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La Gauche indépendantiste bretonne organise vendredi 29 septembre un meeting de solidarité avec le peuple catalan.

Il est fondamental après les déclarations de Jean-Yves Le Drian en faveur d’une Espagne forte et unie que le bretons se mobilisent pour faire respecter le droit à l’autodétermination du peuple catalan.

On y parlera aussi de l’appel international de soutien au peuple catalan que nous avons initié et signer par de nombreuses organisations de nations sans état sous domination française et de la manifestation pour l’unité de la Bretagne qui se déroulera le lendemain à Nantes.

Nous recevrons Gautier Sabrià, membre de la CUP (Gauche indépendantiste catalane), pour nous expliquer la situation actuelle en Catalogne, où sera organisé dimanche 1er octobre un référendum d’autodétermination, malgré l’interdiction du pouvoir central de l’état espagnol. Gautier Sabrià nous expliquera le processus qui a amené à l’organisation de ce référendum, et il nous éclairera également sur la situation du Nord de la Catalogne situé dans l’état français.

Rendez-vous vendredi 29/09 à 20h00 au Centre culturel breton “Yezhoù ha Sevenadur” à Saint-Herblain / Sant-Ervlan (44).

Infos pratiques :


Tram ligne 3, Bus 50 & 54 — Arrêts “Sillon de Bretagne”, “Angevinière”.

A l’occasion d’une marche de solidarité avec le peuple catalan sur le Menez Bré en Bretagne, dans le cadre de l’université d’été de la Gauche Indépendantiste Bretonne, a été rendu public un document unitaire. Il s’agit d’un manifeste de solidarité avec le peuple catalan signé par de nombreuses organisations évoluant dans les nations sans état sous domination française. Il souligne les implications dans l’état français du processus catalan et appelle à renforcer le mouvement de solidarité avec le peuple catalan.

Manifeste de solidarité avec le peuple catalan.

Le 1er octobre, le peuple catalan est invité à se prononcer sur l’indépendance de la Catalogne dans le cadre d’un référendum auto-organisé dont la légalité est contestée par le pouvoir Espagnol.

Les mesures d’intimidation diverses se succèdent : perquisitions des entreprises susceptibles de fabriquer du matériel de vote, déploiement ostensible de l’armée et de la police espagnoles, tentative d’interdiction du site internet de promotion du référendum, convocation judiciaire de plus de 700 élus s’étant engagés à favoriser dans leurs communes la tenue du vote, restrictions du droit de réunion…

Nos organisations implantées dans des nations sans état sous domination française tiennent à réaffirmer leur soutien :

  • Au droit inaliénable et légitime du peuple catalan à choisir sans contrainte et sans peur son avenir.

  • Son droit à proclamer à l’issue de ce vote une république catalane indépendante.

Par ailleurs, elles invitent les démocrates, les peuples et les travailleurs du monde et en premier lieu dans l’état français à exprimer publiquement leur soutien au peuple catalan qui fait vaciller par sa détermination à voter un régime monarchique vieillissant issue de la dictature franquiste.

La contribution du peuple catalan à redonner du sens à la démocratie est incontestable. Le processus catalan pour l’indépendance est riche d’enseignements car il explique de façon éloquente que le droit à l’autodétermination ne se quémande pas mais qu’il s’exerce sans attendre l’autorisation des états ou de l’Union Européenne. Il redonne du sens aux concepts de souveraineté, d’auto-gouvernance, d’auto-organisation à un moment ou les échanges économiques mondiaux se construisent plus que jamais au mépris de l’avis des peuples et au détriment du plus grand nombre et de l’environnement.

Beaucoup d’organisations de libération des autres peuples sous domination espagnole soutiennent le processus catalan mais nous rappelons que l’état français aussi occupe une partie des pays catalans et lui nie tout droit à choisir librement son destin.

Notre solidarité internationaliste envers le peuple catalan ne connaît pas les frontières franco-espagnoles et nous affirmons également que les catalans comme tous les peuples sous domination française devraient pouvoir exercer eux aussi leur droit à librement se déterminer pour construire un autre modèle politique, social et environnemental aux bénéfices de la majorité pour se débarrasser du capitalisme, du colonialisme et de l’impérialisme.

Organisation signataires :

Catalogne : CUP Perpinya

Corse : A Manca

Flandres : V-SB

Bretagne : Breizh O Stourm (Gauche Indépendantiste)

Pays Basque : Euskal Herria Bai, Askapena

Martinique : CNCP, PKLS

Occitanie : Collectiu Comunista Combat Proletari

Guyane : MDES

Polynésie : Tavini Huiratira

 Guadeloupe : UPLG (Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe)

La gauche indépendantiste bretonne condamne avec la plus grande fermeté la répression grandissante que subi le peuple catalan depuis une semaine. Si le référendum sur l’indépendance de la Catalogne prévu pour le 1er octobre a été illégalisé par le gouvernement espagnol, il est bon de rappeler que le parlement autonome catalan démocratiquement élu l’a lui adopté par une loi.

Nous dénonçons vivement la grave dérive autoritariste et anti-démocratique de l’État Espagnol qui essaye par tous les moyens de museler la revendication de création d’une république catalane. En l’espace d’une semaine ont été interdites des réunions publiques, saisi la bagatelle de 1,3 millions d’affiches et 45000 convocations d’assesseurs, mis sous tutelle économique ce qui est aujourd’hui la province autonome de Catalogne.

