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Bevet Breizh dieub ha sokialour

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Kantadoù a dud zo deuet d’ar Sadorn 4 a viz Kerzu da lâret kenavo da Jañ-Mai Salomon e Benac’h. Aet e oa da anaon 10 devezh a-raok. Kalz a dud neuze o doa bet c’hoant rentañ enor dezhañ, mignoned, keneiled labour, skolidi gozh, kamaraded stourm ouzhpenn d’ar familh a oa deuet da gimiadiñ diouzh ar stourmer ken brudet e Bro-Dreger ha stag mat e anv ouzh an emgannioù bet evit Breizh Dizalc’h. Kanaouennoù, testennioù, envorennoù a bep seurt zo bet dibunet e sal lies-implij Benac’h. Ma oa ponner kalon an dud, hon oa mousc’hoarzhet meur a wezh ivez bep tro ma tegase unan d’hor soñj envorennoù zo.

A-raok lenn an destenn bet distaget gant Gael Roblin ha Dominig Jolived-Klec’h a gont buhez politikel Jañ-Mai, bet hini meur a stourmer ivez e embannomp gant e aotre, ur skrid  savet gant Louis Jacques Suignard, barzh Kawan anezhañ frommet evel kalz ac’hanomp gant marv Jañ-Mai.

Poème pour Jañ-Mai,
“dans la profondeur du ciel creuse ta tombe et ton retour”
 

Ewit Jañ-Mai

Ret eo d’an holl merwel teir gwech, eme Gwenc’hlan

Neuze e donder an oabl, Jañ-Mai
toull ‘ta da vez ha da distro !
 
Ret eo d’an holl merwel teir gwech, eme Gwenc’hlan
Neuze Jañ-Mai,
kizell da vuzell
e muzul just ar son
Pa vo klewet sklintin
gavotenn ziweañ an nozwezh
ha war gan an evned
hini gentañ ar mintin
 
Ret eo d’an holl merwel teir gwech, eme Gwenc’hlan
Met araok, stourm, kanañ, ha karout
Ret eo d’an holl merwel teir gwech,
Met araok, treuzkas, kelenn, klask ha kavout
Ret eo d’an holl merwel,
Met araok, c’hoari, briata ha flourañ

Neuze e donder an oabl, Jañ-Mai
toull’ ta da vez ha da distro,
ken a vo dem ar c’hentañ tro

LJS Kawan 4/12/2021

 

Ne oaromp ket re vat pegoulz e krogas an istor emaomp o vont gontañ. Moarvat tro-dro da viz Kerzu 1973 pa oa bet un hir a harz-labour e uzin DOUX Pederneg. Kalz diskrogoù labour deus ar mod-se a veze d’ar c’houlz-se er vro evit ma vije paeiet ar vicherourien hag ar micherourezed deus ar vro en un doare reizh.

Liseidi Pavie Gwengamp o doa graet o soñj mont war-droad betek Pederneg. Un tamm mat a hent zo etre Gwengamp ha Pederneg… Diaesoc’h eo c’hoazh pa reer an hent gant botoù-koad ! Se a oa un istorig perzh deus un istor hollekoc’h, istor stourmerien ha stourmerezed ar vro a blije dit kontañ din.
 
Deus ar c’hiz e oa e-mesk ar re yaouank d’ar c’houlz-se bezañ gant blev hir, ha botoù-koad. Maezioù Bro-Dreger a roe un heklev d’ar rummad stourmoù a oa e pep lec’h er vro d’ar c’houlz-se. Alies e veze trubuilhet nozvezhioù Breizh gant tarzhadegoù a bep korn ar vro. Kaset a-benn da zihuniñ emskiant vroadel ar vretoned, da derriñ un nebeut prinistri, faotañ mogerioù, harpañ stourmoù al labourerien ha dihuniñ ar vro. Div wezh da nebeutañ eo bet gweladennet labouradeg DOUX gant an FLB-ARB e 1974 hag ur wezh all e dibenn ar bloavezhioù 80.
 
C’est une histoire qui commence vers décembre 1973, lors de la grande gréve à l’usine Doux de Pédernec, une grève comme il y en avait de nombreuses à l’époque pour augmenter les salaires de misère dont les ouvriers bretons devaient se contenter. Les lycéens de Pavie décident de partir à pieds à Pédernec soutenir les ouvrières et ouvriers de Doux, Guingamp-Pedernec ca fait une trotte… Surtout en sabots… C’est une anecdote qu’aimait raconter Jañ-Mai.. C’était la mode des sabots, des blev-hir… et les campagnes du Trégor prenaient leurs places dans la longue litanie des conflits sociaux de l’époque… Les nuits bretonnes étaient souvent troublés par des explosions, qui ont cassé quelques fenêtres, fait trembler quelques murs et éveillés des consciences… L’entreprise Doux a eu droit au moins deux fois à la visite du FLB puis de l’ARB en 1974 et à la fin des années 80.
 
C’est dans ce contexte que tu rejoints courant 1977 le FLB-ARB (Front de Libération de la Bretagne-Armée Révolutionnaire Bretonne). Alors jeune élève instituteur, puis instituteur à Plougonveur, tu es arrêté en septembre 1977… Tu connaitras — comme beaucoup de jeunes bretons de l’époque — la prison et la Cours de Sureté de l’État, ce tribunal spécial composé uniquement de juges et de militaires issus du conflit colonial en Algérie. A seulement 21 ans tu lis la déclaration politique des prisonniers politiques de ton organisation devant cette juridiction très spéciale qui envoie au cachot pour de longues années toutes sortes de rebelles du moment.
 
A ta libération en 1978 tu reprends le combat pour les autres indépendantistes bretons emprisonnés ou exilés en raison de leur action parmi les organisations de propagande armée et ce au sein des COBAR, comités bretons anti répression qui organisent le soutien politique alors que Skoazell Vreizh (le Secours Breton) prend en charge le soutien aux familles et le soutien juridique aux détenus.
A cette époque tu recontacte tes camarades agissant dans la clandestinité. Ta sœur et ton beau-frère, eux, doivent prendre la fuite et les routes de l’exil pour échapper à la répression de la cours de Sureté de l’état, jusqu’en Irlande, Afrique et Pays de Galles.
 
Au cours d’une réunion vous rompez avec les COBAR et vous créez les KAD (Kuzul An Distaoliadeg/Comités pour l’Amnistie). Cela impulsera une nouvelle dynamique amenant une nouvelle génération dans la lutte autour des prisonniers politiques, autour de deux mots d’ordre simples : Abolition de la cours de Sureté de l’État et Amnistie pour les prisonniers politiques et exilés.
 
Miz C’hwevrer 1981 e Gwengamp
 
Beaucoup de jeunes impliqués dans les luttes antinucléaires, linguistique et antimilitaristes se joignent à vous. Jusqu’en 1981 vous n’allez pas ménager votre peine et obtenir gain de cause dans la foulée du changement de l’élection présidentielle. Suite à la dynamique des KADs vous décidez en accord avec le collectif de prisonniers nationalistes révolutionnaires d’impulser la création d’une organisation politique publique qui prendra le nom d’Emgann (nom de l’ancien bulletin clandestin de l’ARB) et qui se réclamera de la lutte de libération nationale et sociale du peuple breton. Vous ne vous faites aucune illusion sur la nature du nouveau régime de Paris. Très vite des actions clandestines reprennent et de nouveaux les premières arrestations et persécutions démesurées. Vous publiez une revue (Emgann qui deviendra « Combat Breton ») et impulsez avec d’autres le mouvement Stourm ar Brezhoneg (le combat pour la langue bretonne).
 
Dans le Tregor, SAB n’a pas de répit pour les panneaux monolingues français… et assez vite le Conseil Général veut faire une trêve… les nuits de barbouilles ont été efficaces. C’est une belle victoire pour la place du breton dans la vie publique. Ar stourm evit ar brezhoneg a oa un dra perzh deus ar stourm politikel ‘toa kemeret perzh ennañ. Ma c’hell pep hini ac’hanomp ober un dra bennak en e vuhez hiniennel evit ar brezhoneg n’eo nemet dre ar stourm a-stroll e vo gounezet gwirioù politikel evit reiñ ar statud ofisiel a zere d’hor yezh.
 
Dans les années 84-86, le Trégor est secoué par une vague de licenciements chez les ouvriers et ouvrières d’Alcatel. Comme tes camarades d’Emgann, tu participe aux mobilisations contre les licenciements et pour rappeler au Parti Socialiste ses responsabilités. La encore la poudre va parler : en juin 1985, Kristian Le Bihan, très jeune militant indépendantiste du Commando Révolutionnaire Autogestionnaire Breton, meurt en posant une bombe au palais de justice de Guingamp après avoir plastiqué l’ANPE et le domicile du député PS. Plusieurs années après pour les 20 ans de la mort de ce camarade tu visseras une plaque éphémère sur le palais de justice pour honorer sa mémoire.
 
Dielloù / Archives EMGANN-Combat Breton — Niverelaat / Numérisation : KDSK

Malgré les pressions médiatiques et policières, les injonctions aux condamnations morales bien pensantes, tu ne céderas jamais, tu n’abandonneras jamais ceux et celles qui subissent la répression ou la calomnie en raison de leurs engagement indépendantiste. En novembre 1981 tu as fais partie de la délégation bretonne qui se rend à l’Ile d’Yeu soutenir les réfugiés basques qui y sont assignés à résidence. De là naissent les contacts avec ETA politico-Militaire puis ETA Militaire. Le 3 octobre 1987, le gouvernement français organise une grande rafle policière de militants abertzale en Iparralde : 120 perquisitions, 300 arrestations, 200 réfugiés basques livrés directement aux mains de la police espagnole selon la procédure d’urgence absolue, 50 réfugiés basques déportés par la France dans des pays tiers (Afrique et Amérique du Sud), 27 réfugiés basques et 9 basques du nord incarcérés en France. Cette opération policière effectuée pour répondre au désir de Madrid correspond, comme par hasard, à la disparition des commandos d’extrême-droite du GAL. Cela va obligé les basques d’ETA a chercher du soutien bien plus au nord, les contacts de l’ile d’Yeu s’avéreront bien utiles de ce point de vue.

En 1992, 1993, 1994 plus de cent bretons et bretonnes seront interpellés comme Jan-Mai  par la police pour avoir prêté appui aux réfugiés Basques. Une vingtaine connaitra la prison et les dures lois antiterroristes. Mis en examen puis bénéficiant d’un non lieu, tu seras de toutes les campagnes de solidarité avec les autres réprimés.

Ces années là sont celles où tu deviens un acteur incontournable de la vie politique trégoroise. C’est souvent toi qui est là pour nous souffler d’aller défendre les gares de marchandises, pour organiser des repas militants, des actes politiques, des fêtes, ouvrir des lieux militants où socialiser nos idées, ou encore pour affirmer notre solidarité avec ceux qui qui cherche une alternative au productivisme agricole. Bien évidemment à la fin des années 90 tu accueilles avec bienveillance un nouvel afflux militant plus jeune et tu participe aux marches pour l’indépendance. Dans les années 2000 lorsqu’une dure vague de répression touchera la Gauche Indépendantiste tu ne feras pas défaut à tes camarades incarcérés, calomniés, menacés de très longues années de prison pour leurs participation réelle ou supposée aux actions de l’ARB entre 1993 et 2000. Tu viendras même témoigner en leur faveur au tribunal de la Cour D’assises Spéciale qui a remplacé la Cours de Sureté de l’État. Dans la seconde moitiés des années 80 vous êtes les premiers en Bretagne à organiser la solidarité avec le Peuple Kanak en lutte pour son indépendance. Et vous vous intéressez aux autres dynamiques de libération nationale et de luttes pour l’indépendance. C’est ce qui vous amène à participer au nom d’Emgann et SAB à la CONSEO (Confédération des Nations Sans Etat d’Europe Occidentale ) créé dans les pays catalans à Barcelone.

