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Le SNP a rendu public son manifeste politique pour les 5 prochaines années dans la perspective des élections au parlement écossais qui auront lieu le 5 mai prochain. La vieille et très populaire formation nationaliste se refuse pour l’instant à se prononcer sur la tenue d’un second référendum sur l’indépendance : « Fixer la date d’un référendum avant que la majorité des Écossais soient convaincus que l’indépendance est le meilleur avenir pour notre pays est la mauvaise méthode » explique Nicole Sturgeon qui semble bien partie pour remporter une victoire lors de ce scrutin.

De son coté RISE (Respect Independence Socialism Environmentalism) a également rendu public son manifeste. Et la coalition d’extrême-gauche pro-indépendance a exprimé son souhait de la tenue d’un référendum dans le cadre de la prochaine mandature avec ou sans l’accord de Londres. Une position clivante pour pousser le SNP et les Verts du Scottish Green Party a sortir de l’attentisme et à s’insoumettre sur le modèle catalan au pouvoir britannique qui refuse pour l’instant d’entendre parler d’un second référendum.

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RISE rassemble les militants issus de la coalition «  Radical Independence Campaign » qui a fait campagne pour le « YES » lors du dernier référendum et les adhérents du Scottish Socialist Party.

La coalition décline pendant la campagne des revendications pro indépendance, anticapitalistes et féministes, pour la défense des services publics, des migrants et des LGBTs.

Elle se singularise aussi en mettant en avant la revendication d’une république écossaise rompant avec la monarchie, un sujet quelque peu tabou au sein du SNP.

Signalons la présence partielle dans le scrutin d’une autre formation d’extrême-gauche pro indépendance « Solidarity » issue d’une scission du SSP.

Nous avons le plaisir de recevoir Maria ROVIRA pour une réunion publique à Rennes le mercredi 2 décembre. Elle interviendra en tant que membre de la CUP (Gauche Indépendantiste Catalane) et, à ce titre, élue depuis 2015 à la Mairie de Barcelone.

Ce sera pour Maria ROVIRA l’occasion de nous expliquer la situation actuelle de la CUP dans les Pays Catalans et nous faire part de l’articulation entre lutte indépendantiste, féministe et anticapitaliste.

Nardjes BENKHADDA et Jeanne TOUTOUS parleront au nom de la liste Bretagne En Luttes / Breizh O Stourm qui sera présente aux élections régionales du 6 et 13 décembre 2015 en Bretagne administrative.

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Hop, direction la Catalogne. Mais quelle Catalogne ? Alors que nous étions attelés à la préparation du festival, on nous a parlé de plusieurs Catalognes : celle située dans l’état français, celle des îles, celle du pays de Valence et bien sûr, la plus connue avec pour épicentre Barcelone, celle de la Révolution de 1936, des Indignés, celle aussi que l’on voit moins…
Nous allons donc nous ouvrir à cet espace du monde en proposant aux « Catalans » de venir à Brest.
Cette invitation à la rencontre se fera cette année sur le Parc à Chaînes avec l’arrivée d’une nouvelle salle, ce qui nous permet de proposer plus de films, de débats, de rencontres dans un même espace.
Au delà de la langue catalane, nous allons faire se délier les langues sur le Parc à Chaînes avec du breton, de la LSF (langue des signe française), du français, de la LSC (langue des signe catalane) de l’espagnol, le tout se mélangeant au fil des rencontres et des échanges pour créer un melting-pot culturel et explosif durant une semaine (minimum…)
Bon festival à vous !
L’équipe du festival

Le programme est

Le site de Canal Ti Zef

La Gauche Indépendantiste bretonne tient à saluer la victoire des listes indépendantistes aux élections catalanes qui sont désormais majoritaires.

Nous félicitons chaleureusement nos camarades de la Gauche Indépendantiste CUP (Candidatures d’Unité Populaire) qui triplent leur représentation parlementaire, tout en restant ferme sur leur engagement radicalement anticapitaliste.

Seule la mobilisation de masse du peuple catalan sera le garant de son accession à l’indépendance, que l’état espagnol et l’Union Européenne leur refusent jusqu’à maintenant.