Nous dénonçons avec la plus grande fermeté ce qui se déroule à Barcelone ce mercredi 20 septembre. La répression tous azimuts du gouvernement espagnol a franchi un pas qui fait dire au président catalan, Carles Puigdemont que l’État Espagnol « a suspendu de facto l’autonomie de la Catalogne et appliqué de facto un état d’urgence ». En effet, la police espagnole a envahi le ministère de l’Économie et divers organismes des finances catalanes dont l’Agence du Trésor, le ministère des Affaires Extérieures, ainsi que le ministère des Affaires Sociales. Le chef du gouvernement espagnol a décidé aussi de procéder ce mercredi 20 septembre à des arrestations politiques au plus haut sommet du gouvernement catalan. 14 hommes politiques du gouvernement autonome catalan de Barcelone, parmi eux, le secrétaire général de la vice-présidence de Catalogne, Josep Maria Jove, ainsi que 13 hauts responsables ont été arrêtés.

Nous nous déclarons pleinement solidaires de l’exécutif catalan, dont nos camarades indépendantistes et socialistes de la CUP, qui appellent à répondre à la répression en se rassemblant ce jour sur les Ramblas de Barcelone et en allant voter massivement pour l’indépendance de la Catalogne le 1er octobre.

Ici, en Bretagne, nous nous mobilisons pour soutenir les partisans de la création d’une république catalane. Nous invitons tous les partisans du droit à l’autodétermination des peuples à deux rendez-vous d’ici la fin de la semaine :

• rencontrer le vendredi 22 septembre à 14h00 à Rennes (rendez-vous devant le bâtiment l’Ereve de l’université de Rennes 2) les représentants de Universitats per la Republica, plateforme juvénile catalane de promotion du référendum dans et hors de Catalogne, dans les universités. Délégation qui participera comme celle d’Arran ( Jeunes de la Gauche Indépendantiste Catalane ) à notre université de rentrée.

• nous rejoindre pour une randonnée familiale et populaire vers le sommet du Menez Bre où nous lirons une déclaration internationale de soutien au peuple catalan cosignée par 10 organisations de nations sans état sous domination française. Casse-croûte et animations au sommet. Rendez-vous dimanche 24 septembre à 12h dans le bourg de Tréglamus (22).

La gauche indépendantiste bretonne / Breizhistance-IS

A quelques semaines du référendum catalan sur l’indépendance non autorisé par Madrid, les indépendantistes catalans ont rempli les rues de Barcelone une fois de plus. Plus d’un million de personnes ont défilé pour faire connaitre leur volonté de voter le 1er octobre quelques soient les pressions de Madrid, et ce  tout en rendant hommage aux victimes des attentats islamistes survenus il y a peu dans la capitale catalane.

Outre les nombreuses provocations espagnoles cette Diada, journée nationale de Catalogne, s’est déroulée alors que la maire de Barcelone, Ada Colau, proche de Podemos, s’est pour l’instant refusée à mettre des urnes et des locaux municipaux à la disposition du peuple catalan pour voter suite aux injonctions judiciaires de Madrid. Un fait politique qui n’a rien d’anecdotique qui révèle combien les héros de la “gauche de la gauche” européenne n’ont rien en vérité d’insoumis.

Quelques jours avant cette énorme et historique Diada c’est l’Union Européenne qui a fait savoir aux indépendantistes combien elle était aux mains des partisans du statu-quo pro espagnol .

« Le cadre constitutionnel d’un État membre fait partie du cadre légal de l’Union européenne » a déclaré Antonio Tajani, président du parlement  européen. « Son respect doit être garanti à tout moment, c’est un pilier fondamental de notre système de libertés et de valeurs, sur lesquelles s’est fondée cette Union, comme stipulé dans l’article 2 du Traité de l’UE. Toute action contre la constitution d’un État membre est une action contre le cadre légale de l’UE » et d’ajouter : « La Commission a déjà répondu à plusieurs questions parlementaires indiquant que si une partie du territoire d’un État membre cesse de faire partie de cet État parce qu’il devient un État indépendant, les Traités ne s’appliqueraient plus à ce territoire. En d’autres termes, un nouvel État indépendant deviendrait, du fait de son indépendance, un pays tiers par rapport à l’UE et les Traités cesseraient de s’y appliquer ». Le magazine francophone Equinoxe qui relate les faits rappelle que Tajani est membre du PPE, parti populaire européen, qui regroupe entre autres les républicains français et les héritiers de Franco du PP Espagnol.

Le gouvernement catalan, soutenu par la majorité indépendantiste de centre-gauche, la gauche radicale de la CUP et Podemos, fait part de sa ferme volonté de voter et faire voter le 1er octobre et invite, à l’heure ou la Guardia Civil espagnole a perquisitionné des entreprises susceptibles d’avoir imprimé du matériel de vote, la population catalane a imprimer soi-même les bulletins de vote.

La Gauche Indépendantiste anticapitaliste dont la CUP est la traduction électorale a exhorté à l’insoumission face à Madrid et rappelé son combat contre les institutions européennes.

Des dizaines de milliers de personnes ont pris part à son défilé spécifique après la Diada unitaire sous le thème “Trenquem el regim, autodéterminacio, Paisos Catalans” en soutien au référendum et pour l’insoumission du peuple catalan en l’appelant à continuer à désobéir sans peur au pouvoir de l’UE et de Madrid. De très nombreuses délégations basques, andalouses, galiciennes étaient présentes lors de cette journée.

Anton Burel à la tribune de l’université de Barcelone

La Gauche Indépendantiste Bretonne à pris part à un acte de Universitats per la Republica, organisation juvénile de masse et unitaire qui défend l’organisation du référendum sur les campus et sa promotion hors de Catalogne.

