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Le texte qui suit est un point de vue du mouvement indépendantiste Corse “A Manca” (la gauche) .Il revient sur l’alliance entre Ada Colau Maire de Barcelone issue de la mouvance Podemos/Indignés et Manuel Valls, l’ex ministre PS dont le virage à droite tend toujours un peu plus vers l’extrême contre l’indépendantiste catalan Maragall. 

Nous partageons avec A Manca la profonde méfiance que nous inspire les mouvements “gazeux “ultra tricolores qui de ce coté des Pyrénées n’ont de cesse que de se vautrer dans le soutien à l’idée d’une république une et indivisible. Ce sont les mêmes qui ont entretenus un climax  Bleu Blanc Rouge autour de Ronds-Points en faisant copain-copain avec le parti de la droite-extrême d’Asselineau,  en entretenant un discours fort complaisant avec les brames souverainistes pro-RIC  et qui maintenant nous font injonction de participer à la campagne pour un référendum contre la privatisation de ADP. 

Ce sont les mêmes qui pourtant traitent avec un profond mépris ou une franche hostilité toute idée d’un référendum concernant l’avenir institutionnel de la Bretagne et les revendications linguistiques. La bas les “Les indignés” , ici “Les Insoumis” sont les derniers soutiens des états centralistes, ultrachauvins. Ils sont les ultimes remparts des états impérialistes français et espagnols dont ils défendent l’unité au bénéfice de la classe des exploiteurs.

Pour conclure cette courte introduction rappelons qu’en Catalogne il y a désormais 709 mairies indépendantistes. 359 pour la Gauche Républicaine Catalane ( ERC ), 370 pour JxC ( Centre droit indépendantiste ) , et 19 pour la CUP ( gauche radicale indépendantiste ). Les “Comuns” , alter égo du Front de Gauche et de la France Insoumise tiennent 12 municipalités. 

Bretagne info.

Elle ne s’est pas bouché le nez « l’indignée » Ada Colau lorsque Valls lui a apporté son soutien décisif afin qu’elle puisse continuer d’assurer les fonctions de maire de Barcelone.
Que lui importe le passé et le passif de l’ex premier ministre social-libéral d’Hollande. Elle aurait pu garder en mémoire la casse sociale et les cadeaux généreusement accordés au patronat et au monde de la finance par cet homme en réalité bien à droite. Non, avec ses amis de Podemos, elle est allée à la soupe, plus préoccupée de faire barrage à l’indépendantiste Ernest Maragall (arrivé en tête avec 5000 voix d’avance sur elle) que de la moindre éthique.
Ada Colau est donc élue maire grâce à un politicien qui a fait campagne avec le soutien de Ciudadanos, parti de droite qui n’a jamais cessé d’en appeler à la répression contre les indépendantistes catalans.

Dans le cadre des débats qui traversent le champ politique de la Catalogne, les « indignés » et leurs amis de Podemos caractérisent l’Esquerra Republicana de Catalunya (gauche indépendantiste) comme une formation modérée à qui ils reprochent de représenter les intérêts des petites et moyennes bourgeoisies catalanes. Ce qui n’est pas tout à fait inexact. Mais où mettent-ils le curseur quand ils s’allient avec Valls ? Quitte à camper sur ces positions de « gauche » pourquoi avoir accepter alors cet infect tripatouillage ? La réponse est là, lourde de sens. Tout d’abord l’ivresse stupide du pouvoir dans le cadre d’institutions dont on aurait beaucoup de mal à croire qu’elles sont l’antichambre des soviets ! En cela rien, hélas rien de bien particulier si ce n’est que cette manière de faire participe amplement à déboussoler encore un peu plus les classes populaires avec le risque d’un rejet, qui à termes ne peut profiter qu’aux populistes d’extrême droite.

Mais comme leurs amis français, plus ou moins « indignés » et accessoirement membres de la France Insoumise, ils tentent d’expliquer que les indépendantistes catalans divisent les travailleurs et œuvrent pour le renforcement du néo-libéralisme, au moins en Europe. Raisonnement qui mériterait un peu d’attention si il n’était toutefois quelque peu simpliste. La réponse à leurs arguments est venue du gouvernement central de l’État Espagnol et de la quasi totalité des gouvernements européens. Elle s’est traduite par une répression féroce et par la négation des résultats d’une consultation électorale. En résumé les libéraux européens ont fait bloc contre le mouvement indépendantistes catalans. Le néo-colonialisme s’est particulièrement fait entendre à cette occasion.
Comme leurs alter-ego de la pantelante « gauche » française et hélas, de mouvements situés à la gauche de la gauche, les « indignés » de Catalogne et d’Espagne sont dans l’incapacité de distinguer les questions démocratiques des questions révolutionnaires (pour peu qu’ils soient réellement des anti-capitalistes, ce qui est une autre histoire…). Alors plutôt que de s’accorder à lever un pan dans le système de domination des peuples, ils maintiennent le statu quo et s’assoient allègrement sur le droit des peuples à disposer d’eux mêmes !

