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La tension est de plus en plus forte autour du projet de construction d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Lundi dernier le taguage de la caravane des primaires du Parti Socialiste a entraîné de vives réactions et attiré l’attention des médias hexagonaux, et même au-delà… le président de la région Pays de la Loire, Jacques Auxiette, aurait alors «demandé au préfet de passer au kärcher la frange la plus radicale de Notre-Dame-des-Landes» (journal de France Inter http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=136501 )

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Les 9 et 10 juillet dernier 14 000 personnes s’étaient réunis dans la petite commune de Vigneux-de-Bretagne pour écrire sur le sol «Vinci dégage». Rendez-vous qui a fait passé cette lutte d’une opposition à une infrastructure nuisible à une véritable dénonciation d’un système économique qui partout dans le monde voit les ressources publiques se transformer en bénéfices pour les grands groupes privés. Au même moment, début juillet, les occupants et habitants de la Zone d’Aménagement Différée recevait la visite d’huissiers mandatés par Vinci pour des injonctions de quittés les lieux, et le local de résistance de la Vache Rit était saccagé.

Pendant l’été plusieurs actions eurent lieu, notamment pour dénoncer les tentatives d’expulsion des habitants de la ZAD. Souvent des taguages contres des biens du Parti Socialiste ou de Vinci (tous les deux principaux promoteurs du projet). Le local d’Europe Ecologie aurait aussi été tagué à Nantes, le 18 août, par des opposants à l’aéroport… ce qui reste en fait à démontrer.

Le jeu dangereux du PSf

Quelques semaines avant le rassemblement de résistance à l’aéroport des 9, 10 juillet, les principaux responsables politiques locaux promoteurs* du projet signaient une tribune dans le journal Le Monde. Cette tribune est alors représentative de l’attitude que prennent depuis plusieurs mois ces responsables vis à vis des opposants, ceux-ci doivent passer pour des «extrémistes», «refusant tout progrès et replié sur eux», selon les termes de la tribune. Certains, dès 2010 parlent même de «terrorisme» parmi les opposants (Presse-Océan du 8 janvier 2010), sans citer d’actes en particulier. Fin 2010, lors de l’enquête publique les gardes mobiles qui occupent la commune justifient leurs contrôles intempestifs auprès des habitants par une procédure antiterroriste de recherche «d’armes et d’explosifs», une volonté claire et infondée de criminalisation de l’opposition active.

Le 27 juillet, une manifestation avec un appel public, envoyé à la presse et publié sur internet, voyait plusieurs centaines de personnes se rassemblées à l’aéroport de Nantes-Atlantique pour une occupation symbolique du lieu, qui cette fois encore dénonçait les expulsions. A l’arrivée des manifestants, dans une ambiance familiale et festive, on constate une très faible présence des forces de l’ordre, une demi douzaine de gardes mobiles seulement. Un aéroport, visiblement peu protégé pour un niveau actuel d’alerte vigipirate classé rouge, et un «attroupement d’extrémistes» dans une zone sensible. Ce n’est qu’un quart d’heure après l’arrivée de la manifestation que près de 150 CRS et gardes mobiles arrivent en camionnettes et investissent l’étage et le rez de chaussée de l’aérogare, prenant les occupants en étau et les évacuent dans la panique. Trois manifestants seront hospitalisés pour des contusions et des blessures ouvertes à la tête dont une, une mère de famille d’une quarantaine d’années, qui aura les côtes cassées. Les réactions se font suivre, et Jacques Auxiette s’insurge contre «un dérapage innacceptable et irresponsable», «une attaque dont a été victime l’aérogare» et exige une «dénonciation des actes de violences» (qui auraient été commises par les manifestants …) de la part d’EELV. EELV, par la voie du vice président des Pays-de-la-Loire, JP Magnen insistera surtout sur les blessures graves dont ont été victime les manifestants, et condamnera avec l’ensemble des organisations opposées à l’aéroport les actes de violences des CRS. N’empêche le président de l’aéroport de Nantes-Atlantique, François Marie, qui est aussi le président de la Direction des Aéroports du Grand Ouest, qui fait elle-même partie de Vinci Airports, se verra ouvrir grand les tribunes de presse pour dénoncer un «personnel traumatisé» et «des dégradations importantes», «plus de 100 000 euro» pour un «pot de peinture et de la terre déversés sur le sol», «un distributeur de boissons renversé», «un distributeur de monnaie aux vitres cassées» …. ça fait un peu cher la note surtout quand on sait que les dégradations ont été commises principalement lors de la charge des CRS. D’autant que personne ne posera la question de la stratégie des forces de répression. Pourquoi avoir laissé rentrer les manifestants dans l’aéroport pour les faire ressortir violemment 15 – 20 min plus tard, alors qu’ils auraient très bien pu être bloqué à l’entrée ?

Le 4 août, la permance du Parti Socialiste de la Roche/Yon, ville de Jacques Auxiette, était elle aussi taguée … Beaucoup moins médiatisé que la caravane présidentielle, cet événement était quand même dénoncé par J. Auxiette, qui réclamait que «le droit s’applique de manière sévère» et qui pointait «le climat délétère». Alors que J. Auxiette réclame cette fois qu’on «karcherise» la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, on ne peut que s’inquiéter de ces multiples déclarations de type sarkozyste par le Parti Socialiste français, JM Ayrault en retrait derrière J. Auxiette, qui plutôt que de vouloir calmer le jeu renforce nécessairement ce «climat délétère».

