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Nantes, aujourd'hui
Nantes, aujourd’hui

Alors que les combats étaient en cours aujourd’hui à Notre-Dame, que plus de 10 000 manifestants assiégeaient la préfecture à Nantes,  le gouvernement lache du lest devant l’importance prise par la mobilisation en faveur de la lutte contre l’aéroport.

Dans un communiqué commun samedi matin, les ministre de l’Agriculture, de l’Ecologie (Delphine Batho) et des Transports (Frédéric Cuvillier) ont annoncés “le renforcement des procédures en faveur du respect de la biodiversité et de la préservation des terres agricoles“.Ces nouvelles procédures, notamment “l’examen par un comité scientifique“, signifient qu’il n’y aura pas de défrichement à Notre-Dame-Des-Landes avant 6 mois.

Forêt de Rohanne, Notre-Dame-des-Landes, aujourd’hui

La forêt de Rohanne ne sera donc pas détruite cette hiver ! Ces manœuvres du gouvernement ne trompe personne, il ne s’agit évidemment pas de problème de “préservation de la biodiversité des terres agricoles”, mais bien de “gagner du temps”. Nous ne devons pas laisser endormir la lutte, partout en Bretagne et ailleurs allons demander des comptes aux élus du PS qui soutiennent l’occupation et la répression à Notre-Dame et votent les subventions à Vinci.

Solidarité avec les inculpés et les bléssés d’aujourd’hui, comme à Plogoff et au Carnet, nous gagnerons à Notre-Dame !

Vendredi 23 novembre, 38e jour depuis le début des grandes opérations d’expulsion, aura été une nouvelle journée de destruction et de violence menée par les forces militaires et policières qui tentent d’occuper une partie des communes de Notre-Dame-des-Landes et Vigneux-de-Bretagne.

6 jours après la manifestation de réoccupation qui aura réunie près de 40 000 personnes, le gouvernement n’a pas hésité à reprendre les opérations. Lui qui a affirmé agir par «force à la loi» dans le dossier de l’aéroport n’a pas hésité à envoyé les gaz lacrymogènes à 6h du matin à l’intérieur des cabanes collectives construites lors de la grande manifestation de samedi dernier. Le matériel, les outils, les groupes électrogènes ont été volés ou saccagés par les forces de l’ordre, les vitres des bâtiments cassées. Pourtant ces maisons étaient construites sur un terrain couvert par l’accord signé avec le PS après les grèves de la faim du printemps dernier. Un arrêté préfectoral a ordonné l’opération sur le terrain privé sans que celui-ci ne soit averti.

Pas de médiateur !

La journée du vendredi 23 novembre nous montre encore une fois l’entêtement aveugle et dangereux du gouvernement. Jean-Marc Ayrault ne peut plus espérer «sortir par le haut» de cette affaire et il ne renoncera pas sans être acculé. Le mal a été fait à Notre-Dame et les «médiateur» et «médiations» réclamés encore aujourd’hui par Europe Ecologie et le Parti Gauche ne les effaceront. De même cette stratégie peut aujourd’hui apparaître comme celle qui pourrait d’une certaine manière endormir la lutte.

La résistance s’amplifie

Malgré la diabolisation et les intimidations, la résistance s’amplifie avec les expulsions sur le terrain. Des centaines de personnes arrivent sur la ZAD ce week end pour reconstruire encore. Aujourd’hui, des centaines de rassemblements ou actions de soutien ont eu lieu dans tout l’Hexagone pour dénoncer les opérations militaires sur la ZAD. Celles-ci ont été particulièrement importantes en Bretagne. Les ponts de Saint-Nazaire et de Cheviré ont été bloqués par des manifestations spontanées dans la journée ainsi que les bacs d’Indre et de Couëron. Dès le matin à Lorient une centaine de personnes ont perturbées la conférence de presse de Manuel Valls et J.-Y. Le Drian (ancien maire de la ville). A Rennes la préfecture a été encerclée par 250 personnes qui ont jetés de la terre sur les gardes mobiles et sur le bâtiment où devait remettre le ministre des armées une médaille à un industriel. Les gardes mobiles ont sortis les lacrymos et le jet d’eau. A Brest, 200 personnes ont occupées la mairie !