Avec quelques autres vous lancerez l’idée d’un grand rendez-vous revendicatif autour de la langue bretonne, pour rappeler l’aspect politique de ce combat et porter avec force l’exigence de l’officialisation de la langue bretonne. Cette fête revendicative prendra le nom de « Gouel Broadel ar Brezhoneg », la fête nationale de la langue bretonne. A Karaez, Speied, des milliers de bretons et bretonnes seront aux rendez-vous. En 1996 la fête à lieu dans la commune où tu habites, Louargat, ce fut une réussite inégalée, 7000 personnes seront présentes, 300 sonneurs y joueront le Kan Bale An ARB, le chant de marche de l’Armée Révolutionnaire Bretonne en hommage à Glenmor. Ceux qui portent un évènement de bien moindre ampleur qui a le même nom aujourd’hui devraient se rappeler que c’était à l’origine un événement revendicatif pour exiger le respect des droits de la communauté des locuteurs de la langue bretonne et des droits nationaux du peuple breton à maitriser son destin.

Kement gouel a oa un digarez da zegas da soñj d’an dud ar stourmoù diwezhañ kaset e-pad ar bloavezh.  E 1987 e laka ar gaoz war ar stourm evit ar brezhoneg er skingomz hag er skinwel, en deskadurezh, er vuhez ofisiel ha foran, menegiñ a ra trec’hioù Stourm ar Brezhoneg war dachenn ar panelloù, ha lâret ur wech ouzhpenn pegen ret eo lakaat ar brezhoneg da yezh ofisiel e Breizh : « Ma ‘zomp ken niverus hiziv e Karaez eo dre ma santomp holl eo poent bras ober ur c’hammed war-raok er stourm evit hor yezh hag hon fobl, hag enebiñ kreñv ouzh politikerezh ar Stad C’hall a zalc’h da nac’h e blas d’ar brezhoneg e kement tachenn a zo.

– E hini ar skingomz hag ar skinwel, da gentañ : pelec’h emañ an abadennoù brezhoneg prometet deomp e Radio Breizh Izel pemp bloaz ‘zo ? Pet eurvezh a vrezhoneg a vez skignet gant Radio Arvorig bep sizhun ?
Piv ac’hanomp en deus goulennet diblasañ an abadenn « Chadenn ar Vro » en FR3, goude ma oa dija ken nebeut all a vrezhoneg ?

– Mouget ‘vez ar brezhoneg e tachenn an deskadurezh ivez : Daoust d’an testennoù ofisiel ez eo dibosupl evit an darn vrasañ eus bugale Vreizh da heuliañ kentelioù brezhoneg er skol. Piv ‘zo penn kaoz ma n’eo ket mevelien ar Stad C’hall, pe skolaerien, pe gelennerien, pe renerien skol, pe ensellerien, pe rektor a akademiezh e vefent ?
Pet skol divyezhek publik a vo digoret a-benn da vloaz ? Pet skolaer a vo stummet war ar brezhoneg er skolioù-mistri ?
Pevare ‘vo savet un DEUG a benn krouiñ plasoù kelennerien war ar brezhoneg er skolajoù hag el liseoù ?
Hag ar skolioù Diwan ? Ha lezel a raimp hon enebourien da zistrujañ ar pezh omp deut a-benn da sevel en ur ober dek vloaz ? Sur ne raimp ket !

– E-barzh ar vuhez ofisiel ha foran e vez nac’het ivez e blas d’ar brezhoneg : ur yezh hag ur yezh hepken a vez aotreet e-kerz an darempredoù etre ar vrezhonegerien hag ar servijoù publik : ar galleg.

Ha m’omp deut a benn da c’hounit traoù ‘zo war dachenn ar panelloù-hent eo goude bezañ kaset war-raok ur stourm hir ha kalet.

Ret eo anzav n’eus politikerezh hollek ebet en dachenn-se a-berzh pennoù bras ar stad hag an dilennidi. Bolontez vat un toullad maered hag ur C’huzul Jeneral ha netra ken.En dachenn-mañ, kement hag en tachennoù all e rankomp gounit ur STATUD A YEZH OFISIEL evit ar brezhoneg e Breizh.

Dreist d’al lugan e talv kement-mañ e vo anavezet ha degemeret ar brezhoneg evit yezh vroadel hon fobl, da larout eo e vo roet e holl blas dezhañ e kement tachenn eus ar vuhez sokial, sevenadurel hag ekonomikel.

War verr-dermen e talvez evidomp e rankimp :
1- gounit ur chadenn skingomz hag ur chadenn skinwel e brezhoneg evit Breizh a-bezh,
2- kaout an tu d’ober gant ar brezhoneg e kement degouezh eus hon buhez prevez ha foran,
3- lakaat ar brezhoneg da zanvez ret en deskadurezh.

Ur statud a Yezh Ofisiel a vo talvoudus da stourm ouzh an dilabour hag an harlu evit labourerien Vreizh dre ma krouo milieroù a blasoù labour er skolioù, en embann, er selled-ha-kleved, en enklask, er c’hoariva ha sinema… ».

« Ar Brezhoneg er skol » a oa danvez ar gouel warlene. Bloaz war-lerc’h e rankomp gwelet ur wech ouzhpenn penaos n’eo ket aet an traoù war-raok. Derc’hel a ra ar Stad c’hall da nac’h DIWAN ha padal he deus sinet un emglev gant ar skolioù Euskareg, Katalaneg, Korseg hag Okitaneg. Ur post evit ar c’hapes Brezhoneg, seizh evit an hini Korseg. Penaos kompren an droukziforidigezh-se ? An dismegañs-se ? […] « Ar Brezhoneg hag ar re yaouank » eo danvez hon devezhioù stourm ha gouel hevlene […] Krog eo ar studierien hag al liseidi da c’houlenn ma vefe doujet ouzh gwirioù Breizh en hon skolioù. Krouet o deus ur gevredigezh, DAZONT. Ra ray berzh ! […] Stourm ar panelloù-hent n’eo ket gounezet c’hoazh, daoust ma santer ez a war-raok, a-drugarez da SAB. El lezioù-barn ez eo difennet atav ober gant ar brezhoneg. Gilbert Cabon en deus diskouezet, dre e emzalc’h, pilpouserezh ar Stad c’hall. Diouzh un tu e lid « gwirioù mab-den » en ur frotañ argant forzh pegement, « hon » argant ivez. Diouzh un tu all e talc’h un den en toull e-pad unnek miz war zigarez e venn eñ komz brezhoneg ! ».

Hag e 1992, ur wech c’hoazh, enebiezh ar Stad ouzh ar skolioù brezhonek, diouzh sell aozerien ar gouel, hag afer an degemer graet da stourmerien Euskadi : « Diwan, ur wech ouzhpenn, zo en arvar. An « emglev » sinet gant ar Stad c’hall daou vloaz zo a ziskouez splann hiziv an deiz ar mankoù. Pemp den dambaeet gant ar Stad pa zo ouzhpenn kant implijiad e-barzh Diwan. Bourges, mevel Pariz e Breizh a c’houlenn gant Diwan kempouezañ e vudjed. Evel pa vefe pal ur skol gounit argant […] Bro c’hall, « bro ar frankiz », a laka en toull-bac’h Bretoned evit bezañ roet bod da Euskariz. Seizh anezho zo c’hoazh. Emeur o sevel Europa ar pobloù ? Nann, Europa ar bolis ! ».

Evel-just toa harpet gant kalz kalon ar re yaouank o doa adroet lañs d’an emgav e Kawan er bloavezhioù 2010, ur bourk tost ouzh da galon e-lec’h kalz bugale o do soñj deus da labour dibar evel skolaer brezhoneken deskadurezh publik.

 

Dielloù / Archives BREMAÑ-Skol an Emsav — Niverelaat / Numérisation : KDSK

Sur le terrain électoral, dès 1988 tu occupes le terrain sur la circonscription de Guingamp ou tu te présente à la députation. Tu fais plus de 2000 voix sur la circonscription en assumant un programme résolument breton, assumant la lutte de libération nationale vers le socialisme autogestionnaire.

En 1989 avec tes camarades vous allez monter une liste aux municipales à Guingamp, vous manquez les 10% de 20 voix… il faudra attendre 2020 pour que l’on fasse mieux.

En 1992 tu participe aux régionales en soutenant la liste unitaire « Peuple Breton, Peuple D’europe ». Les élections cantonales te servent de tribune à plusieurs reprises, notamment avec Jean-Yves Quéré, ou en 1992 avec Serge Faucheur avec qui tu fais campagne contre notamment l’extraction d’Uranium.

Aux législatives de 1993 avec quelques camarades vous décidez de subvertir le scrutin, en enregistrant 6 candidatures dans l’ensemble de la Bretagne pour porter un seul message : Indépendance. Vous n’imprimez pas de bulletin et vous vous servez des tribunes de presse pour marteler ce message : Indépendance.

En 2004 tu es bombardé directeur de campagne d’un candidat retenu par ses obligations à Paris et tu fais donc la campagne à la place d’un militant indépendantiste qui s’appelle Gael Roblin, incarcéré à la prison de la Santé. Sur le canton de Plouagat et comme activité professionnelle tu déclares pour le candidat qu’il est prisonnier politique ce qui figurera sur toutes les professions de foi. En 2010 sous l’étiquette Breizhistance c’est toi qui fais avec Aurelie Le Guillou ta colistière plus de 10 % des voix sur le canton de Belle Isle en Terre.

A chaque fois tu te sers de la tribune électorale pour faire entendre nos préoccupations pour l’accès au logement, à l’emploi digne, à la justice sociale, aux services publics y compris et surtout en milieu rural, pour parler des luttes populaires du moment, pour soutenir les prisonniers politiques, refuser le racisme, pour affirmer sans aucun complexe que nous devons avoir un pouvoir politique breton afin de construire une société plus juste. En 1992 comme en 2006 lors du référendum sur le traité constitutionnel européen tu fais campagne d’abord pour l’abstention puis pour le NON lors du second scrutin pour marquer notre défiance à l’endroit d’un projet continental ne respectant pas le droit à l’autodétermination des peuples et des nations sans état.

Morse ‘peus sentet ouzh ar c’honsensus gwak ! James ‘peus dilezet da gamaraded stourm ! ‘Peus ket gwezh ebet dilezet da vennozhioù ! Dreist-holl ar re bennañ : ur bobl zo ac’hanomp, ur gumuniezh tud dibar zo ac’hanomp, gwirioù zo ganeomp, en o-mesk an hini da sevel Breizh dizalc’h. Se zo mennozhioù talvoudus hiziv an deiz c’hoazh, hag a gonto c’hoazh en amzer da zont peogwir ez eo mennozhioù fur ha reizh.N’eus nemet un doare da enoriñ Jañ-Mai : derc’hel gant ar stourm a-stroll evit Breizh dizalc’h !

Jamais tu n’as cédé au consensus mou, à la bien bien-pensance, au politiquement correct. Jamais tu n’as abandonné tes camarades. Jamais tu n’as renoncé à tes idées. Jamais tu n’as cédé sur les fondamentaux : le peuple breton qui forme un communauté humaine distincte à des droits, parmi lesquels celui de s’émanciper en toute indépendance. Ce sont des idées d’avenir et d’actualité. Des idées porteuses d’espoirs. Ce sont des idées raisonnables et justes. Le meilleur hommage à Jañ-Mai c’est la lutte, c’est de continuer la lutte pour l’indépendance.

C’est ce que nous voulions dire avant de terminer notre allocution par le slogan qui a cloturé tous les communiqués de la Gauche Independantiste depuis 1974, dans toutes ses formes, légales, électorales, clandestines, armées, emprisonnées, recherchées :

Bevet Breizh Dieub ha Sokialour ! Vive la Bretagne Libre et Socialiste !

Dizalc’hourien/Dizalc’hourezed an tu-kleiz a c’halv da vont da vanifestiñ e Kemper d’an 13 a viz Meurzh evit ar brezhoneg ha da enebiñ ouzh an doare m’eo skanket gant ar gouarnamant sinadur an emglev Stad-Rannvro evit treuzkas yezhoù Breizh hag o implij er vuhez pemdez.

