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février 2015

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Plusieurs collectifs se sont montés en Bretagne contre des projections d’extractions de minerais par des entreprises privées comme Variscan.

En Bretagne 3 zones  (Silfiac , Merleac et Loc Envel) et des dizaines de communes sont concernées.

Dans la zone dite de “Loc Envel” le collectif a prit le nom de “Douar Didoull” .

La résistance s’organise donc à ce projet à travers des réunions publiques, des délibérations de conseils municipaux qui comme celui de Louargat ont dit non aux projets de mines,  l’organisation de fêtes, des randonnées.

Le prochain rendez vous aura lieu dans la commune de Belles Ile en Terre au château de Coat an Noz.

tract_douardidoull_15-02-2015

Le dimanche 15 février à partir de 14h

Randonnée ludique dans la Forêt de Coat Noz,
Promenons nous dans les bois…
Parce que notre patrimoine n’est pas constitué uniquement « d’oeuvres matérielles » mais surtout du vivant (animal, végétal…) qui a contribué à construire notre histoire (sociétale, économique, politique…) et notre patrimoine immatériel (culturel, linguistique, artistique…).
Parce qu’aujourd’hui, il est fortement menacé de destruction par des projets miniers, couteux, polluants et inutiles (336 km 25 communes…), nous proposons de nous réapproprier (symboliquement) la forêt de Coat an Noz et de la (re) découvrir lors d’une après-midi festive pour mieux nous défendre des loups de la finance.
• Animations musicales
• Animations théâtrales (association Trubimachou) • Animations arts plastiques (association Koad liv)
• Tables de presse (Douar didoull)
• Découvertes sensorielles de la forêt avec un botaniste professionnel un ethnobotaniste une animatrice nature
• Restauration sur place

Par ailleurs une réunion publique aura lieu à Kallag/Callac le  19 février et un Fest-noz de soutien au collectif à Bulad Pestivien le 21 février.

 

Pour en savoir plus le blog Alternative projets miniers .

41 bloaz zo e lakae stourmerien an FLB-ARB da darzhan peul skignañ Roc’h Tredudon. Chomet eo e penn ar vretoned evel unan eus taolioù brudetañ stourmerien ar brezel kuzh.

Anv a reer c’hoazh outañ hiziv an deiz, ha abeg pennañ ar “gwalldaol” da lâret eo plas ar brezhoneg er skinwel pe azgoulenn ur chadenn  skinwel brezhonek a zalc’h gant gwir abeg da aweniñ ar speredoù evit sevel filmoù pe aozañ manifestadegoù.

Evit degas da soñj e oa stag  da vat er bloavezhioù-se stourm ar brezhoneg ouzh ur stourm kalz ledanoc’h evit ma vo ar vretoned gouest da ren pep tra o unan e skignomp an atersadenn c’hallek eus stourmerien an FLB-ARB bet embannet e kazetenn Emgann evit 20vet deiz-ha-bloaz an darvoud.

Klask a raimp e sizhunvezhioù da zont da embann c’hoazh pennadoù gouestlet d’ar stourm evit ar brezhoneg er mediaoù.

Il y a 41 ans les militants du FLB-ARB faisaient sauter le pylône de diffusion télévisuelle de Roc’h Tredudon. Cette action est restée dans l’esprit des bretons comme une des plus marquantes des partisans de la Bretagne libre.

On en parle encore aujourd’hui et la motivation première de l’attentat celle de la place de la langue bretonne à la télévision où encore la revendication (légitime) d’une chaine de télévision en langue bretonne continuent de susciter des documentaires ou des manifestations.

Pour rappeler combien le combat pour la langue bretonne dans ses années là était indissociable d’une lutte plus vaste en faveur d’un pouvoir politique breton nous diffusons l’interview en français des combattants du FLB-ARB réalisée par le magazine de la gauche indépendantiste Combat Breton-Emgann pour le 20ème anniversaire de l’évènement.

Nous tacherons dans les semaines qui viennent de vous proposer d’autres articles relatifs à la lutte pour la place de langue bretonne dans les médias.

Bretagne info/keleier Breizh dieub ha sokialour

 

 

 

 

 

 

Robert Neal Baxter

D’ar Sul 8 a viz C’hwevrer 2015 ec’h en em gavas ouzhpenn 25,000 a dud (‘kantadoù’ hervez skingomz Galiza !) er vanifestadeg veur e kêrbenn Galiza gant al lugan “Polas fillas dos nosos fillos” (Evit bugale hon bugale).

Galvet e oa bet gant Queremos galego, ur gensavenn ledan ganti da bal difenn ar galizeg, bodet enni kantadoù a gevredigezhioù lec’hel ha broadel hag ivez hiniennoù, ha kemer a reas perzh er vanifestadeg an holl strolladoù politikel, broadelour pe get, estreget ar Strollad Poblek (PP) hag a zo e penn gouarnamant ar vro.

Sañset eo ar galizeg unan eus div yezh kenofisiel Galiza hervez ar Statud a emrenerezh, ha koulskoude, abaoe ma’c’h eas ar maout gant PP en dilennadegoù diwezhañ ha tapet gante ar muianiver dreistel er Parlamant, ne baouez ket ar yezh da vont war gil. Hervez prezidant ar gouarnamant ec’h eo an dud ha kerent ar vugale o-unan ar re a zo kiriek da diskar ar yezh, met e gwirionez eo bet labouret start gant gouarnamant Galiza evit he skarzhañ da vat diouzh teodoù ar bobl. Rak goût mat a ouzont, evel ma skrivas Castelao: “Ma’c’h omp galiziz c’hoazh eo a-drugarez d’ar yezh.” Hepti e teufemp da vezañ spagnoliz evel ar re all. An afer bolitikel eo, daoust d’ar PP arguzenniñ e rankfer chom hep ‘politikaat’ ar yezh.