L’irruption de l’indépendance catalane dans le champ politique européen est un message d’espoir pour toutes les nations sans état. Plus que jamais, nous devons défendre de manière décomplexée le droit à l’autodétermination du peuple breton dans le cadre électoral des prochaines élections régionales de décembre.

Pour la gauche Indépendantiste : Gael Roblin

Un vote breton et 7636 voix (0,52%), c’est le nombre de suffrage qui se sont portés sur la liste NPA/Breizhistance en Bretagne :

  • Côtes D’Armor (22) : 1 097 voix (0,53%)
  •  Finistère (29) : 1639 voix (0,55%)
  •  Ille-et-Vilaine (35) : 1382 voix (0,46%)
  •  Loire-Atlantique (44) : 1951 voix (0,47%)
  •  Morbihan (56) : 1567 voix (0,63%)

C’est en dessous de l’objectif de 10 000 suffrages que nous nous étions fixés. Le manque d’intérêt flagrant des médias officiels pour cette campagne et notamment pour notre liste ne nous aurons pas permis d’avoir un meilleur résultat. D’un autre côté, la brièveté de cette campagne aura contrarié la mobilisation de nos militants et militantes, pris le plus souvent par leurs obligations professionnelles, et pour beaucoup déjà fatigués par la campagne des élections municipales. Enfin, notre incapacité financière à imprimer des professions de foi livrées à domicile, nous aura empêcher de faire connaître nos propositions au plus grand nombre. Nous devrons être mieux préparés pour les prochaines échéances.

A ces résultats en Bretagne doivent s’ajouter les résultats obtenus en région Poitou Charente (2 315 voix et 0,42%) et dans les autres départements des « Pays de la Loire » (2682 voix et 0,38%).

Pour autant nous ne regrettons pas d’avoir afficher sans nous cacher notre identité politique et nos combats communs avec nos camarades du NPA : pour les prisonniers politiques, contre l’austérité et les licenciements, contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, pour le droit à l’autodétermination, pour la langue bretonne, pour l’internationalisme et la solidarité avec les réfugiés.

Le vote Front National progresse en Bretagne (de 3% en 2009 à 16,91% aujourd’hui), même si cette dernière permet de contenir son importance dans la circonscription électorale. En effet, celui-ci est en tête dans la région Poitou-Charente (23,18%), mais aussi dans les autres départements des Pays de la Loire (21,32%).

Ce fait politique est notamment à prendre en compte avec d’autres faits spécifiques à la Bretagne. Ainsi la présence et les scores de plusieurs listes réclamant une forme de pouvoir politique décisionnel en Bretagne. La liste de l’autonomiste Christian Troadec avec plus de 80 000 voix et 5,55% est au-dessus du Front de Gauche et réalise une bonne performance pour une liste ne disposant pourtant pas du même accès aux médias. Il améliore son score des élections régionales où il avait récolté autour de 58 000 voix. Malgré nos divergences politiques, l’offre électorale proposée par Christian Troadec a sans doute permis de détourner pas mal d’électrices et d’électeurs du vote FN. Pour la seconde fois en 60 ans, l’UDB concourait seule et récolte 27 118 voix et 1,85%.

Ailleurs en Europe, de nombreuses formations défendant le droit à l’autodétermination et/ou l’indépendance de nations sans États ont su séduire un nombre important d’électeurs et d’électrices. C’est d’ailleurs dans ces territoires d’Europe de l’Ouest qu’on observe une percée moins importante qu’ailleurs de l’extrême droite où la vague frontiste observée ici n’a pas forcément d’équivalent. C’est vrai dans l’état Espagnol, en Irlande, en Écosse. La gauche « radicale » dans toutes ses composantes a aussi fait de très bon score en Belgique, en Grèce, dans l’État Espagnol et en Irlande. Dans tous ces cas de figures, la crise financière et sociale y a sans doute eu des conséquences plus cruelles et plus perceptibles par les masses populaires que dans l’État français.

