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Ce mercredi 9 septembre, prés de 250 personnes ont défilés dans Rennes contre les agressions dont ont été victimes de nombreux Kurdes, leurs quartiers, les médias et les organisations de luttes de la part de nationalistes turcs.

La communauté Kurde du pays de Rennes était bien représentée mais dans la petite foule on comptait aussi des militants des Amitiés Kurdes de Bretagne, de la JC, du NPA, de l’UDB, de la Gauche Indépendantiste, des libertaires venus affirmer leurs solidarité avec le peuple Kurde et les démocrates et révolutionnaires de Turquie.

Voici le texte distribué à la manifestation.

Bretagne-info.

Communiqué urgent du KNK – Attaques de foules coordonnées et lynchages contre les Kurdes dans l’ouest de la Turquie

Des centaines de civils kurdes ont été blessés dans l’ouest de la Turquie et plusieurs ont été tués dans des attaques commises par des foules auxquelles la police a participé.

Le Président turc Erdogan et son parti, l’AKP, ont incité des groupes racistes, nationalistes et fascistes à des manifestations violentes. Ceux-ci ont entrepris des actions de terreur contre les civils kurdes dans de nombreuses villes de l’ouest de la Turquie, notamment à Istanbul, Ankara, Kirsehir, Kocaeli, İzmir, Balikesir, Malatya, Mulga, Mersin, Keçiören, Tuzluçayır, Beypazarı, Balgat, Isparta, Konya et Antalya. Ils ont mené des attaques coordonnées contre les maisons, commerces et établissements des Kurdes, ainsi que contre les bureaux du HDP. Ces attaques durent depuis 48 heures.

Des centaines de civils kurdes ont été blessés au cours de ces attaques et plusieurs ont été tués. Des centaines de Kurdes sont par ailleurs bloqués dans différents bureau du HDP où ils se sont réfugiés pour se protéger des lynchages de foule. Les groupes racistes ont démoli les enseignes, cassé les vitres et scandé des slogans contre les Kurdes et le HDP. Cependant, la police turque n’est pas intervenue pour faire cesser ces actes de terreur et de vandalisme.

Depuis le début de la guerre menée par la Turquie contre les Kurdes, soit depuis 32 ans, c’est la première fois que l’on assiste à des violences commises à une aussi large échelle. Ces violences racistes et nationalistes sont directement et délibérément provoquées par Erdogan et l’AKP. Il y a deux jours, Erdogan a officiellement ordonné aux forces de police de tirer à vue sur tout civil considéré comme représentant une « menace ». Il a par ailleurs appelé la population à dénoncer tout individu jugé « suspect ». Ceci reflète une volonté de diviser la société, d’attiser les conflits interethniques et de stimuler le racisme anti-kurde.

Les violences contre les Kurdes sont planifiées et coordonnées via les réseaux sociaux. En l’espace de 48 heures, 128 bureaux du HDP ont été attaqués, leurs enseignes ont été détruites et remplacées par des drapeaux turcs. Plusieurs bureaux ont par ailleurs été incendiés. Les groupes de violence ont stoppé des bus de longue ligne et contrôlé les identités de passagers afin d’identifier ceux qui étaient kurdes. Quand les chauffeurs ont essayé de poursuivre leur trajet afin d’échapper aux groupes enragés, la police est intervenue pour stopper les bus, exposant les chauffeurs et les passager à davantage de violences. A plusieurs reprises, on a vu la police participer aux attaques commises contre les Kurdes par les groupes fascistes.

Les agressions contre les Kurdes se poursuivent dans les villes de l’ouest, menaçant des centaines de milliers de personnes.

Nous appelons la communauté internationale à soutenir les Kurdes face à ces agressions extrêmement inquiétantes menées de façon coordonnée et à appeler immédiatement le gouvernement d’Erdogan à mettre un terme à ses politiques de division prônant la violence et le racisme.

Congrès National du Kurdistan (KNK)

8 septembre 2015

kurdesroazhon

Gouez d’ar strollad kurd PYD (Strollad an Unvaniezh Demokratel) e vije ouzhpenn 500 europat a orin eus kornog ar c’hevandir o vrezeliñ gant an YPG/YPJ a-enep da zDAESH ha  da c’halloud gwadek Damas.