Hon izili ha mignoned embarzhet en deskadurezh dre soubidigezh ha divyezhek, er c’hevredadoù sevenadurel hag a labour evit normalizañ implij ar brezhoneg er vuhez foran a gemero perzh en emgav.

Laouen omp gant nerzh stourm adkavet ar c’hevredigezhioù kerent ha sindikadoù hag a c’halv da ac’hubiñ ar straed da zifenn hor yezh.

Evel-just ez eomp a-du da enebiñ ouzh tagadennoù nevez-frankizour JM Blanquer a-enep d’ar c’helenn brezhoneg dre adreizh ar bak, hag ouzh pilpouserezh kannaded hag izili «  LREM » ( na garfemp ket gwelet e mod ebet e Kemper kar  ne vefe ket anduret o emzalc’h goapus gant holl). Poellek e kavfemp memes tra e rafe Loig Chesnais-Girard e seizh gwellañ evit ma vo roet an treziad skol gant an holl dier-kêr meret gant izili e strollad pe e e vignoned. Ar re se a voug Diwan int ivez en ur ober kement se pa nac’hont ober gant al lezennadurioù a zo anezho.

Normaladur ar brezhoneg e holl degouezhioù ar vuhez foran a dremeno dre un aergerzh a ofisialisadur lezennel evit ar yezh-se e Breizh ( en ur gemer e kont liesseurted yezhoù Breizh gant ar gallo ha yezh ar sinoù). An emdroadur se a c’hello bezañ tizhet en ur c’hounit muioc’h a souvereniezh da zibab e Breizh a-bezh, deus Brest betek Klison, da gentañ en ur dreuzkas ar barregezhioù skol da strollegezh Breizh.

Setu ma roomp emgav deoc’h evit sevel un ambroug Gwenn-Ha-Du, Ruz ha Mouk a-dreñv d’ar giton « Difennomp hor Bro hag Hor Yezh » e Kemper.

War-Sav.

 

Abaoe meur a viz ez eus peadra da vezañ kollet gant an holl sinadurioù implijet gant paotred ha merc’hed Breizh dizalc’h. Un nebeud tud zo en em strollet en ur framm anvet (da c’hortoz) « War-Sav » da ginnig un hent nevez.

An dud o deus kemeret perzh da sevel ar skrid zo bet oberiant e Emgann, Breizhistance, SLB Skol-Veur, Dispac’h, UEB-USB, Kenurzhierezh Demokratel Breizh…

Sed aze o skrid diazez, un dielfenn an hini eo, awenet gant ar c’hoant da vont war-raok hag an emvarn. Un deiziataer a vo kinniget a-benn nebeut evit eskemm tro-dro d’an destenn ha war kinnig ar framm strategel.

Abalamour d’an enkadenn yec’hed liammet gant ar gCOVID ez eus bet labouret dre hanterouriezh doareoù kehentiñ a-vremañ. Ne viro ket ouzhomp da glask bodañ tud buan en gwir.

Da c’hortoz e kemeromp an anv War-Sav.

Bevet Breizh Dieub ha Sokialour !

 

Digor d’an holl eo an nor. Evit mont e darempred ganeomp :

Mail : warsav.bzh(at)gmail.com
Twitter : https://twitter.com/war_sav
Telegram : https://t.me/war_sav

Ezhomm zo un aozadur strategel evit : 

    • Evit dielfennañ ar mare ha kevredigezh ar renkadoù e Breizh hag e lec’h all, en ur implij rikted ar varksouriezh. Talvoudus e vo evit termeniñ war-zu peseurt renkadoù mont da zigentañ tout da sevel an unvaniezh pobl ha mont war-zu ar poent terriñ demokratel a zigoro hentad Republik Sokialour ha Gwregelour Breizh. Sevel unvaniezh ar bobl a dalvez ijinañ frammoù ledan da strollañ an holl o deus un interest da cheñch penn d’ar vazh da vat war an dachenn sokial.
    • Evit skrivañ ur steuñv strategel hag ul linenn bolitikel mennet evit an dizalc’hiezh, ar sokialouriezh, ar wregelouriezh evit enskrivañ ar palioù-se e deiziataer politikel Breizh.
    • Evit stummañ stourmerien ha stourmerezed gouest hag emren da gemer perzh er gevredigezh evel dizalc’hourien/dizalc’hourezed ha dispac’hourien/dispac’hourerezed, sternidi gwirion dre ur c’helc’hiad stummañ strizh.
    • Evit dougen glad ideologel an tu-kleiz dizalc’hour ha taolioù arnodiñ dispac’hel dre ar bed, ar stourmoù a zieubidigezh vroadel all, ar skiant-prenet gant ar stadoù sokialour, ar stourm a-enep an impalaerezh, evit an etrevroadelouriezh hag ar wregelouriezh.
    • Evit skignañ ha kehentiñ — dre hanterouriezh doareoù a-vremañ — hor gerioù-stur hag hon urzhioù evit ma teuio da vezañ ewelus kemmenadenn an tu-kleiz dizalc’hour hag evit ma raimp ganti dre stourmadegoù kabaliñ.
    • Evit doujañ d’ar greizennerezh demokratel ha d’ar c’henurzh dispac’hel en ur labourat en un doare reoliek da gentañ war an dachenn lec’hel, hini ar sindikadoù hag ar sevenadur.
  • Evit kenurzhiañ talbennoù stourm ar bobl, ar c’habaliñ, dispac’h ar barlamantouriezh vihan er c’huzulioù kêr hag er « Rannvro », ar stourmoù sokial pe reoù an endro.

Anzav a reomp e fell deomp goveliñ ur renerezh politikel hag ideologel evit ar stourm a zieubidigezh vroadel. Ne c’hell ket bezañ graet e framm un aozadur ledan, dav eo bezañ savet da gentañ gant ar stourmerien/stourmerezed mennet da vat, skiant-prenet ganto pe gant lod a garfe mont war an hent-se. Fellout a ra deomp mont da oberaeter stroll, evit kas ar pellañ ma c’heller barregezhioù emaozañ pobl Vreizh war-zu ur gevredigezh reishoc’h. Evel m’en lavare an dispac’hour sardad Gramsci e talvez e rankomp bountañ war an emsavadegoù emdarzhek emaozet gant renkadoù izel hor bobl war-zu ur poent terriñ uhel.
Estregedomp a c’hell derc’hel gant ur gaoz dizalc’hour hag a-gleiz, ha doujañs hon eus evit ar gamaraded hag ar c’hamaladezed o deus graet dibaboù disheñvel diouzh hor re.
Soñjal a ra deomp e ranker ober gant meur a live stourm.

Labour renerezh an aozadur n’eo nemet evidomp hini un tour-tan uvel. « E holl e gened, hon uhelvennad demokratel ha sokialour, a gas war-zu an trec’h klok da vat hag hollbouezus dre an hent berrañ hag eeun » (Lenin e « Daou daktik ar sokial-demokratelezh » 1905). Strollad pe aozadur, ar renerezh a ro diarselloù, met treuzskeudenn an tour-tan a gas da soñjal e meur a vag o fiñval, perzh eus ur strollad gant meur a lodenn dizalc’hour hag a-gleiz.

Setu ma c’hell kenvevañ lodennoù hag elfennoù an tu-kleiz dizalc’hour en ur genurzhierezh a ranker termeniñ hec’h harzhoù. Evit kengec’hiañ avat o deus d’ober da gentañ gant labour ar genurzhierezh demokratel evit ar gwir da zibab hag evit unvaniezh Breizh.

Dilennadegoù rannvro 2021 a vo ul lodenn all eus ar stourm politikel-se. N’eus ket ezhomm evit-se eus ar memes live stourm hag unaniezh ideologel, hag an emglevioù — evit ar framm-se — a rank bezañ diazezet war ar gwir d’en em dermeniñ. Dre aze e c’heller klask sevel an Unvaniezh Pobl evit lakaat da gengec’hiañ an holl nerzhioù stourm en ur framm unvan a-walc’h met skañv.

Hor briorelezh a zo da gentañ sevel arnodva an dizalc’houriezh dipac’hel a-vremañ evit Republik Breizh Sokialour ha Gwregelour ha stummañ ar re a zougo dislavarioù ar renkad e-mesk ar bobl gant ur pal hepken : gwellaat buhez pemdeziek al labourerien/labourerezed. Da gentañ e fell deomp kinnig diarselloù evit tremen dreist an digevatalderioù bro, sokial, yezh, hag istorel komprenet gant pobl Vreizh.

Fiziañs hon eus e barregezhioù emaozañ pobl Vreizh. Ar strollad pe an aozadur n’eo nemet un oberataer a rank ober sintezenn an taolioù arnodiñ a zieubidigezh bet e lec’h all, a rank ivez ober emvarn ha derc’hel eñvor an taolioù bet a-raok evit chom hep adober ar memes fazioù.

Lénine naissait sous le nom de Vladimir Ilitch Oulianov en avril 1870. Le fondateur de l’URSS était un théoricien brillant et un bretteur redoutable au sein du mouvement socialiste internationale. Les 150 ans de sa naissance sont célébrés dans le monde entier. Pour marquer cette date nous proposons ci-après un article de 1916 sur la question des nationalités. Bien sur, ceux et celles impliqué.es dans une lutte de libération nationale en Bretagne ou ailleurs y trouveront un intérêt particulier. Mais c’est surtout aux lecteurs et lectrices de  la gauche française , dans toutes ses composantes même les plus radicales, que nous conseillons malicieusement de relire ce classique….en toute camaraderie….Bretagne-info.

L’impérialisme, le socialisme et la libération des nations opprimées

L’impérialisme est le stade suprême de développement du capitalisme. Dans les pays avancés, le capital a débordé le cadre des Etats nationaux et substitué le monopole à la concurrence, en créant toutes les prémisses objectives pour la réalisation du socialisme. Voilà pourquoi, en Europe occidentale et aux Etats-Unis, s’inscrit à l’ordre du jour la lutte révolutionnaire du prolétariat pour le renversement des gouvernements capitalistes, pour l’expropriation de la bourgeoisie. L’impérialisme pousse les masses à cette lutte, en exacerbant dans de vastes proportions les contradictions de classes, en aggravant la situation de ces masses aussi bien sous le rapport économique – trusts, vie chère – que sous le rapport politique : développement du militarisme, multiplication des guerres, renforcement de la réaction, affermissement et extension du joug national et du pillage des colonies. Le socialisme victorieux doit nécessairement instaurer une démocratie intégrale et, par conséquent, non seulement instaurer une égalité totale en droits des nations, mais aussi mettre en application le droit des nations opprimées à disposer d’elles-mêmes, c’est-à-dire le droit à la libre séparation politique. Les partis socialistes qui ne prouveraient pas par toute leur activité maintenant, pendant la révolution et après sa victoire, qu’ils affranchiront les nations asservies et établiront leurs rapports avec elles sur la base d’une alliance libre – et l’alliance libre est une formule mensongère si elle n’implique pas la liberté de séparation – ces partis trahiraient le socialisme.
Certes, la démocratie est aussi une forme d’Etat, qui devra disparaître quand celui-ci disparaîtra lui-même, mais cela n’arrivera que lors du passage du socialisme définitivement victorieux et affermi au communisme intégral.

II. La révolution socialiste et la lutte pour la démocratie

La révolution socialiste, ce n’est pas un acte unique, une bataille unique sur un seul front, c’est toute une époque de conflits de classes aigus, une longue succession de batailles sur tous les fronts, c’est-à-dire sur toutes les questions d’économie et de politique, batailles qui ne peuvent finir que par l’expropriation de la bourgeoisie. Ce serait une erreur capitale de croire que la lutte pour la démocratie est susceptible de détourner le prolétariat de la révolution socialiste ou d’éclipser celle-ci, de l’estomper, etc. Au contraire, de même qu’il est impossible de concevoir un socialisme victorieux qui ne réaliserait pas la démocratie intégrale, de même le prolétariat ne peut se préparer à la victoire sur la bourgeoisie s’il ne mène pas une lutte générale, systématique et révolutionnaire pour la démocratie.

