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Prés de 80 personnes se sont rassemblés devant la prison des femmes à l’appel de la Gauche Indépendantiste Bretonne (War-Sav) rejoint par d’autres sensibilités politiques et syndicales. Qu’elles soient ici remerciées.

Outre la déclaration de la Gauche Indépendantiste que vous pourrez lire ci après , le NPA et les Jeunes Révolutionnaires ont pris la parole pour fustiger la répression française en Corse, l’impérialisme, le caractère colonial de l’état français et recadrer cette action unitaire en complément d’autres engagements notamment contre les réductions de libertés et les attaques contre les médias militants comme Nantes Révoltée ou le “Collectif Palestine Vaincra“.

Il s’agissait aussi d’attirer l’attention sur le fait qu’a Rennes , une prisonnière politique Basque-Itziar Moreno- est incarcérée loin de son pays elle aussi comme les prisonniers politiques Corses. De ce point vue l’action est un succès au regard des nombreux articles de presse la mentionnant dans les compte-rendus. 

 

Nous avons défilés ensemble en scandant des slogans anti-impérialistes, internationalistes et indépendantistes tout autour de la prison.

La mobilisation en Corse ne faiblit pas pour le respect des droits de prisonniers politiques et affirmer les droits nationaux du peuple corse, ne témoigne la marée humaine présente ce jour à Bastia. Construisons la solidarité.

Des militants Indépendantistes de Gauche.

 

 

Déclaration de la Gauche Indépendantiste devant la prison des femmes de  Rennes le 13 mars.

Merci à tous ceux et toutes celles qui ont répondus à l’appel pour se rassembler ce jour devant la prison des femmes de Rennes.

Nous sommes ici pour affirmer notre solidarité avec le peuple corse en lutte pour le respect des droits de ses prisonniers politiques et affirmer notre solidarité avec les proches et amis d’Yvan Colonna sauvagement agressé par un djihadiste.

Derrière nous se tient la direction régionale des affaires pénitentiaires nous en profitons pour nous réjouir de la levée du statut de Détenu Particulièrement Surveillé de Alain Ferrandi et Pierre Alessandri. Mais cette petite concession a été obtenue alors qu’Yvan Colonna est dans un état critique et uniquement grâce à la lutte de la jeunesse corse , de larges secteurs du peuple corse et des travailleurs syndiqués au STC qui ont empêché le débarquement de forces répressives françaises supplémentaires.

Nous saluons leurs combativité et nous affirmons partager avec eux l’exigence d’un transfert extrêmement rapide des prisonniers politiques corses sur l’Ile et ce afin d’envisager leurs libération dans les meilleurs délais dans le cadre d’un règlement politique du rapport conflictuel existant entre l’état français et le peuple corse dont le droit à l’autodétermination est nié.

La solidarité n’a de valeur que si elle est partagée à toux ceux et celles qui la mérite. Derrière les murs qui sont à quelques mètres de nous est détenue Itziar Moreno , militante féministe, socialiste et indépendantiste basque . Elle aussi est détenue comme 21 autres basques dans une prison française loin de sa famille et de son pays au mépris du droit européen et de la volonté de la majorité sociale du Pays Basque. Elle se trouve à 795 km de sa commune. Nous affirmons donc aussi notre pleine et entière solidarité politique avec elles et ses camarades et nous revendiquons son rapprochement prélude à une remise en liberté.

 

En tant qu’indépendantistes bretons nous remercions ceux et celles qui en Corse ont occupés la rue et rappeler ainsi que la France est un état pluri-national. Tous les peuples qui vivent sous sa domination en Corse ,au Pays Basque, en Bretagne ou ailleurs ont le droit de choisir leurs destins. C’est la négation de ce droit qui a amené des Corses, des Basques et des Bretons à se mettre en porte à faux avec la légalité.

La solidarité n’a de valeur que si elle est partagée à toux ceux et celles qui la mérite. Pour finir nous saluons Georges Ibrahim Abdallah militant communiste libanais incarcéré depuis 1984 en France pour son combat pour la Palestine, nous voulons aussi avoir un mot de solidarité avec Libre Flo incarcéré depuis de longs mois à Bois D’arcy pour une de ces ténébreuses affaires souvent synonyme de fiasco judiciaire dont la justice antiterroriste à le secret. Il est en grève de la faim contre son maintien à l’isolement. Ce militant libertaire a combattu DAESH et la Turquie comme notre camarade Kendal Breizh, Olivier Le Clainche lui mort au combat, et aux cotés de Résistance Kurde. C’est précisément l’idéologie de DAESH qui animait l’agresseur d’Yvan Colonna.

Liberté pour les prisonniers politiques !

Bevet Korsika ha Breizh Dizalc’h ! Vive la Corse et la Bretagne indépendantes !

 

Comme le rappelle le site du  Secours Rouge ” Samedi 13 avril, 2000 personnes manifestaient à Bastia, à l’appel du collectif I Patriotti, constitué d’anciens prisonniers politiques pour l’arrêt de toutes les formes de poursuite contre les anciens prisonniers (dont leur inscription au FIJAIT un fichier répertoriant les auteurs d’infractions terroristes), pour une libération de tous les détenus, ainsi que pour l’établissement d’un véritable dialogue sans tabou entre la Corse et la France. Le rassemblement qui a eut lieu devant les grilles du palais de justice, derrière deux uniques banderoles “A ripressione Basta” et “Liberta, ” s’est poursuivi par une marche lente tout au long du boulevard Paoli.

