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2015

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Plusieurs organisations et personnalités de l’indépendantisme et de l’autonomisme Corse se sont démarqués et ont condamnés les actes islamophobes d’Ajaccio survenus suite à l’agression de pompiers dans un quartier populaire de cette ville. Nous reproduisons in extenso le communiqué de nos camarades de A Manca ( “La Gauche” en langue Corse ) , composante anticapitaliste du mouvement de libération nationale Corse. Nous vous invitons à le lire et le diffuser pour ne pas laisser salir la cause corse par les médias parisiens qui ne vont pas manquer d’associer toute revendication Corse au racisme.

NO PASARAN

Suite à l’agression dont on été victimes des pompiers du centre de secours d’Aiacciu, un rassemblement de soutien s’est déroulé devant les grilles de la préfecture de région. L’émotion légitime d’une partie des manifestants et les nombreux communiqués de soutien ont été récupéré par des groupes d’extrême droite parfaitement identifiés. Les images diffusées par les médias et le contenu de messages qui ont circulé sur les réseaux sociaux constituent les preuves formelles de la présence de ces derniers.

Au prétexte du soutien nécessaire apporté aux sapeurs pompiers il s’est agi dans les propos et dans les faits de désigner l’ensemble des populations d’origine arabe et musulmane comme des coupables. Le saccage d’un lieu de prière et les tentatives d’autodafé commises sur des écrits religieux s’inscrivent dans cette stratégie.

Ces actes de nature raciste et fascisante n’ont rien de spontané, pas plus que le quadrillage du quartier des Jardins de l’Empereur, par des individus prédisposés au lynchage des auteurs supposés de l’agression perpétrée à l’encontre des pompiers. Cette expédition punitive a pris rapidement les accents de pogrom. A la gravité des actes et des propos proférés s’ajoute un habillage idéologique qui vise à présenter les choses au prétexte de la défense de l’identité corse et plus largement du peuple corse.

Nous condamnons très fermement ces actes et nous nous félicitons des positions prises notamment par le maire de la commune d’Aiacciu et le président de l’exécutif de l’Assemblée de Corse. Nous dénions toute légitimité ou droit à des individus et des organisations objectivement de nature fascisante à agir et s’exprimer au nom du peuple Corse et ce en toutes circonstances.

Il n’est pas encore trop tard pour opposer à la haine, à la xénophobie et au fascisme, un front large et pluraliste. Mais il ne suffira pas de limiter les indispensables mobilisations à des protestations conjoncturelles. En effet depuis des années le terrain de l’antiracisme et de l’anti-fascisme a été déserté par la quasi totalité des partis et syndicats.
Nous alertons de nouveau l’ensemble du mouvement national sur le noyautage exercé par des nervis d’extrême droite dont certains occupent des responsabilités, que ce soit au plan associatif et tout aussi grave au niveau syndical. L’extrême droite polymorphe est parvenue à contaminer les discours politiques en faisant en sorte que ses thématiques, l’immigration, l’insécurité et de prétendus communautarismes, prennent une place centrale dans les débats.

Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer les mesures économiques, culturelles et sociales qui restent à prendre afin d’éradiquer le terreau sur lequel prolifère la vermine fasciste.

Reste que la question du « vivre ensemble » et donc d’une citoyenneté corse du 21ème siècle doit être impérativement traitée et ce sur la base de la défense sans concession, de tous les droits de l’homme.

Nous témoignons de notre solidarité toutes les victimes de la xénophobie et du racisme, en rappelant l’apport indispensable des personnes issues de l’immigration au fonctionnement de l’économie de notre pays.

Comité Zad de Rennes

Depuis l’automne, les menaces d’expulsions de la ZAD de Notre-Dames-des-Landes se multiplient : déclarations de Valls, procès de la nouvelle conserverie (la Noë Verte), appel d’offre pour le barreau routier, convocation au tribunal des habitants et exploitants historiques, réservation d’hôtels pour la police. Au lendemain des élections régionales et du basculement à droite des Pays de la Loire, son nouveau président Bruno Retailleau annonce ses velléités visant l’évacuation de la Zone. Nous répondons de concert avec lui que « cela fait des années que ce projet est enlisé, que les entreprises et les collectivités attendent que l’État se décide une bonne fois pour toutes » (ouest-france 15 décembre 2015) ! Il est temps de forcer le gouvernement à retirer définitivement le projet d’aéroport, de l’empêcher d’expulser la ZAD.

