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Face à la réticence des Martiniquais à participer aux élections européennes, le pouvoir français et ses relais locaux mettent tout en œuvre pour faire croire que l’intégration de notre pays à l’union européenne constitue une chance. Ils font tous miroiter les subventions de l’Europe sensées nous porter la prospérité. Tous font languir sur l’accès au grand marché européen qui permettrait l’écoulement de nos maigres productions. Il n’y a là rien de bien nouveau.  En réalité l’intégration de notre pays a commencé depuis longtemps et est menée quotidiennement. Les effets négatifs de cette intégration combinée avec ceux de notre situation de colonie de la France soulignent avec force notre état de dépendance avec ses terribles conséquences : Une agriculture coloniale caractérisée par une quasi monoculture bien profitable au lobby béké de la banane, un mépris total de notre biodiversité, un secteur industriel rachitique, une économie anesthésiée, une dépendance alimentaire renforcée, une importante croissance de l’importation avec le déversement massif de produits européens dans les grandes surfaces qui pullulent avec comme conséquence la disparition de toute production martiniquaise, de nos artisans, de nos cultivateurs, de nos marins pécheurs…

Force est de constater que la politique du président Macron s’inscrit avec virulence dans la continuité de celle de tous ses prédécesseurs, elle sert les nantis et elle aggrave la situation des plus malheureux. C’est bien cette économie coloniale qui est à l’origine du chômage endémique générant plus de 50 000 chômeurs, d’une émigration massive de notre jeunesse facteur du vieillissement inquiétant de notre population. Cette intégration à marche forcée à l’Europe c’est aussi l’installation soutenue d’européens, l’acquisition pernicieuse de notre terre par des étrangers. C’est aussi le renforcement de l’entreprise d’aliénation de notre peuple invité à se renier et à se fondre dans la culture de l’autre. C’est l’étouffement de notre personnalité, prémisse de la liquidation de notre peuple en tant que tel. C’est aussi cette Europe mortifère pour notre pays qui emboite le pas à la puissance coloniale française, qui nie notre droit à disposer de nous-mêmes, qui nie notre existence, qui légifère, qui réglemente, dans le moindre détail nos vies comme par exemple dans le domaine alimentaire ou de la santé en relevant le taux de pesticides ingérables par nos organismes.  C’est cette Europe prédatrice et impérialiste qui a entrainé d’autres pays dans la mise à sac de la planète en détruisant les écosystèmes au mépris des générations actuelles et futures. C’est bien cette Europe qui ne cesse de fixer des normes par-dessus nos têtes sans même que les «élus  locaux» dépourvus de pouvoir réel de décision aient voix au chapitre.

C’est encore à cette Europe là –pour l’essentiel- que nous devons la cherté actuelle du carburant, du fait de son alignement sur les positions de TRUMP . Dans cette Europe que l’on présente comme un paradis de prospérité et de paix on compte des millions de chômeurs, de travailleurs pauvres, de ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté. Dans cette Europe des milliers d’entreprises sont liquidées, sacrifiées sur l’autel du profit capitaliste. Au sein de cette Europe c’est l’accroissement des tensions, c’est la montée du fascisme menaçant, c’est le rejet des immigrés, la multiplication des crimes racistes.  Cette  Europe qui hypocritement parle de pacifisme, fomente les guerres notamment en Afrique et au Moyen Orient et reste l’une des principales pourvoyeuses d’armes à des belligérants qu’elle manipule.  C’est encore cette Europe qui soutient sans réserve l’état fasciste d’Israël massacrant le peuple Palestinien. C’est elle qui en ce moment, avec le gouvernement des États-Unis, harcèle le Venezuela, lui impose un blocus et appelle à un coup d’état contre un gouvernement légitime et démocratiquement élu. N’en déplaise aux quelques politiciens « locaux » qui, parce qu’ils trompent consciemment le peuple pour  satisfaire leurs ambitions électoralistes ou parce qu’ils vivent dans l’illusion,  figurent sur les listes des candidats français à la députation européenne, nous ne voulons pas de cette Europe destructrice et mortifère. Nous appelons les Martiniquaises et Martiniquais à boycotter massivement le scrutin du 25 mai prochain et à transformer une abstention record en résistance résolue contre le pouvoir colonial français, contre l’intégration forcée et mortelle de notre pays à la France et à l’Europe.

PA BA MOUN BATON POU BAT NOU ! PA VOTÉ  SANMDI 25 MÉ 2019 !

Conseil National des Comités Populaires (CNCP), Mouvement des Démocrates et Ecologistes pour une Martinique Souveraine (MODEMAS), Mouvement Pour la Résistance et l’Offensive Martiniquaise (MPREOM), Pati Kominis pou Lendépandans ek Sosyalizm.

“Nous,  participants et participantes à la rencontre organisée par le CNCP, le MODEMAS et le PKLS le jeudi 25 octobre 2018 au Centre Culturel du Bourg du Lamentin, affirmons  que le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, principe reconnu par les institutions et législations internationales, ne peut souffrir d’aucune exception ni dérogation  et que son application ne saurait, en aucun cas, être déterminé par les cadres et décisions venant de puissances dominantes dont l’autorité a été imposée aux peuples concernés. En conséquence :

  • Nous dénonçons les conditions dans lesquelles se déroule le référendum organisé par la France en Kanaky. L’offensive de peuplement ininterrompue depuis la circulaire de Pierre Messmer, la participation de ressortissants Français au suffrage, le contrôle des moyens médiatiques et la domination économique coloniale enlèvent toute crédibilité à ce référendum au résultat programmé.
  • Nous dénonçons la répression sauvage du peuple Catalan par le régime monarchique Espagnol. la violence policière contre des populations civiles, l’incarcération de dirigeants élus coupables d’avoir organisé ou participé à un référendum d’autodétermination et de prôner l’instauration d’une République sont une agression contre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
  • Nous dénonçons les manœuvres de déstabilisation et de subversion orchestrées par les puissances occidentales contre le peuple Vénézuélien. En bafouant les choix de ce peuple qui a exprimé sans équivoque son soutien à la Révolution Bolivarienne à travers des élections fiables et transparentes, en organisant le chaos économique et en attisant une subversion violente au Venezuela, les impérialistes piétinent le droit international.
  • Nous dénonçons le maintien de la domination coloniale française en Martinique.  La réalité du colonialisme se manifeste par une administration totalement dirigée par la France, l’absence pour le Peuple Martiniquais de tout pouvoir politique réel, le caractère extraverti de l’économie soumise aux intérêts français et le contrôle des médias et de l’éducation. Ce sont des barrières érigées contre le droit de notre peuple à l’autodétermination.

    Martinique le 25 Octobre 2018

Un camarade a séjourné il y a peu en Martinique, et en revient après de nombreux échanges avec la gauche du mouvement indépendantiste local. Il partage ici les nuances et débats passionnés qui traversent l’ensemble des mouvements et partis indépendantistes concernant la formation du plus célèbre d’entre eux : Alfred Marie-Jeanne, député à Paris pendant 10 ans.

Bretagne-Info.

Le MIM en tension : la fin du pseudo-indépendantisme du parti ?

Le 7 septembre aura lieu l’Assemblée Générale du Mouvement Indépendantiste Martiniquais, une réunion cruciale pour l’avenir du parti : le leadership d’Alfred Marie-Jeanne, incontesté depuis 1978, est en effet mis en danger par les tensions entre ses partisans et ceux de Jean-Philippe Nilor, député indépendantiste martiniquais. Le changement de direction du parti pourrait s’avérer intéressant, les frondeurs revendiquant « un MIM qui doit revenir à ses fondamentaux, dans son fonctionnement », car le MIM a, dans son histoire, trahi à maintes reprises l’objectif initial du parti, sous l’égide d’Alfred Marie-Jeanne qui règne en autocrate à l’intérieur de la formation. Revenons sur l’histoire de ce mouvement.