On a beaucoup de mal à croire que ce positionnement renforce les idées de gauche mais il participe a contrario d’une dangereuse et mortelle opposition au sein des classes populaires. Malgré la proposition démocratique des indépendantistes du compromis d’une gouvernance municipale tournante, les indignés ont refusé et ils ont préféré conserver le pouvoir à n’importe quel prix.
Quoi qu’il en soit les infâmes tripatouillages des « indignés » et de leurs alliés de Podemos avec Valls ont une première conséquence : ils occultent les débats de fond et renvoient l’image dévastatrice d’une manière de faire de la politique identique à celle des politiciens « classiques » qui doivent se pourlécher les babines de cette capitulation devant l’autel de leurs systèmes.

Oui, nous sommes indignés par le comportement des «indignés » de Catalogne, qui ont abusé des espérances populaires et semé ainsi le doute et le découragement. Les trahisons coûtent toujours plus chers à ceux qui les subissent qu’à leurs auteurs.

A MANCA

 

Comme le rappelle le site du  Secours Rouge ” Samedi 13 avril, 2000 personnes manifestaient à Bastia, à l’appel du collectif I Patriotti, constitué d’anciens prisonniers politiques pour l’arrêt de toutes les formes de poursuite contre les anciens prisonniers (dont leur inscription au FIJAIT un fichier répertoriant les auteurs d’infractions terroristes), pour une libération de tous les détenus, ainsi que pour l’établissement d’un véritable dialogue sans tabou entre la Corse et la France. Le rassemblement qui a eut lieu devant les grilles du palais de justice, derrière deux uniques banderoles “A ripressione Basta” et “Liberta, ” s’est poursuivi par une marche lente tout au long du boulevard Paoli.

Le mouvement de indépendantiste de gauche “A Manca” livre  ci-après son analyse au lendemain de cette importante mobilisation qui va au delà de la seule problématique antirépressive.

La manifestation du 13 avril 2019 à Bastia est le premier aboutissement de grande importance de la démarche entamée depuis des mois par le collectif Patriotti.
2000 femmes et hommes, toutes générations confondues, ont fait entendre, dans le calme, mais avec la plus grande détermination, les voix qui se refusent à la résignation.
En créant les conditions d’un rassemblement des forces vives de notre pays la coordination composée d’associations, de syndicats et de mouvements politiques, a lancé un net avertissement à Macron et à son gouvernement : soit ils prennent en compte les aspirations populaires et ils s’engagent alors dans la voie d’une véritable solution politique, soit ils persistent dans leur posture impérialiste et dès lors, la résistance populaire montera en intensité. Car il ne peut y avoir d’autres voies.

Le terrain des luttes est réinvesti ; il faut désormais compter avec un mouvement populaire qui n’admet aucune tutelle, qu’elle soit étatique ou qu’elle émane de formations politiques qui campent sur des visions hégémoniques.
Le temps de cette manifestation, les débats entre les participants témoignent d’une réelle maturité politique. Les échanges portent évidemment sur la venue de Macron et sur ses provocations répétées. Mais ils portent également sur l’articulation entre le champ institutionnel et les mobilisations de terrain. Il n’y a pas de vindicte perpétrée à l’encontre des élus de l’actuelle majorité régionale, mais, des critiques politiques portant sur leur stratégie actuelle, se font plus clairement entendre. Personne ne souhaite couper les ponts, tous cependant remettent en cause l’hyper institutionnalisation d’une partie du mouvement national. Les discours des porte- paroles de la coordination à l’origine de cette mobilisation ont été d’ailleurs sans ambiguïté. En particulier lorsqu’il s’est agi d’évoquer sans détour le néo colonialisme et le droit des peuples à disposer d’eux mêmes. Toute tentative qui aurait comme but d’édulcorer ou de vider de leur contenu les revendications historiques du mouvement national, se heurte désormais à des consciences qui n’ont rien à voir avec de vagues sentiments corsistes.

Personne n’a été dupe des appels très tardifs pour soutenir la mobilisation du 13 avril. Ils témoignent certes de l’obligation de prendre en compte l’émergence d’une dynamique, mais ils illustrent tout autant le malaise d’une majorité régionale trop souvent préoccupée par des luttes intestines et dont on ne connaît toujours pas le véritable projet de société. Car il ne suffit plus d’aborder la question sociale comme une simple question humaniste. Elle est centrale et elle ne peut sûrement pas se résoudre avec la collaboration des grands groupes de l’agro alimentaire. Il en va de cette question comme de celle de l’avenir de nos espaces mer et montagne. Plus de quarante années de lutte ne peuvent en aucun cas déboucher sur des privatisations et ce, au nom de l’intérêt prétendu du peuple corse.
C’est de tout cela dont il s’est agi tout au long de la manifestation, sans le recours à des leaders, mais dans une libre circulation de la parole.