La gestion de ce conflit par les autorités locales n’est clairement pas faite pour éviter les débordements. Les déclarations de celles-ci, les tentatives de divisions ou le déroulement de la journée du 27 juillet nous le démontre, ils veulent faire pourrir la situation, quitte à forcer des situations risquées sur le terrain. Quant à la caravane du PS, pas de quoi crier au scandale. On nous parle «d’attaque d’un commando», de «coups et de violences», etc … n’empêche que les prévenus sont poursuivis uniquement pour «dégradation par inscription», «refus de se soumettre au prélèvement d’ADN» et «usurpation d’identité» … il ne semble donc pas qu’il y est eu de violence réelle contre les personnes, après 48 heures de gardes à vue, le maximum, ça fait un peu maigre pour un «commando d’extrémistes» à punir «de manière sévère».

L’opposition au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes reste pour l’instant sur le terrain d’une opposition symbolique et non violente, il n’existe pas de «commando» anti aéroport ! Et ce malgré la terminologie et la stratégie utilisée par le Parti Socialiste français. Nos arguments sont et doivent rester solides dans l’opposition au projet. Rappelons que ce que nous promet le Parti Socialiste français c’est 2000 ha de béton, alors quelques litres de lisier et de peinture …

*J.-M. Ayrault (maie de Nantes), J.-L. Tourenne (prés. CG 35), F. Delavau (maire de Rennes), J Auxiette (prés. région PdL), P. Mareschal (ex prés. CG 44), J.-Y. Le Drian (prés. région Bretagne)

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Que s’est-il passé hier à l’aéroport de Nantes-Atlantique ?

Plusieurs organisations et habitants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes appelaient à une occupation symbolique hier, mercredi 27 juillet, à l’aéroport de Nantes-Atlantique. Cette action visait notamment à dénoncer les procédures d’expulsion des habitants de la ZAD entamées et dirigées par AGO-Vinci (Aéroports du Grand Ouest). En effet à l’occasion du week-end du résistance à l’aéroport qui a réuni plus de 10 000 personnes les 8, 9 et 10 juillet à Vigneux de Bretagne, les huissiers du cabinet David, Drouin, Chagneau et Beaufils en compagnie de policiers et de gardes mobiles avaient visité 13 maisons d’occupants, mais aussi de locataires.

Mercredi, c’était donc une occupation symbolique et pacifique de l’aéroport d’AGO-Vinci avec installation de plantes dans le hall de l’aéroport, collages d’affiches, performances artistiques des clowns volants, etc … Tout le monde semble alors surpris de la mobilisation en plein été. Manifestants, journalistes, … mais aussi forces de l’ordre, s’attendaient à une centaine de personnes. C’est près de 300 qui auront répondus à l’appel ! Alors qu’une chorale entonne un champs de résistance devant les locaux d’AGO-Vinci fermés, les premiers CRS présents (au finale c’est plus d’une centaine de ceux-ci et de garde mobiles qui seront mobilisés), alors qu’il n’y avait aucune violence, frappent et gazent dans tous les sens, malgré la présence d’enfants.

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Dans la panique, du mobilier tombe et des manifestants utilisent des extincteurs incendies pour répondre au gaz lacrymogène qui envahie l’aéroport. Les CRS frappent très violemment et sans discernement et au sol. Plusieurs dizaines de manifestants sont commotionnés, et trois sont envoyés au CHU. Deux pour des blessures à la tête et une manifestante pour des côtes cassées, elle est toujours à l’hôpital pour des examens, les médecins craignant des perforations pneumo-thoraciques. Quatre personnes auront été interpellées. Alors que les manifestants campent devant l’aéroport en exigeant la libération des militants interpellés, des habitants de Notre-Dame-des-Landes et de Vigneux de Bretagne appellent. Les forces de l’ordre quadrillent le secteur, plusieurs camionnettes de gardes mobiles arrêtent les passant pour des contrôles, certains craignent qu’ils aillent saccager leurs maisons pendant leur absence, comme ils l’ont déjà fait au Tertre en Vigneux. Trois militants arrêtés seront relâchés quelques heures plus tard et un autre a été placé en garde à vue.

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Le communiqué des organisations appelant aux rassemblements :

Ce 27 juillet, à l’aéroport de Nantes-Atlantique, plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées pour une manifestation festive contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et les expulsions qui y sont liées.
Banderoles, slogans, plantation de légumes, sandalettes, défilé d’avions par une compagnie de clowns, etc. Ambiance champêtre et bruyante dans le hall 1 !
Des personnes qui chantaient devant les bureaux d’AGO (Aéroport Grand Ouest) ont alors été chargées, gazées, piétinées, frappées au sol par les forces de l’ordre, provoquant la colère et renforçant la détermination des opposant-e-s au projet d’aéroport.
Plusieurs interpellations ont eu lieu, ainsi que de nombreux-ses blessé-e-s dont trois hospitalisé-e-s qui mettront plusieurs mois à se rétablir.
Nous, collectifs et individu-e-s qui appelions à ce rassemblement, dénonçons la violence inouïe déployée à l’occasion de cette manifestation commune et exigeons la libération et l’arrêt des poursuites visant les interpellé-e-s.

