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La Gauche Indépendantiste se joint à l’appel lancé par Div Yezh Breizh et les syndicats SNES-FSU et SNUipp-FSU 29 pour défendre l’enseignement bilingue public en Bretagne. En effet, le rectorat d’Académie a depuis une semaine pris une série de décisions de fermetures et non-ouvertures de classes sur l’ensemble de la Bretagne. Ces attaques inacceptables s’inscrivent  dans  la continuité des positions du ministre Blanquer et de la décision du Conseil Constitutionnel de retoquer une partie de la loi Molac. La Gauche Indépendantiste était présente lors de la manifestation historique à Guingamp en mai dernier, elle sera présente aux côtés des élèves, parents d’élèves, enseignant.es, syndicats et du réseau Div Yezh en lutte.

RDV devant le lycée Tristan Corbière à Morlaix le lundi 19 juillet à 18h.

Luttons et nous vaincrons !

Brezhoneg ofisiel !  Betek an trec’h !

Ci-dessous le communiqué commun de Div Yezh et des syndicats SNES-FSU et SNUipp-FSU 29 :

Div Yezh Breizh, association des parents d’élèves bilingues scolarisés dans les établissements publics, le SNES-FSU et le SNUipp-FSU29, syndicats majoritaires de la fonction publique dans le second et le premier degré s’opposent fermement aux décisions du rectorat affectant l’enseignement bilingue public breton français dans le pays de Morlaix, de Guingamp, St-Brieuc et Lorient.
Bien que l’ouverture d’une filière bilingue au lycée Tristan Corbière de Morlaix, ainsi qu’au lycée Pavie de Guingamp, ait été actée dans la carte des pôles bilingues publics 2020-2021, le rectorat de l’Académie de Rennes a refusé l’ouverture du groupe classe de seconde bilingue pour les premiers élèves ayant eu une scolarité bilingue dans les collèges du secteur. Cette décision contraint les élèves inscrits en filière bilingue depuis la maternelle, à cesser leurs apprentissages du et en breton. A cette décision intolérable, créant une rupture pédagogique, vient s’ajouter le refus d’ouverture d’un groupe classe de 6e au sein de la filière bilingue du collège de Lanmeur, filière existante depuis 5 ans. La même situation s’était produite l’an passé pour la sixième de Plounéour Ménez. L’ouverture de la filière bilingue au collège de Lanmeur a été actée en 2017 avec le même nombre d’élèves que le nombre d’élèves inscrits en 6e pour la rentrée prochaine.
Alors que les services de l’Education Nationale invoquent le trop faible nombre d’élèves inscrits pour justifier leur décision, nos organisations rappellent que chaque rupture de l’enseignement bilingue conduit à des pertes d’élèves futures par le jeu des fratries et la perte de confiance et de visibilité. Aussi, cette décision renforcera paradoxalement les causes qui conduisent le rectorat à ne pas ouvrir en lycée dès cette année, car nous perdrons des élèves et des familles à ne pas respecter les engagements.
Il y a pourtant urgence. Si la sauvegarde et le développement de nos langues régionales est un réel enjeu politique et une demande sociale forte, alors, le service public se doit d’y répondre. Ce sont en effet 55% des élèves scolarisés en filières bretonnantes qui le sont dans le public.
Ces décisions manquent de constance et sont le révélateur du manque d’investissement pâtant dans l’éducation, en comparaison des pays aux ressources équivalentes au nôtre. Nous demandons au rectorat de revoir sa copie urgemment pour rassurer les élèves, les familles et les enseignant.e.s concerné.e.s et leur permettre de continuer une filière qui est un véritable projet de vie.
La situation morlaisienne se retrouve sur les secteurs de Guingamp (lycée Pavie et collèges de Callac et Plouha), de St Brieuc (4 inscrits au collège Jean Macé) et sur le secteur de Lorient.
Lundi 19 juillet, des élus locaux, départementaux et régionaux rejoindront la mobilisation des familles et des enseignants concernés sur toute l’académie à 18h00, en convergeant sur Morlaix devant le lycée Tristan Corbière.

C’est le sentiment qu’on peut avoir à quelques jours du second tour des municipales. Comme nous l’expliquions le premier tour avait été le théâtre de certaines performances, modestes certes, mais notables de partisans d’un pouvoir politique breton.

Nous nous étions longuement étendus sur les performances des indépendantistes de gauche identifiés et élus lors de premier tour, à Cintré, Plounevez-Moedeg, Guingamp… Nous aurions aussi pu parler de l’élection de Lionel Henry à la tête de la mairie de Montreuil-Le-Gast, partisan bien connu d’une Bretagne réunifiée et souveraine et ne cachant pas son engagement à gauche, de Jean-Yves Kallag à Lannion qui entame un troisième mandat d’opposition et sur lequel on peut compter pour défendre notamment la langue bretonne.

Au moment où nous écrivons ces lignes nous ne savons pas quel sera le score de « Saint-Herblain en Commun » mais cette liste de Gauche, Écolo, Bretonne de la sixième ville de Bretagne avait tout de même gagné 30 % des suffrages au premier tour !

L’Union Démocratique Bretonne (autonomiste de gauche) et son allié Christian Troadec (réélu à Carhaix) de « Pour La Bretagne » pourront compter eux aussi leurs élus et faire un bilan plutôt positif de cet exercice électoral.

Mais c’est le deuxième tour des bords de Loire à Nantes qui fait ressurgir la Bretagne comme objet civique et politique.

Comme l’indique Le Télégramme dans son article du 7 juin, l’accord entre EELV et le PS et ses autres alliés stipule : « Dans un volet intitulé « Promouvoir la langue et la culture bretonne » (points 287 à 290 de leur « contrat de mandat »), Johanna Rolland et sa troisième colistière Julie Laernoes proposent, entre autres, d’« adopter un vœu demandant l’organisation d’un référendum sur la réunification de la Bretagne » et de continuer en indiquant que l’accord prévoit aussi que la Ville se dote d’« une instance pour engager une concertation avec l’État sur les modalités d’organisation de ce dernier ». Florian Le Teuf (candidat EELV, figure du milieu des supporters du FCN et opposant au Yellow Park) pourrait être chargé des questions bretonnes (dont le référendum) à la mairie de Nantes une fois élu, alors qu’il figure en 4ème position, même si l’UDB (également présente sur la liste de Johanna Roland mais dés le 1er tour) avait aussi introduit l’idée d’un tel « débat citoyen » dans ses accords.

