Tag

antifascime

Browsing

Suite à la publication du “Sondage pour la Bretagne” et des dernières mobilisations en faveur de l’unité de la Bretagne et du droit de décider, les éditions Stourmomp ont eu la riche idée de revenir sur le contenu intégral du sondage souvent uniquement présenté sous l’angle du rapport de Nantes au reste de la Bretagne, et de proposer des pistes de réflexion.

A l’heure ou les idées de référendum ou d’assemblée de Bretagne sont évoquées de façon récurrente dans la presse et dans le débat, à l’approche des élections municipales et régionales pour lesquelles même les plus fervents défenseurs d’un pouvoir politique breton peinent à nous dire comment ils et elles comptent faire pour progresser vers “+ de Bretagne“, voila de quoi souffler sur la Breizh.

Ce livre compile le travail d’enquête de DIBAB – Décidez la Bretagne, réalisé en partenariat avec Breizh Civic Lab et Radio Naoned. Il contribue par ses résultats et analyses à souligner l’existence d’un débat citoyen spécifiquement breton. Ce débat va au-delà de la question de l’unité territoriale de la Bretagne, car la quête de pouvoir décisionnel politique ne pourra se faire sans une réappropriation du concept d’autodétermination.

En plus des analyses sur le désir de Bretagne des sondé·e·s faites par Jeanne Toutous (doctorante en science politique à l’université de Rennes 1) et le commentaire de Carlo Pala (politiste de l’université de Sassari en Sardaigne), l’association DIBAB – Décidez la Bretagne nous propose ici un scénario pour plus de Bretagne, basé sur le droit de décider. Une contribution nécessaire au débat démocratique.

 

Le livre sera en vente lors du Festival du Livre de Carhaix, le samedi 26 et dimanche 27 octobre 2019.

 

Auteur(s) / Oberour(ien) DIBAB / Jeanne Toutous / Carlo Pala
Numéro / Niverenn ISBN 978-2-9566934-1-3
Nombre de pages / Niver a bajennoù 88
Format / Stumm 21*29,7 cm
Date de publication / Deiziad embann octobre 2019 / Here 2019
Prix / Priz 15,00 €
Éditeur / Embanner Stourmomp
Langue / Yezh Français / Galleg

 

Ce 28 septembre la Coordination Démocratique de Bretagne  avait convoqué dans les rues de Nantes une manifestation pour l’unité et l’évolution institutionnelle de la Bretagne en revendiquant le droit de décider. Ce dernier aspect de la mobilisation a été quasi escamoté par l’ensemble des comptes-rendus médiatiques.

En tant que militantEs indépendantistes ayant pris part au défilé et à la campagne en amont nous avons plusieurs observations à formuler.

Sur la participation et

le traitement médiatique de la manif

Tout d’abord la Coordination Démocratique de Bretagne n’avait pas mobilisé depuis le 8 décembre dernier à Rennes. Sur les mêmes bases c’était plus ou moins 1000 personnes qui avaient défilé ce jour-là. C’est la seule base de comparaison possible pour évaluer quantitativement la manifestation de Nantes.

La manifestation de Rennes le 8 décembre dernier.

De ce point de vue les comparaisons journalistiques évoquant une “baisse de la mobilisation” sont à relativiser. Surtout quand cette même presse avait déjà annoncé dès le vendredi 27 que la mobilisation allait être à la baisse au regard de la non participation de “Bretagne Réunie”. Pas un journaliste n’a relevé que cette association n’a pas occupé la rue Nantaise depuis septembre 2016… Et pour cause, cette année-là des fascistes de la pire espèce avaient pu défiler impunément en décrédibilisant notre combat à cause de la complicité des dirigeants de Bretagne Réunie. Un de ces dirigeants, Paul Loret, a annulé la manifestation de 2017 en obéissant à la préfecture de Région des Pays de la Loire, arraché les affiches de la mobilisation de 2018 lors de la grande tablée Nantaise et organisé la démobilisation en 2019… A chacun son bilan. Les déserteurs et les saboteurs complaisant avec l’extrême-droite de la direction de Bretagne Réunie — qui n’a aucune perspective — en sont même réduit à ne pas diffuser les infos du comité Nantais de Bretagne Réunie. Ce comité local a pourtant mobilisé, en organisant une réunion publique avant la manif et en participant à la manif de samedi dernier, tout comme le comité Nazairien.