En o zouez e vije muioc’h eget 300 svedad. Strollet e vezont holl en ur vrigadenn etrebroadel lesanvet “Leoned ar Rojava” hag a strollfe neuze un hanter milliad a stourmerien, paotred pe merc’hed anezho.

Gouez da gomunourien ar Skoazell Ruz e vefe ret ouzhpennañ er jedadenn an dud aet d’ar Rojava diwar atiz ar strollad turk MLKP (Strollad Komunour Marksour Leninour) ha bodet int en ur vrigadenn all anvet “Brigadenn Etrebroadel an Dieubidigezh“. Dindan urzhioù an YPG/YPJ e vezont int ivez.

mlkpantifa

Ma chom rouez ar pennadoù er c’helaouennoù gall diwar-benn stourmerien ar frankiz aet d’ar Rojava evel m’o doa graet lod all evit stourm a gevred gant Republikaned Spagn, Galiza,  Katalounia hag Euskal Herria e 1936 ez eus bet kaoz dionte e mediaoù Sved ur wezh gouezet an niver uhel a svediz aet d’en em gannañ er c’hurdistan.

Deus e du ar PYD a dalc’h da embann ne vrud ket an europiz yaouank o defe c’hoant da sikour ar gurded da vont da vrezeliñ evit taliñ ouzh islamourien DAESH hag ar stadoù a voug ar gurdiz,  met kentoc’h da gemer perzh e chanteroù a benn adsevel ar vro dismantret.

Rendez-vous samedi 8 aout à partir de 11h sur la place de la mairie à Rennes à l’appel du Conseil Démocratique Kurde de Rennes pour dire stop aux opérations politiques et militaires menées contre les Kurdes, pour exiger la fin du terrorisme d’état turc qui ose attaquer le PKK. Dénonçons tous ensemble le double jeu de la Turquie d’Erdogan.

 

Les Kurdes à la rencontre des Rennaises et des Rennais : « Non à la politique de la Turquie, qui intensifie sa sale guerre contre les Kurdes »

Les Kurdes demandent :

  • l’arrêt des bombardements et des arrestations ;
  • la reprise des pourparlers de paix ;
  • la fin de l’isolement carcéral d’Abdullah Öcalan

C’est contre « l’État islamique » qu’il faut agir  !

Venez nombreux soutenir les Kurdes dans leur combat pour la paix et la liberté, qui est aussi le nôtre (prises de parole à 17 heures).

Communiqué du Conseil démocratique kurde en France :

Exigeons la fin de l’isolement carcéral d’Öcalan !
Stop aux massacres contre les Kurdes et les civils opposés à la politique d’Erdoğan !
Stop aux bombardements contre le PKK !
C’est contre Daesh qu’il faudrait agir !

La guerre que développe l’Etat turc contre le peuple kurde, les civils, le mouvement révolutionnaire de Turquie, leurs amis et le Rojava? (Kurdistan de Syrie) se poursuit de manière très intensive. Des centaines d’avions de guerre F16 décollent tous les jours pour bombarder le territoire du Kurdistan. Les villages, les villes kurdes sont visés. Des civils, qui ne sont pas concernés par cette guerre, sont sauvagement massacrés. Des tonnes d’armes chimiques larguées chaque jour par l’armée turque provoquent des incendies qui détruisent nos forêts. Le président R.T. Erdoğan, le gouvernement de l’AKP, avec les mains de Daesh, ont transformé en ruine Kobanê et le Rojava. En mettant fin au processus de paix et ayant obtenu la caution des forces internationales, la Turquie intensifie sa sale guerre.

Nous savons maintenant que les meurtriers des 32 jeunes sauvagement assassinés à Suruç ne sont autres que les services d’Erdoğan et son gouvernement de l’AKP. Leur principal objectif est d’étouffer la révolution du Rojava, expérience naissante d’un modèle de démocratie et de socialisme pour le Moyen-Orient et d’empêcher la poursuite de la lutte internationaliste. C’est pour ces raisons que les 32 jeunes socialistes ont été massacrés à Suruç.