Face à ces menaces, un appel circule depuis la ZAD à bloquer la région, à se rassembler partout et à occuper les lieux de pouvoir en cas de tentative d’expulsion. Nombreux sont les comités et les collectifs de l’ouest et de toute la France à répondre à cet appel. Trois ans après l’échec de l’opération César, une nouvelle défense de la Zone est bel et bien en marche. La réponse sera ferme et de grande ampleur. Nous ne laisserons pas le gouvernement et Vinci écraser la ZAD.

D’une, parce que leur projet est stupide ; de deux parce que la ZAD est le symbole que les luttes refusant un monde dominé par l’économie peuvent être victorieuses ; et de trois parce qu’elle est une zone d’expérimentations prodigieuses de nouvelles manières de vivre et de s’organiser.

Depuis le comité ZAD de Rennes, nous avons décidé de ne pas attendre l’arrivée des gendarmes mobiles sur la Zone. Nous donnons rendez-vous le 6 février. Pour empêcher les expulsions, prenons dès maintenant les devants, lançons une contre-offensive !

Cette journée sera également l’occasion de nous opposer à l’État d’Urgence. Car sortir dans la rue est une façon de vaincre la peur et la paralysie que tente d’imposer le gouvernement. La clique à Hollande n’a pas trouvé d’autre manière pour continuer à gouverner que d’instrumentaliser les attentats du 13 novembre. En imposant l’État d’Urgence, il a voulu faire taire son opposition pendant la COP21. Ils ont procédé à des arrestations massives, des assignations à résidence et des interdictions de manifester. Il s’agissait d’un test et si nous ne réagissons pas dès maintenant, ils essaieront d’appliquer cette répression pour l’expulsion de la ZAD et les prochains conflits sociaux, ils normaliseront cette situation « d’exception ». Et tout comme nous nous opposons à l’aéroport, nous refusons le tournant sécuritaire et réactionnaire qu’impose l’État d’Urgence, la stigmatisation des personnes musulmanes et assimilées et le pouvoir quasi-total donné à la police, les exactions qu’elle commet.

Nous proposons de faire du 6 février une grande journée :

– pour la fin de l’aéroport et la victoire de la ZAD !

– donnant suite à la manifestation du 14 novembre à Landivisiau qui a réuni les collectifs en lutte contre les projets d’infrastructures dans le Finistère et la Bretagne

– contre l’État d’Urgence

Nous invitons tous les collectifs, groupes, personnes de Bretagne et de l’ouest qui se reconnaissent dans cette proposition à la rejoindre, se l’approprier, la signer et la diffuser.

Nous invitons toutes et tous à venir à cette journée de discussions, de banquet, de manifestation-carnaval fort de ses chars, musique, masques, peinture, affiches, banderoles, ou tout autre surprise pouvant égayer ce 6 février.

Et pour préparer les festivités, construire les chars, confectionner les masques etc. rendez-vous tous les week-ends à partir du 9 janvier de 10h à 20h. (lieu à définir) Une Assemblée du comité ZAD de Rennes aura également lieu à 18h le 9 janvier. Venez nombreux

comitezadrennes@riseup.net

www.comitezadrennes.noblogs.org

La prison pour femmes de Rennes est un des rares centres de détention pour les détenues longues peines dans l’état français, c’est pourquoi s’y trouvent en permanence plusieurs militantes révolutionnaires souvent basques pour purger leurs condamnations loin de leur pays et de leurs familles.

L’une d’entre elles, Lorentxa Guimon (condamnée à 20 ans pour son appartenance à ETA), subit depuis plusieurs semaines un acharnement répressif malgré un état de santé non compatible avec la détention.

Le journal Media bask rappelle que « Lorentxa Guimon est hospitalisée à l’hôpital de Rennes depuis le 14 décembre dernier. La détenue basque est atteinte de la maladie de Crohn depuis 1991 et sa maladie a atteint un stade très avancé.

Cette maladie inflammatoire chronique du système digestif nécessite un suivi médical rigoureux incompatible avec sa situation de détenue. L’état de la jeune femme s’aggrave significativement depuis septembre 2014. Au vu de son état de santé “catastrophique”, son avocate et sa famille ont demandé une expertise médicale.