On pourrait consacrer un chapitre entier à la nullité crasse de la couverture médiatique de la mobilisation. Même le Télégramme ne s’est pas embêté à dépêcher un journaliste : le journal a repris l’article d’une agence de presse et a publié une photo de 2018 prise à Rennes pour illustrer son propos.

Mais c’est Ouest-France qui s’est surpassé dans le parti pris et les clichés, notamment grâce à la plume de Christophe Jaunet. Un chroniqueur zélé des campagnes électorales de la République en Marche, qui s’acharne tel un plumitif d’extrême-droite a décerner des certificats de bretonnité aux manifestants. Son tweet précédent la manif — qui sentait bon l’apéro et les brèves de comptoir dans la rédaction de OF Nantes — en dit long sur les clichés coloniaux qui peuplent son imaginaire et ceux de ses collègues. On devine le pleurnichard à carte de presse qui geint sur les réseaux sociaux lorsqu’il est accueilli froidement dans les mobilisations suite à ses “papiers”…

Les médias en langue bretonne tel “Radio Naoned” et l’automedia “Dispak” ont eux chroniqué sous un tout autre angle, au sein de la manif, du début à la fin. D’autres médias comme Hitwest et L’Éclaireur de Châteaubriant ont pris la peine de rester jusqu’au bout de la manifestation et ont rendu compte des faits de manière plus objective et moins militante que leurs collègues de Ouest France.

Réunir entre 1500 et 2000 personnes dans ces conditions n’est donc pas si mal, et la mobilisation sur le “droit de décider” est donc un peu en progrès par rapport à la manifestation de Rennes.

Sur la composition de la manif

La principale caractéristique de la manifestation a été la présence d’une foule importante de jeunes (voir très jeunes) qui ont pris la tête du cortège. Un nombre très important de femmes, impliquées dans les luttes féministes, étaient bien visibles et ce sont deux porte-paroles féminines qui ont lu le communiqué final de la mobilisation. Les drapeaux féministes et les tracts pour se mobiliser contre les violences faites aux femmes ont trouvé toute leur place. Les drapeaux de la communauté LGBT étaient eux aussi de la partie. Evidemment, cela fait grincer les dents des nostalgiques coincés dans les couloirs du temps, qui arborent des oriflammes d’Anne de Bretagne, et dont une certaine presse raffole…

Beaucoup de militants de Bretagne Réunie, de l’UDB, quelques centristes du PB et du PFE, beaucoup de parents et lycéens de Diwan et public bilingue, quelques éluEs, dont Lena Louarn (Vice-Présidente de la Région Bretagne), Paul Molac (député régionaliste également élu au CR), Eric Bainvel (militant de la Gauche Indépendantiste et élu “Saint-Herblain à Gauche Toute”), Glenn Jegou (majorité municipale Rennaise), …

Drapeau breton “Melen ha Gwer” (=jaune et vert) aux couleurs du FC Nantes.

Beaucoup de supporters du FCN encore dans l’euphorie de leur victoire contre Rennes dans le “Derby Breton”, quelques gilets jaunes et des syndicalistes des chantiers de Saint-Nazaire venaient compléter cette petite foule familiale, sympathique et déterminée. Seule la Gauche Indépendantiste dans toutes ses sensibilités s’était donné les moyens de vraiment mobiliser. Un petit cortège bien visible des maoistes des “Jeunes Révolutionnaires” était également de la partie.