Le mouvement de indépendantiste de gauche “A Manca” livre  ci-après son analyse au lendemain de cette importante mobilisation qui va au delà de la seule problématique antirépressive.

La manifestation du 13 avril 2019 à Bastia est le premier aboutissement de grande importance de la démarche entamée depuis des mois par le collectif Patriotti.
2000 femmes et hommes, toutes générations confondues, ont fait entendre, dans le calme, mais avec la plus grande détermination, les voix qui se refusent à la résignation.
En créant les conditions d’un rassemblement des forces vives de notre pays la coordination composée d’associations, de syndicats et de mouvements politiques, a lancé un net avertissement à Macron et à son gouvernement : soit ils prennent en compte les aspirations populaires et ils s’engagent alors dans la voie d’une véritable solution politique, soit ils persistent dans leur posture impérialiste et dès lors, la résistance populaire montera en intensité. Car il ne peut y avoir d’autres voies.

Le terrain des luttes est réinvesti ; il faut désormais compter avec un mouvement populaire qui n’admet aucune tutelle, qu’elle soit étatique ou qu’elle émane de formations politiques qui campent sur des visions hégémoniques.
Le temps de cette manifestation, les débats entre les participants témoignent d’une réelle maturité politique. Les échanges portent évidemment sur la venue de Macron et sur ses provocations répétées. Mais ils portent également sur l’articulation entre le champ institutionnel et les mobilisations de terrain. Il n’y a pas de vindicte perpétrée à l’encontre des élus de l’actuelle majorité régionale, mais, des critiques politiques portant sur leur stratégie actuelle, se font plus clairement entendre. Personne ne souhaite couper les ponts, tous cependant remettent en cause l’hyper institutionnalisation d’une partie du mouvement national. Les discours des porte- paroles de la coordination à l’origine de cette mobilisation ont été d’ailleurs sans ambiguïté. En particulier lorsqu’il s’est agi d’évoquer sans détour le néo colonialisme et le droit des peuples à disposer d’eux mêmes. Toute tentative qui aurait comme but d’édulcorer ou de vider de leur contenu les revendications historiques du mouvement national, se heurte désormais à des consciences qui n’ont rien à voir avec de vagues sentiments corsistes.

Personne n’a été dupe des appels très tardifs pour soutenir la mobilisation du 13 avril. Ils témoignent certes de l’obligation de prendre en compte l’émergence d’une dynamique, mais ils illustrent tout autant le malaise d’une majorité régionale trop souvent préoccupée par des luttes intestines et dont on ne connaît toujours pas le véritable projet de société. Car il ne suffit plus d’aborder la question sociale comme une simple question humaniste. Elle est centrale et elle ne peut sûrement pas se résoudre avec la collaboration des grands groupes de l’agro alimentaire. Il en va de cette question comme de celle de l’avenir de nos espaces mer et montagne. Plus de quarante années de lutte ne peuvent en aucun cas déboucher sur des privatisations et ce, au nom de l’intérêt prétendu du peuple corse.
C’est de tout cela dont il s’est agi tout au long de la manifestation, sans le recours à des leaders, mais dans une libre circulation de la parole.

Alors que ferons-nous demain ? Cette interrogation était sur toutes les lèvres, car l’immense majorité des manifestants du 13 avril ne compte pas rentrer à la maison en attendant la prochaine mobilisation.
Dans la semaine, les animateurs de la coordination vont de nouveau se rencontrer. Il leur faudra tirer les premiers enseignements de la mobilisation ; le sort des détenus et des patriotes victimes de la persécution étatique exige que nous poursuivions nos efforts. Mais des liens se sont créés sur la base de réflexions politiques et ils impliquent la poursuite des débats et des actions.

Pour A Manca, est envisagée la poursuite d’échanges et de préparations de nouvelles mobilisations dans le cadre de la coordination. Dans l’histoire du mouvement national, les espaces de coordination ont souvent été des lieux privilégiés pour débattre sereinement d’une unité d’action. Les sujets ne manquent pas. Il nous faudra aussi déjouer les pièges des prochaines élections municipales qui risquent de voir se réactiver les postures hégémoniques et les démarches strictement électoralistes.

Le nécessaire front démocratique qu’il nous faut opposer à une puissance coloniale bien décider à en finir avec nous, ne peut être sacrifié au seul profit de la question des pouvoirs institutionnels. Il nous faudra tout autant nous garder des manœuvres des services de l’État français, toujours aussi disposés à jeter le trouble et à alimenter les tensions.
Il ne s’agit pas à notre sens, de fonder un énième mouvement, mais de créer les conditions afin que de nouvelles luttes puissent largement nous engager ensemble, dans le cadre du pluralisme et du respect mutuel, sur la voie d’une véritable émancipation.

A Manca.

Aquest text va ser redactat i distribuït abans de l’1 d’octubre. Aquesta és la seva versió en català. 12 organitzacions de nacions sense estat sota la dominació francesa ho han signat. Es manté actual.

L’1 d’octubre es convida al poble català a pronunciar-se sobre la independència de Catalunya en el marc d’un referèndum autoorganitzat en una legalitat no acceptada pel govern espanyol.