Les conclusions sont sans appel : l’aggravation de son état et les difficultés quant à son suivi médical sont liées à sa détention. Le 24 novembre dernier, L. Guimon a été hospitalisée d’urgence, fait rare pour un détenu. A cette occasion, des rendez-vous médicaux ont été programmés. La plupart ont dû être annulés car “tout déplacement de la patiente implique l’intervention du GIGN ou du RAID, ce qui entraîne des annulations de dernière minute dans le cas où ces groupes policiers ne sont pas disponibles”. Ces retards et ce manque de suivi médical n’arrangeraient en rien son état déjà grave. Pas facile non plus psychologiquement de combattre la maladie seule de sa cellule.

Liberté conditionnelle

Arrêtée en 2003, elle a été condamnée à 20 ans de prison et peut bénéficier de la liberté conditionnelle depuis 2014. Le 24 novembre 2015, les juges lui ont accordé la liberté conditionnelle et elle aurait pu être libérée le 17 décembre suivant. Mais le parquet a immédiatement fait appel de cette décision. Une nouvelle audience aura lieu à la cour d’appel de Paris, le 14 janvier prochain.

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Pour Bagoaz, le collectif de défense des détenus basques, la décision du parquet “montre un indéniable acharnement politique, l’État français est responsable de la dégradation de son état de santé et il devra rendre des comptes car [nous n’oublierons] pas”.

L’occasion pour le collectif de rappeler l’importance de manifester le 9 janvier prochain dans les rues de Bilbo et de Bayonne. “

De nombreux rennais souhaitent se mobiliser ce même jour pour exiger la mise en liberté de Lorentxa et organiser localement une campagne de solidarité, qui pourrait culminer ce même 9 janvier par une mobilisation. Cela sera l’occasion de faire connaître en Bretagne le sort fait aux prisonniers politiques basques de Rennes et à Lorentxa en particulier, mais aussi aux détenus malades en général, et l’occasion de mobiliser contre la logique antiterroriste qui tous les jours met nos libertés en danger. Une date de réunion devrait être vite fixée, pour s’associer à cette mobilisation en tant qu’organisation ou en tant qu’individu contactez le comité de Gauche Indépendantiste Bretonne à Rennes breizhistance.psb(at)gmail.com.

Le sous-préfet du Morbihan vient d’annoncer qu’il engagera des poursuites judiciaires suite à la manifestation contre le racisme et le fascisme du samedi 19 décembre à Pontivy. Soulignons que le laquais de la république française Mikaël Doré n’a pas attendu pour appliquer la répression réclamée par le site ultra racialiste et antisémite ” Breiz Atao”  qui exigeait de l’état français qu’il réprime les antifascistes. Vous pourrez lire ici un compte rendu de la manif de Pontivy. Nous invitons chacun à se tenir informer pour se solidariser avec les camarades qui seront poursuivis et pour monter d’autres mobilisations contre le fascisme et  l’état d’urgence à Pontivy et ailleurs.

Bretagne info.

Nous étions 350 samedi 19 décembre à défiler contre l’extrême-droite dans les rues de Pontivy. Une réussite antifasciste d’autant plus remarquable que tout avait été fait pour perturber l’organisation de cette manifestation, interdite par la préfecture une semaine avant la date prévue pour des raisons peu convaincantes (le samedi après-midi, jour de marché de Noël). Cette interdiction, visant à ne pas perturber l’ordre municipal, nous a interpellé-e-s par le message politique qu’on pouvait y voir : alors que les fascistes d’Adsav peuvent défiler en toute impunité à Pontivy et appeler à tuer les migrant-e-s, les antifascistes se voient censuré-e-s !. Notre réponse devait pourtant être à la hauteur de la gravité des évènements de Pontivy du 14 novembre dernier. Malgré l’interdiction de manifester, nous avons pris la rue et scandé nos slogans contre l’extrême-droite et pour une Bretagne ouverte, internationaliste et solidaire ! On notera une présence massive des militant-e-s anticapitalistes venu-e-s de toute la Bretagne, et des candidat-e-s de Bretagne en Luttes pour les élections régionales ! C’était en effet l’occasion de montrer que notre programme se réalise avant tout dans la rue, dans les luttes, pour combattre frontalement les idées nauséabondes de l’extrême-droite.
L’ambiance était pacifiste et festive, avec une batukada, de la convivialité,  et malgré une présence provocante de gendarmes mobiles nous interdisant l’accès au centre ville, nous nous sommes quand même imposé-e-s dans la rue. Au milieu de la manifestation, des camarades du collectif antifasciste ont pris la parole pour dénoncer les agissements d’Adsav et appeler à la révolte contre toutes les idées racistes et réactionnaires. La forte présence militante, le déroulé de la manifestation et le rappel même de notre droit à manifester, état d’urgence ou pas, ont permis d’apporter aux exactions des fascistes une réponse massive, soudée et sans compromis. Antifascistes, tant qu’il le faudra !

