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Nous avons reçu ce communiqué des faucheurs volontaires qui depuis 6H, ce matin (27/08)  bloquent l’entrée de l’usine Triskalia de Glomel (22). Nous le publions tel quel.
Bretagne-info.
 
 
Carton rouge des Faucheurs Volontaires à Triskalia sur le site de Glomel
 
Pourquoi les Faucheurs Volontaires, depuis 6h ce matin, bloquent-ils l’entrée du site Triskalia à Glomel et pourquoi y effectuent-ils une inspection citoyenne ?
– Parce que la coopérative bretonne Triskalia participe activement dans le grand ouest à la commercialisation de produits chimiques exigés par l’agriculture industrielle, produits nuisibles à l’environnement, à la santé des travailleurs, des paysans et des consommateurs.
 
– Parce que Triskalia, par le biais de différentes filiales, commercialise du soja OGM en provenance d’Amérique. La culture de ce soja OGM, rendu tolérant aux herbicides, est une catastrophe sanitaire et environnementale dans les pays où il est cultivé ; elle constitue une des premières causes de déforestation en Amérique du Sud ; de plus, cet aliment pour bétail contient des résidus d’herbicides pour des animaux destinés à notre consommation.
 
– Parce-que nous voulons vérifier quelles semences sont commercialisées par la coopérative Triskalia sachant que les semences VRTH (Variétés de Semences Rendues Tolérantes aux Herbicides) ont été reconnues comme OGM par la cour de justice européenne le 25 juillet dernier; de plus, leur culture conditionne et entretient l’utilisation de pesticides .Alors, y a t-il des VRTH en vente dans ses entrepôts ?
 
– Parce-que les garanties offertes par les conditions de travail ne sont pas suffisantes pour préserver la santé des travailleurs : on recense 10 salariés victimes des produits sanitaires stockés par la coopérative ; 5 sont décédés.
 
Nous, Faucheurs Volontaires, exigeons :
  • Que le gouvernement mette en place un moratoire sur ces cultures et interdise les semis à venir de colza et de tournesol.
  • Que les municipalités arrêtent de fermer les yeux et d’accepter ces sources de pollution de l’environnement et d’intoxication des populations.
  • Que la direction de Triskalia prenne immédiatement des mesures afin d’arrêter la commercialisation de ces produits.
 

Un vote breton et 7636 voix (0,52%), c’est le nombre de suffrage qui se sont portés sur la liste NPA/Breizhistance en Bretagne :

  • Côtes D’Armor (22) : 1 097 voix (0,53%)
  •  Finistère (29) : 1639 voix (0,55%)
  •  Ille-et-Vilaine (35) : 1382 voix (0,46%)
  •  Loire-Atlantique (44) : 1951 voix (0,47%)
  •  Morbihan (56) : 1567 voix (0,63%)

C’est en dessous de l’objectif de 10 000 suffrages que nous nous étions fixés. Le manque d’intérêt flagrant des médias officiels pour cette campagne et notamment pour notre liste ne nous aurons pas permis d’avoir un meilleur résultat. D’un autre côté, la brièveté de cette campagne aura contrarié la mobilisation de nos militants et militantes, pris le plus souvent par leurs obligations professionnelles, et pour beaucoup déjà fatigués par la campagne des élections municipales. Enfin, notre incapacité financière à imprimer des professions de foi livrées à domicile, nous aura empêcher de faire connaître nos propositions au plus grand nombre. Nous devrons être mieux préparés pour les prochaines échéances.

A ces résultats en Bretagne doivent s’ajouter les résultats obtenus en région Poitou Charente (2 315 voix et 0,42%) et dans les autres départements des « Pays de la Loire » (2682 voix et 0,38%).

Pour autant nous ne regrettons pas d’avoir afficher sans nous cacher notre identité politique et nos combats communs avec nos camarades du NPA : pour les prisonniers politiques, contre l’austérité et les licenciements, contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, pour le droit à l’autodétermination, pour la langue bretonne, pour l’internationalisme et la solidarité avec les réfugiés.