François Cuillandre maire PS de Brest entouré de manifestants

Mettre la pression sur le parti socialiste

Les ministres bretons du gouvernement sont contestés dans leur propre ville comme il n’est pas coutume. Des militants de la fédération PS d’Ille et Vilaine demandent l’ouverture d’un débat en interne sur la réalité de ce projet d’aéroport. Le 5 novembre dernier des dizaines d’opposants avaient investis la permanence du député Yves Daniel à Derval pour lui demander des comptes. Les comités de soutien de Bretagne et des départements limitrophes seraient sans doute inspirés d’eux aussi pour aller demander des comptes à ces élus. FAISONS SENTIR DE PRES LA COLÈRE DU PEUPLE !

Abandonner le projet,

Comme lors de la lutte du Carnet, la seule issue possible pour le gouvernement face à cette résistance sans-égal a l’heure actuelle est bien une décision politique d’arrêt du projet. La lutte s’amplifie et ne s’affaiblira pas malgré la répression et les violences, le tout est de savoir à quel moment le gouvernement se rendra compte qu’il organise lui même un «kyste» de révolte social qui ne demande qu’à prendre l’ampleur des révoltes des peuples d’Athènes ou de Barcelone. Nous devons réclamer l’abrogation de la DUP et l’annulation des arrêtés préfectoraux, l’arrêt des poursuites et la restitution des terres !

BREIZHISTANCE-IS

Le 5 novembre dernier, une délégation de quelques dizaines d’opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes étaient venus interpeller à sa permanence de Derval, le nouveau député de la circonscription, Yves Daniel. Résidents des environs de Notre-Dame-des-Landes, la délégation était venue dans le but de réclamer le retrait du dispositif militaire sur-dimensionné mis en place dans la commune. « Le député de la circonscription n’a pas encore constaté la situation sur le terrain, avec 1 200 policiers en permanence, c’est inadmissible. Nous sommes là pour faire cesser ces violences, imposer le retrait des forces de l’ordre et amorcer un dialogue de fond qui n’a jamais eu lieu entre les opposants et les porteurs du projet » avait alors déclaré Michel Tarin.

Le 5 novembre à Derval

Parfois décrit comme « Peu de chose, multipliant les lapsus et les malentendus, s’exprimant peu, maladroit dans l’usage de la langue bois » concernant le dossier de l’aéroport, le député s’était quand même engagé à faire remonter la demande de ses concitoyens en interpellant le groupe socialiste pour une intervention à l’assemblée nationale , il se positionnait alors « pour un retour à la vie normale » et déclarait « On n’a pas besoin d’une « armée » pour sécuriser le site. »

Aujourd’hui, bien calée avec les déclarations péremptoires du premier ministre dans la presse «l’aéroport se fera», Yves Daniel est intervenu à l’assemblée.

Voir la vidéo

Pour Yves Daniel comme pour la préfecture il y avait «13 500 manifestants» le 17 novembre dernier à Notre-Dame, alors que tous les médias soulignent la réussite d’une manifestation qui a réunie entre 30 à 40 000 personnes. Après le jeu classique d’opposition entre acteurs de la lutte, où les uns «combattent le système» et les autres «souhaitent remettre en cause tout modèle de développement au non de la démocratie»; celui-ci déclare : «nous avons toujours dialogué». Il avait pourtant refusé tout débat citoyen sur le sujet durant la campagne législative et il n’a consenti à rencontrer des membres de l’ACIPA seulement à deux reprises, après la grève de la faim du printemps dernier et le 5 novembre 2012 contraint par le nombre.

Yves Daniel, entouré de deux promoteur de l’aéroport Jean-Marc Ayrault et Jacques Auxiette.

Au final une intervention où les vagues questions sur les compensations et la préservation de terre agricoles ne se soucient guère de trouver une réponse du ministre des transports. Rien d’étonnant en fait dans ces mensonges et contradictions, car l’important n’était-il pas de conforter la position du premier ministre et du gouvernement ?