Beaucoup dans la presse et sur les réseaux sociaux s’interrogent sur cette soudaine conversion et sur les limites de cet accord.

 

Mais ne boudons pas notre plaisir de voir la Bretagne, l’unité territoriale de notre pays devenir un objet de débat citoyen, surtout après des décennies de débretonisation !

Quelques soient nos réserves et interrogations, saluons là le fait que ces rapports de forces électoraux aient fait entrer dans les négociations le terme « référendum » et introduit ainsi l’idée que le droit de décider de l’avenir institutionnel de la Bretagne appartient au peuple breton.

C’est aussi le fruit du travail des adhérent·e·s de Bretagne Réunie, qui avaient marqué les esprits en rassemblant 100.000 signatures afin d’obliger (en vain) le Conseil Départemental de Loire-Atlantique à débattre de l’unité de la Bretagne dans le cadre du droit d’option.

Les votations auto-organisées par Dibab entre 2014 et 2015, assez nombreuses en Loire-Atlantique avaient aussi marquées l’histoire politique bretonne contemporaine et fait progresser l’idée d’un référendum sur l’unité de la Bretagne et la dévolution de pouvoirs à une « assemblée de Bretagne ».

Le sondage de septembre 2019, commandité par “DIBAB — Decidez la Bretagne” et le Breizh Civic Lab, mettait bien en exergue ce désir largement partagé des breton·ne·s de Brest à Clisson de s’exprimer sur l’avenir de la Bretagne.

Quelle méthode référendaire ?

La première crainte qui nous semble importante de rappeler, c’est qu’il est très risqué de laisser le gouvernement central déterminer l’objet de la question soumise au référendum et son périmètre. Et si l’on peux être sur que le Conseil Départemental de Loire-Atlantique ne voudra pas ouvrir la boite de pandore, c’est bien sûr vers la Région administrative Bretagne que l’instance chargée par la ville de Nantes désignera pour mener le débat va devoir se tourner.

Le Conseil Régional de Bretagne avait d’ailleurs pré-budgétisé en février 2020 une somme pour organiser un référendum sur l’unité de la Bretagne, sans en dire plus.

Et puis, si la question posée ne porte que sur le retour de la Loire-Atlantique dans la Région Bretagne — sans évoquer des avancées institutionnelles pour l’ensemble de la Bretagne en termes de souveraineté — tout laisse à croire que ce débat ne sera pas motivant.

Le sondage évoqué plus haut le rappelait déjà : ce sont les habitant·e·s du pays nantais qui sont le plus favorables à la prise de compétences d’état par la « Région Bretagne » ou une « Assemblée de Bretagne », et ce à la hauteur de 68 % des sondé·e·s. Et c’est le même chiffre qui ressort dans ce département sur l’opportunité d’organiser un référendum sur les compétences de la « Région Bretagne » !

Limiter le débat à la question de l’unité territoriale c’est jouer pour perdre et contribuera à confiner les échanges autour de l’histoire, de l’identité, du marketing territorial. Alors que l’enjeu doit se focaliser autour de la question démocratique et sociale et environnementale. En effet, quel serait l’intérêt pour les électeurs et électrices, d’une Bretagne réunifiée qui ne serait qu’une seule addition de conseils départementaux, si cela n’a aucun impact positif sur leur conditions de vie quotidienne ?

Quelle sociologie pour l’organisation du débat ?

On peut se réjouir du début de débat mais aussi faire part de ses craintes avec courtoisie quand on voit comment le débat risque fort d’être cantonné au sein des élus métropolitains. Toujours dans le même article du Télégramme on pouvait lire : « Et le sénateur Ronan Dantec de souligner en parallèle la probable nomination à la métropole d’Aziliz Gouez, anthropologue et ex-plume du charismatique président irlandais : “L’idée est de faire du pôle métropolitain Loire Bretagne un outil de dialogue entre territoires. Aziliz va œuvrer pour que Nantes, Brest et Rennes travaillent différemment”. »

Ainsi donc l’organisation du débat préalable au référendum serait élaboré, initié par les élu·e·s des métropoles ? Si on voulait opposer la Bretagne des petites « communautés de communes », celle des modestes intercommunalités à celle des métropoles où se concentrent équipements culturels de prestiges, transports, universités, emplois du tertiaire, etc… on ne s’y prendrait pas autrement…

Il suffit de jeter un coup d’œil à la liste de Nathalie Appéré pour le second tour des municipales à Rennes pour voir que parmi les noms de la liste (EELV/PS/UDB/Radicaux de Gauche/PCF), 42 d’entre eux sur 61 exercent des professions qualifiées de CSP +. La liste de Johanna Rolland à Nantes reflète le même genre de proportion de cadres, de chefs d’entreprises, de dirigeants, de possédants, de riches…

Cela illustre parfaitement le déséquilibre Est-Ouest en Bretagne. On voit bien où sont les lieux de pouvoirs réels.

Soyons sérieux : est-ce ce genre de sociologie habituée à un certain entre-soi des plus confortables qui va renverser la table si le gouvernement ne veut pas d’un référendum dans les termes choisis par les bretons ? Est-ce ce type de sociologie — celles des catégories socio-professionnelles supérieures — qui va incarner et percevoir le profond désir de justice sociale des classes les plus défavorisées, celles exclues des métropoles, celles exclues de la représentation politique ?

Bien sur que non… Car ces classes n’ont pas besoin d’un rééquilibrage réel des lieux de décisions, elles veulent surtout continuer à être l’interlocuteur raisonnable du gouvernement central pour négocier à leur profit quelques transferts de compétences.

16 ans de cogestion de la Région Bretagne par le PS et ses alliés (y compris EELV, l’UDB et tous les régionalistes) n’ont pas permis de faire progresser l’idée du droit de décider.

Ce dont nous avons besoin c’est d’un processus constituant pour que tous les breton·ne·s (et pas seulement les grands élus des métropoles !) puissent donner leur avis.