Les occupant-e-s de la ZAD, Coordination des associations et mouvements politiques opposés au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Acipa, Alternatifs, Breizhistance, CNT, DAL, NPA, Union syndicale Solidaires.

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L’attitude irresponsable de Jacques Auxiette et des promoteurs.

Comme le montre la liste des signataires, association de riverain, occupants, associations et organisations politiques, mais aussi certains élus présents, c’est l’ensemble des opposants qui dénonce la violence démesurée des forces de l’ordre. Une unité de terrain bien réelle que Jacques Auxiette, président de la région Pays de Loire, cherche à casser. Et c’est bien le seul objectif de ces déclarations « ceux qui ont mené l’attaque contre l’aérogare ne sont en rien les représentants des populations concernées, il est important que ceux et celles qui s’opposent à ce projet dans les cadres légaux et républicains dénoncent ces actes de violence». Jacques Auxiette n’était évidemment pas présent ce jour et dénonce des violences qui n’ont pas eu lieu. Rappelons, qu’en 2008 il dénonçait «les agissements violents d’activistes (…) armés de couteaux», pour parler de militants de la réunification qui avait descendu un drapeau PdL d’un mât à l’aide d’un canif. Le journaliste d’Ouest-France présent à l’occasion de ce rassemblement très calme s’était senti obligé de démentir les propos d’Auxiette dans les colonnes de son journal, devant un tel détournement de la réalité. C’était assez rare pour être souligné et apporte un élément sur la fiabilité de ses propos.

Jacques Auxiette oubli son rôle d’élu pour se ranger d’office du côté du gouvernement central, de Vinci, des forces de l’ordre et de leurs intérêts, alors que des manifestants pacifiques ont été littéralement tabassés, dont une est aujourd’hui gravement blessée.

gggD’ailleurs, on peut clairement se poser la question du degrés de violence des CRS. Cette violence sans retenue des forces de l’ordre ne serait elle pas induite par les déclarations de certains promoteurs ? Qui depuis des mois criminalisent les opposants et leurs arguments, de Jacques Auxiette à Jean-Marc Ayrault, en passant par les dirigeants de Vinci, en parlant de «terrorisme», d’«extrémistes», d’ «arriérés», etc … D’ailleurs les déclarations du vice-président de région de Jacques Auxiette, J.-P. Magnen sont toutes autres «la jeune femme blessée, une militante altermondialiste pacifiste, est dans un état sérieux. S’il y a eu dérapage, c’est du côté de la police».

des liens pour des videos et d’autres photos :

http://www.youtube.com/watch?v=KMSL3lxYkZs

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Notre-Dame-des-Landes.-Violents-affrontements-au-cours-d-une-manifestation_6346-1888955-fils-tous–50147-abd_filDMA.Htm

Prochaines mobilisations

Malgré la violence des forces de l’ordre ce rassemblement aura montré la détermination des opposants à l’aéroport. Surtout de plus en plus de gens comprennent l’importance qu’il y a défendre les habitants de la ZAD qu’ils soient occupants ou résidant, tous menacés à plus ou moins long terme d’expulsion, car ils sont les premiers garant de la préservation des terres de Notre-Dame. Prochain rendez-vous :

mer., 17 août, 08:00 – 12:00
Tribunal de Grande Instance Saint-Nazaire 54 rue de la Paix et des Arts (plan)
En soutien aux habitants de la ZAD menacés d’expulsion.

Miret e vo douaroù NDL ganeomp !

Le mois de juin aura vu deux manifestations importantes en faveur des droits démocratiques et linguistiques du peuple breton. D’une part la fête nationale de la langue bretonne (GBB, Gouel Broadel ar brezhoneg) à Cavan, qui a réuni plus de 7 000 personnes sur un week-end, et la manifestation «Bretagne en résistances» du 18 juin à Nantes, avec comme axe prioritaire l’unité administrative de la Bretagne.

Après plus de 10 ans d’interruption, GBB nouvelle version aura réussi et confirmé son pari pour sa deuxième année. Celui de réunir des milliers de personnes dans un festival autour de la revendication d’un statut d’officialité pour la langue bretonne. Ce nouvel élan populaire est parallèle à la résurgence de groupes se revendiquant de Stourm Ar Brezhoneg, qui avait obtenu la signalisation en breton dans trois départements breton durant les années 1990. A Cavan comme à Nantes des militants auront profité des concerts pour montrer et restituer les panneaux volés à Sablé-sur-Sarthe (ville du premier ministre F. Fillon) et la Roche-sur-Yon (ville du président du conseil régional des Pays de la Loire J. Auxiette). La «Bretagne en résistances» restera sans doute dans les esprits comme une mobilisation des plus jeunes au niveau de sa composition et surtout la plus déterminée avec ses 10 km de marche vers le palais de région et ses actions de peinturlurage du palais, des rues nantaises, et des forces de l’orde gardant l’hôtel des Pays de la Loire.

