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août 2017

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Lors de la campagne présidentielle, le candidat Macron déclarait en substance en avril 2017 qu’il souhaitait développer l’enseignement des langues « régionales ». Des paroles en l’air électoralistes ? La réponse n’a pas tardé à venir !

Le gouvernement Macron vient de déclarer soudainement et sans alternative qu’il souhaite en finir avec les contrats aidés. En procédant de la sorte, les réseaux associatifs, certaines collectivités … ainsi que le secteur de l’enseignement en langue bretonne représenté par les écoles Diwan voient leur fonctionnement sérieusement mis en danger. Pourquoi en finir avec de tels contrats pour faire des économies ? Car les emplois de ces secteurs ne produisent pas d’argent, ou si peu. Les secteurs sociaux, culturels et éducatifs ne sont jamais la priorité des décideurs libéraux de tous poils qui agissent dans une logique productiviste.

C’est pour cela que nous appelons les travailleurs de Bretagne à se joindre aux mots d’ordre de grève et à manifester le 12 septembre prochain partout où des rassemblements seront organisés pour lutter contre la réforme du droit du travail.

Dans l’immédiat, 84 emplois sont en danger à la rentrée scolaire prochaine au sein des écoles Diwan suite à la décision de l’État Français de ne pas prolonger les contrats aidés. La gauche indépendantiste est entièrement solidaire des travailleurs de Diwan, des enfants scolarisés et de leurs parents mis en difficulté par cette décision.

Nous appelons à manifester le samedi 2 septembre à 10h30 à Nantes (devant la préfecture) ou à Quimper (place de la Résistance) pour :

– que tous les emplois soient préservés.

– que les postes en péril soient pérennisés.

que les écoles Diwan soient, au même titre que les écoles publiques, bénéficiaires du forfait scolaire versé par les communes dans le cadre de la loi NOTRe de 2015. Ce qui permettra à tous les postes d’être pérennisés. Il ne suffit pas que les communes signent la charte « Ya d’ar brezhoneg » si le mode de financement des écoles Diwan, permis par la loi, n’est pas l’égal des écoles publiques.

changer le statut juridique de Diwan en un statut public local.

La Gauche Indépendantiste/ Breizhistance-IS

E-pad ar c’houlzad prezidantel e embanne an danvez kandidad Macron e miz Ebrel 2017 e faote dezhañ diorren ar c’helenn yezhoù “rannvroel”. Komzoù toull evit tapout mouezhioù ? Deuet eo buan-mat ar respont !

Embannet en deus ar gouarnamant Macron e faot dezhañ echuiñ gant ar c’hevradoù skoazellet. Gant seurt dibab e vez taget tachenn ar c’helenn brezhonek e metoù Diwan kement hag hini ar c’hevredigezhioù pe strollegezhioù zo. Echuiñ gant seurt kevradoù evit espern arc’hant peogwir ne broduont ket a arc’hant just a-walc’h. Tachennoù ar sokial, ar sevenadur pe an deskiñ a teu bepred a eil renk gant lojik produadour ar frankizourien.

Setu perak e vez galvet ganeomp ivez ober harz-labour ha da gemer perzh er manifestadegoù e vo un tamm pep lec’h e Breizh d’an 12 a viz Gwengolo a-enep adreizh gwir al labour. 84 post-labour a zo en arvar a-benn an distro-skol e-barzh framm Diwan abalamour da zibab ar Stad C’hall. Kengred eo an tu kleiz dizalc’hour ouzh labourerien Diwan, bugale Diwan hag o c’herent lakaet diaes un nebeud deizioù a-raok an distro-skol.

Gervel a reomp da vanifestiñ d’ar Sadorn 2 a viz Gwengolo da 10e30 e Naoned (dirak ar prefeti) pe e Kemper (plasenn ar Rezistañs) evit ma vo :

– savetet an holl bostoù labour en arvar.

– an holl bostoù lakaet da vezañ treuzfeurmet e postoù padus. – sikouret ar skolioù Diwan evel ar skolioù publik gant arc’hantaouiñ ar c’humunioù dre ar “forfait scolaire” (Lezenn NOTRe eus 2015). Pezh a lakao an holl bostoù da vezañ padus. N’eo ket a-walc’h d’ar c’humunioù sinañ karta “Ya d’ar brezhoneg” ma n’eo ket evit ober evit ma vo kevatal an arc’hantaouiñ-se.