Les diverses mesures d’intimidació se succeeixen: registres a les empreses  susceptibles de fabricar els materials de votació, ostensibles desplegaments de l’exèrcit i de la policia espanyola, tentativa de prohibició dels llocs web de promoció del referèndum, convocació judicial de més de 700 elegits que s’han  compromés a afavorir la celebració de la votació als seus municipis, restriccions del dret de reunió…

Les nostres organitzacions implantades en nacions sense estat sota la dominació francesa volen reafirmar el seu suport :

Al dret inalienable i legítim del poble català a triar sense restriccions i sense por al seu futur.
El seu dret a proclamar després d’aquesta votació una república catalana independent.

A més, conviden els demòcrates, els pobles i els treballadors del món, i en primer lloc als de l’estat francès, a expressar públicament el seu suport al poble català que amb la seva determinació per votar fa trontollar una monarquia caduca sorgida de la dictadura franquista.

La contribució del poble català per donar un nou significat a la democràcia és innegable. El procés català per la independència és ric d’experiències perquè explica eloqüentment que el dret a l’autodeterminació no es demana sinó  que s’exerceix sense esperar l’autorització dels estats o de la Unió Europea. Dóna de nou sentit als conceptes de sobirania, autonomia, autoorganització en un moment en què els intercanvis econòmics globals es construeixen més que mai sense tenir en compte l’opinió dels pobles i en detriment de la majoria i del medi ambient.

Moltes organitzacions d’alliberament dels altres pobles sota dominació espanyola recolzen el procés català, però recordem que l’estat francès també ocupa una part dels Paisos Catalans i els hi nega el dret a triar lliurement el seu destí.

La nostra solidaritat internacional amb el poble català no respecta les fronteres franco-espanyoles i també afirmem que els catalans com tots els pobles sota dominació francesa haurien de poder exercir el seu dret a la lliure  determinació per construir un altre model polític, social i mediambiental en benefici de la majoria per desfer-se del capitalisme, el colonialisme i l’imperialisme.

• Catalogne : CUP Perpinya

• Corse : A Manca

• Flandres : V-SB Vlaams Socialistiche Beweging

• Bretagne : Breizh O Stourm (Gauche Indépendantiste)

• Pays Basque : Euskal Herria Bai, Askapena

• Martinique : CNCP-Conseil National des Comités Populaires, PKLS-Parti Communiste pour l’Indépendance et le Socialisme

• Occitanie : Collectiu Comunista Combat Proletari

• Guyane : MDES Mouvement Décolonisation et d’Émancipation Sociale.

• Polynésie : Tavini Huiratira

• Guadeloupe : UPLG (Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe)

El text en Flamenc, Frances, Breto, Angles


		
				
			
			
					
	

Depuis plusieurs semaines le peuple Guyanais, dans sa diversité, se bat pour son avenir, un développement maitrisé et la justice sociale. La situation de pauvreté criante dont la Guyane souffre est due au colonialisme français et à l’absence totale de souveraineté de décision du Peuple Guyanais. Il nous semble que la solidarité anti-coloniale a justement fait défaut au peuple Guyanais ces dernières semaines, aussi en tant qu’organisations issues de nations sans état nous tenons à affirmer notre entière solidarité avec le mouvement populaire en Guyane.

Nous affirmons que ce mouvement ne réclame que justice pour que les Guyanais eux-même puissent mettre fin au système colonial, raciste et capitaliste français qui nie tout avenir et bien être à la jeunesse Guyanaise.

Nous affirmons notre disponibilité pour toute campagne de solidarité avec le peuple Guyanais qui comme tous les peuples sous domination française a le droit de librement se déterminer en faveur d’un autre modèle institutionnel, politique, économique, sociale, linguistique et environnemental.

Organisations signataires le 20 avril 2017 :

  • Pays Catalans : CUP Perpinya
  • Corse : Corsica Libera, A Manca
  • Pays Basque : Sortu
  • Bretagne : La Gauche Indépendantiste (Bretagne en Luttes / Breizh O Stourm)

Radio Paese, l’émission Corse de FPP à Paris, a diffusé un entretien avec Liam Ó Ruairc à propos de son livre “Paix ou pacification : l’Irlande du Nord après la défaite de l’IRA” (édition Stourmomp).

L’interview se trouve vers la 18ème minute environ et Liam Ó Ruairc y évoque plusieurs thèmes durant un quart d’heure : Brexit, accords du Vendredi Saint, situation économique et politique en Irlande du Nord, …

Nous publions ci-après un appel émanant de syndicalistes bretons invitant à voter STC (Syndicat des Travailleurs Corses) pour les élections TPE en Bretagne. Pour des raisons que nous ne connaissons pas, le SLB (Sindikad Labourerien Breizh / Syndicat des Travailleurs de Bretagne) n’a pas donné de consigne de vote et n’est pas présent à ce scrutin. Le STC est présent partout dans l’État français pour ce scrutin, donc partout en Bretagne (y compris en pays Nantais !) et l’on peut voter pour eux.
TPE mode d’emploi ici : https://election-tpe.travail.gouv.fr/

Bretagne info.

