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Le bimensuel Suisse “SolidaritéS” qui se définit comme socialiste, féministe, écologiste a interviewé Anna Gabriel Sabaté militante féministe et indépendantiste catalane exilée en Confédération Helvétique en raison du risque de poursuite par l’Espagne pour l’organisation du référendum d’indépendance en Catalogne. En ce moment de nombreux dirigeants indépendantistes catalans sont jugés et risquent de lourdes peines à Madrid pour ce faits. Nous reproduisons ici cet interview d’actualité.

Bretagne Info.

Anna Gabriel à Nantes en Bretagne il y a quelques années.

Notre rédaction s’est entretenue avec Anna Gabriel, ancienne députée de la Candidature d’unité populaire (CUP) au Parlement de Catalogne, au sujet des procès qui se sont ouverts contre les représentant·e·s institutionnel·le·s du gouvernement Catalan pour sédition.

Dix représentant·e·s du gouvernement Catalan et deux porte-paroles des mouvements sociaux (Assemblée Nationale Catalane et Omnium Cultural), en prison depuis une année, sont appelé·e·s à comparaître depuis le 12 février. Pourquoi ce procès ?

Le Procureur général de l’État espagnol a déposé une plainte pénale à l’encontre du gouvernement et de l’ensemble du Bureau du Parlement de Catalogne. Ils·elles sont accus·é·s de rébellion et de sédition. Les deux Présidents de l’ANC et d’Omnium Cultural, associations qui comptent 160 000 membres, sont emprisonnés depuis le 16 octobre dernier au motif qu’ils auraient pu inviter la population à une mobilisation ; un appel jugé criminel par le Procureur de l’État espagnol.

Le parti d’extrême droite Vox, récemment élu au sein du Parlement andalou fait partie de l’accusation. Placé aux côtés des avocats de l’État, il demande 74 ans de prison pour les prisonniers·ères politiques. Vox, fort de son récent succès, a été invité cette semaine au Parlement européen par le parti « Loi et Justice » de Hongrie qui soutient littéralement que «l’immigration peut amener en Europe des pandémies» ou encore que la loi contre les violences de genre doit être abrogée.

Ce procès signifie la défaite de la société civile. Il est la conséquence de l’irresponsabilité de nombreux·euses dirigeant·e·s politiques de l’État espagnol, qui déclarent depuis des décennies que l’unité de l’Espagne ne peut pas être remise en cause. Donc, ce procès est un non-sens. C’est pourquoi certain·e·s défenseurs·euses, certain·e·s accusé·e·s, ont clairement déclaré vouloir accuser l’État de violations des droits fondamentaux perpétrées au nom de l’unité de l’Espagne.

Et maintenant, que faire ?

Il faut continuer à défendre la lutte pour les droits économiques, sociaux, culturels, civils et politiques, car elle en vaut plus que jamais la peine. Continuer à nous battre, car pour l’instant aucun argument raisonnable n’a été avancé qui indique qu’un référendum n’est pas un bon moyen de connaître le véritable appui de la population à l’indépendance de la Catalogne ; une confrontation indispensable avec l’État espagnol que la CUP articule avec la nécessité de proposer des alternatives économiques au système actuel.

Dans le cadre de la monarchie parlementaire, de par la genèse-même de l’État espagnol – et cela nécessiterait une analyse approfondie – il y a peu d’options pour la création d’un système économique plus juste et générant moins d’inégalités. Les partis de gauche ont trop souvent relégué la question de l’indépendance à un addendum de leur lutte politique et sociale. Notre alliance avec eux passe par la reconnaissance de l’exigence de fonder la république, qui est le meilleur moyen de démocratiser l’État.

Certain·e·s pourraient penser qu’il faut oublier tout ce qui s’est passé et attendre de voir si, un jour prochain, les deux tiers du Congrès espagnol décident de modifier la Constitution espagnole de 1978, notamment l’article stipulant que l’unité de l’État espagnol est indissoluble. Notre réponse est simple : nous ne luttons pas pour établir un nouveau cadre territorial. Nous voulons contribuer à un monde plus juste, nous voulons mettre la vie au centre et nous désirons établir des normes juridiques et politiques qui répondent aux besoins de la majorité de la population et non des élites. Rien de tout cela n’est possible dans le cadre de l’État espagnol, malheureusement, car la tendance à l’autoritarisme est encore trop présente.

Ainsi, je ne sais pas si la République catalane sera féministe, mais je sais qu’il sera possible, au moins, d’avoir un processus permettant de définir des bases constitutionnelles dans une perspective de genre. C’est déjà beaucoup plus que ce que nous avons et c’est quelque chose que nous ne pouvons ni ne devons abandonner.

