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Anton Burel

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C’est le sentiment qu’on peut avoir à quelques jours du second tour des municipales. Comme nous l’expliquions le premier tour avait été le théâtre de certaines performances, modestes certes, mais notables de partisans d’un pouvoir politique breton.

Nous nous étions longuement étendus sur les performances des indépendantistes de gauche identifiés et élus lors de premier tour, à Cintré, Plounevez-Moedeg, Guingamp… Nous aurions aussi pu parler de l’élection de Lionel Henry à la tête de la mairie de Montreuil-Le-Gast, partisan bien connu d’une Bretagne réunifiée et souveraine et ne cachant pas son engagement à gauche, de Jean-Yves Kallag à Lannion qui entame un troisième mandat d’opposition et sur lequel on peut compter pour défendre notamment la langue bretonne.

Au moment où nous écrivons ces lignes nous ne savons pas quel sera le score de « Saint-Herblain en Commun » mais cette liste de Gauche, Écolo, Bretonne de la sixième ville de Bretagne avait tout de même gagné 30 % des suffrages au premier tour !

L’Union Démocratique Bretonne (autonomiste de gauche) et son allié Christian Troadec (réélu à Carhaix) de « Pour La Bretagne » pourront compter eux aussi leurs élus et faire un bilan plutôt positif de cet exercice électoral.

Mais c’est le deuxième tour des bords de Loire à Nantes qui fait ressurgir la Bretagne comme objet civique et politique.

Comme l’indique Le Télégramme dans son article du 7 juin, l’accord entre EELV et le PS et ses autres alliés stipule : « Dans un volet intitulé « Promouvoir la langue et la culture bretonne » (points 287 à 290 de leur « contrat de mandat »), Johanna Rolland et sa troisième colistière Julie Laernoes proposent, entre autres, d’« adopter un vœu demandant l’organisation d’un référendum sur la réunification de la Bretagne » et de continuer en indiquant que l’accord prévoit aussi que la Ville se dote d’« une instance pour engager une concertation avec l’État sur les modalités d’organisation de ce dernier ». Florian Le Teuf (candidat EELV, figure du milieu des supporters du FCN et opposant au Yellow Park) pourrait être chargé des questions bretonnes (dont le référendum) à la mairie de Nantes une fois élu, alors qu’il figure en 4ème position, même si l’UDB (également présente sur la liste de Johanna Roland mais dés le 1er tour) avait aussi introduit l’idée d’un tel « débat citoyen » dans ses accords.

Beaucoup dans la presse et sur les réseaux sociaux s’interrogent sur cette soudaine conversion et sur les limites de cet accord.

 

Mais ne boudons pas notre plaisir de voir la Bretagne, l’unité territoriale de notre pays devenir un objet de débat citoyen, surtout après des décennies de débretonisation !

Quelques soient nos réserves et interrogations, saluons là le fait que ces rapports de forces électoraux aient fait entrer dans les négociations le terme « référendum » et introduit ainsi l’idée que le droit de décider de l’avenir institutionnel de la Bretagne appartient au peuple breton.

C’est aussi le fruit du travail des adhérent·e·s de Bretagne Réunie, qui avaient marqué les esprits en rassemblant 100.000 signatures afin d’obliger (en vain) le Conseil Départemental de Loire-Atlantique à débattre de l’unité de la Bretagne dans le cadre du droit d’option.

Les votations auto-organisées par Dibab entre 2014 et 2015, assez nombreuses en Loire-Atlantique avaient aussi marquées l’histoire politique bretonne contemporaine et fait progresser l’idée d’un référendum sur l’unité de la Bretagne et la dévolution de pouvoirs à une « assemblée de Bretagne ».

Le sondage de septembre 2019, commandité par “DIBAB — Decidez la Bretagne” et le Breizh Civic Lab, mettait bien en exergue ce désir largement partagé des breton·ne·s de Brest à Clisson de s’exprimer sur l’avenir de la Bretagne.

Quelle méthode référendaire ?

La première crainte qui nous semble importante de rappeler, c’est qu’il est très risqué de laisser le gouvernement central déterminer l’objet de la question soumise au référendum et son périmètre. Et si l’on peux être sur que le Conseil Départemental de Loire-Atlantique ne voudra pas ouvrir la boite de pandore, c’est bien sûr vers la Région administrative Bretagne que l’instance chargée par la ville de Nantes désignera pour mener le débat va devoir se tourner.

Le Conseil Régional de Bretagne avait d’ailleurs pré-budgétisé en février 2020 une somme pour organiser un référendum sur l’unité de la Bretagne, sans en dire plus.

