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Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste d’Equateur organise régulièrement le Semanario Internacional de Problemas de la Revolución en América Latina (SIPRAL) auquel participe de nombreux partie du sous continent Américain. Pour ce 22ème séminaire de Quito célébrant la pensée de Karl Marx 200 ans après sa naissance de nombreuses organisations de la même obédience ont cosignés un texte disponible ici. Ce parti soutient les luttes et revendications indigènes en s’alliant régulièrement avec le Pachakutik.

Le Conseil National des Comités Populaires de Martinique y était présent et y a prit la parole, témoignage vivant de l’engagement de Martinquais contre l’impérialisme et le colonialisme français dans cette partie du monde.  Voici le texte lu par Robert Sae , un de ses dirigeants.

 

Bretagne Info.

 

XXII ème Séminaire International

Problèmes de la Révolution en Amérique Latine

*

Application révolutionnaire de la pensée de Karl MARX”

Quito 23- 26 juillet 2018

Contribution du CNCP de Martinique

Présentée par Robert SAE

Responsable aux affaires extérieures du CNCP

Nous développerons trois points dans cette contribution:

– l’évolution de notre compréhension du Marxisme-léninisme,

– la nécessité de la lutte contre l’aliénation et le mimétisme dans notre militantisme,

l’importace d’une meilleure articulation entre la théorie et la pratique.

  1. L’évolution de notre compréhension du Marxisme-léninisme

Le marxisme n’est pas un dogme mais un guide pour l’action”, “Le Marxisme, c’est une science que nous devons étudier et utiliser pour analyser la réalité afin que notre intervention soit réellement révolutionnaire”.

Comme tous ceux qui se sont engagés dans l’action politique sous la banière du Marxisme-léninisme, voici des affirmations que nous n’avons cessé de répéter. Mais, plus nous militons, plus nous réalisons la longueur du chemin qu’il nous reste à parcourir afin que ces convictions soient pleinement traduites dans notre pratique. La méthode mise en oeuvre par Marx, Lénine et les autres théoriciens de la révolution pour analyser le capitalisme et l’impérialisme les a conduits à mettre en exergue les lois scientifiques qui prévalaient dans l’évolution des sociétés. Nous entendons agir en nous appuyant sur la connaissance de ces lois. Mais, en dépit de nos déclarations, la tendance reste prégnante chez nous à forcer la réalité sur laquelle nous devons agir à entrer dans des cadres correspondant aux conclusions exposées par les théoriciens du marxisme et qui découlent de l’étude de réalités différentes, qui sont celles d’autres espaces humains et d’autres époques historiques.

L’un des éléments qui expliquent ce travers, c’est la sous-estimation, dans nos analyses de la réalité et dans l’élaboration de notre projet révolutionnaire, des apports des autres sciences qui, au côté de la science marxiste-léniniste, permettent d’accéder à la compréhension de la réalité du monde. Nous pensons là à la psychologie, à la sociologie, à l’écologie (etc.)

De ce point de vue, il existe des gens qui n’ont lu aucun livre marxiste, parfois même politiquement opposés aux marxistes, mais qui, dans leur pratique, l’utilisant comme M. Jourdain utilisait la prose, font une meilleure application du marxisme que certains militants marxistes. Cela, parce que, grâce à une approche éclectique, ils analysent scientifiquement la réalité. Quant aux théoriciens, aux stratèges et aux propagandistes de nos ennemis de classe, ils prennent soigneusement en compte les apports de la science marxiste, tout en diabolisant celle-ci (Pour que les masses ne se l’approprient pas). Nous avons, d’ailleurs, pu découvrir un manuel de formation des officiers supérieurs de l’armée française qui consacrait un important chapitre à la connaissance du marxisme !

Forts de ces constats, nous avons essayé d’accorder une attention plus conséquente aux apports des autres sciences et de mettre en oeuvre une approche pluridisciplinaire dans nos réflexions. Nous nous sommes également fait un devoir d’observer et d’écouter moins dogmatiquement les autres organisations et mouvements qui oeuvrent sur des terrains non-spécifiquement politiques (écologie, économie alternative et même spirituel). Cette démarche nous a conduits à mieux décrypter un certain nombre de situations et à en tirer des conclusions contribuant à une meilleure efficacité dans nos choix théoriques et pratiques.

Dans le cadre de notre pratique en Martinique, par exemple, nous avons pu réaliser que la méconnaissance des aspects culturels et psycho-sociologiques était un obstacle patent à l’efficacité de notre intervention politique. L’approfondissement de ces questions (grâce notamment aux éclairages de Frantz FANON), nous a amenés à considérer que l’un des freins au développement des conditions subjectives nécessaires à la transformation révolutionnaire, c’est le fait que la société martiniquaise est gangrenée par ce que nous avons appelé le “syndrome de Lynch”.

Voila de quoi il s’agit : Dans notre pays colonisé, le peuple Martiniquais s’est constitué avec, pour base essentielle, des africains qui y ont été déportés et esclavagisés. Notre histoire, c’est celle du démantellement des structures sociales et familiales traditionnelles, de la “chosification” des êtres humains, de la codification et de l’institutionalisation du racisme, de la répression bestiale et des tortures, d’une entreprise systématique de déculturation puis “ d’assimilation”. Tout cela a généré un traumatisme profond qui se perpétue de manière épigénétique mais aussi du fait du maintien de la domination coloniale.

Comment un travail révolutionnaire pourrait-il aboutir sans porter réponse à cette problématique là ?

En définitive, nous avons compris que, pour une application féconde du marxisme-léninisme, nous devions extirper de notre pensée et de notre pratique politiques toute forme d’aliénation et de mimétisme.

  1. La nécessité de la lutte contre l’aliénation et le mimétisme dans notre militantisme.

Tirant un bilan de notre pratique politique, vieille de près d’un demi-siècle, ainsi que des leçons du mouvement révolutionnaire international, nous avons considéré que, pour être capable d’assumer notre missión révolutionnaire, il était indispensable d’affiner nos conceptions en matières politique, institutionnelle, économique, philosophique et culturelle.