Au final, si des critiques sont légitimes (notamment sur la pertinence de certains slogans ou de l’accoutrement simili “Black Bloc version carnavalesque), tout le monde s’accorde à dire que la manif s’est déroulée dans le calme, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps à Nantes, tant cette ville subit les violences policières ces derniers mois. Nous proposons à ceux et celles qui ont pu s’offusquer de quelques slogans de défiance vis-à-vis de la police et de son action à Nantes d’aller discuter avec les amis et proches de Steve Maia Caniço, mort après une charge policière à Nantes, noyé dans la Loire le soir de la Fête de la musique… ou bien avec les amis et la famille d’Aboubakar Fofana, tué il y a maintenant plus d’un an dans le quartier du Breil à Nantes par un tir policier.

Panneau “Castaner el Liger / Justis evit Aboubakar” en breton pour demander justice pour Steve et Aboubakar.

Sur le contenu revendicatif

On reste sidéré par le fait qu’aucun média ou presque n’ai relevé que la revendication centrale est la tenue d’un référendum sur l’ensemble de la Bretagne historique, pour discuter à la fois de la taille et des compétences de la Bretagne, et ce avec ou sans l’autorisation de Paris ! Ce scénario possible est validé comme crédible par plus de 60 % des sondés dans le dernier sondage TMO pour Dibab et BCL. La banderole de tête “Décider, Voter, S’autogouverner : un référendum pour la Bretagne !“, les slogans ” De Nantes à Quimper, de Brest à Fougères, nous voulons voter et nous allons le faire ! étaient pourtant clairs.

Aucun journaliste n’a pris le temps de rester jusqu’à la prise de parole finale. Elle annonce pourtant des événements importants, notamment la structuration de la Coordination Démocratique de Bretagne comme la maison commune pour construire les mobilisations transpartisanes en faveur de l’unité et l’évolution institutionnelle de toute la Bretagne. La mise en place d’un calendrier de mobilisation pour influer dans le débat des municipales était également annoncé.

Dans cette prise de parole qui revenait longuement sur le sondage commandé par Dibab et Breizh Civic Lab (qui a été  débattu et expliqué à Nantes, Rennes, Morlaix les jours précédents la manif), était rappelé que la mobilisation à venir était importante car “il nous faut alimenter ce débat en maintenant la mobilisation sous toutes ses formes, afin que ces enjeux ne soient pas évacués par les chantres d’une France qui ne peut se concevoir que dans une homogénéité aussi lisse qu’artificielle“.

https://www.facebook.com/Coordination.Democratique.BZH/videos/486557878855463/

Il était aussi posé une question, que ceux et celles qui veulent réduire le combat pour l’unité bretonne à une quête identitaire et non l’élargir à un combat civique et démocratique, devraient méditer : “Finalement, à quoi nous servirait une cinquième assemblée départementale, et un conseil régional ayant un budget plus faible que celui des métropoles rennaise et nantaise cumulées ?“.

Prise de parole bilingue à la fin de la manifestation

Répondre à cette dernière question pour dépasser le cadre des mots d’ordre surannés d’un autre siècle permettra sans doute que tous ceux et celles qui n’étaient pas à Nantes le 28 septembre 2019 trouvent leur places dans les prochaines mobilisation pour “décider, voter et s’autogouverner en Bretagne.”

Merci à tous ceux et celles qui ont permis cette mobilisation.

L’intégralité de la prise de parole est à lire ici en PDF.

Des militants de la Gauche Indépendantiste.

Communiqué de la Gauche Indépendantiste après la manifestation de Nantes du 24/09/2016 pour la réunification.

La Gauche Indépendantiste constate la faible mobilisation dans les rues de Nantes en faveur de l’unité de la Bretagne samedi 24 septembre. Les initiateurs de cette manifestation sans perspective (Bretagne Réunie) n’ont pas su donner envie au dizaines de milliers de personnes mobilisées à deux reprises en 2014 de revenir battre le pavé Nantais. C’est la principale information de la journée.

