Tag

antipatriarcat

Browsing

Le site Occitan Nos-Novelas Occitanas a traduit un texte d’une femme noire catalane faisant le point sur la complémentarité des luttes féministes, indépendantistes et anti-racistes. Le texte original est là sur un blog d’afrodescendantes de l’état espagnol. Bretagne Info.

Je suis une femme, fille d’immigrés, immigrée, catalane, de gauche, TRÈS à gauche, et noire… Surtout noire.

Le 1er octobre 2017 je suis allée voter, j’ai protégé une école-bureau de vote, et oui, J’AI VOTÉ. Plusieurs fois je me suis demandé si cela apporterait un changement et si tel est le cas, si ce changement bénéficierait aux groupes minoritaires et opprimés dont je fais partie. Sincèrement, j’ai dans la tête plusieurs réponses qui varient selon la perspective :

Étant de gauche, je considère que c’est un devoir de défendre le droit à l’autodétermination. Au-delà du “oui” ou du “non”, connaissant la situation politique en Espagne, je me risquerais même à parler d’un acte d’ANTIFASCISME, au vu des armes que le gouvernement espagnol utilise. D’un autre côté, en tant que personne noire, immigrante et fille d’immigrants, je ne vais pas affirmer qu’en Catalogne il n’y a pas de racisme. Bien au contraire, il existe. Je souffre du racisme depuis ma naissance et le même parti qui promeut l’indépendance (PdeCat) est un parti qui perpétue son existence, si bien que nous pouvons nous demander : que deviendront les personnes sans papiers ? Et celles des CIES ? L’article 7 de la Loi de Transition Juridique ne répond pas à ces questions.

Bien que ceci ne semble guère convainquant, il ne semble pas que la situation des personnes racisées va beaucoup changer quoi qu’il arrive ; si bien que je considère que nous ne pouvons pas nous abriter derrière un “tout va rester pareil, alors je ne vais rien faire”, car avec cette même équation, tout activisme serait éternellement vain. Nous ne pouvons pas vivre en idéalisant que ce que va être la République catalane sera infiniment meilleur que dans n’importe quel coin du monde, parce que le problème découle de quelque chose de bien plus grand : du SYSTÈME.

Concrètement, vivant dans une société où prime la suprématie blanche, il est parfaitement clair que les oppressions ne vont pas prendre fin du jour au lendemain lorsque la Catalogne sera une république. Mais je considère que toute personne dotée d’une conscience de classe, et connaissant les oppressions devrait tirer parti de cette situation. Le conformisme sur l’air de “ça ne va rien nous apporter” ne justifie rien et ne fait que consolider le discours de ne pas nous considérer comme des sujets politiques, nous mettant tous dans le même sac de personnes “sans conscience politique” sur la base du “rien ne changera”.

À l’intérieur de moi existe un conflit de savoir si réellement l’indépendance va nous apporter quelque chose ; mais étant utopiste, je veux croire que le fait de construire quelque chose de nouveau (“nouveau” entendu ici comme quelque chose de meilleur qui puisse garantir le progrès de la société catalane) aidera un tant soit peu à construire un endroit où la misogynie, le LGBTphobie et le racisme, même s’ils ne vont pas disparaître, commenceront à être visibilisés comme les oppressions qu’ils sont. Si je crois à la République catalane, c’est parce que pour moi, construire quelque chose de nouveau auquel nous pourrons tous apporter quelque chose ne peut être que très positif.

Avortement, les femmes décident !

Pour le droit à l’avortement dans toute l’Europe !

Aujourd’hui, le droit à l’avortement au sein de l’Europe relève de la compétence de chaque État. Interdit à Malte, sous hautes contraintes en Irlande, en Hongrie et en Pologne, le droit à l’avortement, même légalisé est, peut ou pourrait être remis en question par le maintien de la clause de conscience des médecins (Italie), l’absence de structures hospitalières adéquates (Grèce, Bavière), les restrictions de personnels et les suppressions des centres pratiquant l’avortement lors de restructurations hospitalières (France), et, dans tous les pays, par l’élection de gouvernements réactionnaires, conservateurs et rétrogrades.

Nous réaffirmons que :

• L’accès à l’avortement est un droit ;

• L’avortement est un choix personnel – mon corps m’appartient, je choisis ma vie ;

• Des moyens financiers doivent être donnés pour que les centres pratiquant l’avortement et les centres de planification soient accessibles à toutes sur les territoires ;

• Des campagnes tous publics sont nécessaires ;

• L’éducation à la vie sexuelle doit être prodiguée à toutes et à tous pour qu’elles et ils puissent avoir des choix libres et éclairés ;

• La formation aux techniques d’avortement et à l’accompagnement doit faire partie intégrante de la formation initiale des professionnel/les de santé ;

• La clause de conscience des professionnel-les de santé doit être supprimée ;

• Les délais légaux pour avorter doivent être harmonisés sur ceux des pays les plus progressistes en Europe et les États doivent dépénaliser totalement l’avortement.

Partout en Europe, partout et dans l’état français des mobilisations sont organisées le 28 septembre 2017 pour défendre le droit des femmes à disposer de leur corps et à avoir accès à des avortements sécurisés .

En voici trois en Bretagne :

– Douarnenezjeudi 28 septembre 2017 à 19h Rassemblement Place de la Mairie

– Rennes : Jeudi 28 septembre, 18h Rassemblement et manifestation, place de la République

– Saint-Brieuc : Jeudi 28 septembre place Allende 12H

Le site de la campagne internationale est là.