Tag

lamballe

Browsing

Le football a une place très importante dans la vie des bretons… À l’heure du football business, peu connaissent l’expérience du mouvement Football et Progrès dans les années 70. À Lamballe et à Rennes, au Releg, à Lesneven, il a eu une certaine implantation dans le cadre du long mai 68 breton. Ce fut une tentative généreuse, brève mais riche d’enseignements pour ceux et celles qui défendent la culture populaire, l’auto-organisation, le refus du culte du profit.

L’excellent site Dialectik Football a écrit une partie de cette histoire. C’est avec leur autorisation que nous reproduisons l’article ci-dessous, grand merci à eux. Signalons qu’une place de choix y est fait à l’actu et l’histoire du foot breton.

Bretagne-info.


Les années 70, dernier grand moment d’offensive révolutionnaire, ont vu des footballeurs, regroupés au sein du Mouvement Football Progrès, tenter de s’attaquer aux fondations rigides et austères du football français. Un vent de fraîcheur tant par la façon de concevoir le jeu que par la remise en cause de la gestion autoritaire des clubs. Vaincu par ses limites internes mais aussi par la restructuration capitaliste, du football comme de la société, le MFP se dissoudra peu à peu à partir de la fin des années 70. Retour sur une parenthèse où il n’a jamais été autant question que les footballeurs se réapproprient leur sport.

Le football est parfaitement intégré au système capitaliste qui lui impose ses logiques de profits et de rationalité économique à tous les échelons. Les grand clubs professionnels sont aujourd’hui des entreprises multinationales, qui passent de main en main entre des investisseurs cherchant qui le profit, qui le rayonnement international. Les stars se monnayent à des prix défiant l’entendement. On observe dans ce football la tendance à l’accumulation et à la centralisation du capital décrite par Marx. Des investisseurs injectent des sommes colossales, construisent des grandes entreprises-clubs qui, par leur domination économique, deviennent dominantes sur le plan sportif. Et les discussions autour de la création de ligues européennes fermées semblent confirmer cette tendance monopoliste croissante du football professionnel.

Les années 70, des footballeurs dans la mêlée sociale

Cette véritable restructuration du secteur capitaliste qu’est le football, entamée depuis les années 70, s’est accélérée dans les années 90 avec l’arrêt Bosman, libéralisant les transferts des joueurs, et l’importance prise par les diffuseurs TV. Et comme toutes les restructurations capitalistes, elle s’accompagne de son lot d’attaques contre les prolétaires : mesures sécuritaires dans les stades et répression du supportérisme organisé qui nuit à l’image respectable TV-compatible, augmentation du prix des places, précarité des professionnels « de seconde zone » (avec tout le respect pour ces sportifs de haut niveau qui cherchent tant bien que mal à vivre de leur passion).

Le monde amateur n’est pas épargné par l’emprise capitaliste. Les budgets des clubs de divisions inférieures grossissent, la concurrence se déplaçant de plus en plus du terrain sportif au terrain économique. Même dans les division régionales, de nombreux clubs font faillite n’arrivant plus à suivre la course à l’armement qui s’est installée. La centralité de la victoire est au cœur des politiques de formations des jeunes dont la professionnalisation est une source de revenus pour les clubs formateurs sur de longues années avec les primes à la revente.

De la restructuration capitaliste des années 70 commençaient à émerger ces problématiques mais aussi des formes de résistances. En mai 68, le siège de la FFF était occupé plusieurs jours par le comité d’action des footballeurs, au mot d’ordre de « Le football aux footballeurs ! ». Une action à l’initiative de journalistes du Miroir du Football, mensuel indépendant (bien qu’appartenant à une maison d’édition du PCF, même si le Parti a, au début, une influence nulle sur sa ligne éditoriale) qui prône une vision offensive, spectaculaire et artistique du football, et défendent les joueurs contre le foot business naissant. Les occupants du 60 bis avenue de Iéna critiquent la gestion des instances, les mesures ne prenant pas en compte les impératifs des prolétaires licenciés, la forme des contrats professionnels… Pendant cinq jours, ils organisent aussi des débats sur le jeu, critiquant le football défensif et rugueux prôné par la DTN de l’époque.