Une partie de l’alternative se trouvera dans la rue… Mais aussi dans les échéances électorales régionales et départementales de mars prochain. Couvrir la Loire-Atlantique de candidatures unitaires ou non concurrentielles pour les départementales pour affirmer la nécessité du droit à décider, de l’exercice d’autodétermination par voie référendaire, en défendant la démocratie directe, le partage des richesses, des mesures radicales en matière environnementale, est facile à mettre en place…

En « Région Bretagne »… certains autour de l’UDB et de Christian Troadec nous reparlent de « Oui la Bretagne », la coalition autonomiste des régionales de 2015… Mais « Oui, décidons la Bretagne en Commun ! » offrirait plus de perspectives pour imposer la tenue d’un référendum d’autodétermination, avec ou sans l’accord de Paris, dans le cadre du mandat 2020-2026…

C’est un scénario bien plus sûr pour mettre à l’agenda électoral la question du pouvoir politique breton, que la simple addition de forces vouées à fusionner avec le PS en négociant des postes de vice-présidence… Voter, décider, s’autogouverner en quelque sorte…

Sinon, bien sûr, la tentation de faire des listes plus ou moins testimoniales trouvera un peu d’écho pour faire entendre un autre discours.

Il suffit de le vouloir et de construire un accord programmatique pour quadriller le territoire de candidatures unitaire (aux départementales et aux régionales), d’un « Frente Amplio » de gauche, écolo, populaire, antilibéral, breton… dont la tenue du référendum sur la taille et les compétences de la Bretagne sera un point incontournable et non négociable.

Ce message subliminal sera-t-il entendu ?

Bretagne Info.

            Les élections départementales ont cette année remplacé les élections dîtes « cantonales ». C’était donc un nouveau scrutin, avec l’obligation de présenter deux candidats et deux suppléants à parité sur des cantons redessinés et réduits en nombre. Pour la première fois, l’ensemble des électeurs de tous les cantons était invités à voter le même jour (auparavant les conseillers généraux étaient renouvelés par moitié tous les 3 ans).

            Celà a sans doute permis de limiter l’abstention, qui est cependant restée haute (près de 50 % en Bretagne), surtout si on replace cette élection dans le contexte d’union nationale lié aux attentats terroristes contre Charlie Hebdo. Les médias, le pouvoir central, le gouvernement nous ont littéralement exhorté à aller voter pour sauver la République en agitant le danger FN. Malgré un un certain civisme en Bretagne, c’est une majorité de personnes qui n’est pas allé voter. C’est la principale leçon de ce scrutin.

            BREIZHISTANCE sans candidat à ce scrutin ne donne aucune consigne.

            La Gauche Indépendantiste n’a pas présenté de candidat en raison du constat suivant, dont nous avions fait part à l’UDB suite à son invitation à participer à des candidatures communes : “nous pensons que les élections départementales seront marquées par une très forte abstention particulièrement dans la jeunesse, la classe ouvrière, les zones urbaines…Les partis conservateurs, réactionnaires, néo-fascistes et favorables à l’unité nationale vont donc se tailler la part du lion. Nos forces sont modestes, nous en avons conscience et beaucoup d’entre nous sont dubitatifs quand à l’utilité de dépenser de l’énergie dans des élections qui ne suscitent presque aucun intérêt au sein des masses.

            Nous ne regrettons pas cette analyse. Nous affirmons que le profond détachement des bretonnes et des bretons pour cette institution appelée à disparaitre, s’est traduit par une abstention massive et un nombre important de bulletins nuls et blancs (plus de 5% dans de très nombreuses communes, et jusqu’à 15% à Anetz (44)). Il y a donc, malgré tout, une forte capacité de résistance aux discours “républicains”.

            Quelles leçons pour les forces politiques bretonnes ?

            Bien sur le PS perd du terrain au profit de la droite UMPiste, et le FN poursuit son implantation y compris en Bretagne malgré le caractère folklorique ou polémique de certains de ses candidats. L’absence de remise en cause des principales organisation politiques par rapport à l’abstention et à sa signification leur permet dans l’ensemble de se satisfaire des résultats.

            Nous notons que les candidats UDB ont obtenus des scores en progression, notamment lorsqu’ils sont seuls (11,24% à Rostrenen 6,08% à Vannes-2, 5,28% à Hennebont, 5,25% à Blain). Pour la première fois certains de leurs candidats se refusent à appeller à voter PS au 2eme tour, quand d’autres comme par exemple Mona Bras à Guingamp, ou Yann Syz à Lorient, souhaitent un report de leurs suffrages vers le PS. La contradiction est encore plus grande quand on voit que l’UDB a mené 4 candidatures communes avec le PS dans les Côtes d’Armor. Trois d’entres elles seront présentes au 2nd tour, avec l’opportunité pour l’UDB d’obtenir un ou deux conseillers départementaux. Mais pour quoi faire ? Cette situation inédite va être bien délicate à gérer pour l’UDB candidate avec le PS sur plusieurs cantons des Côtes d’Armor et indépendante jusque dans le second tour à Rennes ou Rostrenen. Pas sûr que celles et ceux ayant prit goût à la cogestion des institutions avec le PS jouent le jeu d’une liste autonome aux territoriales, comme semble le vouloir nombre de ses adhérents

            Les candidats estampillés “Nous Te Ferons Bretagne “ de la mouvance de Christian Troadec, ont quant à eux réalisé des scores très disparates de 3,64% (Guipavas) à 35,56% (Carhaix). Ils ont multiplié les candidatures en Finistère et conforté leur capacité à renforcer leur visibilité dans ce département. On remarque leur absence en IIle-et-Vilaine et une seule candidature en Loire-Atlantique. Comme aux européennes les candidatures NTFB en Centre-Bretagne ont sans doute détourné beaucoup d’électeurs du FN.

            D’anciens membres et sympathisants de la Gauche Indépendantiste étaient aussi candidats à Melesse (35), Lionel Henry 16,66%, et Saint-Herblain 1 (44), Primael Petit, 11,32%, sur des listes de gauche alternatives au PS.

            Le Parti Breton, a priori sans NTFB cette fois, présentait 3 candidats en Morbihan qui réalisent entre 2 et 5% des voix exprimées, pendant que leur président Yves Pelle était candidat avec l’UMP à Rennes (22,76%). Le grand écart est extrême entre le programme présenté par ce dernier et la candidature Deléon à Vannes (2,09%). La stratégie à long terme et vis à vis des territoriales semble rester nébuleuse pour le PB.

            Le constat est qu’aucune des forces politiques , l’UDB mis à part et dans une moindre mesure, se réclamant d’un combat en faveur d’une forme de pouvoir politique breton n’a pu présenter des candidats en nombre suffisant et équilibré sur le territoire breton.

Du coté de l’extreme-gauche … française.