Inconsciemment ou pas, nous sommes influencés par l’idéologie bourgeoise dominante. Nous subissons le poids de notre formation scolaire et universitaire, de l’environnement culturel et de la propagande massive de nos ennemis de classes. Aussi devions nous être particulièrement vigilant dans la lutte contre les tendances négatives que sont les suivantes:

  1. – La hiérarchisation erronée des fronts d’intervention

Quel militant, à un moment ou un autre, n’a pas idéalisé la lutte armée comme étant l’expression achevée de la lutte révolutionnaire? Nous posons la question pour illustrer le fait que la façon de considérer les différents fronts de lutte peut être biaisée au point d’influer sur les orientations politiques, alors qu’ils ne devraient être que les champs d’application de celles-ci. Ainsi, l’engagement sur le front syndical ou sur le front électoral peut devenir un engrenage conduisant à se détourner, temporairement ou définitivement, de la stratégie révolutionnaire globale. Cette situation ouvre la porte aux déviations puisque, faute de boussole idéologique, nombreux sont ceux qui, sur les fronts concernés, développent des pratiques et se donnent des objectifs tels que voulus par la bourgeoisie*.

* Exemple de ceux qui appellent les masses à se mobiliser sur la question du nombre de mandats et pas contre les exactions des multinationales.

  1. – La conception élitiste et pyramidale de la société et de l’organisation politique.

Le poids de l’idéologie bourgeoise se fait particulièrement sentir dans la façon de concevoir l’organisation de la société, les institutions et même le rôle de l’avant-garde révolutionnaire.

Aliéné par une conception élististe et pyramidale de la société, d’aucuns en arrivent à nier la prévalence de la pensée collective et à considérer que le contrôle du pouvoir par leur seule organisation et ses dirigeants équivaut à la victoire. En fait, c’est d’un avatar du système qu’il s’agit là et, de toute évidence, cela est en totale contradiction tant avec l’objectif de prise du pouvoir par le prolétariat qu’avec les príncipes qui indiquent que “ce sont les masses qui font l’histoire” “ ou que “les travailleurs se libéreront eux-mêmes”

  1. – Le subjectivisme dans la lutte idéologique.

Les relents de l’idéologie bourgeoise peuvent conduire aussi, parce qu’on est convaincu d’avoir analysé scientifiquement la réalité et d’avoir élaboré une ligne politique juste, à utiliser des méthodes contre-productives dans la lutte pour éliminer les conceptions opportunistes et les déviations. Quand à la pédagogie se substitue la dénonciation virulente, on ne risque pas de faire évoluer la réalité et on n’a certainement pas tiré les bonnes leçons de la pensée de Karl Marx qui nous enseigne que: “Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience”.

Cette remarque ne remet absolument pas en cause la nécessité de mener la lutte idéologique en permanence. Il s’agit, au contraire, pour rendre celle-ci efficace, de se défaire de toute forme de subjectivisme afin de la mettre effectivement au service de nos objectifs de transformation révolutionnaire.

* Exemple: La dénonciation des Rastas ne s’appuyait pas sur une juste évaluation du mouvement “afrocentriste”

** N’y a-t-il pas des leçons à tirer de la capacité qu’ont les impérialistes à faire front contre les peuples et les pays progressistes en dépit de leurs contradictions d’intérêts?

d) – La reproduction des schémas du vieux monde dans l’élaboration du projet alternatif.

En nous penchant sur l’évolution de nombreux pays qui se sont libérés de la domination coloniale directe, nous pouvons constater que la seule indépendance n’a pas permis une transformation radicale de la société*.

*Même quand la lutte de libération a été conduite par des dirigeants anti-impérialistes conséquents.

La raison en est que les institutions et le modèle économique mis en place après l’indépendance n’étaient pas en rupture avec les conceptions propagées par la bourgeoisie occidentale. Si notre ambition est de changer le monde, nous devons en tirer des leçons.

Ces derniers temps encore, beaucoup de voix, dont celles d’anti-impérialistes, se sont fait entendre pour appeler à l’industrialisation de l’Afrique et applaudir la création de « startups » sur le continent. Autrement dit, pour que les peuples africains résolvent les problèmes de pauvreté, de catastrophes naturelles, de pillage du continent, des guerres et du terrorisme, la solution serait qu’ils se noient davantage dans le magma de la globalisation néolibérale, du productivisme et de la compétitivité! Qui, aujourd’hui, ignore que ce modèle génère le creusement des inégalités, l’explosion de de la pauvreté, la destruction du tissu social, de l’environnement et du vivant, bref, que ce modèle conduit le monde à son auto-destruction? Ajoutons ici que les dégats causés par la Révolution industrielle orchestrée par la bourgeoisie ne semblent pas avoir servi de leçon. L’engouement pour la “Révolution numérique” est tel que les mises en garde faites par les experts scientifiques et les écologistes quant aux effets des nouvelles technologies sur la santé des êtres humains et quant aux conséquences en matière de pollution, n’empêche pas qu’elle déferle dans tous les recoins de la planète.

Ainsi, aux antipodes de toute aliénation, il s’agit de concevoir, à travers le projet révolutionnaire, la réorganisation de la production, des services et de la répartion des biens, afin que soient satisfaits les besoins fondamentaux de l’ensemble des populations, dans le respect de tous les éco-systèmes. De ce point de vue, les stratégies développées par les masses populaires sur le plan économique et dans leurs relations sociales pour s’adapter au monde, assurer leur subsistance ou pour résister à l’exploitation et à l’oppression peuvent constituer un socle solide pour la construction du système alternatif*.

* D’où la nécessité d’étudier scientifiquement les ressorts de l’économie non contrôlée institutionnellement dont on ne prend pas assez en compte le fait que son poids est incontestablement plus important que celui de l’économie “officielle”

e) – La sous-estimation des apports civilisationnels des peuples non-occidentaux .