– cheñchet framm lezennel Diwan en ur stadud publik lec’hel.

An tu kleiz dizalc’hour /Breizhistance-IS

A l’initiative des militants de la Gauche Indépendantiste du pays de Rennes, c’est prés de 30 personnes qui ont pris part à la soirée de solidarité avec les prisonnierEs politiques Basques et Catalanes détenues dans cette ville.

Rennes étant avec Bapaume, dans le nord de la France, un des deux seuls centres de détentions pour les femmes condamnées à des longues peines, il y a en permanence 4 ou 5 détenues du collectif des prisonniers politiques basques dans cet établissement. Ils et elles sont 73 dans l’état français et plusieurs centaines dans l’état espagnol.

La solidarité avec les prisonniers politiques est un des axes fondamentaux de la pratique politique de la Gauche Indépendantiste Bretonne.

Le prétexte de cette soirée était de remettre 300 euros collectés en faveur de Marina Bernado militante Catalane condamnée pour ses actions au sein d’ETA et incarcérée à Rennes. Un appel avait été lancé pour subvenir à ses soins dentaires par le collectif Rescat qui en Catalogne assume la solidarité depuis 15 ans avec les indépendantistes catalans incarcérés pour leur combat au sein d’ETA.

Une délégation de catalans notamment des militants de Rescat étaient venus à Rennes fin août pour visiter Marina et Lola Lopez, autre catalane dans la même situation. Dans le cadre accueillant du bar le Papier Timbré, une trentaine de militants ont échangés sur la situation des détenus politiques basques et catalans, le cas de Marina, le processus indépendantiste en Catalogne, l’actualité au Pays Basque et bien sûr des attentats à Barcelone. L’argent collecté a été remis en mains propres aux militants de Rescat.

Par ailleurs ont été évoqués :

– L’initiative en faveur de la libération des prisonniers politiques basques le 09 décembre à Paris car leur situation a peu évolué depuis l’arrêt des activités. Le contexte plus global de ces initiatives reste marqué par le décès de Kepa del Hoyo, miltant d’ETA mort en détention à Badajoz en Espagne après plus de 20 ans de détention loin de son pays : “la responsabilité de la mort de Kepa del Hoyo repose entièrement sur la politique pénitentiaire d’exception maintenue dans les États espagnols et français, ensemble de mesures basées sur une soif de vengeance et qui ont mené à la mort ce prisonnier de Galdakao” rappelle l’association Etxerat qui regroupe les proches des détenus basques.

– La tenue à Rennes d’une manifestation/rassemblement le 2 décembre à Rennes sur le même thème.

– La situation spécifique de la Nekane Txapartegi, militante d’ETA incarcérée en Suisse. Elle doit être extradée vers l’Espagne pour purger une peine de 3 ans pour ses activités au sein de la Gauche Indépendantiste Basque. Nekane a été torturée et violée par la police espagnole et une grande campagne de solidarité existe en Suisse pour refuser cette décision de remise aux mains des tortionnaires. Le 30 septembre aura lieu une manifestation à Zurich. Les militants de la Gauche Indépendantiste vous donnent rendez-vous le 30 septembre devant le consulat suisse de Nantes pour une mobilisation solidaire. Rendez vous : 14 Rue de l’Héronnière, 44100 Nantes à 12h00.  Qui peut accepter que la décision d’extradition fasse suite à une condamnation pénale basée sur des aveux extraits sous la torture ?

Le lendemain de l’initiative solidaire, le collectif des prisonniers politiques basques (EPPK) faisait connaitre sa préoccupation face à l’immobilisme des états français et  surtout espagnol en matière de politique pénitentiaire et revendiquait la libération rapide des prisonniers malades et longues peines et signalait sa volonté de mener des actions de protestation en détention.

C’est une initiative solidaire réussie que cette soirée de solidarité et nous garderons en mémoire la chaleur des échanges et des sourires. Rescat tient à remercier tous les donateurs et donatrices. 