Propos recueillis par Juan Tortosa

Traduction : Delphine Rumpczyk

La Gauche indépendantiste dénonce vivement la dérive dictatoriale du gouvernement espagnol en Catalogne. Après l’incarcération de cinq nouveaux dirigeants indépendantistes catalans vendredi, Jordi Turull, candidat à la présidence de la Generalitat, Carme Forcadell, ancienne présidente du Parlement catalan, Raul Romeva, Josep Rull, et Dolors Bassa, anciens ministres, c’est l’ancien président de la Generalitat, Carles Puigdemont, qui a été arrêté hier. Alors qu’il rentrait de Finlande en Belgique, où il est en exil depuis octobre 2017, Carles Puigdemont a été arrêté en Allemagne à la frontière avec le Danemark. Cette arrestation rendue possible par la réactivation d’un mandat d’arrêt par l’Etat espagnol depuis vendredi l’a été également par la collaboration de la police allemande avec les services secrets espagnols. Carles Puigdemont a depuis été incarcéré dans une prison allemande en attente de présentation à un juge qui se prononcera sur son extradition.

C’est à une véritable criminalisation de la mouvance indépendantiste catalane à laquelle se livre Rajoy et ses sbires. Si le régime espagnol incarcère, il pousse aussi à l’exil politique. Après notre camarade Anna Gabriel exilée en Suisse, c’est vendredi au tour de Martina Rovira, n°2 d’ERC, de fuir les geôles madrilènes auxquelles elle s’estimait promise.

C’est dans le silence assourdissant des autorités européennes que vivent en exil des élus du peuple catalan, que sont embastillés dix prisonniers politiques. Tous poursuivis pour avoir appliqué le mandat que le peuple catalan leur a majoritairement confié par la voie des urnes. A cela, l’État espagnol répond par la répression judiciaire et policière puisque près de 100 manifestants ont été blessées hier soir à Barcelone, étant parfois même pourchassées jusque dans les bars.

Élevons-nous ici en Bretagne contre la dérive fasciste de l’État espagnol et la complaisance de l’État français toujours prompt à soutenir l’unité espagnole. Ainsi, le ministre des affaires étrangères Le Drian, affirmait le 27 octobre 2017 “La France souhaite que l’Espagne soit forte et unie. Elle n’y a qu’un seul interlocuteur qui est le gouvernement de Madrid. La constitution de l’Espagne doit être respectée. C’est donc dans ce cadre, qui est celui de l’État de droit, que la question de la Catalogne doit être envisagée. C’est la raison pour laquelle la France ne reconnaît pas la déclaration d’indépendance que le parlement catalan vient d’adopter.”

Nous dénonçons le silence complice des autorités européennes. Ces mêmes autorités qui par leur silence pourfendent la volonté des peuples opprimés de construire leur avenir. Au Kurdistan, où elles ont fermé les yeux sur les exactions du président turc Erdogan à Afrin, comme en Catalogne où elles sont abonnés absents pour condamner Rajoy et sa clique franquiste.

Nous appelons à soutenir toutes les initiatives qui pourraient être organisées en soutien avec la Catalogne ici en Bretagne où se trouvent le consulat d’Espagne à Rennes et les consulats d’Allemagne à Nantes, Brest et Rennes.

Liberté pour les prisonniers politiques !

Vive la Catalogne indépendante et socialiste !

 

Connue en Bretagne pour avoir animé le Forum citoyen de Bretagne à Nantes en 2013, la porte-parole de la CUP (Candidature d’Unité populaire, gauche indépendantiste) Anna Gabriel Sabate est poursuivie pour sa participation à l’organisation du référendum d’autodétermination du 1er octobre 2017 avec plus de 900 personnes (élu.e.s, citoyen.ne.s, membres de la société civil, fonctionnaires…).
Yann Chouq et Anna Gabriel Sabate à Nantes lors du Forum Citoyen de Bretagne le 15 juin 2013.
Plusieurs dizaines de personnes sont déjà emprisonnées ou en exil, à l’instar du président Puidgemont réfugié à Bruxelles depuis la fin du mois d’octobre. Alors que son procès débute mercredi, elle s’est réfugiée à Genève pour internationaliser la question catalane auprès de l’ONU qui siège dans la ville suisse.
En cas de demande d’extradition de la part de l’état espagnol ou elle risque 30 ans de prison, Anna Gabriel demandera l’asile politique pour pouvoir continuer d’exercer son travail de professeure de droit à l’université.

Nous apportons à Anna Gabriel et à tout.e.s les prisonnier.e.s, exilé.e.s et poursuivis par le gouvernement espagnol notre entière solidarité. Nous exigeons l’arrêt de la répression contre le mouvement populaire démocratique catalan et la reconnaissance de la république catalane.

Daoust d’ar votadegoù evit addileuriañ kannaded ha kannadezed Katalonia bezañ bet aozet diwar atiz Madrid ez eo gant ar strolladoù dizalc’hour e vije aet ar muiañ a vouezhioù.