Alfred Marie-Jeanne

L’indépendantisme douteux voire opportuniste d’Alfred Marie-Jeanne

« Ce n’est ni une question d’indépendance, ni d’autonomie », titrait un des premiers journaux d’Alfred Marie-Jeanne quand il cherchait à atteindre la mairie de Rivière-Pilote en 1971. C’est en 1973 que sa formation, La Parole du Peuple, s’allie avec les autonomistes du PPM mais il commence à parler d’indépendance en 1974, lors des grandes grèves dans les bananeraies. Initiées par les indépendantistes d’obédience marxiste, ces événements secouèrent violemment l’île, donnant lieu à des combats violents qui firent 2 morts et de nombreux blessés. Alfred Marie-Jeanne profite de cette effervescence pour se projeter à la tête de la revendication indépendantiste en créant la CSTM, syndicat sous son contrôle. Doté de grandes qualités oratoires, il fonde quatre ans plus tard le MIM avec les militants rassemblés sous sa bannière. En plus de son talent de tribun, le leader (aux résultats électoraux incontestables) est accusé de pratiquer le clientélisme pour fidéliser sa base militante. Toujours prêt à rendre service, il n’hésite pas à utiliser les ressources de sa mairie pour des objectifs politiques (donner des permis de construire à ses militants, reconstruire une route à l’autre bout de l’île en vue de l’élection régionale, donner à des mouvements des revendications corporatistes au sein de la CSTM…). Ainsi, ça n’est pas tant le programme et les visées du MIM qui rassemblent, mais simplement le charisme d’Alfred Marie-Jeanne et ses magouilles.
Le problème avec l’opportunisme, c’est qu’en plus d’être malhonnête vis-à-vis de ses engagements, il trahit rapidement les objectifs de fond. Enfoncé dans l’électoralisme et le souci de rester « politiquement correct » dans l’optique de toucher un maximum de personnes (au lieu de s’échiner à construire un discours politique révolutionnaire à l’instar de la gauche indépendantiste martiniquaise), le maître du MIM maintes fois fait figure d’agent du colonialisme, à se demander s’il ne sert pas l’État Français plus que le peuple Martiniquais.

Drapeau Martiniquais

L’électoralisme avant la revendication

Sans passer par le débat de la participation aux élections ou non, des faits objectifs prouvent qu’un parti indépendantiste se compromet. C’est le cas ici quand il va jusqu’à être contradictoire : lors d’un match entre l’équipe martiniquaise et nicaraguayenne en juillet 2017, Alfred Marie-Jeanne piqua une colère noire à la vue des drapeaux indépendantistes dans les tribunes. Le drapeau rouge-vert-noir, présent dans les rangs des indépendantistes depuis le premier acte militant de la cause en 1962, n’a en effet jamais été adopté par le MIM. Pourquoi même pas une tolérance ? La réponse est électorale encore une fois : en 2015, la liste que le parti dirigeait pour les régionales fait une alliance avec la Droite Républicaine, lui permettant de se réimplanter solidement en Martinique. Le deal sur lequel cette alliance fut forgée : pas de débat sur le statut ou l’indépendance de la Martinique pendant 5 ans pour le MIM. À ce niveau là, le militantisme est contre-productif. Mais ce n’est qu’une suite logique : en se posant continuellement en interlocuteur du colonialisme, le parti n’a plus intérêt au conflit et aux gains politiques : pendant la grève générale en 2009 par rapport à la crise économique, et alors que toute la gauche indépendantiste descendait dans la rue, Alfred Marie-Jeanne prenait position contre les grévistes, tout comme il avait prit position contre les artistes, les chauffeurs, les éleveurs… Le cheval de bataille de l’indépendantisme, la question des réparations de l’esclavage, est totalement absente de leur discours également, de peur de froisser leurs amis colons.

Quelle indépendance ?

La construction politique du parti donne un aperçu de la conception de l’indépendance par Alfred Marie-Jeanne et ses partisans : politique néo-libérale (aucune revendication sociale ne figure dans leurs revendications, mais on y parle de restaurer l’équilibre comptable et d’assainir les finances publiques), clientélisme, règne autocratique du leader (le programme est tout de même écrit à la première personne)…
L’analyse de Frantz Fanon sur le rôle du parti indépendantiste bourgeois avant l’indépendance (dans Les Damnés de la Terre) s’applique à la perfection : une élite déconnectée des masses et de leur situation qui se pose en interlocuteur privilégié du colonialisme pour permettre à ses membres de gagner en crédibilité. Durant les phases insurrectionnelles, le parti reste sagement attendre dans ses bureaux que la situation dégénère pour les colons avant d’intervenir pour proposer un compromis avantageux à ses membres et aux colons : ces derniers se retirent sans être vaincus, avec de solides garanties (Franc CFA, bases militaires) bien protégées par la nouvelle élite dirigeante qui ne fait que perpétuer un système d’oppression, changeant simplement la couleur du drapeau.

Le MIM n’est donc nullement anticolonialiste et son indépendantisme est illusoire, du moins pour le moment : Nilor, le député élu du MIM, va peut-être inverser la tendance ? Il avait déjà prit position pour le drapeau indépendantiste contre la direction du parti, et souhaite revenir à un fonctionnement plus démocratique… Néanmoins, l’alternative ne deviendra intéressante qu’à partir du moment où le MIM changera radicalement sa ligne pour entrer dans une logique indépendantiste connectée aux revendications sociales et cessera sa collaboration électoraliste avec l’État français ; car l’indépendance ne sera totale que si elle se fait vis-à-vis de l’oppression d’une manière générale.

I.I.

Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste d’Equateur organise régulièrement le Semanario Internacional de Problemas de la Revolución en América Latina (SIPRAL) auquel participe de nombreux partie du sous continent Américain. Pour ce 22ème séminaire de Quito célébrant la pensée de Karl Marx 200 ans après sa naissance de nombreuses organisations de la même obédience ont cosignés un texte disponible ici. Ce parti soutient les luttes et revendications indigènes en s’alliant régulièrement avec le Pachakutik.

Le Conseil National des Comités Populaires de Martinique y était présent et y a prit la parole, témoignage vivant de l’engagement de Martinquais contre l’impérialisme et le colonialisme français dans cette partie du monde.  Voici le texte lu par Robert Sae , un de ses dirigeants.

 

Bretagne Info.

 

XXII ème Séminaire International

Problèmes de la Révolution en Amérique Latine

*

Application révolutionnaire de la pensée de Karl MARX”

Quito 23- 26 juillet 2018

Contribution du CNCP de Martinique

Présentée par Robert SAE

Responsable aux affaires extérieures du CNCP

Nous développerons trois points dans cette contribution:

– l’évolution de notre compréhension du Marxisme-léninisme,

– la nécessité de la lutte contre l’aliénation et le mimétisme dans notre militantisme,

l’importace d’une meilleure articulation entre la théorie et la pratique.

  1. L’évolution de notre compréhension du Marxisme-léninisme

Le marxisme n’est pas un dogme mais un guide pour l’action”, “Le Marxisme, c’est une science que nous devons étudier et utiliser pour analyser la réalité afin que notre intervention soit réellement révolutionnaire”.