Une erreur non moins grave serait de supprimer un des paragraphes du programme démocratique, par exemple celui concernant le droit des nations à disposer d’elles-mêmes, sous prétexte que ce droit serait “irréalisable” ou “illusoire” à l’époque de l’impérialisme. L’affirmation selon laquelle le droit des nations à disposer d’elles-mêmes est irréalisable dans le cadre du capitalisme peut être prise soit dans un sens absolu, économique, soit dans un sens relatif, politique.

Dans le premier cas, cette affirmation est foncièrement erronée au point de vue théorique. Premièrement, sont irréalisables dans ce sens, en régime capitaliste, par exemple la monnaie de travail ou la suppression des crises, etc. Mais il est absolument faux que le droit des nations à disposer d’elles-mêmes soit également irréalisable. Deuxièmement, l’exemple de la séparation de la Norvège d’avec la Suède, en 1905, suffit à lui seul pour réfuter ce “caractère irréalisable” compris dans ce sens. Troisièmement, il serait ridicule de nier qu’un petit changement du rapport des forces politiques et stratégiques, par exemple entre l’Allemagne et l’Angleterre, rendrait parfaitement “réalisable” aujourd’hui ou demain la formation de nouveaux Etats : polonais, indien, etc. Quatrièmement, le capital financier, dans sa tendance à l’expansion, achètera et soudoiera “librement” le gouvernement démocratique et républicain le plus libre et les fonctionnaires élus de n’importe quel pays, fût-il “indépendant”. La domination du capital financier, comme celle du capital en général, ne saurait être éliminée par quelque transformation que ce soit dans le domaine de la démocratie politique; or, l’autodétermination se rapporte entièrement et exclusivement à ce domaine. Mais cette domination du capital financier n’abolit nullement l’importance de la démocratie politique en tant que forme plus libre, plus large et plus claire de l’oppression de classe et de la lutte des classes. C’est pourquoi tous les raisonnements présentant comme “irréalisable”, du point de vue économique, l’une des revendications de la démocratie politique en régime capitaliste procèdent d’une définition théoriquement fausse des rapports généraux et fondamentaux du capitalisme et de la démocratie politique en général.

Dans le second cas, cette affirmation est incomplète et inexacte. Car ce n’est pas seulement le droit des nations à disposer d’elles-mêmes, mais toutes les revendications fondamentales de la démocratie politique qui, à l’époque de l’impérialisme, ne sont “réalisables” qu’incomplètement, sous un aspect tronqué et à titre tout à fait exceptionnel (par exemple, la séparation de la Norvège d’avec la Suède, en 1905). La revendication de l’affranchissement immédiat des colonies, formulée par tous les social-démocrates révolutionnaires, est elle aussi “irréalisable” en régime capitaliste sans toute une série de révolutions. Cependant, cela n’entraîne nullement la renonciation de la social-démocratie à la lutte immédiate et la plus résolue pour toutes ces revendications – cette renonciation ferait tout simplement le jeu de la bourgeoisie et de la réaction – tout au contraire, il en découle la nécessité de formuler toutes ces revendications et de les faire aboutir non pas en réformistes, mais en révolutionnaires; non pas en restant dans le cadre de la légalité bourgeoise, mais en le brisant; non pas en se contentant d’interventions parlementaires et de protestations verbales, mais en entraînant les masses à l’action, en élargissant et en attisant la lutte autour de chaque revendication démocratique, fondamentale jusqu’à l’assaut direct du prolétariat contre la bourgeoisie, c’est-à-dire jusqu’à la révolution socialiste qui exproprie la bourgeoisie. La révolution socialiste peut éclater non seulement à la suite d’une grande grève ou d’une manifestation de rue, ou d’une émeute de la faim, ou d’une mutinerie des troupes, ou d’une révolte coloniale, mais aussi à la suite d’une quelconque crise politique du genre de l’affaire Dreyfus ou de l’incident de Saverne [1] ou à la faveur d’un référendum à propos de la séparation d’une nation opprimée, etc.

Le renforcement de l’oppression nationale à l’époque de l’impérialisme commande à la social-démocratie, non pas de renoncer à la lutte “utopique”, comme le prétend la bourgeoisie, pour la liberté de séparation des nations, mais, au contraire, d’utiliser au mieux les conflits qui surgissent également sur ce terrain, comme prétexte à une action de masse et à des manifestations révolutionnaires contre la bourgeoisie.

III. La signification du droit des nations à disposer d’elles-mêmes et son rapport avec la fédération

Le droit des nations à disposer d’elles-mêmes signifie exclusivement leur droit à l’indépendance politique, à la libre séparation politique d’avec la nation qui les opprime. Concrètement, cette revendication de la démocratie politique signifie l’entière liberté de propagande en faveur de la séparation et la solution de ce problème par la voie d’un référendum au sein de la nation qui se sépare. Ainsi, cette revendication n’a pas du tout le même sens que celle de la séparation, du morcellement, de la formation de petits Etats. Elle n’est que l’expression conséquente de la lutte contre toute oppression nationale. Plus le régime démocratique d’un Etat est proche de l’entière liberté de séparation, plus seront rares et faibles, en pratique, les tendances à la séparation, car les avantages des grands Etats, au point de vue aussi bien du progrès économique que des intérêts de la masse, sont indubitables, et ils augmentent sans cesse avec le développement du capitalisme. Reconnaître le droit d’autodétermination n’équivaut pas à reconnaître le principe de la fédération. On peut être un adversaire résolu de ce principe et être partisan du centralisme démocratique, mais préférer la fédération à l’inégalité nationale, comme la seule voie menant au centralisme démocratique intégral. C’est précisément de ce point de vue que Marx, tout en étant centraliste, préférait même la fédération de l’Irlande avec l’Angleterre à l’assujettissement forcé de l’Irlande par les Anglais.

Le socialisme a pour but, non seulement de mettre fin au morcellement de l’humanité en petits Etats et à tout particularisme des nations, non seulement de rapprocher les nations, mais aussi de réaliser leur fusion. Et, précisément pour atteindre ce but, nous devons, d’une part, expliquer aux masses le caractère réactionnaire de l’idée de Renner et de O. Bauer sur ce qu’ils appellent l'”autonomie nationale culturelle [2]” et, d’autre part, revendiquer la libération des nations opprimées, non pas en alignant des phrases vagues et générales, des déclamations vides de sens, non pas en “ajournant” la question jusqu’à l’avènement du socialisme, mais en proposant un programme politique clairement et exactement formulé, qui tienne tout particulièrement compte de l’hypocrisie et de la lâcheté des socialistes des nations oppressives. De même que l’humanité ne peut aboutir à l’abolition des classes qu’en passant par la période de transition de la dictature de la classe opprimée, de même elle ne peut aboutir à la fusion inévitable des nations qu’en passant par la période de transition de la libération complète de toutes les nations opprimées, c’est-à-dire de la liberté pour elles de se séparer.

Une affiche indépendantiste et communiste dans un quartier populaire (Otxargoaga) de Bilbao au Pays Basque.

IV. Comment le prolétariat révolutionnaire doit poser le problème du droit des nations à disposer d’elles-mêmes

Ce n’est pas seulement la revendication du droit des nations à disposer d’elles-mêmes, mais tous les points de notre programme-minimum démocratique qui ont été autrefois, dès le XVII° et le XVIII° siècle, formulés par la petite bourgeoisie. Et la petite bourgeoisie continue à les formuler tous d’une façon utopique, sans voir la lutte des classes et son aggravation à l’époque de la démocratie, et en croyant au capitalisme “pacifique”.

Telle est précisément l’utopie d’une union pacifique de nations égales en droit à l’époque de l’impérialisme, utopie qui trompe le peuple et que prônent les partisans de Kautsky. A l’opposé de cette utopie petite bourgeoise et opportuniste, le programme de la social-démocratie doit mettre au premier plan, comme un fait fondamental, essentiel et inévitable à l’époque de l’impérialisme, la division des nations en nations oppressives et nations opprimées. Le prolétariat des nations oppressives ne peut se contenter de phrases générales, stéréotypées, rabâchées par tous les bourgeois pacifistes, contre les annexions et pour l’égalité en droits des nations en général. Il ne peut passer sous silence le problème, particulièrement “désagréable” pour la bourgeoisie impérialiste, des frontières des Etats fondés sur l’oppression nationale. Il ne peut pas ne pas lutter contre le maintien par la force des nations opprimées dans les frontières de ces Etats; autrement dit, il doit lutter pour le droit d’autodétermination. Il doit revendiquer la liberté de séparation politique pour les colonies et les nations opprimées par “sa” nation. Sinon, l’internationalisme du prolétariat demeure vide de sens et verbal ; ni la confiance, ni la solidarité de classe entre les ouvriers de la nation opprimée et de celle qui opprime ne sont possibles; et l’hypocrisie des défenseurs réformistes et kautskistes de l’autodétermination, qui ne disent rien des nations opprimées par “leur propre” nation et maintenues de force au sein de “leur propre” Etat, n’est pas démasquée.

D’autre part, les socialistes des nations opprimées doivent s’attacher à promouvoir et à réaliser l’unité complète et absolue, y compris sur le plan de l’organisation, des ouvriers de la nation opprimée avec ceux de la nation oppressive. Sans cela, il est impossible de sauvegarder une politique indépendante du prolétariat et sa solidarité de classe avec le prolétariat des autres pays, devant les manœuvres de toutes sortes, les trahisons et les tripotages de la bourgeoisie. Car la bourgeoisie des nations opprimées convertit constamment les mots d’ordre de libération nationale en une mystification des ouvriers : en politique intérieure, elle exploite ces mots d’ordre pour conclure des accords réactionnaires avec la bourgeoisie des nations dominantes (voir l’exemple des Polonais en Autriche et en Russie, qui concluent des marchés avec la réaction pour opprimer les Juifs et les Ukrainiens); en politique extérieure, elle cherche à pactiser avec une des puissances impérialistes rivales pour réaliser ses buts de rapine (politique des petits Etats dans les Balkans, etc.).

Le fait que la lutte contre une puissance impérialiste pour la liberté nationale peut, dans certaines conditions, être exploitée par une autre “grande” puissance dans ses propres buts également impérialistes, ne peut pas plus obliger la social-démocratie à renoncer au droit des nations à disposer d’elles-mêmes, que les nombreux exemples d’utilisation par la bourgeoisie des mots d’ordre républicains dans un but de duperie politique et de pillage financier, par exemple dans les pays latins, ne peuvent obliger les social-démocrates à renier leur républicanisme   [3].

V. Le marxisme et le proudhonisme dans la question nationale

A l’opposé des démocrates petits-bourgeois, Marx voyait dans toutes les revendications démocratiques sans exception non pas un absolu, mais l’expression historique de la lutte des masses populaires, dirigées par la bourgeoisie, contre le régime féodal. Il n’est pas une seule de ces revendications qui, dans certaines circonstances, ne puisse servir et n’ait servi à la bourgeoisie à tromper les ouvriers. Il est radicalement faux, du point de vue théorique, de monter en épingle, à cet égard, l’une des revendications de la démocratie politique, à savoir le droit des nations à disposer d’elles-mêmes, et de l’opposer à toutes les autres. Dans la pratique, le prolétariat ne peut conserver son indépendance qu’en subordonnant sa lutte pour toutes les revendications démocratiques, sans en excepter la république, à sa lutte révolutionnaire pour le renversement de la bourgeoisie.