Vous pouvez écrire aux quatre détenues Basques et Catalanes de Rennes membres du collectif des prisonniers politiques basques :

Marina Bernado Bonada 8613

Lola Lopez Resina Maria Dolores 7075

Areitio Azpiri Alaitz 7992

Aranalde Ijurko Maite 8740

18 bis, Rue de Châtillon B.P. 3.107 35.031 Rennes/Roazhon Cédex

77 vloaz zo e voe harzet Lluis Companys prezidant ar gatalaniz en harlu e kumun ar Baol-Skoubleg. Da heul goulennoù Franco d’an nazied e voe bet harzet e Breizh gant ur bagad polisirien eus al lu alaman. Tapet en doa hent an divroañ evel kalz deus e genseurted ha kenvroiz da heul diskar ar republik e Katalonia hag e peurrest stad-spagn.

Unan eus krouerien ar strollad ERC (Esquerra Republicana de Catalunya/Republikaned an tu-kleiz eus Katalonia) e voe bet ha renet en doa gouarnamant Katalonia adalek 1934. Anavezet a reas an toull-bac’h er bloavezhioù 20 evit e stourm sokial.

Adalek Breizh en doa klasket aozañ ar sikourioù evit e genvroiz dasparzhet en tu-mañ eus ar pireneoù ha reiñ buhez da c’houarnamant Katalonia en harlu.

Diouzhtu goude bezañ bet tapet e voe bet kaset da doull-bac’h La Santé e Pariz ha da heul e Madrid e-lec’h ma voe bet jahinet. E miz Here e voe bet fuzuilhet gant ar faskourien.

Dirak o fuzuilhoù e huchas : “Per Catalunya !” (Evit Katalonia !).

Bep bloaz e vez rentet enor dezhañ e Katalonia ha gwezhoù zo e Breizh.

77 vloaz goude e vuñtr e c’hello pobl Katalonia reiñ he soñj d’ar 1añ a viz Here da zont evit divizout ha fellout a ra dezhi e vefe graet ur republik dizalc’h eus Katalonia.

 

Jean-Pierre Le Mat qui représentait à lui tout seul la Bretagne aux journées nationales de Corti en Corse ce mois ci n’en finit plus de susciter des réactions chez notre anonyme lectrice dèja auteur du désormais fameux “ Pour sauver la Bretagne, mangez JP Le Mat” . Voici une nouvelle livraison en réponse à deux ou trois autres de ses textes. Les lignes qui suivent n’engagent que leur auteur bien que nous les trouvions fort jubilatoires.

Bretagne-info.

Violence et génétique

Le nationalisme peut être un concept dangereux, d’autant plus quand il est mal compris. Ces derniers temps il a de l’actualité en Europe de l’ouest, autant du coté de l’extrême droite comme en France, en Angleterre, en Allemagne, autant du coté des émancipations indépendantistes écossaises ou catalanes. Un élément renseigne souvent sur l’aspect émancipateur ou oppressif de la question, celui des identités politiques. Le nationalisme de droite ou d’extrême droite se définit presque exclusivement autour d’une fuite de la politique, ne laissant que le concept de nation triomphé seul au dessus de tous les autres, au dessus du concept d’émancipation individuelle et collective également, cela va sans dire.

Le premier et le dernier texte de Jean Pierre Le Mat publié cette année sur 7seizh en est une bonne illustration. Tout s’y articule autour du concept de nation ou de peuple dans un vase clos idéologique qui tourne sur lui même en se mordant la queue. Dans cet espace mort de la pensée où la logique rebondit sur elle même, loin des réalités sociales, historiques et politiques ; la nation se pense par rapport à la nation, pour la nation, avec la nation, et rien ne doit transpercer le système. Démonstration par son texte sur la violence publié au premier jour de cette année, qui donne échos à son texte sur la génétique, le dernier publié en date.

L’introduction historique de son texte sur la violence politique, ou plutôt celtique selon ses idées, frise dores-et-déjà le ridicule. Dès les deux premiers paragraphes, il cale 1532, Anne de Bretagne, le roi Arthur – le tout sur fond d’idéal politique tournant autour de l’« harmonie sociale, la hiérarchie heureuse et consentie, la prospérité de tous ». On dirait la France de Macron. Les celtopates et autres adeptes du nationalisme breton version héroïques-fantastiques apprécieront. Avec l’avènement du monde numérique, ces tendances au remplacement de la pensée politique par l’imagerie est d’ailleurs récurrente. Des pratiques qui reprennent l’héritage d’un certain nationalisme breton où l’on se refuse à la recherche d’analyses et d’actions politiques cohérentes, et qui nécessairement se réfugie dans un folklorisme breton désuet.