Yves Daniel est loin d’être Bernard Lambert*, et PS d’être socialiste. Les déclarations de fermeté stéréotypées du gouvernement fonçant tête baissée ne font que renforcer la détermination du mouvement historique de résistance qui se répand partout en Bretagne et au-delà face au grand projet inutile d’Aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

* l’équipe de campagne de Y. Daniel avait comparé son élection à celle de Bernard Lambert célèbre syndicaliste paysan du pays nantais. (cf “Les Paysans dans la lutte des classes”)

La mobilisation pour la réoccupation des terres à Notre-Dame-des-Landes le samedi 17 novembre est annoncée comme cruciale par beaucoup d’observateurs de la lutte contre le projet d’Aéroport du Grand Ouest.

Contre toute attente la rentrée sociale en Bretagne ne se sera pas faite là où on l’attendait. Ce ne sont pas les manifestations de la rentrée sur l’emploi industriel (9 octobre) ou les plans de licenciements estivaux en cascade à Doux ou PSA qui auront permis de faire émerger une contestation sociale du gouvernement PS-EELV, encore mois les rendez-vous centralisés contre le Traité Budgétaire Européen ou la politique d’austérité annoncée par le rapport Gallois. Malgré certains silences médiatiques, c’est une lutte pour la terre et contre la logique mortifère du productivisme, qui aura marqué cette rentrée, la lutte de Notre-Dame-des-Landes contre «l’Ayrault-port».

Le PS, aura mis ces dernières semaines toutes ses forces, d’une part pour légitimer la répression contre ceux et celles qui s’opposaient aux expulsions et d’autre part pour criminaliser un mouvement de résistance qui ne cesse de croitre et de rappeler ceux historiques de Plogoff ou du Larzac. Ce projet est bien celui imaginé par l’actuel premier ministre alors qu’il était maire de Nantes, et ce sont ceux qui lui sont le plus redevables, les élus PS de la métropole, du département et de la région, qui sont aujourd’hui ses plus virulents partisans.

Rappelons le, ce projet d’aéroport est inutile. Contrairement à ce qu’ils tentent d’affirmer l’aéroport de Nantes-Atlantique n’est pas dangereux, c’est l’avis de la DGAC. Il ne pourra pas plus accueillir l’airbus A 380 que l’actuel aéroport. Nantes-Atlantique n’est pas saturé, de l’aveu du président de Vinci Airports «Ce transfert n’est pas une réponse à des problèmes aéronautiques, mais un choix politique». C’est en milliard d’euros d’argent public qu’il faut compter le prix de cet aéroport privé et de ses infrastructures (routes, ponts, …), dont les pertes seront financées par les citoyens et les gains éventuels accaparés par Vinci. Ce projet d’aéroport n’existe aujourd’hui que par la volonté de marquer de manière indélibile notre territoire de l’emprise politique de Jean-Marc Ayrault. Il n’est justifié que par la course en avant du modèle productiviste qui veut que «grands projets infrastructuraux» soient forcément synonyme de croissance et d’emplois. Alors que les mesures d’austérité visant la population s’empilent les unes après les autres, les ressources publiques, notamment sur ce type de projet, doivent être utiles et placées sous un contrôle réellement démocratique. Les collectivités ne peuvent voter de tels financements sans consulter la population.

Retrouvons nous tous dès 10h30 au parking de la salle du chêne, près de la mairie. Ce projet d’aéroport se voulait international, mais c’est la lutte contre la destruction des terres de Notre-Dame qui lui aura donné cette renommée internationale. De partout en Bretagne et d’ailleurs, venons reconstruire les maisons détruite par Vinci et le PS, nous serons des milliers et comme à Plogoff, comme au Carnet, nous gagnerons !

Depuis un certain temps, nous avons l’habitude de subir les tentatives de criminalisation et de division du mouvement d’opposition au projet d’Aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes de la part des porteurs du projet. Mais ces dernières semaines, avec la vague de solidarité qui est née contre les expulsions, certains comme Jacques Auxiette se surpassent, dernièrement il a parlé de «dérive criminel des opposants», dans quel but ?

vinci et le parti socialiste
JM Ayrault et J. Auxiette en compagnie de Bernard Hagelsteen, préfet de Loire-Atlantique de 2007 à 2009, qui aujourd’hui “travaille” chez … VINCI, en temps que responsable des péages ASF.