Gouez d’an disoc’hoù, a c’hello cheñch c’hoazh, ez eo 80 % deus an dud a c’helle mouezhiañ zo aet d’en ober.

Kazi rampo e vije an daou strollad dizalc’hour brasañ (ERC ha JuntsXCat) gant 23 % eus ar votoù evit pep listennad hag a oa unvan er parlamant evel ma oa a-raok ar referandom nann aotreet gant Madrid bet dalc’het d’ar 1añ a viz Here. An tu-kleiz dizalc’hour bodet e talbenn ar c’hCUP a dapje nebeutoc’h a 5%, un digresk splann eta. Gant kement se e vije neuze 70 kador diwar 135 evit dizalc’hourien Katalonia a ranko en em glevet. En tu all deus an hanterenn ret evit merañ ensavadur Katalonia eo.

Deus an tu all ar strollad Ciudadans (Keodederien) a sav enep an dizalc’hiezh a dap 26 % eus ar mouezhioù met memes en ur ober ar sammad gant an nann dizalc’hourien all e chom pell ar strolladou feal da vadrid eus ar muiañ niver. M’eo bet merket gant ar mediaoù gall e oa aet Manuel Valls da gabaliñ evit ar strollad Ciudadans n’eus ket bet kement a dud oc’h embann e oa bet galvet da votiñ evite gant ar falañjisted a chom feal da vennozhioù an diktatour Franco…

Falañjisted mignon da Ciudadans, kamaladed nevez Valls

Kalz a elfennoù politikel a vo da gemer e kont en deizioù evit muzuliañ mat petore emdroadur a vo gant Katalonia. Da gentañ penn e vo ret gwelet peseurt emzalc’h a vo gant Madrid bremañ m’en deus tapet strollad ar c’hentañ maodiern ur roustad istorel (4, 21 % evit ar PP). Ha mont a ray pelloc’h war du ar waskerezh ? Kaset e vo dizalc’hourien all en toull-bac’h pe dirak al lezioù-barn ? Petra a ray Pariz ma c’hoarvez gant Karles Puigdemont, repuet e Brussel, tremen dre ar stad-c’hall ?

Ha gouest vo ar strolladoù dizalc’hour d’en em glevet daoust da azgoulennoù ruz-flamm komunourien CUP ? Pe hini deus an daou vrasañ a anzavo da gentañ ez eo prest da zistreiñ war an aergerzh a zizalc’hiezh bet boulc’het d’an 1añ a viz Here ? Petra a vo marc’hatet diwar goust ar re zo bac’het evit ma paouezo Madrid gant ar mellad 155 bet implijet evit herzel emrenerezh gouarnamant ar generalitat ? Ha dreist-holl petra a vo emzalc’h ar bobl gatalan hag a vez ken prim o tiskenn er straedoù evit difenn he frankiz ? N’eo ket sur e asanto n’eus forzh peseurt marc’had… Galvet zo bet gant ar c’homiteoù evit difenn ar republik (CDR) mont da aloubiñ an egor publik ar buanañ ar gwellañ goude ar vot evit derc’hel gant hent an dizalc’hiezh.

Un trec’h eo evit an dizalc’hourien memes tra ha kredapl e ray trouz ar feskennad bet tapet gant Rajoy a bep tu d’ar pireneoù.

G.R.

La Gauche Indépendantiste Bretonne salue avec enthousiasme la nouvelle République catalane ! Sa proclamation prouve qu’un peuple déterminé, uni et combatif peut vaincre la peur de la répression, l’indifférence complice des institutions et États européens en poussant ses propres élus à exercer le droit à l’autodétermination.

Le soutien sans faille de Macron, Jean-Yves Le Drian et Emmanuel Valls à la monarchie espagnole démontre que lutter pour la Catalogne c’est lutter pour nos propres droits tant la peur de la contagion démocratique transpire de leurs propos en solidarité aux héritiers de Franco.

Cette victoire déterminante sur la route de la liberté du peuple catalan est un message d’espoir pour toutes les nations sans État, dont la Bretagne, et  un encouragement à toutes celles et ceux qui pensent que l’action collective peut changer le cours de l’histoire.

Seule notre mobilisation internationaliste garantira la survie de la république catalane c’est pourquoi nous appelons les bretons à se mobiliser en solidarité avec le peuple catalan et contre la violence répressive lors des échéances suivantes :

  • Le dimanche 29/10 à Carhaix à 17h30 devant le Glenmor.
  • Le mardi 31/10 à Nantes 18h place du commerce.
  • Le jeudi 02/11 à Guingamp place de l’échiquier 18h.
  • Le vendredi 03/11 à 14h à Rennes quai Chateaubriand devant la maison internationale de Rennes lors de la permanence mensuelle du consul honoraire d’Espagne.

La Gauche Indépendantiste Bretonne.