De la manifestation pour l’unité territoriale nous retenons aussi la politisation grandissante de la revendication, malgré un refus d’une réelle analyse politique de la situation par certains élus et la plupart des médias. La volonté de constituer un pôle unitaire et anticapitaliste, et sa réussite, sous l’étiquette «Breizh unvan, disuj ha kengret», témoigne d’ailleurs de ce lien qui doit toujours exister entre revendication sociale, projet politique et revendication territoriale. De même, nous notons qu’un des principal mot d’ordre de la manifestation était le terme «démocratie», assumé par l’ensemble des participants, même les plus frileux. Celui-ci, qui figurait en grand sur l’affiche «Bretagne en résistances», est à retenir et à noter dans un contexte international où il est repris par les jeunesses de Tunis à Deraa et de Barcelone à Athènes, pour dénoncer les classes dominantes qui confisquent le pouvoir populaire. La question qui est posée aujourd’hui à travers la réunification, mais aussi celle du statut de la langue bretonne, c’est bien celle d’une véritable démocratie en Bretagne, c’est à dire celle des outils institutionnels adaptés à la population bretonne et permettant une application réelle de ses aspirations politiques. Le droit de pouvoir décider si oui ou non nous voulons l’unité administrative de la Bretagne, si oui ou non nous voulons une collectivité particulière à l’image de ce qu’est la Bretagne, un pays.

Les réponses politiques à ces mobilisations sont encore trop faibles et en décalage. La vice-présidente de la région Bretagne, Lena Louarn, présente le 18 juin à Nantes, a annoncé la mise en place d’un prochain comité de suivi du dossier de la réunification … en réalité déjà acté depuis plusieurs mois au sein du Conseil Régional. Cette annonce peut laisser perplexe quant à son efficacité quand on connaît le bilan déjà très maigre de la commission mixte Bretagne-Loire-Atlantique. Mis à part sur des événements ponctuels et très généralement culturels, le Conseil Régional sort sans avancée réelle sur le dossier, et la nouvelle mandature déjà entamée ne semble pas annoncer de mesures ambitieuses.

La réponse faite par Philippe Grosvalet (président du CG 44) aux milliers de «bretonnes et bretons en résistance», réponse qui ressort de la rencontre du mois dernier avec son homologue JL Tourenne (CG 35), témoigne d’un décalage et même d’un point de clivage important. Celui qui se présente comme «ni pour ni contre»* n’a pas des propos différents de ceux du président de région PdL Jacques Auxiette. Il souhaite «une nouvelle étape de la décentralisation» avant de parler «de la question des limites géographiques» (ndlr : il veut dire «administratives»). Pour «l’autonomie des régions», le nazairien affiche surtout une posture vis-à-vis de la réforme territoriale et un refus de l’intégrité territoriale de la Bretagne. Pour lui, «on peut envisager d’adjoindre à la Bretagne un, deux voire trois départements (…) dans tous les cas le choix ne peut s’opérer que dans un cadre démocratique et avec l’assentiment de toutes les populations concernées par un redécoupage», c’est à dire en consultant les habitants des départements de la région Pays de la Loire non concernés par le projet de réunification de la Bretagne.

C’est justement là qu’est le point de clivage, entre ceux qui ont une position attentiste et voient l’évolution institutionnelle de la Bretagne dans le cadre d’un projet centralisé et uniforme, et les autres qui considèrent que c’est aux populations et à leurs représentant de décider de cette évolution. Il est évident que la solution offrant à un réel «cadre démocratique» est la seconde. La question du «redécoupage», n’est posé que par le problème de la partition de la Bretagne et lié à ce que certains appellent «caractère spécifique» ou «particularité» de notre territoire, c’est à dire sa vocation nationale. Éviter de poser la question dans cette forme, c’est refuser de vouloir répondre de manière démocratique au «problème du redécoupage». Tout renforcement des compétences des structures administratives reproduisant la partition de la Bretagne ne rendra que plus difficile la réunification. L’unité territoriale doit être partie intégrante de tout projet qui vise à faire progresser la collectivité bretonne vers plus de démocratie.

C’est donc aussi à nous, à la majeure partie des organisations présentes le 12 juin à Kavan et le 18 juin à Nantes, de nous rassembler lors de ce type d’événements et de passer un cap, pour défendre un projet institutionnel nouveau, décidé collectivement en Bretagne, et de toutes les façons, indispensable pour l’obtention des revendications linguistique et territoriale. Alors que se profilent les élections territoriales de 2014 sans réelles perspectives d’avancées démocratiques, il devient chaque jour plus important de travailler à la construction d’un mouvement populaire autour de la revendication d’un statut d’autonomie qui mette la Bretagne sur la voie de l’indépendance. A nous de décider de notre avenir.


Après la manifestation pour l’unité territoriale du 18 juin à Nantes, la Bretagne est toujours en résistance, elle donne rendez-vous les 8, 9 et 10 juillet à Notre-Dame-des-Landes.

L’aéroport c’est nous qui le paieront c’est Vinci qui en profitera.2011_06_03_FLYER_couleur_3pjours_resistance

Alors qu’il y a quelques jours nous nous retrouvions dans les rues de Nantes pour avancer vers l’unité administrative de la Bretagne, il est très amusant de voire certaines personnes résolus à défendre le projet d’aéroport sur le fait qu’il participerait «à la Réunification de la Bretagne» … (l’UDB, la majorité régionale B4, … ). Ceci sur le principe qu’il contribuerait à souder les relations entre Nantes et Rennes. On en attendait pas tant de Jean-Marc Ayrault ! Si cet aéroport à quelque chose à voir avec la question territoriale c’est bien dans le renforcement de l’idée «d’inter-régionalité» comme suffisante par rapport à l’unité administrative de la Bretagne. Et surtout, ce projet est un coup de pouce définitif à la «métropolisation» de l’est de la Bretagne. Il renforce l’argument de tout ceux qui à l’Ouest de celle-ci voient dans la Réunification une concentration des pouvoirs et des richesses à l’Est. Encourager le phénomène de concentration urbaine que représente cet aéroport, c’est aussi refuser l’idée d’une collectivité bretonne unie forte et autonome, seule à même de coordonner un aménagement harmonieux et durable de notre territoire.