Dans le sillage de ces événements, en février 1974 va être créé le Mouvement Football Progrès (MFP). Il s’agit d’un mouvement se proposant de réfléchir et d’intervenir politiquement dans le football, aussi bien du point de vue de l’organisation des clubs et instances que du jeu en lui même. Pendant quelques années ses militants vont tenter de faire progresser ses conceptions dans les clubs et fédérations, notamment en Bretagne, prolongeant cette expérience par la publication d’une revue, Le contre pied.

Le Stade Lamballais, le « laboratoire » du MPF

Les prémices du MFP sont à chercher dans le Miroir du football et ses conceptions du jeu mais aussi et surtout dans les expérimentation menées au Stade Lamballais (Côtes d’armor) depuis le début des années 60. En 1964, Jean-Claude Trotel est nommé entraîneur de l’équipe fanion à la suite d’André Pouliquen qui avait initié la mise en place d’un système de jeu tourné vers l’attaque, organisé autour d’un 4-2-4 en rupture avec les systèmes de jeu de l’époque s’appuyant sur un libéro (joueur défensif libre tombé en désuétude). Avec des conceptions de jeu novatrices pour l’époque (défense en ligne, construction depuis l’arrière), Lamballe pratique un football collectif et offensif qui leur permet d’arriver en DH, meilleure division régionale en 1968.

Mais l’expérience lamballaise, qui pose les bases du jeu défendu par le MFP et qui sera son « laboratoire » pendant toute la période, ne se limite pas à un football novateur. A partir de 1969, des changements structurels vont avoir lieu dans le club avec un joueur de 28 ans seulement qui devient président. Puis en 1973, Jean-Claude Trotel, qui de sympathisant communiste s’était rapproché d’idées autogestionnaires, propose de mettre fin au modèle de l’entraîneur unique et de mettre à la place un collectif d’entraîneurs. Concrètement, les joueurs se réunissent tous les deux mois pour désigner parmi eux quatre entraîneurs (un par équipe) qui réalisent ensemble les entraînements et mises en place tactiques, les compositions et les causeries, avant un débriefing en AG et la désignation de quatre nouveaux entraîneurs. Autre originalité, la parution régulière d’un fanzine du club, La passe lamballaise, permettant de communiquer directement sur les conceptions du jeu défendu au sein du club, et souvent décriées par les instances autant que par les autres clubs et la presse locale.

Le contexte social et politique de l’époque, marqué par l’insubordination ouvrière et l’agitation révolutionnaire, est évidemment déterminant dans la construction de cette expérience comme le montre ce témoignage de Bernard Phillipe, joueur de l’époque recueilli par les auteur du livre Le Mouvement Football Progrès et la revue Le Contre-Pied.

Nous les jeunes, j’avais alors dix-huit ans, on était à fond là-dedans. Il faut se remémorer le contexte politique : on avait vu mai 1968 ; en 1972, il y avait eu la grande grève du Joint Français à Saint-Brieuc. Cela ne s’est pas fait par hasard.

En juin 1973, un décret de la FFF va provoquer la révolte à Lamballe et précipiter la constitution du MFP. En effet la fédération prend un décret imposant aux clubs de Division d’Honneur d’être entraîné par un coach diplômé par la Fédération. Le Stade Lamballais, directement touché par cette mesure s’insurge a travers un tract et une pétition envoyé à tous les clubs de DH breton. Mais c’est tout le monde du football « progressiste » qui va critiquer cette mesure par laquelle la Fédé entend prendre le contrôle sur les entraîneurs – et donc sur les conceptions du jeu – en imposant sa vision du jeu, de l’entraînement et de la formation, en rupture avec la vision émancipatrice portée par le courant du Miroir du football. Une première réunion appelée à Rennes par Jean-Claude Trotel va convoquer une Assemblée Générale nationale pour février 1974 a St-Cyr-l’École dans les Yvelines, relayée par un éditorial dans le Miroir du football. Va s’y constituer formellement le Mouvement Football Progrès dont l’action va s’articuler dès lors autour de trois principes :