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Les élections dans les Très Petites Entreprises se déroulent jusqu’au 16 janvier. Elles concernent les travailleurs (bâtiment, commerces, associations…) si, au mois de décembre 2015, ils étaient salariés d’une entreprise de moins de 11 personnes ou employé à domicile. Ces élections vont permettre la mise en place de commissions paritaires régionales pour les salariés des TPE, elles contribuent à désigner les conseillers prud’hommes, elles participent à établir la représentativité des organisations syndicales.
Nous ne pensons pas que la lutte des classes se gagne dans les urnes mais pour des raisons tactiques nous souhaitons faire circuler notre appel à voter aux travailleurs de Bretagne. En 2012, le SLB-Syndicat des Travailleurs de Bretagne était présent à ce scrutin, malgré l’opposition de la direction de la CGT, et avait récolté en Bretagne administrative le score honorable de 3,16 % des voix (800 voix environ). Ce syndicat n’est pas présent cette année. Le Syndicat des Travailleurs Corses est présent sur l’ensemble des circonscriptions électorales de l’état français pour ce scrutin. C’est un syndicat qui a des liens avec le Syndicat des Travailleurs de Bretagne, qui n’a pas donné de consigne de vote.
Nous appelons donc les salariés concernés à voter et à faire voter STC en Bretagne historique jusqu’au 13 janvier :

  • Pour traduire notre volonté commune de lier émancipation anticapitaliste des travailleurs et autodétermination des nations sous dominations françaises.
  • Pour affirmer notre solidarité internationaliste avec la lutte du peuple Corse pour sa libération sociale et son émancipation nationale.
  • Pour sanctionner la direction parisienne de la CGT qui a tenté comme d’autres syndicats d’empêcher le STC et le syndicat basque LAB de se présenter cette année aux élections TPE, contre l’avis de sa base avec qui nous avons combattu la loi travail.

Nous en profitons pour appeler à la mise en place d’un cycle de réflexion et de travail pour réinvestir le champ d’action syndical pour porter les valeurs anticapitalistes, féministes et pour le droit à l’autodétermination qui ont été celles du SLB, singulièrement dans le secteur de l’enseignement et de la langue et de la culture bretonne, sans négliger l’aspect interprofessionnel.

Des membres et ex membres et sympathisants du SLB :

Maiwen Salomon, Fabrice Cadou, Tomaz Laquaine-Jacq, Alan Le Cloarec, Morgane Cotten, Maelig Dubois, Melian Ruaud, Gael Roblin, Brendan Guillouzic-Gouret, Anton Burel, Awen Looten, Flavien Migneau, Pêr-Alan Morvan…

 

Jean-Pierre Santini est un militant indépendantiste révolutionnaire corse qui a participé à la creation du FLNC en 1976, notamment à la rédaction de son manifeste. Il est aussi connu pour son engagement antiraciste.

Il vient de publier “FLNC memoria d’avenne” un texte dans lequel il plaide pour la constitution d’un FLNC public.

C’est une contribution intéressante pour le débat sur l’évolution institutionnelle de la Corse et celui du mouvement de libération nationale corse.

En effet depuis décembre les nationalistes (indépendantistes et autonomistes) sont majoritaires au sein de la CTC (Collectivité Territoriale de Corse), un succès historique qui intervient plusieurs mois après l’arrêt des actions du FLNC issu du canal dit “historique”, rejoint ils y a quelques semaines dans ce processus par une de ses scissions (LNC dit du 25 octobre).

Jean-Pierre Santini milite pour la construction de structures de contre-pouvoirs populaires pour subvertir la légalité et les limites de la CTC et ne pas sombrer dans la gestion des institutions. C’est un appel à l’auto-organisation populaire qui nous a semblé intéressant à plus d’un titre.

Cette interview pour l’hebdomadaire Settimana de Corse-Matin, à paraître le 13 mai 2016 n’a pas été publiée entièrement pour des questions de place dans ce journal. La voici en intégralité.

Bretagne-info.

Jean-Pierre Santini il y a quelques année.
Jean-Pierre Santini il y a quelques années.
  1. Vous militez pour la création d’un FLNC public politique. Quel devrait-être l’objectif de cette organisation ? Quel impact pourrait-elle avoir ? Combien de personnes comptez-vous dans vos rangs ?

RÉPONSE : L’objectif de cette organisation devrait être celui fixé par les fondateurs du FLNC dans le 5ème point du Manifeste du 5 mai 1976, à savoir des institutions parallèles (Cunsulta Naziunale) que le peuple corse peut se donner en faisait un usage associatif et démocratique de son Droit à l’autodétermination. L’impact d’un FLNC public fonctionnant selon une démocratie horizontale, sans leader et sans hiérarchie, sera effectif en fonction du niveau de conscience nationale atteint par ceux qui s’engageront dans la démarche.

  1. Cette structure publique « à visage découvert » n’est-elle pas en opposition vis-à-vis de la philosophie du FLNC « originel » de 1976 qui a été une organisation militaire et clandestine ?

RÉPONSE : Non, le FLNC conçu par ses fondateurs était une organisation politico-militaire où le politique commandait au fusil. L’aspect militaire devait se limiter à de la “propagande armée”. Les dérives militaristes et les drames que cela a engendrés sont le fait d’ouvriers de la 25ème heure qui ont fini par diviser et par liquider l’organisation pour replier le mouvement national sur des positions gestionnaires dans les institutions françaises en opposition avec la ligne originaire du Front.