War dachenn an deskadurezh e vez gwelet ar sklaerañ. Gant ar gouarnamant kent, renet a-gevret gant ar Strollad Sokialour (PSdeG-PSOE) ha Bloc’had Broadelour Galiza BNG) e oa bet lakaet ar galizeg da vezañ kevatal d’ar spagnoleg evel yezh kelenn en deskadurezh ret. Kerkent ha ma oa bet dilennet, avat, e oa bet lakaet e pleustr en un doare untuek gant gouarnamant nevez ar PP un dekred nevez, hini al ‘liesyezhegezh’. Sañset e vez kelennet un drederenn eus an danvezioù e saozneg (e spagnoleg e vez kelennet peurliesañ e gwirionez avat) o tiskenn kenfeur ar galizeg eus un hanter betek un drederenn, ha difennet groñs bremañ kelenn matematikoù, skiantoù ha teknologiezh e galizeg.

Gwir eo, war baper e oar an holl kaozeal, lenn ha skrivañ e galizeg. Met implijet e vez nebeutoc’h-nebeutañ ar yezh, dreist-holl gant ar re yaouank abalamour d’an diouer a danvez dudi e galizeg. Hervez sifroù ofisiel Ensavadur stadegoù Galiza ez eus bremañ 12% nebeutoc’h a dud a ra gant ar galizeg en un doare boas e-keñver dek bloaz ’zo, hag hiziv e ne vez kaozeet galizeg dalc’hmat nemet gant 13% eus ar vugale etre 5 ha 14 bloaz, keit ha ma ra 47% anezhe gant ar spagnoleg atav.

 galiza galego

War a seblant emañ kalz gwelloc’h stad ar galizeg evit hini ar brezhoneg, met keit ha m’emañ ar brezhoneg o vont war-raok tammig-ha-tammig, emañ ar galizeg o vont war gil buanoc’h-buanañ abalamour, dreist-holl, da bolitikerezh ar strollad PP. Mar fell dimp kemm penn d’ar vazh ha lakaet ar galizeg da vezañ yezh vroadel ar vro en-dro e vefe ret degas ur c’hemm politikel don.

Lettre de Elie Domota, porte-parole du LKP  publiée sur le site de l’Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe.

Objet : Faire l’Apologie de l’esclavage n’est pas condamnable par la loi française.

Monsieur Le Président de la République,

Un débat sur la liberté d’expression et le droit au blasphème agite la société française actuellement. Permettez moi de vous adresser ces quelques remarques, considérant le contenu répété de vos discours, et des membres de votre gouvernement, sur le vivre ensemble.

Vous le savez, l’esclavage et la traite négrière sont, depuis la loi TAUBIRA du 21 Mai 2001, reconnus comme crime contre l’humanité.

En 2009, M. DESPOINTES, béké Martiniquais, descendant de propriétaire d’esclaves, tenait les propos suivants sur canal+ :

« Dans les familles métissées, les enfants sont de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. Moi, je ne trouve pas ça bien. Nous (ndlr : les Békés), on a voulu préserver la race. » « Les historiens ne parlent que des aspects négatifs de l’esclavage et c’est regrettable » ……« les bons côtés de l’esclavage et les colons qui étaient très humains avec leurs esclaves, qui les ont affranchis et qui leur donnaient la possibilité d’avoir un métier ».

Ces propos ont déclenché la colère de milliers de Martiniquais et de descendants d’esclaves de part le monde. La classe politique en France a unanimement condamné de telles paroles et le parquet de Fort de France s’est saisi de ce dossier.

Ce « Monsieur de la Martinique » a donc été condamné en première instance et en appel par les tribunaux martiniquais. Comme le permet la loi, il a fait un recours devant la cour de cassation et là : l’arrêt de la cour d’appel de Fort de France est cassé dans une décision du 5 février 2013. La Cour de Cassation considère que la loi sur la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité ne comporte aucune disposition répressive. Ce n’est qu’une loi mémorielle.

La chambre criminelle donne donc la permission de faire l’apologie de l’esclavage. Elle considère que la loi qui reconnait la traite négrière et l’esclavage comme étant un crime contre l’humanité, n’est pas une loi normative qui peut servir de fondement légal à une poursuite pour apologie.

Dès lors, « Vanter les bons côtés de l’esclavage » ; « Dire et écrire que l’esclavage et la traite négrière était une bonne chose pour les nègres » ; « Célébrer et commémorer les esclavagistes » ; « Dire que la liberté est un plat pour lequel l’estomac des nègres n’est pas préparé » : etc………. ne sont pas passibles ni de poursuites ni de condamnations.

Nous sommes dans la même situation, après l’abolition de l’esclavage, qui a guidé à la promulgation de la loi d’indemnisation des colons de 1849, texte jamais abrogé d’ailleurs.

Rappelez-vous : ce sont les esclavagistes « spoliés » pour avoir perdu leur cheptel de nègres qui ont été indemnisés et non les esclaves. Au regard de ces textes, l’esclavage était donc une bonne chose ! Pas étonnant que notre « droit à réparation » soit cantonnée à la mémoire (genre Mémorial Acte) et les indemnisations, les terres et les autres richesses dévolues aux esclavagistes et à leurs descendants.

Pas étonnant non plus que même la stèle érigée en « mémoire » des esclaves à Nantes soit profanée.

Nous sommes dans une légitimation du droit à l’insulte et de l’apologie de l’esclavage et de la traite négrière pourtant reconnus crime contre l’humanité.

Alors, Monsieur le Président de la République Française,

Que comptez-vous faire pour rendre justice à ces milliers de descendants d’esclaves insultés et méprisés et mettre fin à la permission de faire l’apologie de l’esclavage offerte par la loi en France ? – Que comptez-vous faire pour mettre fin à ces provocations et insultes qui font l’apologie de l’esclavage et cela au moment même où des nostalgiques de la société de plantation veulent célébrer les premiers colons blancs génocidaires et esclavagistes arrivés en 1635, en Guadeloupe ? – Que comptez-vous faire pour mettre fin à ces insultes qui font l’apologie de l’esclavage et de la traite négrière au moment même où chacun parle du vivre ensemble ?

Recevez, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos salutations les meilleures.

Pour LIYANNAJ KONT PWOFITASYON

Le Porte-parole, E.DOMOTA

Pointe-à-Pitre, le 20 Janvier 2015

E-kreiz miz Genver e oa bet lañset niveridigezh nevez ar boblañs. Homañ a echuo a-benn un nebeud devezhioù ac’hann. Teir sizhun zo e oa bet galvet an holl dud tomm ouzh ar brezhoneg da nac’h respont d’an niveridigezh-se gant ar strollad Ai’ta (1).