Photo NPA 35.

Le communiqué de l’assemblée antifasciste de Pontivy  sur Rennes Infos.

La Gauche Indépendantiste dans toutes ses composantes (Breizhistance et Bretagne en Luttes/ Breizh O Stourm) s’associe à cette mobilisation antifasciste et vous invite à populariser l’évènement.

Contre les idées de l’extrême-droite !
Manifestation pour une Bretagne ouverte et solidaire
Pontivy – 19 décembre 14h – Square Lenglier (rue Julien)

Le 14 novembre dernier, au lendemain des attentats meurtriers de Paris, l’extrême-droite la plus radicale a manifesté à Pontivy contre l’accueil des réfugié.e.s.
Les slogans haineux ont vite dérivé de « Dehors les immigré.e.s » à « À mort les immigré.e.s ».
Des personnes ont été passées à tabac, menacées et poursuivies jusque
dans les commerces, pour avoir réagi par des slogans de solidarité ou simplement à cause de leur couleur de peau… Le cortège s’est déplacé jusqu’au Centre d’accueil des demandeurs d’asile. Que serait-il arrivé si celui-ci n’avait pas été vide ?
Le principal instigateur de ces exactions est le parti « Adsav », qui s’affirme nationaliste breton. Mais cet aspect « breton » n’est qu’une coloration de leur idéologie, dont le fondement est avant tout xénophobe.
Cette peur de l’étranger s’insinue bien au-delà de petits groupes radicaux, avec le développement du FN et une grande part du spectre politique qui en reprend les idées.
Et les violences qui en découlent sont bien réelles, comme le montre par exemple l’incendie volontaire d’une salle de prière musulmane à Loudéac dans la nuit du 28 au 29 novembre.
Le samedi suivant les violences à Pontivy, 120 personnes se sont réunies au Palais des Congrès pour réfléchir à une réponse à de tels actes, afin qu’ils ne se reproduisent plus.
Un soutien aux victimes s’est organisé et des questions ont été posées concernant l’attitude des autorités.
Il a de plus été décidé qu’un événement festif et pacifique était la réponse la plus adaptée face au déferlement de la haine, pour rappeler que :


– Les extrémistes religieux qui ont perpétré les attentats de Paris auront gagné s’ils sont la cause d’un repli sur soi identitaire. Ils perdront si nous montrons notre solidarité avec tous/toutes celles et ceux qui souffrent de cette violence aveugle, d’où qu’ils/elles viennent.

– Si la peur nous plonge dans une spirale sécuritaire, il n’y aura plus de libertés à défendre contre les fascismes religieux ou identitaires.

– La culture bretonne n’a rien à voir avec les fascistes. Les breton.ne.s ont été pour beaucoup des réfugié.e.s économiques en France, en Amérique ou ailleurs. Les artistes qui font vivre la culture bretonne l’enrichissent en la métissant.

Contre les idées de l’extrême-droite !
Manifestation pour une Bretagne ouverte et solidaire
Pontivy – 19 décembre 14h – Square Lenglier (rue Julien)

 

Notre liste reconnaît avoir récolté moins de suffrages que ce que nous espérions au regard d’une campagne dynamique, originale et au service des luttes.
Nous avons surestimé la volonté des électeurs de se servir de leur droit de vote pour protester contre la politique du conseil régional sortant et du gouvernement. Beaucoup ont préféré s’abstenir. L’application de l’état d’urgence suite aux attentats de Paris et le discours ultra-tricolore et chauvin du PS comme son refus de faire campagne ont profité au FN en Bretagne également.
Toutefois, notre score est en progression par rapport aux européennes de 2014 comparé à celui de la liste NPA/Breizhistance sur les quatre départements de la Bretagne administrative (6461 voix contre 7465 cette année). Ceci ouvre des perspectives intéressantes pour restructurer une organisation indépendantiste, anticapitaliste, et féministe sur l’ensemble de la Bretagne historique.
Nous refusons de prendre position entre ce qui s’avère être trois listes de droite au second tour en Bretagne administrative. Seule la lutte de masse, radicale, dans la rue, fera reculer les promoteurs des projets inutiles et imposés, permettra de construire une démocratie de proximité en Bretagne et de lutter contre le capitalisme. Nous invitons donc les abstentionnistes et nos électeurs à continuer la lutte dès cette semaine en se joignant le plus largement possible aux mobilisations contre le fascisme, l’état d’urgence et les projets spéculatifs.