D’autre part, à l’opposé des proudhoniens, qui “niaient” la question nationale “au nom de la révolution sociale”, Marx mettait au premier plan, en considérant par-dessus tout les intérêts de la lutte de classe du prolétariat des pays avancés, le principe fondamental de l’internationalisme et du socialisme : un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre. C’est du point de vue des intérêts du mouvement révolutionnaire des ouvriers allemands que Marx réclamait en 1848 que la démocratie victorieuse d’Allemagne proclamât et accordât la liberté aux peuples opprimés par les Allemands. C’est du point de vue de la lutte révolutionnaire des ouvriers anglais que Marx réclamait, en 1869, la séparation de l’Irlande d’avec l’Angleterre. Et il ajoutait : “Dût-on, après la séparation, aboutir à la fédération”. Ce n’est qu’en formulant cette revendication que Marx éduquait véritablement les ouvriers anglais dans un esprit internationaliste. C’est ainsi seulement qu’il pouvait opposer une solution révolutionnaire de ce problème historique aux opportunistes et au réformisme bourgeois, qui, jusqu’à présent, après un demi-siècle, n’a toujours pas réalisé la “réforme” irlandaise. C’est ainsi seulement qu’il pouvait, à l’encontre des apologistes du capital qui criaient à l’utopisme et à l’impossibilité de réaliser pour les petites nations le droit à la séparation, et proclamaient le caractère progressiste de la concentration non seulement économique, mais aussi politique, défendre le caractère progressiste de cette concentration opérée d’une manière non impérialiste, et défendre le rapprochement des nations basé non pas sur la violence, mais sur la libre union des prolétaires de tous les pays. C’est ainsi seulement qu’il pouvait opposer à la reconnaissance verbale, et souvent hypocrite, de l’égalité des nations et de leur droit à disposer d’elles-mêmes l’action révolutionnaire des masses également en ce qui concerne la solution des problèmes nationaux. La guerre impérialiste de 1914-1916 et les écuries d’Augias de l’hypocrisie opportuniste et kautskiste qu’elle a révélé ont nettement confirmé la justesse de cette politique de Marx, qui doit servir de modèle à tous les pays avancés, puisque chacun d’eux opprime actuellement des nations étrangères [4].

Affiche l’Union du Peuple Galicien , organisation membre du BNG ” Le prolétariat doit revendiquer la liberté de séparation politique pour les colonies et les nations opprimées par “sa” nation. Sinon, l’internationalisme du prolétariat demeure vide de sens et verbal”

VI. Trois types de pays par rapport au droit des nations à disposer d’elles-mêmes

Il faut, sous ce rapport, distinguer trois principaux types de pays.

Premièrement, les pays capitalistes avancés de l’Europe occidentale et les Etats-Unis. Les mouvements nationaux progressistes bourgeois y ont depuis longtemps pris fin. Chacune de ces “grandes” nations opprime d’autres nations dans les colonies et à l’intérieur de ses frontières. Les tâches du prolétariat des nations dominantes y sont précisément celles du prolétariat de l’Angleterre, au XIX° siècle, à l’égard de l’Irlande [5].

Deuxièmement, l’Est de l’Europe : l’Autriche, les Balkans et surtout la Russie. C’est au XX° siècle que s’y sont particulièrement développés les mouvements nationaux démocratiques bourgeois et que la lutte nationale y a pris un caractère particulièrement aigu. Dans ces pays, les tâches du prolétariat, tant pour achever la transformation démocratique bourgeoise que pour aider la révolution socialiste dans les autres pays, ne peuvent pas être menées à bien s’il n’y défend pas le droit des nations à disposer d’elles-mêmes. Particulièrement difficile et particulièrement importante y est la tâche consistant à fusionner la lutte de classe des ouvriers des nations oppressives et des ouvriers des nations opprimées.

Troisièmement, les pays semi-coloniaux comme la Chine, la Perse, la Turquie, et toutes les colonies totalisent environ 1000 millions d’habitants. Là, les mouvements démocratiques bourgeois ou bien commencent à peine, ou bien sont loin d’être à leur terme. Les socialistes ne doivent pas seulement revendiquer la libération immédiate, sans condition et sans rachat, des colonies (et cette revendication, dans son expression politique, n’est pas autre chose que la reconnaissance du droit des nations à disposer d’elles-mêmes; les socialistes doivent soutenir de la façon la plus résolue les éléments les plus révolutionnaires des mouvements démocratiques bourgeois de libération nationale de ces pays et aider à leur insurrection (ou, le cas échéant, à leur guerre révolutionnaire) contre les puissances impérialistes qui les oppriment.

VII. Le social-chauvinisme et le droit des nations à disposer d’elles-mêmes

L’époque impérialiste et la guerre de 1914-1916 ont mis particulièrement en relief la nécessité de lutter contre le chauvinisme et le nationalisme dans les pays avancés. En ce qui concerne le droit des nations à disposer d’elles-mêmes, il existe deux nuances principales parmi les social-chauvins, c’est-à-dire les opportunistes et les kautskistes, qui maquillent et idéalisent la guerre impérialiste, réactionnaire, en lui appliquant la notion de “défense de la patrie”.

D’une part, nous voyons les serviteurs déclarés de la bourgeoisie, qui défendent les annexions sous prétexte que l’impérialisme et la concentration politique sont progressistes, et qui nient le droit d’autodétermination en le déclarant utopique, illusoire, petit-bourgeois, etc. Ce groupe comprend : Cunow, Parvus et les ultra-opportunistes en Allemagne, une partie des fabiens et des chefs des trade-unions en Angleterre, les opportunistes en Russie : Semkovski, Liebmann, Iourkévitch, etc.

D’autre part, nous voyons les kautskistes, auxquels se rattachent également Vandervelde, Renaudel et beaucoup de pacifistes d’Angleterre et de France, etc. Ils sont pour l’unité avec les premiers et, en fait, ils les rejoignent pleinement en défendant d’une façon purement verbale et hypocrite le droit d’autodétermination : ils estiment “exagérée” (“zu viel verlangt”: Kautsky dans la Neue Zeit du 21 mai 1915) la revendication du droit de séparation politique; ils n’affirment pas la nécessité d’une tactique révolutionnaire des socialistes des nations oppressives, mais estompent au contraire leurs obligations révolutionnaires, justifient leur opportunisme, les aident à mystifier le peuple, éludent comme par hasard la question des frontières des Etats qui maintiennent de force dans leur sein des nations lésées dans leurs droits, etc.

Les uns comme les autres sont des opportunistes qui prostituent le marxisme parce qu’ils ont perdu toute faculté de comprendre la portée théorique et l’importance pratique capitale de la tactique de Marx, explicitée par lui-même à propos de l’Irlande.

En ce qui concerne plus particulièrement les annexions, ce problème a acquis une actualité toute spéciale du fait de la guerre. Mais qu’est-ce qu’une annexion ? Il est aisé de se convaincre que l’opposition aux annexions se ramène à la reconnaissance du droit des nations à disposer d’elles-mêmes, ou bien elle repose sur une phraséologie pacifiste qui défend le statu quo et est hostile à toute violence, même révolutionnaire. Une telle position est foncièrement fausse et inconciliable avec le marxisme.

Lenine sur un mur de Derry en Irlande du Nord

VIII. Les tâches concrètes du prolétariat dans le proche avenir

La révolution socialiste peut débuter dans le plus proche avenir. Dès lors, le prolétariat se trouvera placé devant les tâches immédiates que voici : conquête du pouvoir, expropriation des banques et réalisation d’autres mesures dictatoriales. La bourgeoisie – et surtout les intellectuels du type des fabiens et des kautskistes – s’efforcera à ce moment de morceler et de freiner la révolution en lui imposant des buts limités, démocratiques. Si toutes les revendications purement démocratiques sont susceptibles, dans le cas où l’assaut des prolétaires a déjà commencé contre les fondements du pouvoir de la bourgeoisie, de constituer en un sens un obstacle pour la révolution, la nécessité de proclamer et de réaliser la liberté de tous les peuples opprimés (c’est-à-dire leur droit à l’autodétermination) sera tout aussi essentielle pour la révolution socialiste qu’elle l’a été pour la victoire de la révolution démocratique bourgeoise, par exemple dans l’Allemagne de 1848 ou dans la Russie de 1905.

Il est possible, toutefois, qu’il s’écoule cinq ans, dix ans, voire davantage, avant le début de la révolution socialiste. A l’ordre du jour s’inscrira l’éducation révolutionnaire des masses dans un esprit qui rendrait impossibles l’appartenance des socialistes chauvins et opportunistes au parti ouvrier, ainsi que la répétition de leur victoire de 1914-1916. Les socialistes devront expliquer aux masses que les socialistes anglais qui ne revendiquent pas la liberté de séparation pour les colonies et l’Irlande, – que les socialistes allemands qui ne revendiquent pas la liberté de séparation pour les, colonies, les alsaciens, les danois et les polonais, et qui n’étendent pas la propagande révolutionnaire et l’action de masse révolutionnaire jusque dans le domaine de la lutte contre le joug national, qui n’utilisent pas les incidents comme celui de Saverne pour développer une très large propagande illégale parmi le prolétariat de la nation oppressive, pour organiser des manifestations de rue et des actions révolutionnaires de masse, – que les socialistes russes qui ne revendiquent pas la liberté de séparation pour la Finlande, la Pologne, l’Ukraine, etc., etc., – que ces socialistes agissent en chauvins, en laquais des monarchies impérialistes et de la bourgeoisie impérialiste qui se sont couvertes de sang et de boue.

IX. L’attitude de la social-démocratie russe et polonaise et de la II° Internationale envers le droit des nations à disposer d’elles-mêmes

Les divergences de vue qui existent entre les social-démocrates révolutionnaires de Russie et les social-démocrates polonais en ce qui concerne l’autodétermination se sont manifestées dès 1903, au congrès qui a adopté le programme du Parti Ouvrier Social-Démocrate de Russie, et qui, malgré la protestation de la délégation des social-démocrates polonais, y a inclus le §9, qui reconnaît le droit des nations à disposer d’elles-mêmes. Depuis cette date, les social-démocrates polonais n’ont jamais repris, au nom de leur parti, leur proposition d’éliminer ce §9 du programme de notre parti ou de lui substituer une autre formule quelconque.

En Russie, où 57 pour cent au moins de la population, plus de 100 millions d’habitants, appartiennent aux nations opprimées, – où ces nations peuplent principalement les régions périphériques, – où une partie de ces nations est plus cultivée que les Grands-Russes, où le régime politique est particulièrement barbare et médiéval, – où la révolution démocratique bourgeoise n’est pas encore achevée, – en Russie donc, la reconnaissance du droit de libre séparation d’avec la Russie des nations opprimées par le tsarisme est absolument obligatoire pour les social-démocrates, au nom de leurs objectifs démocratiques et socialistes. Notre parti, reconstitué en janvier 1912, a adopté en 1913 une résolution [6]qui confirme le droit d’autodétermination et l’explique précisément dans le sens concret indiqué plus haut. Le déchaînement du chauvinisme grand-russe en 1914-1916, tant au sein de la bourgeoisie que parmi les socialistes opportunistes (Roubanovitch, Plekhanov, Naché Diélo, etc.) nous donne une raison supplémentaire d’insister sur cette revendication et de considérer que ceux qui la rejettent soutiennent pratiquement le chauvinisme grand-russe et le tsarisme. Notre parti déclare qu’il décline de la façon la plus résolue toute responsabilité pour cette levée de boucliers contre le droit d’autodétermination.

Telle qu’elle a été récemment formulée, la position de la social-démocratie polonaise dans la question nationale (déclaration de la social-démocratie polonaise à la conférence de Zimmerwald) renferme les idées suivantes:

Cette déclaration stigmatise les gouvernements allemands et autres qui considèrent les “régions polonaises” comme un gage dans le futur jeu des compensations, “en privant le peuple polonais de la possibilité de décider lui-même de son sort”. “La social-démocratie polonaise proteste résolument et solennellement contre le découpage et le démembrement de tout un pays”… Elle flétrit les socialistes qui s’en rapportent aux Hohenzollern… pour “la libération des peuples opprimés”. Elle exprime sa conviction que seule la participation à la lutte imminente du prolétariat révolutionnaire international, à la lutte pour le socialisme, “brisera les chaînes de l’oppression nationale, anéantira toutes les formes de domination étrangère, et garantira au peuple polonais la possibilité d’un libre et ample développement en qualité de membre égal de l’union des peuples”. La déclaration indique que la guerre est “doublement fratricides pour les polonais”. (Bulletin de la Commission socialiste internationale N°2, 27. IX. 1915,  p. 15 ; traduction russe dans le recueil L’Internationale et la guerre, p. 97.)