Boikotiñ niveridigezh ar boblañs n’eo ket ur mennozh nevez tamm ebet. E 1982 e oa bet aozet evit ar wech kentañ diwar intrudu Skol an Emsav hag e 1990 e oa bet graet adarre diwar hini Stourm ar Brezhoneg.

niveridigezh-2015-skeudenn-2

Niveridigezhioù ha yezhoù minorel

Bez’ zo geriennoù ha troiennoù evel « minorelezh vroadel » pe c’hoazh « yezh vinorel » a chom, er Stad-C’hall, e-maez ar c’heriaoueg ofisiel. Ar gouarnamant gall n’en deus interest ebet da c’houzout pegement a dud a gomz yezhoù minorel er vro ha peseurt implij a ra an dud-se eus ar yezhoù a ouiont. Nann, rak gouzout an dra-se a c’hellfe sikour da ziazezañ politikerezhioù yezh efedus da skouer.

N’eus nemet ur yezh ofisiel er Stad-C’hall, ar galleg. N’eus nemet gallegerien hag o deus gwirioù evel gallegerien. Ar stourm evit niveriñ en un doare resis an dud a gomz yezhoù minorel ha yezhoù broadel er Frañs a zo neuze ur stourm politikel a-bouez-ruz (2).

1982 : boikot kentañ

E miz Meurzh 1982 e oa bet aozet evit an dro gentañ boikot an niveridigezh-poblañs. Gant Skol an Emsav e oa bet lañset.

« Goulenn peseurt yezh a vez kaozet gant ar sitoian » hag « ober ar goulennoù gant follennoù divyezhek » evit « digoriñ an hent d’ar brezhoneg er velestradurezh, er vuhez foran… », setu ar pezh a c’houlenne ar gevredigezh digant an INSEE.

Mont a rae Skol an Emsav un tamm mat pelloc’h zoken hag e lakae ar gaoz war an darempred etre ar Stad hag « ar c’heodedour », un darempred evit mad ar Stad ha n’eo ket evit hini « ar c’heodedour » :

« Evel ouzh ur mekanik-produiñ e sell outañ ha n’eo ket evel ouzh un den. Ne servij an niveridigezh nemet da ziskoulmañ kudennoù arc’hant, ekonomiezh ha mererezh met ne zalc’h ket kont deus an den, deus e yezh, deus e sevenadur » (3).

Aozet war an diwezhad, ne zisoc’ho ar boikot diwar netra.

Niveridigezh 2

1990 : boikot nevez lañset gant SAB

Ar wech-mañ ne fell ket da stourmerien ar brezhoneg bezañ tapet berr. Adalek 1988 e vo lañset gante ar stourm tro-dro d’an niveridigezh. Tamm-ha-tamm ec’h aio an darn vrasañ eus ar c’hevredigezhioù ha strolladoù politikel breizhek d’o heul : Unvaniezh ar Gelennerien Brezhoneg (UGB), Burev Europa ar yezhoù minorel, Unvaniezh kevredigezhioù breizhek Bro Roazon, Ar Falz, Dastum, Celtic League, UDB, Emgann, Diwan, h.a.

Bernioù lizheroù a voe kaset d’an dilennidi.

E miz Mezheven 1989 e skriv SAB d’ar c’hentañ ministr, Michel Rocard, evit goulenn gantañ e vije anavezet « evit ar wech kentañ, ar vrezhonegerien hag o yezh gant ar Stad en un doare ofisiel » hag evit goulenn « ma vo niveret ar vrezhonegerien ha ma vo roet tu dezho da respont war baperioù skrivet en o yezh, evit doujañ ouzh gwirioù yezhel pobl Vreizh hag an emglevioù etrevroadel sinet gant ar Stad-C’hall » (4).

Er memes miz e oa bet nac’het ar gwir da gomz brezhoneg el lez-varn (ur wech ouzhpenn) ouzh Herve ar Beg, Mikael Korle ha Jean-Yves Gwern, stourmerien eus SAB. Hag e fin ar bloaz e ranke Gilbert Kabon chom en toull-bac’h abalamour ma nac’he mont e galleg ouzh e varnerien.

Degasomp da soñj ivez e oa ar bloavezh 1989 hini daouc’hantvet deiz-ha-bloaz an dispac’h gall. Un avel a vroadelouriezh c’hall a c’hwezhe kreñv war ar Frañs da neuze.

E miz Meurzh 1990 e vo promesa da sevel un « enklask » diwar-benn ar brezhoneg e 1991 digant ministr an ekonomiezh, Pierre Bérégovoy.

N’eo ket evit keloù-se e vo touellet tud Stourm ar Brezhoneg. Aloubiñ a reont ti an INSEE e Roazhon d’an 13 a viz Ebrel ha derc’hel ar rener, Loeiz Laurent, en e vurev e-pad teir eurvezh, amzer displegañ dezhañ dre ar munud ar pezh a fell dezhe… Tro dek eur noz e vo laosket da vont.

Daoust da se, war-bouez un enklask bennaket, ne zeuio ket kalz a dra diwar boikot 1990.

niveridigezh 5

Niveridigezh 1999

E 1999 n’eus aozet boikot ebet gant ar strolladoù sevenadurel ha politkel. Da geñver an niveridigezh e vo graet un tamm enklask gant an INSEE diwar-benn treuzkas ar yezhoù er familhoù ha savet goulennoù e-giz : « quelle(s) langue(s), dialecte(s) ou patois vous parlaient, quand vous aviez cinq ans, votre père et votre mère ? ». Splann e vo diwar an enklask pegen gwazh eo ar c’holl evit ar yezhoù minorel, met n’eo ket se a raio d’ar Stad ober un dra bennak ! (5)

War a seblant e vije bet savet paperennoù brezhonek evit an niveridigezh-se : « A noter qu’un formulaire de recensement a été rédigé en breton, suite au refus de certains bretonnants de répondre en français lors du recensement de 1990, intitulé « Niveridigezh ar boblans », qui constitue sans doute une exception culturelle par rapport au reste de la population nationale » a lenner e-barzh Le Télégramme d’an 10 a viz C’hwevrer 1999 (6).