Anton Burel, membre de la Gauche Indépendantiste Bretonne, y a souligné l’importance de la contribution du peuple catalan à redonner du sens aux concepts très concrets de souveraineté, autodétermination, indépendance et a conclu son intervention ainsi :

Le processus catalan pour l’indépendance est riche d’enseignements car il explique de façon éloquente que le droit à l’autodétermination ne se quémande pas mais qu’il s’exerce. C’est une leçon magistrale et concrète qui alimentera la réflexion de toutes les nations sans État qui ont gardé des velléités d’auto-gouvernance et d’auto-organisation malgré la politique d’assimilation et la dépolitisation des sociétés ouest européennes. Le peuple breton à beaucoup à apprendre de cette université de démocratie gigantesque que devient la Catalogne et petit à petit tous les pays catalans ! Vive la république catalane !

La délégation a pris part aux festivités et réjouissances revendicatives du reste de cette Diada réussie. Les semaines qui viennent offriront l’opportunité aux indépendantistes bretons d’affirmer leur solidarité et avec le peuple catalan, notamment lors de notre université de rentrée et lors de la manifestation pour l’unité de la Bretagne le 30/09.

Une randonnée de solidarité avec le peuple catalan est organisée le 24 septembre, dans la cadre de la troisième Université de rentrée de la Gauche Indépendantiste.

Rendez-vous à 12h00 dans le bourg de Tréglamus pour une randonnée familiale et populaire vers le sommet du Menez Bre où nous lirons une déclaration internationale de soutien au peuple Catalan.
Casse-croute et animations au sommet.

Pour la troisième année consécutive, la Gauche Indépendantiste vous donne rendez-vous pour son université de rentrée à Plougonver, au Dibar, au sud de Guingamp. Mais aura des déclinaisons Rennaises et Nantaises dans les jours précédents et suivants.

C’est un moment pensé pour se former et échanger dans la perspective de traduire en pratiques concrètes par la suite dans notre militance les thématiques évoquées lors de ces journées.

Les débats se déroulent en assemblées ouvertes, et sont ouverts aux sympathisant-e-s et curieux/curieuses ou même membres d’autres organisations.

Voici les grandes lignes de ce rendez-vous, des modifications sont susceptibles d’intervenir.

C’est bien sur la Gauche Indépendantiste Catalane notre invitée d’honneur en raison de la tenue du référendum du premier octobre en Catalogne sud. Mais le programme ne saurait se résoudre à cette seule thématique. On y parlera surement aussi de la rentrée sociale, des initiatives pour la réunification de la Bretagne et de la campagne de solidarité avec le Rojava Révolutionnaire… en français et en breton !

Vendredi 22 septembre :

• 19h : Accueil et apéro d’inauguration en présence de la délégation catalane.

• 20h30 : Projection du documentaire “Entre deux sexes” de Régine Abadia en présence de Vincent Guillot, militant de la cause intersexe et porte-parole de l’Organisation internationale des intersexes qui animera un échange sur les persécutions hétéronormatives et intersexophobes.

Samedi 23 septembre :

• 11h : Rencontre avec Vivian Petit auteur de “Retours sur une saison à Gaza“. Ce militant internationaliste nous présentera pour la première fois en public son ouvrage sur la Palestine où il a séjourné.

L’une des forces du texte de Vivian Petit est de se situer au carrefour entre le témoignage personnel, la chronique de la vie quotidienne à Gaza et la mise en perspective politique. Ni simple carnet de bord, ni texte d’analyse déshumanisé, ni tentative présomptueuse de dresser un « portrait » de Gaza et de ses habitants, le livre de Vivian opère des allers retours entre la France et Gaza, entre l’individuel et le collectif, entre la petite et la grande histoire.” nous dit Julien Salingue auteur de la préface. 

• 13h : Repas populaire.

• A partir de 14h : Rencontre avec les militants d’Universitats per la Republica et d’Arran qui viennent de Catalogne. Les premiers interviendront sur le campagne en cours dans les universités pour garantir la tenue du référendum en Catalogne malgré les pressions de Madrid. Universitats per la Republica est une plateforme juvénile qui rassemble des jeunes de divers sensibilités. A 15h30 les militantEs d’Arran, organisation de jeunesse de la Gauche Indépendantiste animeront un atelier sur la l’auto-organisation de la jeunesse indépendantiste Catalane et leurs actualité militante (campagne contre le tourisme, référendum, et municipalisme aux coté de la CUP). Ce rendez-vous est animé par des jeunes indépendantistes bretons du collectif Dispac’h.

• 17h30 : Échanges avec le Collectif  Vérité  et Justice pour Babacar. Babacar Gueye a été tué par un agent de la BAC de Rennes 3 décembre 2015 (sous réserve).

• 19h :  Repas populaire.

• 20h : Prise de parole de la Gauche Indépendantiste.

• 21h :  Concert avec : LDT, Les Derniers Trappeurs (anarcho trap bolcho sibérien guéringrad) / Dieub Steppers sound system dub / Bass Tension, sound system electro… (Prix libre).

Dimanche 24 septembre :

Rendez-vous à Midi dans le bourg de Treglamus pour une randonnée familiale et populaire vers le sommet du Menez Bre où nous lirons une déclaration internationale de soutien au peuple Catalan. Casse-croute et animations au sommet.

L’entrée est libre, le camping possible, le bar est fermé pendant les débats, la vente de stupéfiants interdite, les comportements violents et oppressifs bannis. Restauration sur place.
Tous le week-end : tables de presse, espace librairie…

A l’initiative des militants de la Gauche Indépendantiste du pays de Rennes, c’est prés de 30 personnes qui ont pris part à la soirée de solidarité avec les prisonnierEs politiques Basques et Catalanes détenues dans cette ville.