Le festival du livre de Karaez a souvent une coloration politique assumée par ses organisateurs. Cette année c’est la Corse l’invitée d’honneur et leader indépendantiste Jean-Guy Talamoni sera présent. C’est déjà une bonne raison d’aller y faire un tour.

Actualité oblige nous reproduisons ici un communiqué du regroupement culturel Emglev Bro Karaez que nous vous invitons à diffuser.

Le festival du livre en Bretagne rassemble de nombreux bretons et visiteurs sensibles à la cause des peuples minoritaires. Nous profiterons de cet évènement pour proposer un rassemblement de soutien au peuple catalan le Dimanche 29 octobre devant l’Espace Glenmor de Carhaix à 17h30.
Nous invitons à un rassemblement symbolique avec drapeaux catalans et bretons ou d’autres pays, de préférence aux bannières de partis politiques.

Les organisateurs nous indiquent qu’un acte symbolique de solidarité avec le peuple catalan et ses prisonniers politiques est en préparation. Venez nombreux !

 

A quelques semaines du référendum catalan sur l’indépendance non autorisé par Madrid, les indépendantistes catalans ont rempli les rues de Barcelone une fois de plus. Plus d’un million de personnes ont défilé pour faire connaitre leur volonté de voter le 1er octobre quelques soient les pressions de Madrid, et ce  tout en rendant hommage aux victimes des attentats islamistes survenus il y a peu dans la capitale catalane.

Outre les nombreuses provocations espagnoles cette Diada, journée nationale de Catalogne, s’est déroulée alors que la maire de Barcelone, Ada Colau, proche de Podemos, s’est pour l’instant refusée à mettre des urnes et des locaux municipaux à la disposition du peuple catalan pour voter suite aux injonctions judiciaires de Madrid. Un fait politique qui n’a rien d’anecdotique qui révèle combien les héros de la “gauche de la gauche” européenne n’ont rien en vérité d’insoumis.

Quelques jours avant cette énorme et historique Diada c’est l’Union Européenne qui a fait savoir aux indépendantistes combien elle était aux mains des partisans du statu-quo pro espagnol .

« Le cadre constitutionnel d’un État membre fait partie du cadre légal de l’Union européenne » a déclaré Antonio Tajani, président du parlement  européen. « Son respect doit être garanti à tout moment, c’est un pilier fondamental de notre système de libertés et de valeurs, sur lesquelles s’est fondée cette Union, comme stipulé dans l’article 2 du Traité de l’UE. Toute action contre la constitution d’un État membre est une action contre le cadre légale de l’UE » et d’ajouter : « La Commission a déjà répondu à plusieurs questions parlementaires indiquant que si une partie du territoire d’un État membre cesse de faire partie de cet État parce qu’il devient un État indépendant, les Traités ne s’appliqueraient plus à ce territoire. En d’autres termes, un nouvel État indépendant deviendrait, du fait de son indépendance, un pays tiers par rapport à l’UE et les Traités cesseraient de s’y appliquer ». Le magazine francophone Equinoxe qui relate les faits rappelle que Tajani est membre du PPE, parti populaire européen, qui regroupe entre autres les républicains français et les héritiers de Franco du PP Espagnol.

Le gouvernement catalan, soutenu par la majorité indépendantiste de centre-gauche, la gauche radicale de la CUP et Podemos, fait part de sa ferme volonté de voter et faire voter le 1er octobre et invite, à l’heure ou la Guardia Civil espagnole a perquisitionné des entreprises susceptibles d’avoir imprimé du matériel de vote, la population catalane a imprimer soi-même les bulletins de vote.

La Gauche Indépendantiste anticapitaliste dont la CUP est la traduction électorale a exhorté à l’insoumission face à Madrid et rappelé son combat contre les institutions européennes.

Des dizaines de milliers de personnes ont pris part à son défilé spécifique après la Diada unitaire sous le thème “Trenquem el regim, autodéterminacio, Paisos Catalans” en soutien au référendum et pour l’insoumission du peuple catalan en l’appelant à continuer à désobéir sans peur au pouvoir de l’UE et de Madrid. De très nombreuses délégations basques, andalouses, galiciennes étaient présentes lors de cette journée.

Anton Burel à la tribune de l’université de Barcelone

La Gauche Indépendantiste Bretonne à pris part à un acte de Universitats per la Republica, organisation juvénile de masse et unitaire qui défend l’organisation du référendum sur les campus et sa promotion hors de Catalogne.

Anton Burel, membre de la Gauche Indépendantiste Bretonne, y a souligné l’importance de la contribution du peuple catalan à redonner du sens aux concepts très concrets de souveraineté, autodétermination, indépendance et a conclu son intervention ainsi :

Le processus catalan pour l’indépendance est riche d’enseignements car il explique de façon éloquente que le droit à l’autodétermination ne se quémande pas mais qu’il s’exerce. C’est une leçon magistrale et concrète qui alimentera la réflexion de toutes les nations sans État qui ont gardé des velléités d’auto-gouvernance et d’auto-organisation malgré la politique d’assimilation et la dépolitisation des sociétés ouest européennes. Le peuple breton à beaucoup à apprendre de cette université de démocratie gigantesque que devient la Catalogne et petit à petit tous les pays catalans ! Vive la république catalane !