L’un des plus grands crimes des envahisseurs colonialistes est que, pour justifier idéologiquement leur hégémonie, pendant des siècles (c’est encore le cas aujourd’hui), ils ont pratiqué systématiquement le dénigrement de la culture et des civilisations des peuples non-occidentaux. Les rites et religions de ceux-ci ont été caricaturés, leur savoir-faire et leurs inventions occultées ou abusivement attribuées à des “civilisateurs” européens. Parallèlement, la propagande visant à idéaliser leur culture et leur civilisation occidentales n’a jamais faibli en intensité. Ceci explique la difficulté qu’ont certains à prendre en compte les savoirs et les expériences populaires émanant des civilisations non-occidentales dans l’élaboration du projet alternatif de société*. Pour la sauvegarde de notre monde et pour que l’émancipation de l’humanité fasse un nouveau bond, Il faut absolument se défaire de cette aliénation là.

* En ce sens, les institutions traditionnelles, les mécanismes permettant la cohésion sociale, le rapport à l’environnement, au temps et à l’espace prévalant dans les sociétés non-occidentales sont autant de domaine dont l’étude revêt, à nos yeux, une importance capitale.

3 – L’importance d’une meilleure articulation entre la théorie et la pratique

Souvent, depuis que nous nous sommes engagés dans l’action politique, nous avons dû constater que le résultat de nos actions ne répondait pas à nos attentes et nous avons été régulièrement confrontés au fait que des militants, victimes du sentiment de “chayé dlo an panyé”*, baissaient les bras. Pourtant, nous nous sommes toujours efforcés d’accorder une place conséquente à la réflexion, à l’élaboration d’orientations politiques justes et, en même temps, de militer de façon soutenue au côté des masses populaires.

*transporter de l’eau dans un panier

En analysant lucidement les raisons de cette situation, nous avons fini par admettre que nos choix tactiques et nos actions n’étaient pas toujours en adéquation avec nos intentions. Selon nous, ce déphasage résulte essentiellement de deux faiblesses: d’une part, la subjectivité qui pousse à des choix inappropriés dans l’application de la ligne politique, d’autre part, les insuffisances quant à la prise de dispositions concrètes pour assurer la mise en oeuvre des orientations arrêtées. Pour illustrer ces propos, nous citerons deux exemples:

a) – Par conviction et sur la base de notre ligne politique, nous avons toujours affirmé que, pour mettre fin à l’exploitation capitaliste et à la domination coloniale, nous devions impérativement contribuer à l’unité du peuple et au rassemblement le plus large possible des forces opposées au système. Pourtant, dans certains cas, les méthodes que nous avons employées dans la lutte contre les conceptions et les pratiques opportunistes, ou tout simplement inconséquentes, sont allées à l’encontre de ces objectifs là*.

*Exemple de la mauvaise résolution des contradictions sur le front de la lutte syndicale.

b) – Notre deuxième exemple concerne le front des relations internationales.

Nous sommes tous conscients que, dans le contexte de la globalisation néolibérale et de l’offensive généralisée menée par les impérialistes sur les fronts idéologiques et militaires, seule la résistance coordonnée des peuples peut mener à la victoire de la Révolution. A cet égard, les échanges théoriques, la réflexion commune, sont indispensables à l’élaboration d’orientations justes et de stratégies valables. Les communiqués de soutien aux luttes internationales, les déclarations conjointes, les mobilisations et les opérations concrètes de solidarité sont, également, essentiels pour renforcer le moral des troupes. Mais, serions-nous en mesure de mener une lutte coordonnée au niveau exigé par le rapport des forces sans porter des réponses concrètes à ces questions qui nous tenaillent:

Comment garantir la circulation de l’information alternative afin de mener une contre-offensive coordonée sur le front idéologique? Comment pallier les difficultés liées au coût des voyages et aux visas? Comment surmonter valablement la barrière des langues*?”

* Si nous ne portons pas de réponse globale à la question de la traduction, trop peu de militants partageront la richesse des apports permis par les rencontres internationales et beaucoup des publications que nous expédions à grands frais à nos camarades étrangers dormiront sur des étagères.

Nous devons admettre que nos réponses à ces questions sont limitées et que les dispositions que nous avons pu prendre ne sont pas à la hauteur des enjeux. C’est pour cela que vous remercions chaleureusement de nous avoir invités à participer à ce séminaire qui nous permettra de nous enrichir de vos expériences en matière de relations internationales.

Voici donc les réflexions concernant “l’application révolutionnaire de la pensée de Karl Marx” que nous souhaitions partager avec vous, camarades, à l’occasion de ce XXII ème séminaire.

Nous sommes à l’heure de la mère des batailles contre les exploiteurs et les oppresseurs. Ce sont la réflexion collective, l’échange d’expérience, la coordination des actions entre les organisations révolutionnaires, particulièrement entre les organisations marxistes-léninistes, qui nous ouvriront le chemin de la victoire.

Vive le XXII ème séminaire!

Vive le Marxisme-Léninisme!

Vive la solidarité internationale!

Je vous remercie de votre attention.

 

Après l’annonce des deux ans de sursis pour la maternité de Guingamp nous souhaitons dire notre satisfaction devant cette nouvelle reculade portée à notre connaissance par Yannick Kerlogot qui n’est que le porte-voix du gouvernement Macron dans les Côtes d’Armor. C’est la preuve que quand les bretons se mobilisent le gouvernement français recule !
Cette reculade est due à la mobilisation multiforme de la population locale et en premier lieu grâce à l’enthousiasme communicatif du personnel féminin de la maternité qui a su occuper le terrain revendicatif.
Nous restons à leur disposition pour continuer à construire un vaste mouvement déterminé pour sauver définitivement notre maternité et défendre le service public de santé dans le Trégor-Goelo.
Pour les adhérents de la Gauche Indépendantiste (Breizhistance) du pays de Guingamp : Maiwenn Salomon.

A l’appel du personnel de la maternité dont la fermeture reste toujours prévue pour le 1er janvier 2019 plus de 3000 Guingampais et Guingampaises ont occupé la rue ce 30 juin pour la troisième fois en quelques semaines.