Précédemment, durant la période électorale, R.T. Erdoğan avait déjà mis fin aux négociations du processus de paix en désignant le HDP, le PKK, le PYDYPG et YPJ comme cibles. Après que le HDP ait dépassé le seuil du barrage électoral en obtenant 13,1% et empêché son pouvoir absolu, il a ouvertement déclenché la guerre.

Il est évident que, tant qu’il y aura isolement carcéral pour le leader du peuple kurde Abdullah Öcalan, il ne pourra, en tant que négociateur en chef du processus de paix, mener à bien sa tâche. Il ne pourra y avoir ni de cessez-le-feu, ni de table de négociations. En réalité, la Turquie ne s’est jamais conformée aux accords du cessez le feu, son seul objectif était de faire déposer les armes à la guérilla. Nous rejetons fermement cette pression et l’isolement du leader du peuple kurde Abdullah Öcalan.

Nous les Kurdes, les socialistes, les communistes, les démocrates, les intellectuels, les citoyens engagés pour la paix vivant en France, nous disons « STOP » à la répression sanglante ! Nous exigeons la fin du génocide ethno-politique des Kurdes, nous disons R.T. Erdoğan : « vous ne pourrez atteindre votre but, vous ne pourrez jamais nous décourager et nous faire taire. »

Nous appelons le gouvernement français et les États qui ne veulent pas être complices des massacres de l’Etat turc d’entreprendre toutes les démarches nécessaires auprès de celui-ci afin que cesse le chantage que représente l’isolement d’A. Öcalan sur l’Ile prison d’Imrali, afin que cesse la politique d’arrestation, de pression et d’intimidation contre tous ceux qui ne partagent pas sa politique, afin que cessent les bombardements contre les bases de résistants et les civils kurdes.

Signataires : Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) / ACTIT / ATIK / FRANCE KURDISTAN

Affiche_Skritell_Kurdistan_Breizh

Il est bien difficile de s’informer de façon régulière sur le Kurdistan, les grands médias ne rentrant pas dans les méandres de l’histoire tourmentée de ce peuple éclaté sur quatre états et sur les multiples composantes de son mouvement de libération nationale.

Certains sites aident tout de même à suivre de façon régulière la situation au Kurdistan, petite revue de presse virtuelle francophone :

Le site des Amitiés Kurdes de Bretagne qui œuvrent depuis de très nombreuses années pour l’amitié entre les bretons et les kurdes, organisent des missions d’informations sur place, prennent part aux mobilisations en Bretagne (essentiellement à Rennes). Suite au développement du conflit entre les Kurdes et DAESH ce site propose régulièrement des infos mises à jour avec des cartes interactives.

Le blog Kurdiscat fait un travail similaire en Catalogne. Facile à lire pour les francophones.

Mentionnons également le site actukurde du réseau d’information libre de la  Mésopotamie.

Le site de l’organisation anti-répressive communiste belge Secours Rouge a publié très récemment un mémento très complet de la géographie et du panorama politique de la résistance Kurde et met à jour régulièrement son dossier Kurdistan.

Signalons également le récent blog “Nouvelle Turquie” visiblement proche de la gauche communiste révolutionnaire turque qui dans toutes ses composantes soutien le droit des Kurdes à l’autodétermination et combat bien souvent aux cotés du PKK.

Cette liste est non exhaustive.

Bretagne-info.

D’al lun 6 a viz Gouere ez eus tapet tud a orin eus stad-Spagn gant ar boliserien diwar urzhioù lezvarn enep spontour Madrid evit bezañ bet o vrezeliñ a gevret gant stourmerien Kurd ar YPG er Rojava (Kornog Kurdistan).

An daou zen yaouank tapet zo perzh deus ur strollad komunour er stad Spagn . Kemeret o defe perzh er vrigadenn etrevroadel aozet diwar intrudu komunisted Turkia an MLKP (Strollad Komunour Marksour Leninour) a soñj dezhe eo reizh harpañ ar gurded da gaout ur stad dizalc’h ha da daliñ ouzh islamourien DAESH e Syria pe en Irak.