La délégation a pris part aux festivités et réjouissances revendicatives du reste de cette Diada réussie. Les semaines qui viennent offriront l’opportunité aux indépendantistes bretons d’affirmer leur solidarité et avec le peuple catalan, notamment lors de notre université de rentrée et lors de la manifestation pour l’unité de la Bretagne le 30/09.

Alors que les Pays Catalans s’activent pour organiser un référendum d’autodétermination le 1er octobre prochain, Madrid et le pouvoir central espagnol ne cessent de mettre la pression et cherchent à bloquer ces initiatives démocratiques en usant de lois répressives, en menaçant de lourdes amendes les organisateurs, et dernièrement en convoquant le président du « Pacte Nacional pel Referèndum » dans une caserne de la Guàrdia Civil, renvoyant ainsi à une image d’état d’exception militaire, similaire à ce que l’on voyait sous la dictature franquiste…

Le processus démocratique en cours dans les Pays catalans mérite donc tout notre soutien et le partage de connaissances sur ce sujet. La lecture d’un entretien de BALLAST avec Anna Gabriel — élue de la formation indépendantiste et anticapitaliste CUP (Candidatura d’Unitat Popular) au Parlement de Catalogne — y contribue largement tant elle fait la synthèse entre lutte de libération nationale et luttes émancipatrices sociales : éducation, féminisme, santé, droits des travailleuses & travailleurs, et de manière plus locale avec des propositions d’alternatives au niveau municipal tendant à récupérer plus de souveraineté dans différents domaines.

Issue des milieux libertaires et antifascistes, Anna Gabriel est aujourd’hui députée au parlement catalan pour la formation indépendantiste de gauche CUP (Candidature d’unité populaire), qui joue un rôle-clé dans le processus d’indépendance de la Catalogne. Nous avons parlé de libération nationale, de municipalisme et de perspectives émancipatrices autour d’un café.

Aux élections autonomes catalanes de septembre 2015 — plébiscite sur la question de l’indépendance, convoquées par le président du gouvernement autonome catalan Artur Mas — « Junts pel Sí », alliance de plusieurs formations indépendantistes, n’a pas eu de majorité absolue, faisant de la CUP, avec 8 % des suffrages, le « faiseur de roi ». Vous avez bataillé pendant trois mois pour éviter qu’Artur Mas ne redevienne le président du gouvernement catalan — avec succès. Une façon de mettre la question sociale au centre des enjeux ?

Oui, mais pas seulement. Artur Mas était une personne qui faisait encore le lien avec un passé autonomiste d’un parti politique, CiU (Convergència i Unió), qui a toujours servi à la gouvernabilité de l’État — que ce soit en tolérant le Parti populaire (PP) ou le Parti socialiste (PSOE) au gouvernement. Je crois que dans la mémoire de beaucoup de gens, on se demandait si ce nouvel indépendantisme affiché d’Artur Mas était honnête, ou si c’était une façon de survivre politiquement. Et il y avait aussi la question de la corruption. Son parti a été condamné dans plusieurs scandales et il semble peu crédible que lui-même n’ait eu aucun lien avec cela. Lors des négociations avec Junts pel Sí, on a mis plusieurs alternatives sur la table, mais on se retrouvait face à une attitude de fermeture totale. Après trois mois de discussions très intenses, on a réussi à obtenir un autre candidat.

Face au refus de Junts pel Sí de se reporter sur un autre candidat, vous avez laissé votre base décider de la marche à suivre — avec un résultat surprenant : 1515 voix pour un gouvernement d’Artur Mas, 1515 voix contre.

On continue d’être une organisation « assembléaire » et ce type de décisions très importantes est pris par la base. Une grande pression médiatique reposait sur nous tout à coup ; on était au centre de l’attention. Nous n’avions pas d’autres options que de débattre et de demander aux membres de choisir. On est arrivé ainsi à une assemblée de plus de 3 000 personnes, très tendues et très fatiguées, pour obtenir à la fin ce résultat, que nous avons qualifié par la suite de « poésie politique ». Avec ce coup de force, deux jours avant la fin de la période de formation d’un gouvernement, Junts pel Sí a fait marche arrière et a proposé Carles Puigdemont en tant que président. Je pense que cela démontre qu’on peut aussi faire de la politique sans oublier que la souveraineté de notre organisation politique repose sur les militants. D’ailleurs, nous, les députés, n’avons pas voté ni donné de consigne de vote. Nous avons démontré que malgré la pression, on peut rester fidèle à soi-même. Je pense que sur le plan politique, c’est une expérience très intéressante.