Comme tous ceux qui se sont engagés dans l’action politique sous la banière du Marxisme-léninisme, voici des affirmations que nous n’avons cessé de répéter. Mais, plus nous militons, plus nous réalisons la longueur du chemin qu’il nous reste à parcourir afin que ces convictions soient pleinement traduites dans notre pratique. La méthode mise en oeuvre par Marx, Lénine et les autres théoriciens de la révolution pour analyser le capitalisme et l’impérialisme les a conduits à mettre en exergue les lois scientifiques qui prévalaient dans l’évolution des sociétés. Nous entendons agir en nous appuyant sur la connaissance de ces lois. Mais, en dépit de nos déclarations, la tendance reste prégnante chez nous à forcer la réalité sur laquelle nous devons agir à entrer dans des cadres correspondant aux conclusions exposées par les théoriciens du marxisme et qui découlent de l’étude de réalités différentes, qui sont celles d’autres espaces humains et d’autres époques historiques.

L’un des éléments qui expliquent ce travers, c’est la sous-estimation, dans nos analyses de la réalité et dans l’élaboration de notre projet révolutionnaire, des apports des autres sciences qui, au côté de la science marxiste-léniniste, permettent d’accéder à la compréhension de la réalité du monde. Nous pensons là à la psychologie, à la sociologie, à l’écologie (etc.)

De ce point de vue, il existe des gens qui n’ont lu aucun livre marxiste, parfois même politiquement opposés aux marxistes, mais qui, dans leur pratique, l’utilisant comme M. Jourdain utilisait la prose, font une meilleure application du marxisme que certains militants marxistes. Cela, parce que, grâce à une approche éclectique, ils analysent scientifiquement la réalité. Quant aux théoriciens, aux stratèges et aux propagandistes de nos ennemis de classe, ils prennent soigneusement en compte les apports de la science marxiste, tout en diabolisant celle-ci (Pour que les masses ne se l’approprient pas). Nous avons, d’ailleurs, pu découvrir un manuel de formation des officiers supérieurs de l’armée française qui consacrait un important chapitre à la connaissance du marxisme !

Forts de ces constats, nous avons essayé d’accorder une attention plus conséquente aux apports des autres sciences et de mettre en oeuvre une approche pluridisciplinaire dans nos réflexions. Nous nous sommes également fait un devoir d’observer et d’écouter moins dogmatiquement les autres organisations et mouvements qui oeuvrent sur des terrains non-spécifiquement politiques (écologie, économie alternative et même spirituel). Cette démarche nous a conduits à mieux décrypter un certain nombre de situations et à en tirer des conclusions contribuant à une meilleure efficacité dans nos choix théoriques et pratiques.

Dans le cadre de notre pratique en Martinique, par exemple, nous avons pu réaliser que la méconnaissance des aspects culturels et psycho-sociologiques était un obstacle patent à l’efficacité de notre intervention politique. L’approfondissement de ces questions (grâce notamment aux éclairages de Frantz FANON), nous a amenés à considérer que l’un des freins au développement des conditions subjectives nécessaires à la transformation révolutionnaire, c’est le fait que la société martiniquaise est gangrenée par ce que nous avons appelé le “syndrome de Lynch”.

Voila de quoi il s’agit : Dans notre pays colonisé, le peuple Martiniquais s’est constitué avec, pour base essentielle, des africains qui y ont été déportés et esclavagisés. Notre histoire, c’est celle du démantellement des structures sociales et familiales traditionnelles, de la “chosification” des êtres humains, de la codification et de l’institutionalisation du racisme, de la répression bestiale et des tortures, d’une entreprise systématique de déculturation puis “ d’assimilation”. Tout cela a généré un traumatisme profond qui se perpétue de manière épigénétique mais aussi du fait du maintien de la domination coloniale.

Comment un travail révolutionnaire pourrait-il aboutir sans porter réponse à cette problématique là ?

En définitive, nous avons compris que, pour une application féconde du marxisme-léninisme, nous devions extirper de notre pensée et de notre pratique politiques toute forme d’aliénation et de mimétisme.

  1. La nécessité de la lutte contre l’aliénation et le mimétisme dans notre militantisme.

Tirant un bilan de notre pratique politique, vieille de près d’un demi-siècle, ainsi que des leçons du mouvement révolutionnaire international, nous avons considéré que, pour être capable d’assumer notre missión révolutionnaire, il était indispensable d’affiner nos conceptions en matières politique, institutionnelle, économique, philosophique et culturelle.

Inconsciemment ou pas, nous sommes influencés par l’idéologie bourgeoise dominante. Nous subissons le poids de notre formation scolaire et universitaire, de l’environnement culturel et de la propagande massive de nos ennemis de classes. Aussi devions nous être particulièrement vigilant dans la lutte contre les tendances négatives que sont les suivantes:

  1. – La hiérarchisation erronée des fronts d’intervention

Quel militant, à un moment ou un autre, n’a pas idéalisé la lutte armée comme étant l’expression achevée de la lutte révolutionnaire? Nous posons la question pour illustrer le fait que la façon de considérer les différents fronts de lutte peut être biaisée au point d’influer sur les orientations politiques, alors qu’ils ne devraient être que les champs d’application de celles-ci. Ainsi, l’engagement sur le front syndical ou sur le front électoral peut devenir un engrenage conduisant à se détourner, temporairement ou définitivement, de la stratégie révolutionnaire globale. Cette situation ouvre la porte aux déviations puisque, faute de boussole idéologique, nombreux sont ceux qui, sur les fronts concernés, développent des pratiques et se donnent des objectifs tels que voulus par la bourgeoisie*.

* Exemple de ceux qui appellent les masses à se mobiliser sur la question du nombre de mandats et pas contre les exactions des multinationales.

  1. – La conception élitiste et pyramidale de la société et de l’organisation politique.

Le poids de l’idéologie bourgeoise se fait particulièrement sentir dans la façon de concevoir l’organisation de la société, les institutions et même le rôle de l’avant-garde révolutionnaire.

Aliéné par une conception élististe et pyramidale de la société, d’aucuns en arrivent à nier la prévalence de la pensée collective et à considérer que le contrôle du pouvoir par leur seule organisation et ses dirigeants équivaut à la victoire. En fait, c’est d’un avatar du système qu’il s’agit là et, de toute évidence, cela est en totale contradiction tant avec l’objectif de prise du pouvoir par le prolétariat qu’avec les príncipes qui indiquent que “ce sont les masses qui font l’histoire” “ ou que “les travailleurs se libéreront eux-mêmes”

  1. – Le subjectivisme dans la lutte idéologique.

Les relents de l’idéologie bourgeoise peuvent conduire aussi, parce qu’on est convaincu d’avoir analysé scientifiquement la réalité et d’avoir élaboré une ligne politique juste, à utiliser des méthodes contre-productives dans la lutte pour éliminer les conceptions opportunistes et les déviations. Quand à la pédagogie se substitue la dénonciation virulente, on ne risque pas de faire évoluer la réalité et on n’a certainement pas tiré les bonnes leçons de la pensée de Karl Marx qui nous enseigne que: “Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience”.

Cette remarque ne remet absolument pas en cause la nécessité de mener la lutte idéologique en permanence. Il s’agit, au contraire, pour rendre celle-ci efficace, de se défaire de toute forme de subjectivisme afin de la mettre effectivement au service de nos objectifs de transformation révolutionnaire.

* Exemple: La dénonciation des Rastas ne s’appuyait pas sur une juste évaluation du mouvement “afrocentriste”

** N’y a-t-il pas des leçons à tirer de la capacité qu’ont les impérialistes à faire front contre les peuples et les pays progressistes en dépit de leurs contradictions d’intérêts?

d) – La reproduction des schémas du vieux monde dans l’élaboration du projet alternatif.

En nous penchant sur l’évolution de nombreux pays qui se sont libérés de la domination coloniale directe, nous pouvons constater que la seule indépendance n’a pas permis une transformation radicale de la société*.

*Même quand la lutte de libération a été conduite par des dirigeants anti-impérialistes conséquents.

La raison en est que les institutions et le modèle économique mis en place après l’indépendance n’étaient pas en rupture avec les conceptions propagées par la bourgeoisie occidentale. Si notre ambition est de changer le monde, nous devons en tirer des leçons.