Et puis, si la question posée ne porte que sur le retour de la Loire-Atlantique dans la Région Bretagne — sans évoquer des avancées institutionnelles pour l’ensemble de la Bretagne en termes de souveraineté — tout laisse à croire que ce débat ne sera pas motivant.

Le sondage évoqué plus haut le rappelait déjà : ce sont les habitant·e·s du pays nantais qui sont le plus favorables à la prise de compétences d’état par la « Région Bretagne » ou une « Assemblée de Bretagne », et ce à la hauteur de 68 % des sondé·e·s. Et c’est le même chiffre qui ressort dans ce département sur l’opportunité d’organiser un référendum sur les compétences de la « Région Bretagne » !

Limiter le débat à la question de l’unité territoriale c’est jouer pour perdre et contribuera à confiner les échanges autour de l’histoire, de l’identité, du marketing territorial. Alors que l’enjeu doit se focaliser autour de la question démocratique et sociale et environnementale. En effet, quel serait l’intérêt pour les électeurs et électrices, d’une Bretagne réunifiée qui ne serait qu’une seule addition de conseils départementaux, si cela n’a aucun impact positif sur leur conditions de vie quotidienne ?

Quelle sociologie pour l’organisation du débat ?

On peut se réjouir du début de débat mais aussi faire part de ses craintes avec courtoisie quand on voit comment le débat risque fort d’être cantonné au sein des élus métropolitains. Toujours dans le même article du Télégramme on pouvait lire : « Et le sénateur Ronan Dantec de souligner en parallèle la probable nomination à la métropole d’Aziliz Gouez, anthropologue et ex-plume du charismatique président irlandais : “L’idée est de faire du pôle métropolitain Loire Bretagne un outil de dialogue entre territoires. Aziliz va œuvrer pour que Nantes, Brest et Rennes travaillent différemment”. »

Ainsi donc l’organisation du débat préalable au référendum serait élaboré, initié par les élu·e·s des métropoles ? Si on voulait opposer la Bretagne des petites « communautés de communes », celle des modestes intercommunalités à celle des métropoles où se concentrent équipements culturels de prestiges, transports, universités, emplois du tertiaire, etc… on ne s’y prendrait pas autrement…

Il suffit de jeter un coup d’œil à la liste de Nathalie Appéré pour le second tour des municipales à Rennes pour voir que parmi les noms de la liste (EELV/PS/UDB/Radicaux de Gauche/PCF), 42 d’entre eux sur 61 exercent des professions qualifiées de CSP +. La liste de Johanna Rolland à Nantes reflète le même genre de proportion de cadres, de chefs d’entreprises, de dirigeants, de possédants, de riches…

Cela illustre parfaitement le déséquilibre Est-Ouest en Bretagne. On voit bien où sont les lieux de pouvoirs réels.

Soyons sérieux : est-ce ce genre de sociologie habituée à un certain entre-soi des plus confortables qui va renverser la table si le gouvernement ne veut pas d’un référendum dans les termes choisis par les bretons ? Est-ce ce type de sociologie — celles des catégories socio-professionnelles supérieures — qui va incarner et percevoir le profond désir de justice sociale des classes les plus défavorisées, celles exclues des métropoles, celles exclues de la représentation politique ?

Bien sur que non… Car ces classes n’ont pas besoin d’un rééquilibrage réel des lieux de décisions, elles veulent surtout continuer à être l’interlocuteur raisonnable du gouvernement central pour négocier à leur profit quelques transferts de compétences.

16 ans de cogestion de la Région Bretagne par le PS et ses alliés (y compris EELV, l’UDB et tous les régionalistes) n’ont pas permis de faire progresser l’idée du droit de décider.

Ce dont nous avons besoin c’est d’un processus constituant pour que tous les breton·ne·s (et pas seulement les grands élus des métropoles !) puissent donner leur avis.

Une partie de l’alternative se trouvera dans la rue… Mais aussi dans les échéances électorales régionales et départementales de mars prochain. Couvrir la Loire-Atlantique de candidatures unitaires ou non concurrentielles pour les départementales pour affirmer la nécessité du droit à décider, de l’exercice d’autodétermination par voie référendaire, en défendant la démocratie directe, le partage des richesses, des mesures radicales en matière environnementale, est facile à mettre en place…

En « Région Bretagne »… certains autour de l’UDB et de Christian Troadec nous reparlent de « Oui la Bretagne », la coalition autonomiste des régionales de 2015… Mais « Oui, décidons la Bretagne en Commun ! » offrirait plus de perspectives pour imposer la tenue d’un référendum d’autodétermination, avec ou sans l’accord de Paris, dans le cadre du mandat 2020-2026…

C’est un scénario bien plus sûr pour mettre à l’agenda électoral la question du pouvoir politique breton, que la simple addition de forces vouées à fusionner avec le PS en négociant des postes de vice-présidence… Voter, décider, s’autogouverner en quelque sorte…

Sinon, bien sûr, la tentation de faire des listes plus ou moins testimoniales trouvera un peu d’écho pour faire entendre un autre discours.