  1. Vous souhaitez créer des institutions parallèles à celle de l’État sur le territoire corse. Pourquoi ? Est-ce seulement possible ? Comment cela se met-il en place ?

RÉPONSE : Le possible a déjà eu lieu avec l’élection de deux Cunsulte Naziunale (2007 et 2010) sur la base d’un corps électoral volontairement constitué de 4000 patriotes. Mais les organisations qui y participaient ont préféré intégrer les institutions françaises et, selon le mot d’un élu, mettre ainsi entre parenthèses la revendication d’indépendance. Cette mise entre parenthèse est une soumission à l’idéologie autonomiste que le Front n’a jamais acceptée parce qu’elle conduit notre peuple dans une impasse mortelle.

  1. Vous parlez dans le tract d’un « pouvoir populaire politique ». Qu’est ce que cela signifie ? Comment cela s’organise ? Quel est votre programme et votre vision politique ?

RÉPONSE : Il s’agit d’imaginer une démocratie réelle, celle où le peuple détient le pouvoir en permanence même si des représentants sont nécessaires. Toute une série de lois constitutionnelles peuvent permettre l’expression d’un démocratie horizontale et empêcher l’installation d’une classe politique carriériste (mandat unique et limité dans le temps, mandat impératif, procédures d’initiative populaire y compris pour destituer les élus, etc.). C’est le sujet du recueil “FLNC Memoria d’avvene”.

  1. Finalement, au regard du contexte politique, votre initiative peut être perçue comme quelque chose de folklorique…

RÉPONSE : Ce qui est folklorique c’est plutôt ce contexte politique et la dérive mimétique des élus, y compris nationalistes, qui finissent par adopter les postures, les dénominations (on se délecte du titre de “Président”) et le goût de la communication (c’est à dire de la représentation de soi) des élus habituels de la démocratie représentative. Agissant dans le cadre des institutions françaises, ces élus sont par définition “encadrés”. Ici, le folklore, comme tout folklore, use de réalités fantasmées. On se déclare “élus du peuple corse” quand on est élus du corps électoral français en Corse, on se présente comme “le gouvernement de la Corse” quand on est le simple exécutif d’une région française, on se déclare “majorité” quand on est minorité, bref une série d’éléments de langage dissimulant un réel qui est loin d’être advenu, celui de l’accession du peuple corse à la souveraineté nationale.

  1. Vous lancez ce mouvement au moment où les organisations clandestines annoncent une démilitarisation. Pourquoi avoir attendu ce moment-là ? Y-a-t-il une filiation entre le FLNC « originel » et celui que vous portez aujourd’hui sur les fonts baptismaux ?

RÉPONSE : La démilitarisation est un bien grand mot. On imagine un dépôt des armes alors que l’arme principale est celle de la conscience politique. S’il y a un lien entre le FLNC de 1976 et celui que l’on doit refonder publiquement aujourd’hui, c’est bien la priorité donnée à l’arme politique afin de transformer un sentiment national encore bien réel en une conscience nationale qui permette au peuple corse de prendre en main son destin sans passer par les urnes de la république française. Il faut privilégier un soulèvement de l’esprit au sein même de notre peuple. C’est plus difficile que de laisser les plus courageux prendre le chemin des bois et faire ainsi de la résistance par procuration.

  1. Vous avez participé à la création du FLNC en 1976. Aujourd’hui, cette organisation dit vouloir se mettre en retrait pour permettre aux nationalistes de mener à bien cette mandature. Comment l’expliquez-vous ? Le regrettez-vous ?

RÉPONSE : Le FLNC de 1976 n’existe plus depuis la première scission en 1989. C’est d’ailleurs à l’approche de cette scission que j’ai tenté une première fois, avec d’autres, d’initier la Cunsulta Naziunale (1987) pour éviter les drames que l’on sentait pointer. Ce n’est donc pas le FLNC qui se met en retrait, mais des groupes armés qui, à l’instar des autonomistes, pensent sans doute possible d’assurer la libération du peuple corse en l’inscrivant dans la Constitution française ! On atteint des sommets dans l’absence de cohérence politique et dans l’incompréhension de la nature même de l’État français parfaitement décrite par le FLNC du 5 mai 1976.

  1. Au regard des blocages successifs de l’État sur l’évolution de la question corse, on aurait pu s’attendre à un regain de violence. Or, l’inverse se produit. Comment l’expliquez-vous ?

RÉPONSE : Quand on habitue les peuples à des institutions qui ne sont pas les leurs, quand on affirme que c’est par elles qu’ils construiront leur destin, une soumission idéologique finit par s’installer. Cette soumission par rapport à l’État français et au système économique libéral est portée depuis toujours par les autonomistes. Cela est longuement analysé dans livre du FLNC “A Libertà o a morte”(1977) repris comme document de référence dans le recueil “FLNC Memoria d’avvene” récemment publié.

  1. Quel est votre regard sur les premiers mois de la mandature nationaliste à l’Assemblée de Corse ?

RÉPONSE : Les élus nationalistes sont des patriotes sincères, mais qui n’ont pas compris le système qui les encadre. Ils se prennent au jeu et comme tous les joueurs, ils ne savent plus qu’ils jouent. Ils sont condamnés à faire de la figuration comme c’est le cas, semble-t-il, pour la question particulière des transports maritimes où le rêve d’une compagnie régionale se brise sur la réalité patronale, c’est à dire là où est le vrai pouvoir.