Avec la suite du texte on rentre dans le concret et, loin d’améliorer l’ensemble, voilà les idées qui se mettent à tourner entre essentialisation et génétisme. Dans le paragraphe « d’est en ouest » il ressort la distinction de Haute et Basse Bretagne qui, en ce qui ne concerne pas l’histoire des langues ou l’architecture mais la politique, relève d’un découpage fantasmé où se réfugie la pensée incapable de sortir de la focal nationale. Sachez que si vous habitez en Basse ou en Haute Bretagne vous n’avez pas, selon Le Mat, le même rapport à la violence .Ce que la logique, l’histoire et tout le reste contredit en tout point.

C’est-à-dire que Le Mat ramène les questions de violences politiques à une dimension individuelle, irrationnelle, prédisposée par un code génétique ou un emplacement géographique. Est donc exclue de fait la question de la violence comme choix stratégique dans une situation historique et politique concrète. La figure médiatico-politique du casseur est très proche de ce genre d’analyses. Une suite logique pour quelqu’un qui refuse sans doute de voir les oppressions concrètes et les questionnements sur les réponses concrètes à ces dernières. Réponses qui peuvent aussi être la violence. Ce qui en somme veut souvent dire éluder les rapports de forces et les stratégies pour tourner en rond dans l’analyse autour de l’acte et l’acte seul, coupé du réel qui l’a produit.

Dans la différence est-ouest, on se demande bien où sont passées les traditions émeutières bien connues de Rennes et Nantes. Les deux sont en Haute Bretagne, alors que selon lui c’est la Basse Bretagne qui est insoumise depuis toujours alors que l’autre est légaliste. Et les Bonnets Rouges de 1675 qui lancent les émeutes à Rennes, et les premières émeutes révolutionnaires de 1789 à Rennes, et la chouannerie qui était partout, et la Résistance qui était partout, et le mai rampant des années 1970 bretonnes qui étaient aussi fortes dans le Finistère qu’en Loire Atlantique, et les bombes bretonnes de l’après guerre qui pétaient en tout point du pays ?Peut être que l’analyse n’est réservée qu’aux gens qui ont le gène celtique. Et puisque c’est impossible à trouver, de qui parle-t-il vraiment au final ? Des militant-e-s nationalistes uniquement? On tombe plutôt tout simplement ici sur une distinction absurde qui à défaut d’arguments cohérents, notamment historiques, se réfugie donc dans la génétique et l’imagerie folklorique. C’est hors des réalités anciennes et présentes que vit la nation et, pour meubler en concept autour d’elle-même, il faut bien aller chercher ailleurs, comme ici avec les délires sur les gênes. Et on passe très sérieusement du régime alimentaire du panda à la migration des anguilles pour finir sur la recherche du « gêne celtique de l’insoumission », que malheureusement Jean-Pierre confesse ne pas encore avoir trouvé. D’où l’appel à modérer notre « enthousiasme darwinien ». Un développement qui est tout de même hallucinant, mais qu’on comprend bien avec le dernier texte publié par ce monsieur sur la génétique. Quelque chose qui n’est pas inintéressant en soi en effet, mais qui ne fait pas bon de mélanger avec la politique et encore moins avec le nationalisme.

Pour la suite, à défaut de classifier des espèces humaines, JP dresse une dichotomie des plus captivantes entre les « faisous » et les « plaideurs ». Les faisous  ne sont d’ailleurs pas définis très clairement. D’après ce qu’il laisse sous-entendre, c’est un monde flou qui va des acteurs du greenwashing jusqu’aux jardiniers du dimanche. En gros, ce sont des gens qui font, même si on ne sait pas trop non plus exactement ce qu’ils font, c’est la catégorie des gentils.

Les plaideurs, eux à l’inverse, semblent être les responsables des méchantes réglementations écologistes, celles qui embêtent l’agro-buisness sans doute – catégorie donc des méchants. Un drôle de tour de passe-passe qui permet de ne pas faire la différence entre l’offensive contre la spontanéité des organisations populaires et le néo-libéralisme de l’oppresseur qui veut pouvoir opprimer tranquillement. Il y a tout de même un fossé entre ce qui représente la mise en norme de l’ensemble des comportements – où tout est interdit et reste toléré, sauf si vous êtres trop revendicatif et dans ce cas il y a toujours une loi ou une norme x ou y pour vous faire taire – et les plaintes patronales pour donner toujours plus de liberté aux possesseurs du capital. Ce qui ressemble grandement à la droite qui traite de ‘conservateurs’ les gens qui ne veulent pas détruire le code du travail.