Il suffit de le vouloir et de construire un accord programmatique pour quadriller le territoire de candidatures unitaire (aux départementales et aux régionales), d’un « Frente Amplio » de gauche, écolo, populaire, antilibéral, breton… dont la tenue du référendum sur la taille et les compétences de la Bretagne sera un point incontournable et non négociable.

Ce message subliminal sera-t-il entendu ?

Bretagne Info.

Comme le révélait le communiqué de soutien à la militante indépendantiste de Dispac’h poursuivie pour des graffitis s’opposant au tout tourisme et à la spéculation immobilière en février dernier un certain nombre de militants indépendantistes de gauche avaient fait le choix de participer aux élections municipales.

Le second tour étant reporté en juin, tout comme la mise en place des conseils municipaux issus du premier tour, il est difficile d’en tirer un bilan complet. Voici pourtant quelques résultats. A méditer pendant le confinement.

Tous les camarades présents n’évoluaient pas dans le même cadre, certains dans des communes de moins de 1000 habitants, d’autres dans des communes moyennes (Guingamp) et d’autres encore dans la ceinture d’une métropole (Cintré et Saint-Herblain).

Les regroupements, tactiques et périmètres d’alliances sont spécifiques à chaque territoire, même s’ils ont eu lieu sur la “gauche du PS” et excluent toute alliance avec cette force. Le reconnaitre, en faire le constat, n’empêche pas les débats et des questionnements sur les limites de ces expériences. 

https://twitter.com/Cintreencommun/status/1218089820372852736?s=20%20

A Cintré (2278 habitants) : dans l’agglomération rennaise notre camarade Anton Burel, membre de la Gauche Indépendantiste, avait impulsé depuis plusieurs mois une dynamique locale. Les axes centraux étaient : consultation des habitants sur les projets les concernants, meilleur accès aux informations communales, développement des transports collectifs, défense de l’environnement, enrichissement de la vie culturelle locale. Les références à la Bretagne comme espace politique, à la langue bretonne et au gallo étaient aussi des éléments de campagne.

C’est finalement 28.27% des voix et 2 élus pour “Cintré en commun” dès le premier tour qui clôture cette campagne. Anton Burel et Christine Georges seront donc pour 6 ans au conseil municipal.

A Saint Herblain (46 268 habitants) : les militant-e-s indépendantistes de gauche présents sur la commune ont depuis longtemps prit part aux joutes électorales. En 2008 et 2014 beaucoup d’entre eux/elles avaient joué un rôle clé dans la constitution de l’alternative “Saint Herblain à Gauche Toute-Sant Ervlan a-Gleiz Penn da benn”. Cette coalition locale, pratiquant le tourniquet des élu-e-s, avait permis à certain-e-s de nos camarades de prendre part aux débats municipaux dans la minorité d’opposition. Forts de cette expérience, ils et elles ont fait le choix d’élargir l’alliance locale en partant en 2020 dans le cadre d’un front plus large avec les militant-e-s d’Europe Ecologie les Verts, d’Ensemble Saint Herblain Autrement et de “Saint Herblain ville Bretonne” sous le nom “Saint Herblain en Commun“. Parmi les 15 premiers de la liste on peut noter les noms d’Eric Bainvel (militant de la Gauche Indépendantiste), de Primael Petit (indépendantiste de gauche bien connu), de Céline Bruneau (de Saint Herblain Ville Bretonne), de Anne Latouche-Thébaud (de “Saint-Herblain A Gauche Toute”). La présence de militant-e-s de la “ France Insoumise” n’a pas empêché que la liste assume pleinement des revendications en faveur de la défense de l’unité de la Bretagne, de l’identité bretonne, de la langue bretonne. Là encore la défense de l’environnement, la critique de la métropolisation, la démocratie participative, la gratuité des transports, ont largement été défendus par liste. La liste “Saint-Herblain en Commun” fait un bon score, soit 30,28% des suffrages exprimés. Il y aura dans cette ville un deuxième tour en juin qui les opposera au maire PS sortant.