Ofis ar Brezhoneg er penn a-raok

Un dra dedennus am eus diskoachet diwar ar genrouedad, un diell embannet e 2003 gant Ofis ar brezhoneg, anvet Plan général de développement du breton « Brezhoneg 2015. » (7)

3 fal bras a oa d’ar steuñv-se ha 52 ober da gas da benn ac’hann da 2015, hag an hini kentañ a oa : « Utiliser le nouveau mode de recensement de la population pour mesurer le nombre de brittophones. »

Setu ar pezh a embannent d’ar c’houlz-se :

« Depuis janvier 2004 une nouvelle méthode de recensement a été mise en œuvre. Le recensement n’est plus exhaustif et organisé tous les 9 ans mais se fait sous la forme d’enquêtes annuelles sur un échantillon de la population. Les communes de moins de 10 000 habitants seront toujours recensées tous les 5 ans de façon exhaustive. Les communes de 10 000 habitants et plus réaliseront tous les ans une enquête par sondage auprès d’un échantillon de 8 % de la population. L’I.N.S.E.E. organise et contrôle la collecte des informations tandis que la commune prépare et réalise l’enquête.

L’occasion est donnée d’introduire une question sur la connaissance et une question sur la pratique de la langue bretonne. Il est primordial de la saisir car la connaissance de ces données constitue la base même de toute politique linguistique. »

Bremañ p’emaomp e 2015 ec’h eo sklaer n’eo ket bet tizhet an holl balioù ac’h a d’ober steuñv an Ofis (pell-pell ac’hann!) met da vihanañ atav ec’h adkas da soñj an diell-se deomp pegen pouezus eo an niveridigezhioù evit diazezañ ar politikerezhioù yezh.

Tamm-ha-tamm ec’h a an traoù war-raok memes tra. E 2012 e oa bet kaset da benn un enklask diwar-benn an anaoudegezh hag an implij eus ar brezhoneg e-ser an niveridigezh e kêr Garaez (8).

Setu dre vras ar pezh a c’heller lâret diwar-benn istor ar stourm evit an niveridigezh.

Niveridigezh 4

« Boycotter de manière pacifique mais résolue le présent recensement »

Bremañ pa ‘m eus graet ur sell a-drek war an istor e c’hellan reiñ ma soñj diwar-benn ober nevez Ai’ta.

Me ‘gav din eo skort a-walc’h ar pezh a ginnig Ai’ta deomp.

Tud SAB a oa gante d’o heul ul lodenn vat eus an emsav sevenadurel ha politikel, prientet o devoa ar boikot gant daou vloavezh lañs ha klozet rener INSEE Breizh en e vurev e-pad teir eurvezh. Koulskoude ne oant ket deuet a-benn da c’hounit ar pezh a c’houlennent. Me ‘gred n’eo ket mont re bell ganti goulenn digant tud Ai’ta penaos emaint en soñj da c’hounit ar stourm-se « en un doare difeuls met sklaer » evel ma lavaront war o lec’hienn.

Un dra ouzhpenn. Ne gav ket din eo ur mennozh fall tamm ebet adlañsañ stourm an niveridigezh nemet e kav din eo treut a-walc’h an arguzennerezh kinniget deomp gant Ai’ta.

SAB a ginnige ur sell politikel hollekoc’h ha lemmoc’h : « Boikotiñ a raimp an niveridigezh-se peogwir ne ra nemet war-dro ar c’heodedour-skwer, galleger ha bevezer, hervez ar patrom nemetañ, unstumm, unseurt hag unyezhek, eus Brest da Ouvea. » (9)

Liammañ a raent e giz-se ar stourm evit ar brezhoneg gant ar stourm enep an heñvelaat ha lakaat ar gaoz, en ur mod distroet un tamm, war stourm an dizalc’hourien e Kanaky (afer mougev Ouvea a oa c’hoarvezet e miz Mae 1988).

Me ‘gav din n’eo ket didalvez lenn arguzennoù stourmerien SAB. Perak ? Ober a raent un dra a zlefe stourmerien ar brezhoneg ober hirie-an-deiz ivez d’am soñj. Sevel ur goulenn oute o-unan :

Stourm evit ar brezhoneg, ya, met e-barzh peseurt kevredigezh da zont ?

niveridigezh 7

Tomaz L.J.

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EBSSA (Ensavadur broadel ar stadegoù hag ar studioù armerzhel) = INSEE e galleg

(1) Atersadenn Dewi Siberil gant Tudual Karluer (RKB).

(2) http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/france-1demo.htm

http://www.axl.cefan.ulaval.ca/Langues/1div_recens.htm

(3) Bremañ, n°10, C’hwevrer-Meurzh 1982 (p.3).

(4) Emgann-Combat breton, n°53, C’hwevrer-Meurzh 1990.

(5) http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/IP830.pdf

(6) https://lejournaldesentreprises.com/ar/viewarticle1024.php aaaammjj=19990210&article=19990210-5142032&type=ar

(7) http://www.diwanbreizh.org/article.php4?sid=849

(8) http://www.ofis-bzh.org/bzh/actualite/zoom/index.php?actualite_id=400

(9) Emgann-Combat breton, n°53, C’hwevrer-Meurzh 1990.

(10) http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/180808/ouvea-michel-rocard-vend-la-meche-sur-france-culture

Une fois de plus nous reproduisons ici un texte des cheminots syndiqués à Sud-Rail Bretagne qui alerte que les risques réels de fermetures de lignes TER en Bretagne , c’est à dire « Dol-Lamballe », « Guingamp-Paimpol », « Rennes-Châteaubriant », « Brest-Quimper » ; et « Morlaix-Roscoff ».

Risques dus aux baisses de dotations de l’état, aux choix pour le moins singulier de la région Bretagne de sponsoriser  la LGV et ses dérivés et le projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes. Mais aussi au fait que la région Bretagne n’a pas les moyens financiers d’entretenir le réseau ferré qui est à la charge de l’état central.