Celui-ci s’est exprimé dernièrement sur la présumé agression d’un vigile à Fay-de-Bretagne dans la nuit de lundi à mardi et dont le communiqué de presse de la préfecture ne cesse d’être relayé, allant parfois jusqu’à à dire qu’il avait été «brulé vif». Selon la préfecture il se serait fait «attaqué par une vingtaine d’individus encagoulés, certains parlant anglais» alors qu’il gardait une maison évacuée hors de la ZAD. Sa voiture aurait été brûlée et lui molesté et «blessé aux mains et aux bras». Dans les minutes qui ont suivi le communiqué de presse de la préfecture, Jacques Auxiette s’est empressé de dénoncer «la dérive criminelle des opposants à l’aéroport» ! A ce jour, aucun lien n’a cependant été établi avec des opposants à l’aéroport. L’ensemble des opposants a d’ailleurs nié toute participation à cette action, l’ACIPA n’écartant pas une tentative de manipulation.

Rappelons que la violence a Notre-Dame vient d’abord des forces d’occupation qui sont venu ici détruire des habitations et des cultures, qui blessent régulièrement les opposants à coups de tirs de flashball, de tirs tendus de lacrymogène, de grenades assourdissantes, … Les principaux blessés que la préfecture déplore parmi les forces de l’ordre sont dus à des tirs de grenades lacrymo ou des chutes, et non à des opposants, qui eux ne se sont de toute façon pas armés. Étrangement tout ceci n’est pas relayé à la même mesure que l’évacuation, peut-être trop brutale, d’un vigile embauché par Vinci. Et pourtant même au sein du PS, n’en déplaise à Jacques Auxiette, plusieurs maires ont condamnés les violences des expulsions.

un camarade de breizhistance-IS blessé par un jet de grenade offensive à Notre-Dame-des-Landes

Les propos agressifs et intimidants de Jacques Auxiette et de ses collègues sont orchestrés de manière récurrentes. Lorsqu’il commente les propos millimétrés d’une Cécile Duflot déplorant la «répression et le manque de dialogue”, il dénonce des «propos irresponsables». Lorsqu’il parle d’occupants qui depuis trois ans ont cultivé la terre, construit des habitations, fait du pain, de l’artisanat, etc … il parle de «professionnels de la guérilla» ou «d’activistes professionnels», oubliant que son salaire de professionnel de la politique qui pourrait faire vivre les dizaines d’occupants de la ZAD. M. Auxiette se gausse d’un processus «démocratique» qui amène «88% des terrains a avoir été acquis à l’amiable», oubliant la détresse de bon nombre de petits propriétaires, les pressions morales de Vinci, et tout simplement la peur imposée par les déploiements militaires dans la zone qui ont commencé dès les premières enquêtes publiques. Philippe Grosvalet s’insurge contre deux tranchés creusées dans une départementale, omettant de dire qu’ils les cède à Vinci pour construire un aéroport.

A force de vouloir convaincre qu’il «ne faut pas confondre minorité violent venue d’ailleurs» et «riverains et agriculteurs», ils se convaincs eux-mêmes, négligeant de voir qu’il y a face à eux une vraie résistance populaire. Cet incident survient alors même qu’un dossier publié le mardi 13 novembre dans Ouest-France consacrait la solidarité entre les différents acteurs du mouvement, bien loin de l’image que tente d’imposer la préfecture et le PS.

Ce projet est inutile et scandaleux, sa construction se fait contre les intérêts de la population et sans réel processus démocratique. Comme cela l’a été depuis des semaines où occupants et habitants de Notre-Dame et des environs, et parmi eux des pères et mères de familles se retrouvaient derrière les barricades, où ouvriers, précaires, chômeurs, étudiants, enseignants, paysans… s’aidaient pour reconstruire des habitations, l’opposition restera soudée, nous serons des milliers à défiler à partir de Notre-Dame des Landes le samedi 17 novembre à 11h et comme à Plogoff, comme au Carnet, nous gagnerons !