 

La présence d’un groupe de néo-fascistes composés de militants identitaires, de l’Action Française, du groupe Adsav a semé le trouble en scandant des slogans xénophobes. Leurs présence n’a été possible que par la complicité et la complaisance d’une partie de Bretagne Réunie, dont son président Jean-François Le Bihan proche du très droitier Marc Le Fur. La direction de Bretagne Réunie sous couvert d’apolitisme a fait fuir des mobilisations pro réunification de larges secteurs progressistes et démocrates. En réalité c’est cette direction partiellement vendue à la frange la plus extrême de la droite locale, tout en prétendant être non partisane, qui a permis encore une fois à des politiciens professionnels de venir vendre leur soupe électoraliste sans perspective pour faire progresser l’idée du droit à décider en Bretagne et qui a laissé rentrer, en connaissance de cause, des néo-fascistes dans une manifestation pour la démocratie.

De nombreux manifestants et sympathisants de la cause de l’unité territoriale de la Bretagne sont écœurés de ce qui s’est passé samedi.

Nous souhaitons que cet épisode honteux permette d’entamer un débat de fond pour remobiliser de larges secteurs du peuple breton en faveur de la réunification et du droit à l’autodétermination, et marginalise définitivement les responsables de l’impasse politique dans laquelle nous nous trouvons, qui resteront marqués à tout jamais de leur complaisance ignoble envers des racistes et des fascistes.

La Gauche Indépendantiste.

Bretagne en Luttes/ Breizh O Stourm invite le plus grand nombre à prendre part à la manifestation initiée par le collectif antifasciste de Kemper pour s’opposer le samedi 23 janvier à un rassemblement anti-migrants initié par le groupe néo-fasciste Adsav.

En tant qu’indépendantistes , féministes et anticapitalistes bretons nous souhaitons que l’initiative pour une Bretagne ouverte et solidaire initie un cycle de mobilisations larges et populaires pour mettre un terme à l’impunité totale dont semble bénéficié ce groupe et les autres groupes fascistes qui en Bretagne multiplie les rassemblements et la diffusion de messages de haine. Impunité à mettre en parallèle avec la répression qui s’abat sur les opposants à l’aéroport de Notre Dame des Landes, les menaces de poursuites contre les organisateurs de la manifestation antifasciste de Pontivy en décembre, les assignations à résidence de militants anarchistes Rennais.

Ne laissons pas ces individus qui n’ont aucun projet pour la Bretagne récupérer les symboles de notre identité et soyons présents nombreux à Kemper samedi.

Nous sommes également disponibles pour une initiative du même type le 06 février à St Brieuc date choisie par d’autres groupes fascistes pour défiler contre les migrants et déverser leur propagande islamophobe.

Nous publions ci-dessous le texte  de militantes féministes rennaises appelant à manifester ce jour, samedi 8 mars à 14h30 place Ste Anne à Rennes, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.

La Gauche Indépendantiste appelle l’ensembles de ses militants et sympathisants à s’y joindre

 

1964845_594196894000432_1690753884_n

8 mars : une journée de lutte radicalement féministe, anticapitaliste, antifasciste et internationaliste!

Le 8 mars nous “célèbrons” une fois de plus la journée internationale des droits des femmes.

Nous ne sommes pas aujourd’hui dans un contexte d’obtention de droits mais plutôt dans un contexte de résistance face aux volontés de certains de réduire les droits qui ont été acquis de longue lutte par nos aînées.

Ces droits ont été une belle avancé, qui certes n’avait toujours pas réglé les inégalités femmes/hommes mais ils sont à présent remis en question. Les femmes sont au premier rang de celles et ceux qui subissent les conséquences de la crise actuelle du capitalisme.