« – Lutter contre la conception conformiste du football caractérisée par la commercialisation croissante, par l’emprise grandissante du gouvernement sur son organisation, par l’autoritarisme des dirigeants en place, par la recherche du résultat par tous les moyens dans les compétitions.

– Élaborer et répandre une conception du football qui respecte la dignité du joueur, sa liberté d’expression, son plaisir de jouer, l’épanouissement de sa personnalité, qui ne sont concevables et réalisables que dans un contexte de jeu offensif et collectif.

– Rechercher les moyens par lesquels les footballeurs peuvent eux-mêmes contribuer à l’avènement de ce football, en prenant leurs propres responsabilités, en luttant pour de meilleures conditions matérielles. »

En bref, ils souhaitent diffuser une conception du jeu et de son organisation basé sur le plaisir de jouer et l’auto-organisation, en rupture avec la culture du résultat et l’autoritarisme qui règne à tous les niveaux.

Le MFP s’emploiera à faire avancer ses positions par l’organisation locale au sein des ligues, avec un certain succès en Bretagne et en banlieue parisienne. En proposant des stages basés sur la réflexion collective et des méthodes innovantes, notamment l’utilisation de l’analyse vidéo des séquences de jeu, ils défendront et tenteront de mettre en application une manière de jouer tournée vers l’avant et centrée autour du plaisir. Les militants donneront corps à ce style dans des tournois de sixte estivaux mais aussi dans les clubs où ils réussiront à avoir de l’influence, Lamballe en tête.

Au-delà de l’autogestion

Bien sûr, ces propositions ne seront pas sans provoquer de conflits. Au sein des clubs, parfois jusqu’à la rupture, avec par exemple la création du Collectif Football des Korrigans de Lesneven par des militant MFP du Stade Relecquois. Mais aussi avec les instances fédérales et les pouvoirs locaux qui chercheront à mettre des bâtons dans les roues de ces « agitateurs gauchistes ». Ainsi l’Amicale Laïque de Lanriec se verra interdite de jouer sur le terrain neuf de la commune qui n’en a pourtant pas d’autres. Les joueurs braveront les arrêtés municipaux pendant un an, jouant illégalement tout leurs matchs officiels jusqu’à obtenir gain de cause.

Mais au-delà de la philosophie du jeu et l’idée autogestionnaire des clubs, les débats faisaient rage au sein du MFP autour de la question de l’idéologie et de l’intervention politique. Alors que certains voulaient garder une stricte ligne apolitique se limitant à un discours sur le jeu, d’autres voyaient bien la limite de ce discours. Comment en effet penser changer le football sans changer la société dans lequel il se déploie ?

Quelques tentatives d’intervention, liées au football, ont eu lieu sous l’étiquette MFP comme la participation par le CFK Lesneven à une manifestation à Brest pour le doublement du budget de Jeunesse et Sport, ou à Rennes par la diffusion de tracts contre le président du Stade Rennais, Lemoux qui licencia en 75 l’entraîneur Cédolin puis le capitaine de l’équipe Raymond Kéruzoré avec des justifications vaseuses. Cette intervention dans la politique d’un club pro est unique pour le MFP et le discours, critiquant la toute puissance patronale et en appelant aux « spectateurs rennais qui êtes des travailleurs », très intéressant. Un rassemblement de soutien à Kéruzoré est même organisé aux prud’hommes.