            Le NPA présentait peu de candidats. Notons qu’il atteint tout de même 9% des voix dans le canton de Bégard dans le Trégor avec une tête de liste bien connue dans les luttes sociales : Thierry Perenes, ex- militant du PCML et ex-secrétaire de l’UL CGT de Guingamp que nous avons souvent cotoyé dans les mobilisations pour les prisonniers politiques bretons Le NPA de Carhaix allié avec le Front de Gauche, obtient 16,77% avec la candidature de son conseiller municipal Matthieu Guillemot, à qui nous adressons nos voeux de prompt rétablissement. Les candidatures de militants favorables à l’autodétermination en commun avec le Parti de Gauche (de Carhaix à Saint-Herblain), seront toujours sujettes à doute et caution tant que celui-ci n’éclaircira pas sa position sur les droits politiques du peuple breton. Alors que le candidat nantais du PG, Guy Croupy milite pour l’unité territoriale de la Bretagne, les adhérents du parti de Mélenchon ne trouvent rien d’autres à faire que de mener campagne contre le Gwenn-ha-Du sur les mairies.

            A notre connaissance ces candidats n’ont pas abordé les questions d’évolution institionnelle et d’autodétermination de la Bretagne, si ce n’est celle de la réunification en pays nantais. Les militants du NPA abordent ces questions essentiellement quand nous faisons campagne à leurs côtés.

                        La question institutionnelle n’a pas trouvé d’écho

            Malgré l’actualité de la réforme territoriale et des départements à l’avenir incertain, la question des futures collectivités territoriales a été très peu débattue. L’organisation politique et médiatique française, malgré le déni des principales forces politiques, a d’emblée placé le scrutin en terme d’enjeu national. Cette absence de propositions et de débats sur les enjeux institutionnels et démocratiques locaux s’est retrouvée dans la plupart des propositions de foi. Notamment sur les professions de certains candidats reconnus comme autonomiste ou indépendantiste.

            Les termes d’autonomie régionale, d’Assemblée de Bretagne, de collectivité unique, ne se retrouvent pas forcément dans les programmes des candidats sensés les défendre. Une erreur alors que les formations politiques bretonnes auront la nécessité d’en faire un enjeu lors des éléctions territoriales de la fin d’année. C’est le cas des candidatures de Christian Troadec, de l’UDB ou des candidats de gauche indépendantiste lorsqu’elle est associée au PS ou à EELV, de quasiment toutes les profession de foi EELV, ou du président du Parti Breton Yves Pelle, où ces notions ne sont pas ou peu évoquées, pas plus que l’avenir de la structure départementale.

            Les forces associatives et civiles bretonnes, à l’image de la population, étaient peu investies elles-aussi et ont sans doute contribué à ce que l’enjeu institutionnel soit absent du débat électoral.

            Les militants de la plateforme DIBAB n’ont pas jusqu’à présent organisé suffisamment de votations qui aurait pu localement placer le débat sur l’avenir institutionnel de la Bretagne. 44=Breizh ou Bretagne Réunie se sont limités localement à envoyer un questionnaire aux candidats.

            Bretagne Réunie confirme ses errances intellectuelles et idéologiques en appelant à voter au premier tour pour des candidats FN en Loire-Atlantique présentés comme « vraiment démocrates » sous prétexte d’une réponse positive à leur questionnaire. Alors que les militants d’une Bretagne unie et émancipée se débattent sans cesse contre l’image identitaire et réactionnaire accolée par leurs adversaires, Bretagne réunie met les pieds dans le plat et s’en mord les orteils. Tout aussi étonnant et révélateur est leur errement stratégique. Cette fois, la revendication d’une consultation des électeurs sur la question territoriale est désormais porté par l’association. Ils n’ont pourtant cessé de la combattre lors de la réforme territoriale de 2014, écartant 44=breizh et ses revendications démocratiques de la manifestation du 30 septembre dernier en affirmant que « ce qu’un décret a fait, un décret peu le défaire ».

 

            Multiplier les votations DIBAB d’ici les élections régionales de décembre 2015…

            … sera le seul moyen de porter la revendication institutionnelle. C’est bien celle-ci qui favorisera l’émergence des forces politiques bretonnes et renforcera les capacités d’auto-organisation populaire. A elles d’en prendre la mesure.

            Renforcer les luttes et mobilisations populaires contre les projets d’aéroports ou d’extraction de minerai, contre la répression, contre l’ austérité et la banalisation des idées d’extrême-droite, participer sur le terrain à l’initiative de la plateforme Dibab-Décidez la Bretagne reste pour nous la priorité en termes d’investissement militants et ce sans rien cacher de notre identité politique d’indépendantistes de gauche. Car c’est bien par l’action de masse et la création de ses conditions au quotidien que l’on change le cours de l’histoire, non pas par la seule participation à des scrutins n’ayant de démocratique que le nom.

La gauche Indépendantiste bretonne ( Breizhistance )

A quelques jours du second tour des élections municipales nous faisons ici le point sur les tendances lourdes du premier tour en Bretagne et l’entre-deux tours.
Comme ailleurs dans l’État français, la progression de l’abstention est spectaculaire. La bonne tenue de la droite et une certaine progression de l’extrême-droite sont à noter.
Toutefois, voici quelques tendances locales et résultats dont les médias n’ont peu ou pas évoqué.

La Gauche « radicale » et/ou anti-libérale

Sant-Ervlan/Saint-Herblain : Nous ne pouvons pas ne pas noter l’excellente prestation de Primael Petit (militant de la Gauche Indépendantiste) et des ses colistiers de « Saint-Herblain à Gauche Toute » qui totalisent 10,06 % des suffrages et ont décidé de se maintenir dans le cadre d’un quadrangulaire dans cette ville tenue par le PS. Avec 1525 voix dans cette ville qui est une des 10 plus grandes villes de Bretagne cette liste est la seule dans une commune de cette taille (43.000 habitants !) à proposer une alternative indépendante du PS en Bretagne.

Karaez/Carhaix : Soulignons l’excellente prestation du NPA de cette commune du centre Bretagne menée par Matthieu Guillemot qui envoi un élu au conseil municipal et un à la communauté de commune (477 voix, 13,06 %).

Douarnenez : La liste Initiatives Citoyennes, qui a demandé à ne plus être étiquetée « Front de Gauche » et sur laquelle figure un de nos adhérents passe devant la liste PS/UDB/EELV. Avec 23,44 % (1763 voix) elle affrontera seule la liste du sénateur-maire UMP sortant Philippe Paul.

Un vote anti-aéroport Notre Dame-des-Landes ?