Dans un petit passage un peu plus loin sur l’écologie, les luttes contre les grands projets inutiles et imposés se voient d’ailleurs qualifiées de « contestations conservatrices ». Comme l’était Plogoff, comme le sont les oppositions à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou aux projets miniers donc. Pour JP ce n’est sans doute pas un mot insultant, mais pas sur pour autant qu’il comprenne très bien les choses qui se jouent dans les luttes du genre, et donc qu’il ne comprenne pas très bien certains aspects de la société bretonne qui se démarque particulièrement dans les combats écologistes et contestataires.

Jusqu’ici le texte sur la violence politique de Le Mat n’est donc pas vraiment passionnant, et pourtant le sujet l’est. Il faut attendre la dernière phrase pour enfin tomber sur un propos pertinent.

« Pour avoir une stratégie cohérente, faut-il tenter une synthèse entre l’action légitime et l’idéal des “bonnes” lois ? Ou faut-il définir une priorité de l’une sur l’autre ?
Il nous faut oser, soit la synthèse, soit la priorité entre légitimité et légalité. »

En voilà une bonne idée ! En raison de la société dans laquelle nous vivons, priorité de la légitimé avec plaisir. Vu ce que nous offre l’État français, il est logique de donner la priorité à la légitimité sur la légalité. Comme il sera toujours logique de le faire si des gens comme Jean Pierre Le Mat deviennent dirigeant d’une Bretagne indépendante. On voit mal le JP avec ses copains cinquantenaires en costume cravate en train de lancer des pavés sur la police, ils sont plutôt des interlocuteurs, des sociaux-démocrates capitalistes breizhoù bon teint qui s’imaginent sans doute être les interlocuteurs de l’État français. La frange respectable de l’agitation bretonne, qui comme avec les Bonnets Rouges veut profiter de la contestation populaire pour obtenir des petits pouvoirs régionaux où ils régneront en maître sur une population docile. Le but des interlocuteurs légitimes c’est d’être les futurs gouvernants. Comme quoi on peut être à cheval entre le monde de la légitimé et de la légalité, être gagnant sur tous les tableaux, à condition évidemment que le peuple lui soit perdant à tous les niveaux.

Voici une autre vision de la chose. Elle n’a pas été écrite par notre Le Mat adoré et date de l’époque où JP élevait des moutons en Écosse et en Irlande pour fuir le service militaire – il avait bien raison au passage. « La théorie de la révolution bretonne n’est autre que la théorie de cet immense travail pour accroître la force politique du peuple breton afin, non seulement qu’il détruise la force opprimante, mais surtout qu’il prenne une place libre et créatrice dans le monde. (…) Le mouvement révolutionnaire breton, l’Emsav comme il se nomme lui-même, s’attache à définir avec clarté chacune de ses positions, chacun de ses objectifs, chacune de ses démarches. »

Voici un exemple au hasard du triptyque que propose la citation. Position : insurrectionnelle et reconstructrice – objectif : indépendance émancipatrice – démarche : virer la décomposition nationaliste à la Le Mat.

Et pour finir en bonus, on vous laisse le lien vers les idées de Le Mat généticien politique.

Et en cadeau, une petite citation d’un autre texte plus ancien pour situer un peu l’esprit logique global de JP derrière tout ça.

« Nous autres, Bretons, aimerions trouver en face de nous des nationalistes français de l’envergure de Maurice Barrès. La discussion serait passionnante. ». cf : lien .

Et bien va donc t’installer en France pour discuter avec les adeptes de Barrès, Maurras et autres nationalistes d’ « envergure ».

Qu’il laisse la place en Bretagne pour les Ki Du de Servat, celles et ceux qui disent « Je refuse l’ordre public, ou militaire, ou catholique, nous sommes Bretons et déserteurs, délinquants et saboteurs. »

Forzh Piv.