Ces derniers temps encore, beaucoup de voix, dont celles d’anti-impérialistes, se sont fait entendre pour appeler à l’industrialisation de l’Afrique et applaudir la création de « startups » sur le continent. Autrement dit, pour que les peuples africains résolvent les problèmes de pauvreté, de catastrophes naturelles, de pillage du continent, des guerres et du terrorisme, la solution serait qu’ils se noient davantage dans le magma de la globalisation néolibérale, du productivisme et de la compétitivité! Qui, aujourd’hui, ignore que ce modèle génère le creusement des inégalités, l’explosion de de la pauvreté, la destruction du tissu social, de l’environnement et du vivant, bref, que ce modèle conduit le monde à son auto-destruction? Ajoutons ici que les dégats causés par la Révolution industrielle orchestrée par la bourgeoisie ne semblent pas avoir servi de leçon. L’engouement pour la “Révolution numérique” est tel que les mises en garde faites par les experts scientifiques et les écologistes quant aux effets des nouvelles technologies sur la santé des êtres humains et quant aux conséquences en matière de pollution, n’empêche pas qu’elle déferle dans tous les recoins de la planète.

Ainsi, aux antipodes de toute aliénation, il s’agit de concevoir, à travers le projet révolutionnaire, la réorganisation de la production, des services et de la répartion des biens, afin que soient satisfaits les besoins fondamentaux de l’ensemble des populations, dans le respect de tous les éco-systèmes. De ce point de vue, les stratégies développées par les masses populaires sur le plan économique et dans leurs relations sociales pour s’adapter au monde, assurer leur subsistance ou pour résister à l’exploitation et à l’oppression peuvent constituer un socle solide pour la construction du système alternatif*.

* D’où la nécessité d’étudier scientifiquement les ressorts de l’économie non contrôlée institutionnellement dont on ne prend pas assez en compte le fait que son poids est incontestablement plus important que celui de l’économie “officielle”

e) – La sous-estimation des apports civilisationnels des peuples non-occidentaux .

L’un des plus grands crimes des envahisseurs colonialistes est que, pour justifier idéologiquement leur hégémonie, pendant des siècles (c’est encore le cas aujourd’hui), ils ont pratiqué systématiquement le dénigrement de la culture et des civilisations des peuples non-occidentaux. Les rites et religions de ceux-ci ont été caricaturés, leur savoir-faire et leurs inventions occultées ou abusivement attribuées à des “civilisateurs” européens. Parallèlement, la propagande visant à idéaliser leur culture et leur civilisation occidentales n’a jamais faibli en intensité. Ceci explique la difficulté qu’ont certains à prendre en compte les savoirs et les expériences populaires émanant des civilisations non-occidentales dans l’élaboration du projet alternatif de société*. Pour la sauvegarde de notre monde et pour que l’émancipation de l’humanité fasse un nouveau bond, Il faut absolument se défaire de cette aliénation là.

* En ce sens, les institutions traditionnelles, les mécanismes permettant la cohésion sociale, le rapport à l’environnement, au temps et à l’espace prévalant dans les sociétés non-occidentales sont autant de domaine dont l’étude revêt, à nos yeux, une importance capitale.

3 – L’importance d’une meilleure articulation entre la théorie et la pratique

Souvent, depuis que nous nous sommes engagés dans l’action politique, nous avons dû constater que le résultat de nos actions ne répondait pas à nos attentes et nous avons été régulièrement confrontés au fait que des militants, victimes du sentiment de “chayé dlo an panyé”*, baissaient les bras. Pourtant, nous nous sommes toujours efforcés d’accorder une place conséquente à la réflexion, à l’élaboration d’orientations politiques justes et, en même temps, de militer de façon soutenue au côté des masses populaires.

*transporter de l’eau dans un panier

En analysant lucidement les raisons de cette situation, nous avons fini par admettre que nos choix tactiques et nos actions n’étaient pas toujours en adéquation avec nos intentions. Selon nous, ce déphasage résulte essentiellement de deux faiblesses: d’une part, la subjectivité qui pousse à des choix inappropriés dans l’application de la ligne politique, d’autre part, les insuffisances quant à la prise de dispositions concrètes pour assurer la mise en oeuvre des orientations arrêtées. Pour illustrer ces propos, nous citerons deux exemples:

a) – Par conviction et sur la base de notre ligne politique, nous avons toujours affirmé que, pour mettre fin à l’exploitation capitaliste et à la domination coloniale, nous devions impérativement contribuer à l’unité du peuple et au rassemblement le plus large possible des forces opposées au système. Pourtant, dans certains cas, les méthodes que nous avons employées dans la lutte contre les conceptions et les pratiques opportunistes, ou tout simplement inconséquentes, sont allées à l’encontre de ces objectifs là*.

*Exemple de la mauvaise résolution des contradictions sur le front de la lutte syndicale.

b) – Notre deuxième exemple concerne le front des relations internationales.

Nous sommes tous conscients que, dans le contexte de la globalisation néolibérale et de l’offensive généralisée menée par les impérialistes sur les fronts idéologiques et militaires, seule la résistance coordonnée des peuples peut mener à la victoire de la Révolution. A cet égard, les échanges théoriques, la réflexion commune, sont indispensables à l’élaboration d’orientations justes et de stratégies valables. Les communiqués de soutien aux luttes internationales, les déclarations conjointes, les mobilisations et les opérations concrètes de solidarité sont, également, essentiels pour renforcer le moral des troupes. Mais, serions-nous en mesure de mener une lutte coordonnée au niveau exigé par le rapport des forces sans porter des réponses concrètes à ces questions qui nous tenaillent:

Comment garantir la circulation de l’information alternative afin de mener une contre-offensive coordonée sur le front idéologique? Comment pallier les difficultés liées au coût des voyages et aux visas? Comment surmonter valablement la barrière des langues*?”

* Si nous ne portons pas de réponse globale à la question de la traduction, trop peu de militants partageront la richesse des apports permis par les rencontres internationales et beaucoup des publications que nous expédions à grands frais à nos camarades étrangers dormiront sur des étagères.

Nous devons admettre que nos réponses à ces questions sont limitées et que les dispositions que nous avons pu prendre ne sont pas à la hauteur des enjeux. C’est pour cela que vous remercions chaleureusement de nous avoir invités à participer à ce séminaire qui nous permettra de nous enrichir de vos expériences en matière de relations internationales.

Voici donc les réflexions concernant “l’application révolutionnaire de la pensée de Karl Marx” que nous souhaitions partager avec vous, camarades, à l’occasion de ce XXII ème séminaire.

Nous sommes à l’heure de la mère des batailles contre les exploiteurs et les oppresseurs. Ce sont la réflexion collective, l’échange d’expérience, la coordination des actions entre les organisations révolutionnaires, particulièrement entre les organisations marxistes-léninistes, qui nous ouvriront le chemin de la victoire.

Vive le XXII ème séminaire!

Vive le Marxisme-Léninisme!

Vive la solidarité internationale!

Je vous remercie de votre attention.

 

Le CNCP est une des composantes de l’indépendantisme Martiniquais. C’est une formation radicalement anticolonialiste, anticapitaliste qui existe depuis 1982. Avec l’autorisation des auteurs nous publions une tribune critique de l’électoralisme signés de ses dirigeants.

Pour en savoir plus sur le CNCP c’est ici, son bulletin d’info s’appelle Jik An Bout.

Bretagne Info

La démocratie malade des élections

Dans tous les pays dits « démocratiques », les taux d’abstention aux élections ne cessent d’augmenter. Concernant les élus, les sentiments exprimés majoritairement dans la population, ce sont  la désillusion et le dégoût ; ce que traduit la formule « tous pourris ». Ce phénomène est gentiment qualifié de « désamour » par les commentateurs autorisés.