En moins de 48h, l’appel lancé par l’ensemble des opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes aura réussi à rassembler près de 2000 personnes (1300 selon la police) contre les expulsions d’occupants sur la ZAD (Zone A Défendre, correspondant au projet d’aéroport). L’occupation militaire lancée le mardi 16 ocotobre en vue des expulsions a lancé une vague de solidarité partout en Bretagne et ailleurs. Malgré les annonces du préfet de «pacification de la zone», les militaires sont toujours présents et la résistance est toujours active, elle devrait même s’amplifier les jours suivant au vue du nombre d’appel à la rejoindre. Breizhistance-IS relaie d’ailleurs l’ensemble de ces appels à rejoindre la lutte sur le terrain et à acheminer vivres (fruits secs, barre de céréales, …) et matériel de réoccupation et de défense face aux expulsions. La journée de samedi aura notamment permis d’annoncer au plus grand nombre la réoccupation de trois lieux sur les douze expulsés depuis mardi, dont un lieu en dur. Malheureusement, deux maisons sont d’ores et déjà détruite par les forces de l’ordre, Les Planchettes et le Tertre.

Des maisons et des cultures détruites juste avant la trêve hivernale

Des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer cette occupation militaire et ces expulsions qui interviennent juste avant la trêve hivernale (la loi interdit les expulsions entre le 1er novembre et le 15 mars). Rappelons que des dizaines de personnes, dont des familles, ont depuis 3 ans réinvestis les lieux abandonnés à cause du projet d’aéroport. Tout en participant à l’opposition au projet ils ont cultivés la terre, remis en état des habitations. Si une forme de solidarité a pu se mettre en place entre la plupart des habitants, des opposants, et certains élus, face au déferlement militaire contre les occupants les plus pauvres de la ZAD, beaucoup attendent encore des soutiens qui ne cessent de se faire attendre. A commencer par celui du maire de la commune, J.-P. Naud, dont le double jeu agace de plus en plus, mais aussi des députés de gauche et écologistes qui se sont prononcés contre l’aéroport. Cette attente est encore plus grande vis à vis de la ministre d’Europe-Ecologie, Cécile Duflot, qui en 2011, promettait aux opposants qu’aucun accord de gouvernement ne serait signé avec le PS sans retrait du projet d’aéroport.

Des députés verts discrets mais présents aux manifestations dénonçant les expulsions

Le vendredi soir, on a pu apercevoir lors de la manifestation de soutien à Rennes, qui a réuni plus de 200 personnes, la député Nicole Kiil-Nielsenn, ainsi que François de Rugy à Nantes le samedi matin. Ceci est-il le signe d’une contradiction de plus en plus difficile à tenir pour la direction d’EELV, opposée au projet mais membre du gouvernement qui envoit les forces de l’ordre déloger les occupants ?
Le samedi 27 octobre trois autres lieux occupés sur la ZAD seront expulsables. La veille, Cécile Duflot sera à Rennes pour le salon de l’habitat Artibat. La ministre ne pourra s’y abstenir d’une prise de position sur les expulsions en cours à Notre-Dame-des Landes. Attend-elle sa venue en Bretagne pour entériner une stratégie de collaboration silencieuse avec la politique de J.-M. Ayrault ou fera-t-elle un geste, que tout le monde attend, vers l’abandon du projet d’aéroport par ce gouvernement ?

Pour Breizhistance-IS, Jonathan Guillaume

Ce mardi deux opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes passaient devant le tribunal de Saint-Nazaire. Des militants de Breizhistance-IS étaient présents et ont tenu à faire part du témoignage de cette journée et de notre soutien aux deux prévenus.

Plus de 500 personnes devant le tribunal de Saint-Nazaire
Plus de 500 personnes devant le tribunal de Saint-Nazaire

Procès de la mobilisation du 21 juin 2012

Le 21 juin 2012, ils participaient à un rassemblement contre le déroulement des 5 enquêtes publiques préalables à la réalisation du projet d’Aéroport Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes qui se sont déroulées pendant l’été, et qui portaient notamment sur les zones humides. Rassemblement devant la mairie, blocage des entrées par des tracteurs et des serrures collées, occupation du toit, des centaines de personnes marquaient ainsi leur opposition à ce projet contre lequel elles luttent depuis des années, la violence des forces de l’ordre était particulièrement élevée ce jour là face à l’organisation des opposants. Les élus et les associations dénonçaient notamment le processus anti démocratique des enquêtes, multiples, réalisées sur un temps court et en plein été, elles ne répondaient pas non plus à certaines questions fondamentales en terme de compensations environnementales. La mobilisation du 21 juin aura au moins permis l’audition de représentants de la communauté de communes d’Erdre et Gesvres écartés à l’origine. C’est dans ce contexte que Sylvain et Clément étaient arrêtés.