D’une part, parce qu’elles sont majoritaires parmi les rangs des plus précaires, touchées par, le chômage, les plans sociaux, touchées par les détériorations des conditions de travail, touchées par les coupes budgétaires dans les domaines de la santé, du social et de l’éducation.

D’autre part parce que cette crise du capitalisme favorise la montée des idées d’extrême droite. En ce sens, le débat sur le mariage pour tous a fait remonter un certain nombre de positions abjectes sur la sexualité des femmes limitée à la procréation et à l’hétérosexualité.

Contre le sexisme quotidien, contre toutes les inégalités qui touchent les femmes mais aussi les trans et les lesbiennes. Contre l’islamophobie, terreau fertile d’un renouveau chrétien d’extrême-droite où le corps des femmes devient garant d’une frontière nationale et d’une foi chrétienne qui cherche à se présenter comme l’alternative identitaire à la supposée montée de l’islam radical.

En ce sens l’abandon du droit à la PMA pour toutes les femmes , et clairement contre les lesbiennes, est un recul inacceptable et démontre encore une fois que les droits des femmes ne sont pas défendus par une classe politique phallocrate.

Sans oublier, localement, les positions dangereusement rétrogrades, et particulièrement nauséabondes, des deux députés UMP  bretons , Isabelle Le Callennec et Marc Le Fur qui entre autres positionnements réactionnaires, ont voulu, en imitant leurs acolytes de l’Etat espagnol restreindre le droit à l’avortement en proposant son déremboursement.

Pour toutes ces raisons, nous avons choisi de faire de ce 8 mars sera une journée de lutte radicalement féministe, anticapitaliste, antifasciste et internationaliste.

Nous sommes solidaires de toutes les femmes, des reléguées, des oubliées, des déportées, des invisibles. Solidaires des prisonnières, des combattantes qui subissent encore plus que les autres la répression aveugle du système. Solidaires de celles qui sont privées de droits, de leur famille, de leur liberté. Nous avons choisi de mêler nos cris à ceux de celles que l’on n’entend jamais !

                1908228_673391536032249_1254853864_n

LA REDACTION  DE BRETAGNE-INFO

Le Pen, le FN et l’extrême droite n’ont jamais été les bienvenus en Bretagne. Les appels à manifester  des syndicats et autres comités de lutte contre la venue de Le Pen samedi 26 octobre à St-Aubin-du-Cormier , place de la mairie à partir de 12h, se multiplient.

                               1

Le syndicat Solidaires se joint aux précédents appels que nous avons diffusé hier en publiant ces lignes. Ce jour, c’est l’union locale CGT du pays de Fougères qui a publié ce communiqué. Nous publions ci-dessous l’appel à manifester reçu ce jour du MCPL, mouvement des chômeurs et précaires en lutte, de Rennes.

Le Pen fille s’apprête à occuper samedi prochain St-Aubin-du-Cormier pour un meeting visant, une fois de plus, à conquérir un territoire qui échappe jusqu’à maintenant aux griffes brunes du F « haine ».

Nous, chômeur-ses et précaires de Rennes, appelons à nous opposer par tous les moyens à la montée du FN et plus largement aux idées réactionnaires, xénophobes, racistes, lgbt-phobes et sexistes qui se banalisent au sein d’une grosse partie de la clic politicienne bourgeoise (du PS au FN).

Tous précaires, tous solidaires !

Sur le sujet de la précarité et de l’emploi (comme sur les autres sujets d’ailleurs) le FN continue de créer la division entre « bon français-ses blanches » et « étranger-ers » (de couleur de préférence !) qui voleraient travail et aides sociales. De cette manière, selon un stratagème vieux comme le monde, il souhaite détourner les colères vers de faux ennemis. Le sentiment de révolte légitime d’une partie de ceux-celles qui subissent de plus en plus les régressions sociales imposées par les capitalistes est détourné contre des populations pauvres et, le plus souvent, vers les plus précaires des précaires (Roms, sans-papier,s habitant-es des quartier populaires…). Le FN n’oublie pas non plus de discréditer les chômeur-ses et précaires en général en les désignant comme des fainéants et des parasites (dans une démarche similaire à celle qu’il adopte avec les syndicats, contre les grèves ouvrières et récemment avec les manifestations lycéennes).