Alors que ferons-nous demain ? Cette interrogation était sur toutes les lèvres, car l’immense majorité des manifestants du 13 avril ne compte pas rentrer à la maison en attendant la prochaine mobilisation.
Dans la semaine, les animateurs de la coordination vont de nouveau se rencontrer. Il leur faudra tirer les premiers enseignements de la mobilisation ; le sort des détenus et des patriotes victimes de la persécution étatique exige que nous poursuivions nos efforts. Mais des liens se sont créés sur la base de réflexions politiques et ils impliquent la poursuite des débats et des actions.

Pour A Manca, est envisagée la poursuite d’échanges et de préparations de nouvelles mobilisations dans le cadre de la coordination. Dans l’histoire du mouvement national, les espaces de coordination ont souvent été des lieux privilégiés pour débattre sereinement d’une unité d’action. Les sujets ne manquent pas. Il nous faudra aussi déjouer les pièges des prochaines élections municipales qui risquent de voir se réactiver les postures hégémoniques et les démarches strictement électoralistes.

Le nécessaire front démocratique qu’il nous faut opposer à une puissance coloniale bien décider à en finir avec nous, ne peut être sacrifié au seul profit de la question des pouvoirs institutionnels. Il nous faudra tout autant nous garder des manœuvres des services de l’État français, toujours aussi disposés à jeter le trouble et à alimenter les tensions.
Il ne s’agit pas à notre sens, de fonder un énième mouvement, mais de créer les conditions afin que de nouvelles luttes puissent largement nous engager ensemble, dans le cadre du pluralisme et du respect mutuel, sur la voie d’une véritable émancipation.

A Manca.

La Gauche indépendantiste bretonne organise vendredi 29 septembre un meeting de solidarité avec le peuple catalan.

Il est fondamental après les déclarations de Jean-Yves Le Drian en faveur d’une Espagne forte et unie que le bretons se mobilisent pour faire respecter le droit à l’autodétermination du peuple catalan.

On y parlera aussi de l’appel international de soutien au peuple catalan que nous avons initié et signer par de nombreuses organisations de nations sans état sous domination française et de la manifestation pour l’unité de la Bretagne qui se déroulera le lendemain à Nantes.

Nous recevrons Gautier Sabrià, membre de la CUP (Gauche indépendantiste catalane), pour nous expliquer la situation actuelle en Catalogne, où sera organisé dimanche 1er octobre un référendum d’autodétermination, malgré l’interdiction du pouvoir central de l’état espagnol. Gautier Sabrià nous expliquera le processus qui a amené à l’organisation de ce référendum, et il nous éclairera également sur la situation du Nord de la Catalogne situé dans l’état français.

Rendez-vous vendredi 29/09 à 20h00 au Centre culturel breton “Yezhoù ha Sevenadur” à Saint-Herblain / Sant-Ervlan (44).

Infos pratiques :


Tram ligne 3, Bus 50 & 54 — Arrêts “Sillon de Bretagne”, “Angevinière”.

Galvet eo ar bobl gatalan da vont da votiñ d’ar 1añ a viz Here ha da reiñ e soñj neuze war dizalc’houriezh Katalonia dre ur referundom aozet gant ar gatalaniz o-unan. Ur referendom hag a zo e-maez lezenn hervez ar Stad Spagn.

Klask a ra ar Stad Spagn da spontañ aozerien ar referundom gant diarbennoù a bep seurt : furchadegoù en embregerezhioù a vije gouest da sevel dafar votiñ, mont-ha-dont forzh pegement eus arme ha polis Spagn war douaroù Katalonia, taolioù evit klask difenn lec’hienn internet brudañ ar referundom, galvet eo dirak ar justis muioc’h evit 700 dilennad dibabet gante reiñ an aotre d’o c’humun aozañ ar referundom, strishadurioù war ar gwir d’en em vodañ…

Faot a ra d’hon aozadurioù staliet e-barzh broadoù hep Stad dindan dominasion gall embann hon souten adarre :

  • d’ar gwir diaralladus ha reizh he deus ar bobl gatalan da zibab he dazont hep redi nag aon.
  • d’ar gwir he deus ar bobl gatalan da ziskleriañ ur republik gatalan dizalc’h goude ar referundom.

Gervel a ra hon aozadurioù an demokrated, ar pobloù ha labourerien ar bed met da gentañ penn e-barzh ar Stad C’hall da embann o souten en un doare foran gant ar bobl gatalan. Embann o souten peogwir, gant e youl, e lak ar bobl katalan ur renad unpennel da dreuzigellañ, ur rennad unpennel hag a ya war goshaat, ur rennad unpennel a teu eus diktatouriezh Franco.

Ar bobl gatalan a ro ster adarre d’an demokratelezh, sur ha n’eo ket marteze.

An argezh katalan evit tizhout an dizalc’houriezh zo kentelius-tre peogwir e tispleg splann ne c’houlenner ket ar gwir d’en em dermeniñ met e vez graet gantañ hep goulenn an aotre digant ar Stadoù pe Unvaniezh Europa.