Goude bezañ bet tamallet dezho bezañ kemeret perzh en un emgann diavaez a vije kontrol da interestoù stad-Spagn int bet laosket da vont hep kaout an aotre da guitaat  ar stad.

Meur a dolpadeg hag a gemmenadennoù zo bet evit goulenn ma vijent laosket da vont didamall.

An daou zen yaouank a vije bet filmet ha poltreded er Rojava o tibuniñ gant ar banniel ruz ha hini republik Spagn.

Ur stourmerez ha komunourez all anvet Ivana Hoffman , deuet eus Alamagn, oa marvet war an hevelep talbenn un nebeud mizioù zo.

Des élections législatives ont eu lieu le dimanche 7 juin en Turquie/Kurdistan Nord : le HDP (Parti Démocratique des peuples), un parti de gauche pro-kurde présent sur l’ensemble du territoire de l’état turc, a remporté 13,12%. C’est la première fois qu’une liste pro-kurde dépasse le palier des 10 % nécessaire à l’entrée dans le parlement et 80 députés font leurs entrée à l’assemblée dont 31 femmes. Cette victoire a été le fruit d’une incroyable mobilisation de la société civile kurde et turque qui n’a pas faibli malgré la répression des milices d’extrême droite et de l’état : les attaques des meetings du HDP, de ses locaux et de ses militants se sont succédées durant toute la campagne entrainant plusieurs morts, des centaines de blessés et des milliers d’arrestations. La fin de la campagne électorale n’a d’ailleurs pas calmé les attaques des milices : outre les fraudes le jour de l’élection et l’arrestation de 1200 assesseurs du HDP, des affrontements meurtriers ont eu lieu aujourd’hui (09/06) à Diyarbakir entre les kurdes et des militants d’extrême droite. Le score élevé fait par le HDP marque une prise de conscience de la question kurde et de la démocratie directe au delà des frontières du Kurdistan nord au sein des classes populaires et des mouvements progressistes turcs. Ainsi à Istanbul le HDP remporte 12 % des suffrages. Cette campagne a également mis en avant les tensions qui traverses le mouvement de libération nationale kurde. Si l’ensemble de la gauche kurde (PKK, PYD, et PJAK) appelait à voter pour le HDP, la droite menée par le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani a affirmé son soutien à l’AKP montrant clairement que la lutte de libération nationale ne transcende pas les clivages politiques.

La Gauche Indépendantiste (Breizhistance) se joint bien évidemment aux félicitations venant de toute l’Europe de Podemos à Syriza en passant par le PCF ou EELV, et espère que ce soutien au HDP fera évoluer les organisations françaises ou espagnoles vers une reconnaissance du droit à l’autodétermination des nations sans états, et leurs droits à vivre, décider et travailler dans leurs langues.

Nous réaffirmons par ailleurs notre solidarité avec l’ensemble des organisations Kurdes légales ou non, les détenus politiques kurdes,  et les révolutionnaires turcs qui combattent avec les Kurdes contre DAESH et enfin nous  assurons la communauté kurde de Bretagne de toute notre amitié.

La Gauche Indépendantiste Bretonne.

Gouvezet e oa bet d’an 8 a viz Meurzh, un devezh arouezius evit ar gwregelourezed a stourm evit o frankiz er bed a-bezh, e oa aet Ivana Hoffmann da anaon. C’hoarvezet e oa un nebeud deizioù a-raok e doug un emgann taer war an talbenn e Tel Tamr, ur gumun assirian ha kristen e Kurdistan ( stad Syria ) nebell eus ar Rojava.

Marvet eo ar plac’h yaouank se d’an oad a 19 vloaz, ezel e oa eus ar MLKP ( Strollad Komunour Marksour Leninour ). Skoaz ouzh skoaz gant stourmerien Kurd ar PKK ( Strollad Labourerien Kurdistan) emañ izili an MLKP tro dro da gKobane ( el lodenn eus Kurdistan dindan beli Syria)   evit taliñ ouzh muntrerien ar Stad Islamek en Irak hag er Sav-heol (DAESH) a glask lakaat o c’hrabanoù war Tel Tamr ha parrezioù all.