Ces thèses ne se différencient en rien, pour l’essentiel, de la reconnaissance du droit des nations à disposer d’elles-mêmes, mais leurs formules politiques sont encore plus imprécises et plus vagues que la plupart des programmes et résolutions de la II° Internationale. Toute tentative d’exprimer ces idées dans des formules politiques nettement définies et de préciser dans quelle mesure elles sont applicables au régime capitaliste ou seulement au régime socialiste ne pourra que faire ressortir l’erreur que commettent les social-démocrates polonais en niant le droit des nations à disposer d’elles-mêmes.

La décision du Congrès socialiste international de Londres de 1896, qui reconnaissait le droit des nations à disposer d’elles-mêmes, doit être complétée sur la base des thèses exposées ci-dessus, par des indications soulignant :

  1. l’urgence particulière de cette revendication à l’époque de l’impérialisme;
  2. la nature politique conditionnelle et le contenu de classe de toutes les revendications de la démocratie politique, y compris celle-ci;
  3. la nécessité de distinguer entre les tâches concrètes des social-démocrates des nations oppressives et celles des social-démocrates des nations opprimées;
  4. la reconnaissance inconséquente, purement verbale et, par cela même, hypocrite quant à sa signification politique, du droit d’autodétermination par les opportunistes et les kautskistes;
  5. le fait que la position des social-démocrates, particulièrement ceux des nations dominatrices (grands-russes, anglo-américains, allemands, français, italiens, japonais, etc.), qui ne défendent pas la liberté de séparation pour les colonies et les nations opprimées par “leurs” nations, est pratiquement identique à celle des chauvins;
  6. la nécessité de subordonner la lutte pour cette revendication, comme pour toutes les revendications fondamentales de la démocratie politique, à la lutte révolutionnaire de masse directement orientée vers le renversement des gouvernements bourgeois et la réalisation du socialisme.

Reprendre le point de vue de certaines petites nations et surtout des social-démocrates polonais, que leur lutte avec la bourgeoisie polonaise dont les mots d’ordre nationalistes trompent le peuple a conduit jusqu’au rejet erroné du droit d’autodétermination, serait, pour l’Internationale, commettre une faute théorique, substituer le proudhonisme au marxisme et, en pratique, soutenir involontairement le chauvinisme et l’opportunisme hautement dangereux des nations impérialistes.

La Rédaction du “Social-Démocrate”, organe central du P.O.S.D.R.

Post-scriptum. Dans la Neue Zeit du 3 mars 1916, qui vient de paraître, Kautsky tend ouvertement une main chrétienne de réconciliation à Austerlitz, le représentant du plus sordide chauvinisme allemand, en refusant pour l’Autriche des Habsbourg la liberté de séparation des nations opprimées, mais en la reconnaissant pour la Pologne russe, afin de rendre un service de larbin à Hindenburg et à Guillaume II. Il serait difficile de souhaiter une meilleure auto-dénonciation du kautskisme !

Ecrit en janvier-février 1916


Notes

[1] L’incident de Saverne se produisit dans cette ville alsacienne en novembre 1913, à la suite des vexations infligées par un officier prussien aux alsaciens. Ellesi soulevèrent l’indignation de la population locale, en majorité française, contre le joug de la clique militaire prussienne. A ce propos,  voir l’article de Lénine “Saverne” (Oeuvres, tome 19).

[2] Voir la critique des idées de Renner et Bauer sur l'”autonomie nationale culturelle” dans les textes de Lénine “A propos de l’autonomie nationale culturelle”, “notes critiques sur la question nationale”.

[3] Inutile de dire que repousser le droit d’autodétermination pour la raison qu’il en découlerait la nécessité de “défendre la patrie” serait tout à fait ridicule. C’est pour la même raison – c’est-à-dire aussi peu sérieusement – que les social-chauvins se réfèrent en 1914-I916 à n’importe quelle revendication de la démocratie (par exemple, à son républicanisme) et à n’importe quelle formule de lutte contre l’oppression nationale pour justifier la “défense de la patrie”. Lorsque le marxisme déclare que la défense de la patrie se justifiait dans les guerres, par exemple, de la grande Révolution française, ou celles de Garibaldi, en Europe, et qu’elle ne se justifie pas dans la guerre impérialiste de 1914-1916, il procède de l’analyse des particularités historiques concrètes de chaque guerre en tant que telle, et nullement d’un “principe général”, ni d’un paragraphe de programme. (Note de l’auteur)

[4] On dit souvent – par exemple, ces derniers temps, le chauvin allemand Lensch, dans les numéros 8 et 9 de Die Glocke (“Dies Glocke” (la cloche), revue éditée à Munich, puis à Berlin entre 1915 et 1925, par un membre du parti social-démocrate allemand, le social-chauvin Parvus  – NdE), – que l’attitude négative de Marx envers le mouvement national de certains peuples, par exemple les Tchèques en 1848, réfute du point de vue du marxisme la nécessité de reconnaître le droit des nations à disposer d’elles-mêmes. Mais cela est faux, car, en 1848, il y avait des raisons historiques et politiques d’établir une distinction entre les nations “réactionnaires” et les nations démocratiques révolutionnaires. Marx avait raison de condamner les premières et de défendre les secondes. Le droit d’autodétermination est une des revendications de la démocratie, qui doit naturellement être subordonnée aux intérêts généraux de la démocratie. En 1848 et dans les années suivantes, ces intérêts généraux consistaient, au premier chef, à combattre le tsarisme. (Note de l’auteur)

[5] Dans certains petits Etats restés à l’écart de la guerre de 1914-1916, par exemple en Hollande et en Suisse, la bourgeoisie exploite énergiquement le mot d’ordre d'”autodétermination des nations” pour justifier la participation à la guerre impérialiste. C’est une des raisons qui poussent les social-démocrates de ces pays à nier le droit d’autodétermination. On défend par des arguments faux la juste politique du prolétariat, à savoir : la négation de la “défense de la patrie” dans la guerre impérialiste. Le résultat, c’est, en théorie, une altération du marxisme, et, dans la pratique, une sorte d’étroitesse de petite nation, l’oubli des centaines de millions d’hommes des nations asservies par les nations “impérialistes”. Le camarade Gorter, dans son excellente brochure : L’impérialisme, la guerre et la social-démocratie, a tort de nier le principe de l’autodétermination des nations, mais j’applique de façon juste quand il revendique immédiatement I'”indépendance politique et nationale” des Indes néerlandaises et démasque les opportunistes hollandais qui refusent de formuler cette revendication et de lutter pour elle (Note de l’auteur).

[6] Lénine fait allusion à la résolution qu’il avait rédigé sur la question nationale et qui fut adoptée par la conférence du C.C du P.O.S.D.R élargie aux militants responsables du parti qui eu lieu en octobre 1913. Pour des raisons de sécurité, la conférence fut appelé d'”été” ou d'”août”.

Les autres oeuvres de Lenine en français ici.

Comme le révélait le communiqué de soutien à la militante indépendantiste de Dispac’h poursuivie pour des graffitis s’opposant au tout tourisme et à la spéculation immobilière en février dernier un certain nombre de militants indépendantistes de gauche avaient fait le choix de participer aux élections municipales.

Le second tour étant reporté en juin, tout comme la mise en place des conseils municipaux issus du premier tour, il est difficile d’en tirer un bilan complet. Voici pourtant quelques résultats. A méditer pendant le confinement.

Tous les camarades présents n’évoluaient pas dans le même cadre, certains dans des communes de moins de 1000 habitants, d’autres dans des communes moyennes (Guingamp) et d’autres encore dans la ceinture d’une métropole (Cintré et Saint-Herblain).

Les regroupements, tactiques et périmètres d’alliances sont spécifiques à chaque territoire, même s’ils ont eu lieu sur la “gauche du PS” et excluent toute alliance avec cette force. Le reconnaitre, en faire le constat, n’empêche pas les débats et des questionnements sur les limites de ces expériences. 

https://twitter.com/Cintreencommun/status/1218089820372852736?s=20%20

A Cintré (2278 habitants) : dans l’agglomération rennaise notre camarade Anton Burel, membre de la Gauche Indépendantiste, avait impulsé depuis plusieurs mois une dynamique locale. Les axes centraux étaient : consultation des habitants sur les projets les concernants, meilleur accès aux informations communales, développement des transports collectifs, défense de l’environnement, enrichissement de la vie culturelle locale. Les références à la Bretagne comme espace politique, à la langue bretonne et au gallo étaient aussi des éléments de campagne.

C’est finalement 28.27% des voix et 2 élus pour “Cintré en commun” dès le premier tour qui clôture cette campagne. Anton Burel et Christine Georges seront donc pour 6 ans au conseil municipal.

A Saint Herblain (46 268 habitants) : les militant-e-s indépendantistes de gauche présents sur la commune ont depuis longtemps prit part aux joutes électorales. En 2008 et 2014 beaucoup d’entre eux/elles avaient joué un rôle clé dans la constitution de l’alternative “Saint Herblain à Gauche Toute-Sant Ervlan a-Gleiz Penn da benn”. Cette coalition locale, pratiquant le tourniquet des élu-e-s, avait permis à certain-e-s de nos camarades de prendre part aux débats municipaux dans la minorité d’opposition. Forts de cette expérience, ils et elles ont fait le choix d’élargir l’alliance locale en partant en 2020 dans le cadre d’un front plus large avec les militant-e-s d’Europe Ecologie les Verts, d’Ensemble Saint Herblain Autrement et de “Saint Herblain ville Bretonne” sous le nom “Saint Herblain en Commun“. Parmi les 15 premiers de la liste on peut noter les noms d’Eric Bainvel (militant de la Gauche Indépendantiste), de Primael Petit (indépendantiste de gauche bien connu), de Céline Bruneau (de Saint Herblain Ville Bretonne), de Anne Latouche-Thébaud (de “Saint-Herblain A Gauche Toute”). La présence de militant-e-s de la “ France Insoumise” n’a pas empêché que la liste assume pleinement des revendications en faveur de la défense de l’unité de la Bretagne, de l’identité bretonne, de la langue bretonne. Là encore la défense de l’environnement, la critique de la métropolisation, la démocratie participative, la gratuité des transports, ont largement été défendus par liste. La liste “Saint-Herblain en Commun” fait un bon score, soit 30,28% des suffrages exprimés. Il y aura dans cette ville un deuxième tour en juin qui les opposera au maire PS sortant.

A Guingamp (6 895 habitants) : c’est un petit collectif impulsé par des militant-e-s et sympathisant-e-s de la Gauche Indépendantiste qui a lancé l’idée d’une candidature à gauche du PS. L’idée arrivée tardivement a porté ses fruits puisque 30 personnes ont rejoints cette plateforme électorale locale. Le soutien et l’implication de l’ALCHI (Association de lutte contre le Logement Indigne) a permis de mettre au coeur de la campagne la question de l’habitat et de l’absence de service sanitaire dans la communauté d’agglomération. Si en plus de l’ALCHI la liste a reçu le soutien de la Gauche Indépendantiste, du NPA, et du Parti pour une Ecologie Populaire et Sociale, c’est bien d’abord des Guingampais-es issus du syndicalisme, impliqués dans le mouvement des retraites, ou dans la défense du climat, connus dans les milieux culturels bretons qui ont mené cette campagne qui leur a permis d’atteindre 11,3 % des suffrages.

La droite locale alliée à LREM prend une véritable déculottée (18,7 %). Et si le PS l’emporte haut la main (70 %) il faudra compter sur la voix indépendante de Gael Roblin, désormais élu de “Guingamp en Commun-Kumun Gwengamp”, qui est bien décidé à se faire entendre au conseil municipal et à y être le cheval de Troie des mouvements sociaux. Vous pouvez lire ici leur programme d’urgence sociale, démocratique, évoquant la Bretagne comme espace politique de Brest à Clisson, affirmant le droit de décider, la revendication de l’officialisation de la langue bretonne, assumant des revendications féministes et anti-homophobie. 

Il faut ajouter à ce tableau le réélection de Guillaume Bricaud, militant historique de la Gauche Indépendantiste, à Plounevez-Moedeg (1 458 habitants) sur une liste d’intérêt communal. 