Quelques heures avant ce rendez-vous de lutte , une petite fille naissait sur le rond-point face à l’hôpital… Ses parents venus de Gommenec’h (15 km) ont fait au plus vite… et la maman a été prise en charge dans ces conditions par le personnel. C’est une histoire touchante et émouvante, qui finit bien. Mais elle nous fait réfléchir sur ce qui aurait pu se passer si cette famille avait du aller à Saint-Brieuc comme le projette l’ARS… Et si cela c’était passé en hiver ? Comment cela se serait-il finit ? Sur le bord de la quatre voies ?

C’est une illustration parlante des décisions des bureaucrates de l’ARS qui  n’obéissent qu’à des logiques de rentabilité.

Première leçon malgré : l’annonce de la suspension du projet de fermeture par le président Macron la mobilisation ne faiblit pas, au contraire elle se renforce !

C’est un des slogans de cette splendide matinée qu’il faut retenir “Suspension, attention ! Ce qu’on veut c’est l’annulation !”… Signe que ce projet de fermeture est décidément impopulaire le député régionalo-macroniste Yannick Kerlogot qui défendait il y a peu le projet de fermeture est venue manifester ce samedi matin… Une présence, illustrant son complet opportunisme qui a en fait sourire plus d’un. Notamment le personnel de la maternité qui lui a poliment refusé le micro.

Publiée par Bretagne-Info.org sur Samedi 30 juin 2018

La deuxième leçon c’est que les salariéEs de la Maternité concernée ont réussi à mettre en place ce que nous appelions de nos vœuxconstruire le rapport de force multiforme et élargir le cadre de mobilisation en devenant un outil que peuvent s’approprier tout un chacun“… Car ce fut un rassemblement populaire, festif, familial, dansant, souriant mais déterminé dans lequel le riche monde associatif local a apporté son énergie transpartisane et ou les allusions à la capacité des Guingampais à remporter de matchs à domicile ont été nombreuses dans les slogans et chansons à forte teneur footballistique ! Comme en témoigne l’autre slogan “Guingamp en avant l’ARS marche sur tes enfants !“.

Une bonne partie de l’après-midi des centaines d’usagers solidaires sont venus danser, manger, boire et jouer en famille dans le jardin public au son de la musique bretonne.

Les 6 mois de suspension de projet sont autant de mois pour renforcer ces complicités et cette combativité.

Le collectif des salariés de maternité compte bien profiter de l’été pour se faire entendre et ne pas se laisser endormir au soleil ! Elles appellent le peuple à les rejoindre dés ce jeudi lors d’une réunion publique à Pabu à 18h à la salle des fêtes.

Pour les suivre sur Facebook c’est ici et sur Twitter là.

Voici leur prise de parole en intégrale (elle fut lue en breton évidement)

“A vous toutes et à vous tous venus si nombreux manifester à nos côtés contre le projet de la fermeture de la maternité de GUINGAMP

MERCI !

Merci d’être là et d’avoir compris la nécessité de nous faire entendre des pouvoirs publics par une mobilisation massive auprès de l’équipe de la maternité, vous usagers, familles, associations, élus, syndicats… Depuis une semaine, on nous annonce une « suspension »mais sans caractère officiel et NOUS, nous demandons une « annulation » de cette décision injuste et injustifiée de fermeture au 31 janvier 2019, nous réclamons le renouvellement de notre autorisation de fonctionnement,

Pourquoi ont-ils besoin de revoir le problème de la sécurité alors que la Haute Autorité de Santé nous a validé notre accréditation depuis 2017, que nous fonctionnons avec une équipe stable de 4 médecins gynéco-obstétriciens et des anesthésistes, et une liaison et présence pédiatrique depuis 20 ans avec Saint-Brieuc ?

Les projets de l’Etat sont de développer des hôpitaux communautaires avec un accès aux soins de proximité, M. E. Philippe notre 1er ministre annonce que la promotion de la santé et la prévention constituent le 1er axe de la Stratégie Nationale de santé 2018/2022 du Gouvernement et notre ministre de la santé Mme A. Buzyn parle d’ « inégalités inacceptables »… alors OUI Guingamp est un hôpital de proximité OUI accoucher à Guingamp est un droit de pleine santé.

Le territoire de Guingamp est en zone rouge sur la carte de l’Agence Régionale de Santé, alerte au désert médical, comment concevoir alors une fermeture d’un service de soins primordial qui risque bien évidemment de fragiliser tout l’hôpital, toute l’offre de soins ? Défendons notre service public de santé ! Et comment cela se passera-t-il dans les hôpitaux de niveau 3 comme Saint-Brieuc pour accueillir les patientes, les urgences… ? Nous sommes réellement inquiets de cet avenir dont nous ne voulons pas.

La maternité de Guingamp c’est plus de 500 bébés chaque année,le service est tout neuf nouvellement aménagé il y a moins de 15 jours,comment tolérer ce gaspillage d’argent public ? Depuis quelques jours, le service est plein, l ‘équipe continue à privilégier l’accueil des futurs parents et de leur famille tout en assurant les soins de qualité,

Nous sommes réunis aujourd’hui pour vous transmettre nos convictions ,nous organisons chaque jeudi à 18h des réunions ouvertes à tous pour prévoir les actions de mobilisation, c’était à Graces, à Ploumagoar, jeudi prochain c’est à Pabu et nous remercions les différentes municipalités pour leur investissement. Un calendrier d’actions lors de manifestations se remplit : la course de l’ours, la goulapadenn, la St-Loup, les Vieilles Charrues, à Paimpol, le Tour de France, en projet la préparation d’un mur de photos de bébés nés à Guingamp, un clip vidéo…

Nous avons besoin de témoignages d’hommes ou de femmes, parents, futurs parents,usagers se sentant lésés par la décision de l’ARS et souhaitant témoigner de la qualité des soins dispensés, vous trouverez tout à l’heure une table avec 2 personnes qui s’en occupent au jardin public,

Nous continuerons la mobilisation jusqu’à la signature officielle de l’annulation de la fermeture de notre service.