Bretagne en Luttes/Breizh O Stourm

Comme d’autres, nous nous associons à cette mobilisation urgente.
Merci de diffuser !
(La Gauche Indépendantiste)

CONTRE L’ÉTAT D’URGENCE, SOUTENONS LES ASSIGNÉS À RÉSIDENCE RENNAIS !
MERCREDI 9 DÉCEMBRE, 18H30, PLACE DE BRETAGNE

Le jeudi 26 novembre au matin, 5 militants rennais ont vu une quinzaine d’agents de police en tenue d’intervention, munis de fusils à pompe, débarquer à leurs domiciles respectifs. Ils sont menottés et maintenus au sol pendant que les agents fouillent les bibliothèques, les penderies et copient les disque durs : « On cherche des armes ou des explosifs » déclarera en souriant l’un d’entre eux. Certains devront attendre plus d’une demie-heure avant qu’on accepte de leur expliquer ce qui est en train de se passer : leur domicile est perquisitionné, et ils se voient remettre une assignation à résidence pour toute la durée de la COP 21 (qui se tient du 29 novembre au 12 décembre à Paris). Ils devront pointer 3 fois par jour (à 9h, 14h, et 19h) au commissariat central de Rennes et rester chez eux de 20h à 6h du matin.

Le motif invoqué sur ces assignations est que ces personnes représenteraient un danger pour l’ordre public, dans le contexte de la COP21. Les faits qui permettraient d’établir cette dangerosité : de simples participations présumées à des manifestations, aucunement étayés et pour lesquels personne n’a été condamné. De fait, il n’est pas nécessaire aux forces de l’ordre de prouver quoique ce soit, puisque ces perquisitions et ces assignations sont administratives, c’est-à-dire qu’elles ne passent pas par le contrôle d’un juge, mais sont le fruit des caprices du ministre de l’intérieur, du préfet et des forces de police.

Parmi ces personnes, certaines travaillent, d’autre suivent des études, et 2 d’entre elles sont parents d’une petite fille de 4 ans. C’est en mettant ces situations en avant qu’elles ont décidés de saisir le tribunal administratif de Rennes en référé-liberté le lundi 30 novembre. Conclusion du juge : C’est aux personnes d’aménager leur emploi du temps avec leur employeur, de laisser leur fille à la garderie le temps du pointage, et de sécher les cours, qui ne sont pas obligatoires à l’université.

Depuis le 13 novembre, plus de 2500 perquisitions administratives ont été menés sous couvert d’antiterrorisme contre des personnes n’ayant le plus de bavures (personnes perquisitionnées sur dénonciation de leur voisin, des dizaines de mauvaises adresses, de nombreux cas de violences et d’humiliations de la part des forces de l’ordre, etc). Jamais depuis la guerre d’Algérie la police n’a disposé d’une telle carte blanche.

Mais que l’état décide de prétexter de l’état d’urgence pour neutraliser des militants contestataires, cela ouvre la porte a une logique particulièrement inquiétante. A quoi ressembleront les conflits sociaux de demain, si toute personne peut se voir enfermer chez elle pour avoir trop pris la parole publiquement, ou pour avoir été « vue » dans diverses manifestations ? La puissance d’une telle arme se mesure aussi au nombre de personne qui n’oseront pas dire ou faire ce qui leur semble juste de peur de recevoir ce traitement.

Cela fera bientôt un mois que nous vivons sous l’état d’urgence. Le nombre des perquisitions et des assignations arbitraires continue de croître chaque jour. Comme s’il fallait pour le gouvernement tenir un rythme, pour se justifier de faire quelque chose : mieux vaut une réponse forte et à côté que pas de réponse du tout. Cette fuite en avant, alimentée par le faux débat populiste qui s’installe avec l’opposition de droite, amène à la multiplication des déclarations et des mesures fascisantes : fermeture des frontières, allongement de la durée de l’état d’urgence, interdictions de manifester, etc.

Il est important aujourd’hui de ne pas céder à la rhétorique simpliste qui voudrait que les dimensions du drame du 13 novembre impliquent et justifient la mise entre parenthèse (et pour combien de temps ?) de nos libertés. Ce n’est pas soutenir le terrorisme que de ne pas accepter d’être réveillé à 6 heures du matin le canon d’une arme pointé vers soi, ce n’est pas soutenir le terrorisme que de ne pas accepter de voir sa journée rythmée par les passages au commissariat et les humiliations qu’ils entraînent.