  1. Vous dites souvent que les nationalistes se sont décrédibilisés en intégrant les institutions de la France. Pour peser politiquement et tenter de faire valoir leur vision de la Corse, on ne voit pas comment il pourrait en être autrement…

RÉPONSE : Il pourrait en être autrement en décrédibilisant les institutions françaises en Corse, donc en créant pour cela nos propres institutions (Cunsulta Naziunale, Comités de Pieve et de communes, etc.) et en s’adressant directement à la communauté internationale (Cf. Lettre à l’ONU de la Cunsulta Naziunale).

  1. Vous êtes aussi membre du collectif Terra d’accolta qui milite contre le fascisme et le racisme. Quel est votre regard sur les derniers événements d’Ajaccio, avec la mise à feu d’une mosquée et l’affaire des Jardins de l’empereur en décembre ? Cela montre que la lutte contre ce type de comportements n’est pas gagnée…

RÉPONSE : La lutte sera d’autant moins gagnée que les divers représentants ou personnalités publiques se contenteront de communiqués ponctuels, ce qui n’est pas le cas de Tarra d’Accolta dont les 35 auteurs ont rédigé un livre et le diffusent en organisant des réunions publiques. Là encore, il faut que la population elle-même se prenne en main et crée partout ou cela est possible des comités citoyens contre le racisme et la xénophobie. Ce n’est pas d’en haut ou de façon institutionnelle qu’on règle ces problèmes.

Plusieurs organisations et personnalités de l’indépendantisme et de l’autonomisme Corse se sont démarqués et ont condamnés les actes islamophobes d’Ajaccio survenus suite à l’agression de pompiers dans un quartier populaire de cette ville. Nous reproduisons in extenso le communiqué de nos camarades de A Manca ( “La Gauche” en langue Corse ) , composante anticapitaliste du mouvement de libération nationale Corse. Nous vous invitons à le lire et le diffuser pour ne pas laisser salir la cause corse par les médias parisiens qui ne vont pas manquer d’associer toute revendication Corse au racisme.

NO PASARAN

Suite à l’agression dont on été victimes des pompiers du centre de secours d’Aiacciu, un rassemblement de soutien s’est déroulé devant les grilles de la préfecture de région. L’émotion légitime d’une partie des manifestants et les nombreux communiqués de soutien ont été récupéré par des groupes d’extrême droite parfaitement identifiés. Les images diffusées par les médias et le contenu de messages qui ont circulé sur les réseaux sociaux constituent les preuves formelles de la présence de ces derniers.

Au prétexte du soutien nécessaire apporté aux sapeurs pompiers il s’est agi dans les propos et dans les faits de désigner l’ensemble des populations d’origine arabe et musulmane comme des coupables. Le saccage d’un lieu de prière et les tentatives d’autodafé commises sur des écrits religieux s’inscrivent dans cette stratégie.

Ces actes de nature raciste et fascisante n’ont rien de spontané, pas plus que le quadrillage du quartier des Jardins de l’Empereur, par des individus prédisposés au lynchage des auteurs supposés de l’agression perpétrée à l’encontre des pompiers. Cette expédition punitive a pris rapidement les accents de pogrom. A la gravité des actes et des propos proférés s’ajoute un habillage idéologique qui vise à présenter les choses au prétexte de la défense de l’identité corse et plus largement du peuple corse.

Nous condamnons très fermement ces actes et nous nous félicitons des positions prises notamment par le maire de la commune d’Aiacciu et le président de l’exécutif de l’Assemblée de Corse. Nous dénions toute légitimité ou droit à des individus et des organisations objectivement de nature fascisante à agir et s’exprimer au nom du peuple Corse et ce en toutes circonstances.

Il n’est pas encore trop tard pour opposer à la haine, à la xénophobie et au fascisme, un front large et pluraliste. Mais il ne suffira pas de limiter les indispensables mobilisations à des protestations conjoncturelles. En effet depuis des années le terrain de l’antiracisme et de l’anti-fascisme a été déserté par la quasi totalité des partis et syndicats.
Nous alertons de nouveau l’ensemble du mouvement national sur le noyautage exercé par des nervis d’extrême droite dont certains occupent des responsabilités, que ce soit au plan associatif et tout aussi grave au niveau syndical. L’extrême droite polymorphe est parvenue à contaminer les discours politiques en faisant en sorte que ses thématiques, l’immigration, l’insécurité et de prétendus communautarismes, prennent une place centrale dans les débats.

Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer les mesures économiques, culturelles et sociales qui restent à prendre afin d’éradiquer le terreau sur lequel prolifère la vermine fasciste.

Reste que la question du « vivre ensemble » et donc d’une citoyenneté corse du 21ème siècle doit être impérativement traitée et ce sur la base de la défense sans concession, de tous les droits de l’homme.

Nous témoignons de notre solidarité toutes les victimes de la xénophobie et du racisme, en rappelant l’apport indispensable des personnes issues de l’immigration au fonctionnement de l’économie de notre pays.

L’organisation Corse (A Manca, c’est à dire “la Gauche” proche du NPA) a fait connaitre sa position sur les futures élections territoriales. Contrairement aux autres forces revendiquant le droit du peuple Corse à maitriser son destin, elle ne participera pas au scrutin de décembre. Nous reproduisons ici leurs analyse et vous pouvez entendre ici une interview de l’une de leur militante.