Diwar ginnig dizalc’hourien ha dizalc’hourezed an tu-kleiz ez eus bet skrivet ur galv kensinet gant un toullad frammoù all da zibuniñ war diazezoù enebgapitalour , gwregelour hag enebfaskour e Naoned e dibenn miz Gwengolo. Sed aze ar galv skrivet ha skignet gante.

D’an 30 a viz Gwengolo e Naoned e vo ur vanifestadeg evit ma vo adunvanet Breizh. A vloaz-da-vloaz eo deuet ar manifestadegoù evit an adunvanedigezh da vezañ nebeutoc’h-nebeutañ politikel o gerioù stur. Ar gevredigezh e-karg eus o aozadur he deus kavet gwelloc’h mont war-zu an istor hag an identelezh gant e gerioù stur e plas lakaat an demokratelezh hag ar gwir d’en em dermeniñ e kreiz ar stourm.

E 2016, en ur nac’hañ kondaoniñ en a-raok perzhiadur an tu-dehoù pellañ er vanifestadeg, evel e veze graet ingal, ar gevredigezh Breizh Unvan he deus roet tu da stourmerien Adsav mont pell ganti. Taget zo bet beajourien an trawmway gant saludadennoù nazi, kemeret en deus perzh ivez un tropellad faskour er vanifestadeg dindan anv « Yaouankiz Breizh », peadra da lakaat ul lodenn eus ar vanifesterien da guitaat an dibunadeg.

Pa vez er mare-mañ stourmerien an tu-dehoù pellañ o tagañ muioc’h-mui, en un doare feuls, meur a hini er gevregedigezh vreton, e embannomp sklaer n’o deus nag ar bobl nag al labourerien eus Breizh netra da c’hortoz digant an tu-dehoù pellañ a dreuzgas mennozhioù dispellaus eus an identelezh vreton.

N’hon eus netra da c’hortoz ken nebeut all digant ar bolitikourien a vez o tibuniñ an eil goude egile war leurenn Breizh Unvan. Barrek int da c’hoari gant arouezioù evit adtapout ha treitouriñ hor stourmoù evit mad o buhez politikel pa n’int ket na youllek na gouest da lakaat da dalvezout ur c’hemm ensavadurel e Breizh.

Evel e vez gwelet gant ar stourmoù e Breizh (a-enep ar raktresoù mengleuz, a-enep aerborzh Kernitron-al-Lann), ar stourmoù etrevroadel e Kurdistan, Katalonia, Chiapas, Euskal Herria, en trevadennoù gall…. e vimp trec’h gant hon aozadur deomp-ni.

O kemer harp war ar skouerioù-se e weler eo gant hon aozadur deomp-ni hag oc’h ober gant an en em dermeniñ e vez lakaet da dalvezout doareoù all d’ar sistem kapitalour ha disokial. An doareoù all-se a lakao da gemm an darempredoù a c’halloud, da cheñch al lojik a surentez ha moustrus, da wareziñ hon endro hag hor frammoù buhez, d’en em zizober eus ar c’hreizennerezh gall hag e doare da unaniñ an holl.

N’hon eus ket ezhomm a bennoù bras evit ma vo lakaet an dud a vev e Breizh d’en em zieubiñ. Deomp-ni d’en em aozañ ha d’ober evit ma vo ur c’hemm ensavadurel. Ur c’hemm ensavadurel evit adunvanedigezh ar vro, ur c’hemm ensavadurel ha grogo da lakaat da dalvezout doareoù politikel all, doareoù sokial all, doareoù ekonomikel all, doareoù endro all, e Breizh hag e pep lec’h.

Galvet oc’h neuze da zibuniñ gant an ambroug enebgapitalour unvan d’ar sadorn 30 a viz Gwengolo e Naoned.

Sinet betek bremañ gant : Action Antifasciste Nantes, NPA, Action Antifasciste Saint-Nazaire, Nantes en Résistances, Gauche Indépendantiste Bretonne, Bro Duig enepfaskour/Pays de l’Aven Duig antifasciste

L’an dernier, la traditionnelle manifestation de Bretagne Réunie avait été l’objet de fortes polémiques suite à la présence en son sein pour la première fois d’un fort groupe d’extrême-droite composé de membres d’Action Française, Adsav, Identitaires, Renouveau Français. Nous écrivions ceci :

La direction de Bretagne Réunie sous couvert d’apolitisme a fait fuir des mobilisations pro réunification de larges secteurs progressistes et démocrates. En réalité c’est cette direction partiellement vendue à la frange la plus extrême de la droite locale, tout en prétendant être non partisane, qui a permis encore une fois à des politiciens professionnels de venir vendre leur soupe électoraliste sans perspective pour faire progresser l’idée du droit à décider en Bretagne et qui a laissé rentrer, en connaissance de cause, des néo-fascistes dans une manifestation pour la démocratie.