Ailleurs dans l’ensemble de l’est de la péninsule on peut noter des très hauts scores pour les listes s’affirmant opposées à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, et ce quelles que soient leur attitudes au second tour à l’encontre du PS. A Nantes, si l’on additionne les voix Front de Gauche et EELV, le score atteint avoisine les 20 %, Rezé prés de 10 %, idem à Saint-Herblain, Bouguenais, Saint-Nazaire, Rennes et Saint Brieuc.
En ce qui concerne les alliances électoralistes de second tour sur Nantes entre la liste PS-PCF-PRG-UDB et EELV et la liste PS-PCF-PRG-UDB et EELV-FDG à Rennes, comment le FDG et EELV pourront justifier cet accord à leurs électeurs et militants opposants de longue date au projet ?

Défiance grandissante vis-à-vis du PS et quid de l’avenir du Front de Gauche ?

Nous ne reviendrons pas ici sur nos divergences avec cette coalition notamment avec les positions militaristes et jacobines hystériques du PG de Mélenchon, ni sur le fait que bien souvent le PCF était aux cotés du PS dés le premier tour.
Toutefois on peut noter qu’à Saint-Malo l’ensemble de la liste PCF/FdG/NPA (près e 6% des suffrages) se refuse à voter PRG/PS au second tour. A Nantes, la liste « Place au Peuple » ne donne pas de consigne de vote, et à Rezé la liste « A Gauche Toute » se maintient au 2ème tour et refuse de fusionner avec le PS.
Voilà qui tranche singulièrement avec la posture du « Front de Gauche » de Rennes qui se retrouve sur la liste de Nathalie Appéré (PS) avec EELV. Cette députée qui a renoncé au non cumul des mandats après avoir déclaré en février dernier : « Je reste anti-cumul et je souhaite une loi dès 2014 si il le faut. Je me l’appliquerai si je suis élue maire de Rennes en mars 2014. Je démissionnerai de mon mandat de députée», qui voté l’Accord National interprofessionnel, le pacte de compétitivité réjouissant le MEDEF, le TSCG, la réforme des retraites…. Mme Appéré aussi qui lorsqu’elle était première adjointe (jusqu’en juin 2012) a activement participé à la politique de gentrification (phénomène urbain transformant le profil d’un quartier au profit d’une classe sociale supérieure par l’arrivée d’habitants plus aisés s’approprient un espace initialement occupé par des habitants moins favorisés) comme le prouvent les projets immobiliers sur le Mail, de la Courrouze. Elle encore, qui comme tous les cadres de sa liste, ont fait partie de l’équipe municipale ayant fermé nombres d’espaces autogérés et expulsé des sans-papiers, mis sur les rails le Centre des Congrès des Jacobins et la transformation du quartier de la gare pour le projet Eurorennes. Une équipe sortante qui a figurez-vous comme slogan « Rennes créative et solidaire »…
Même scénario à Kemper/Quimper où la liste de Naig Le Gars (pourtant élue UDB à la région dans le cadre de la majorité dominée par le PS) se refuse à appeler à voter pour Bernard Poignant, conseiller personnel du président Hollande.

Et les autres listes défendant une forme de souveraineté pour le peuple Breton ?

Bien sur le maire Carhaix/Karaez membre du MBP,  l’autonomiste Christian Troadec est réélu au premier tour avec 65 % des voix. Des proches de son mouvement était en lice à Spezet mais doivent se contenter de quelques élus d’opposition.
A Rennes la centriste-régionaliste (Mouvement Rennes Bretagne Europe) Caroline Ollivro ne passe pas la barre des 4% mais ne donne pas de consigne de vote pour l’UMP/UDI comme certains pouvaient le penser.
A Lanester (7% des voix) et Kemper (6,05 %) l’UDB avait accumulé suffisamment de force pour se présenter sur des listes autonomes. C’est une tendance nouvelle qui souligne que dans cette formation aussi il y a des velléités d’indépendance vis à vis du PS plus fortes qu’auparavant. Ailleurs cette formation était souvent dès le 1er tour sur les listes PS/PC.
Le Parti Breton (autonomiste de Centre Droit) a impulsé une démarche indépendante à Vannes autour de Bertrand Deléon mais n’a pas passé la barre des 2% et à Rennes son président Yves Pelle figure en bonne place sur liste de Bruno Chavanat (UDI/UMP ) aux cotés d’opposants connus au mariage pour tous. Voilà qui règle définitivement les problèmes d’identité politique de cette formation.

En guise de conclusion

Nous ne donnons pas ici de consignes pour le second tour mais il est clair que nous nous réjouissons du vote ou de l’abstention sanction contre le gouvernement central et le PS. Nous affirmons que l’heure est au développement de pratiques, d’outils et de luttes autonomes sans les forces impliqués dans des majorités de gestion PS/EELV locales ou gouvernementales. En clair au regroupement des forces anticapitalistes sur la base d’accords prenant en compte les spécificités bretonnes et non dans le cadre d’accord d’état majors parisiens type « Front de Gauche ».

Autour de 50 000 personnes, plus de 500 tracteurs, la mobilisation contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, samedi dernier à Nantes est un véritable succès. La Gauche Indépendantiste Bretonne (BREIZHISTANCE-IS) tient à féliciter les organisateurs de la manifestation et leur apporte son plus fervent soutien dans le véritable procès d’intention politico-médiatique qui lui est fait depuis samedi.

Manifestadeg_Naoned_NDDL_ZAD_22_02_14_2Cette mobilisation historique souligne le caractère extrêmement populaire et croissant de la mobilisation contre la lubie de l’ancien maire de Nantes et actuel premier ministre, Jean-Marc Ayrault. C’est une véritable réussite en terme d’auto-organisation et de démonstration de force.

Manifestadeg_Naoned_NDDL_ZAD_22_02_14_3Malheureusement cette réalité est occultée par les médias et le pouvoir qui dénoncent la violence « inexcusable, inacceptable, … » des manifestants et axent leurs commentaires sur les tensions entre le PS et EELV comme leur a suggéré le premier ministre dans son communiqué de presse du samedi 22 février au soir.