Au dire des bien-pensants, les abstentionnistes déshonorent la « citoyenneté » et bafouent le droit de vote pour lequel des peuples se sont battus et dont certains pays ne bénéficient pas. A les en croire, une fois de plus, les coupables du dysfonctionnement se trouveraient au sein du peuple. Peut-on croire sérieusement que si les « citoyens » voyaient les élus tenir leurs promesses et répondre valablement à leurs attentes, ils se détourneraient si massivement des élections ?

La vérité c’est que les peuples sont de plus en plus conscients que le système électoral est complètement cadenassé par les classes dominantes, qu’il ne permet absolument pas de garantir le respect de leur volonté et que les élus de diverses obédiences qui assurent l’alternance à la tête des institutions ne remettent pas du tout en cause la politique néolibérale scélérate menée par les gouvernements.

Dans pratiquement tous les pays se prévalant de la « démocratie libérale », éclatent régulièrement des scandales mettant à jour la corruption qui gangrène la classe politique et ses élus. Ne citons que deux exemples récents :

  • a) les déboires judiciaires de l’ex-président Sarkozy (accusé de fausses factures et de financement par la Libye, etc.)
  • b) le détournement des données piratées sur facebook par la société « Cambridge Analytica » pour manipuler le vote de millions d’électeurs en faveur de Donald TRUMP.

Il est évident que, forts de leur puissance financière et du pouvoir de manipulation que leur confèrent les empires médiatiques qu’elles contrôlent, les classes dominantes sont en mesure d’empêcher les opposants à leur système de conquérir le Pouvoir par le truchement des élections. Plus encore, l’actualité des dernières années a montré que si des forces progressistes et révolutionnaires parviennent, malgré tout, à remporter des élections, les gouvernements impérialistes occidentaux, se mobilisent pour leur faire barrage. Outre la guerre économique et la subversion, ils ont systématisé la méthode consistant à y organiser des coups d’Etat institutionnels en s’appuyant sur la corruption de certains parlementaires et sur l’instrumentalisation de magistrats réactionnaires (ex : Honduras, Brésil, Venezuela…).

Leur hypocrisie et leur pratique du « deux poids deux mesures » sont manifestes : d’un côté, ils prennent prétexte que des élections ne se sont pas déroulées régulièrement pour agresser militairement des pays tiers (l’exemple de la Côte d’Ivoire est emblématique à ce sujet), de l’autre, ils s’accoquinent avec les pires dictateurs, avalisant leurs coups de force électoraux (comme récemment en Egypte).

Dans ces conditions, à quoi peuvent servir les élections ?

Nous avons déjà montré que les classes dominantes sont capables de cadenasser le système électoral par leur puissance financière et le pouvoir de manipulation de leurs empires médiatiques. Nous avons évoqué également le pouvoir de nuisance des gouvernements des pays impérialistes. La répression fasciste que la Monarchie espagnole exerce actuellement sur les élus Catalans, avec la complicité de l’Union Européenne, illustre parfaitement le fait que les élections ne sont pas le gage d’une véritable démocratie.

Dans de telles conditions, les mouvements alternatifs et révolutionnaires peuvent-ils espérer que la participation aux élections et la conquête de mandats d’élus soient un moyen d’accéder au Pouvoir et à la Souveraineté ?

Il existe chez nous des « patriotes » pour lesquels la question ne se pose même pas : « Nous ne pouvons pas faire la lutte armée, donc c’est sur le terrain des élections que nous devons nous imposer ! ». Cette position est évidemment caricaturale et ne sert qu’à justifier leur opportunisme électoraliste. Heureusement, les luttes populaires peuvent prendre de multiples autres formes. (Grèves générales, mobilisations sur le terrain, désobéissance citoyenne, boycott de produits étrangers, etc.)

Inversement, d’autres appellent au boycott systématique de toutes les élections qualifiant indistinctement tous ceux qui y participent de « vendus » et de « traitres à la nation ». C’est là aussi une position caricaturale parce que, n’étant pas étayée par la capacité de mettre en action des forces susceptibles d’inquiéter le pouvoir colonial, elle ne débouche sur aucune transformation du système.

Participation ou abstention aux élections, résistance clandestine et lutte armée ou mobilisations pacifiques, sont autant de fronts qui ont permis aux mouvements populaires de réaliser des avancées mais qui ont abouti parfois à des désillusions. L’histoire du mouvement révolutionnaire mondial nous enseigne, en tout cas, que si la stratégie et les tactiques, quelles qu’elles soient, ne tiennent pas correctement compte des réalités politiques du moment, elles sont vouées à l’échec.

Avant de répondre à la question de savoir si la participation aux élections peut être un atout dans notre lutte pour la souveraineté, il convient de faire quelques remarques :

– le système électoral en vigueur a été conçu pour favoriser les opportunistes qui ne remettent pas en cause l’idéologie bourgeoise et le pouvoir des classes dominantes et ceux qui sont prêts à toute les compromissions pour partager le gâteau (l’alliance entre les « Patriotes », le RDM, le PCM et les libéraux assimilationnistes, dont les « Sarkozistes », en est un bien triste exemple.)

– L’inconscient collectif reste très marqué par l’idée que l’existence d’élections dans un pays est une garantie de démocratie et, en dépit du rejet des élections manifesté par une grande partie de la population évoqué au début de l’article, paradoxalement, celle-ci accorde difficilement du crédit aux organisations politiques qui n’ont pas d’élus.

– Au-delà de positionnements idéologiques et politiques, le phénomène de l’aliénation généré par la domination coloniale contribue à complexifier la situation. Des individus de valeur, qui auraient pu jouer un rôle notable dans la lutte, ne conçoivent leur épanouissement que dans le costume d’élu et s’automutilent en pataugeant dans les méandres de la politique politicienne. Cette aliénation se manifeste aussi chez des militants n’ayant pourtant pas d’ambitions personnelles. Capables de faire de gros efforts financiers et de se mobiliser en continu lors des campagnes électorales, ils n’ont pas le même esprit de sacrifice entre les échéances ou pour soutenir d’autres fronts de lutte.

Au bout du compte, nous considérons que la lutte sur le front électoral doit rester une option, parce

  • qu’elle est l’occasion de faire connaitre les analyses alternatives,

  • qu’elle confère une certaine légitimité face aux colonialistes,

  • que les élus locaux peuvent intervenir sur le quotidien, même si c’est à une échelle réduite.

Cependant, la participation aux élections ne peut se justifier que si elle fait partie d’une stratégie globale dont l’objectif est la libération nationale, si les candidats proposés sont réellement des personnes impliquées dans le travail d’organisation des masses et porteuses de projets alternatifs. Si ces conditions ne sont pas réunies, l’abstention et, si nécessaire, l’appel au boycott sont entièrement justifiés.

Bien sûr, aucune intervention sur le front électoral ne pourrait être immunisée contre les luttes de ligne politique qui traversent tous les mouvements. La capitulation de SIRIZA face au chantage des banques en Grèce, les luttes de clan au sein de PODEMOS en Espagne, ou les dérives du Mouvement 5 étoiles en Italie, sont particulièrement instructives à cet égard.

Aussi, dans notre stratégie de lutte pour la souveraineté et l’émancipation, devons-nous combattre sans concession l’illusion qu’on gagnera du temps en réalisant des alliances politiciennes ou en privilégiant la carte de la personnalisation au détriment de l’organisation des masses. L’implication des masses dans la construction de l’alternative et l’organisation de la résistance, leur contrôle réel sur tous les processus décisionnaires restent la condition indispensable, incontournable et prioritaire de la libération et de l’émancipation. Cela est possible, par la formation et l’organisation de notre peuple au niveau de nos quartiers et dans les secteurs divers, comme dans la vie professionnelle, culturelle, économique et sociale. Nous défaire de toute forme d’illusion, consacrer nos compétences et notre énergie à la réalisation des taches véritablement déterminantes pour l’avancée de notre lutte de libération, c’est ainsi que nous servirons valablement notre peuple.