Bretagne-Info.

A Manca appelle au boycott actif des élections territoriales de décembre 2015.

Cette position ne constitue pas une remise en cause du principe « un homme, une voix ». Elle est la conséquence de la prise en compte, pour notre part, des contextes corses et internationaux.

En effet, les partis politiques français et européens ont, à plusieurs reprises, foulé aux pieds les résultats des consultations électorales classiques ou référendaires, tout en ne cessant de faire l’éloge de leur prétendu modèle démocratique.

La démonstration a été faite au moins à deux reprises. Le rejet populaire de la constitution libérale européenne a été ignoré par le gouvernement français et ses alliés européens. Faute d’obtenir l’assentiment des urnes, ces derniers ont concocté un accord au sommet qui a débouché sur le traité de Lisbonne. Plus récemment, c’est la volonté majoritaire du peuple grec qui a été bafouée par les moyens d’un chantage exercé par la Banque Centrale Européenne, le Fond Monétaire International et la Commission Européenne.

Ces deux événements nous démontrent que les véritables dirigeants ne sont pas les détenteurs de mandats électoraux puisque les décideurs sont dans la réalité des puissances financières dont les gouvernements ne sont que les commis de commerce. Par ailleurs, cette dictature financière qui redoute les mouvements collectifs, contribue à l’atomisation des individus et à son corollaire liberticide, la délégation de pouvoir.

La Corse n’échappe en rien à ce contexte. Le pouvoir étatique nie l’expression des votes démocratiques de l’Assemblée de Corse quand ceux-ci remettent en cause, même à minima, le processus colonial. Les clanistes traditionnels et les néo clanistes collaborent activement à maintenir et imposer des institutions au seul profit d’un libéralisme qui, pour l’heure, satisfait à la défense et à la promotion de leurs seuls intérêts de classe.

Ainsi, le prochain toilettage institutionnel consacre le rapprochement des fractions politiques en défense des intérêts de la petite bourgeoisie. En relation étroite avec la puissance étatique française, une caste politique badigeonnée aux couleurs de la Corse tente un hold-up sur les consciences en faisant miroiter un avenir qui se voudrait l’émanation des volontés du peuple corse.

Cette escroquerie politique, pour qu’elle puisse trouver un aboutissement, suppose que notre peuple limite ses ambitions au seul périmètre des institutions françaises. Cela implique également qu’il fasse du système capitaliste un horizon indépassable.

L’ illusion la plus pernicieuse qui alimente cette escroquerie politique, illusion dont les premières victimes sont les patriotes corses, n’est rien d’autre que la réactivation incantatoire et séculaire du mythe de l’unité du mouvement national.

Ne nous y trompons pas, en dépit de ce qui nous sera immanquablement asséné par tous les canaux médiatiques jusqu’au mois de décembre, l’unité de la dite famille nationaliste n’a jamais existé au cours des quarante années écoulées, pour la bonne et simple raison que la direction du mouvement national a toujours été, dans ses composantes majoritaires du moins, de nature interclassiste. Cela revient à dire qu’elles ont favorisé l’éclosion électorale des représentants de la petite bourgeoisie corse défendant clairement, dans les projets de société qu’ils portent, leurs intérêts de classe.

Ne soyons pas dupes, l’arrivée au pouvoir possible à l’Assemblée de Corse pour des nationalistes libéraux, suite au choix électoral de l’unité patriotique, ne permettrait en aucune manière la désaliénation des classes populaires corses et ne servirait que les intérêts d’une minorité.

Dans ce contexte, vouloir l’unité du mouvement national, c’est donc faire le choix du maintien du système capitaliste, c’est feindre de croire que tous les nationalistes s’accordent sur un projet de société satisfaisant les intérêts de tous. Or, qui peut croire sérieusement que les intérêts de la bourgeoisie, qu’elle soit liée au totalitourisme, au BTP ou à la grande distribution, soient ceux du monde du travail ? Promouvoir l’unité des exploiteurs et des exploités relève bien de l’escroquerie politique.

La question du corps électoral corse et celle de l’autogestion demeurent des sujets centraux. Ils posent à la fois les questions de la citoyenneté, du processus de désaliénation et donc d’un projet de société en rupture radicale avec le modèle encore dominant.

Nous lançons ce jour un appel à toutes celles et ceux qui se refusent à la résignation et au fatalisme. Ensemble, il nous faut réfléchir, échanger et agir. Le premier objectif est d’ôter tout caractère de légitimité à la mascarade du mois de décembre prochain.

 Pour se faire, nous proposons un boycott actif par les moyens d’une campagne publique. Il ne s’agit pas d’un appel à l’abstention, ni au vote blanc. Parce qu’elles conduisent à la passivité et à l’impuissance, ces deux dispositions doivent être rejetées et combattues. La voix de la Corse qui veut vivre doit se faire entendre dans le camp du droit à l’autodétermination et en dehors des institutions voulues par le Capital.

A Manca prendra toute sa place dans cette campagne qui doit consacrer d’abord le renouveau de la résistance, puis la construction d’un rapport de force afin de débarrasser notre pays des forces coloniales, de leurs complices et de ce libéralisme prédateur qui ruine notre société.