On a l’impression que depuis cette élection, le processus enclenché depuis quelques années est un peu encombré…

Je crois que c’est surtout dû au fait que Junts pel Sí avait un programme politique qui était pensé pour gagner. Leur feuille de route était : remporter la victoire avec une majorité absolue, puis, pendant 18 mois, commencer à construire les structures d’un État, avant de déclarer l’indépendance de façon unilatérale. Comme si tout allait être aussi facile ! Comme si faire une déclaration d’indépendance à l’État espagnol — pas un État qui a des fondements démocratiques, non, on parle de l’État espagnol — allait être facile ! C’est sûr qu’il y avait, à ce moment-là, une vraie dynamique en faveur de l’indépendance, mais pour nous il semblait clair que la victoire allait être vraiment difficile à obtenir. Et plus encore avec un résultat comme celui des élections de 2015. C’est vrai qu’il y a eu, après ces élections, une majorité de députés indépendantistes, mais les partis indépendantistes n’avaient pas eu plus de 50 % des suffrages. En même temps, on savait qu’il n’allait pas y avoir la possibilité de négocier avec l’État espagnol ; la seule option pour nous était de remettre l’idée d’un référendum au centre de l’agenda politique.

Avec succès ?

Junts pel Sí a accepté notre initiative, et maintenant, nous militons pour que ce référendum se déroule au plus tard en septembre. Le problème, c’est que l’État espagnol refuse catégoriquement. Cela implique donc de le convoquer et de le tenir contre son gré sachant qu’il n’hésitera pas à engager des poursuites judiciaires contre les personnes impliquées. Il faut s’attendre à ces conséquences, et être prêts à payer ce prix. Nous, on le sait et on est prêts.

Quelles suites judiciaires la tenue d’un référendum pourrait-elle avoir pour les politiciens impliqués ?

On ne le sait pas réellement. Tous les conseillers du gouvernement, ainsi que la présidente et le bureau du Parlement catalan, ont reçu une injonction de la Cour constitutionnelle les menaçant de sanctions pénales. Ces sanctions pénales peuvent aller de l’interdiction d’exercer des fonctions d’élu à des amendes ou des peines de prison.

Quel rôle une formation anticapitaliste comme la CUP peut-elle jouer dans un processus qui implique autant la social-démocratie que la droite catalanes ?

Celui de la contradiction permanente. On ne dit pas que Junts pel Sí représente la droite, même s’il est vrai qu’une partie de la plateforme a un passé très lié aux intérêts de l’État et qu’ils ont souvent défendu des politiques qui sont très éloignées des nôtres. Mais dans le parlement catalan, il y a le Parti populaire, qui est la vraie droite — antidémocratique et raciste — ; un Parti socialiste dont on sait depuis longtemps que malgré son nom, il ne sert en rien les intérêts de la classe ouvrière ; et Ciutadans, très centraliste et très libéral. Et puis il y a les descendants de l’ancien Parti communiste, qui ne sont pas de droite, mais qui ne nous aident pas par rapport à la question du référendum. Voilà le panorama politique catalan. Plutôt que d’être liés à la droite catalane, nous sommes liés à la démocratie. On aimerait pouvoir faire ce type d’alliance avec des formations qui ne soient pas liées à la corruption, au libéralisme économique, mais malheureusement nous sommes obligés de faire des alliances là où c’est possible, tout simplement.

La CUP se revendique du « municipalisme »…

Oui, nous appelons cela « municipalisme de libération ». Il s’agit surtout d’aller au-delà d’une vue centrée sur les institutions. Notre objectif est d’être présents dans les quartiers, les villages, les villes, d’y travailler avec les expressions organisées de la société civile, et, peut-être, d’accéder aux institutions. Nous essayons de faire émerger des alternatives réelles au niveau local. Nous travaillons beaucoup en faveur de casals [sorte de centres sociaux autogérés, ndlr] dans les villes, nous travaillons aussi avec les organisations étudiantes, les organisations féministes, nous soutenons les coopératives… Pour nous, les municipalités ne sont pas la première étape pour accéder à la politique « sérieuse », non, elles représentent l’enjeu principal.

…pourtant, en 2012, vous avez décidé de participer, pour la première fois, à des élections au niveau catalan.

C’est en 2009 que nous avons eu le débat pour la première fois. Ceux qui étaient contre une participation à des élections au niveau catalan — dont je faisais partie — argumentaient que notre projet municipaliste n’était pas encore assez bien ancré. Nous avions, à ce moment-là, vingt-sept élus au niveau municipal et nous étions d’avis qu’ils nous fallait encore travailler beaucoup plus à ce niveau, consolider cette base, pour ne pas oublier cette idée de générer des alternatives réelles au niveau local, une fois franchi le pas vers le niveau national [catalan, ndlr]. En 2012, la situation politique en Catalogne était autre et il était nécessaire, pour nous, qu’y participe une force anticapitaliste, féministe, avec des tendances libertaires, issue des mouvements altermondialistes. Il nous fallait montrer que c’était aussi ça l’indépendantisme, et qu’on pouvait le séparer strictement des questions identitaires.