Evel o c’henseurted eus an TKP/ML* hag o skourr armet TIKKO** (komunourien all eus Turkia ) e kav dezho o deus ar gurded ar gwir d’en em dermeniñ ha da gaout ur stad dizalc’h.

A-gevred e stourmont abaoe bloavezhioù e mennezioù Anatolia hag e toulloù-bac’h Turkia ha bremañ neuze en tu all d’an harzoù gant Syria.

Ivana Hoffman a oa a orin eus an Alamagn , deuet e oa da Gurdistan da heul galv an MLKP da grouiñ brigadennoù etrebroadel diwar skouer reoù republik pobloù ha labourerien ar stad spagn e 1936.

Ma vez kaoz alies er mediaoù bras eus tud yaouank a orin eus banlevioù kerioù bras ar c’hornog aet da vrezeliñ gant DAESH, ne reer ket kalz anv eus an « estranjourien » deuet da harpañ ar stourmerien Kurd.

Daou all a oa marvet war an talbenn er sizhunvezhioù tremenet , unan eus Aostralia hag egile eus bro-Saoz.

En un diskleriadenn enrollet a-raok ha marv e embanne Ivana e felle dezhi kenderc’hel gant ar gurded da zieubiñ lodenn o bro a zo dindan gwask Ankara ur wezh adroet he frankiz d’al lodenn ac’hubet gant Syria. Siwazh ne welo biken an devezh se.

 

Keleier Breizh Dieub ha Sokialour.

 

*TKP/ML : Strollad Komunour Turk/Marksour-Leninour

**TIKKO : Arme ar vicherourien hag ar beizanted evit dieubidigezh Turkia

ur stourmer eus an MLKP war an talbenn e Kobane
ur stourmer eus an MLKP war an talbenn e Kobane

Nous publions un article initialement diffusé sur le site des Amitiés Kurdes de Bretagne. Une association qui oeuvrent depuis des années en faveur des droits du peuple Kurde. De nombreux combattants des unités de défense populaires sont morts ces derniers jours lors de combats face à DAESH. On compte parmi ces morts les premiers volontaires internationalistes ( notamment un Australien ) mais aussi Mehmet Işıklar , un Kurde dont la famille est bien connue à Rennes. Si nous publions cet article d’André Metayer , infatigable président des AKB c’est aussi pour assurer la communauté Kurde de Rennes et de Bretagne de notre solidarité.

Nous vous invitons par ailleurs à privilégier le site des AKB pour vous tenir informer de l’évolution des combats au Rojava ou ailleurs.

Bretagne-Info.

La nouvelle est tombée vendredi ( 27/02/2015 NDLR ), semant la désolation dans les familles kurdes de Rennes : Muhammed (Mehmet) Işıklar est « tombé martyr » au Kurdistan de Syrie (Rojava) le mercredi 24 février, près de Til Temir, au sud du canton de Cêzirê.

Mehmet est né le 14 mars 1983 à Karapinar (Qerepungal en kurde), petit village près de Varto, au Kurdistan de Turquie, village de 150 maisons bien connu à Rennes, où plusieurs dizaines de familles qui en sont issues sont venues se réfugier après que l’armée turque les en eut chassé en 1994. Les AKB ont popularisé cette histoire sous la forme d’un livre de témoignages édité en 1998 et d’une exposition de photos, signée Gaël Le Ny, consacrée aux populations originaires de ce village. Mehmet avait 11 ans quand les militaires ont incendié les habitations, dispersé les troupeaux, molesté hommes, femmes et enfants et tué trois bergers. La famille Işıklar, comme les autres familles, a alors pris la route de l’exil, une partie se retrouvant à Rennes, plusieurs frères de Mehmet, des cousins, des amis, des voisins. Certains ont pris des responsabilités associatives dans l’organisation de la communauté kurde de Rennes.

