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Sans surprise la convention spécifique sur les langues de Bretagne signée en octobre 2015 entre les repésentants de l’Etat français et de la région Bretagne a clairement exprimé la volonté de l’actuelle mandature régionale et de l’Etat d’éviter à tout prix la construction d’une politique linguistique qui permette d’assurer le développement de la langue bretonne (notamment dans l’éducation). Cette convention est une coquille vide rédigée par une classe politique qui n’a aucun interêt à ce que le peuple breton se réapproprie sa langue, socialement et politiquement. Nous exigeons que les élus de la région renégocient la convention.

Nous dénonçons également la passivité et l’inaction d’une partie du mouvement culturel breton qui depuis la promesse d’une « convention spécifique sur les langues de Bretagne » (annoncée par Jean-Marc Ayrault, premier ministre, en décembre 2013) n’a pas daigné demander des comptes aux élus de la région et à l’Etat concernant cette tractation. La manifestation organisée à Carhaix le 24 octobre dernier a été un échec (2000 personnes). L’échec d’un mouvement culturel qui depuis des années a délaissé le slogan « Brezhoneg ofisiel » (Langue bretonne officielle) pour demander gentillement la ratification de la charte européenne des langues « régionales ». Les résultats sont probants… (voir le dernier refus du Sénat français)

L’Etat n’a aucun intérêt à ce que la langue bretonne se développe. Quant aux élus de la région, ils ont prouvé qu’ils n’avaient pas l’intention de faire évoluer la situation.

Par cette première manifestation nous annonçons la création de la plateforme SAB (« Stourmomp Asambles ‘vit ar Brezhoneg »), plateforme de lutte apartisane avec laquelle la prochaine mandature régionale et l’Etat français devront dorénavant composer.

Nous lançons avec force un appel aux travailleuses et travailleurs de la langue bretonne (notamment dans l’éducation) pour qu’ils s’organisent et développent entre eux des liens de lutte et de solidarité.

Nous exigeons que les élus de la région renégocient la convention et y intégrent l’ensemble des revendications suivantes :

manif-21nov

Faire évoluer les règles de l’enseignement bilingue : suppression du seuil pour l’ouverture d’une nouvelle classe, nommer un poste entier par cycle (maternelles, cycle 2 et 3) pour les écoles en zone urbaine et pour toute nouvelle création de poste ou de classe bilingue, acter un engagement de la création d’un poste pour 3 ans. ;

Renforcer le soutien à l’enseignement associatif par immersion proposé par le réseau Diwan (financement de Kelenn et de l’accueil des élèves du second degré en internat, mise en place d’un dispositif de pérennisation des employés non enseignants, financement des travaux de rénovation,…) ;

Missionner l’Office Public de la Langue Bretonne pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de développement pluriannuel de l’enseignement bilingue et de l’enseignement de la langue bretonne pour une adoption d’ici 2017, comme le fait déjà l’Office public de la langue basque ;

Développer les sites de proximité pour la formation des futurs enseignants bilingues et mettre en place un pôle de formation bilingue dans chaque Université pour les futurs enseignants bilingues. Porter à 20 % minimum le nombre de postes bilingues ouverts au concours dès 2016 et à 40 % au terme de la convention, soit en 2020 ;

Développer au sein des ESPE (Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education) et des Universités chargés de la formation initiale des enseignant, un module d’initiation aux langues et aux cultures de Bretagne pour l’ensemble des futurs enseignants monolingues ;

Former les enseignants monolingues au breton (congés individuels de formation) ;

Généraliser l’initiation à la langue bretonne tout au long du primaire en le proposant à toutes les écoles, et atteindre, d’ici 2021, 3 heures par semaine à l’image de la Corse ;

Développer un nouveau service au sein de l’Office Public de la Langue Bretonne afin de traiter des nouvelles technologies ;

Augmenter l’enveloppe annuelle d’aide pour les formations longues afin d’atteindre 500 personnes aidées chaque année dès 2016 ;

Organiser une campagne « Quêteurs de mémoire – Klaskerien ha treizherien soñjoù » à l’échelle de la Bretagne ;

Augmenter l’enveloppe annuelle consacrée à la production de matériel pédagogique en breton (TES).

Avoir le droit de passer toutes les épreuves du brevet des collèges et du baccalauréat en breton.

Création d’au moins une crèche et d’un centre de loisir en langue bretonne par canton et formation de personnel bilingue compétent.

Création d’un CAPES de breton unique et d’un CAPES en breton pour chaque matière (philosophie, sciences économiques et sociales, allemand, espagnol, physique-chimie, éducation physique et sportive, science de la vie et de la terre, musique, arts plastiques) ; création d’une agrégation de breton ;

Des membres de la plateforme de lutte SAB (Stourmomp Asambles ‘vit ar Brezhoneg).

* revendications déjà formulées par le collectif Ai’ta (25 septembre 2015)