Nous appelons toutes les personnes désirant manifester leur soutien aux assignés rennais à un rassemblement mercredi 9 décembre à 18h30, place de Bretagne, pour les accompagner jusqu’au commissariat central et ne pas les laisser isolés face à cette mesure absurde.

Comité de soutien aux assignés Rennais.

Suite aux attentats meurtriers perpetués par des fous de dieu à Paris le 13 Novembre, le gouvernement soit disant socialiste s’est empressé de mettre en application les pires mesures que l’extrême droite proposait : fermeture des frontières, contrôle des opposants, mise au pas de l’ensemble d’une religion comprenant 5 millions de pratiquants dans l’état français avec toutes ses diversités internes, arrêt du débat démocratique par la suspension de la campagne électorale, mise en place d’un nationalisme cocardier exacerbé par l’omniprésence de l’hymne français (qu’ un sang impur abreuve nos sillons) et la propagande ratée pour la réappropriation du drapeau tricolore, un ton guerrier utilisé par tous les membres du gouvernement et le premier concerné d’entre eux, le ministre dorénavant assumé de la guerre et candidat-absent aux élections régionales de Bretagne, M. Le Drian.

La mesure la plus hallucinante mise en place par ce gouvernement nationalo-socialiste est l’état d’urgence permanent pour une durée de 3 mois avec la possibilité d’en faire un régime de droit commun par le passage programmé à l’état de crise dans 3 mois sans que personne ne sache ce qu’il mettront dedans.

  L’ÉTATD’URGENCE, C’EST QUOI CONCRÈTEMENT ?

– Des flics et des militaires partout afin d’habituer la population à une omniprésence des forces de sécurité.
– L’interdiction des manifestations à but politique afin de museler toute forme d’opposition.
– La stigmatisation de l’ensemble des musulmans
– La possibilité de perquisition à toute heure de jour comme de nuit.
– L’assignation à résidence des récalcitrants et pas que la mouvance djihadiste : Les opposants à l’aéroport de Notre Dame des Landes, militants anticapitalistes de la maison de la grève à Rennes et ce pour toute la durée de la COP 21, militants écologistes, anarchistes, communistes révolutionnaires…, bref les affreux contestataires gauchistes qui ne sont pas de bons patriotes.
– La sortie des obligations liées à la déclaration universelle des droits de l’homme et validée par le conseil de l’Europe capitaliste (on n’ose imaginer les possibilités que cela offre à un gouvernement résolument antidémocratique !)
– L’installation d’un couvre-feu au bon vouloir des autorités et de leurs gouverneurs coloniaux non-élus : les préfets.
– La possibilité de dissoudre tel ou tel organisation politique sans aucun argument.
– La déclaration de guerre et d’état de guerre et la relance des enrôlements dans l’armée et la hausse des crédits qui va avec alors que nous vivons la pire austérité depuis les années trente…
Par contre, les marchés de Noël et les temples de la consommation (supermarchés et centres commerciaux) ne sont pas concernés alors même que le risque d’attentats y est très élevé mais tout de même on ne va pas toucher à la sacro-sainte société de consommation…

A l’inverse, aucune solution pérenne n’est recherchée pour régler le conflit actuel :

– Pas d’embauche d’éducateurs de quartiers, suppressions de postes d’enseignants au profit de guerriers et de policiers…
– Maintien en détention et criminalisation en France des opposants les plus efficaces à DAECH : Les membres du PKK sont considérés comme des terroristes et en tant que tel emprisonnés en France alors que ce sont eux qui combattent le plus efficacement DAECH là-bas, Georges Ibrahim Abdalah, prisonniers politiques communiste libanais pro-palistinien qui croupit dans les prisons françaises depuis 31 ans !!!, le conflit palestinien étant un des points de crispation majeur dans cette zone du monde.
– Aucune pression sur les pays qui maintiennent en détention des opposants progressistes : Abdulah Ocalan et les prisonniers politiques kurdes en Turquie, Marwan Bargouti et les prisonniers politiques palestiniens en Israel, au Liban, les prisonniers politiques progressistes en  Iran, Arabie Saoudite, Quatar…
– La rébellion progressiste touareg au Mali et au Niger qui s’est fait laminée par l ‘état Malien sous couvert de l’intervention de la France : Merci M. Le Drian !