Le vote Front National progresse en Bretagne (de 3% en 2009 à 16,91% aujourd’hui), même si cette dernière permet de contenir son importance dans la circonscription électorale. En effet, celui-ci est en tête dans la région Poitou-Charente (23,18%), mais aussi dans les autres départements des Pays de la Loire (21,32%).

Ce fait politique est notamment à prendre en compte avec d’autres faits spécifiques à la Bretagne. Ainsi la présence et les scores de plusieurs listes réclamant une forme de pouvoir politique décisionnel en Bretagne. La liste de l’autonomiste Christian Troadec avec plus de 80 000 voix et 5,55% est au-dessus du Front de Gauche et réalise une bonne performance pour une liste ne disposant pourtant pas du même accès aux médias. Il améliore son score des élections régionales où il avait récolté autour de 58 000 voix. Malgré nos divergences politiques, l’offre électorale proposée par Christian Troadec a sans doute permis de détourner pas mal d’électrices et d’électeurs du vote FN. Pour la seconde fois en 60 ans, l’UDB concourait seule et récolte 27 118 voix et 1,85%.

Ailleurs en Europe, de nombreuses formations défendant le droit à l’autodétermination et/ou l’indépendance de nations sans États ont su séduire un nombre important d’électeurs et d’électrices. C’est d’ailleurs dans ces territoires d’Europe de l’Ouest qu’on observe une percée moins importante qu’ailleurs de l’extrême droite où la vague frontiste observée ici n’a pas forcément d’équivalent. C’est vrai dans l’état Espagnol, en Irlande, en Écosse. La gauche « radicale » dans toutes ses composantes a aussi fait de très bon score en Belgique, en Grèce, dans l’État Espagnol et en Irlande. Dans tous ces cas de figures, la crise financière et sociale y a sans doute eu des conséquences plus cruelles et plus perceptibles par les masses populaires que dans l’État français.

Le gouvernement français défend aujourd’hui une politique d’austérité qui va impacter les conditions de vie des plus défavorisés et accentuer la mise en concurrence des territoires et des travailleurs. Par conséquent, nul doute que demain les forces défendant une perspective anticapitaliste et le droit des peuples à disposer d’eux même trouveront un autre écho en Bretagne. Avec nos camarades du NPA et d’autres, travaillons dés aujourd’hui dans cette perspective et défendons dans la rue, au quotidien, ce qui nous tient à cœur. Amplifions les mobilisations populaires de masses et radicales seules à même de changer le cour des choses.

La rédaction de Bretagne-Info publie l’analyse de Joris Brouard, membre de la Gauche Indépendantiste, sur la crise économique et sociale que traverse actuellement la Bretagne.

Depuis plusieurs semaines, la Bretagne est plongée dans une crise économique, sociale et environnementale qui frappe de plein fouet son secteur industriel. Doux, Gad, Marine Harvest et autres sont autant d’usines qui ont annoncé des fermetures de sites et de vastes plans sociaux mettant en péril l’avenir de nombreux travailleurs bretons.

Pour autant ces annonces ne paraissent pas si surprenantes si on prend le temps de faire le bilan économique du secteur industriel breton en crise. En effet, l’exemple du secteur de l’agroalimentaire présenté comme le fer de lance de l’activité économique bretonne et dont les mérites ont été vantés par les différents acteurs économiques, politiques et même médiatiques bretons, a suivi la logique néo-libérale qui prévaut dans l’ensemble des industries occidentales depuis des décennies. Le modèle agroalimentaire breton que l’Etat français a imposé avec la complicité de certains acteurs bretons, repose sur un modèle productiviste à outrance et déréglementé au détriment de l’impact social et environnemental qu’il a créé sur le territoire.