Pour le CNCP : Le Président, Jean ABAUL, le Porte-parole, Alain LIMERY, le Secrétaire, Léon SEVEUR, le responsable aux affaires extérieures, Robert SAE.

Près d’une trentaine de personnes se sont réunies hier à Nantes en solidarité avec le peuple guyanais actuellement en lutte. Jonathan Guillaume a ensuite lu un texte pour la Gauche Indépendantiste Bretonne, dont voici la vidéo ci-dessous ainsi que la retranscription en fin d’article.

D’autres rassemblements auront lieu ce week-end en Bretagne :

 

Texte lu lors de la prise de parole
en solidarité avec le peuple guyanais en lutte

Si nous avons voulu occuper la rue même symboliquement aujourd’hui ce n’est pas seulement pour affirmer notre solidarité avec le peuple Guyanais mais aussi pour le remercier.
Sa mobilisation depuis le 25 mars en faveur de la justice sociale et d’un développement de la Guyane basée sur la satisfaction des besoins de la majorité du peuple révèle beaucoup d’évidences, et pour cela nous voulons remercier le peuple Guyanais dans toutes ses composantes.

– D’abord il rappelle que c’est le peuple en mouvement qui est le carburant de l’histoire, à un moment ou l’on nous sollicite pour aller choisir qui décidera à Paris pour l’ensemble des populations sous domination française. Si les revendications ne sont pas encore satisfaites, le peuple Guyanais fait bruyamment irruption pour redire que c’est par la lutte collective que l’on change l’ordre des choses. Si le gouvernement ne veut pas aller plus loin c’est surtout parce que cela pourrait donner des idées à d’autres à commencer à tous les autres peuples des territoires dit d’Outre-Mer de Martinique, de Guadeloupe, de Kanaky, de Polynésie, de la Réunion… et même pourquoi pas de Bretagne.

– Si le gouvernement est aussi bloqué c’est aussi parce que, comme le rappelle l’assemblée des peuples de la Caraïbe : « le libéralisme sauvage, le désengagement de l’état et les attaques contre les acquis sociaux font la loi, la vie continuera à devenir de plus en plus chère et les conditions de subsistance de plus en plus dures. D’autre part, la politique menée par les autorités françaises dans les territoires sous tutelle participe de leur vision impérialiste. On sait que ce sont ces pays qui donnent à la France un statut de puissance maritime mondiale et, pour ce qui concerne la Guyane, de puissance spatiale. Ils sont également la tête de pont pour sa pénétration diplomatique, commerciale et militaire dans notre région caribéenne. » et rappelle ainsi les secteurs progressistes de la métropole à la solidarité anti-impérialiste et anti-colonialiste qui fait défaut.

– Merci au peuple Guyanais d’avoir rappelé que la France est et reste un état colonialiste. Que c’est un état raciste, en Guyane comme ailleurs dans les prétendus territoires français d’outre-mer. Les blancs de la métropole monopolisent les emplois de qualités, pour les autres la racialisation des rapports sociaux a des conséquences très concrètes en termes d’accès à l’emploi, à la formation, à l’éducation, aux soins, à la sécurité…

– Même si les situations sont incomparables, en tant que Bretons et Bretonnes, nous comprenons parfaitement les revendications des populations autochtones contre les activités minières que le gouvernement de Paris essaye de nous imposer ici aussi, et bien sur toutes les revendications sur la diversité linguistique.

La colère de Cazeneuve suite aux excuses de sa ministre « au peuple Guyanais » est à rapprocher des prises de position d’Eric Ciotti, député de la frange la plus à droite des républicains sur la même question.

Le mouvement populaire guyanais révèle très concrètement que la France est un état plurinational, ceux qui refusent de le reconnaître tout en se prétendant antiraciste et anticolonialiste refusent de remettre en cause leurs privilèges de blancs.

Nous ne souhaitons qu’une chose : que les Guyanais obtiennent satisfaction et que leur colère, leur dignité, leur détermination soit contagieuse !

NOU BON KÉ SA !
TRAWALC’H !

Bretagne_Info_Rassemblement_Guyane_Nou_Bon_Ke_Sa_Solidarite_Peuple_Breton_Peuple_Guyanais

Trois rassemblements sont recensés dans les jours à venir en Bretagne en solidarité avec le mouvement populaire en Guyane. Nous vous invitons à y participer sur des bases anticolonialistes et internationalistes.

Voici sur quelles bases nous initions ou soutenons ces initiatives :

Depuis le 25 mars 2017, 37 syndicats guyanais se réunissent au sein de l’Union des Travailleurs Guyanais (UTG) et organisent une lutte sociale de grande ampleur.

Après une semaine de mobilisation le gouvernement français représenté par Ericka Bareigts (Ministre de l’Outre Mer) et Matthias Fekl (Ministre de l’Intérieur) annonce une promesse de 1,085 milliard d’euros versé par l’état pour “sortir la Guyane de la crise”. Cette proposition jugée insuffisante par le peuple aboutira à un appel à la continuité de la grève dans les semaines à venir.

Pour briser le silence et affirmer notre solidarité internationaliste en tant que Bretons avec le peuple Guyanais nous appelons à rejoindre les rassemblements mentionnés plus haut, et à en initier d’autres :

  • Pour la satisfaction des revendications du mouvement populaire en Guyane.
  • Pour affirmer le droit du peuple Guyanais à l’autodétermination.
  • Pour rappeler que l’on ne change pas la société en votant pour choisir nos maitres à Paris.

La Gauche Indépendantiste Bretonne (Bretagne en Luttes / Breizh O Stourm).

L’Assemblée des Peuples de la Caraïbe (APC) est une dynamique de construction collective lancée par des organisations et des mouvements sociaux, politiques, paysans, syndicaux, de travailleurs, de femmes, étudiants et jeunes, artistes et intellectuels, écologiques, communautaires de base, de solidarité et non gouvernementaux de la Caraïbe.

Les principaux objectifs de l’APC sont : soutenir et contribuer au renforcement des mouvements sociaux et des organisations de la Caraïbe, favorisant leur convergence et leur articulation ; promouvoir une identité Caribéenne basée sur le respect de la diversité et sur la résistance face à toutes les agressions, aux manifestations de domination coloniale, et aux formes d’oppression impérialiste contre nos pays ; stimuler les luttes des peuples de la région face aux conséquences déprédatrices de la globalisation néo-libérale capitaliste et ses modèles de libre commerce bilatéraux et régionaux.

Dans cette assemblée siègent notamment des indépendantistes Martiniquais du Conseil National des Comités Populaires, le Parti Communiste Cubain, les indépendantistes de Puerto Rico…

Voici leur déclaration sur le conflit en cours en Guyane.

DÉCLARATION DE L’ASSEMBLÉE DES PEUPLES DE LA CARAÏBE (APC)

SOUTIEN AU PEUPLE GUYANAIS EN LUTTE

Après la vague des mouvements populaires de 2008 et 2009, la grève générale en Guyane exprime le rejet de la politique du pouvoir colonial et le niveau des luttes populaires dans les territoires sous domination française. L’Assemblée des Peuples de la Caraïbe salue la puissante mobilisation unitaire du Peuple Guyanais.