La question de la participation à des élections à un autre niveau que municipal était donc plus une question stratégique qu’une question de principe ?

Peut-être que pour certains c’est une question de principe, mais c’est avant tout un débat stratégique que nous avons eu, oui. On avait vu beaucoup de déception par rapport à ce qu’avait été le Parti communiste, pour donner un exemple. Il avait une force extraordinaire pendant le franquisme, une capacité d’organisation et de résistance tout en construisant des alternatives réelles aussi ! Et tout à coup, quand la démocratie est arrivée, il a investi les institutions et beaucoup de choses ont changé. Ça nous fait très peur, cette idée de pouvoir devenir une caricature de ce que nous défendons. Comment prévenir ça ? Il n’y a pas de solution magique, mais je pense qu’en ayant une base locale très consolidée, qui comprend que l’objectif principal est de construire des alternatives depuis le bas, nous sommes mieux préparés à éviter ce genre de dérives.

Quelle stratégie politique la CUP poursuit-elle au niveau municipal ?

En ce moment par exemple, nous sommes en train de développer et de mener une stratégie dite « de récupération des souverainetés ». On applique cette idée à beaucoup de domaines, en se demandant notamment quel type de gestion on veut par rapport à l’eau ou à la santé publique. On est de plus en plus confronté à une logique d’externalisation ou de privatisation dans ces domaines, et cela empêche que les gens puissent décider des choses qui ont des répercussions sur leur vie de tous les jours. On espère ainsi donner du contenu à cette « souveraineté ». C’est un mot souvent utilisé, mais il est difficile de parler de souveraineté quand il n’y a pas les structures économiques et sociales qui permettent de décider.

Pour beaucoup, l’idée de l’État-nation est un concept intrinsèquement lié au nationalisme, à l’exclusion et aux conflits entre États. Comment penser l’émancipation tout en pensant en termes de nations ?

Si l’on se penche sur l’histoire de la Catalogne, on constate que ces aspirations indépendantistes n’ont rien à voir avec ce type d’imaginaire. Il faut aussi faire l’effort de décoloniser ses pensées : ne pas accepter ces aspirations, c’est aussi accepter ce qui existe déjà, c’est-à-dire l’État espagnol — qui est, lui, la pire des constructions. L’absence d’un projet alternatif équivaut à rester dans ce qui existe. Je n’arrive pas à comprendre comment dans une vue anticapitaliste ou libertaire des choses, on ne puisse pas voir l’opportunité révolutionnaire que nous posons sur la table. La République catalane sera-t-elle démocratique, égalitaire, féministe ? Nous ne le savons pas. En revanche, nous savons que tout cela est impossible au sein de l’État espagnol.

Pourtant, le paysage politique espagnol a beaucoup changé ces dernières années, avec, à la clé, peut-être une vraie perspective de changement…

Podemos, puisque c’est de cela qu’on parle, nous disait : « Attendez que nous gagnions les élections, que nous soyons au gouvernement, et vous l’aurez, votre référendum ! » Même si nous n’avions pas forcément envie d’attendre encore, nous leur disions que nous serions heureux qu’ils réussissent. Non seulement ils n’ont pas réussi à gagner, mais avec la force qu’ils représentent aujourd’hui, il est absolument impossible de réussir à modifier la Constitution espagnole. Nous disons donc à Podemos : « Si vous défendez le droit des peuples à décider de leur sort, il faut que vous travailliez avec nous ». Il ne s’agit pas des intérêts de la CUP, il s’agit de la grande majorité du peuple catalan qui veut décider de son avenir. Nous croyons aussi que nous pouvons, de par notre lutte, contribuer à dynamiter les bases de cet État espagnol impossible à changer.

Historiquement, les luttes de « libération nationale » se sont quasiment toujours faites à travers une alliance entre les classes ouvrières et la bourgeoisie nationale, et aux dépens du traitement de la question sociale…

Pour nous, il n’y a pas de hiérarchie entre la question nationale et la question sociale. Nous travaillons tous les jours en faveur de la justice sociale. Très souvent, au Parlement, nous ne soutenons pas les propositions du gouvernement, que ce soit lié aux questions d’éducation, de santé, ou d’autre chose. Parfois, nous restons isolés, par exemple lorsque nous demandons la nationalisation des infrastructures ou lorsque nous faisons des propositions destinées à combattre la corruption. Nous considérons que ce processus d’autodétermination est une rupture avec l’État, mais qu’il peut aussi l’être avec le système économique. Nous travaillons pour réussir à convaincre beaucoup de gens que l’indépendance ne signifie pas seulement changer de drapeau ou de langue officielle. Non, c’est un processus de démocratisation, surtout à un moment où dans l’Union européenne, il n’y a pas tellement d’options progressistes. La Catalogne pourrait devenir une sorte d’exemple à suivre au niveau européen.