Plusieurs débat auront pour thème ce sujet lors des réunions du MFP en 75/76. Si Jean-Claude Trotel défend une position qui affirme qu’il faut politiser leur action, dans le sens de réfléchir aux intrications du football avec la société, sa position ne sera pas majoritaire. En témoigne l’incapacité du MFP à participer en tant que tel au mouvement pour le boycott de la Coupe du Monde 78 en Argentine. Si certains y ont participé, il n’a pas été possible de trouver un accord sur la participation du mouvement à une initiative pourtant consensuelle et directement liée au football.

Autre échec, qui s’est aussi retrouvé dans beaucoup d’organisations politiques des années 70, l’incapacité à rompre avec un certain intellectualisme et un langage difficilement réappropriable, caractéristique de l’appartenance de classe (notamment au monde enseignant) d’une bonne partie de ses membres. Ce côté théoricien sera durement critiqué en interne par de jeunes participants fatigués du verbiage. Il a sans doute empêché le MFP d’élargir son audience chez les pratiquants de football ! Cet échec est aussi à chercher dans l’incapacité, malgré les déclarations de principes, à poser réellement la question des conditions matérielles des footballeurs, mis à part dans l’affaire Kéruzoré, et donc à s’éloigner du terrain pour interroger l’exploitation et le salariat. Refus probablement lié au conflit que cela aurait pu engendrer au sein d’un sport qui, bien que largement prolétaire, regroupe des pratiquants de toutes classes sociales.

Cette hétérogénéité des visions, l’impossibilité de dépasser un discours purement footbalistique aussi novateur soit il, un certain élitisme du langage, combinés aux reflux général des mouvements émancipateurs de l’époque semblent être les limites qui ont contribué à la dissolution progressive du mouvement.

Pas d’autre football sans révolution

A partir de 78, le MFP cesse d’exister en tant que tel et se recentre autour de Lamballe et de l’association Le football, la vie… qui publiera jusqu’en 1985 un magazine défendant les positions du MFP : Le contre pied. Ce mouvement n’était clairement pas révolutionnaire et ce fut sans doute sa limite principale. Comme le disaient les membres du bureau du MFP dans une interview en 1975 : « Nous ne versons pas dans l’utopie et nous savons bien que le football que nous rêvons ne peut pleinement s’épanouir dans la société actuelle. »

Le football dans son spectacle et dans sa pratique est partie intégrante de la société capitaliste et il semble impossible de chercher à changer le football sans chercher à changer la société par la révolution. Néanmoins le MFP reste une expérience originale d’intervention politique sur le football et notamment sur le jeu en lui même.

Ses tentatives et ses limites donnent des pistes sur ce que pourrait être aujourd’hui des formes d’interventions révolutionnaires dans le sport et le football. Le sport en général et le football en particulier tiennent une telle place dans la société, drainant des millions de pratiquants et de passionnés, bien souvent prolétaires, qu’il est nécessaire pour les révolutionnaires de réfléchir aux enjeux politiques, économiques et aux manières dont il est possible d’y intervenir, en rompant avec la tradition méprisante d’une partie des révolutionnaires envers les amateurs de ballon rond mais aussi du fétichisme de certains notamment envers le mouvement ultra qui ne font que démontrer leur méconnaissance des réalités des tribunes. A nous révolutionnaires, pratiquants et ou passionnés, de foot comme d’autres sports, de réfléchir au discours et aux actions que l’ont veut porter contre le capitalisme, l’exploitation et le football qu’ils nous proposent au-delà des simples slogans « Pour un sport populaire » ou « Contre le football moderne ».

************************************

Pour aller plus loin :

Loïc Bervas et Bernard Goumelen, Le Mouvement Football Progrès et la revue Le Contre-Pied (éditions L’Harmattan)

Mickaël Correia, Une Histoire populaire du football (éditions La Découverte)

Depuis hier, Nolan Lapie n’est plus ce jeune un peu paumé du pays de Lamballe qui avait giflé Valls, depuis hier c’est officiellement un harki. Certains se doutaient déjà un peu beaucoup au vu de sa visible fascination pour les quenelles (saluts nazis inversés de la mouvance Alain Soral/Dieudonné) et ses likes sur des pages facebook d’extrême-droite qu’il n’avait de rebelle que le goût et la couleur. On aurait pu croire à une erreur de jugement d’un jeune un peu paumé, évoluant dans un territoire délaissé notamment des forces politiques progressistes et révolutionnaires. Mais depuis hier, il est allé beaucoup plus loin dans son soutien aux forces de la réaction bleue-blanc-rouge et de la haine et pour cela, la presse locale l’a bien aidé.