Bien sûr l’abstention a été forte, les premiers conseils municipaux n’ont pas pu avoir lieu, la mauvaise gestion de la crise du Coronavirus ne permet pas d’apprécier comme il se doit la portée réelle de cet exercice électoral. Mais il est évident au regard des premiers retours que nous pouvons avoir,  que ces prestations honorables permettent d’envisager la mise en réseau d’élus issus de notre courant politique assumant dans les conseils municipaux des revendications en faveur du droit à l’autodétermination et du partage des richesses.

Cela sera bénéfique à la visibilisation des idées et propositions indépendantistes de gauche et alimentera les débats pour l’élaboration d’une campagne aux élections régionales reprenant ces préoccupations.

Pourquoi en effet ne pas imaginer décliner à l’échelle de toute la Bretagne une offre politique mettant comme élément central la question du droit de décider, alors même que les thèmes de démocratie participative, référendums et dépassement des limites institutionnelles, et défense de la diversité linguistique étaient portées par bien des listes comme à Fougères, Douarnenez, Rostrenen… ?

Il faudra pour cela faire évoluer la réflexion collective vers le fait que la démocratie participative, l’exercice référendaire doivent trouver une déclinaison à l’échelle de la Bretagne, de Brest à Clisson, et ne saurait se limiter aux politiques municipales ou communautaires.  A l’heure ou 61 % des breton-ne-s se déclarent favorables à une consultation sur les limites et les compétences que nous devrions nous mêmes exercer en Bretagne, il serait dommage de passer à coté de cette opportunité. 

Des militant-e-s de la Gauche Indépendantiste impliqué-e-s dans la campagne.

D’ar merc’her 12 a viz C’hwevrer e vo barnet ur stourmerez dizalc’hourez e lezvarn An Oriant evit livadennoù dister war mogerioù ajañsoù-tiez, notered, pe tiez-kêr. An holl anezho zo lec’hiet en ur vro a zo pouezus tre enni nerzh ekonomikel an touristelezh, cheñchet gantañ en un doare negativel barregezh Breizhiz ha Breizhadezed d’ober annez  hag engouestlet enni an holl ekonomiezh ha terkadurioù evit mad an obererezh-se hepken.

Ar stourmerez a nac’h bezañ kemeret perzh er pezh zo rebechet dezhi ha seblantout a ra bezañ skañv tre ar prouennoù evit diskouez ez eo kablus.

Saludiñ a reomp he dibab da azgoulenn d’ober gant ar brezhoneg a-hed he dalc’h dindan evezh.

Perzh eo ar prosez politikel-se deus ur c’helchiad a waskerezh a-enep ar stourmoù sokial a zo er mare-mañ.

E bal a zo da spontañ ar re a gred enebiñ ouzh brokadur war ar madoù nevez e Breizh dre obererezhioù stourm arouezius-tre en ur begañ skritelloù pe en ur livañ luganioù.

Trugarekaat a reomp ar strollad Dispac’h evit e labour hag en deus servijet da lakaat war wel pegen diaes eo d’an dud kavout lojeiz war aodoù Breizh.

Dre zegouezh hag un degouezh mat e vo dalc’het ar prosez un nebeud sizhunvezhioù a-raok an dilennadegoù kêr. Evel stourmerien deus an tu-kleiz dizalc’hour engouestlet e meur a zoare e koulzadoù lec’hel evit ar mouezhiadegoù e fell deomp embann e chom ar gwir da gaout ul lojeiz dereat ur c’hoant pennañ hag ur gwir diazez d’an holl.

Framm ensavadurel Breizh a rank anduriñ Breizhiz , deus Brest da gKlison, hep bezañ gellet dibab anezhañ, a vir ouzhomp da lakaat e pleustr politikerezhioù foran a-ratozh a-benn lakaat un termen d’ar brokadur, d’an aergerzh a skarzh ar re baourañ deus kreizkerioù ar meurgerioù gwashaet gant al LTB, d’an touristelezh hollc’halloudus war an aodoù, ha dre vras da gudenn al lojañ-fall.

Pediñ a reomp an dilennidi hag an dud war ar renk a soñjfe eveldomp da embann o c’henskoazell d’hor gamaradez ha da reiñ arc’hant da Skoazell Vreizh a baeaio koust ar breutaer evit difenn ar stourmerez.

Embann a reomp fraezh ha sklaer e fell deomp gwelet anezhi o vont didamall hag e c’halvomp da gemer perzh en tolpadeg a gengred a vo d’an 12 a viz C’hwevrer da harpañ anezhi dirak lezvarn An Oriant.

Anton Burel, pennlistennad  « Kentreg Boutin », Eric Bainvel Kuzulier-kêr evit “Sant-Ervlan a-gleiz penn-da-benn” ha danvez dilennad evit « Saint-Herblain en Commun », Guillaume Bricaud kuzulier-kêr e Plonevez-Moedeg, Gael Roblin war ar renk evit « Kumun Gwengamp », Timotée Rogues war ar renk er C’hloastr-Plourin.

La Gauche Indépendantiste Bretonne (Breizhistance) remercie le collectif « Dibab — Décidez la Bretagne » initiateur du sondage qui met en exergue l’appétence des bretons pour les revendications en faveur d’un pouvoir politique breton de Brest à Clisson.

Ce sondage va bien au-delà de la simple question relative à l’unité de la Bretagne, et souligne par l’intérêt qu’il suscite le déficit démocratique que la France fait subir au peuple breton.

C’est une gifle pour ceux qui, autour de Nantes, tentent de nier et d’effacer le sentiment d’appartenance à la Bretagne.

 

Les concepts d’auto-gouvernement, d’autodétermination, de souveraineté, de transferts de compétences (y compris législatives) sont désormais des sujets de débats politiques et citoyens bretons. Ces idées ont progressé au sein des masses bretonnes.

En tant qu’indépendantistes, nous nous réjouissons de constater que près de 40 % des sondés pensent que le peuple breton devrait voter ses propres lois, prélever lui-même l’impôt et être représenté dans les instances internationales et dans les compétitions sportives.

 

Enfin, le fait que plus de 60 % des sondés répondent positivement à la question relative à l’organisation d’un référendum sur les compétences d’une Bretagne réunifiée montre la pertinence de la revendication du droit à décider, du droit à l’autodétermination nationale du peuple breton à choisir son destin.

Le nombre d’indécis à chaque question posée souligne combien notre marge pour faire progresser l’idée d’une république bretonne est importante.
C’est bien la perspective d’exercer dans le cadre d’une autogouvernance bretonne des compétences pour un mieux-disant démocratique, social et environnemental qui déterminera la rapidité de cette progression au sein des larges masses.

C’est une invitation claire faites aux partisans de l’unité de la Bretagne et à ceux et celles qui œuvrent pour faire progresser le degré de souveraineté décisionnelle bretonne à changer de paradigme, en délaissant les seules justifications historiques, culturelles et linguistiques. C’est la perspective d’une Bretagne civique, d’une Bretagne qui serait un espace citoyen de transformation sociale, et où la démocratie participative et décisionnelle serait une réalité qui fera basculer de larges secteurs de l’opinion vers le souverainisme breton.

Le droit à l’autodétermination de Brest à Clisson sera le thème central de la manifestation de Nantes du 28 septembre prochain, à l’initiative de la Coordination Démocratique Bretonne. Nous exhortons notre militance et nos sympathisants à se consacrer en priorité au succès de cette initiative pour finir d’inscrire à l’agenda politique breton cette revendication démocratique.

Nous sommes disponibles, comme nous y invite DIBAB, pour construire un large front devant amener la classe politique bretonne sous la pression et la mobilisation populaire multiforme — dans le cadre d’un calendrier déconnecté de l’agenda électoral parisien — pour organiser la rupture démocratique avec Paris.
Cette rupture démocratique se concrétisera par la construction d’un rapport de force devant nous amener à nous passer de l’autorisation du pouvoir français pour organiser un référendum d’autodétermination sur le périmètre et les compétences de la Bretagne nouvelle dont nous avons tous et toutes besoin pour améliorer nos conditions de vie.

La Gauche Independantiste. Le 29 août 2019.

PS : Excellente analyse de DIBAB ici, les résultats complets .

 

L’été et son lot de festivals en Bretagne ne favorisent pas les mobilisations à caractère militant. La Gauche Indépendantiste a toujours mis un point d’honneur pendant cette période estivale à rappeler que la Bretagne n’est pas une région typique avec son lot d’événements musicaux, culturels et plus ou moins folkloriques en initiant des manifestations de rues, en tenant des stands d’info, en récoltant des fonds, ou en soutenant ce genre d’initiatives si elles émanaient d’autres secteurs.

Cette année nous avons mobilisé en quelques jours plusieurs dizaines de personnes pour défendre le caractère national de la Galice, invitée centrale de l’événement. Nous avons défilé en ville, avec banderole, drapeau nationaux bretons et galiciens au vent, sans rien cacher de notre identité indépendantiste, féministe, antifasciste et en assumant la solidarité avec notamment les prisonniers politiques galiciens. Aux cris de « Galiciens, bretons, nous sommes des nations ! Démocratie, Autodétermination ! » ou de « Ici c’est pas la France ! Vive l’indépendance ! » nous avons refusé concrètement le phénomène de dépolitisation qui touche les manifestations à caractère culturellement breton, et renforcé notre pratique internationaliste. Environ 80 personnes se sont jointe à nous. Voici le texte de la prise de parole que nous avons lue en langue bretonne et en français à la clôture du défilé. La Gauche Indépendantiste, l’Union des Etudiant.e.s Breton·ne·s avait initié cette initiative soutenue en Galice par le BNG et Causa Galiza.

Cette année, le Festival Interceltique de Lorient met la nation Galicienne à l’honneur. Ce grand rassemblement musical permet de mettre en avant les singularités des peuples celtes et permet de souligner une fois par an le caractère national des différents peuples participants.

Merci aux organisateurs du FIL pour cette opportunité qui s’inscrit dans la durée. Merci et bravo aux bénévoles, musiciens et danseurs.

La Xunta de Galice — c’est à dire le gouvernement local Galicien — a tronqué l’intitulé sous lequel le peuple Galicien était invité à Lorient, c’est à dire est tant que nation, en remplaçant ce terme par « territoire ». Cela n’a pas manqué de faire réagir de nombreux acteurs et actrices culturel·le·s et politiques galicien·ne·s.

Nous partageons en tant que Breton·ne·s leurs indignation. Nous sommes fatigué·e·s des discours institutionnels qui, en Galice comme en Bretagne, nous présentent comme de simples « régions » ou « territoires » des États français ou espagnols. Nous ne sommes pas de simples typiques territoires à fort particularisme musical et artistique. La réalité est tout autre : nous sommes des nations sans État ; la Galice et la Bretagne sont nos pays.

Si nos gouvernements locaux respectifs ne veulent pas en parler ainsi, c’est pour plaire à Madrid ou Paris qui cherchent à nous assimiler et ne veulent surtout pas que l’on évoque notre droit à l’autodétermination, c’est à dire à décider nous-mêmes de quelle forme d’auto-gouvernement nous avons besoin.

S’autogouverner, avec la plus grande souveraineté possible, en toute indépendance est le seul choix possible pour organiser la rupture avec des états centraux qui font perdurer l’exil des jeunes bretons et galiciens, le chômage, l’exploitation capitaliste, les inégalités hommes-femmes, les persécutions linguistique, le pillage des ressources naturelles, le mauvais accès à des logements de qualité, la logique du tout tourisme. Autant de maux dont souffrent les peuples galicien et breton.

Si le Parti Populaire au pouvoir en Galice a choisi de dénigrer le caractère national de la Galice c’est par ce qu’il s’inscrit dans le droit fil des persécutions qu’il fait subir au peuple galicien. En témoigne les procès fait aux activistes du BNG pour de simples banderoles accrochées sur des propriétés appartenant à la famille du dictateur Franco en Galice contre la volonté du peuple galicien, en témoigne la tentative d’interdiction de l’organisation Indépendantiste Causa Galiza par la justice espagnol, en témoigne les peines démesurées et les mesures d’éloignement imposés aux prisonniers politiques galiciens.