Mehmet et ses parents, Xalis et Rehime, ainsi que d’autres membres de la famille, trouvèrent refuge à Ambar, petit village près de Bismil (province de Diyarbakir). C’est là que Mehmet a grandi et mûri avant de rejoindre Istanbul. A 20 ans, il s’engage dans les HPG?, forces combattantes du PKK. Ses parents, militants kurdes, étaient fiers de leur fils, souffrant néanmoins d’être séparés de lui. Ils ne le reverront jamais. En 2012, il se porte volontaire pour aller prêter main forte à ses frères kurdes de Syrie et est versé dans les YPG?, forces combattantes du PYD?, pour lutter contre les djihadistes semant la terreur dans toute la contrée. Le 24 février 2015, il était engagé dans la terrible bataille de la vallée de la rivière Khabur et était posté en sentinelle avancée. C’est là, à Til Temir, qu’une balle de sniper devait mettre fin à ses jours. Mehmet avait 32 ans. Il combattait depuis 12 ans.

La bataille sur la Khabur

Mehmet faisait donc partie des forces kurdes qui sont venues au secours de 33 villages chrétiens de la vallée de la rivière Khabur, au sud-est du canton de Cêzirê. La population de ces villages descend des Assyro-Chaldéens chassés d’Irak en 1933 et qui venus se mettre sous la protection de la France, ayant alors mandat sur la Syrie.

Dans un article précédent, nous avons relaté une semaine de combats au Rojava, notamment à Til Temir où la bataille a été extrêmement violente (attaque des villages de la rive droite de la Khabur par l’EI entre le 23 et le 25 février, des civils tués et plus de 220 otages enlevés, encerclement de Til Temir le 25, raid en ville faisant une centaine de morts, avant que la contre-attaque des YPG/J ne permette de repousser l’EI au sud de la Khabur et de contenir l’encerclement) et se poursuit aujourd’hui.

Les forces kurdes du Rojava ont perdu plus de 40 hommes et femmes pendant ces 7 jours de combat, mais elles peuvent s’enorgueillir, grâce au sacrifice de héros comme Mehmet, d’avoir porté un coup sévère aux barbares de l’EI.

Condoléances

La dépouille de Mehmet Işıklar, rapatriée à Diyarbakir, a été inhumée le 3 mars dans son village d’adoption, Ambar, entourée de sa famille et de milliers d’amis. Tous ses proches, émigrés à Rennes, étaient également présents. Une cérémonie du souvenir aura lieu à Rennes à leur retour. Les Amitiés kurdes de Bretagne adressent à la famille de Mehmet et à tous les Kurdes de Rennes leurs sincères condoléances.

André Métayer

Cet article est tiré du site des Amitiés Kurdes de Bretagne, association animée par des Bretons et des Kurdes et qui oeuvre depuis bien longtemps en faveur des droits du peuple Kurde.

La gauche Indépendantiste Bretonne se joint comme de nombreuses organisations à la mobilisation qui aura lieu le 1er novembre en faveur de la résistance Kurde de Kobane. Pour nous les forces auto-organisées au Kurdistan constituent la seule alternative à la barbarie fasciste de l’état islamique mais aussi à l’impérialisme Turc et Étasunien et à la dictature des El Assad en Syrie, une alternative d’émancipation nationale pour le peuple kurde mais aussi une force de transformation sociale et d’émancipation féministe.

Outre le rendez vous de Rennes (11H place du colombier), il y aura des rassemblements le même jour à :

– Douarnenez : 12h aux halles
– Nantes : 16h Place Royale

Soyons nombreux aux cotés du peuple Kurde !

1er novembre : journée mondiale pour Kobanê

Depuis le 15 septembre, l’organisation terroriste qui se fait appeler l’Etat islamique (EI) mène de vastes offensives contre Kobanê (Ain al Arab), l’un des trois cantons autonomes kurdes du Rojava (Kurdistan de Syrie). Malgré la mobilisation et la résistance acharnée des YPG (Unités de Protection du Peuple du Rojava) et des YPJ (Unités de femmes combattantes), les djihadistes se sont emparés d’une soixantaine de villages autour de Kobanê, quasiment encerclée, tuant des civils et provoquant l’exode de milliers de personnes. C’est pour défendre leur terre et leurs valeurs que les Kurdes de Kobanê combattent. C’est aussi pour sauvegarder un modèle d’organisation de la société civile et politique basé sur une démocratie participative.