Les syndicalistes de SUD rail font leur boulot d’information auprès des usagers. Pour  notre part nous diffusons ce texte aussi pour inviter chacun à la critique de la participation à l’institution régionale de forces comme le PCF ( dont un élu Gérard Lahellec est en charge du transport ferroviaire ! ) et l’UDB.

Cette dernière force défend les lignes TER mais aussi un projet de souveraineté locale tout en participant à la gestion d’une institution , dont le rapporteur du budget n’est autre que Krisitian Guyonvarc’h membre de l’UDB , qui avoue son impuissance à surmonter les contradictions soulignées par les syndicalistes de SUD Rail.

La rédaction de Bretagne-info.

Les travailleurs, dans les cars ! Les décideurs, dans le TGV et l’avion !

En décembre, le conseil régional a voté le budget 2015 dédié au transport. En comparaison du budget 2014, on peut observer une baisse significative de l’investissement ferroviaire de 22,5% (modernisation du réseau et développement du fret) et une montée de 355% des investissements pour les aéroports, dont l’inutile Notre Dame des Landes (NDDL). Ces orientations auront de graves conséquences pour le service public ferroviaire et l’emploi.

Des lignes TER en sursis

Au vu des investissements pharaoniques du Conseil Régional pour la LGV (Ligne à Grande Vitesse) et NDDL, les élus déclarent ne pas avoir les 200 millions d’euros nécessaires pour remettre à niveau les lignes ferroviaires nécessitant des investissements : « Dol-Lamballe », « Guingamp-Paimpol », « Rennes-Châteaubriant », « Brest-Quimper » ; sans oublier la ligne « Morlaix-Roscoff » qui n’a même pas été citée. Son sort est déjà fixé… car sur cette dernière, en parallèle du ferroviaire, fonctionne un service de bus qui sera renforcé pour enlever tout intérêt au train.

SUD Rail a déjà plusieurs fois alerté la population, les élus, la SNCF, sur l’avenir de ces lignes. On nous a toujours répondu que la LGV profiterait à l’ensemble des Bretons et que cela ne nuirait pas aux lignes « secondaires ». On nous avoue aujourd’hui que cela semble très « compromis ». L’argument avancé est que la région payant déjà les frais d’exploitation, elle ne peut se permettre d’investir sur le réseau.

Actuellement des limitations de vitesses sont appliquées sur ces lignes, faute d’entretien suffisant. Ainsi les temps de parcours augmentent, quand dans le même temps on fait miroiter aux citoyens les effets de la grande vitesse avec les projets BGV (Bretagne Grande Vitesse) et LNOBPL (Ligne Nouvelle Ouest Bretagne Pays de la Loire). Mais le fait de rénover ces lignes, adapter les horaires, diminuer les temps de parcours ne les rendrait-il pas plus attractives et donc moins déficitaires ? On le sait, l’état, propriétaire du réseau ferré, a laissé tomber celui-ci en déshérence en misant sur le tout routier depuis quarante ans. Dans le même temps, il a engagé la SNCF à investir dans le financement des lignes TGV endettant celle-ci de manière inconsidéré et irréversible.

Aujourd’hui, les élus régionaux ont beau jeu de refuser de se substituer à l’état dans ce qui relève bien d’infrastructures d’aménagement du territoire national. Mais nous parlons là de l’avenir des trains du quotidien, utilisés par les travailleurs, les scolaires, les citoyens modestes. Alors qu’est ce qui justifie l’arbitrage des subventionnements en faveur de la LGV et de l’aéroport, utilisés essentiellement par les décideurs, les catégories socio professionnelles dites supérieures, les touristes… Nos élus préfèrent subventionner les géants du BTP, tels EIFFAGE et VINCI, pour nous construire des pyramides des temps modernes, omettant les besoins de la majorité population et l’indispensable transition énergétique.

Déshumanisation des trains et des gares

Dans le budget, il est inscrit : « La convention garantit le maintien du niveau de service TER Bretagne en exigeant des engagements sur les prestations réalisées en gare et sur la capacité offerte dans les trains ». Or, les amplitudes de guichets ne cessent de diminuer dans les petites gares, ainsi que la présence sur les quais. Cette déshumanisation des gares n’est pas sans contraintes pour les personnes en situation de handicap. Pour pallier à cette déshumanisation, on sous-traite les prestations de surveillance des quais dans certaines gares avec des emplois précaires.

En plus du personnel des gares, les contrôleurs sont en voie de disparition sur le TER. L’Equipement à agent seul se met en place (train avec comme seul personnel un conducteur). Vingt et un trains par semaine sont prévus dans un premier temps avant d’atteindre 86 trains d’ici le mois de Mai.

Et le Fret ?

Le trafic de Fret ferroviaire en Bretagne, c’est à peine plus de 1% du total des trafics marchandises. Malgré l’ouverture à la concurrence en 2006, le trafic de Fret ferroviaire global est toujours en chute libre ! Les opérateurs privés se sont contentés de récupérer une partie des marchés délaissés délibérément par Fret SNCF (1er opérateur routier national avec sa filiale Géodis, rappelons-le). Certains, au passage, ont pu bénéficier de subventions régionales (pour l’adaptation des remorques au multimodal). Ils y ont pris goût. Toujours les premiers à hurler après l’impôt et la dépense publique, mais toujours premiers aussi à réclamer la manne publique ; ils savent se faire entendre des élus régionaux. Le Conseil Régional de Bretagne va en effet financer un vaste plan « ayant pour objectif d’accompagner les initiatives privées ». Les initiatives pouvant profiter de ces subventions sont le transport multimodal, la mise en place de nouvelles lignes ferroviaires…

Pour tous ces sujets de transports de marchandise par fer, un groupe et un comité d’experts composés d’acteurs économiques régionaux seront créés. Ces instances seront donc pilotées par les mêmes acteurs économiques qui bénéficieront des subventions… Très fort ! Pour SUD Rail, ce n’est ni plus ni moins qu’une délégation de pouvoirs de nos élus à l’oligarchie économique ! Quelle place pour les travailleurs et la population dans l’utilisation de ces financements publics après l’abandon de l’écotaxe.