La « violence » dénoncée, consiste en une quantité importante de peintures déversée sur plusieurs murs de la ville, quelques vitrines de banques et d’agences immobilières cassées, les locaux et deux engins de chantiers de Vinci saccagés, ainsi que des locaux représentant les pouvoirs publics, le commissariat Olivier de Clisson, des locaux de la Semitan, des projectiles, principalement pavés et canettes, jetées contre les forces de l’ordre aspergeant le centre-ville de lacrymogènes et d’eau… Si ces modes d’action sont loin d’être partagés par tous, la colère qu’ils sous-entendaient, elle, était dans les cœurs et dans les têtes des manifestants. Cette « violence » n’était pas « aveugle » comme le disent aujourd’hui les médias. Elle est bien sûr dirigée contre le pouvoir, le gouvernement PS-EELV, les collectivités locales, qui s’entêtent et s’obstinent dans la menée du projet alors que tout dénonce l’inutilité et l’erreur qu’il constitue. Projet dont les seuls bénéfices iront à la multinationale Vinci et seront payés par la collectivité. Par ailleurs il est évident que le préfet de Loire-Atlantique a sciemment fait monter la tension en restreignant le droit de manifester de façon drastique dans Nantes, à quelques heures du rassemblement et en déployant un nombre de policiers dignes d’un sommet international de type G8, empêchant ainsi toute fluidité du cortège. Il est tout aussi évident que les forces de police ont laissé faire et attisé les violences pour qu’elles soient instrumentalisées par la suite par l’État. Ce dernier, dans une impasse et à court d’arguments, tentant ainsi d’amadouer l’opinion publique. Sa dernière carte ?

"la violence des casseurs"
“la violence des casseurs”

Peu de médias ou de personnalités politiques ont eu un mot pour les manifestants blessés, voire tabassés, les familles aspergées sans discernement de lacrymogènes. Rien sur les dizaines de manifestants se précipitant aux urgences suites à des blessures par explosions de grenades assourdissantes. Rien sur le dévouement du personnel soignant de  l’hôpital de l’Hôte-Dieu ayant eu réquisitionner des internes pour faire face au travail. Rien sur Quentin, jeune manifestant qui a perdu un œil suite au tir tendu d’une grenade assourdissante.

Patrick Rimbert, maire intérimaire de Nantes, occupé à grossir la réalité des destructions en proposant un avocat à ceux ayant subi des préjudices matériels, n’en fait étonnamment pas de même avec Quentin, qui dans sa ville a subi des tirs non réglementaires de la part des forces de l’ordre.

Quentin, opposant à l'aéroport ayant perdu son oeil suite à tir tendu de grenade"
Quentin, opposant à l’aéroport ayant perdu son œil suite à tir tendu de grenade”

Qu’on le veuille ou non, depuis les tentatives d’évacuation extrêmement violentes de la ZAD à l’automne 2012, en même temps que la mobilisation croissait, une certaine colère s’est installée face à la violence du passage en force du projet. Plutôt que d’analyser ces faits et la montée en force de ses opposants, le premier ministre instrumentalise les violences au profit d’un jeu de pouvoir interne entre PS et EELV, « Violences à Nantes : Vives tensions entre PS et EELV » titre Ouest-France lundi. C’est pitoyable, mais surtout très stratégique. Les discours du préfet, du maire de Nantes et du chef du gouvernement sont parfaitement concordants et cherchent à diviser le mouvement d’opposition, ceci afin de préparer et justifier une prochaine intervention policière sur la ZAD. Il est regrettable que certains leaders d’EELV se prêtent à ce petit jeu ! Rappelons qu’ils participent au gouvernement qui fait la guerre au Sahel pour les intérêts des multinationales AREVA et VINCI.

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Le gouvernement suspend l’application de l’écotaxe quand les Bonnets Rouges détruisent les portiques et il recule face aux violences et intimidations de l’extrême-droite qui s’opposent au mariage pour tous. Les élus locaux qui réagissent au quart de tour pour répondre aux injonctions d’Ayrault et condamnent « la violence de la ZAD » tout en s’abstenant de dénoncer les blessés graves parmi les manifestants manquent cruellement de sens des responsabilités et de l’engagement. Le degré de mobilisation et de rapport de force de samedi est historique dans la lutte contre le projet. Il ne doit pas retomber et être entretenu.

La gauche indépendantiste appelle l’ensemble des opposants à ne pas céder aux pressions médiatiques et politiques et à rester mobilisé jusqu’à l’abandon définitif du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes!

Comme à Plogoff et au Carnet, le peuple breton a toujours gagné !

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La Gauche Indépendantiste (Breizhistance-IS)

Samedi 30 novembre aura lieu à Carhaix un rassemblement pour « Vivre, Travailler, et Décider en Bretagne » à l’appel du collectif du même nom. Le 2 novembre dernier plus de 30 000 personnes avaient défilé à Kemper sur le même mot d’ordre pour refuser la vague de licenciements dans l’agro-alimentaire en Bretagne et pour exiger la suppression de l’écotaxe. Nous avions souligné combien, malgré les contradictions d’intérêts et de classes évidentes entre certaines composantes du mouvement, que la composante ouvrière était la plus représentée dans la manifestation. Nous y étions intervenus sur nos propres bases indépendantistes et anticapitalistes aux côtés d’autres forces de gauche.

Nous invitons l’ensemble de nos militants et sympathisants à venir faire de même à Karaez/Carhaix ce samedi 30 en renforçant le Pôle Ouvrier, initié par le collectif pour la défense de l’emploi en Centre-Bretagne où figurent nombres d’ ouvrières et ouvriers des entreprises en lutte de chez Marine-Harvest, Tilly Sabco ou Gad. Le rendez-vous est fixé devant la gare de Carhaix à 13h.

Il faut ainsi garantir l’expression autonome de ceux et celles que la crise de l’agroalimentaire laisse sur le carreau, et exprimer avec eux nos exigences pour le refus et l’interdiction des licenciements, pour le contrôle ouvrier de la production et la collectivisation des entreprises qui licencient, ainsi que la construction d’un pouvoir populaire breton souverain.

C’est la seule façon de construire dans la durée un rassemblement des forces populaires bretonnes, du peuple travailleur de Bretagne (petite paysannerie, petits artisans et commerçants, étudiants, chômeurs et précaires, enseignants, employés des services publics de proximités…) autour d’un programme de défense des intérêts immédiats de la classe ouvrière et pour une construction démocratique de notre espace de vie commune : la Bretagne !

La Gauche Indépendantiste.

Crise bretonne, Bonnets Rouges et dangers de l’opportunisme

Le mouvement de contestation, aux revendications diffuses, qui touche la Bretagne depuis plusieurs semaines bénéficie d’une sympathie croissante de multiples acteurs économiques et politiques. Ce mouvement est largement présenté et relayé comme un soulèvement populaire breton opprimé fiscalement par un Etat centralisateur installant encore plus la Bretagne dans une crise économique profonde.