Rennes étant avec Bapaume, dans le nord de la France, un des deux seuls centres de détentions pour les femmes condamnées à des longues peines, il y a en permanence 4 ou 5 détenues du collectif des prisonniers politiques basques dans cet établissement. Ils et elles sont 73 dans l’état français et plusieurs centaines dans l’état espagnol.

La solidarité avec les prisonniers politiques est un des axes fondamentaux de la pratique politique de la Gauche Indépendantiste Bretonne.

Le prétexte de cette soirée était de remettre 300 euros collectés en faveur de Marina Bernado militante Catalane condamnée pour ses actions au sein d’ETA et incarcérée à Rennes. Un appel avait été lancé pour subvenir à ses soins dentaires par le collectif Rescat qui en Catalogne assume la solidarité depuis 15 ans avec les indépendantistes catalans incarcérés pour leur combat au sein d’ETA.

Une délégation de catalans notamment des militants de Rescat étaient venus à Rennes fin août pour visiter Marina et Lola Lopez, autre catalane dans la même situation. Dans le cadre accueillant du bar le Papier Timbré, une trentaine de militants ont échangés sur la situation des détenus politiques basques et catalans, le cas de Marina, le processus indépendantiste en Catalogne, l’actualité au Pays Basque et bien sûr des attentats à Barcelone. L’argent collecté a été remis en mains propres aux militants de Rescat.

Par ailleurs ont été évoqués :

– L’initiative en faveur de la libération des prisonniers politiques basques le 09 décembre à Paris car leur situation a peu évolué depuis l’arrêt des activités. Le contexte plus global de ces initiatives reste marqué par le décès de Kepa del Hoyo, miltant d’ETA mort en détention à Badajoz en Espagne après plus de 20 ans de détention loin de son pays : “la responsabilité de la mort de Kepa del Hoyo repose entièrement sur la politique pénitentiaire d’exception maintenue dans les États espagnols et français, ensemble de mesures basées sur une soif de vengeance et qui ont mené à la mort ce prisonnier de Galdakao” rappelle l’association Etxerat qui regroupe les proches des détenus basques.

– La tenue à Rennes d’une manifestation/rassemblement le 2 décembre à Rennes sur le même thème.

– La situation spécifique de la Nekane Txapartegi, militante d’ETA incarcérée en Suisse. Elle doit être extradée vers l’Espagne pour purger une peine de 3 ans pour ses activités au sein de la Gauche Indépendantiste Basque. Nekane a été torturée et violée par la police espagnole et une grande campagne de solidarité existe en Suisse pour refuser cette décision de remise aux mains des tortionnaires. Le 30 septembre aura lieu une manifestation à Zurich. Les militants de la Gauche Indépendantiste vous donnent rendez-vous le 30 septembre devant le consulat suisse de Nantes pour une mobilisation solidaire. Rendez vous : 14 Rue de l’Héronnière, 44100 Nantes à 12h00.  Qui peut accepter que la décision d’extradition fasse suite à une condamnation pénale basée sur des aveux extraits sous la torture ?

Le lendemain de l’initiative solidaire, le collectif des prisonniers politiques basques (EPPK) faisait connaitre sa préoccupation face à l’immobilisme des états français et  surtout espagnol en matière de politique pénitentiaire et revendiquait la libération rapide des prisonniers malades et longues peines et signalait sa volonté de mener des actions de protestation en détention.

C’est une initiative solidaire réussie que cette soirée de solidarité et nous garderons en mémoire la chaleur des échanges et des sourires. Rescat tient à remercier tous les donateurs et donatrices. 

Vous pouvez écrire aux quatre détenues Basques et Catalanes de Rennes membres du collectif des prisonniers politiques basques :

Marina Bernado Bonada 8613

Lola Lopez Resina Maria Dolores 7075

Areitio Azpiri Alaitz 7992

Aranalde Ijurko Maite 8740

18 bis, Rue de Châtillon B.P. 3.107 35.031 Rennes/Roazhon Cédex

L’an dernier, la traditionnelle manifestation de Bretagne Réunie avait été l’objet de fortes polémiques suite à la présence en son sein pour la première fois d’un fort groupe d’extrême-droite composé de membres d’Action Française, Adsav, Identitaires, Renouveau Français. Nous écrivions ceci :

La direction de Bretagne Réunie sous couvert d’apolitisme a fait fuir des mobilisations pro réunification de larges secteurs progressistes et démocrates. En réalité c’est cette direction partiellement vendue à la frange la plus extrême de la droite locale, tout en prétendant être non partisane, qui a permis encore une fois à des politiciens professionnels de venir vendre leur soupe électoraliste sans perspective pour faire progresser l’idée du droit à décider en Bretagne et qui a laissé rentrer, en connaissance de cause, des néo-fascistes dans une manifestation pour la démocratie.

Depuis, Bretagne Réunie s’est doté d’une nouvelle direction qui refuse clairement dans son appel à manifester le 30/09 prochain à Nantes la présence de l’extrême -droite. Nous nous en réjouissons.

Par ailleurs, à l’initiative de la Gauche Indépendantiste, deux réunions ont eu lieu en pays Nantais pour initier un regroupement anticapitaliste pour ce 30/09. C’est sur ces bases clairement antifascistes que 4 formations et collectifs appellent à y participer pour également refuser de laisser la rue bretonne au personnel politique parisien libéral qui n’a jamais œuvré pour l’exercice du droit à l’autodétermination, et pour rappeler le lien entre combat breton et luttes sociales et environnementales.