Le transport ferré impose un haut niveau de sécurité. L’EPSF (Etablissement Public de Sécurité Ferroviaire) délivre des certificats aux transporteurs qui leurs sont propres. Des entreprises ont déjà trouvé la faille pour déjouer ces contraintes en utilisant le certificat d’une autre. Ce « détournement » est dangereux pour la sécurité des circulations sur le réseau. Mais il est encouragé par les orientations budgétaires régionales qui s’apprêtent à subventionner des entreprises ne respectant pas ces critères. A titre d’information, COMBIWEST ne possède pas de certificat de sécurité au 6 janvier 2015 mais fait néanmoins circuler des trains.


Alors que l’on a fait crever le service public de transport ferré SNCF, alors que la lutte urgente contre les G.E.S. (Gaz à effet de serre) imposerait une revitalisation immédiate sous contrôle public de celui-ci, SUD Rail dénonce le lâchage des élus régionaux qui s’apprêtent à subventionner des patrons opportunistes et bafouant le droit du travail.

SUD Rail demande que l’argent prévu pour le projet LNOBPL et celui de NDDL soit consacré à la rénovation des lignes et au fonctionnement des Trains TER pour desservir tous les bretons. De plus, nous voulons des emplois à haut niveau social pour garantir la sécurité du réseau et prendre en compte la pénibilité des travailleurs du rail.

Pour maintenir un service public ferroviaire de haut niveau, ne faisons qu’une seule SNCF !

SUD RAIL BRETAGNE

Nous reproduisons ci-dessous le communiqué et les résultats des deux dernières votations organisées par DIBAB . Elles avaient lieux simultanément à Soudan ( en Loire-Atlantique ) et pour la première fois en “Bretagne” administrative à Langouet ( 20 km au nord de Rennes ) . Elles confirment la pertinence de la démarche de l’auto-organisation de votations permettant au peuple breton de s’exprimer. Les résultats parlent d’eux mêmes.

Bravo aux adhérentEs de DIBAB qui ont une fois de plus déployé leurs bonne volonté pour aller à la rencontre du peuple en faisant du porte à porte et lui donner la parole , sans compter leur temps et en trouvant seuls les financements pour le matériel de vote.

Bretagne-Info.

Les résultats des votations de DIBAB à Langouët et Soudan

  • Après une première votation – à Saint-Viaud (44), en novembre dernier – donnant la parole aux citoyens et citoyennes sur la réunification et l’Assemblée de Bretagne, la plate-forme DIBAB – Décidez la Bretagne a organisé deux nouvelles consultations, ce dimanche  8 février 2015, dans les communes de Soudan (44) et de Langouët (35). Comme à Saint-Viaud, les  questions posées étaient les mêmes (voir ci-dessous) et les militant-e-s de DIBAB, ainsi que les citoyen-ne-s engagés des deux communes, ont effectué un important travail de terrain pour sensibiliser les habitant-e-s sur le vote et ses thématiques.

    A l’issue du dépouillement les résultats sont les suivants :

     

    résultats LANGOUET
    résultats LANGOUET

    LANGOUËT :

    Taux de participation : 19,65% (402 inscrit-e-s, 79 votant-e-s)

    1) « Êtes-vous pour la création d’une nouvelle région Bretagne intégrant la Loire-Atlantique et les quatre autres départements bretons ? ».

    OUI :  75,95% (60 votes)
    NON : 12,66% (10 votes)

    BLANC : 10,13% (8 votes)
    NUL : 1,27% (1 nul)

    2) « Êtes-vous pour la fusion des conseils départementaux et du conseil régional au sein d’une Assemblée de Bretagne ? ».

    OUI : 81,01% (64 votes)
    NON : 10,13% (8 votes)

    BLANC : 3,80% (3 votes)
    NUL : 5,06% (4 nuls)

     

    résultats SOUDAN
    résultats SOUDAN

    SOUDAN :

    Taux de participation : 15,6% (1471 inscrit-e-s, 230 votant-e-s)

    1) « Êtes-vous pour la création d’une nouvelle région Bretagne intégrant la Loire-Atlantique et les quatre autres départements bretons ? »

    OUI :  79,6% (183 votes)
    NON : 16,1% (37 votes)

    BLANC : 3,5% (8 votes)
    NUL : 0,9% (2 nuls)

    2) « Êtes-vous pour la fusion des conseils départementaux et du conseil régional au sein d’une Assemblée de Bretagne ? »

    OUI : 72,2% (166 votes)
    NON : 15,2% (35 votes)

    BLANC : 9,1% (21 votes)
    NUL : 3,6% (8 nuls)

    Pour la plate-forme DIBAB, ces deux nouvelles votations sont un succès. Alors que le contexte médiatique entourant la réforme territoriale ne bat plus son plein comme lors de la première votation, que nous nous situons en période de vacances scolaires, les taux de participations restent globalement proches de ceux de Saint-Viaud.

    Dans le cadre de votations non officielles, symboliques, chacun-e comprendra que mobiliser entre 15 et 20% de la population d’une commune n’est pas anodin. Il existe une véritable envie de pouvoir s’exprimer sur les questions de la réunification et de l’évolution institutionnelle de la Bretagne.

    Si DIBAB souhaite l’organisation d’un référendum officiel, nous ne sommes pas naïfs et savons que le droit de décider en Bretagne de nos institutions ne nous sera pas donné : nous devrons l’obtenir par une pression démocratique. Les votations de DIBAB sensibilisent en entendent créer ce rapport de force nécessaire pour que les pouvoirs publics donnent officiellement la parole aux habitant-e-s de la Bretagne.

    Nous appelons donc les citoyens et les citoyennes à se saisir de l’outil que constitue DIBAB pour organiser toujours plus de votations. De nouvelles consultations seront organisées dans les mois à venir.

    La plate-forme DIBAB – Décidez la Bretagne

     

Robert Neal Baxter est adhérent de l’Union du Peuple Galicien organisation communiste composante essentielle du Bloc Nationaliste Galicien, force de gauche luttant pour une république galicienne indépendante et ayant un large écho au sein du peuple Galicien. Il est également collaborateur de la revue “Terra e Tempo” , organe historique de l’indépendantisme de gauche en Galice.