Le peuple Guyanais pose des revendications légitimes concernant l’insécurité, l’éducation, la santé, le développement, l’emploi et la répartition des richesses. Il indique aussi clairement sa volonté qu’on s’attaque aux causes des problèmes, en réclamant des moyens conséquents. La multiplication de plans annoncés par les autorités françaises, au cours de dizaines d’années n’a jamais porté de solution aux problèmes du Peuple Guyanais. La multiplication des prisons, la présence de forces militaires — dont on connait le rôle dans les pays concernés — ne seront jamais des réponses ni rassurantes, ni définitives.

D’une part, dans un contexte ou le libéralisme sauvage, le désengagement de l’état et les attaques contre les acquis sociaux font la loi, la vie continuera à devenir de plus en plus chère et les conditions de subsistance de plus en plus dures. D’autre part, la politique menée par les autorités françaises dans les territoires sous tutelle participe de leur vision impérialiste. On sait que ce sont ces pays qui lui donnent à la France un statut de puissance maritime mondiale et, pour ce qui concerne la Guyane, de puissance spatiale. Ils sont également la tête de pont pour sa pénétration diplomatique, commerciale et militaire dans notre région caribéenne.

La Guyane, tout comme la Guadeloupe et la Martinique, pâtissent de leur état de pays colonisés. Comme en Guadeloupe et en Guyane, tous les cadres administratifs de haut niveau viennent de France, méconnaissent la réalité des pays soumis à leur autorité et, donc, ceux-ci ne peuvent en aucune façon penser ou conduire un projet de développement autocentré, global et durable pour les territoires concernés. Le respect des cultures et des langes de ces pays est impossible dans le cadre de la « RÉPUBLIQUE FRANÇAISE » qui se revendique « UNE ET INDIVISIBLE » nie l’existence des Peuples sous sa domination. Le pillage des ressources s’intensifie comme en attestent l’exploitation du milieu marin, la mise sous coupe réglée de la bio diversité et du patrimoine médicinal ainsi que l’exploitation aurifère en Guyane. Seule la mise en œuvre d’un processus de décolonisation sous contrôle international ouvrira la porte à la résolution des problèmes dans les territoires sous tutelle française.

L’Assemblée des Peuples de la Caraïbe exhorte les instances internationales à œuvrer pour que les peuples colonisés de la région puissent effectivement exercer leur droit à l’autodétermination.

L’Assemblée des Peuples de la Caraïbe exprime sa totale solidarité avec le Peuple Guyanais en lutte !

Globalisons l’espérance ! Globalisons la résistance !

Signataires :
Secrétaire régional de l’APC, Santo Domingo, République Dominicaine
Par les membres du Comité Exécutif Régional (CER) :
République Dominicaine : Juan E. Rodriguez, Pedro Franco, Isabel Tejada
Martinique : Robert SAE, Jean-Pierre ETILE
Trinité-et-Tobago : David Abdulah, Kandis Sebro
Cuba : Mario Molina
Haïti : Camille Chalmers
Curaçao : Angelo Meyer
Barbade : Rober Clark
Puerto Rico : Hilda Guerrero

29 mars 2017.

 

Nous avons consacré un article en langue bretonne aux hommages des différentes organisations Catalanes,Basques, Irlandaises ou Galiciennes à Fidel Castro suite à son décès. En Bretagne, seule la Gauche Indépendantiste s’est fendu d’un communiqué saluant son œuvre. Le faire ne signifie pas un soutien à 100 % aux choix du Parti Communiste Cubain, surtout pour les plus récents visant à ouvrir son économie aux investissements étrangers. On a pu remarquer l’unanimisme hexagonal commun au FN, aux républicains, à tous les groupes d’extrême-droite et même à la gauche pour évoquer la question des droits de l’homme à Cuba, l’existence de “prisonniers politiques” même si on cherchera en vain dans les geôles Cubaines l’équivalent d’un Georges Abdallah incarcéré en France depuis 1984 pour son engagement communiste et internationaliste. Bien peu ont parlé du camp de torture yankee de Guantánamo situé sur l’ile, du blocus qui est maintenu… Ceux qui ont osé saluer Fidel Castro ont été brocardés dans les médias, présentés comme des “staliniens”… Bien évidemment dans différentes parties du monde on ne voit pas l’histoire de la révolution Cubaine sous le même angle que ceux des médias français, blancs et occidentaux.

Replacer la situation de l’ile Cubaine en perspective du quotidien sanitaire, éducatif et des relations “inter-raciales” des autres peuples de cette région du monde soumis au joug du capitalisme le plus sauvage permet en effet de comprendre pourquoi la révolution cubaine jouit encore d’autant de prestige.

Dans les iles lointaines de ces Antilles ou Caraïbes, les éloges à Fidel Castro et à la révolution cubaine ont été nombreux et chaleureux, portés par des organisations politiques ou syndicales ayant une autre assise et légitimité populaire que les organisations de la gauche ou extrême-gauche hexagonale.

Personne n’en a parlé dans l’hexagone, pourtant cela en dit long sur l’exemplarité de la révolution cubaine auprès de populations qui devraient être pourtant si contentes de vivre “dans la patrie tricolore des droits de l’homme et des lumières de Paris“.

Puisqu’il s’agit ici de faire de la contre-info, faisons-en !

Robert SAE indépendantiste anticapitaliste Martiniquais
Robert SAE indépendantiste anticapitaliste Martiniquais

Ainsi en Martinique, le Conseil National des Comités Populaires qui dispose de nombreux élus municipaux et dont les militants animent des syndicats combatifs a indiqué par la voix de Robert SAE  :

Merci FIDEL !

 Avec tous les justes du monde, nous ressentons le vide que laisse le départ d’un pilier de l’humanité. Avec tous les camarades et amis, nous partageons la vive émotion qui étreint quand on perd un être cher. Avec tous les militants de la Révolution, nous nous sentons plus encore convaincus du devoir de tenir le flambeau et de poursuivre la tâche.

Les innombrables tentatives d’assassinat menées contre toi par les impérialistes se sont toutes soldées par des échecs. Les campagnes massives de désinformation à ton encontre n’ont jamais pu empêcher que les peuples de tous les continents t’admirent, parce que tu es un  monument de la pensée et de la clairvoyance, parce que tu restes le symbole de la dignité et de la résistance du Peuple Cubain, parce que, avec lui, tu as montré que la construction d’un monde meilleur est possible.

Au nom des militants du CNCP, nous te disons MERCI FIDEL !

Toujours en Martinique, le Pati Komunis pou Lendepandans ek Sosyalism a publié le communiqué suivant signé Jean Pierre ETILE :

Fidel CASTRO est décédé. A Cuba un deuil national de 9 jours a été décidé.

Le PKLS honore sa mémoire et s’incline devant la dépouille de ce grand combattant qui a profondément marqué l’histoire du 20° siècle, l’histoire de l’humanité. Nous nous associons à l’hommage que lui rend son peuple.

Ce ne sont pas seulement les révolutionnaires cubains qui sont en deuil, mais tous les révolutionnaires de la planète. Ce n’est pas seulement le peuple cubain qui est en deuil, mais tous les peuples du monde.

Fidel a été un grand combattant, un patriote avec une volonté inébranlable, pour mener son peuple vers la liberté et le socialisme, avec un grand courage pour surmonter les obstacles et poursuivre la lutte jusqu’à la victoire.

Fidel est une très grande figure de la lutte des peuples pour l’indépendance et la souveraineté, contre le colonialisme, l’impérialisme, le capitalisme.

Avec ses camarades révolutionnaires il a libéré Cuba de la domination des USA, première puissance impérialiste mondiale, et entrepris avec le peuple cubain, la construction d’une société de justice sociale, d’équité, d’une société socialiste pour l’apparition d’un homme nouveau.

Sa vision politique aiguë, sa grande culture politique, sa verticalité, son respect des principes, son attention à la personne humaine, ont fait qu’il a eu une grande influence sur la vie politique de Cuba, mais aussi sur les luttes menées par les combattants de la liberté dans la Caraïbe, en Amérique et dans le monde entier.