A Guingamp (6 895 habitants) : c’est un petit collectif impulsé par des militant-e-s et sympathisant-e-s de la Gauche Indépendantiste qui a lancé l’idée d’une candidature à gauche du PS. L’idée arrivée tardivement a porté ses fruits puisque 30 personnes ont rejoints cette plateforme électorale locale. Le soutien et l’implication de l’ALCHI (Association de lutte contre le Logement Indigne) a permis de mettre au coeur de la campagne la question de l’habitat et de l’absence de service sanitaire dans la communauté d’agglomération. Si en plus de l’ALCHI la liste a reçu le soutien de la Gauche Indépendantiste, du NPA, et du Parti pour une Ecologie Populaire et Sociale, c’est bien d’abord des Guingampais-es issus du syndicalisme, impliqués dans le mouvement des retraites, ou dans la défense du climat, connus dans les milieux culturels bretons qui ont mené cette campagne qui leur a permis d’atteindre 11,3 % des suffrages.

La droite locale alliée à LREM prend une véritable déculottée (18,7 %). Et si le PS l’emporte haut la main (70 %) il faudra compter sur la voix indépendante de Gael Roblin, désormais élu de “Guingamp en Commun-Kumun Gwengamp”, qui est bien décidé à se faire entendre au conseil municipal et à y être le cheval de Troie des mouvements sociaux. Vous pouvez lire ici leur programme d’urgence sociale, démocratique, évoquant la Bretagne comme espace politique de Brest à Clisson, affirmant le droit de décider, la revendication de l’officialisation de la langue bretonne, assumant des revendications féministes et anti-homophobie. 

Il faut ajouter à ce tableau le réélection de Guillaume Bricaud, militant historique de la Gauche Indépendantiste, à Plounevez-Moedeg (1 458 habitants) sur une liste d’intérêt communal. 

Bien sûr l’abstention a été forte, les premiers conseils municipaux n’ont pas pu avoir lieu, la mauvaise gestion de la crise du Coronavirus ne permet pas d’apprécier comme il se doit la portée réelle de cet exercice électoral. Mais il est évident au regard des premiers retours que nous pouvons avoir,  que ces prestations honorables permettent d’envisager la mise en réseau d’élus issus de notre courant politique assumant dans les conseils municipaux des revendications en faveur du droit à l’autodétermination et du partage des richesses.

Cela sera bénéfique à la visibilisation des idées et propositions indépendantistes de gauche et alimentera les débats pour l’élaboration d’une campagne aux élections régionales reprenant ces préoccupations.

Pourquoi en effet ne pas imaginer décliner à l’échelle de toute la Bretagne une offre politique mettant comme élément central la question du droit de décider, alors même que les thèmes de démocratie participative, référendums et dépassement des limites institutionnelles, et défense de la diversité linguistique étaient portées par bien des listes comme à Fougères, Douarnenez, Rostrenen… ?

Il faudra pour cela faire évoluer la réflexion collective vers le fait que la démocratie participative, l’exercice référendaire doivent trouver une déclinaison à l’échelle de la Bretagne, de Brest à Clisson, et ne saurait se limiter aux politiques municipales ou communautaires.  A l’heure ou 61 % des breton-ne-s se déclarent favorables à une consultation sur les limites et les compétences que nous devrions nous mêmes exercer en Bretagne, il serait dommage de passer à coté de cette opportunité. 

Des militant-e-s de la Gauche Indépendantiste impliqué-e-s dans la campagne.

D’ar merc’her 12 a viz C’hwevrer e vo barnet ur stourmerez dizalc’hourez e lezvarn An Oriant evit livadennoù dister war mogerioù ajañsoù-tiez, notered, pe tiez-kêr. An holl anezho zo lec’hiet en ur vro a zo pouezus tre enni nerzh ekonomikel an touristelezh, cheñchet gantañ en un doare negativel barregezh Breizhiz ha Breizhadezed d’ober annez  hag engouestlet enni an holl ekonomiezh ha terkadurioù evit mad an obererezh-se hepken.

Ar stourmerez a nac’h bezañ kemeret perzh er pezh zo rebechet dezhi ha seblantout a ra bezañ skañv tre ar prouennoù evit diskouez ez eo kablus.

Saludiñ a reomp he dibab da azgoulenn d’ober gant ar brezhoneg a-hed he dalc’h dindan evezh.

Perzh eo ar prosez politikel-se deus ur c’helchiad a waskerezh a-enep ar stourmoù sokial a zo er mare-mañ.

E bal a zo da spontañ ar re a gred enebiñ ouzh brokadur war ar madoù nevez e Breizh dre obererezhioù stourm arouezius-tre en ur begañ skritelloù pe en ur livañ luganioù.