Ar bobl gatalan a ro ster adarre da veur a veizad : ar souvereniezh, ar fed d’en em c’houarn, d’en em aozañ en ur prantad ‘lec’h e vez savet an eskemmoù ekonomikel bedel da vat en desped da soñj ar pobloù, diwar-goust darn vrasañ an dud hag hini an endro.

Ur bern aozadurioù a zieubidigezh ar pobloù all dindan dominasion Spagn a souten an argezh katalan met ni a embann ivez ur wech c’hoazh emañ ar Stad C’hall oc’h aloubiñ un tamm eus ar broioù katalan. Embann a reomp groñs ivez e nac’h ar Stad C’hall ar gwir da zibab o dazont.

Hor souten etrevroadelour agnt ar bobl gatalan ne oar ket petra eo an harzoù etre Bro C’hall ha Bro Spagn hag e embannomp du-war-wenn e rankfe ar gatalaniz evel an holl bobloù dindan dominasion gall ober gant o gwir d’en em dermeniñ evit sevel ur framm politikel disheñvel, sokial ha diazezet war an endro. Ur framm politikel a dalvezo evit an darn vrasañ eus an dud evit en em zizober eus ar c’hapitalouriezh, an trevadennerezh hag an impalouriezh.

Kensinet eo bet ar galv gant meur a aozadurioù etrevroadel :

Martinik : ar CNCP hag ar PKLS

Gwiana : an MDES

Katalonia an Norzh : CUP Perpinyà

Korsika : A Manca

•Polinezia : an Tavini Huiratira

Breizh : an Tu Kleiz Dizalc’hour Breton

Flandrez : ar V-SB

Euskal Herria : Askapena hag Euskal Herria Bai (dizalc’hourien an tu kleiz eus Euskal Herria an Norzh, Sortu en o zouesk).

A l’occasion d’une marche de solidarité avec le peuple catalan sur le Menez Bré en Bretagne, dans le cadre de l’université d’été de la Gauche Indépendantiste Bretonne, a été rendu public un document unitaire. Il s’agit d’un manifeste de solidarité avec le peuple catalan signé par de nombreuses organisations évoluant dans les nations sans état sous domination française. Il souligne les implications dans l’état français du processus catalan et appelle à renforcer le mouvement de solidarité avec le peuple catalan.

Manifeste de solidarité avec le peuple catalan.

Le 1er octobre, le peuple catalan est invité à se prononcer sur l’indépendance de la Catalogne dans le cadre d’un référendum auto-organisé dont la légalité est contestée par le pouvoir Espagnol.

Les mesures d’intimidation diverses se succèdent : perquisitions des entreprises susceptibles de fabriquer du matériel de vote, déploiement ostensible de l’armée et de la police espagnoles, tentative d’interdiction du site internet de promotion du référendum, convocation judiciaire de plus de 700 élus s’étant engagés à favoriser dans leurs communes la tenue du vote, restrictions du droit de réunion…

Nos organisations implantées dans des nations sans état sous domination française tiennent à réaffirmer leur soutien :

  • Au droit inaliénable et légitime du peuple catalan à choisir sans contrainte et sans peur son avenir.

  • Son droit à proclamer à l’issue de ce vote une république catalane indépendante.

Par ailleurs, elles invitent les démocrates, les peuples et les travailleurs du monde et en premier lieu dans l’état français à exprimer publiquement leur soutien au peuple catalan qui fait vaciller par sa détermination à voter un régime monarchique vieillissant issue de la dictature franquiste.

La contribution du peuple catalan à redonner du sens à la démocratie est incontestable. Le processus catalan pour l’indépendance est riche d’enseignements car il explique de façon éloquente que le droit à l’autodétermination ne se quémande pas mais qu’il s’exerce sans attendre l’autorisation des états ou de l’Union Européenne. Il redonne du sens aux concepts de souveraineté, d’auto-gouvernance, d’auto-organisation à un moment ou les échanges économiques mondiaux se construisent plus que jamais au mépris de l’avis des peuples et au détriment du plus grand nombre et de l’environnement.

Beaucoup d’organisations de libération des autres peuples sous domination espagnole soutiennent le processus catalan mais nous rappelons que l’état français aussi occupe une partie des pays catalans et lui nie tout droit à choisir librement son destin.

Notre solidarité internationaliste envers le peuple catalan ne connaît pas les frontières franco-espagnoles et nous affirmons également que les catalans comme tous les peuples sous domination française devraient pouvoir exercer eux aussi leur droit à librement se déterminer pour construire un autre modèle politique, social et environnemental aux bénéfices de la majorité pour se débarrasser du capitalisme, du colonialisme et de l’impérialisme.

Organisation signataires :

Catalogne : CUP Perpinya

Corse : A Manca

Flandres : V-SB

Bretagne : Breizh O Stourm (Gauche Indépendantiste)

Pays Basque : Euskal Herria Bai, Askapena

Martinique : CNCP, PKLS

Occitanie : Collectiu Comunista Combat Proletari

Guyane : MDES

Polynésie : Tavini Huiratira

 Guadeloupe : UPLG (Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe)

A Manca , la gauche indépendantiste et anticapitaliste Corse a tenu il y peu son AG, dont vous pouvez lire ici le compte rendu. Elle refuse de prendre part au scrutin présidentiel à venir malgré son partenariat avec le NPA ( dont les adhérents en Corse sont membres de A Manca.

