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Loi elkhomri

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Samedi 11 mars c’est une centaine de personnes qui ont répondu à l’appel de Plouaret pour soutenir quatre militants qui comparaitront le 12 mai prochain au tribunal de Guingamp pour avoir prétendument bloqués des trains dans cette commune lors du mouvement contre la loi travail.

Cent personnes pour une conférence de presse c’est pas mal du tout, un signe sans doute que beaucoup de trégorrois ont compris que les 4 de Plouaret seront jugés en raison de leur investissement militant global au sein de la Gauche Indépendantiste ou Nuit Debout Lannion et pas du tout pour l’ensemble des blocages qu’ont leur imputent sans beaucoup d’éléments de preuves, ni témoignage.

Plus de 2000 personnes ont été poursuivis par la justice dans l’ensemble de l’État français pour leur participation au mouvement contre la loi travail.

#MoiAussiJaiBloqué !

Les organisateurs du rassemblement ont remercié avec un peu de  malice le parquet de Saint-Brieuc qui a eu la bonne idée d’audiencer ce procès politique entre le deuxième tour de la présidentielle et le premier tour des élections législatives. Les inculpés de Plouaret et leurs soutiens comptent bien en profiter pour marteler leur opposition à la loi travail et au capitalisme.

De nombreux participants à ce premier rassemblement ont arboré une affichette indiquant “Moi aussi j’ai bloqué” pour bien faire comprendre leur refus que seules quatre personnes soient poursuivis pour ces actions collectives. La défense s’organisera sans doute autour de cet axe, d’un point de vue politique et dans la perspective d’obtenir la relaxe. C’est une plainte de la SNCF qui suscite cette procédure.

De nombreux syndicats impliqués dans le mouvement contre la loi travail ont réaffirmer leur soutien samedi 11 mars au 4 de Plouaret :
L’UL CGT Guingamp, SUD Rail Bretagne, L’UL Solidaires Trégor, la FSU Guingamp, la CNT 22 ainsi que Nuit Debout Lannion et la Gauche Indépendantiste (Bretagne en Luttes).

Le représentant de Solidaires.
Le représentant de Solidaires.

La langue bretonne dans les luttes sociales et au tribunal…

Nous soutenons la volonté des quatre convoqués d’utiliser leur langue privilégiée, la langue bretonne, au tribunal à Guingamp” ont indiqués les militants présents. En effet les quatre personnes poursuivies sont brittophones et comptent s’exprimer en langue bretonne devant le tribunal et ce en accord avec leur avocat. Il existe au moins un cas de jurisprudence dans cette même juridiction qui avait permis en 1985 à un militant de Stourm Ar Brezhoneg de s’exprimer avec l’aide d’un interprète à Guingamp lors d’un procès pour recel de panneau. Peu importe l’attitude du tribunal disent les inculpés, il est fort à parier que vu la date du procès leur attitude permettra de poser sur la place publique et dans les débats la revendication de l’usage de notre langue dans tous les aspects de la vie publique.

Mobilisations à venir

Outre différents concerts de soutien c’est deux dates qu’il faut noter sur votre agenda :

  • samedi 6 mai pour une manifestation de soutien à Guingamp
  • vendredi 12 mai dans cette même ville dés 8h devant le tribunal

Les chèques et virements de soutien sont à faire parvenir à Skoazell Vreizh, le secours breton qui prend en charge les frais d’avocat de Guillaume, Kaou, Gael et Yoann.

CNT_plouaret_breizhistance

La journée d’hier 27 avril a été marquée par de très nombreuses violences policières. A Saint-Brieuc, 60 lycéens ont été gazés et 6 d’entre eux interpellés, si les grand médias ont été prompts à pleurnicher sur la Porsche brulée à Nantes ils ont été bien moins rapides à relayer l’information sur la mutilation d’un étudiant en géographie de l’université de Rennes 2. Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de l’AG de Rennes 2 à ce sujet.  La médic team de Rennes déplore 49 blessés dont 10 graves, les vidéos et photos circulant sur cette journée dans cette même ville sont accablantes pour la police et le préfet Patrick Strzoda qui nient l’utilisation de Flash-ball alors que cette même médic team diffuse l’image ci dessous prise peu après la chute de l’étudiant en géographie éborgné.

Photo de projectiles Flash Ball dont le préfet nie l'utilisation le 27 avril à rennes.

Enfin sur cette vidéo amateur on voit trés clairement une voiture de police renverser un scooter à Rennes et les policiers de la BAC trainer le conducteur à terre au mépris des règles de sécurités élémentaires et continuer à Flashballer allègrement, n’en déplaise au préfet qui ment sans vergogne aux médias avec le soutien de Nathalie Appéré, député maire de Rennes.