« Quand on se bat, on peut perdre ou gagner quand on baisse les bras, on a la certitude de perdre ! » Un GRAND MERCI à vous tous d’être venus nous soutenir car TOUS ensemble nous pouvons GAGNER !

Merci à tous et toutes !

Publiée par Bretagne-Info.org sur Samedi 30 juin 2018

Evit an trede gwezh dindan nebeud amzer ez eo milliadou a dud o doa dibunet d’ar sadorn 30 a viz Even e Gwengamp evit nac’hañ e vije serret servij gwiliouderezh an ospital.

Un nebeud euriou a-raok na grogfe ar vanif un tad hag ur vamm deus Gouanac’h o doa graet war an daoulamm ar 15 km zo etre o c ‘humun hag ospital Gwengamp…Ha ganet o merc’h war ar rond-saoz e-tal an ospital….Un istor gwir ha frommus gant un dibenn eurus. Met petra a vije c’hoarvezet m’o dije ranket ober an hent betek Sant-Brieg e-pad an noz er goañv evel ma c’hello degouezhout ma teu da wir raktres Aotrounien Ajañs Rannvro ar Yec’hed ?

Ar vanif se zo bet kaset a-benn gant labourerezed ar servij o unan. Liesseurt ha poblek tre eo bet aergelc’h an engroez deuet da daliñ ouzh dibab Ajañs Rannvro ar Yec’hed. Kalz labourerien deus an ospital, mammou , tadou ha bugale bet ganet e Gwengamp, peizanted gant o zraktourien, dilennidi, sindikalourien , stourmerien ha stourmezed a bep orin a oa deuet niverusoc’h evit ar wezh dremenet.

Kalz kevredigezhiou o doa galvet da gemer perzh. An holl a oa ali gant merc’hed ar gwiliouderezh evit lâret ne c’hello ket tud bro Gwengamp en em gontantiñ eus an astal a 6 miz bet embannet gant ar prezidant Macron pa oa deuet da Vreizh ur sizhun zo.

Fellout a ra d’an holl e vije lakaet un termen d’ar raktres se a laka en arvar ur vro he dez poan dija war gement tachenn zo.

Aozerezed ar vanif o doa degemeret ur mor a dud el liorzh publik e kreiz-kêr evit ur Fest-Deiz, embannet o doa ne vije tamm troc’h ebet er stourmadeg evit difenn ospital Gwengamp e-pad an hañv, meur a emgav zo bet roet.

Ur plas ledan tre zo bet roet d’ar brezhoneg  er prezegennou, war ar skritellou, ar pegsuniou…Setu ma embannomp  en he fezh an destenn bet lennet a-raok mont da zibuniñ e kêr .

Trugarez deoc’h holl da vezañ deuet ken niverus da vanifestiñ en hon c’hichen.

Trugarez deoc’h da vezañ amañ ha da vezañ komprenet ar red da lakaat ar galloudoù publik da gompren dre un emsavadeg veur skoaz ouzh skipailh an ti-gwilioudiñ, c’hwi ar pratikoù, kevredigezhioù, sindikadoù, dilennidi hag all… abaoe ur sizhun e klever “gortozenn” nannofisiel pa fell deomp ur freuz evit an diviz serriñ ken direizh ha diabeget a-benn an 31 a viz Genver 2019. Azgoulenn a reomp-ni e vefe roet en-dro deomp hon aotre da vont en-dro.

Blam da bara ‘neunt ezhomm gwiriekaat ar surentez c’hoazh pa vez kadarnet hon kred gant an HAS (Haute autorité de santé) abaoe 2017, pa labouromp gant ur skipailh difiñv ha solud a bevar medisin gineco-obstetrik mui ahunourien koulz hag ul liamm hag ur bezañs medisinerezh-ar-vugale abaoe ouzhpenn 20 vloaz gant Sant Brieg.

Raktresoù ar stad a zo diorenn an ospitalioù kumuniezhel lec’hel hervezi. An Aotoù Philippe, kentañ ministr anezhañ, a embann hag ar yec’hed mui an diarbenn a zo pennahel strategiezh vroadel ar yec’hed evit ar c’houlzad 2018/2022 evit ar gouarnamant, hag an Itron Buzet, ministrez ar yec’hed anezhi, a gaoz deus “digevatalded diasantus”. Evit-se e lâromp-ni YA, un ospital lec’hel an hini eo ez eo ospital Gwengamp ha YA, gwilioudiñ ‘ba Gwengamp a zo ur gwir evit yec’hed an holl vammoù.

E ruz emañ tiriadenn Gwengamp war gartenn an ARS. E ruz emañ e-keñver an dezerzhoù medisinerezh. Penaos e c’haller kompren neuze e vije serret ur servij yec’hed ken a-bouez a lakfe tout an ospital en arvar a-dra-sur, tout ar yec’hed e Bro Gwengamp koulz lâret ! Difennomp groñs hon servij yec’hed publik neuze. Ha penaos e vo digemeret ar mammoù e Sant Brieg ma serr hini Gwengamp ? Nec’het-bras omp evit-se ivez. ‘Meump ket c’hoant deus an dazont se.

Ouzhpenn 500 poupig vez ‘ba Gwengamp bep bloaz. Nevez flamm flimin eo hon servij, kinklet 15 deiz’zo. Koll arc’hant publik an hini eo. Abaoe un nebeud deizioù vez leun kouch ar servij, plas ebet ken, met kenderc’hel a ra ar skipailh da lakaat ar pouez war an degemer evit an danvez tadoù ha mammoù hag o familhoù en ur asuriñ ul labour a galite bepred.

Amañ emaomp hirie evit kas hon soñjoù deoc’h. Bep yaou noz da 6 eur e aozomp emvodoù digor d’an holl a-benn prientiñ hon stourm. Ba Gras e oa bet da gentañ, ba Plouvagor da c’houde. ‘Benn diriaou da dont e vo ‘ba Pabu ha trugarekaat a reomp an tiez-kêr evit o engouestl. E-kerzh gouelioù an hañv e vimp war ar stern , la course de l’ours, ar galoupadenn, ar Sant Loup, an Erer Kozh, ‘ba Pempoull, an Dro Bro-C’hall hag all. En soñj emaomp ivez krouiñ ur voger poltredoù poupigoù bet ganet ‘ba Gwengamp, ur c’hlip video ha bern traoù all.