FINALEMENT, L’ÉTAT FRANÇAIS NE POUVAIT ESPÉRER MIEUX QUE LA MISE EN PLACE DE L’ÉTAT D’URGENCE POUR MUSELER TOUTE FORME D’OPPOSITION et passer sous silence les attaques aux libertés individuelles et les exactions à venir : Valls à déjà annoncé sa volonté de reprendre les travaux de l’aéroport, l’état d’urgence légitimera l’occupation militaire du lieu, les multiples arrestations qui auront lieu et les possibles assassinats d’opposants (nous n’oublions pas Rémy Fraisse, assassiné par les forces de police française). Et quid des projets miniers un peu partout sur notre territoire et validés par Valls-Macron-Le Drian et de leurs opposants organisés (Douar Didoull dans le Trégor !), du projet d’extraction de sable en baie de Lannion, des futurs mouvements sociaux qui ne manqueront pas de naître pour contrer les mesures d’austérités, des manifestations anti-autoritaires contre cet état d’urgence…

Nous ne pouvons fermer les yeux sur la fascisation à grande vitesse de ce gouvernement et des politiques racistes et liberticides qu’il impose sous couvert de lutte contre le terrorisme. Face à l’état d’urgence, une seule solution s’impose, c’est la résistance et cette résistance passe en Bretagne par la lutte pour l’indépendance afin de redevenir maitres de notre destin et rendre le pouvoir au peuple plutôt que donner les pleins pouvoirs aux forces les plus réactionnaires et au ministre de la guerre.

Bevet ar Frankiz.
Bevet ar c’hengred etre ar pobloù o stourm.
Bevet Breizh O Stourm ha Bevet Breizh Dieub ha Sokialour

BRETAGNE EN LUTTE / BREIZH O STOURM

Nous avons le plaisir de recevoir Maria ROVIRA pour une réunion publique à Rennes le mercredi 2 décembre. Elle interviendra en tant que membre de la CUP (Gauche Indépendantiste Catalane) et, à ce titre, élue depuis 2015 à la Mairie de Barcelone.

Ce sera pour Maria ROVIRA l’occasion de nous expliquer la situation actuelle de la CUP dans les Pays Catalans et nous faire part de l’articulation entre lutte indépendantiste, féministe et anticapitaliste.

Nardjes BENKHADDA et Jeanne TOUTOUS parleront au nom de la liste Bretagne En Luttes / Breizh O Stourm qui sera présente aux élections régionales du 6 et 13 décembre 2015 en Bretagne administrative.

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Douce France !

Une tribune libre par Robert Neal Baxter (militant communiste marxiste-léniniste Galicien pour l’indépendance, membre de l’Union du Peuple Galicien — composante du Bloc National Galicien — et contributeur du site Terra e Tempo)

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Hissons haut derechef l’étendard tricolore de la liberté pour qu’il flotte avec fierté dans tous les foyers du monde entier! Défilons tous ensemble, ouvriers et patrons la main dans la main, d’un pied ferme –un peuple, une nation, une unique patrie à l’unisson– derrière la figure de proue de Marianne. Bretons rebelles et renégats, troquez enfin vous bonnets rouges contre le bonnet phrygien de la sempiternelle Révolution Française!

Ô glorieuse Révolution de 1789, les années ne vous tarissent point! 17.000 personnes guillotinées pour la cause, 30.000 autres fusillées et 20,000 morts de plus dans la Guerre de Vendée, horde de vauriens soulevés, parmi eux les malpropres de la jacquerie bretonne. C’est leur sang impur qui abreuva nos sillons. Comme il nous coûta cher d’ériger cette République, un phare pour les nations du monde, et jamais nous ne permettrons qu’on nous l’abatte !

Nous œuvrâmes des siècles durant afin de sceller l’auguste unité de la patrie indivisible et indissoluble. Réuni sous l’égide des valeurs de la bienaimée République, un amas de peuples arriérés, venant des pluvieux villages de la Bretagne et des pics escarpés du Pays Basque français jusqu’aux chaleureux atolls de la Polynésie française ou les majestueux temples de l’Indochine française. Des peuples ignares qui d’antan ne savaient que balbutier leurs grossiers patois se trouvent dès lors ébahis par la splendeur de la langue de Molière qui rayonne aux quatre coins de la Terre. Unis, frères égaux, fils d’un seul peuple, terre qui vit naître la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Bienheureuses aussi les femmes à qui la République octroya gracieusement le droit de vote en 1944.