Le gouvernement français défend aujourd’hui une politique d’austérité qui va impacter les conditions de vie des plus défavorisés et accentuer la mise en concurrence des territoires et des travailleurs. Par conséquent, nul doute que demain les forces défendant une perspective anticapitaliste et le droit des peuples à disposer d’eux même trouveront un autre écho en Bretagne. Avec nos camarades du NPA et d’autres, travaillons dés aujourd’hui dans cette perspective et défendons dans la rue, au quotidien, ce qui nous tient à cœur. Amplifions les mobilisations populaires de masses et radicales seules à même de changer le cour des choses.

La Gauche Indépendantiste Bretonne s’est toujours engagée dans la lutte contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Nous l’avons toujours dit ce projet est dépassé, mal situé, destructeur et traduit cette tendance qu’ont beaucoup d’élus locaux à placer nos richesses naturelles dans les mains de la finance et de multinationales. Est-il encore utile de rappeler que la concession de l’aéroport de NDDL a été donné à Vinci ?

Depuis l’automne 2012, avec les premières tentatives d’évacuation de la zone de construction (rebaptisée Z.A.D, zone à défendre, par les opposants) , la lutte a pris une dimension européenne. Elle s’est amplifiée et est aujourd’hui à un tournant, notamment depuis les autorisations de travaux concernant les espèces animales, signées fin décembre 2013 par le préfet. 

Si nous voulons préserver notre terre à Notre-Dame-des-Landes et mettre à bas la collaboration étatique avec le grand capital nous devons manifester en masse le 22 février à Nantes !

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Aurions-nous songé il y a 10 ans que le principal promoteur politique de ce projet, alors maire de Nantes et contre lequel nous nous battions, serait aujourd’hui le chef du gouvernement français ! Ce gouvernement dirigé par le Parti “Socialiste” qui avec le renfort de ses alliés écologistes d’EELV cherche à imposer par la force et coûte que coûte la lubie de l’ancien maire nantais, Jean-Marc-Ayrault.

Les confrontations directes ayant eu lieu avec les forces de l’ordre à Rennes, lors d’une manifestation contre la tenue d’un meeting du FN à la  salle de la Cité, symbole de la l’histoire ouvrière, le 8 février 2013 ou le 15 février 2013  à Brec’h lors d’une manifestation des « Bonnets Rouges », font écho aux révoltes qui ne cessent d’éclater ces derniers temps partout en Europe. Elles traduisent elles aussi un moment critique de nos sociétés. D’un côté, discriminations et réflexes liberticides accompagnent une dépossession collective de l’économie au profit de la finance internationale, de l’autre résistantes et résistants essaient d’inverser la tendance en tentant d’inventer de nouveaux modèles de solidarité, de reprendre possession de nos moyens de production économique, d’en inventer de nouveaux à dimensions humaines et capables de répondre au défit climatique et à l’appauvrissement des ressources.

Dans ces moments, tout le peuple breton doit être mobilisé de Ouessant à Clisson pour déterminer la voie qu’il souhaite prendre ! Comme à Plogoff, comme au Carnet nous avons toujours gagné ! Nous avons gagné parce que nous avons lutté !

La Gauche Indépendantiste appelle l’ensemble de ses adhérents et ses sympathisants à manifester samedi 22 février à Nantes à partir de 13h devant la préfecture pour en finir avec le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et imposer un autre choix de société !

 

Luttez à nos côtés en pays de Rennes !

 

La Gauche Indépendantiste.

 

Gael Roblin inaugure notre rubrique “tribune”, il est membre de la direction de la Gauche Indépendantiste.

La rubrique tribune est ouverte à tous et toutes.

Merci Christian !

Le 10 octobre dernier le rapporteur général du budget de la Région Bretagne, c’est à dire Christian Guyonvarc’h membre de l’Union Démocratique Bretonne (UDB) se faisait remarquer en déclarant sur sa page facebook « Si l’indépendance est la seule voie qui nous est laissée pour éviter le pire, il faudra la prendre »… Un ex vice président de la région Bretagne gouvernant cette institution sans réel pouvoir avec le PS qui se prononce pour l’indépendance de la Bretagne, voilà qui a tout de suite suscité de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux. On peut le comprendre !