Ezhomm ‘meump ivez testenioù paotred pe verc’hed, kerent, danvez kerent, pratikoù hag en em sant trubardet gant diviz falakr an ARS hag o defe c’hoant da lâr penaos int bet degemeret, kalite ar servij… Kavout a refed un daol  gant daou den e karg b’al liorzh publik.

Betek an trec’h e kendalc’himp hon stourm, betek ma vo nullet ez-ofisiel an diviz serriñ an ti gwilioudiñ.

Pa stourmomp e c’hallomp koll pe gounit. Pa ne stourmomp ket ‘vemp sur da goll!

Trugarez vras deoc’h holl da vezañ deuet kar tout asambles e c’hallomp bezañ trec’h! “

Communiqué de presse
La Gauche Indépendantiste prend  note de l’annonce présidentielle de suspension de fermeture de la maternité de Guingamp.
Cette première reculade est due à la mobilisation, il ne faut pas baisser la garde. Il faut enterrer le projet de fermeture pour de bon par une manifestation massive le 30/06 à Guingamp.
Quand le peuple breton se mobilise le gouvernement français recule comme le montre notre histoire riche en luttes, inscrivons la maternité dans la liste de ces luttes que tels des matchs nous savons si bien remporter à domicile !
Pour la Gauche Indépendantiste (Breizhistance)
Gael Roblin

Ce sont les personnels de la maternité qui ont pris l’initiative de lancer une troisième manifestation en quelques semaines à Guingamp pour s’opposer à la fermeture de ce service en février 2019. La dernière a atteint le chiffre de 2000 personnes : chacun est conscient qu’il faut faire mieux ce coup-ci. Pour le personnel mobilisé, il s’agit de montrer que “la mobilisation contre la fermeture de la maternité de Guingamp ne faiblit pas“, et d’ajouter  : “ne laissons pas croire que le temps suffira à nous faire accepter cette décision INJUSTE !!”.

Les élus présents en nombre lors de la dernière mobilisation — à l’exception notable de Yannick Kerlogot député régionaliste LREM qui défend avec zèle la casse de l’hôpital public — ne semblent rien proposer à part des recours juridiques ou des envois de messages subliminaux au pouvoir central par l’entremise de Noel Legraet. L’ex-maire de Guingamp, membre du PS, patron de l’agro-alimentaire et surtout patron de la Fédération Française de Foot a laissé entendre qu’il porterait le message du mécontentement local en haut lieu. Les personnels ont raison de ne pas se bercer d’illusion sur les recours juridiques et les postures de notables, seule la lutte paie !

Le comité de défense de la santé initié par la CGT locale a porté les premières mobilisation et depuis la majorité sociale s’est rallié à son objectif. Mais pour réussir à construire le rapport de force multiforme il faudra bien élargir le cadre de mobilisation en devenant un outil que peuvent s’approprier tout un chacun.

Et surtout si le temps est encore à massifier la mobilisation il faudra bien parler des modes d’actions. Qui peut croire que seuls des défilés suffiront ?

Si chacun se plait a évoquer la lutte qui il y a 10 ans a permis aux Carhaisiens de maintenir la maternité dans cette ville, peu osent rappeler que cette lutte a souvent bousculé la légalité et rompu avec les tranquilles promenades et peu osent rappeler que ce fut l’exact contraire à Paimpol, commune voisine mobilisée il y a quelques années pour les mêmes causes en restant dans un cadre légal, soumis et défensif et qui a perdu son service de maternité.

Les militants de la Gauche Indépendantiste ont comme les autres pris des initiatives visibles de soutien à la lutte de la maternité de Guingamp en faisant entendre que c’est bien une lutte anticapitaliste pour vivre et décider en Bretagne qui se contruit là. La diffusion massive d’affiches et d’autocollants bilingues conçus par nos soins a connu un véritable succès.

Aprés la manif Diwan à Rennes un passage par l’ARS

L’occupation symbolique de l’Agence Régionale de Santé à Rennes par les parents d’élèves Diwan du pays de Guingamp le 26 mai dernier à l’issue d’une manif du réseau des écoles immersives a été une traduction concrète du potentiel de convergences de luttes locales.

Rendez-vous le 30 juin à 11H place de la mairie.

Des militants de la Gauche Indépendantiste du pays de Guingamp.

À quelques heures du premier rassemblement du collectif de jeunes indépendantistes DISPAC’H à Brest pour protester contre le film Bécassine, voici quelques éléments pour débattre suite à la saine polémique entamée grâce aux jeunes militantEs indépendantistes et anticapitalistes de ce collectif qui a su utiliser les réseaux sociaux mais est lui privé d’antenne sur les médias. Et ce, contrairement au réalisateur de ce film-navet dégradant subventionné avec de l’argent public et promu par France Inter, la radio bobo chic de gauche, et dont les syndicats des locales de radio France en Bretagne (Breizh Izel et Armorique) ne semblent n’avoir rien à redire…

Bretagne Info.

Quelques éléments de communication pour parer une polémique, le tutoriel Podalydès.

La mobilisation enclenchée par Dispac’h pour boycotter le film de « Bécassine ! » a eu le mérite de relancer un débat polémique aussi vieux que le personnage.
C’est une véritable déferlante dans les médias français. Ils se posent d’ailleurs bien plus de questions sur le personnage que les médias bretons, dont le propos s’est presque entièrement limité à des déclarations d’hostilité face à notre action.

Nous reviendrons plus tard sur les effets de cette polémique, quelques éléments inattendus sont tout de même intéressants à rendre compte de suite.