Voici ci-dessous le texte d’appel de cette initiative. D’autres collectifs sont en discussion pour la rejoindre.

La Gauche Indépendantiste.

30 septembre 2017 à Nantes :

Manifestons pour une Bretagne réunie et anticapitaliste !

Le 30 septembre prochain aura lieu une manifestation à Nantes pour la réunification administrative de la Bretagne. Au fil des années, ces rassemblements légitimes ont été marqués par une dépolitisation croissante des mots d’ordre. L’association organisatrice préférant l’agitation de thèmes tournés vers la justification historique et identitaire, plutôt que d’axer le combat sur son caractère démocratique et notre droit à l’autodétermination.

En refusant de condamner préalablement la participation de l’extrême droite, comme cela était traditionnellement le cas, l’association Bretagne Réunie a prêté le flanc à des débordements inacceptables. Militants d’Adsav agressant des passager-e-s du tram avec des saluts nazis, présence au sein de la manifestation d’un cortège fasciste sous l’étiquette « Yaouankiz Breizh », ont amené l’année dernière une partie des participant-e-s habituel-le-s a quitter le défilé.

Alors que les militant-e-s d’extrême droite multiplient ces derniers temps les agressions violentes contre de multiples composantes de la société bretonne, nous réaffirmons avec force que le peuple et les travailleurs-ses de Bretagne n’ont rien à attendre de ces derniers qui véhiculent des conceptions excluantes de l’identité bretonne.

Nous n’avons rien à attendre non plus des politicien-ne-s qui se succèdent chaque année à la tribune de Bretagne Réunie. Elles et ils agitent des symboles qui témoignent plus de leur art à récupérer et trahir nos luttes au profit de leur carrière plutôt que leur volonté et capacité à provoquer un véritable changement institutionnel en Bretagne.

Comme le montrent les luttes bretonnes contre les projets miniers ou l’aéroport, ou les luttes internationales au Kurdistan, au Chiapas, en Catalogne, au Pays Basque, dans les colonies françaises… C’est notre auto-organisation et la pratique de l’auto-détermination qui permettront de mettre en place les alternatives à l’ordre capitaliste et antisocial actuel, qui amèneront à renverser les rapports de domination et la logique sécuritaire et répressive, à protéger notre environnement et nos cadres de vie, à nous défaire du centralisme français et de son caractère uniformisant.

Nous n’avons pas besoin de chef-fe-s pour permettre l’émancipation des personnes vivant en Bretagne. Il nous revient de nous organiser et d’agir nous-même pour une rupture institutionnelle en faveur de l’unité bretonne, engageant la mise en place des alternatives politiques, sociales, économiques et environnementales nécessaires, en Bretagne et partout ailleurs.

Nous vous appelons donc à rejoindre le cortège anticapitaliste unitaire le samedi 30 septembre prochain à Nantes pour ne laisser aucun espace à l’extrême-droite et affirmer la complémentarité de nos luttes.

Premiers signataires : Action Antifasciste Nantes, NPA, Action Antifasciste Saint-Nazaire, Nantes en Résistances, Gauche Indépendantiste Bretonne, Bro Duig enepfaskour/Pays de l’Aven Duig antifasciste.

Alors que les Pays Catalans s’activent pour organiser un référendum d’autodétermination le 1er octobre prochain, Madrid et le pouvoir central espagnol ne cessent de mettre la pression et cherchent à bloquer ces initiatives démocratiques en usant de lois répressives, en menaçant de lourdes amendes les organisateurs, et dernièrement en convoquant le président du « Pacte Nacional pel Referèndum » dans une caserne de la Guàrdia Civil, renvoyant ainsi à une image d’état d’exception militaire, similaire à ce que l’on voyait sous la dictature franquiste…

Le processus démocratique en cours dans les Pays catalans mérite donc tout notre soutien et le partage de connaissances sur ce sujet. La lecture d’un entretien de BALLAST avec Anna Gabriel — élue de la formation indépendantiste et anticapitaliste CUP (Candidatura d’Unitat Popular) au Parlement de Catalogne — y contribue largement tant elle fait la synthèse entre lutte de libération nationale et luttes émancipatrices sociales : éducation, féminisme, santé, droits des travailleuses & travailleurs, et de manière plus locale avec des propositions d’alternatives au niveau municipal tendant à récupérer plus de souveraineté dans différents domaines.

Issue des milieux libertaires et antifascistes, Anna Gabriel est aujourd’hui députée au parlement catalan pour la formation indépendantiste de gauche CUP (Candidature d’unité populaire), qui joue un rôle-clé dans le processus d’indépendance de la Catalogne. Nous avons parlé de libération nationale, de municipalisme et de perspectives émancipatrices autour d’un café.

Aux élections autonomes catalanes de septembre 2015 — plébiscite sur la question de l’indépendance, convoquées par le président du gouvernement autonome catalan Artur Mas — « Junts pel Sí », alliance de plusieurs formations indépendantistes, n’a pas eu de majorité absolue, faisant de la CUP, avec 8 % des suffrages, le « faiseur de roi ». Vous avez bataillé pendant trois mois pour éviter qu’Artur Mas ne redevienne le président du gouvernement catalan — avec succès. Une façon de mettre la question sociale au centre des enjeux ?