Certains reprochant à Christian Guyonvarc’h le manque d’indépendance de son organisation vis à vis du PS dans les institutions locales, d’autres appelant à l’union, d’autres enfin rappelant que Christian Guyonvarc’h n’exprimait qu’une opinion personnelle n’engageant que lui…

Poser l’indépendance de la Bretagne comme option politique éventuelle étant une alternative « pour améliorer les conditions de vie et la cohésion sociale » et au fascisme, voilà des propos qui ne peuvent que réjouir la Gauche Indépendantiste.  C’est affirmer que la  revendication indépendantiste bretonne se doit d’être au service du mouvement social car de la même manière il est évident que revendications écologistes et revendications sociales se sont interpénétrées en Ecosse dans les Pays Catalans pour élargir et renforcer la palette de l’opposition à l’ordre capitaliste. La revendication du droit à l’autodétermination (qui inclut l’indépendance comme option politique) comme légitimité démocratique pour s’opposer aux réformes néo-libérales et à l’ordre économique, doit pénétrer le mouvement social et l’ensemble de la société en Bretagne. Et oui, cela donne clairement plus de force à nos revendications et dame le pion à l’extrême droite sur le plan identitaire.

Mieux disant social !

On peut supposer que la vigueur du débat autour de l’indépendance en Catalogne (et dans les pays Catalans) et en Ecosse a poussé Christian Guyonvarc’h a faire cette déclaration étonnante… et réjouissante !

Car si dans ces deux nations sans état (plus pour très longtemps !) sont aux portes de l’indépendance c’est bien parce que des forces politiques ont portés sans complexe aucun pendant des années, des décennies, la perspective de l’indépendance comme option politique… et ceci en étant parfois très minoritaires.

Si Arthur Mas, président nationaliste Catalan de centre-droit, a promis de tenir en 2014 un référendum d’auto-organisation (avant de se raviser) c’est parce que ces forces ont imposés après des décennies de travail cette option indépendantiste comme une possibilité de plus en plus réaliste aux yeux du peuple Catalan comme un alternative crédible à la crise économique et au discrédit des institutions locales, étatiques, européennes…

Et si demain il tient parole, cela sera uniquement grâce à la mise en place au sein du peuple  (pas dans les institutions vieillissantes) d’un vaste mouvement de rupture démocratique qui l’y obligera, avec ou sans l’accord de Madrid et parce qu’aura progressé l’idée de la souveraineté populaire Catalane liée à la défense et la promotion d’une identité inclusive et ouverte basé sur un mieux disant social.

Qui  à part la Gauche Indépendantiste bretonne peut assumer d’avoir ici en Bretagne porté pendant des décennies et sans aucun complexe et ce  à travers diverses organisations légales ou non, l’indépendance de la Bretagne basée sur une perspective de mieux disant social ?

Ce n’est pas pour devenir les gardiens du temple d’une cause sacrée que nous le rappelons mais pour que tout le monde s’approprie cette option, et en débatte… Christian Guyonvarc’h y a contribué avec sa « petite phrase ». Merci à lui.

Independencia per canviar ho tot !  L’indépendance pour tout changer !

C’est le slogan de la gauche indépendantiste radicale des pays catalans, mais c’est aussi le notre ! Nous ne voulons pas changer de drapeau mais construire une démocratie locale garantissant au peuple breton le maximum de souveraineté pour construire une alternative à la crise économique, au chômage, à la destruction des services publics à la loi cruelle du marché et à la montée du fascisme, à l’oppression de classes et de genres.

Il n’y a pas que Christian Guyonvarc’h que l’idée d’indépendance ne laisse pas vraiment de glace… Ne serait ce qu’au conseil régional… je sais que cette option politique a été un temps celles d’autres conseillèrEs régionales que j’ai cotoyées dans un autre siècle au sein et autour de la Gauche Indépendantiste…

Mais à quoi ça sert le Conseil Régional ? Surement pas à faire avancer des débats sur plus de démocratie locale, Christian Guyonvarc’h l’a aussi rappelé sur son compte facebook : «  le Conseil régional de Bretagne attend toujours une réponse du gouvernement à sa “contribution au débat national sur la décentralisation” votée le 21 mars dernier, il y a bientôt 7 mois… »

L’avenir, l’indépendance se construit aussi ailleurs, dans la rue, tous les jours et dans les mobilisations sociales, comme option et perspective d’émancipation collective !