Alors que le premier ministre VALLS annonce sa venue dans quelques jours sur l’île cette organisation tient à faire connaitre sa position sur cette visite.

4 juillet, Carnaval Colonial in Aiacciu

La visite du premier ministre le 4 juillet prochain ne modifiera en rien les rapports que ce gouvernement entretien en particulier avec l’actuelle majorité régionale et de façon plus générale avec l’ensemble de la société Corse.

En effet, il est désormais de notoriété publique, que Mr Valls s’est toujours montré totalement opposé ne serait-ce qu’à la simple évocation d’existence du peuple corse. Les résultats des dernières réunions qui se sont déroulées sur Paris et les autres visites ministérielles confirment ce positionnement. Pour mémoire les questions du rapprochement des emprisonnés, sans parler d’une très hypothétique loi d’amnistie, ainsi que celles liées à l’enseignement et l’usage généralisé de la langue corse, se sont conclues par de cinglantes fins de non-recevoir.

Dans un peu plus d’une année se profile l’instauration d’une collectivité unique. Le seul aspect qui aurait pu revêtir un aspect positif tient à la disparition des conseils généraux. Institutions considérées à juste titre par l’ensemble du mouvement national (jusqu’à ce que d’aucuns puissent s’intégrer à cette institution), comme un des éléments d’aliénation entretenu par le clan. Il est désormais clair que la question du recyclage de dizaines de conseillers généraux préoccupe plus la quasi-totalité de la représentation politique institutionnalisée que les problématiques politiques sociales, économiques et culturelles.

Nous rappelons à propos des budgets actuels des deux institutions, CTC et conseils généraux, que ceux-ci sont très lourdement grevés par le montant exorbitant des enveloppes de fonctionnement. C’est ce sujet qui mobilise l’énergie de la classe politicienne et c’est donc sur ce point que se focaliseront les débats avec le premier ministre. Débats auxquels le patronat local souhaite que soient rajoutés les points portant sur un statut fiscal « particulier ». C’est à ce titre qu’une très forte dynamique de lobbying est entreprise par les « socioprofessionnels » avec l’appui concomitant des directions nationalistes de l’assemblée de corse et de la droite traditionnelle.

L’objectif de cette offensive, au-delà des sempiternels discours sur la prétendue « oppression » fiscale dont se disent victimes les patrons, est d’obtenir des exonérations quasi-totales de charges fiscales et sociales. On perçoit dès lors clairement les raisons du silence total des formations nationalistes et de droite quand à la loi dite El-Komri. D’autant que ces dernières se sont accordées pour la mise en œuvre d’un CDI saisonnier fondé sur l’annualisation du temps de travail. Ce dernier projet constituant, si il aboutit,  à une régression sociale d’ampleur encore inégalée en Corse.

Au mois de décembre 2015 une majorité d’électeurs a souhaité porter aux responsabilités une majorité nationaliste. Celle-ci est désormais dans l’obligation de mettre en œuvre le projet de société réel qui anime son programme politique : un libéralisme assumé dans un cadre institutionnel fondé sur une autonomie très limitée, tout en acceptant dans les faits, le tout tourisme comme le moteur de l’économie.

Ce constat auquel nous pouvons rajouter les chiffres dramatiques du taux de chômage, du niveau des rémunérations du salariat et du coût réel de la vie est sans appel : il s’agit d’une fracture sociale et culturelle entre l’immense majorité du peuple et une minorité très agissante et aux exigences toujours plus corporatistes.

Il ne s’agit plus dès lors pour le monde du travail d’aller inefficacement agiter quelques banderoles devant les édifices publics pas plus que d’exhumer des sigles aussi obsolètes que négativement connotés.
Les réflexions et les actions seules potentiellement porteuses d’alternatives, ne pourront en aucun cas éluder la question des ruptures vitales. Que ce soit avec le néo-colonialisme au même titre qu’avec le capitalisme. C’est à ces seules conditions que peut être mis un terme définitif à toutes les formes d’aliénations et à la mort programmée du Peuple Corse.

A MANCA

En Corse, les militants anticapitalistes et indépendantistes de A Manca appellent à se battre contre le projet de réforme du code du travail porté par le Ministre El Khomri.
Voici leur communiqué d’appel à mobilisation.