La décision du projet des promoteurs et des collectivités favorables reposent, selon leurs propres mots, sur «un pari sur l’avenir». Un pari qui ne semble pas prendre en compte les emplois et le tissu social existant voués à la disparition. Un pari osé qui oublie les prévisions du Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat qui déclarait, au sommet de Cophenague, la fin du pétrole accessible en 2042. Bien avant la possibilité d’une mise au point commerciale d’un avion «non énergivore». Un pari qui une fois plus, s’il est rentable, ira d’abord dans la poche d’un grand groupe capitaliste, Vinci, plutôt que dans celle de la population. Des emplois, il y a des centaines de façons d’en créer, notamment en accordant aux collectivités les ressources d’une politique économique privilégiant l’innovation écologique et énergétique.

Alors comme à Plogoff, au Carnet ou au Pellerin, comme à Donges-est, face au béton, tous ensemble, nous gagnerons à Notre-Dame-des-Landes ! Rejoignez la lutte.

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Retrouvez Breizhistance durant les 3 jours de résistances :

BREIZHISTANCE-IS tiendra un stand d’information durant les trois jours de résistance. Le nantais, Jonathan Guillaume, porte-parole de BREIZHISTANCE-IS, participera au grand meeting du samedi soir, et vous pourrez participer à l’atelier sur «la lutte pour les droits collectifs des peuples dans les luttes de transformations sociales et écologiques» animé par notre organisation le dimanche 10 juillet à 14h au barnum 3.

Txetx Etcheverry, responsable de la Fondation syndicale Manu Robles-Arangiz en Pays Basque nord. Ce militant abertzale (=luttant pour l’autodétermination du Pays Basque) évoquera diverses luttes récentes (pour une chambre d’agriculture alternative du Pays Basque, contre la LGV, pour des alternatives au tout voiture, le mouvement Bizi ! pour la justice climatique…) portées par des personnes abertzale ou non, mues par des motivations différentes mais finissant par partager un certain nombre de visions et de rapports communs au territoire basque et à la vision de son avenir.

Gael Lejeune, paysanne sans-terre du Tregor, en lutte avec la SAFER pour obtenir une installation collective en élevage de brebis laitière face à un gros propriétaire. A travers l’exposition de sa situation, l’intervenante analysera les mécanismes et les décalages existants entre les déclarations politiques des collectivités locales sur la nécessité de transformer le modèle agricole breton et les réalités du terrain.

Gael Roblin, Militant de la gauche indépendantiste bretonne impliqué dans différent collectifs de lutte contre la spéculation immobilière et la gentryfication. Il fera le point sur les compétences et les actions des institutions locales sur ce terrain.

ecology_by_vinciDu 6 au 9 juin, l’ensemble des acteurs mobilisés contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (ACIPA, ADECA, Coordination des opposants, Collectif et occupants de la ZAD) appelle à se rassembler sur le terrain de la Rolandière pour s’opposer aux forages, lié à l’installation de la prochaine tour de contrôle par Vinci. Le premier rendez-vous est donné le dimanche 5 juin à 17h au lieu la Vache Rit pour préparer l’opposition qui débutera dès le lendemain 8h (rdv la Vache Rit). Le mois dernier la mobilisation des habitants et des opposants avait fait reculer les forages malgré une importante présence policière.

Cette nouvelle mobilisation très importante, intervient au moment où les opposants au projet d’autoroute Vinci dans la forêt de Khimki (au nord-ouest de Moscou) adresse une lettre au FMI pour dénoncer la probable nomination de Christine Lagarde à la tête du fond (voir bas de page pour consulter la lettre). Ils y dénoncent sa participation à « une affaire de corruption, ayant ouvertement violé la loi et les droits de l’homme». Depuis quelques années une lutte acharnée a commencé afin de dénoncer les acteurs du projet d’autoroute et ses conséquences sur le milieu naturel exceptionnel que cette forêt. Le 16 juin 2009, Christine Lagarde accueillait à Bercy Sergueï Sobianine, vice-premier ministre de la Fédération de Russie, pour une session du Conseil économique, financier, industriel et commercial franco-russe (CEFIC). A cette occasion elle annonce la signature de l’accord qui permet au groupe français Vinci d’intégrer le consortium qui va réaliser l’autoroute, la North-West Concession Company, dans un partenariat à priori 50/50 avec le russe N-Trans. Cette autoroute à péage est le premier PPP, partenariat-public-privé, en Russie. situation_forages-c4c76Une belle affaire encore pour Vinci qui se voit octroyer une concession de 30 années (prolongeable) pour la construction de 43 km d’autoroute et une promesse de 1,5 milliards d’euro d’argent public russe. On retrouve le groupe de BTP, qui s’est fait une spécialité de la collaboration avec les pouvoirs publics, dans de nombreux projets publics-privés, que ce soit pour la LGV Sud-Europe-Atlantique, ou avec Areva au Niger lié au chantier d’extraction d’uranium, mais aussi pour l’ITER à Cadarache, et donc à Notre-Dame-des-Landes où plus de 500 millions d’euro seront donné à Vinci par les pouvoirs publics pour un projet 100% privé. En plus des méthodes anti démocratiques utilisées pour contrer les opposants à Khimki (arrestations et emprisonnements arbitraires, emploi de milices fascistes, tentative de meurtre sur un journaliste… ), le site Bankwatch network a notamment mit en avant le montage financier en réalité plus que douteux du projet. Derrière le consortium N-Trans et Vinci se cachent en réalité de nombreuses sociétés, dont au moins 1/3 auraient été caché au public selon Bankwatch network. Parmis elles on retrouve celle de l’homme d’affaire Arkadi Rotenberg, célèbre partenaire de judo de Vladimir Poutine ou la société Vosstran Invest SA apportée par Vinci et aux actionnaires français, syriens et libanais, société qui n’a à priori aucun savoir-faire particulier dans ces métiers. Bankwatch dénonce « un réseau opaque de compagnies » logées dans les paradis fiscaux énumérés : Bahamas, Chypre, île Vierges britanniques. Pour les opposants à la construction de l’autoroute à Khimki, Christine Lagarde ne peut qu’être au courant de ce montage et complice de la situation.

