’une société totalitaire et compromet un peu plus notre aptitude à nous organiser pour un changement social.

C’est parce que nous sommes tous et toutes en butte à la répression que des collectifs* de Nantes appellent à se solidariser avec les réfractaires au fichage par une semaine d’information et d’actions contre le fichage ADN du 25 novembre au 1er décembre.

REFUSONS LE FICHAGE ADN

ABOLITION DU FNAEG

RELAXE POUR TOUS ET TOUTES

Premiers signataires :

* CARILA (Comité Anti-Répression Issu de la Lutte Anti-Aéroport), NATCHAV (émission contre tous les enfermements sur Alternantes) CNCA (Comité Nantais Contre l’Aéroport) Assemblée anti-nucléaire et anti-THT CLAP 33 (Collectif de Lutte contre les Abus Policiers 33) OPA (Orchestre Poétique d’Avant guerre )