Disons le franchement et sans complexe :  Breizh dizalc’h evit cheñch pep tra !

Gael Roblin

Capture d’écran de la déclaration
sur facebook de Christian Guyonvarc’h,
cliquez sur l’image pour la lire :


Samedi 24 aout sera projeté à Rennes à 19h un documentaire intitulé “Operacio Garzon” relatant la répression contre les militants de la Gauche Indépendantiste radicale Catalane en 1992 , année des jeux olympiques de Barcelone lorsque le PSOE gouvernait l’état espagnol.

Ce film autoproduit par souscription populaire et des organismes de l’entourage politique de la Gauche Indépendantiste des pays Catalans est sorti en 2012 et replace dans le contexte politique de l’époque  l’offensive judiciaire et policière espagnole contre le groupe armé “Terra lliure” mais aussi contre des médias catalans, des partis politiques de gauche sans omettre la pratique de la torture pour extorquer des aveux grace à la loi anti-terroriste.

Cette vaste rafle fut dirigée par le juge anti-terroriste  Baltazar Garzon , présenté par les médias comme un “défenseur des droits de l’homme”, et aboutie des années aprés à la condamnation de l’état espagnol à la cour de justice européenne de Strasbourg.

Nous invitons le plus grand nombre à cette projection à  laquelle des militants de la Gauche Indépendantiste catalane interviewés dans ce documentaire ( en catalan sous titré en Français) assisteront et ils/elles répondront à vos questions si vous le souhaitez.

C’est une occasion intéressante  pour comprendre le processus de régénération des différents secteurs de la gauche Indépendantiste catalane contemporaine à l’issue de ce cycle répressif pour aboutir à son influence sociale, syndicale, populaire et électorale actuelle.

RDV samedi 24 aout à 19h au bar 1675 44 rue legraverend 35 Roazhon/Rennes (métro Anatole France)

Des militants de la Gauche Indépendantiste ( Breizhistance) du pays de Rennes.

Pour en savoir plus : LLIBERTAT.CAT

Etats complices de la crise financière et mobilisations indépendantistes

Le 11 septembre, une manifestation pour l’indépendance de la Catalogne a réuni près de 2 millions de personnes à Barcelone, onze jours plus tard une marche était organisée à Edimbourgh pour annoncer le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse qui aura lieu en 2014. Durant l’été c’était le Syndicat Andalou des Travailleurs qui se portait en pointe du combat social européen en organisant des réappropriations collectives et des occupations lors de marches ouvrières intitulées «Andalousie debout !». De même au Québec, les élections organisées à la suite du mouvement social étudiant ont vu le gouvernement de droite libéral se faire éjecter par les indépendantistes.

En Ecosse, au Québec, en Catalogne, au Pays Basque, en Galice et même en Andalousie les politiques budgétaires antisociales des gouvernements centraux renforcent la revendication du droit à l’autodétermination comme alternative face à la crise économique. La désillusion est complète sur les gouvernements des Etats occidentaux qui ont préféré sauver les banques en 2008-2009 plutôt que de défendre leur peuple face aux spéculations des financiers. Après l’émergence, puis le déclin d’un «mouvement des indignés» qui n’a pas su donner de perspectives suffisantes aux peuples d’Europe, le réveil de certaines nations sans Etat se regarde différemment à travers le prisme d’une crise qui s’installe durablement.