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Montage financier Khimki

Alors qu’un peu partout la colère monte pour dénoncer la proximité entre intérêts privés des multinationales et pouvoirs politiques, le combat contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes nous donne l’opportunité ici en Bretagne de dénoncer et lutter contre cet ordre économique global dans lequel les peuples n’ont rien à gagner.

Toutes et tous à Notre-Dame-des-Landes !

lettres au FMI des militants russes :
document de bankwatch network à télécharger :

le site de bankwatch network :

site francophone d’informations sur Vinci :

ZAD :

Environ 500 personnes se sont mobilisées samedi 7 mai à La Paquelais pour marcher outils en main vers le site du futur aéroport. L’objectif de cette mobilisation était d’une part de marquer l’opposition au projet, mais aussi de participer à l’occupation de la Zone d’Aménagement Différée. En effet plusieurs dizaines de personnes se sont à l’heure d’aujourd’hui installées sur le site. De nombreuses activités agricoles alternatives se mettent en place, et la manifestation organisée par les occupants et le collectif européen des paysans sans-terres «reclaim the fields». En plus du problème de l’appropriation des terres par aux mains de grands propriétaires, de plus en plus de jeunes paysans désireux de s’installer en exploitation agricole raisonnées et alternatives se voient à confronter à la diminution des terres exploitables du fait de l’urbanisation et du bétonnage. Les paysans s’installant sur la ZAD s’inscrivent dans cette logique et montrent que la terre nourricière de Notre-Dame-des-Landes n’est pas condamnée. Une lutte projet contre projet se dessine sur le territoire, entre mégalomanie et collectivisation-autogestion. Il est aussi intéressant de noter que malgré la tentative de division initiée par Vinci, la préfecture et les dirigeants PS des collectivités locales, l’ensemble des organisations opposées à l’aéroport soutenaient cette initiative : confédération paysanne, ACIPA et coordination des organisations opposées au projet dont fait partie BREIZHISTANCE-IS. Loin d’être finie la lutte contre l’aéroport dessine les alternatives jours après jours et nous appelons le plsu grand nombre à la rejoindre notamment les 8, 9 et 10 juillet pour le week-end de résistance à Notre-Dame-des-Landes.

Alors que le PS aux commandes dans les principales villes et collectivités bretonnes octroient depuis plusieurs années des délégations de service public au grand groupe privé Véolia (les services de l’eau à Quimper ou à Rennes, le traitement des déchets à Brest ou Nantes, ou les transports dans les régions Bretagne et PdL et les départements, … ), nous constatons que les édiles du Parti Socialiste français n’ont pas besoin de l’UMP pour privatiser en Bretagne. Pourquoi ?

Michèle Alliot-Marie part en vacances avec le jet d’un homme d’affaire proche du dictateur Ben Ali, Sarkozy bronze sur les yachts de Bolloré, … et il semblerait que le PS prennent lui ses vacances sur des bateaux achetés par ceux à qui il octroie certains services en Bretagne, Véolia. C’est en tout cas sur des soupçons de malversations et d’abus de bien sociaux que les sièges de Véolia Eau à Rennes/Roazhon et Saint-Malo/Sant-Maloù ont été perquisitionnés sur ordre du parquet. Ceci faisant suite à des documents portés en 2009 à la connaissance de la Justice par des syndicalistes de l’entreprise, où l’on apprenait notamment que certains fonctionnaires hauts placés se seraient vus offrir un bateau contre certaines délégations de service public.

Illégal ou non, les transferts d’argents publics à certains groupes privés en Bretagne ne nous permettre plus de croire à un PS qui serait encore de gauche. Rappelons par exemple que c’est plus de 120 millions d’euro d’argent public que Nantes Métropole, le Conseil Général de Loire-Atlantique, les régions Bretagne et Pays de la Loire, viennent de décider d’octroyer à Vinci pour la construction et la gestion 100% privée du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. A force de se compromettre, il arrive même que le PS se fasse doubler sur sa gauche, par l’UMP ! Le choix de la majorité de droite à Saint-Malo de remunicipaliser certains services autrefois gérés par Véolia l’illustre bien.