La solidarité apportée aux peuples du monde par des combattants internationalistes comme en Angola contre l’apartheid soutenu par les USA et les autres impérialistes, ou par des milliers de médecins sur tous les continents, illustre la conception des rapports entre les peuples dans la politique cubaine ce que Fidel a traduit notamment dans la phrase : « Nous ne luttons ni pour la gloire ni pour les honneurs, nous luttons pour les idées que nous estimons justes ».

Cuba encore aujourd’hui doit faire face à l’inhumain blocus imposé par les USA et à la violation illégale de son territoire avec la base de Guantánamo, mais l’esprit de Fidel permettra au peuple cubain de poursuivre le combat jusqu’à la victoire.

Les réactionnaires et les médias à leur service poursuivront leurs manipulations en s’acharnant contre la révolution cubaine. Fidel avait dit à son procès : « l’histoire m’acquittera », ce qui fut, mais eux l’histoire les condamnera.

Fidel, ses idées, ses actions seront présentes dans les luttes de tous les opprimés, ce grand révolutionnaire, ce grand homme restera dans le cœur de tous ceux qui sont épris de liberté.

Le PKLS adresse ses fraternelles condoléances au peuple cubain et lui réaffirme son soutien dans sa lutte permanente pour garantir sa souveraineté, dans sa résistance héroïque contre toutes les attaques menées par les impérialistes et réactionnaires de tous bords, dans les efforts déployés avec la révolution socialiste, malgré toutes les difficultés, pour la construction d’une société nouvelle de justice sociale, pour l’épanouissement des femmes et des hommes.

En pareille circonstance nous avons aussi une pensée pour tous ceux qui aux cotés de Fidel ont mené l’action révolutionnaire avec courage, dignité, abnégation, pour faire triompher leurs idées humanistes.

La patrie ou la mort ! Nous vaincrons ! PKLS.

Photo du site France antilles cf http://www.martinique.franceantilles.fr
Photo du site France antilles cf http://www.martinique.franceantilles.fr

Encore en Martinique, un hommage d’après le journal en ligne France-Antilles” un hommage des élus de la collectivité territoriale de Martinique (CTM) s’est déroulé dans son enceinte, relaté en ces termes :

Quelques heures après les funérailles de Fidel Castro qui ont rassemblé des leaders politiques mondiaux et le dépôt de ses cendres au cimetière Santa Ifigiena après son décès le 25 novembre, l’association Martinique-Cuba a rendu un hommage au père de la révolution cubaine en association avec Martinique-Venezuela et le Consulat général de la République bolivarienne du Venezuela en Martinique. Cet hommage s’est déroulé à la salle de délibérations de la CTM associations et organisations politiques amies de Cuba (Palima, PCM, CNCP, Apal) ont à travers des discours témoignés leur admiration pour celui qu’ils considèrent comme un « géant » ayant apporté sa « contribution à l’humanité ». Des allocutions qui ont été on ne peut plus dithyrambiques sur le dirigeant dans lesquelles on l’a qualifié tour à tour « d’humaniste » , ou encore « d’éducateur du peuple ». Et un drapeau de la nation cubaine déployé dans la salle a s’il en était encore besoin donné le ton de la ferveur de ses partisans.

Elie DOMOTA, indépendantiste et anticapitaliste Guadeloupéen
Elie DOMOTA, indépendantiste et anticapitaliste Guadeloupéen

Le web radical hexagonal a largement diffusé cette vidéo où Elie Domota, syndicaliste lutte des classes Guadeloupéen souligne le caractère profondément raciste et colonialiste de la pensée de Fillon, personne n’a diffusé le communiqué du collectif  LKP signé du même camarade (hormis le site de l’UGTG son syndicat) :

La mort de Fidel CASTRO laisse tous les Peuples de la Caraïbe dans une grande tristesse. Méprisée par l’impérialisme occidental, il aura été de ceux qui ont combattu, des années durant, la domination coloniale et capitaliste.

Refusant d’être le marchepied des USA, il aura attiré sur lui la haine et le mépris, aujourd’hui encore, pour avoir refusé de se soumettre au diktat des USA qui avait fait de CUBA un repère de malfaiteurs.

Ardent défenseur des libertés et de la justice, il enverra des troupes cubaines combattre contre l’apartheid aux côtés des rebelles namibien ou sud-africains pendant que les occidentaux soutenaient l’apartheid des noirs en Afrique du Sud. Amoureux de son île et de son peuple, il aura permis l’accès à la santé et à l’école pour tous les cubains.

60 ans de blocus, 60 ans de tentatives de coup d’état et toujours cette même soif de justice.

«… Nous nous sommes acquittés de notre devoir et c’est à nous de remercier nos ancêtres africains. C’est à nous de remercier le monde et l’Afrique de ce qu’ils ont fait pour nous. Nous, anciens esclaves, anciens colonisés, devons poursuivre la lutte, mais nous devons lutter unis pour le développement et la paix. Nous ne voulons pas la guerre. En tout cas, nous voulons la guerre contre l’inégalité, contre les injustices, pour que la paix règne entre toutes les nations et tous les peuples du monde. » Fidel CASTRO.

Il nous laisse la rage de combattre le colonialisme et l’impérialisme jusqu’à la victoire finale.Que tous les Guadeloupéens et tous les Caribéens puisent dans le parcours de sa vie la volonté et la force suffisante afin de construire le monde nouveau auquel ils rêvent tant !

Que ses proches et tous les Cubains reçoivent du LKP, l’expression de nos sincères condoléances, à l’occasion de sa disparition.

Nous sommes unis de par l’histoire anti – coloniale du début du XIXe siècle ! Permettez – nous de partager avec vous, ce moment tragique que nous considérons, comme un petit peu, le nôtre !

Exigeons la restitution de Guantánamo à la nation cubaine. Exigeons la levée immédiate du blocus contre le peuple cubain.

Hasta la victoria siempre !!!

Pour LKP : Elie Domota

Pour tous ceux là, qui connaissent trop bien ce que signifie racisme et colonialisme au quotidien dans la “démocratie” française, Fidel est un héros. Et ce sont nos camarades.

Bretagne Info.

 

Bien que peu de médias s’en soient fait l’écho de nombreux leaders et organisations de défense des peuples guadeloupéen et martiniquais ont peu gouté la visite du président Hollande de ces deniers jours.

Ainsi Elie Domotta syndicaliste de l’UGTG et porte-parole du LKP, a choisi de boycotter l’inauguration du mémorial sur l’esclavage pour protester notamment contre le non versement d’indemnités aux descendants d’esclaves et pour redire  combien l’injustice sociale, raciale et coloniale est criante sous le joug français.

Un autre militant indépendantiste guadeloupéen d’une autre génération a donné de la voix en abondant dans le même sens: Luc Reinette. Il s’agit de l’un des protagonistes du mouvement de résistance armée en Guadeloupe et Martinique dans les années 1980.

Pour faire connaitre cette page d’histoire de la résistance caribéenne  et guyanaise au pouvoir colonial français nous republions une brochure retraçant l’histoire de  la résistance armée dans ces pays, et plus particulièrement celle de l’Alliance Révolutionnaire Caraibe.

Ce travail a été réalisé par d’anonymes camarades anti-impérialistes parisiens et couvre la période 1939-2003. S’ il y a forcément des manques il a le mérite de recontextualiser au niveau régional et mondial le mouvement de décolonisation et permettra au lecteur de mieux connaitre les grandes dates constitutives de la conscience nationale des Peuples guadeloupéens, martiniquais et guyanais en lutte contre l’impérialisme français.

http://issuu.com/mod-all-media/docs/brochure_resistance_et_lutte_armee_