Près de 150 tracteurs avaient fait le déclacement de toute la Haute Bretagne
Près de 150 tracteurs avaient fait le déclacement de toute la Haute Bretagne

Les deux inculpés

C’étaient les 37e et 38e personnes inculpées dans le cadre de la lutte contre l’aéroport qui passaient devant le tribunal de Saint-Nazaire ce 28 août. Ils sont accusés de « violence avec arme (en l’occurrence un tracteur) sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « d’attroupement illégal » pour Sylvain Fresneau (porte-parole de l’ADECA), ainsi que « d’attroupement illégal », « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique», «refus de fichage ADN» pour l’autre, Clément, arrêté un mois après les faits à son domicile.

Clément, occupant de la ZAD, aurait été reconnu par un garde mobile comme étant celui qui lui aurait arraché son casque au moment du refoulement de la place de la mairie de Notre-Dame le 21 juin (habituel lieu de rassemblement à Notre-Dame contre les enquêtes publiques). Sylvain, agriculteur de Notre-Dame, opposant connu et historique à l’aéroport, est lui accusé d’avoir utilisé son tracteur comme «arme», afin de briser un cordon de garde mobile, voire pour blesser les forces d’occupation.

Maître Erwann Lemoigne et Sylvain Fresneau
Maître Erwann Lemoigne et Sylvain Fresneau

Une audience sous la pression populaire

150 tracteurs et plus de 500 personnes s’étaient réunis pour soutenir les deux prévenus, une mobilisation importante en cette fin d’été qui continue de témoigner de l’opposition populaire et solidaire à ce projet. La venue de quelques personnalités médiatiques comme José Bové aura permis une médiatisation relativement importante de l’événement. D’ailleurs, durant les presque deux de procès, les cris de soutiens aux deux prévenus venant de l’extérieur se seront constamment fait entendre.

Clément, sera relaxé pour le délit d’attroupement, son avocat faisant état de l’absence de PV des forces de l’ordre quant à l’effectivité de sommations… mais 2 mois de prison avec sursis seront requis pour chacun des autres chefs d’inculpation.

C’est ensuite Sylvain qui comparaît. Comme il l’a toujours répété, s’il a manœuvré son tracteur devant les gardes mobiles s’était uniquement pour protéger les manifestants de la violence des premiers. D’ailleurs il roulait à quelques km/h comme les vidéos le prouvent. Le gendarme ayant porté plainte (absent, comme d’habitude) déclarera dans sa déposition avoir eu la «trouille de sa vie» après avoir «manqué s’être fait renversé». Déclarations qui feront bien rire la salle après avoir vu celui-ci sur une vidéo projetée lors de l’audience, monter d’un coup sur le tracteur avec ses collègues, matraques et bombes lacrymo aux poings, pour aller déloger Sylvain dans sa cabine. Après l’audition des témoins, la procureure réclame des peines pour les deux chefs d’accusation ! Pourtant, Clément, passé juste avant s’est fait relaxer pour le chef d’ «attroupement», pourtant, les gardes mobiles dans leurs dépositions témoignent à leur insu que la procédure de sommations n’a pas été respectée ! La procureure s’offusquera aussi qu’on est pu faire «rentrer la politique dans le tribunal», rappelant «l’indépendance de la justice» avant de requérir des peines dont le caractère politique n’échappera à personne : amende de 800 euros, interdiction de manifester pendant un an à Notre Dame des Landes, confiscation et interdiction de porter des armes (le tracteur n’étant cependant ici plus une arme).

Les panneaux annonçant l'enquête publique jetées derrière les grilles du tribunal
Les panneaux annonçant l’enquête publique jetées derrière les grilles du tribunal

Les procès se multiplient mais l’opposition ne faiblit pas !