Berceau de la civilisation et des Lumières, épandant ces valeurs universelles à travers le globe et, mus par une bonté infinie, nous voulûmes les partager mêmes avec les sauvages maures qui malencontreusement ne surent apprécier le privilège d’appartenir à la mère patrie, butés dans leur résistantialisme identitaire, refusant de s’agenouiller devant la resplendissement de l’oriflamme. Nous te comprenons, chère Espagne, dans ton inlassable volonté de blinder l’unité de la patrie face à la bravade sécessionniste. Et telle fut l’ingratitude bornée de ces indépendantistes basanés qu’ils n’hésitèrent point à entraîner des centaines de leurs compatriotes dans les bras de la mort en osant affronter les arguments de la raison de la tutelle bénéfique. Mais la République est clémente et elle sait pardonner, comme une mère qui pardonne des fils rétifs. Aussi, 40 ans plus tard, la Ville posa une plaque discrète sur le Quai du Marché-Neuf surplombant la Seine, au cœur même de la Ville Lumière, astre scintillant qui illumine la Province et le monde tout entier.

Assez de balayer l’âtre et de nettoyer le sillon ! L’heure est venue de chanter tous en chœur, la main sur la poitrine et les larmes aux yeux pour que résonne aux mâles accents La Marseillaise dans tous les évènements sportifs, chant qui inspira et inspire encore le monde entier, jusqu’aux Khmer Rouges lorsqu’ils composèrent l’hymne du Kampuchéa dont le sang écarlate inonda ses villes et ses plaines. Le jour de gloire est arrivé ! Loués soient les valeurs de la République, bastion de la culture démocratique face à la barbarie : clamons-le haut et fort et que le monde nous entende et les sauvages trépident devant la rafale de nos avions de chasse, porteurs de liberté, de culture occidentale, de démocratie et de paix !

Crions aujourd’hui comme hier Liberté, Égalité, Fraternité!

Liberté!

Liberté pour que les forces de sécurité qui veillent au bien commun puissent mener des rafles dans toute demeure jugée suspecte. Car la liberté est aussi sécurité, toujours dans la légalité la plus absolue. Légiférons donc! Aucun quartier pour l’ennemi ! Le peuple saura se sacrifier volontiers pour sauvegarder sa sécurité et la liberté que la République promet à tous ces sujets, toujours aux aguets devant la menace que représente l’ennemi qui se cache au sein du peuple. Et c’est ainsi que l’entendront également lors des contrôles aux faciès Mohammed et Aïcha, en bon citoyens français nés sur le sol de la mère patrie.

Égalité!

Tous égaux devant la laïcité jacobine, jusqu’à dans les cantines scolaires. Touche pas à ma bouffe ! Du jambon beurre pour tous ! Tous égaux, coude-à-coude avec nos amis, au-delà des différends politiques face à l’ennemi commun. Égalité aussi dans nos relations internationales : nous bombardons la Syrie tout comme nous violons dans la République centrafricaine ; nous envahissons le Mali tout comme nous attisons la guerre civile en Lybie. Ainsi semons-nous la paix et la civilisation dans tous les recoins de la planète en toute égalité.

Fraternité!

La France, terre de fraternité : tous frères, patrons et ouvriers, unis dans la même entreprise. Et nous tendons toujours une main à nous amis internationaux en moments de difficulté, accueillant les bras ouverts tant l’Ayatollah Khomeiny que Bébé Doc. Nous n’hésitons jamais à courir à l’aide inconditionnelle là où il faut instaurer la démocratie. La preuve est que Bokassa siégea placidement dans son somptueux château après avoir été renversé par des paras français afin de réinstaurer Dacko comme président dans un coup d’état parfaitement altruiste. Et n’oublions pas que le terroriste, membre du Front populaire de libération de la Palestine, Georges Ibrahim Abdallah, est aimablement logé, nourri et blanchi depuis plus de trente ans, alors que nous aurions pu le laisser partir en 1999, tellement il est bien chez nous !

Vive la France! Vive la République, une et indivisible!

Sécurité, Autorité, Fatuité!

Note

Que personne ne le prenne à mal. La mort de personnes innocentes à Paris aux mains d’illuminés religieux me choque et me chagrine, tout comme je sens ému et enragé depuis longtemps devant les tueries d’innocentEs en Palestine, en Syrie, en Iraq, au Kenya… Mais en même temps j’éprouve un profond dégoût devant les tentatives de récupération opportunistes de cette tragédie de la part de la bourgeoisie national-chauvine française au service de l’impérialisme international. Leur guerres, nos mortEs !