Le premier vient directement de l’équipe du film, qui semble ne pas savoir comment se dépatouiller d’une polémique qui a enflé toute la semaine, jusqu’à la veille des avant premières. L’idée mise en avant est très simple : Bécassine n’est pas bretonne, elle est « universelle » comme le dit Podalydès, elle a un costume Picard et dans l’histoire elle ne va même pas à Paris. On se demande donc pourquoi ces Breton·ne·s peuvent bien être remonté·e·s contre le film, rien à voir, laissez faire, laissez passer.
Pourtant, le dossier de presse du film commence bien par « Bécassine naît dans une modeste ferme bretonne », pourtant toutes les avant premières se font en Bretagne, pourtant tous les médias précisent bien qu’elle est « la bretonne la plus célèbre du monde » et tout le monde sait bien que Bécassine – malgré son costume Picard – représente une bonne Bretonne comme il en a existé des milliers dans l’histoire. Signe d’une époque orwellienne ou d’une polémique bien difficile à éteindre ? Peut être entendra-t’on dire un jour que Banania n’est pas un africain, que Tintin au Congo n’est pas une BD raciste, voire que l’univers culturel de la bourgeoisie parisienne n’a jamais été porteur d’idées sexistes, racistes, condescendantes pour ce qu’ils appellent la « province » et méprisantes pour les classes populaires ? (cf vidéo en fin d’article)

La Bécassine dernière génération de Podalydès ne semble être que la digne héritière d’une longue tradition bien française et surtout bien parisienne.
Sur l’aspect universel de Bécassine par ailleurs, nous n’en doutons pas, toutes les femmes de ménage qui triment encore dans les beaux quartiers et les grands bureaux parisiens peuvent en témoigner.

Deuxième axe de communication plus récent : « Bécassine ! » est un film pour enfants, il n’y a pas de quoi faire des polémiques à caractère politique sur le sujet. Cela fait si longtemps que l’on inculque aux enfants les clichés sexistes, les différences genrées infranchissables et immuables, tout comme bien d’autres stéréotypes qui viennent du monde des adultes, pourquoi commencer à le remettre en cause maintenant ? D’ailleurs, il est amusant de voir que toutes les avant premières de ce film pour enfant sont programmées à 20h et généralement en semaine. Autant pour nous, cela crève les yeux, le créneau horaire a été spécialement sélectionné pour des enfants.

Ultime argument mis en avant, principalement par des médias il faut le dire : Bécassine serait loin du cliché de la Bretonne arriérée. Elle est une femme moderne, la première héroïne de BD, un personnage « presque féministe » dit même RTL. Presque car il est tout de même bien trop gros d’affirmer une telle idiotie. Là encore, à quand le Banania comme symbole antiraciste, à quand une célébration de Tintin au Congo comme antithèse de l’esprit colonial ? Grace à notre mobilisation et à l’aide de Thierry Compain, vous allez bientôt pouvoir regarder le film « Nous n’étions pas des Bécassines » en direct et en replay sur France 3, ainsi que dans les projections que nous organisons Bretagne. Nous invitons les journalistes qui professent ce genre d’idées à regarder le témoignage de ces femmes, ils se feront une idée de l’image féministe qu’avait le personnage pour les principales intéressées. « Ça a été très dur… Déguisée en Bécassine, moi j’ai jamais accepté ça » comme dit l’une d’entre elles.

Mais après tout, il faut dire que dans une époque orwellienne par excellence où les classes dominantes assument tout ce qui est inassumable, où la bêtise et l’ignorance ont force de culture, où l’on célèbre Mai 68 tout en réprimant la colère populaire qui monte, plus rien ne nous étonne…

Le collectif de jeunes indépendantistes DISPAC’H diffuse le communiqué suivant.

Pour les suivre sur FB et sur twitter.

Le 20 juin 2018 sortira sur les écrans Bécassine !, une pseudo comédie française potache et soi-disant populaire, qui dès ses premières images en dit long sur l’insulte en terme d’identité et de mémoire qu’il adresse aux femmes et au peuple breton.

Reprendre un symbole comme Bécassine n’est pas un choix anodin ou innocent

Ce personnage qui date de 1905 a été inventé dans les journaux de la bourgeoisie parisienne qui aime se moquer des individus qu’elle exploite et opprime à longueur de journée. Nous sommes alors à la grande époque de la colonisation, de la francisation forcée – Bécassine originelle n’a pas de bouche car elle ne parle que breton. C’est aussi l’époque des zoos humains dans Paris, des théories de hiérarchie des races, de l’oppression des femmes légale et institutionnalisée, de la stigmatisation de la Bretagne comme pays arriéré vivant en marge de la civilisation.

Déni de notre histoire migratoire

Au XIXe et au XXe siècles c’est par milliers que des Bretonnes et des Bretons quittent leur pays et leurs campagnes pour partir à la ville, en France, aux États Unis ou ailleurs. Paris reste de toutes ces destinations la plus symbolique car la plus traumatique. Pour fuir une misère rurale, nos ancêtres partaient alimenter une misère urbaine tout aussi détestable. Finir au bordel, à l’usine, sur les chantiers ou au service de la bourgeoisie, voila quel était le destin de milliers de Bécassine de l’époque. Une fois sur place elles pouvaient continuer à vivre pleinement la stigmatisation linguistique, le racisme anti Breton-ne-s, les oppressions sexistes, en plus de toutes les difficultés habituelles du prolétariat urbain.
L’immigration bretonne n’avait rien de la naïveté joyeuse qu’expose le film Bécassine. En plus du mensonge historique, ce film est une insulte à la mémoire de notre peuple, une insulte à toutes les femmes de Bretagne et à toutes les femmes qui connaissent ou ont connu l’immigration.

Pas d’insulte plus grande pour les Bretonnes

Opprimées parce que femmes, stigmatisées parce que Bretonnes, exploitées parce que prolétaires, voilà la seule réalité qui s’applique à Bécassine. Si vous voulez montrer Bécassine à l’écran laissez la parler, montrez ses souffrances et ses révoltes. Si vous voulez montrer ses idioties, maladresses et naïveté, nous allons vous montrer que les petits enfants de Bécassine n’ont plus peur d’exprimer des révoltes restées trop longtemps muettes.
Par ailleurs, sortir de ce film au début de l’été en saison touristique ne tient pas du hasard. Faire du fric en vendant une image dégradante de la Bretagne aux flux massifs de touristes qui affluent sur nos côtes, voila un projet que nous ne pourrons laisser passer sans réagir.