Restons solidaire, accentuons la mobilisation, le combat contre ce projet inutile et imposé n’est clairement pas fini ! Breizhistance-IS vous donne rendez-vous le 11 septembre à Saint-Nazaire pour les délibérations. Ce même jour, dans le même tribunal, ce sera aussi l’occasion de venir soutenir la famille Herbin, résidente de la commune au lieux-dit le Liminbout depuis les années 90 et qui a été mise en demeure de quitter les lieux par la société Vinci.

Intervention de Julien Durand devant le tribunal

Michel Tarin et Marcel Thebault
Michel Tarin et Marcel Thebault

Hier matin, les deux paysans se sont installés en haut du cours des 50 otages à Nantes, devant la préfecture et le Conseil Général. Michel Tarin est paysan en retraite, sur les terres de Notre-Dame depuis cinq générations, Marcel Thébault est producteur laitier à Notre-Dame. Ils ne veulent pas voir les terres bétonné par un projet inutile et coûteux, sans avenir, cette terre ils l’ont reçue pour la “travailler et nourrir l’humanité”. Ils dénoncent fermement les expropriations et les expulsions à venir, alors que des procédures judiciaires pouvant stopper ce projet sont encore en cours, et réclament l’annulation de la déclaration d’utilité publique.

Breizhistance-IS tient à leur apporter tout son soutien dans cette décision grave et courageuse. Les décideurs politiques, le futur président de la république française, doivent prendre ce geste en compte. C’est un acte individuel pour les deux paysans, mais il engage derrière eux toute une population déterminée à ne pas se laisser bétonner au nom du néo-libéralisme et du productivisme.

Nous appelons le plus grand nombre à venir leur apporter son soutien, et à les protéger en cas de tentative délogement par les forces de police. le tract des grevistes

Télécharger l’étude :

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Etude_pertinence_economique_NDL_CEDPA_oct11(1)

Hier, le cabinet néerlandais CE-Delft et le CEDPA (Collectif des Elu-e-s Doutant du Projet d’Aéroport) présentait le résultat d’un étude indépendante sur l’intérêt économique du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Cette étude de 20 000 euro, financée par le CEDPA et grâce aux succès des journées de résistance de juillet 2011, met en avant les failles des études de faisabilités réalisées par l’État entre 2004 et 2006 et qui sont la base de la déclaration d’utilité publique de février 2008.28072011181

L’étude

L’étude démontre les indicateurs économiques erronés sur lesquels se sont basés l’étude de 2006, le coût largement sous-estimé du nouvel équipement. Il reproche aussi à l’étude de 2006 de ne pas avoir voulu se pencher sur l’optimisation des structures existantes à Nantes-Atlantique. Outre l’agrandissement du terminal, l’étude propose l’arrivée du train à l’aéroport. En effet, il existe une voie toute proche, qui pourrait très bien prolongée la réalisation d’une ligne directe entre Rennes et Nantes. En conclusion Jasper Faber expert de CE-Delft estime les pertes liées à la construction de ce projet de 100 millions à 600 millions d’euro. Ceci sans prendre en compte le racket dont feront preuve les collectivités quand Vinci exigera de celles-ci qu’elles comblent leurs pertes si elles veulent que l’entreprise reste ….

les réactions

Jacques Auxiette violent partisan du projet, président de la région PdL et du syndicat mixte aéroportuaire, fustige évidemment «une étude réalisée à charge» répétant incessamment comme le font les responsables du PS depuis les primaires* que de toutes façons «il est trop tard». L’étude «méprise le débat et l’enquête publiques, conformes à aux règles d’un État de droit. Ces procédures de concertation sont jugées parmis les plus exemplaires, elles ont aboutit à une déclaration d’utilité publique dont les recours ont été rejetées par le Conseil d’État. Le débat a déjà été tranché

Nous publions ici quelques photos pour rappeler «l’exemplarité» de l’enquête publique. Après les violences physiques et morales inacceptables que subissent les opposants au projet, les arguments mensonger et terrorrisant sur la dangerosité de Nantes-Atlantique, le PS nous offre une image pitoyable de leur vision démocratique en répétant inlassablement qu’il est «trop tard» par ce que le «Conseil d’État a dit que …».

 

Plus le dossier avance, plus l’opposition augmente. Venant d’horizons divers les opposants prennent conscience des enjeux et savent que ce n’est pas une Déclaration d’Utilité Publique qui pourra empêcher la légitimité démocratique de ceux qui résistent au projet.