C’est le 9 mars, que sera présenté en Conseil des ministres, ce que les sociaux libéraux appellent :
« la réforme du Code du travail ». Son examen à l’assemblée nationale devrait commencer aux alentours des 4 et 5 avril 2016.
Les choses sont claires, nous avons un mois pour battre dans la rue ce gouvernement du 19ème siècle !
Pourquoi les battre ? C’est à une agression sociale caractérisée à laquelle se livrent Hollande et Valls. Toujours prêts à faire des cadeaux à leurs amis du patronat, ils veulent pour cela mettre le monde du travail à genoux. Un résumé de leur projet suffit à nous le faire comprendre. Voilà ce qu’ils proposent :
– Augmentation du temps de travail pour les apprentis (10h/Jour et 40h/Semaine)
– Le tarif des heures supplémentaires peut être diminué de 5 fois sur simple accord d’entreprise.
– De nouvelles possibilités de licenciement arbitraire
– L’augmentation 10h à 12h de travail par jour sur simple accord
– Suppression des garanties pour les congés payés en cas de décès d’un proche (mère, père, sœur, etc.)
– Augmentation du nombre de semaines où l’on peut travailler 44h ou 46h, s’il y a un accord.
– Suppression du minimum de dommages et intérêts en cas de licenciement injustifié.
– Supression du Temps de trajet dans le décompte du temps de travail.

Etc…
En Corse, avec plus de 22% de chômeurs et 63 316 personnes qui vivent avec moins de 924 euros de revenu par mois (chiffres 2014), cette nouvelle agression sociale aggraverait nos conditions de vie et de travail. Ce qu’ils cherchent est facile à deviner : affaiblir par tous les moyens nos capacités de défense collective.

Comment les battre ? Par la mobilisation unitaire des travailleurs, de tous les précaires, des chômeurs et de la jeunesse. Il ne s’agit en aucun cas de demander un aménagement de cette loi. Ce que nous devons exiger c’est son retrait sans conditions. Pour cela il n’y a qu’un seul moyen : LA GRÈVE GÉNÉRALE !!!

C’est l’affaire de toutes et de tous, syndiqués et non syndiqués, du secteur privé comme du secteur public. En expliquant clairement les enjeux la mobilisation sera massive, déterminée, sans concessions.
Les mots d’ordre ? GRÈVE GÉNÉRALE ET RETRAIT DE LA LOI !!!

A Manca en appelle à l’unité dans la lutte de l’ensemble du monde du travail.
Ensemble tout est possible !!!

Plusieurs organisations et personnalités de l’indépendantisme et de l’autonomisme Corse se sont démarqués et ont condamnés les actes islamophobes d’Ajaccio survenus suite à l’agression de pompiers dans un quartier populaire de cette ville. Nous reproduisons in extenso le communiqué de nos camarades de A Manca ( “La Gauche” en langue Corse ) , composante anticapitaliste du mouvement de libération nationale Corse. Nous vous invitons à le lire et le diffuser pour ne pas laisser salir la cause corse par les médias parisiens qui ne vont pas manquer d’associer toute revendication Corse au racisme.

NO PASARAN

Suite à l’agression dont on été victimes des pompiers du centre de secours d’Aiacciu, un rassemblement de soutien s’est déroulé devant les grilles de la préfecture de région. L’émotion légitime d’une partie des manifestants et les nombreux communiqués de soutien ont été récupéré par des groupes d’extrême droite parfaitement identifiés. Les images diffusées par les médias et le contenu de messages qui ont circulé sur les réseaux sociaux constituent les preuves formelles de la présence de ces derniers.

Au prétexte du soutien nécessaire apporté aux sapeurs pompiers il s’est agi dans les propos et dans les faits de désigner l’ensemble des populations d’origine arabe et musulmane comme des coupables. Le saccage d’un lieu de prière et les tentatives d’autodafé commises sur des écrits religieux s’inscrivent dans cette stratégie.

Ces actes de nature raciste et fascisante n’ont rien de spontané, pas plus que le quadrillage du quartier des Jardins de l’Empereur, par des individus prédisposés au lynchage des auteurs supposés de l’agression perpétrée à l’encontre des pompiers. Cette expédition punitive a pris rapidement les accents de pogrom. A la gravité des actes et des propos proférés s’ajoute un habillage idéologique qui vise à présenter les choses au prétexte de la défense de l’identité corse et plus largement du peuple corse.

Nous condamnons très fermement ces actes et nous nous félicitons des positions prises notamment par le maire de la commune d’Aiacciu et le président de l’exécutif de l’Assemblée de Corse. Nous dénions toute légitimité ou droit à des individus et des organisations objectivement de nature fascisante à agir et s’exprimer au nom du peuple Corse et ce en toutes circonstances.

Il n’est pas encore trop tard pour opposer à la haine, à la xénophobie et au fascisme, un front large et pluraliste. Mais il ne suffira pas de limiter les indispensables mobilisations à des protestations conjoncturelles. En effet depuis des années le terrain de l’antiracisme et de l’anti-fascisme a été déserté par la quasi totalité des partis et syndicats.
Nous alertons de nouveau l’ensemble du mouvement national sur le noyautage exercé par des nervis d’extrême droite dont certains occupent des responsabilités, que ce soit au plan associatif et tout aussi grave au niveau syndical. L’extrême droite polymorphe est parvenue à contaminer les discours politiques en faisant en sorte que ses thématiques, l’immigration, l’insécurité et de prétendus communautarismes, prennent une place centrale dans les débats.

Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer les mesures économiques, culturelles et sociales qui restent à prendre afin d’éradiquer le terreau sur lequel prolifère la vermine fasciste.

Reste que la question du « vivre ensemble » et donc d’une citoyenneté corse du 21ème siècle doit être impérativement traitée et ce sur la base de la défense sans concession, de tous les droits de l’homme.

Nous témoignons de notre solidarité toutes les victimes de la xénophobie et du racisme, en rappelant l’apport indispensable des personnes issues de l’immigration au fonctionnement de l’économie de notre pays.

L’organisation Corse (A Manca, c’est à dire “la Gauche” proche du NPA) a fait connaitre sa position sur les futures élections territoriales. Contrairement aux autres forces revendiquant le droit du peuple Corse à maitriser son destin, elle ne participera pas au scrutin de décembre. Nous reproduisons ici leurs analyse et vous pouvez entendre ici une interview de l’une de leur militante.

Bretagne-Info.

A Manca appelle au boycott actif des élections territoriales de décembre 2015.

Cette position ne constitue pas une remise en cause du principe « un homme, une voix ». Elle est la conséquence de la prise en compte, pour notre part, des contextes corses et internationaux.

En effet, les partis politiques français et européens ont, à plusieurs reprises, foulé aux pieds les résultats des consultations électorales classiques ou référendaires, tout en ne cessant de faire l’éloge de leur prétendu modèle démocratique.

La démonstration a été faite au moins à deux reprises. Le rejet populaire de la constitution libérale européenne a été ignoré par le gouvernement français et ses alliés européens. Faute d’obtenir l’assentiment des urnes, ces derniers ont concocté un accord au sommet qui a débouché sur le traité de Lisbonne. Plus récemment, c’est la volonté majoritaire du peuple grec qui a été bafouée par les moyens d’un chantage exercé par la Banque Centrale Européenne, le Fond Monétaire International et la Commission Européenne.

Ces deux événements nous démontrent que les véritables dirigeants ne sont pas les détenteurs de mandats électoraux puisque les décideurs sont dans la réalité des puissances financières dont les gouvernements ne sont que les commis de commerce. Par ailleurs, cette dictature financière qui redoute les mouvements collectifs, contribue à l’atomisation des individus et à son corollaire liberticide, la délégation de pouvoir.

La Corse n’échappe en rien à ce contexte. Le pouvoir étatique nie l’expression des votes démocratiques de l’Assemblée de Corse quand ceux-ci remettent en cause, même à minima, le processus colonial. Les clanistes traditionnels et les néo clanistes collaborent activement à maintenir et imposer des institutions au seul profit d’un libéralisme qui, pour l’heure, satisfait à la défense et à la promotion de leurs seuls intérêts de classe.

Ainsi, le prochain toilettage institutionnel consacre le rapprochement des fractions politiques en défense des intérêts de la petite bourgeoisie. En relation étroite avec la puissance étatique française, une caste politique badigeonnée aux couleurs de la Corse tente un hold-up sur les consciences en faisant miroiter un avenir qui se voudrait l’émanation des volontés du peuple corse.

Cette escroquerie politique, pour qu’elle puisse trouver un aboutissement, suppose que notre peuple limite ses ambitions au seul périmètre des institutions françaises. Cela implique également qu’il fasse du système capitaliste un horizon indépassable.

L’ illusion la plus pernicieuse qui alimente cette escroquerie politique, illusion dont les premières victimes sont les patriotes corses, n’est rien d’autre que la réactivation incantatoire et séculaire du mythe de l’unité du mouvement national.

Ne nous y trompons pas, en dépit de ce qui nous sera immanquablement asséné par tous les canaux médiatiques jusqu’au mois de décembre, l’unité de la dite famille nationaliste n’a jamais existé au cours des quarante années écoulées, pour la bonne et simple raison que la direction du mouvement national a toujours été, dans ses composantes majoritaires du moins, de nature interclassiste. Cela revient à dire qu’elles ont favorisé l’éclosion électorale des représentants de la petite bourgeoisie corse défendant clairement, dans les projets de société qu’ils portent, leurs intérêts de classe.

Ne soyons pas dupes, l’arrivée au pouvoir possible à l’Assemblée de Corse pour des nationalistes libéraux, suite au choix électoral de l’unité patriotique, ne permettrait en aucune manière la désaliénation des classes populaires corses et ne servirait que les intérêts d’une minorité.

Dans ce contexte, vouloir l’unité du mouvement national, c’est donc faire le choix du maintien du système capitaliste, c’est feindre de croire que tous les nationalistes s’accordent sur un projet de société satisfaisant les intérêts de tous. Or, qui peut croire sérieusement que les intérêts de la bourgeoisie, qu’elle soit liée au totalitourisme, au BTP ou à la grande distribution, soient ceux du monde du travail ? Promouvoir l’unité des exploiteurs et des exploités relève bien de l’escroquerie politique.