La résistance historique de cette petite ville a ému le monde entier et a redonné espoir à tout un peuple, et, au-delà, à tous ceux et à toutes celles qui, dans le monde entier, luttent pour plus de démocratie et contre l’obscurantisme. Le combat pour la défense de Kobanê revêt donc une dimension symbolique internationale. Sous le slogan « Kobane n’est pas seul » (Kobane is not alone), des manifestations auront lieu le 1er novembre à Paris, Marseille, Rennes, Strasbourg, Bâle, Cologne, Hambourg, Berlin, Brême, Francfort, Nuremberg, Freiburg, Stuttgart, Oslo, Stockholm, Göteborg, Copenhague, Vienne, Athènes, Nicosie, Londres, La Haye, Bruxelles, Helsinki, mais aussi en Amérique latine, aux Etats-Unis, au Japon, en Inde et au Pakistan.

Les Kurdes de Bretagne, les militants des forces politiques, syndicales et associatives, les Rennais et les Rennaises sont invités à se rassembler à Rennes ce samedi 1er novembre :

  • 11h : rassemblement dalle du Colombier.
  • 11h30 : marche dans les rues de Rennes.
  • 12h30 : arrivée place de la Mairie. Prises de parole. Dislocation

Nous avons reçu le communiqué suivant des Amitiés Kurdes Bretagne et nous le reproduisons bien volontiers.

 

Les Amitiés kurdes de Bretagne soutiennent la manifestation organisée par Amara, la Maison du Peuple kurde .

Vérité justice pour les victimes de l’Etat turc

Rassemblement à Rennes vendredi 27 décembre à 15 heures

Le 27 décembre 2011, l’aviation turque bombardait en toute connaissance de cause un groupe d’une cinquante de villageois de la région de Sirnak, à Roboski, près du village d’Uludere, qui s’adonnait au commerce toléré transfrontalier. Une vingtaine d’enfants et d’adolescents périrent dans des conditions atroces. Leurs familles attendent toujours un geste d’excuse du gouvernement AKP de Turquie.

Le 9 janvier 2013, étaient assassinées à Paris, au siège du Centre d’information du Kurdistan (CIK), trois femmes, trois militantes kurdes. Elles s’appelaient Leyla Soylemez, 24 ans, membre des jeunesses kurdes, Sakine Cansiz, 55 ans, dite “Sara”, cofondatrice du PKK et Fidan Dogan, 30 ans, plus connue sous le nom de Rojbîn, directrice du CIK. Trois figures emblématiques de la lutte du peuple kurde. Il ne fait aucun doute que ce triple assassinat est un crime politique qui met en cause la Turquie. C’est la raison pour laquelle il est à craindre que l’affaire ne soit étouffée comme d’autres, au nom de la raison d’Etat.

Le 6 décembre 2013, à Yuksekova, région d’Hakkari, La police tira à balles réelles sur des manifestants venus protester contre la profanation de tombes de combattants kurdes, tuant deux d’entre eux. Un troisième, grièvement blessé, le 7 décembre, au cours d’un mouvement suscité par l’acte assassin et délibéré de la police, succombait à son tour à ses blessures.

Trois exemples parmi tant d’autres de la politique menée contre les Kurdes par l’Etat turc.

Les Kurdes de Rennes et de Bretagne et les amis du peuple kurde dénoncent cette politique liberticide et manifesteront à Rennes vendredi 27 décembre prochain.

15 heures : rassemblement dalle du Colombier

16 heures : marche dans les rues de Rennes

17 heures: sit-in place de la mairie

Tous les Rennais et toutes les associations qui luttent pour la liberté partout dans le monde sont invités à s’associer à la manifestation.

André Métayer