Manifestation du 11 septembre à Barcelone

Nous le savons, les politiques économiques antisociales imposées par l’Union Européenne, depuis Maastricht et jusqu’au TSCG, ont participé à une montée des extrêmes droites nationalistes en même temps que les peuples perdaient peu à peu tout illusion d’une Europe symbole de fraternité et de justice sociale. Il peut paraître en ce sens déplorable que les organisations de gauche françaises n’offrent aucune analyse quant aux 2 millions de catalans (dont des ressortissants français) qui se sont mobilisés ces dernières semaines dans les rues de Barcelone, ou pire, qu’avec certains médias, ils y voit un «repli identitaire égoïste comparable en temps de crise à ce qui s’est passé dans le nord de l’Italie ou en Slovénie». Il nous parait ici nécessaire de rappeler dans quel mesure ces mobilisations participent du mouvement social contre l’austérité, et sont l’opposé d’un nationalisme fermé. A ce titre nous ne serons que conseillé le texte de Neal Baxter, militant indépendantiste galicien, envoyé en guise de réponse à un article paru dans le Tout est nous n°159 (organe du NPA)

Marche pour l’indépendance de l’Ecosse, 22/09/12

Bien sûr Arthur Mas, à la tête du gouvernement catalan, qui a convoqué de nouvelles élections pour novembre et dans lesquelles la question du droit à l’autodétermination sera centrale, et Alex Salmond, premier ministre du gouvernement écossais, sont loin d’être de férus anticapitalistes. Néanmoins leurs discours sur la question nationale se base clairement sur une aspiration populaire à une politique de justice sociale face à l’austérité. Pour le cas d’Arthur Mas, il y est même contraint par les mobilisations sociales et nationales. Lors de la marche du 22 septembre à Edimbourgh, la mobilisation s’est clairement faite sur des mots d’ordre d’opposition à la politique d’austérité du Royaume-Uni. Alex Salmond y a pris la parole en déclarant que l’indépendance avait pour signification «l’arrêt des coupes sociales, empêcher les écossais d’aller à la guerre qu’ils ne veulent pas et éliminer les armes nucléaire du pays». Le leader du Parti Vert, Patrick Harvie, appelait à une indépendance «qui casse les pouvoirs des multinationales et des banquiers.», pendant que Denis Canavan, ancien unioniste, disait lui, qu’en tant qu’internationaliste il voyait l’indépendance comme un moyen d’atteindre la justice sociale.

Marche ouvrière andalouse du 08/09/12
Marche ouvrière andalouse du 08/09/12

De même les mobilisations et grèves contre les politiques d’austérité qui ont eu lieu cette semaine dans l’Etat Espagnol posaient clairement la question du droit à l’autodétermination en Galice, en Andalousie, en Catalogne et notamment en Pays Basque. Près de 150 000 personnes se sont mobilisées dans les rues du pays Basque le 26 septembre à l’occasion d’une grève générale à l’appel de l’ensemble des syndicats indépendantiste. Celles-ci avec une requête adressée directement aux autorités locales et demandant à passer du «j’ applique la réforme du gouvernement central parce que c’est obligatoire» au «je ne peux pas l’appliquer parce que la société du Pays Basque l’a refusée». Pendant ce temps, au sud de la péninsule, les réappropriations collectives de terres agricoles se déroulent toujours sous les couleurs blanches et vertes du drapeau andalou.

Ce constat d’interpénétration entre revendication nationale et revendication sociale pourrait être aussi fait pour le Quebec, qui après plusieurs mois d’une mobilisation contre la réforme de l’université imposée par Ottawa et le gouvernement Québecois néo-libéral, a débouché sur une victoire et le retour en avant de la revendication indépendantiste, avec la construction d’un bloc de gauche radical indépendantiste (Quebec Solidaire) s’installant durablement dans le pays.

Manifestation quebecoise Juin 2012

C’est bien le dynamisme social des indépendantistes comme force progressiste défendant le droit de la majorité sociale de chaque nation, qui permet d’expliquer pourquoi les gouvernements centraux remettent en cause l’autonomie des pouvoirs locaux et régionaux au Québec ou en Catalogne. Qui croirait, au vue de l’assujettissement de gouvernements centraux à la finance, qu’il s’agit ici d’équité territoriale à l’intérieur de ces Etats ?