Les principales causes liées à cette hémorragie du secteur agroalimentaire ne relèvent pas uniquement de la conjoncture actuelle. Des causes structurelles sont également à l’origine de ce cataclysme social. Tout d’abord, une grande partie des entreprises de l’agroalimentaire ont été détenues par de puissantes familles capitalistes ayant bâti leurs fortunes grâce à ces entreprises. Pour soutenir leur développement, les institutions libérales européennes, l’État français mais aussi les acteurs bretons, n’ont pas hésité à subventionner leur activité et favoriser le patronat aux dépens des travailleurs et de la préservation de l’environnement et sans contrepartie ni garantie pour l’avenir. Entraînant avec eux tout le secteur agricole, tuant peu à peu les petites unités de productions, les chantres de l’agro-business ont imposé leur modèle ultra-productiviste avec l’aide bienveillante de leurs alliés de la grande distribution et des transports.  

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Avec l’orientation néo-libérale des années 1980 et l’avènement de la financiarisation de l’économie mondiale, les dynasties familiales du secteur de l’agroalimentaire breton ont alors progressivement transféré le capital de leur entreprise (moyennant finance) à des fonds d’investissement dont le but principal est la recherche court-termiste de la rentabilité maximale de leurs actions. En d’autres termes, ces familles d’industriels bretons ont cédé l’outil de production des travailleurs bretons au grand capital financier qui joue désormais façon « casino » avec ces entreprises sur les marchés financiers mondiaux. Sous couvert d’être compétitifs dans la mondialisation, ils ont privilégié à outrance un développement à l’export qui conduit inévitablement ces entreprises à réduire drastiquement les coûts de production et à entamer le célèbre refrain du coût du travail et de la concurrence internationale.  De même ces choix irresponsables ont favorisé ces dernières années les crises de surproduction qui ont tant fragilisé le monde agricole et fait des paysans d’éternels endettés courant après les subventions à l’hectare. 

La majeure partie de ces entreprises qui ne connaissent pas de véritables difficultés financières répondent dorénavant à la satisfaction court-termiste des actionnaires. La crise de 2008 a d’autant plus aggravé la situation que durant la période 2008-2009, les actionnaires ont vu la part de rentabilité de leur action baisser. Afin de combler le retard imputable à la crise, les actionnaires ont alors fait pression pour compenser ce retard en demandant une réduction des charges qui passe par des licenciements massifs de salariés et des délocalisations dans des pays à faible coût de main d’œuvre (dumping social).

Depuis plus de 40 ans, le constat devient de plus en plus alarmant : le travail disparaît pour les salariés alors qu’ils n’ont jamais été aussi performants économiquement. Les richesses s’accroissent pour les détenteurs de capitaux et en parallèle le capital n’a jamais été autant concentré par une minorité d’individus. Ce phénomène a été voulu et soutenu par l’ensemble des pouvoirs publics s’étant engouffrés dans la voie néo-libérale.

                                                                      FRANCE-AGROFOOD-SOCIAL-JOBS-DEMONSTRATION

Les progrès techniques et technologiques se sont considérablement accrus depuis plus d’un siècle afin de réduire la pénibilité des individus au travail et paradoxalement, le progrès social comme la pérennité des emplois régressent . L’économie actuelle n’a jamais autant créé de richesse et pourtant les inégalités sociales s’accroissent. La Bretagne devient à son tour la victime d’un capitalisme outrancier, débridé et financiarisé.

En 2005, l’homme d’affaires et investisseur milliardaire, Warren Buffet, déclarait dans un entretien à propos de l’état actuel de l’économie : « Il y a une lutte des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des capitalistes qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner. »

Force est de constater que l’actualité en Bretagne lui donne progressivement raison. Combien d’emplois de salariés doit-on encore sacrifier sur l’autel de la rentabilité actionnariale ? N’est-il pas venu le temps pour les travailleurs bretons de se réapproprier les outils de production qui leur permette de créer la richesse de notre pays ? Le peuple breton ne doit-il pas enfin décider de l’avenir économique du pays ?

Les institutions actuelles de l’Etat central ne permettent pas à la démocratie locale de pleinement s’exercer. Un nouvel outil institutionnel doit voir le jour pour que les justes intérêts du peuple breton puissent être gérés depuis la Bretagne et non depuis Paris. Seule une République Bretonne indépendante  dotée de compétences législatives et décisionnelles en matière de fiscalité et de choix économiques le permettra.