C’est à notre demande qu’il nous fait part de ses réflexions de communiste et d’indépendantiste Galicien ( qui connait fort bien la Bretagne ) sur le phénomène “Podemos” dans l’état espagnol.

Nous l’en remercions vivement.

Il nous a semblé important après l’engouement médiatique pour Syryza en Grèce de donner la parole à ceux qui critiquent Podemos dans l’état espagnol alors que cette organisation est souvent présentée comme l’alternative devant inspirer les recompositions politiques des forces anticapitalistes dans l’hexagone.

La rédaction de Bretagne-info.org

Podemos : Il n’est pas de sauveurs suprêmes !

Par Robert Neal Baxter

Robert Neal Baxter communiste Galicien pour l'indépendance
Robert Neal Baxter communiste Galicien pour l’indépendance

Tout d’abord et avant tout, le phénomène Podemos devrait susciter chez toutE militantE de gauche ou progressiste une profonde sensation de méfiance, s’agissant d’un ‘mouvement’ qui surgit, pour ainsi dire, du néant, sans travail de base ou de masses solide (tout au moins en Galice). Sa montée vertigineuse se fait, au contraire, grâce à une très habile utilisation des moyens de communication, notamment la télévision ; l’équivalent politique, en quelque sorte, des vedettes créées dans la popularité artificielle et creuse des concours télévisés du type Star Ac. Peu importe ce qu’on fait : l’important c’est de gagner la sympathie des spectateurs et des spectatrices coûte que coûte. L’image est tout et, en l’occurrence, le message ne fait que partie de cette image : contre tout et contre tous.

Car il n’y a pas un seul jour sans que, d’une façon ou une autre, les dirigeants de Podemos, notamment le leur gourou messianique, n’apparaisse dans le salon des potentiels électeurs à travers le petit écran. Et pas seulement à l’heure des actualités politiques, mais aussi dans des talk-show, débats-spectacles et autres émissions people où la mise en scène est de rigueur. Le flambant-neuf secrétaire général du P‘S’ espagnol a, lui aussi, également tenté le coup, mais n’a réussi qu’à faire le pitre…

Il y a de quoi se demander quel profit en tirent les chaînes (parmi lesquelles certaines qui appartiennent à des groupes audiovisuels les plus réactionnaires et ultraconservateurs) à leur tenir grandes ouvertes les portes de leurs plateaux, créant ainsi presque de toute pièce un mouvement politique auparavant inexistant sous quelques mois seulement et en l’alimentant de façon continue. En Galice c’est du déjà vu après la ascension météorique de AGE (sans nom même jusqu’à la veille des élections) grâce, surtout, à la presse écrite hégémonique, ayant comme objectif de balayer le nationalisme contestataire dans l’attente que le projet se dégonfle et s’effrite, dégageant ainsi le terrain pour refaire place à l’espagnolisme ultralibérale. Les intérêts économiques qui s’agitent derrière ces groupes ne sont pas ingénus: ils savent pertinemment que la révolution ne sera pas télévisée et qu’à moyen ou long terme c’est eux qui cueilleront les fruits de ce petit jeu qui, pour l’instant, a l’apparence de bénéficier la contestation. Il n’y a de meilleure forme de vaincre l’adversaire qu’en se l’appropriant. Une fois que le mécontentement aurait été dûment canalisé, il ne suffira ensuite que de le démonter de la même façon qu’il avait été monté. On a déjà vu en Grèce comment la ‘gôche radicale’ a fini par passer un accord avec la droite la plus rance. Les promesses du populisme sont éphémères et, en attendant, les piliers du pouvoir restent intacts.

Le nom Podemos en dit long, ou plutôt n’en dit rien du tout… Calqué sur le flou du Yes we can d’Obama (Oui, nous pouvons occuper l’Afghanistan, bombarder l’Iraq, ou la Libye ; Oui, nous pouvons soutenir l’état sioniste terroriste…), de la même façon ce mouvement évite de définir ce qu’ils peuvent justement faire. On est tenté de penser qu’il s’agit d’un ‘nous pouvons gagner les élections’, sans plus… Et ensuite ? Cette indéfinition, non seulement dans le nom mais aussi dans la pratique, leur permet de se faufiler dans une ambiguïté permanente, afin de piocher à droite comme à gauche à la recherche d’une majorité électorale en surfant sur le légitime dégoût que ressent bonne partie du peuple face aux scandales de corruption qui ne cessent d’éclabousser la vie politique soutenue par le bipartisme de toujours.

Podemos se plaît à dénoncer la corruption de tous les partis traditionnels sans exception en répétant le mantra de la clique (ou ‘caste’ selon leur novlangue) de la ‘classe politique’ (concept postmoderne n’ayant pas grand-chose à voir avec la division du travail) et s’efforce à s’en démarquer comme porte-parole du mouvement des simples citoyens, oubliant très vite que bon nombre des membres de la direction sont profs universitaires… Le but est de rompre avec l’alternance P‘SO’E-PP mais tout en s’assurant que si tout change tout devra rester pareil, car la permanence de l’état espagnol n’est pas mise en cause. Là, Podemos rejoint dans leur stratégie les autres ‘nouvelles forces’ unionistes émergentes comme Ciudadanos ou UPyD. Cette facette ressort clairement en Galice où leur attitude belligérante contre la langue galicienne est hors pair, discutant dans leurs assemblées s’ils vont employer le galicien comme langue publique, débat insolite dans tout le panorama politique du pays, et en utilisant les formes déformées des toponymes qui rappelle, très tristement, une époque qu’on aurait dû souhaiter révolue.