La revendication indépendantiste bretonne au service du mouvement social

De la même manière qu’il est acquis que revendications écologistes et revendications sociales se sont interpénétrées pour élargir et renforcer la palette de l’opposition à l’ordre capitaliste, la revendication du droit à l’autodétermination comme légitimité démocratique pour s’opposer aux réformes néo-libérales et l’ordre économique, doit pénétrer le mouvement social en Bretagne. Elle donne clairement plus de force à nos revendications et dame le pion à l’extrême droite sur le plan identitaire. Cette conscience permet de ne pas attendre sans cesse des directives de centrales parisiennes mollassonnes et bureaucratiques, d’organiser la lutte localement quand de tous les côtés les plans sociaux se multiplient.

C’est d’ailleurs ce que nous mettions en avant au moment des grèves en Martinique et en Guadeloupe en 2009. L’aspiration indépendantiste, par sa non-sujétion au pouvoir centrale, y a permis l’émergence d’une revendication et d’un mouvement social mené localement et à la base, terriblement plus efficace que les traditionnels rendez-vous syndicaux hexagonaux.

mobilisation en Gwadloup

Malheureusement, les organisations syndicales françaises, comme le Front de gauche, ou dans une moindre mesure le NPA, voient toutes constructions de dynamique à travers la seule échelle étatique et dans le cadre d’accord entre organisations centralisées. Privilégiant ainsi le jeu électoral, parfois utile, mais au détriment du travail extraparlementaire et de la remise en cause des institutions centralistes françaises (présentées comme le nec plus ultra tricolore de l’égalité sociale face à la méchante Europe). Elles militent de facto pour le maintien des institutions françaises qui n’ont jamais garanti l’équité territoriale et un égal accès aux biens et services publics. Alors qu’un «acte III de la décentralisation» est annoncé prochainement, en même temps qu’une réforme territoriale qui laissera entrevoir le discours austère du traité budgétaire européen, nous pouvons craindre une certaine nullité en terme de revendications démocratiques. Le manque de réflexion des organisations syndicales et politiques de gauche sur la question du droit à l’autodétermination des peuples de l’hexagone, risque d’y associer thème de la «démocratie locale» et de la «décentralisation» à celui d’«austérité», sans qu’on y reconnaissance la justification d’une revendication nationale des peuples sans Etat sous domination française dans le combat pour la justice sociale et l’environnement.

Combien de temps allons nous encore attendre que les grands syndicats de Paris nous proposent une autre journée d’action (9 octobre 2012) ou que les grands partis de la gauche pas trop radicale tentent de nous emmener dans des processions préélectorales qui se déroulent à Paris (cf 30 septembre 2012) ? Alors qu’il faut construire ici des cadres de résistance pour défendre nos conditions de vie impliquant le plus grand nombre, au plus prés de la réalité sociale et ne cherchant pas le coup de comm’ du 20 heures ou un hypothétique cadre de négociation avec la nouvelle gauche plurielle de Paris

C’est bien l’auto-organisation du peuple breton et des forces sociales qui le compose, comme lors de la lutte contre le CPE (contrat première embauche ) avec l’exemple du LKP en Guadeloupe ou des actions ouvrières andalouses, qui permettra de résister directement et ici aux politiques d’austérité, et de construire les alternatives sociales au service des classes populaires et du plus grand nombre. D’une part en faisant vivre des solidarités concrètes et des revendications : droit au logement et donc le droit de légiférer localement contre la spéculation immobilière et les résidences secondaires, accès à l’énergie, aux soins, à l’éducation, aux loisirs, éradication de la précarité et du chômage par une réduction massive du temps de travail, … Ainsi qu’en menant des expérimentations sociales de rupture : réappropriation des outils de travail, occupations des terres, coopératives d’achats en circuits courts, régies publiques autogérées de production et de distribution de l’énergie, transports publics de proximité gratuits, monnaies de substitution… C’est ces pratiques qui nous amèneront à la revendication d’une souveraineté populaire en Bretagne s’exprimant en faveur d’un parlement et du droit à l’autodétermination. C’est ce type d’initiatives que nous proposons et soutiendrons partout en Bretagne.

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