S’il est vrai que la domination institutionnelle exercée par l’Etat jacobin nuit à l’émancipation économique et politique de la Bretagne, il ne faut pas se laisser aveugler par les intérêts économiques opportunistes revendiqués par certains acteurs de la contestation, au premier plan la FDSEA et nombre de grands patrons licenciant leurs employés sur l’autel des profits. Sous couvert de défense de l’économie de la Bretagne, certains acteurs économiques de la lutte, chantres du libéralisme, cherchent à rallier la population bretonne à leur cause capitaliste et productiviste. Ce processus de ralliement se traduit par les multiples soutiens politiques de droite et d’extrême-droite, bretonne ou française,apportés aux Bonnets Rouges, aux travers des différents réseaux sociaux aussi. Or, derrière cette dite solidarité, il faut bien avoir à l’esprit le paramètre opportuniste dans la prétendue lutte pour la pérennité de l’économie bretonne.

Il est désormais acquis et reconnu par le biais de nombreuses enquêtes d’opinion, que les Bretons montrent un très fort attachement à leur langue, leur culture, leur histoire et tout autre élément constitutif de notre identité. Il faut certainement y voir un lien dans  la forte approbation du peuple breton envers le mouvement de contestation.

Le fait de ne pas posséder d’outil institutionnel en Bretagne, doté de réelles compétences législatives et réglementaires,afin d’exprimer de légitimes revendications voit la population et une partie de ses élus contrainte de le faire dans la rue par les manifestations. Nous y reviendrons en conclusion de cette analyse.

Pour autant, cette contestation met aussi en avant l’instrumentalisation de la spécificité bretonne dont le but est la propagation d’idéologies diverses n’ayant aucun lien avec une éventuelle émancipation économique et politique de la Bretagne. Ainsi, nous assistons ici et là, à une récupération honteuse et souvent erronée, des symboles qui font l’Histoire de la Bretagne (Gwenn-Ha-Du, Bonnets Rouges, Anne de Bretagne, etc…) afin d’attirer la sympathie du peuple breton. Ne soyons pas être dupes de cette abusive utilisation !

Cette manipulation est en partie orchestrée par des groupes proches des cercles de pensées néolibérales, antifiscales ou pires encore, par des groupes d’extrême droite. Ni l’extrême droite française par le biais du FN ou de ses sbires duRenouveau Français, ni l’extrême droitebretonne par celui des groupuscules Adsav et Jeune Bretagne, tout aussi racistes et néo-fascistes que leur pourvoyeur de fond du FN,  ne sont parvenus à s’implanter durablement en Bretagne malgré un argumentaire populiste surfant sur la crise économique. Malgré un opportunisme à tout crin à chaque mouvement de contestation remettant en cause un système libéral dont il est l’acteur le plus pernicieux. Le mouvement de contestation actuel en Bretagne n’échappe pas à la règle. Cette récupération honteuse a été affichée par Marine Le Pen qui a arborée le symbole du bonnet rouge sur son profil Twitter alors qu’elle est, rappelons-le, une farouche opposante à toute forme de régionalisme et qu’elle compte de nombreux royalistes dans ses rangs ! Son père quant à lui est apparu coiffé du même bonnet rouge sous l’œil des caméras. Des membres d’extrême droite ont aussi utilisé le symbole des Bonnets Rouges le 11 novembre dernier alors qu’ils conspuaient le président français François Hollande sur les Champs-Élysées à Paris.Nous dénonçons fermementces agissements et devons faire preuve d’une extrême vigilance face au réel danger que représente le vote d’extrême droite lors des élections municipales de mars 2014 et européennes de mai 2014.

C’est pourquoi la contestation populaire en Bretagne ne doit être récupérée pour servir les revendications d’intérêts politiques ou économiques contraire à une émancipation sociale des travailleurs bretons en tant que peuple. Seul le peuple breton pourrait avoir une légitimité à décider de son avenir si la Bretagne était réellement dotée d’institutions démocratiques afin d’en délibérer.

Quelles institutions démocratiques ? Les institutions actuelles, l’Assemblée Nationale française, les Conseils régionaux ou départementaux,produits du modèle centraliste de l’Etat Français, ne répondent pas aux enjeux soulevés par la crise bretonne. Pour obtenir le maximum de souveraineté dans tous les champs politiques et une représentation directe de la Bretagne dans les instances européennes et internationales, seule la création d’un parlement doté de compétences législatives et réglementaires, à l’instar de l’Ecosse, du Pays de Galles, du Pays Basque ou de la Catalogne, permettra de mener une réelle politique de proximité à même de répondre à la périphéricité de notre territoire.

Ces compétences nouvelles devront s’accompagner d’une fiscalité et d’un budget en conséquence afin d’opérer en profondeur les réorientationséconomiques, sociales et environnementales indispensables pour répondre à la crise traversée actuellement par la Bretagne.

 La rédaction de Bretagne-Info.

Beaucoup s’étaient étonnés de la promptitude de la CGT et d’autres syndicats à enfin constituer l’unité syndicale face à la vague de licenciements dans l’agro-alimentaire afin d’appeler à manifester à Karaez/Carhaix le 02 novembre dernier plutôt qu’a Kemper/Quimper. En effet en quelques jours (en quelques heures ?) un appel à manifester constitué sur la base de “Tout sauf Troadec et les bonnets rouges” invitait les syndiqués CGT du Finistère à se rendre à Carhaix, idem pour la CFTC, Solidaires, la FSU….

Beaucoup s’interrogeaient sur la réelle consultation des adhérents et des sections dans ces syndicats.

Pour notre part en tant qu’organisation de Gauche Indépendantiste nous ne regrettons pas d’avoir été manifester pour “Vivre travailler et décider en Bretagne” à Kemper et d’y avoir porté la contradiction. Nous y avons vu un vaste mouvement de grogne populaire, traversé de contradictions et d’intérêts parfois divergents mais c’est là qu’étaient les masses populaires. Parmi elles nombre de syndiqués FO, CGT, FSU qui n’avaient pas suivi les ordres pour aller manifester à Karaez ou finalement seulement 1000 à 1500 personnes se sont retrouvées.