Si le désir orgueilleux de marquer physiquement le territoire de sa présence au pouvoir pouvait permettre de comprendre les choix mégalomaniaques d’un Jean-Marc Ayrault, avec cette affaire de perquisition, il se pourrait que l’avidité puisse être un autre motif de l’accointance entre élus PS et groupes privés. Il est donc clair que lorsque les candidats et candidates soutenus par BREIZHISTANCE lors des élections des 20 et 27 mars prochain, affirmerons qu’il faut battre la droite il faudra comprendre que le PSF en Bretagne en fait parti !

Hier matin plusieurs dizaine de riverains et d’opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, se sont spontanément rassembler devant l’importante présence militaire déployée au lieu-dit «La Boissière». En effet, y débutait le lundi 14 février, une série de forage pour l’étude du terrain qui recevra le barreau routier décevant le projet. Au moment où commençait ce déploiement de forces de l’ordre dans la commune, les maires de Nantes et Rennes, le président du Conseil Général et les deux présidents de région, faisaient paraître dans le journal Le Monde, une tribune commune sur le sujet.

Dans celle-ci , à la mal-nommée page «Débats» du quotidien, ils placent d’emblée «les adversaires au projet» comme étant «pour promouvoir un modèle social basé sur le refus de tout progrès et le repli sur soi» de par leur opposition. D’ajouter ensuite, comme pour imposer la véracité des arguments qu’ils déroulent, «Nous, nous pensons l’inverse». Des représentant PS, comprenant dans leurs propres majorités municipales et régionales des élus (EELV notamment) opposés au projet, nous disent donc qu’ils administrent nos collectivités en compagnie de gens promouvant «le refus du progrès et le repli sur soi», dont ils seraient, eux, aux antipodes. Certains élus seraient en droit d’exiger des explications. Que veulent nous expliquer messieurs Delaveau, Auxiette, Mareschal, Le Drian et Ayrault, en tentant d’assumer une si grosse contradiction ?

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Que les habitants et élus opposés de leurs territoires n’ont pas le droit de se manifester ? Que la présence policière et militaire dans la commune préviendrait, encore une fois, de «dangereux extrémistes repliés sur eux» ? En tout cas un manque de respect totale, et presque une criminalisation loin du «débat démocratique», pour les milliers de citoyens et dizaines d’organisations qui se mobilisent contre le projet. Qui peut justifier sans vouloir manipuler l’opinion, que l’opposition ou non à l’aéroport implique qu’on soit : soit pour l’ouverture et le progrès soit pour le refus de celui-ci et le repli sur soi ? C’est «l’aéroport ou la barbarie» dont semblent menacer messieurs Ayrault, Auxiette et Le Drian !

«Les partisans de l’immobilisme voudraient condamner le transport aérien (…) semblant considérer que le trafic aérien est la cause unique et majeure du réchauffement climatique». Les «repliés sur eux et réfractaires au progrès», ou comme le sous-préfet Trioulaire de Châteaubriant le disait «les autochtones», mais allez disons-le carrément «les sauvages», croieraient et n’auraient pour seul argument que seuls les avions réchauffent le climat de la planète. C’est donc en toute logique, que ces messieurs dans leur tribune, ne se donnent à aucun moment la peine de répondre aux arguments exposés et connus depuis longtemps par les opposants.

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Évolutions du trafic mondial et local, possibilité d’évolution de l’aéroport de N.-A., prévisions, coûts, etc … ne figurent pas dans la tribune des décideurs, le seul argument structurel exposé serait «le survol à basse altitude de l’agglomération nantaise qui ni responsable, ni défendable» ! Bah pourquoi don alors qu’il ferme pas l’aéroport de Nantes-Atlantique Jean-Marc ? Sans doute parce que la DGAC, ou aucun autre organisme officiel, n’a jamais écrit ou fait de rapport sur la dangerosité de l’aéroport, et que celui-ci est un aéroport dit de type A, c’est à dire «ne nécessitant pas de prise en compte particulière d’atterrissage, approches standardisés, aucune restriction topographique, environnementale ou sociétale».

En fait à aucun moment, il n’est abordé la question du financement public de cet aéroport 100% privé, des prospections économiques sur le prix du pétrole sur 50 ans (période après laquelle les subventions publiques pourront en théorie être remboursées). Il n’y a pas un argument qui puisse nous faire croire à «un développement durable, maitrisé et raisonné d’un modèle de croissance équilibré». Le baril vient de repasser au-dessus des 100$, moins de deux ans après la première crise, et que les spécialiste inter-gouvernementaux prévoit le pic pétrolier pour 2030-2040. Où est la maitrise du développement ? C’est plutôt un coup de poker en attendant les avions qui consomment moins et le label Haute Qualité Environnementale pour Vinci (constructeur du projet).

Contrairement à ce qui est écrit, les opposants ne «nient» pas les «questions d’aménagement du territoire». Il est cependant clair qu’il faudra un jour ou l’autre arrêter de faire le chantage du développement ferroviaire contre la construction de l’aéroport, c’est tout. Penser à l’équilibre du territoire, c’est penser à le développer de manière harmonieuse et homogène, pas en intensifiant la concentration de tout, autour de Nantes. Le trafic aérien ne s’arrêtera pas demain, mais il faut l’utiliser de manière «raisonné». Plusieurs aéroports existent en Bretagne. L’amélioration des aéroports existant, liée à un développement réel des réseaux de transports ferroviaires et autres, notamment sur les axes nord-sud, est un projet sans doute plus durable que celui qui nous est imposé aujourd’hui. Enfin si J-M Ayrault craint pour l’ «image et l’attractivité internationale de sa ville et de sa région», nous lui conseillons la Réunification de la Bretagne, mais pas sûr que tout le monde s’entendra aussi bien dans la même cour une fois les privilèges à partager.