Chaque élection présidentielle draine son lot de candidats plus ou moins fantaisistes tels Sylvain Durif — le Christ Cosmique — ou de “petits” candidats qui profitent de la pré-campagne pour tenter de faire rentrer leurs thématiques dans les débats (Christian Troadec, Oscar Temaru….). C’est ainsi, personne n’est dupe et les médias de masses ne manquent pas de faire comprendre aux auditeurs, lecteurs ou téléspectateurs combien ces démarches sont cocasses et vouées à l’échec voir carrément folkloriques.

Dans la galaxie de l’extrême-droite la plus crasse on ne manque pas de souligner combien chaque groupe en présence serait plus “anti-système” que son concurrent sur le marché de la haine et combien les “médias de l’oligarchie” seraient rétifs à leurs idées.

Hier, Nolan Lapie a annoncé à quelques jours de la fin de la collecte des 500 parrainages pour la course à la présidentielle française, sa “candidature” à cette élection.

Son opération de comm’ a parfaitement fonctionné grâce au soutien de Ouest-France et de France 3 Ouest qui lui ont littéralement servi la soupe.

Dans les deux énormes articles dont nous parlons, le petit Lapie a pu dérouler son discours sans qu’aucune question gênante ne vienne le contredire, tout juste nous concède-t-on en fin d’articles que réunir 500 signatures en si peu de temps sera difficile. Mais bien sur et tout de suite cette presse “régionale” a bien annoncé la candidature du même pantin à Evry dans la circonscription législative de Manuel Valls.

Certes Ouest-France précise bien que Dieudonné est derrière tout ça et fédère l’équipe de campagne de ce candidat “sans parti” mais se garde bien de rappeler que ce personnage a été condamné pour incitation à la haine raciale, se garde bien de parler de son antisémitisme maladif, de ses différents déboires judiciaires, et de sa proximité notoire avec Jean-Marie Le Pen. Quand à France 3 Ouest, c’est simple, leur article pourrait avoir été écrit par Lapie lui-même tant-il manque d’un minimum de recul. Il est toutefois rassurant de voir combien les commentaires des lecteurs et lectrices sont, une fois n’est pas coutume, plutôt peu amènes avec Nolan Lapie le porteur de valise des antisémites BBR en Bretagne.

Bretagne_Info_Nolan_Lapie_Presidentielles_2017_Dieudonne_1

Vous chercherez en vain sur le site de France 3 Ouest un article aussi long et complaisant sur la venue de Oscar Temaru, indépendantiste polynésien, ou de Phillipe Poutou, candidat du NPA, pourtant venus tout deux en Bretagne chercher des signatures et participer à la pré-campagne autrement que via internet.

Le jeune homme assume sans complexe aucun sa proximité avec “les mouvements identitaires bretons”, là encore les journalistes ne cherchent pas à creuser un peu plus en soulignant combien Nolan Lapie est complètement inconnu de la galaxie culturelle et politique bretonne œuvrant pour plus de démocratie en Bretagne et combien ses incantations sur l’ “identité” bretonne semblent très éloignées des revendications des mouvements de récupération linguistique ou pour l’unité de la Bretagne qui défendent une vision résolument inclusive de l’identité bretonne. Ils ne disent pas non plus que Nolan Lapie semble peu se préoccuper d’ailleurs de la langue bretonne ou du gallo, qu’il ne connait visiblement pas.