* suites aux déclarations des candidats Montebourg (17%) et Royal (7 %)

ecology_by_vinciDu 6 au 9 juin, l’ensemble des acteurs mobilisés contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (ACIPA, ADECA, Coordination des opposants, Collectif et occupants de la ZAD) appelle à se rassembler sur le terrain de la Rolandière pour s’opposer aux forages, lié à l’installation de la prochaine tour de contrôle par Vinci. Le premier rendez-vous est donné le dimanche 5 juin à 17h au lieu la Vache Rit pour préparer l’opposition qui débutera dès le lendemain 8h (rdv la Vache Rit). Le mois dernier la mobilisation des habitants et des opposants avait fait reculer les forages malgré une importante présence policière.

Cette nouvelle mobilisation très importante, intervient au moment où les opposants au projet d’autoroute Vinci dans la forêt de Khimki (au nord-ouest de Moscou) adresse une lettre au FMI pour dénoncer la probable nomination de Christine Lagarde à la tête du fond (voir bas de page pour consulter la lettre). Ils y dénoncent sa participation à « une affaire de corruption, ayant ouvertement violé la loi et les droits de l’homme». Depuis quelques années une lutte acharnée a commencé afin de dénoncer les acteurs du projet d’autoroute et ses conséquences sur le milieu naturel exceptionnel que cette forêt. Le 16 juin 2009, Christine Lagarde accueillait à Bercy Sergueï Sobianine, vice-premier ministre de la Fédération de Russie, pour une session du Conseil économique, financier, industriel et commercial franco-russe (CEFIC). A cette occasion elle annonce la signature de l’accord qui permet au groupe français Vinci d’intégrer le consortium qui va réaliser l’autoroute, la North-West Concession Company, dans un partenariat à priori 50/50 avec le russe N-Trans. Cette autoroute à péage est le premier PPP, partenariat-public-privé, en Russie. situation_forages-c4c76Une belle affaire encore pour Vinci qui se voit octroyer une concession de 30 années (prolongeable) pour la construction de 43 km d’autoroute et une promesse de 1,5 milliards d’euro d’argent public russe. On retrouve le groupe de BTP, qui s’est fait une spécialité de la collaboration avec les pouvoirs publics, dans de nombreux projets publics-privés, que ce soit pour la LGV Sud-Europe-Atlantique, ou avec Areva au Niger lié au chantier d’extraction d’uranium, mais aussi pour l’ITER à Cadarache, et donc à Notre-Dame-des-Landes où plus de 500 millions d’euro seront donné à Vinci par les pouvoirs publics pour un projet 100% privé. En plus des méthodes anti démocratiques utilisées pour contrer les opposants à Khimki (arrestations et emprisonnements arbitraires, emploi de milices fascistes, tentative de meurtre sur un journaliste… ), le site Bankwatch network a notamment mit en avant le montage financier en réalité plus que douteux du projet. Derrière le consortium N-Trans et Vinci se cachent en réalité de nombreuses sociétés, dont au moins 1/3 auraient été caché au public selon Bankwatch network. Parmis elles on retrouve celle de l’homme d’affaire Arkadi Rotenberg, célèbre partenaire de judo de Vladimir Poutine ou la société Vosstran Invest SA apportée par Vinci et aux actionnaires français, syriens et libanais, société qui n’a à priori aucun savoir-faire particulier dans ces métiers. Bankwatch dénonce « un réseau opaque de compagnies » logées dans les paradis fiscaux énumérés : Bahamas, Chypre, île Vierges britanniques. Pour les opposants à la construction de l’autoroute à Khimki, Christine Lagarde ne peut qu’être au courant de ce montage et complice de la situation.

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Montage financier Khimki

Alors qu’un peu partout la colère monte pour dénoncer la proximité entre intérêts privés des multinationales et pouvoirs politiques, le combat contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes nous donne l’opportunité ici en Bretagne de dénoncer et lutter contre cet ordre économique global dans lequel les peuples n’ont rien à gagner.

Toutes et tous à Notre-Dame-des-Landes !

lettres au FMI des militants russes :
document de bankwatch network à télécharger :

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