Au sein du mouvement indépendantiste catalan, nombreux sont ceux qui défendent l’idée d’une Catalogne englobant les territoires catalanophones sur le territoire français. C’est une vue basée sur la question linguistique et des considérations historiques… Comment définissez-vous ce qu’est la Catalogne ?

Il est vrai, qu’à la base, la définition du sujet politique est principalement liée à la question linguistique, et aussi historique. Mais nous ne voulons pas d’un indépendantisme qui regarde toujours en arrière. C’est un projet du futur qui n’est pas lié à des questions identitaires. C’est un projet qui est surtout lié à la volonté des gens et au potentiel révolutionnaire du sujet. C’est révolutionnaire de combattre la cartographie du pouvoir. Suis-je féministe pour des questions liées à l’histoire, parce qu’on a brûlé les sorcières ? Oui, mais surtout pour des questions liées au futur, parce que je vois le potentiel révolutionnaire de la question. C’est la même chose avec la question nationale en Catalogne.

Vous venez des mouvements libertaires, historiquement très forts en Catalogne — tout comme le mouvement indépendantiste. Ces mouvements n’ont pas toujours entretenu de bonnes relations. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Je crois que le mouvement anarchiste en Catalogne, et je le dis avec beaucoup d’amour, en est encore aux années 1930, et pense encore à la révolution de 1936 et à l’expérience absolument brutale de la guerre civile. Je crois que, parfois, il ne réussit pas à actualiser son projet politique par rapport à la situation que nous vivons actuellement. Par ailleurs, je trouve qu’il est absolument nécessaire de travailler ensemble, parce que même si tu combats l’État en tant que construction, tu peux défendre le droit à l’autodétermination. Ce n’est pas une contradiction. Malheureusement, parfois dans les gauches, les étiquettes — et parfois les égos — nous empêchent de travailler beaucoup plus ensemble. Mais il y a beaucoup plus d’exemples de coopération que de l’inverse et au sein de la CUP, il y a beaucoup de personnes se revendiquant du libertarisme.

Comment voyez-vous l’avenir du mouvement indépendantiste ?

Je crois qu’on verra bientôt si nous avons la force de désobéir à tout un État et je crois que cela va être décisif. Si nous réussissons, je crois aussi que ça sera une très bonne nouvelle, non seulement pour la Catalogne, mais pour le monde entier : nous aurons réussi à démontrer que désobéir collectivement peut mener à un futur plus digne. Il y a également le risque de rester à l’intérieur du cadre posé par la loi, de devenir victimes de la répression, ou encore de ne rien changer. Nous travaillons pour rendre les gens conscients du fait que tout ce qui a été obtenu par la classe ouvrière l’a été grâce à la lutte, souvent à la désobéissance, et que beaucoup de gens en ont payé un prix très élevé. Tout cela ne sera pas facile, ce sera long.


REBONDS

Fellout a ra da zizalc’hourien an tu-kleiz e Breizh kas o salud d’an div listennad dizalc’hour a zo aet ar muiañ niver gante e dilennadegoù Katalonia.

Gourc’hemennoù d’hor c’hamaladed eus ar c’HUP a zo deuet a-benn da lieskementiñ dre dri o niver a gannaded er parlamant hep klouaraat o frezegenn a-enep d’ar c’hevala.

N’eus nemet dre ur stourm hollek ha ledan e c’hello pobl Katalonia tizhout e bal a zizalc’hiezh, nac’het dezhe betek bremañ gant Stad Spagn, Stad C’hall hag unvaniezh Europa.

Degouezh dizalc’hiezh Katalonia e metoù politikel Europa zo ur c’hemennad a spi evit an holl vraodaoù hep stad.

Muioc’h eget biskoazh e tleomp difenn en un doare digemplezh gwir pobl Breizh d’en em dermeniñ da vare dilennadegoù rannvro miz Kerzu.

Gael Roblin evit dizalc’hourien an tu-kleiz.

L’esquerra independentista bretona saluda la victòria de les llistes independentistes catalanas que ara són la majoria.

Felicitem calorosament als nostres companys de la CUP que triplica la seva presencia parlamentària sensa deixar el seu compromís anticapitalista.

És a través de la mobilització massiva del poble català que sera independentista, cosa qu’el l’Estat espanyol i L’Estat Francès i també la Unió Europea els neguen fins ara.

L’aparició de l’independència català en l’àmbit polític europeu és un missatge d’esperança per a totes les nacions sense estat. Ara, defensem el dret a la autodeterminació del poble Bretón de manera desinhibida en les eleccions regionals de desembre.

Per la Esquerra Independentista de Bretaña : Gael Roblin

Luc’hskeudenn/Fotografie : Oriol Clavera.