Lors des élections cantonales à venir il est fort possible que la position méprisante et peu démocratique de nos dirigeants et élus PS en Loire-Atlantique, et même ailleurs en Bretagne, fasse émerger à gauche des opposants au projet. Opposants capables peut-être de les faire redescendre, si ce n’est de «leur Monde», au moins de leurs sièges.

Jonathan Guillaume

Ci-suit, l’argumentaire PDF contre l’aéroport par Breizhistance.

http://www.breizhistance.tv/2010/07/08/notre-dame-des-landes-miret-vo-douarou-ganeomp/

Breizhistance Bro-Dreger organise 2 réunions publiques d’information sur le projet de l’aéroport de Notre Dame des Landes.

Ces réunions publiques seront tenues par l’ACIPA (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes) et Solidarités Écologie et portera plus précisément sur l’historique, les conséquences, la pertinence du projet de ce nouvel aéroport et ses alternatives non étudiées.

La première réunion se tiendra à Plouaret le Mercredi 16 Février 2011, à 20h30, à la salle de la Mairie, et la deuxième aura lieu à Lannion le Jeudi 17 Février, à 20h30, au café Le Pixie.

Plus d’informations sur l’ACIPA à cette adresse : http://acipa.free.fr/index.htm

Le sous-préfet de Châteaubriant a annoncé son départ de Bretagne. C’est lui qui ces dernières semaines avait supervisé les opérations de sécurité à Notre-Dame-des-Landes. Le comité BREIZHISTANCE local lui a écrit et envoyé une lettre ce jour, en espérant que nous ne le reverrons plus en Bretagne !


Le sous-préfet à Notre-Dame-des-Landes (au centre avec le chapeau et le regard fuyant)
Le sous-préfet à Notre-Dame-des-Landes (au centre avec le chapeau et le regard fuyant)


“Objet : Trioulaire les «autochtones» te disent Kenavo !

Monsieur,

C’est avec plaisirs que nous apprenons, M. Le sous-préfet Trioulaire, votre départ de Châteaubriant le 24 janvier prochain, même si nous savons que vous serez inéluctablement remplacé. Nous espérons ne plus jamais vous voir en Bretagne, soyez remercié pour les services non rendus.

De part les fonctions que vous acceptez et exercez, vous êtes l’emblème du contrôle non-démocratique du gouvernement centraliste français sur les citoyens de l’arrondissement de Châteaubriant, que vous appelez si agréablement «autochtones» (dans l’édition Ouest-France du 7 janvier dernier).

Alors que vous déclariez mettre en exergue «le rôle des élus dans le fonctionnement de la démocratie de ce pays» lors de vos vœux pour 2008, nous ne pouvons en réalité que dénoncer votre vision et votre application de la démocratie. En effet, vous avez la charge de nombreuses politiques publiques, le rôle de continuateur des décisions de l’Etat en «province», et notamment la gestion de la sécurité et de la défense sur le territoire que vous gouvernez. En somme, vous êtes celui qui privez les citoyens d’un réel choix et contrôle démocratiques sur ces questions. Dans aucun autre Etat voisin, on ne peut retrouver des personnages non élus tel que vous et le préfet. Votre fonction n’est autre que celle d’un gouverneur colonial, qui nous prive ici en Bretagne du choix libre et démocratique de notre destin. Vous n’aurez été à Châteaubriant que le relais de Sarkozy !

Lorsque vous parlez, proche de votre départ, d’un projet de tram-train qui avance bien, nous rions jaune. Vous semblez oublier que durant votre exercice, le projet de réouverture de la liaison ferroviaire entre Nantes et Châteaubriant a pris plusieurs années de retard ! Et, c’est bien les élus qui se plaignent de la gestion de l’enquête par la préfecture (lors de la réunion publique du 5 janvier à Nort-sur-Erdre, notamment).

Nous attendons aussi que les compensations, que vous annonciez début 2009, à propos de la suppression de la taxe professionnelle, arrivent, « la perte de ressources subie à ce titre sera intégralement compensée, et cet engagement est pérenne (…) à partir de 2011». La suppression de cette part de la fiscalité locale renforce une fois de plus la confiscation démocratique de l’Etat en Bretagne, alors que la préfecture continue de prélever l’impôt sur les «autochtones» et d’en envoyer les subsides à Paris.

Enfin lorsque par vos déclarations vous tentez de diviser les habitants de Notre-Dame-des-Landes et les personnes opposés au projet d’aéroport, entre les professionnels «issus du monde agricole» qui y ont tout à perdre, et les habitants de la commune et d’ailleurs qui n’ont rien à y gagner, nous nous souvenons que les lacrymogènes envoyés à Notre-Dame sous votre autorité visaient indistinctement femmes, hommes, jeunes, vieux, paysans ou salariés de tous secteurs.

Pour toutes ces raisons nous savons que les «autochtones» ne vous regretterons pas.

BREIZHISTANCE Pays de la Mée”