Oui, mais pas seulement. Artur Mas était une personne qui faisait encore le lien avec un passé autonomiste d’un parti politique, CiU (Convergència i Unió), qui a toujours servi à la gouvernabilité de l’État — que ce soit en tolérant le Parti populaire (PP) ou le Parti socialiste (PSOE) au gouvernement. Je crois que dans la mémoire de beaucoup de gens, on se demandait si ce nouvel indépendantisme affiché d’Artur Mas était honnête, ou si c’était une façon de survivre politiquement. Et il y avait aussi la question de la corruption. Son parti a été condamné dans plusieurs scandales et il semble peu crédible que lui-même n’ait eu aucun lien avec cela. Lors des négociations avec Junts pel Sí, on a mis plusieurs alternatives sur la table, mais on se retrouvait face à une attitude de fermeture totale. Après trois mois de discussions très intenses, on a réussi à obtenir un autre candidat.

Face au refus de Junts pel Sí de se reporter sur un autre candidat, vous avez laissé votre base décider de la marche à suivre — avec un résultat surprenant : 1515 voix pour un gouvernement d’Artur Mas, 1515 voix contre.

On continue d’être une organisation « assembléaire » et ce type de décisions très importantes est pris par la base. Une grande pression médiatique reposait sur nous tout à coup ; on était au centre de l’attention. Nous n’avions pas d’autres options que de débattre et de demander aux membres de choisir. On est arrivé ainsi à une assemblée de plus de 3 000 personnes, très tendues et très fatiguées, pour obtenir à la fin ce résultat, que nous avons qualifié par la suite de « poésie politique ». Avec ce coup de force, deux jours avant la fin de la période de formation d’un gouvernement, Junts pel Sí a fait marche arrière et a proposé Carles Puigdemont en tant que président. Je pense que cela démontre qu’on peut aussi faire de la politique sans oublier que la souveraineté de notre organisation politique repose sur les militants. D’ailleurs, nous, les députés, n’avons pas voté ni donné de consigne de vote. Nous avons démontré que malgré la pression, on peut rester fidèle à soi-même. Je pense que sur le plan politique, c’est une expérience très intéressante.

On a l’impression que depuis cette élection, le processus enclenché depuis quelques années est un peu encombré…

Je crois que c’est surtout dû au fait que Junts pel Sí avait un programme politique qui était pensé pour gagner. Leur feuille de route était : remporter la victoire avec une majorité absolue, puis, pendant 18 mois, commencer à construire les structures d’un État, avant de déclarer l’indépendance de façon unilatérale. Comme si tout allait être aussi facile ! Comme si faire une déclaration d’indépendance à l’État espagnol — pas un État qui a des fondements démocratiques, non, on parle de l’État espagnol — allait être facile ! C’est sûr qu’il y avait, à ce moment-là, une vraie dynamique en faveur de l’indépendance, mais pour nous il semblait clair que la victoire allait être vraiment difficile à obtenir. Et plus encore avec un résultat comme celui des élections de 2015. C’est vrai qu’il y a eu, après ces élections, une majorité de députés indépendantistes, mais les partis indépendantistes n’avaient pas eu plus de 50 % des suffrages. En même temps, on savait qu’il n’allait pas y avoir la possibilité de négocier avec l’État espagnol ; la seule option pour nous était de remettre l’idée d’un référendum au centre de l’agenda politique.

Avec succès ?

Junts pel Sí a accepté notre initiative, et maintenant, nous militons pour que ce référendum se déroule au plus tard en septembre. Le problème, c’est que l’État espagnol refuse catégoriquement. Cela implique donc de le convoquer et de le tenir contre son gré sachant qu’il n’hésitera pas à engager des poursuites judiciaires contre les personnes impliquées. Il faut s’attendre à ces conséquences, et être prêts à payer ce prix. Nous, on le sait et on est prêts.

Quelles suites judiciaires la tenue d’un référendum pourrait-elle avoir pour les politiciens impliqués ?

On ne le sait pas réellement. Tous les conseillers du gouvernement, ainsi que la présidente et le bureau du Parlement catalan, ont reçu une injonction de la Cour constitutionnelle les menaçant de sanctions pénales. Ces sanctions pénales peuvent aller de l’interdiction d’exercer des fonctions d’élu à des amendes ou des peines de prison.

Quel rôle une formation anticapitaliste comme la CUP peut-elle jouer dans un processus qui implique autant la social-démocratie que la droite catalanes ?

Celui de la contradiction permanente. On ne dit pas que Junts pel Sí représente la droite, même s’il est vrai qu’une partie de la plateforme a un passé très lié aux intérêts de l’État et qu’ils ont souvent défendu des politiques qui sont très éloignées des nôtres. Mais dans le parlement catalan, il y a le Parti populaire, qui est la vraie droite — antidémocratique et raciste — ; un Parti socialiste dont on sait depuis longtemps que malgré son nom, il ne sert en rien les intérêts de la classe ouvrière ; et Ciutadans, très centraliste et très libéral. Et puis il y a les descendants de l’ancien Parti communiste, qui ne sont pas de droite, mais qui ne nous aident pas par rapport à la question du référendum. Voilà le panorama politique catalan. Plutôt que d’être liés à la droite catalane, nous sommes liés à la démocratie. On aimerait pouvoir faire ce type d’alliance avec des formations qui ne soient pas liées à la corruption, au libéralisme économique, mais malheureusement nous sommes obligés de faire des alliances là où c’est possible, tout simplement.