Nous appelons l’ensemble des Bretonnes et des Bretons ainsi que l’ensemble des cinémas de Bretagne à boycotter le film de Bécassine !

Pour les salles récalcitrantes qui voudraient tout de même le diffuser, nous annonçons une campagne de boycott actif qui ne prendra fin qu’avec la déprogrammation de Bécassine !. Ce film insultant ne pourra passer en Bretagne sans en payer le prix et nous ferons en sorte qu’il soit le plus élevé possible.

Nous sommes de celles qui s’organisent, nous ne repasserons plus jamais vos chemises !

 

Communiqué de presse

Les adhérents de la Gauche Indépendantiste Bretonne du Trégor, du Goelo et de Haute-Cornouaille tiennent à exprimer leur solidarité avec le personnel de la maternité de Guingamp dont la fermeture a été annoncée.

Nous sommes disponibles pour construire un vaste mouvement d’opposition à cette décision qui s’inscrit dans le droit fil de la politique du gouvernement de Paris qui appauvrit nos territoires déjà durement marqués par la crise sociale en dégradant encore nos conditions de vie en touchant au service de santé, ceci dans le droit fil de ses attaques contre l’éducation en milieu rural, la fermeture de services publics, la remise en cause des contrats aidés qui fragilise les associations notamment celle qui assurent un service d’enseignement immersif en langue bretonne (Diwan).

Une fois de plus ce sont les femmes déjà très précarisées qui subissent les premières les effets de la vision capitaliste de la société que défend En Marche.

C’est aux bretons et bretonnes de décider du maintien des services de santé de proximité à Guingamp comme ailleurs. Seule la lutte radicale et multiforme comme le prouve l’expérience victorieuse de Karaez/Carhaix nous permettra de prendre cette décision en toute souveraineté.

Mobilisons-nous pour obliger l’ARS a revoir sa copie et faire reculer le gouvernement ultralibéral de Macron soutenu par le député Kerlogot qui veulent faire crever le Trégor !

Pour la Gauche Indépendantiste Bretonne : Maiwen Salomon.

Une bretonne vivant en Kanaky nous a fait parvenir ce témoignage sur la réalité de la répression coloniale lors de la venue de Macron il y a quelques jours dans ce pays. Elle milite au sein du Parti Travailliste Kanaky, une des composantes indépendantistes et elle a fait partie des gardés à vue. 30 ans après le massacre colonialiste à Ouvea la répression coloniale française continue…

Merci à elle et salut aux hommes et femmes de Kanaky en lutte contre la France.

Bretagne-Info.

A Nouméa, le 7 mai 2018

Un vent de censure a soufflé lors de la venue d’Emmanuel Macron, ce vendredi 4 mai 2018, dans le quartier de Pierre Lenquette, à Nouméa, capitale de la Kanaky (colonialement appelé Nouvelle-Calédonie).

Bien loin des quartiers aisés et européanisés du sud de la ville, ce quartier est le reflet de l’apartheid social et colonial où la dure réalité de la vie quotidienne des Kanaks est omniprésente : discrimination à l’emploi, difficulté à se loger, vie chère, emploi local non respecté. Les maires successifs de la droite coloniale ne se sont jamais souciés d’améliorer les infrastructures environnantes des logements sociaux du quartier de Pierre Lenquette, sauf en ce jour de la venue d’Emmanuel Macron pour lequel il vient découvrir la zone pilote de la police de sécurité au quotidien : quartier nettoyé, maison de quartier repeinte, tags effacés, débroussaillage, élagage.

Tous y est pour que la communication de Macron y soit resplendissante.

La colère de la population contre sa venue doit rester dans l’ombre. L’Histoire tachée de sang depuis la prise illégale de possession du pays par la France en 1853 ainsi que le désir d’indépendance à moins de six mois du référendum sont censurées : sacs fouillés, banderoles saisies, snipers aux derniers étages des bâtiments sociaux. La tension est palpable de la part des policiers, du service d’ordre et des RG présents.

Interpellations musclées

Des militants indépendantistes et nationalistes se sont vus dans l’obligation d’ouvrir leurs sacs et ont été saisis de leurs banderoles sur lesquelles où pouvaient y lire : « France, Paye ta dette coloniale ! » ou encore « Ici, c’est Kanaky », « Etat français assassin » ; « France = Voleur, restitution des 83% des terres volées ».

Lors du passage de Macron au commissariat pour le plan de promotion de la police de sécurité, une militante indépendantiste se fait violemment embarquer en sortant sa banderole qui reprends la phrase du président français lors de son discours à Alger : « La colonisation est un crime contre l’humanité ». Trois autres militants indépendantistes sont neutralisés et menottés et placés en garde à vue.

Gardes à vue

Trois d’entre eux sont libérés après 22 heures et la quatrième après 42 heures de garde à vue suite à ses propos envers le président de la République française : « État français assassin… Macron assassin… Kanaky Libre ». Étrangement, au moment de sa comparution devant le procureur après 23 heures de cellule, l’avocate commis d’office n’apparaît plus. La militante sort après 42 heures avec un rappel à la loi pour outrage à l’état français et au président de la République Emmanuel Macron avec aucune suite judiciaire à condition qu’elle ne commette pas une autre infraction dans un délai de 6 ans. La peine serait alors de 6 mois à 1 an de prison ferme.

Emmanuel Macron a donné le ton médiatiquement pendant son séjour dans sa lointaine colonie que le maintien de la France est le meilleur chemin pour le population en continuant d’occulter les revendications de liberté, d’indépendance, de souveraineté du Peuple Autochtone Kanak qui n’ont jamais cessés de résister depuis les débuts de la colonisation.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=24&v=J85KQBR3d4k