44 ans aprés l’exécution de Moncho Reboiras militant communiste et indépendantiste membre de UPG (Union du Peuple Galicien) par la police espagnole la droite espagnole continue de persécuter le peuple Galicien.

En tant qu’internationalistes nous ne pouvons nous taire.

Partout en Europe de la Catalogne à l’Ecosse en passant par le Pays de Galles l’idée du droit à décider pour construire des démocraties de proximité basées sur la justice sociale progresse afin de rompre avec de vieux états centralistes et les politiques d’austérité.

Nous saisissons  l’opportunité offerte par l’erreur de communication lamentable de la Xunta pour lui rappeler, ainsi qu’au Conseil Régional de Bretagne qui se garde bien de prendre position sur ces questions, que nous avons le droit imprescriptible à décider de notre avenir national en Galice comme en Bretagne.

Comme toutes les nations sans État, nous avons le droit de décider de quel degré de souveraineté institutionnelle nous avons besoin, y compris l’indépendance.

Nous voulons terminer cette intervention en vous remerciant tous et toutes votre présence, en adressant nos salutations aux prisonniers politiques galiciens mais aussi aux prisonnierEs politiques basques incarcéréEs en Bretagne à Rennes, à Theo El Ghomzi militant communiste occitan incarcéré à Nantes en Bretagne pour un graffiti sur la maison d’un ministre et actuellement en grève de la faim.

Rendez-vous vendredi 16 aout à 18h00 Guingamp pour défendre le droit de la jeunesse à faire ses études dans notre langue nationale.

Rendez-vous à Nantes le 28 septembre pour affirmer massivement le respect de l’unité territoriale de la Bretagne et notre droit à décider des compétences que nous devons maitriser en tant que peuple breton.

Bevet Breizh Dieub ha Sokialour ! Viva Galiza Ceive !

Nous apprenons par la presse l’arrestation à Nantes d’un homme de 27 ans suspecté d’être l’auteur d’un graffiti sur le logement du nantis François De Rugy, revendiqué par le Parti Communiste Maoïste. Il y aura donc eu plus de réactivité pour un malheureux tag sur la façade d’une habitation que pour rechercher le corps de Steve Caniço après la charge policière du 22 juin à Nantes, ou pour avoir une réponse au sujet de la mort d’Aboubakar Fofana, tué il y a maintenant plus d’un an dans le quartier du Breil : le CRS cité dans l’affaire n’ayant toujours pas été entendu.

La police et la justice démontrent ainsi où sont leurs véritables préoccupations. C’est-à-dire protéger les puissants, les riches qui dégradent nos conditions de vie tout en se baignant dans une opulence indécente.

Cette arrestation, qui intervient dans un contexte local marqué par les violences des forces de l’ordre dont les accointances avec l’extrême-droite ne sont plus à démontrer, contribue à noircir encore l’image d’une justice et d’une police à deux vitesses, qui depuis quelques années ont fait de cette partie de la Bretagne une zone expérimentale de répression insupportable contre la jeunesse, les révolté·e·s de toutes sortes, les militant·e·s et tous ceux et celles qui luttent pour un monde plus juste.

Nous exigeons donc la remise en liberté et l’abandon des poursuites contre ce jeune militant communiste qui à toute notre solidarité.

La Gauche Indépendantiste (Breizhistance)

Dispac’h (Collectif indépendantiste)

Collectif LGBTI révolutionnaire breton

Union des étudiant·e·s breton·ne·s / Unvaniezh Studierien Breizh

 

 

D’ar c’houlz ma kaozeer kalz deus ur referendom diwar-benn dazont bro Naoned da heul sinadeg “Breizh Unvan” hag emzalc’h negativel prezidant Liger-Atlantel eo fur adlenn prezegenn aozerien manifestadeg Roazhon bet dalc’het d’an 08 aviz Kerzu.

Erru eo poent sklaeraat talvoudegezh gerioù zo evel “demokratelezh”, “referendom”… Deomp ni n’eus nemet ur “referendom” a dalvez ar boan stourm evitañ : unan a vo aozet war Vreizh a-bezh gant ar vretoned o unan.

Trugarez da gKernurzhierezh Demokratel Breizh d’ober gant hor yezh e kement darvoud foran aozet gante.

MANIFESTADEG ROAZHON 08/12/2018

Amañ emaomp evit embann hor gwir da zibab, hor gwir evel pobl hag a rank — eus Brest betek Klison — mestroniañ he zonkad.

Raktreset ha gortozet e oa nac’hadenn Kuzul Departamant Liger-Atlantel da lezel mouezhiañ an dilennerien diwar-benn unvaniezh Breizh, en desped d’ar 100.000 sinadur rastellet ganr Breizh Unvan.

A-benn un nebeud devezhioù e vo un dalc’h gant Kuzul Rannvro Breizh. E miz Eost en Oriant hag e Miz Gwengolo e Naoned hor boa embannet hor c’hoant da glevet sav-poent dilennidi ar bodad-se diwar-benn ar gwir da zivizout.

Adsevel a reomp ar goulenn : ha reizh e kavont ne c’hellfe ket pobl Breizh reiñ he soñj diwar-benn harzoù Breizh ? Ha reizh e kavont ne c’hellfemp ket lavarout dre ur referendom peseurt barregezhioù a fell deomp mestroniañ ?

Evidomp ar bodadegoù departamant ha rannvro — dre o barregezhioù gwann — na c’hellont ket respont d’ar c’haoant a justis er vro, war dachenn an endro ha war an dachenn sokial a glever er gevredigezh a-bezh.

Anat eo. Met fellout a ra d’an dilennidi respont d’ar c’hoant all, ar c’hoant a zemokratelezh perzhiañ a vagfe dre an argerzh bonreizhañ-se ar vreutadeg politikel diwar-benn harzoù hag an derezh a souvereniez he Breizh ?

Ankeniet omp peogwir int didrouz da heul ar flac’had bet roet gant an Aotrou Grosvalet d’an holl dud o doa rastellet 100.000 sinadur.

N’eo ket d’ar bodadegoù dic’halloud ha dic’hoant da dermeniñ ar pezh zo mat evidomp, d’ar bobl an hini eo !

Soñjal a ra dilennidi kuzul-rannvro Breizh 4 departamant evel an Aoutrou Grosvalet ne dle ket ar bobl kaout an tu da reiñ he soñj ? Ha perzh int eus ar c’hast a zispriz mouezh ar bobl ?

Ankeniet omp kar e klevomp kaoz eus an adreizh bonreizhel a groufe un digreizennañ diouzh ar c’hoant. Gellet a rafe bezañ da skouer e-mesk ar c’huzulioù departamant ha rannvro brasaet ha kendeuzet en ur c’hornog bras a nac’homp en a-raok !

Ne fell deomp e vefe dibabet gant dilennidi ar bodadegoù dic’hallus-se peseurt mod rannañ barregezhioù dre un digreizennañ diouzh ar c’hoant gant ar galloud kreiz. Nac’hañ a reomp e vije graet deomp ar pezh zo bet graet d’an Elsass-Mosel, d’ar Broioù Katalan, da vro-Euskal a zo bet beuzet e ensavadadurioù o deus diverket betek o anv !

Nac’hañ a reomp en a-raok un emglev jirondin etre an notabled hag ar galloud kreiz a nac’h hor gwir d’en em dermeniñ. Ar gwir zo ganeomp da zibab war kement tachenn zo.

Emsav ar jiletennou melen, hag hon eus moarvat sav-poentoù disheñvel diwar-e-benn, a ziskouez n’omp ket kevatal dirak ar frailh tiriadel.

Dirak dilez ur stad prederiet gant ar gounid hepken, ur stad na ra nemet kreñvaat ar meurgerioù evit goloién ar maezioù, a zispriz ar re vreskañ, a serr ar servijoù yec’hed lec’hel evel e Douarnenez hag e Gwengamp, a dag hor gwir da gaout un deskadurezh dereat, ha nac’h ouzhomp da lakaat e pleustr ur politikerezh treuzdougen all e soñ deomp eo reizh hor raktres.

Dleet zo deomp kinnig ur skouer ensavadurel, sokial, war dachenn ar yezh hag an endro a rofe an tu d’an holl da gaout yec’hed, deskadurezh, sevenadur ha gouiziegezh. Evit e sevel e rankomp votiñ amañ e Breizh ! Hor breujoù a vo !
Perzh omp eus un emsav ledanoc’h a azgoulenn ar gwir d’en em dermeniñ : e Skos, e Katalonia, e Iwerzhon, e Kastilha e lec’h zo bet votet evit lakaat un termen d’ar monarkiezh ar sizhun-mañ…

N’en em gontantimp ket eus un deus deiziataer mouezhiañ evit ensavadurioù a c’heller krediñ nebeutoc’h nebeutañ enne. En o zouez ensavadurioù Europa a laosk da vreiniañ en toull-bac’h dilennidi Katalonia o doa aozet ur referendom diwar-benn an dizalc’hiezh pe hag a zo en soñj da adkreñvaat disparti Iwerzhon…

N’eus lezenn ebet a vir ouzhomp da aozañ hon unan ar referendom.

Pep keodedad, pe kebredigezh en deus ar gwir da gaout roll ar voterien ha dafar votiñ e gumun, dre al lezenn-se eo e vez aozet dilennadegoù diabarzh ar strolladoù politikel. Dleet zo da seurt stourmadegoù bezañ dizalc’h deus an ensavadurioù war dachenn an arc’hant, met pep hini ac’hanomp dilennet pe get a c’hell reiñ arc’hant.

Evel-se hor boa graet da vare ar votadegoù aozet gant ar gevredigezh DIBAB evit un 20 mouezhiadeg bennak. Asambles ha dre ar vot dre ar genrouedad e c’hellimp mont pelloc’h.

Evit embarzhiñ ar gwir da zibab en deiziataer politikel e roomp deoc’h meur a emgav :

1.    Goulenn a raimp asambles ganeoc’h soñj dilennidi Kuzul Rannvro Breizh e-pad an dalc’h da zont, goulenn a reomp diganeoc’h da vezañ niverus. Evit en ober e c’heller tremen dre o c’henlabourerien, pe drezo war-eeun, pe dre un tweetstorm, ur gorventenn tweetoù war ar rouedadoù sokial betek ma vo respontet deomp en un doare sklaer.

2.    Harpañ a raimp an emgavioù a c’hellfe bezañ roet evit taliñ ouzh dispriz Kuzul Departamant Liger-Atlantel.

3.    Goulenn a raimp ma vo votet melladoù e pep ti-kêr a-benn ma vefe roet ar gaoz da bobl breizh dre ur referendum em dermeniñ eus Brest betek Klison.

4.    Pediñ a reomp ac’hanoc’h da gemer perzh e emvod meur Kenurzhierezh Demokratel Breizh a vo dalc’het d’an 2 a viz C’hwevrer e Gwened, digor eo d’an holl. Aze e vo roet ur framm d’ar genurzhierezh, prientet hor c’houlzadoù evit ar gwir da zibab, studiet a-dost peseurt mod ober evit laket e pleustr da vat ur referendum war vreizh a-bezh.

5.    Fellout a ra deomp paeañ ur sontadeg ofisiel a-benn muzuliañ pegen bras eo c’hoant ar vretoned war dachenn an demokratelezh. Fellout a ra deomp e vefe embannet a-raok mouezhiadegoù Europa evit goulenn digant ar vretoned ha reizh e kavont bezañ goulennataet dre ur referendom war dazont hor bro eus Brest betek Klison. Koustus eo, ezhomm zo 15 000 euro evit sevel goulennoù war Vreizh a-bezh. Ar c’houlzad arc’hantaouiñ a grogo a-benn nebeut met gallout a reer kregiñ hiziv da reiñ arc’hant deomp. Ur bazennad gentañ war -du ar referendum e vo ar sontadeg se, harpit ac’hanomp !

N’eo ket echu ar stourm ha n’eus nemet an hent-se !