Depuis, Bretagne Réunie s’est doté d’une nouvelle direction qui refuse clairement dans son appel à manifester le 30/09 prochain à Nantes la présence de l’extrême -droite. Nous nous en réjouissons.

Par ailleurs, à l’initiative de la Gauche Indépendantiste, deux réunions ont eu lieu en pays Nantais pour initier un regroupement anticapitaliste pour ce 30/09. C’est sur ces bases clairement antifascistes que 4 formations et collectifs appellent à y participer pour également refuser de laisser la rue bretonne au personnel politique parisien libéral qui n’a jamais œuvré pour l’exercice du droit à l’autodétermination, et pour rappeler le lien entre combat breton et luttes sociales et environnementales.

Voici ci-dessous le texte d’appel de cette initiative. D’autres collectifs sont en discussion pour la rejoindre.

La Gauche Indépendantiste.

30 septembre 2017 à Nantes :

Manifestons pour une Bretagne réunie et anticapitaliste !

Le 30 septembre prochain aura lieu une manifestation à Nantes pour la réunification administrative de la Bretagne. Au fil des années, ces rassemblements légitimes ont été marqués par une dépolitisation croissante des mots d’ordre. L’association organisatrice préférant l’agitation de thèmes tournés vers la justification historique et identitaire, plutôt que d’axer le combat sur son caractère démocratique et notre droit à l’autodétermination.

En refusant de condamner préalablement la participation de l’extrême droite, comme cela était traditionnellement le cas, l’association Bretagne Réunie a prêté le flanc à des débordements inacceptables. Militants d’Adsav agressant des passager-e-s du tram avec des saluts nazis, présence au sein de la manifestation d’un cortège fasciste sous l’étiquette « Yaouankiz Breizh », ont amené l’année dernière une partie des participant-e-s habituel-le-s a quitter le défilé.

Alors que les militant-e-s d’extrême droite multiplient ces derniers temps les agressions violentes contre de multiples composantes de la société bretonne, nous réaffirmons avec force que le peuple et les travailleurs-ses de Bretagne n’ont rien à attendre de ces derniers qui véhiculent des conceptions excluantes de l’identité bretonne.

Nous n’avons rien à attendre non plus des politicien-ne-s qui se succèdent chaque année à la tribune de Bretagne Réunie. Elles et ils agitent des symboles qui témoignent plus de leur art à récupérer et trahir nos luttes au profit de leur carrière plutôt que leur volonté et capacité à provoquer un véritable changement institutionnel en Bretagne.

Comme le montrent les luttes bretonnes contre les projets miniers ou l’aéroport, ou les luttes internationales au Kurdistan, au Chiapas, en Catalogne, au Pays Basque, dans les colonies françaises… C’est notre auto-organisation et la pratique de l’auto-détermination qui permettront de mettre en place les alternatives à l’ordre capitaliste et antisocial actuel, qui amèneront à renverser les rapports de domination et la logique sécuritaire et répressive, à protéger notre environnement et nos cadres de vie, à nous défaire du centralisme français et de son caractère uniformisant.

Nous n’avons pas besoin de chef-fe-s pour permettre l’émancipation des personnes vivant en Bretagne. Il nous revient de nous organiser et d’agir nous-même pour une rupture institutionnelle en faveur de l’unité bretonne, engageant la mise en place des alternatives politiques, sociales, économiques et environnementales nécessaires, en Bretagne et partout ailleurs.

Nous vous appelons donc à rejoindre le cortège anticapitaliste unitaire le samedi 30 septembre prochain à Nantes pour ne laisser aucun espace à l’extrême-droite et affirmer la complémentarité de nos luttes.

Premiers signataires : Action Antifasciste Nantes, NPA, Action Antifasciste Saint-Nazaire, Nantes en Résistances, Gauche Indépendantiste Bretonne, Bro Duig enepfaskour/Pays de l’Aven Duig antifasciste.