La CUP se revendique du « municipalisme »…

Oui, nous appelons cela « municipalisme de libération ». Il s’agit surtout d’aller au-delà d’une vue centrée sur les institutions. Notre objectif est d’être présents dans les quartiers, les villages, les villes, d’y travailler avec les expressions organisées de la société civile, et, peut-être, d’accéder aux institutions. Nous essayons de faire émerger des alternatives réelles au niveau local. Nous travaillons beaucoup en faveur de casals [sorte de centres sociaux autogérés, ndlr] dans les villes, nous travaillons aussi avec les organisations étudiantes, les organisations féministes, nous soutenons les coopératives… Pour nous, les municipalités ne sont pas la première étape pour accéder à la politique « sérieuse », non, elles représentent l’enjeu principal.

…pourtant, en 2012, vous avez décidé de participer, pour la première fois, à des élections au niveau catalan.

C’est en 2009 que nous avons eu le débat pour la première fois. Ceux qui étaient contre une participation à des élections au niveau catalan — dont je faisais partie — argumentaient que notre projet municipaliste n’était pas encore assez bien ancré. Nous avions, à ce moment-là, vingt-sept élus au niveau municipal et nous étions d’avis qu’ils nous fallait encore travailler beaucoup plus à ce niveau, consolider cette base, pour ne pas oublier cette idée de générer des alternatives réelles au niveau local, une fois franchi le pas vers le niveau national [catalan, ndlr]. En 2012, la situation politique en Catalogne était autre et il était nécessaire, pour nous, qu’y participe une force anticapitaliste, féministe, avec des tendances libertaires, issue des mouvements altermondialistes. Il nous fallait montrer que c’était aussi ça l’indépendantisme, et qu’on pouvait le séparer strictement des questions identitaires.

La question de la participation à des élections à un autre niveau que municipal était donc plus une question stratégique qu’une question de principe ?

Peut-être que pour certains c’est une question de principe, mais c’est avant tout un débat stratégique que nous avons eu, oui. On avait vu beaucoup de déception par rapport à ce qu’avait été le Parti communiste, pour donner un exemple. Il avait une force extraordinaire pendant le franquisme, une capacité d’organisation et de résistance tout en construisant des alternatives réelles aussi ! Et tout à coup, quand la démocratie est arrivée, il a investi les institutions et beaucoup de choses ont changé. Ça nous fait très peur, cette idée de pouvoir devenir une caricature de ce que nous défendons. Comment prévenir ça ? Il n’y a pas de solution magique, mais je pense qu’en ayant une base locale très consolidée, qui comprend que l’objectif principal est de construire des alternatives depuis le bas, nous sommes mieux préparés à éviter ce genre de dérives.

Quelle stratégie politique la CUP poursuit-elle au niveau municipal ?

En ce moment par exemple, nous sommes en train de développer et de mener une stratégie dite « de récupération des souverainetés ». On applique cette idée à beaucoup de domaines, en se demandant notamment quel type de gestion on veut par rapport à l’eau ou à la santé publique. On est de plus en plus confronté à une logique d’externalisation ou de privatisation dans ces domaines, et cela empêche que les gens puissent décider des choses qui ont des répercussions sur leur vie de tous les jours. On espère ainsi donner du contenu à cette « souveraineté ». C’est un mot souvent utilisé, mais il est difficile de parler de souveraineté quand il n’y a pas les structures économiques et sociales qui permettent de décider.

Pour beaucoup, l’idée de l’État-nation est un concept intrinsèquement lié au nationalisme, à l’exclusion et aux conflits entre États. Comment penser l’émancipation tout en pensant en termes de nations ?

Si l’on se penche sur l’histoire de la Catalogne, on constate que ces aspirations indépendantistes n’ont rien à voir avec ce type d’imaginaire. Il faut aussi faire l’effort de décoloniser ses pensées : ne pas accepter ces aspirations, c’est aussi accepter ce qui existe déjà, c’est-à-dire l’État espagnol — qui est, lui, la pire des constructions. L’absence d’un projet alternatif équivaut à rester dans ce qui existe. Je n’arrive pas à comprendre comment dans une vue anticapitaliste ou libertaire des choses, on ne puisse pas voir l’opportunité révolutionnaire que nous posons sur la table. La République catalane sera-t-elle démocratique, égalitaire, féministe ? Nous ne le savons pas. En revanche, nous savons que tout cela est impossible au sein de l’État espagnol.

Pourtant, le paysage politique espagnol a beaucoup changé ces dernières années, avec, à la clé, peut-être une vraie perspective de changement…

Podemos, puisque c’est de cela qu’on parle, nous disait : « Attendez que nous gagnions les élections, que nous soyons au gouvernement, et vous l’aurez, votre référendum ! » Même si nous n’avions pas forcément envie d’attendre encore, nous leur disions que nous serions heureux qu’ils réussissent. Non seulement ils n’ont pas réussi à gagner, mais avec la force qu’ils représentent aujourd’hui, il est absolument impossible de réussir à modifier la Constitution espagnole. Nous disons donc à Podemos : « Si vous défendez le droit des peuples à décider de leur sort, il faut que vous travailliez avec nous ». Il ne s’agit pas des intérêts de la CUP, il s’agit de la grande majorité du peuple catalan qui veut décider de son avenir. Nous croyons aussi que nous pouvons, de par notre lutte, contribuer à dynamiter les bases de cet État espagnol impossible à changer.