Trugarekaat a reomp ar strollad Dispac’h evit e labour hag en deus servijet da lakaat war wel pegen diaes eo d’an dud kavout lojeiz war aodoù Breizh.

Dre zegouezh hag un degouezh mat e vo dalc’het ar prosez un nebeud sizhunvezhioù a-raok an dilennadegoù kêr. Evel stourmerien deus an tu-kleiz dizalc’hour engouestlet e meur a zoare e koulzadoù lec’hel evit ar mouezhiadegoù e fell deomp embann e chom ar gwir da gaout ul lojeiz dereat ur c’hoant pennañ hag ur gwir diazez d’an holl.

Framm ensavadurel Breizh a rank anduriñ Breizhiz , deus Brest da gKlison, hep bezañ gellet dibab anezhañ, a vir ouzhomp da lakaat e pleustr politikerezhioù foran a-ratozh a-benn lakaat un termen d’ar brokadur, d’an aergerzh a skarzh ar re baourañ deus kreizkerioù ar meurgerioù gwashaet gant al LTB, d’an touristelezh hollc’halloudus war an aodoù, ha dre vras da gudenn al lojañ-fall.

Pediñ a reomp an dilennidi hag an dud war ar renk a soñjfe eveldomp da embann o c’henskoazell d’hor gamaradez ha da reiñ arc’hant da Skoazell Vreizh a baeaio koust ar breutaer evit difenn ar stourmerez.

Embann a reomp fraezh ha sklaer e fell deomp gwelet anezhi o vont didamall hag e c’halvomp da gemer perzh en tolpadeg a gengred a vo d’an 12 a viz C’hwevrer da harpañ anezhi dirak lezvarn An Oriant.

Anton Burel, pennlistennad  « Kentreg Boutin », Eric Bainvel Kuzulier-kêr evit “Sant-Ervlan a-gleiz penn-da-benn” ha danvez dilennad evit « Saint-Herblain en Commun », Guillaume Bricaud kuzulier-kêr e Plonevez-Moedeg, Gael Roblin war ar renk evit « Kumun Gwengamp », Timotée Rogues war ar renk er C’hloastr-Plourin.

Mercredi 12 février une militante indépendantiste sera jugée par le tribunal de Lorient pour de légères dégradations graphiques commises aux préjudices d’agences immobilières et de notaires et de mairies. Toutes se situent dans un secteur où le tout tourisme a bouleversé négativement l’accès au logement pour les bretons et les bretonnes et dirigé l’économie et les aménagements vers cette seule activité. Cette militante nie les faits et les preuves semblent bien minces pour démontrer sa culpabilité. Nous saluons son choix de revendiquer le droit de s’exprimer en breton tout au long de sa garde à vue. Ce procès politique s’inscrit dans un cycle répressif contre les mouvements sociaux en cours. Il vise à intimider ceux et celles qui par voie de collage ou de graffitis ou d’autres actions très symboliques luttent contre la spéculation immobilière en Bretagne.

Nous remercions le collectif Dispac’h pour leur travail ayant permis de mettre le doigt sur les problèmes d’accès au logements sur les côtes de Bretagne. Par un heureux hasard ce procès intervient à quelques semaines des municipales. En tant que militants de la Gauche Indépendantiste investis dans des dynamiques locales diverses dans ce cadre électoral nous souhaitons affirmer que l’accès à un logement digne reste une préoccupation majeure et un droit fondamental pour toutes et tous. Que le cadre institutionnel que nous subissons en Bretagne, de Brest à Clisson , sans l’avoir choisi, ne nous permet pas de mettre en place des politiques publiques spécifiques à notre pays pour mettre fin à la spéculation immobilière, à la gentrification des centres des métropoles accentué par la LGV, et au tout tourisme sur les côtes, ni plus largement au mal logement. Nous invitons élus et candidats partageant ce constat à se solidariser avec la militante, en participant notamment à la solidarité financière pour la défense de notre camarade par Skoazell Vreizh.

Nous exigeons la relaxe pour notre camarade et invitons à se rendre le mercredi 12 février 2020 à un rassemblement à partir de 12h30 devant le TGI de Lorient pour la soutenir.

Anton Burel, candidat « Cintré en Commun », Eric Bainvel conseiller municipal Saint Herblain à Gauche Toute, candidat « Saint-Herblain en Commun », Guillaume Bricaud conseiller municipal de Plonevez-Moedeg, Gael Roblin candidat de « Guingamp en Commun/Kumun Gwengamp », Timotée Rogues candidat au Cloître-Saint-Thégonnec