Les militants du NPA, du Syndicat des Travailleurs de Bretagne, de Attac, des Alternatifs étaient aussi à Kemper sur des bases anticapitalistes. Nos banderoles, tracts et drapeaux rouges mêlés au Gwenn-ha-du comme les leurs et ceux de l’UDB reçurent un accueil positif des manifestants. Que les “antifascistes” qui ont manifesté à Karaez/Carhaix y réfléchissent et nous disent si c’est caractéristique d’une manif de droite, et d’extrême-droite de laisser défiler des centaines de militants anticapitalistes avec drapeaux rouges et banderoles anti-licenciements déployés ?

Nous publions ci-dessous un texte interne à la CGT Finistère, un coup de gueule sous forme de lettre ouverte émanant d’une section syndicale de la construction navale à Brest (entreprise DAMEN). Il éclaire sur la démocratie interne à la CGT et met en exergue que notre ligne était juste et partagée par de nombreux travailleurs. Nous publierons volontiers tout témoignage sur la façon dont Solidaires s’est retrouvé signataire de la manif de Carhaix, aucun syndiqué contacté n’a été en mesure de nous éclairer.

La rédaction de Bretagne-info

CGT_Bretagne

Lettre ouverte au secrétaire CGT régional de Bretagne et à la secrétaire CGT générale départementale du Finistère.
        
        Brest le 04 novembre 2013.
        
        Mr le secrétaire général de Bretagne, Thierry Gourlay.

        Aujourd’hui, le syndicat CGT de Damen Brest vous lance un coup de gueule, qui ressemble beaucoup à un cri d’alerte, suite au communiqué pour l’appelle a manifester son mécontentement à Carhaix le 2 novembre.
        Tout d’abord, sachez que votre manifestation pour nous et nos syndiqués est une grande mascarade et que bien sûr personne ne s’est déplacé à celle-ci. Il nous a paru plus que lamentable d’apprendre l’existence de ce rassemblement sur Carhaix par voie de presse avant toute forme de communication interne à la Cgt. L’opinion et la voie de vos syndicats et syndiqués ne vous intéresse-t-elle plus ? Somme-nous juste là pour financer votre grande confédération ? Mais ce n’était pas le pire, votre communiqué arrivant avec 2 jours de retards et de surcroit un vendredi février à 22h30 et daté du même jour, soit le 1er novembre, quelques heures avant la manifestation. Devons-nous passer la nuit à prévenir tout le monde de vos intentions ?
        Sachez que votre contre-manifestation est très mal venue et mal comprise. Il est bien bas de votre part de créer une manifestation pour l’emploi en marge d’une autre manifestation pour l’emploi et de surcroit dans la ville Carhaix, ville de l’organisateur de celle de quimper. Faites-vous de la politique ou du syndicalisme, ou alors faites-vous le jeu de certains élus politiques.
        Vous avez le droit de ne pas vouloir manifester auprès de la FNSEA et du MEDEFF, mais vous n’aviez pas le droit de séparer les manifestants pour qui le choix du lieu a été très dur, quitte à ne pas se déplacer du tout. Pour la CGT Damen, vous n’aviez pas le droit non plus de manifester auprès du front de gauche qui se permet de traiter le peuple breton de nigaud, esclave,ect, ni auprès des verts qui défendent un projet ECOTAXE sans en connaitre les termes du contrat qui parait bien juteux pour le grand patronat. Une manif pour l’emploi un autre weekend aurait été mieux perçue et aurait permis de maintenir une pression constante sur le gouvernement.
        N’avez-vous toujours pas compris qu’une force unitaire est bien plus efficace que la division. Diviser pour mieux régner n’est-elle pas ce que l’on combat en temps normal.
        OUI, VOUS AURIEZ DE L’ETRE À QUIMPER AVEC TOUT LE MONDE.
        OUI ? VOUS AURIEZ DU FAIRE PASSER VOTRE MESSAGE A LA FOULE.
        OUI ? VOUS AURIEZ DU PRENDRE LA TETE DU COTEGE POUR COUPER L’HERBBE SOUS LE PIED DU MEDEFF ET DE CES MEGALOS DE LA FNSEA.
        Mais non vous avez préféré jouer petit et tout seul avec des groupes qui ont beaucoup à se reprocher ses derniers temps.
        Les conséquences de vos actes sont graves et ont des répercussions directes sur la CGT et sur les syndicats. Aujourd’hui dans mon entreprise, mais pas que, nous avons du gérer ce qui pouvait se passer de pire, une entreprise ou vous avez un taux de syndicalisation les plus haut du Finistère, une entreprise qui a fait la fierté de la CGT pendant le conflit de la réparation navale civile de 2012. Fierté de la CGT, mais pas la vôtre qui complotait derrière notre dos avec la CFE-CGC et votre confédération Cgt manipulée. Aujourd’hui, il a fallu convaincre les élus CGT de l’entreprise de conserver leur carte d’adhésion et bon nombre de syndiqués aussi. Le syndicat dans la boite est la première priorité pour faire face au patronat. Mais si vous casser tout en divisant les gens, vous serez bientôt bien seul car nous n’hésiterons pas à chercher une nouvelle étiquette.
        En passant, je transmets des questions qui viennent de la Cgt d’en bas, celle que vous ne consultez plus. Qu’as fait la Cgt contre l’ANI ? RIEN. Qu’as fait la Cgt contre les retraites ? RIEN. ET TOUJOURS RIEN DEPUIS UN AN. Et aujourd’hui vous nous dites de faire cavalier seul, alors que toute la Bretagne appelle au rassemblement…. Nous restons sans voix devant votre incompétence. Nous étions heureux de vous voir quitter l’UD du Finistère et non étions inquiet de vous voir arriver à la région et nous avions raison.
        FINI LA LANGUE DE BOIS !!!!! Vous êtes trop éloigné du monde de l’entreprise et de l’industrie, votre poste de permanent qui se succède d’année en année vous transforme plus en politique qu’en syndicaliste. Et doit on le rappeler La CGT est un syndicat à la base d’employé et d’ouvrier.
        Regardez, nous sommes la risée des réseaux sociaux et de la presse comme par exemple http://www.rue89.com/2013/11/04/front-gauche-eelv-etes-coupes-bretagne-247208 .
        Nous attendons de vous, un ressaisissement rapide et un moyen de réintégrer la lutte unitaire car sans quoi, à terme la Cgt ne sera plus représentatif sur le territoire bretons comme l’ai actuellement le front de gauche, grâce au propos de Mr Mélenchon sur un article paru dans le point et toujours présent sur son blog.
        Ce courrier sera distribué par mail mais aussi sur les réseaux sociaux, pour que les gens sachent que tous a la Cgt ne pensent pas comme vous.

Section CGT DAMEN