Pablo Iglesias leader de Podemos
Pablo Iglesias leader de Podemos

Sous le placage d’un mouvement révolutionnaire qui voudrait déblayer un système pourri, Podemos ne fait qu’agiter le vieux torchon de l’unité ‘nationale’ : « Je suis un patriote, déclare Iglesias, et je n’aime pas qu’il y ait des militaires d’autres pays sur le territoire national (sic.). Je n’aime pas que l’OTAN soit dans notre pays». La république souveraine de la Galice romprait aussi avec l’OTAN, mais non pas pour ce genre de raisons chauvines, mais parce que, depuis toujours, le nationalisme galicien s’engage profondément avec le principe de l’anti-impérialisme. Mais l’anti-impérialisme serait, paraît-il, démodé. Pendant que le nationalisme galicien se range résolument aux côtés du peuple palestinien, dénonçant le génocide par tous les moyens, Podemos Science refuse d’adhérer au boycott académique international contre l’état sioniste en proclamant que «censurer scientifiquement des pays n’a pas de sens parce que la science est neutre et ne connaît ni frontières, ni langues, ni politique, ni guerres ». Et pourtant, tout indique que les institutions académiques de l’état sioniste sont complices de l’occupation des territoires palestiniens.

Aujourd’hui la question nationale de l’émancipation des peuples opprimés joue un rôle fondamental dans la vie politique de l’état espagnol. Et qu’on le veuille ou pas –qu’on soit nationaliste ou pas– la possibilité de l’indépendance de la Catalogne représente l’espoir d’un vrai changement profond de l’actuel état unitaire héritier du franquisme. Qu’en pense donc Podemos ? Difficile à dire, parce que, comme d’habitude, ils jouent à souffler le chaud et le froid. D’une part, leurs publications «reconnaissent le droit des différents peuple de l’UE à se constituer en tant que tels et à décider démocratiquement leur futur ». Mais le diable est dans le détail : à quel ‘peuple’ se réfèrent-ils ? Encore difficile à dire. Dans un meeting à Barcelone, leur chef suprême reconnaît que « la caste espagnole a insulté la Catalogne et a ignoré le fait que l’Espagne est un pays de nations », tout en refusant de se positionner clairement à faveur du référendum, mais en exhortant les indépendantistes à «ranger les drapeaux» et exprimant son vœu de ne pas voir ‘partir’ la Catalogne. Pourtant, le numéro trois, lui, n’a pas sa langue dans sa poche. Íñigo Errejón s’aligne complètement sur la position du PP en déclarant clairement que l’indépendance de la Catalogne doit être décidée par tous les espagnols. Et l’indépendance du Sahara para tous les marocains aussi, je suppose…

On est du côté des masses populaires ou on n’y est pas et quand des millions de personnes descendent dans les rues en Catalogne et ailleurs pour réclamer non pas l’indépendance mais le simple droit de décider de leur futur, la volonté populaire est assez claire en revendiquant le droit foncièrement démocratique du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Qu’y aurait-il de ‘plus démocratique, après tout, qu’un référendum populaire ? Mais Podemos reconnait que l’enjeu est majeur : «La Catalogne est une priorité pour nous. Il est clair qu’on ne peut pas gagner en Espagne sans gagner en Catalogne», déclare Marc Bartomeu, secrétaire général de Podemos Barcelona.

Le nationalisme galicien a toujours été aux côtés du peuple, des ouvriers, des paysans, des marins, et aussi de celles et ceux qui souffrent les conséquences de la crise du système capitaliste (fonctionnaires, retraitéEs escroquéEs para la fraude bancaire des actions de priorité…). Et nous y resteront, convaincuEs du besoin de maintenir des structures d’auto-organisation, sans soumissions à des centres de décisions externes qui vont à l’encontre des intérêts du peuple galicien.

Sauvons-nous nous-mêmes !

Lors du référendum sur l’indépendance de l’écosse organisé à l’automne 2014 beaucoup de gens qui s’intéressaient à ce pays pour la première fois ont été surpris de voir combien les arguments du SNP et de l’ensemble du spectre indépendantiste avaient une coloration sociale.

Lors de la marche du 22 septembre 2013 (un an avant le vote) à Édimbourg, la mobilisation s’est clairement faite sur des mots d’ordre d’opposition à la politique d’austérité du Royaume-Uni. Alex Salmond (leader du SNP, 1er ministre de l’Ecosse et pas vraiment à classer dans la gauche radicale) y a pris la parole en déclarant que l’indépendance avait pour signification « l’arrêt des coupes sociales, empêcher les écossais d’aller à la guerre qu’ils ne veulent pas et éliminer les armes nucléaire du pays ». Le leader du Parti Vert, Patrick Harvie, appelait à une indépendance « qui casse les pouvoirs des multinationales et des banquiers », pendant que Denis Canavan, ancien unioniste, disait lui, qu’en tant qu’internationaliste il voyait l’indépendance comme un moyen d’atteindre la justice sociale. On ne parlait ni tradition, ni histoire pas beaucoup culture ou politique linguistique…

On pourrait croire que dans le mouvement indépendantiste (dans toutes ses sensibilités et contradictions) cette posture relèverait d’un certain opportunisme. Mais bien au contraire les racines de ce discours sont anciennes et sont à chercher notamment dans les écrits d’un homme : John MacLean, personnage peu connu en Bretagne qui fut pourtant un véritable héros de la classe ouvrière, compagnon de Lénine et de James Connolly, un indépendantiste et néanmoins farouche internationaliste.

Pour faire connaissance avec son destin nous republions ici un texte paru pour les 50 ans de sa mort en 1973 dans le journal Sav Breizh (Cahiers du combat breton). Un périodique de réflexion nationaliste breton de gauche, progressiste, proche des comités de soutien aux détenus politiques. Il est intéressant de noter que l’auteur de l’article n’est autre que Peter Berresford Ellis, un « Celtomane » anglais bien connu, érudit, spécialiste du Pays de Galles….mais aussi plus connu pour ses livres policiers qui se déroulent au haut moyen-âge en Irlande et signés du nom de Peter Tremayne.

On oublie de rappeler qu’il fut aussi l’auteur d’études sur la classe ouvrière en Irlande ou la question nationale au Pays de Galles.

On lira ici la biographie de John McLean qui a eu une vie courte mais bien remplie. En guise de conclusion une actualisation par nos soins qui permet d’entre apercevoir la pertinence et la prégnance des écrits de MacLean dans la vie politique de l’Écosse contemporaine malgré les profondes mutations qu’a connu cette nation dans le laps de temps de la centaine d’année qui nous séparent des écrits et actions du révolutionnaire Écossais.