Ceux-celles qui devraient être nos camarades dans les luttes sociales qui s’annoncent sont ainsi pointé-es du doigt comme les maux de nos problèmes.

Un loup déguisé en mouton.

Derrière sa nouvelle image « anti-système », le FN ne s’attaque donc pas aux vrais responsables de l’état du monde actuel. Contre le capitalisme financier et mondialisé il en appelle à un capitalisme national, lorsque nous sommes beaucoup plus proches d’un précaire sans papier que d’un patron ou d’un créancier, qu’il soit français ou breton.

Le pseudo « anti-libéralisme » du FN n’est ainsi qu’un vulgaire piège à voix pour les élections prochaines. En réalité, son programme reste antisocial : baisse du coût du travail, attaque contre le droit syndical, discrimination par la « préférence nationale », cadeaux au patronat…

Plus que tout autre parti, le FN est près à tenir n’importe quel discours pour accéder au pouvoir.

Le FN est déjà là !

Mais nous ne nous faisons pas non plus d’illusions sur les intentions et les actes du PS ou de l’UMP.

Successivement au pouvoir, ils n’ont fait que renforcer les politiques xénophobes et racistes et banaliser des discours nauséabonds. Hier Hortefeux et Guéant, aujourd’hui Valls. Rien ne change, l’immigration continue d’être présentée comme un problème et cette perception amène aux pires horreurs (camps de rétention, rafles, expulsions, destructions de camps nomades…).  Qu’on ne s’étonne plus de cette « gauche de droite » qui, au lieu de prendre à rebours les discours de haine, se contente de suivre lamentablement la droitisation des esprits.

Ainsi, nous n’oublions pas que le lendemain de la mort de notre camarade Clément Méric (assassiné par le fascisme), les chiens du ministère de l’intérieur bouclaient le quartier de Barbès pour y semer la terreur policière et rafler des dizaines de sans papiers. Nous n’oublions pas que Valls à battu les records en terme d’expulsions, jusqu’à chercher les enfants devant les écoles ou dans les bus scolaires. Nous rappelons aussi la violence quotidienne et plus diffuse de l’Etat Français concernant les démarches administratives des camarades sans-papiers, qui sont de vrais parcours du combattant (préfecture, services sociaux : délais d’attente, liste des documents administratifs…), sans parler des problèmes vitaux du droit au logement. Nous n’oublions pas non plus les destructions et les expulsions des camps nomades (Roms principalement) qui sont pour l’heure les boucs émissaire faciles des fachos de tout poils. 

Le FN n’est pas encore au pouvoir mais ses idées sont bel et bien là, dans les discours et les actions d’une frange toujours plus large de la classe politique et des médias dominants.

 Résister c’est créer, créer c’est résister !

Nous devons faire face au fascisme à St-Aubin-du-Cormier comme partout ailleurs, mais la meilleure manière de répondre efficacement à la bête immonde est la création de résistances plus larges aux politiques antisociales actuelles (dont se nourrissent les groupes fascisants). Diaboliser simplement le FN est pour nous insuffisant, voire dangereux : cela risque de créer une confusion sur le « pourquoi » de nos combats (défense républicaine version PS ou lutte contre le capital?) qui ne peut qu’être bénéfique à un parti se désignant comme « anti-système ».

Face à l’extrême droite et à ses idées nous devons proposer dès maintenant des réponses aux colères populaires et  lutter contre les politiques d’austérité en s’attaquant aux vrais responsables : les tenants de l’économie (grand patronat, banques…) et leurs serviteurs dociles aux manettes du pouvoir (bourgeoisie de droite, de « droite de gauche », ou d’extrême droite).