Le FLNC Union des Combattants a annoncé il y a peu la fin de ses activités armées. C’est la principale organisation armée Corse. Elle est présentée comme proche d’une organisation publique : Corsica Libara avec laquelle la Gauche Indépendantiste Bretonne entretient des relations cordiales depuis de nombreuses années. 

Nous publions ci dessous l’analyse de l’annonce du FLNC/UC par un autre groupe d’influence plus modeste : A MANCA (La Gauche) qui est lié au NPA Français.

C’est à titre informatif que nous le reproduisons.

La rédaction de Bretagne-info.

L’annonce de l’auto- dissolution du FLNC s’inscrit dans une actualité politique marquée principalement par les positionnements du gouvernement. Le préfet de région en a d’ailleurs  récemment précisé les grandes lignes. Avant tout, elles consistent à repousser fermement les trois perspectives  suivantes:

–       l’instauration de la co-officialité
–      le statut de résident
–      la modification de la constitution

Le ministre de l’intérieur est donc venu exposer la position du chef de l’Etat et du gouvernement. Rien ne permet pour l’heure de spéculer sur d’improbables lignes  de partage qui seraient le fait de « progressistes » et exprimeraient des voix discordantes au sommet de l’État.

L’actuelle direction du FLNC semble escompter  pourtant des positionnements nuancés au sein du gouvernement. Par un geste qualifié de fort, elle entendrait donc peser d’une manière décisive sur d’éventuels débats tout en renforçant la majorité des élus de l’Assemblée de Corse.

Le débat relatif à l’utilité et à l’usage de la violence politique est aujourd’hui dépassé. Un clivage s’opère désormais entre les « progressistes » et les partisans du statu quo.Cela se traduit d’ailleurs par le salut et l’approbation unanimes des courants dits « modérés » et « radicaux » face à l’initiative du FLNC.

Sur les versants économiques et sociaux, l’actuelle direction du FLNC, pointe avec justesse diverses problématiques en matière de logement, d’emploi et de fiscalité. Les pistes, les solutions possibles qu’elle propose témoignent d’une vision globale de la société estompant les clivages de classe au profit d’une démarche nationaliste destinée à défendre l’intérêt, présenté comme commun, de tous les Corses.

Les préconisations concernant la lutte institutionnelle sont assez clairement exposées. Le moyen terme y est dessiné en matière d’alliances (listes communes privilégiées avec le courant autonomo -régionaliste).Le pluralisme politique y étant présenté  comme une bi- polarité entre cette tendance et le courant indépendantiste évoqué au travers de l’organisation existante. Notons que le principe de l’autodétermination n’est pas revendiqué.

Nous prenons donc acte de cette démarche, d’autant que nous avons appelé à la dissolution des organisations dites clandestines depuis septembre 2005. Cet appel envisageait également un  possible débat destiné à réfléchir sur le concept de violence politique en tenant compte des contextes. A ce niveau, nous ne pouvons que déplorer l’absence de réponses.

Nous constatons que le maintien de la clandestinité s’est opéré avec  en toile de fond un argumentaire en forme de référence permanente à la résistance face au colonialisme. La vie politique de notre pays n’étant pas à un paradoxe près, c’est précisément dans une des périodes les plus sombres qu’est affirmé le renoncement à un terrain de lutte.

En effet, confronté aux politiques des libéraux corses, français et européens, le peuple corse connaît une précarisation à l’échelle de masse. Celle-ci résulte d’une économie résidentielle fondée sur le tout-tourisme et une mise en coupe réglée du territoire liée aux intérêts spéculatifs du BTP et du grand banditisme. Sur fond de délitement du lien social, le peuple corse voit ses anciens finir  leurs jours dans des EPHAD et les plus jeunes privés de leurs droits élémentaires (emplois dignes, accès au logement et à la culture).

Dans un tel contexte, le redéploiement sur le terrain des luttes publiques (mobilisations sociales, environnementales, culturelles) est également affirmé dans la communication du FLNC. Nous en sommes pleinement satisfaits dans la mesure où une dramatique désertification  frappe le champ des mobilisations de masse depuis au moins deux décennies.

L’opportunité d’un réinvestissement de ces champs d’actions par des patriotes se présente. Cette démarche doit tenir compte  de celles et ceux (comme  par exemple les associations de défense de la loi littoral) qui œuvrent depuis des années  à la survie de nos espaces naturels collectifs.

Il sera nécessaire de prendre en compte un pluralisme politique au sein du mouvement national. Cette prise en compte ne peut en aucun cas faire l’impasse sur toutes les organisations existantes. Si des projets de société commencent à émerger dans le mouvement nationaliste, nous sommes cependant toujours en attente d’affirmations  à même de permettre au peuple corse d’exercer pleinement ses choix.

Pour notre part, le droit à l’autodétermination et la mise en œuvre d’un projet socialiste et autogestionnaire constituent les pierres angulaires d’une stratégie émancipatrice qui passe encore et toujours par un rapport de force autour des intérêts fondamentaux des classes populaires.

Nous lançons ce jour un nouvel appel au renforcement du courant pour l’autodétermination et le socialisme afin de préparer les ruptures incontournables avec les pouvoirs clanistes, coloniaux et capitalistes. Ensemble sur des bases claires, une alternative est possible !

A MANCA