D’autres témoignages nous parviennent de menaces sur des lycéen-ne-s dés 7h le matin hier à Rennes, dont certaines à caractère sexuel émanant de personnes se présentant comme membres des forces de l’ordre.

La mobilisation continue…

Bretagne-Info.

 

Communiqué à propos des violences policières et de l’étudiant éborgné par un tir de flash-ball :

Ni oubli, ni pardon : Rennes 2 déteste la police.

Encore une fois, après la manifestation de ce jeudi 28 avril, l’Assemblée Générale de Rennes 2 a l’occasion de saluer le nombre élevé de manifestants, et de se réjouir de la détermination et de la solidarité éprouvée dans le cortège de tête. Face à la force de notre mobilisation, la police a été fidèle à elle-même. Le bilan est d’au moins 20 arrestations et de 49 manifestants blessés, dont un camarade éborgné par un tir de flash-ball.

Dans la foulée, à propos de la répression dont il donne les ordres, nous avons entendu Bernard Cazeneuve, premier flic de France, sommer les « organisateurs des manifestations » de « condamner les casseurs » « avec la même fermeté que la [sienne] ». Si nous ne sommes pas sûrs de pouvoir être considérés comme des « organisateurs », nous sommes néanmoins de celles et ceux qui s’organisent, et nous sommes à l’origine de nombreuses manifestations depuis le début de la lutte contre la loi travail. C’est à ce titre que nous lui répondons qu’il n’y aura aucune séparation entre le bon grain des manifestants et l’ivraie des casseur, et que nous continuerons à soutenir chaque camarade arrêté, inculpé ou condamné.

Présents dans les manifestations comme devant les tribunaux pour soutenir des camarades lorsqu’ils sont inculpés, nous savons que les discours médiatiques sur la « violence des casseurs » ont pour but de justifier les arrestations et les condamnations de manifestants. Ils servent aussi à rendre plus acceptables les mutilations infligées à certains d’entre nous par la police, qui qualifie ses ennemis de « terroristes » ou de « casseurs » afin de justifier la répression.

Les conséquences du maintien de l’ordre étant ici trop encombrantes, il est déjà reproché par le préfet au cortège étudiant, dont faisait partie notre camarade qui a perdu un œil, d’avoir osé considérer que nous avions notre place dans le centre de Rennes. De la même manière, depuis le début du mouvement, les actes des flics sont systématiquement excusés par leurs syndicats et le gouvernement au nom du stress, de la fatigue ou du sous-effectif, et ces discours sont aussitôt répétés jusqu’à la nausée par les commentateurs et experts de tout poil. A l’inverse, dans les médias les actes des manifestants sont systématiquement sortis du contexte et dépolitisés. C’est ainsi que Ouest-France parle régulièrement « d’attaques contre des commerces », sans spécifier que ce sont spécifiquement des agences d’intérim, des banques ou des agences immobilières qui sont ciblées.

Pourtant, personne n’est dupe au sein des cortèges, et lorsque la vitre de la Société Générale a volé en éclats en fin de manifestation, nous étions nombreux à scander « Panama, on n’oublie pas ! ». Aussi, plus personne ne reproche à des manifestants de tout faire pour tenir la police à distance. La raison est simple : puisque les cortèges de jeunes déterminés et offensifs sont le cœur de cible du pouvoir, à coups de grenades lacrymos et de flash balls, nous ne pouvons plus croire en la fable des « débordements en marge des cortèges ».

N’importe quelle personne qui ne se satisfait pas de signer une pétition sur internet se retrouve de fait confrontée à la police jusqu’à risquer de perdre un oeil, et c’est pour cela que nous haïssons tous les flics. « Tout le monde déteste la police » et « Tous les flics sont des batards » font aujourd’hui parti de nos slogans. Quant à ceux qui nous reprocheraient de « généraliser », nous les mettons au défi de trouver un CRS sans matraque, un BACeux favorable à l’interdiction du flash-ball, ou encore un RG ne surveillant pas la population.

Nous savons que le pouvoir cherche à marquer les corps pour disperser la masse, et il serait temps que le gouvernement comprenne que cela ne marchera pas. Par exemple, ce 28 avril à Rennes, lors d’une AG de lutte appelée initialement par la Coordination des Intermittents et Précaires, il a été décidé d’occuper le Théâtre National de Bretagne (TNB), et ce peu après avoir appris l’évacuation violente de l’Odéon par les CRS.

Nombreux sont les blessés à chaque manifestation. Les flics doivent cependant savoir qu’il n’y aura ni oubli ni pardon. En plus d’assurer de notre soutien les blessés, les gardés-à-vue et les inculpés, nous appelons à intensifier la lutte, en rejoignant notamment l’occupation du TNB et les manifestations des 1er et 3 mai contre la loi travail.