Pas de mention non plus du fait que les termes “mouvance identitaire bretonne” renvoient explicitement vers des médias antisémites et racistes comme Breiz Atao ou des groupes d’extrême-droite comme Breizh Info dont les membres et contributeurs sont plutôt actifs, proches et connus dans les différents groupes suprémacistes blancs, tricolores comme Riposte Laïque que dans les organisations indépendantistes ou autonomistes bretonnes.

En vérité, Nolan Lapie n’est plus que le nouveau produit du business de haine de Dieudonné qui semble avoir mis la main sur lui au détriment des autres sectes de la mouvance identitaire en Bretagne qui auraient bien voulu mettre le grappin sur le jeune Nolan.

Un rapide survol de son “programme” nous suffit à nous rendre compte que les revendications spécifiquement “bretonnes” sont posées là comme des alibis (refus du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ou réintégration de la Loire-Atlantique dans l’espace breton). Par contre, quelques propositions et affirmations démontrent bien le caractère pas du tout apolitique et franchement réactionnaire de la candidature du rebelle en carton-pâte :

Outre le soutien à la Russie de Poutine commun à tous les groupes d’extrême-droite figure, la suppression du mariage pour tous — une revendication récurrente de la mouvance Soral/Dieudonné/Le Lay — même si tous ce petit monde semble s’être brouillé. Pour eux, la possibilité pour des personnes du même sexe de s’unir devant la loi est un danger pour la civilisation occidentale, car ce qui les préoccupent tous c’est de démontrer le caractère unique et supérieur de cette civilisation en bon laquais du capital et de l’impérialisme blanc et européen qu’ils sont. Pour ce faire, cette coterie fascistoide parisienne n’hésite pas à débaucher quelques “indigènes” telle Farida Belgoul, ex-prétendue participante à la marche pour l’égalité de 1983 venue faire de la retape pour Soral pour lui donner un peu de crédibilité de quartier et ce, dixit les camarades de Quartiers Libres, car  “Farida Belghoul et Soral prétendent lutter pour “l’égalité et la réconciliation” entre la France blanche et catholique et les populations des quartiers populaires ».

er_colo

Nous ne savons plus exactement quel est le degré d’embrouilles et de convergences entre Dieudonné qui chaperonne Nolan et Alain Soral mais Nolan Lapie est notre Farida Belgoul à nous bretons. Les seuls arabes dont l’extrême-droite française veut bien sont ceux qui assument la posture du Harki, c’est à dire de trahir les leurs pour défendre la grandeur de la France et sa civilisation, et la seule affirmation de l’identité bretonne acceptable pour tous ces groupes là c’est celle qui serait complémentaire en tant que petite patrie charnelle à l’attachement à la France et à l’Europe blanche.

D’ailleurs, France 3 Ouest souligne que Nolan, ce « Breton fier de [s]es racines », « ne supporte plus que l’on oppose [s]on identité bretonne à l’identité française »… Tout est dit, le thème de la réconciliation entre identité bretonne, française et européenne est bien perceptible et affirmé, les masques tombent. On est loin de la posture du rebelle, de l’affirmation du caractère plurinational de l’état français cher à la gauche indépendantiste bretonne, on est dans la pure prose Soralienne même si c’est son ex-pote Dieudo qui est à la manœuvre.

Quartiers libres rappelle « la finalité de la logique politique proposée par Soral se concrétise par une soumission de toutes les minorités à la majorité sociale et économique française : blanche, masculine et catholique ».

Nolan Lapie finira comme Farida Belgoul, abandonné par Dieudonné et consorts lorsqu’il n’aura plus besoin de ce breton de service et de son petit paquet de crêpes.

Il mériterait d’être sur une affiche coloniale, celle de la France éternelle, ou dans une chanson, une de celles sur la Bretagne de Théodore Botrel, ce chansonnier bouffon qui chantait pour envoyer les bretons mourir pour construire l’empire français et engraisser les bourgeois.

Des militants de la Gauche Indépendantiste Bretonne résolument antifascistes.

nolan_lopie_botrel