La question du corps électoral corse et celle de l’autogestion demeurent des sujets centraux. Ils posent à la fois les questions de la citoyenneté, du processus de désaliénation et donc d’un projet de société en rupture radicale avec le modèle encore dominant.

Nous lançons ce jour un appel à toutes celles et ceux qui se refusent à la résignation et au fatalisme. Ensemble, il nous faut réfléchir, échanger et agir. Le premier objectif est d’ôter tout caractère de légitimité à la mascarade du mois de décembre prochain.

 Pour se faire, nous proposons un boycott actif par les moyens d’une campagne publique. Il ne s’agit pas d’un appel à l’abstention, ni au vote blanc. Parce qu’elles conduisent à la passivité et à l’impuissance, ces deux dispositions doivent être rejetées et combattues. La voix de la Corse qui veut vivre doit se faire entendre dans le camp du droit à l’autodétermination et en dehors des institutions voulues par le Capital.

A Manca prendra toute sa place dans cette campagne qui doit consacrer d’abord le renouveau de la résistance, puis la construction d’un rapport de force afin de débarrasser notre pays des forces coloniales, de leurs complices et de ce libéralisme prédateur qui ruine notre société.

Le blog “U Cumunu” est un blog de débat se situant sur la gauche de l’échiquier politique nationaliste Corse. Ce n’est pas une organisation politique , plutôt un outil de réflexion qui se définit ainsi : “La Lutte de Libération Nationale corse doit aussi être une Lutte de Libération Sociale. Pourtant, la parole des patriotes de gauche n’est pas assez présente dans le débat public en Corse. La création de « U Cumunu » se veut un début de réponse. Le but n’est pas de préparer une organisation supplémentaire, mais de porter un discours nouveau dans la politique corse. « U Cumunu » sera donc un site d’opinion sur l’actualité nationale et internationale, à partir d’un point de vue patriote et révolutionnaire.

Nous reproduisons ci-dessous une de leurs réflexions sur l’éventuelle ratification de la Charte Europénne des Langue Minoritaires par la France, sujet dont on reparle dans l’actualité suite à la grève de la faim de David Grosclaude en Occitanie et aux promesses de F. Hollande ces dernières semaines. Même si le texte date de 2013 il reste à bien des égards d’actualité.

Vous pourrez constater que ,comme nos amis de Libertat en Occitanie dont avons publié le point de vue sur ce sujet récemment, les animateurs de “U Cumunu” pensent plutôt la revendication linguistique en termes de rapport de force, de mouvement de désobéissance qu’en terme d’éventuelle constitutionnalité et de promesses électorales.

La semaine dernière prés de 5000 corses ont défilés dans Ajaccio pour notamment exiger la co-officialité de leur langue.

Le débat continuera….

Bretagne-Info

Coofficialité, charte européenne des langues : n’attendons rien de la France !

Au printemps dernier, nous publiions un article saluant le vote du statut de coofficialité de la langue corse par l’Assemblée. Ce vote restera dans les mémoires et dans l’histoire de la Corse car en plus d’une déclaration d’intentions symboliquement forte, un véritable plan de développement adossé à cette indispensable officialisation du corse était proposé. Ainsi, l’Assemblée de Corse sortait là des incantations pieuses pour traduire les idées en actes et prouver par là même l’utilité de cette mesure.

Mais cela ne devait pas nous faire oublier que la République française, profondément jacobine, n’accepterait pas aussi facilement de déroger à ses principes centralisateurs et impérialistes. La récente réaction de Marylise Lebranchu lors de l’émission Cuntrastu, après les multiples déclarations allant dans le même sens de Manuel Valls, a clos le débat pour Paris : la coofficialité est anticonstitutionnelle.

Dans le même temps, le premier ministre de la France, Jean-Marc Ayrault, a annoncé sa volonté d’accélérer la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, que la France a en partie signée sans jamais la ratifier. Si François Alfonsi, et probablement d’autres avec lui, note qu’il s’agit là d’une « évolution », il faut tout de même rappeler que l’État français n’est pour l’instant signataire que d’une partie de cette Charte, les points les plus « problématiques » ayant été laissés de côté.

La concomitance de ces deux déclarations ne peut être un hasard : le gouvernement français espère ainsi calmer les demandes des peuples de l’État français, notamment de leurs franges les plus « modérées » (en Corse, la majorité territoriale), en présentant une ratification attendue depuis au moins vingt ans comme un important pas fait pour la sauvegarde et la promotion des langues « régionales ».

Or, cette manœuvre doit être l’occasion de rappeler deux choses :

  • La première est que seul un statut d’officialité à part entière peut avoir une incidence au niveau institutionnel quant au développement de notre langue.
  • La seconde, la plus importante, est qu’il ne faut jamais rien attendre d’un État impérialiste. Tout ce qu’il concédera lui sera arraché par la mise en place d’un rapport de forces favorable. Pour cela, le mouvement populaire est indispensable, qu’il soit organisé ou non.

La langue est l’un des domaines dans lesquels la mise en place d’un système parallèle à la société coloniale est possible. N’attendons pas de l’État français son accord pour le faire !