Historiquement, les luttes de « libération nationale » se sont quasiment toujours faites à travers une alliance entre les classes ouvrières et la bourgeoisie nationale, et aux dépens du traitement de la question sociale…

Pour nous, il n’y a pas de hiérarchie entre la question nationale et la question sociale. Nous travaillons tous les jours en faveur de la justice sociale. Très souvent, au Parlement, nous ne soutenons pas les propositions du gouvernement, que ce soit lié aux questions d’éducation, de santé, ou d’autre chose. Parfois, nous restons isolés, par exemple lorsque nous demandons la nationalisation des infrastructures ou lorsque nous faisons des propositions destinées à combattre la corruption. Nous considérons que ce processus d’autodétermination est une rupture avec l’État, mais qu’il peut aussi l’être avec le système économique. Nous travaillons pour réussir à convaincre beaucoup de gens que l’indépendance ne signifie pas seulement changer de drapeau ou de langue officielle. Non, c’est un processus de démocratisation, surtout à un moment où dans l’Union européenne, il n’y a pas tellement d’options progressistes. La Catalogne pourrait devenir une sorte d’exemple à suivre au niveau européen.

Au sein du mouvement indépendantiste catalan, nombreux sont ceux qui défendent l’idée d’une Catalogne englobant les territoires catalanophones sur le territoire français. C’est une vue basée sur la question linguistique et des considérations historiques… Comment définissez-vous ce qu’est la Catalogne ?

Il est vrai, qu’à la base, la définition du sujet politique est principalement liée à la question linguistique, et aussi historique. Mais nous ne voulons pas d’un indépendantisme qui regarde toujours en arrière. C’est un projet du futur qui n’est pas lié à des questions identitaires. C’est un projet qui est surtout lié à la volonté des gens et au potentiel révolutionnaire du sujet. C’est révolutionnaire de combattre la cartographie du pouvoir. Suis-je féministe pour des questions liées à l’histoire, parce qu’on a brûlé les sorcières ? Oui, mais surtout pour des questions liées au futur, parce que je vois le potentiel révolutionnaire de la question. C’est la même chose avec la question nationale en Catalogne.

Vous venez des mouvements libertaires, historiquement très forts en Catalogne — tout comme le mouvement indépendantiste. Ces mouvements n’ont pas toujours entretenu de bonnes relations. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Je crois que le mouvement anarchiste en Catalogne, et je le dis avec beaucoup d’amour, en est encore aux années 1930, et pense encore à la révolution de 1936 et à l’expérience absolument brutale de la guerre civile. Je crois que, parfois, il ne réussit pas à actualiser son projet politique par rapport à la situation que nous vivons actuellement. Par ailleurs, je trouve qu’il est absolument nécessaire de travailler ensemble, parce que même si tu combats l’État en tant que construction, tu peux défendre le droit à l’autodétermination. Ce n’est pas une contradiction. Malheureusement, parfois dans les gauches, les étiquettes — et parfois les égos — nous empêchent de travailler beaucoup plus ensemble. Mais il y a beaucoup plus d’exemples de coopération que de l’inverse et au sein de la CUP, il y a beaucoup de personnes se revendiquant du libertarisme.

Comment voyez-vous l’avenir du mouvement indépendantiste ?

Je crois qu’on verra bientôt si nous avons la force de désobéir à tout un État et je crois que cela va être décisif. Si nous réussissons, je crois aussi que ça sera une très bonne nouvelle, non seulement pour la Catalogne, mais pour le monde entier : nous aurons réussi à démontrer que désobéir collectivement peut mener à un futur plus digne. Il y a également le risque de rester à l’intérieur du cadre posé par la loi, de devenir victimes de la répression, ou encore de ne rien changer. Nous travaillons pour rendre les gens conscients du fait que tout ce qui a été obtenu par la classe ouvrière l’a été grâce à la lutte, souvent à la désobéissance, et que beaucoup de gens en ont payé un prix très élevé. Tout cela ne sera pas facile, ce sera long.


REBONDS

Marina Bernado est une prisonnière politique catalane membre du collectif des prisonnierEs politiques basques. Comme sa compatriote Lola Lopez, elle purge sa peine loin de son pays au centre de détention pour femmes de Rennes en Bretagne, en raison de son engagement au sein d’ETA.

Dans les Pays Catalans c’est le collectif RESCAT lié à la Gauche Indépendantiste Catalane qui mène les campagnes de solidarité avec ces deux camarades.

Dernièrement, RESCAT a appelé à soutenir financièrement Marina en collectant 2000 euro pour des soins dentaires et buccodentaires non pris en charge par la sécurité sociale.

Au Pays Basque comme dans les Pays Catalans, des bons de soutien de 10, 20, 50 euro sont à mis à disposition de ceux et celles qui veulent soutenir Marina. En tant que Gauche Indépendantiste Bretonne nous invitons les internationalistes, ceux et celles qui ont connus la répression française en raison de leur engagement pour la Bretagne, les féministes, les animateurs et animatrices des mouvements de protestations sociales à se joindre à nous en faisant un don (même minime) sur notre compte Paypal pour participer à la campagne pour Marina. Nous ferons parvenir cette somme à RESCAT par la suite.

Cliquez sur les montants pour être dirigés vers le compte Paypal :

10 € | 20 € | 50 € | Montant libre

C’est un acte de solidarité humaine avec une camarade dont nous partageons les idéaux politiques.

C’est un acte qui fera savoir à Marina et ses camarades que la Bretagne ce n’est pas que des murs gris qui les privent des leurs et auxquels vous ne faites pas trop attention en passant derrière la gare de Rennes.

Un révolutionnaire sandiniste du Nicaragua à dit un jour : “La solidarité c’est la tendresse des peuples“, soyez donc tendres et faites chauffer votre carte bleue.

Nous comptons sur vous, elle aussi.

La Gauche Indépendantiste Bretonne.

Pour écrire à Marina Bernado et Lola Lopez Resina :

18 bis, Rue de Châtillon B.P. 3.107
35.031 Rennes/Roazhon Cédex