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#Présidentielles2017

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– Quatre camarades seront jugés le 12/05 pour avoir pris part à des rassemblements contre la loi travail dans la gare de Plouaret en mai et juin 2016, ce qui a occasionné des blocages de trains. Ils sont quatre à être jugés alors que jusqu’a 150 personnes ont participé à ces rassemblements. Et le dossier pénal ne contient rien indiquant que nos camarades ont pu prendre part à l’ensemble de ces blocages. On tente d’individualiser des actes collectifs de résistance à l’injustice sociale en s’en prenant à quatre militants connus (ils militent à Nuit Debout ou à la Gauche Indépendantiste)

Le 6 mai à 11H ce sera la dernière fois du quinquennat que nous manifesterons contre la loi travail et son monde et le 12 mai, jour du procès, la première fois du nouveau quinquennat. Dans les deux cas, au delà de l’injustice flagrante que nos camarades subissent nous croyons dans la force de l’action collective dans la rue pour lutter pour la justice sociale, le capitalisme, pour la défense de l’environnement et contre les projets miniers, pour la langue bretonne, le droit à l’autodétermination du peuple breton… Descendre dans la rue en cette période électorale est primordial pour rappeler que lutter ne saurait se résumer à voter de temps en temps pour des millionnaires. Et pour tisser des liens de complicité pour les résistances anticapitalistes à venir contre les nouveaux dirigeants du pouvoir de Paris et en tout premier lieu contre le Front National et ses idées, et ce quelque soit le choix de chacun pour lui faire obstacle le 07 mai. La diversité des soutiens exprimés envers les 4 de Plouaret démontre que de la répression peut naitre l’unité populaire anticapitaliste en prenant en compte la complémentarité des formes de luttes.

– Nos quatre lascars ont répondus en breton aux convocations car c’est leur langue de cœur, celle de leur foyer et de leur travail, c’est dans cette langue, celle de notre pays, qu’ils répondront au tribunal quoiqu’il arrive, leur manifester soutien c’est replacer au cœur du débat social cet instrument de communication que chacun peut s’approprier sans distinction d’origine et qui à toute légitimité à vivre dans les luttes sociales et dans la vie publique.

– La Bretagne est un territoire marqué par les luttes collectives, parfois victorieuses, demain c’est encore de là que nous lutterons pour un avenir meilleur, c’est de là que nous continuerons dans cette diversité à conspirer et conspirer c’est respirer ensemble. Pour bien respirer il nous faut aérer notre espace commun, la rue, des odeurs xénophobes et capitalistes qui l’envahissent, pour toutes ces raisons nous vous attendons samedi 06 mai à 11h place de la gare à Guingamp et le 12 mai à 8h30 devant le tribunal de cette même ville.

La Gauche Indépendantiste.

Soutiens : Nuit Debout Lannion, Ul CGT Guingamp, FSU Guingamp, CNT 22, Gauche Indépendantiste, NPA, PCF Guingamp, Sud Rail Bretagne, Solidaires Trégor, OCL…

Près d’une trentaine de personnes se sont réunies hier à Nantes en solidarité avec le peuple guyanais actuellement en lutte. Jonathan Guillaume a ensuite lu un texte pour la Gauche Indépendantiste Bretonne, dont voici la vidéo ci-dessous ainsi que la retranscription en fin d’article.

D’autres rassemblements auront lieu ce week-end en Bretagne :

 

Texte lu lors de la prise de parole
en solidarité avec le peuple guyanais en lutte

Si nous avons voulu occuper la rue même symboliquement aujourd’hui ce n’est pas seulement pour affirmer notre solidarité avec le peuple Guyanais mais aussi pour le remercier.
Sa mobilisation depuis le 25 mars en faveur de la justice sociale et d’un développement de la Guyane basée sur la satisfaction des besoins de la majorité du peuple révèle beaucoup d’évidences, et pour cela nous voulons remercier le peuple Guyanais dans toutes ses composantes.

– D’abord il rappelle que c’est le peuple en mouvement qui est le carburant de l’histoire, à un moment ou l’on nous sollicite pour aller choisir qui décidera à Paris pour l’ensemble des populations sous domination française. Si les revendications ne sont pas encore satisfaites, le peuple Guyanais fait bruyamment irruption pour redire que c’est par la lutte collective que l’on change l’ordre des choses. Si le gouvernement ne veut pas aller plus loin c’est surtout parce que cela pourrait donner des idées à d’autres à commencer à tous les autres peuples des territoires dit d’Outre-Mer de Martinique, de Guadeloupe, de Kanaky, de Polynésie, de la Réunion… et même pourquoi pas de Bretagne.

– Si le gouvernement est aussi bloqué c’est aussi parce que, comme le rappelle l’assemblée des peuples de la Caraïbe : « le libéralisme sauvage, le désengagement de l’état et les attaques contre les acquis sociaux font la loi, la vie continuera à devenir de plus en plus chère et les conditions de subsistance de plus en plus dures. D’autre part, la politique menée par les autorités françaises dans les territoires sous tutelle participe de leur vision impérialiste. On sait que ce sont ces pays qui donnent à la France un statut de puissance maritime mondiale et, pour ce qui concerne la Guyane, de puissance spatiale. Ils sont également la tête de pont pour sa pénétration diplomatique, commerciale et militaire dans notre région caribéenne. » et rappelle ainsi les secteurs progressistes de la métropole à la solidarité anti-impérialiste et anti-colonialiste qui fait défaut.

– Merci au peuple Guyanais d’avoir rappelé que la France est et reste un état colonialiste. Que c’est un état raciste, en Guyane comme ailleurs dans les prétendus territoires français d’outre-mer. Les blancs de la métropole monopolisent les emplois de qualités, pour les autres la racialisation des rapports sociaux a des conséquences très concrètes en termes d’accès à l’emploi, à la formation, à l’éducation, aux soins, à la sécurité…

– Même si les situations sont incomparables, en tant que Bretons et Bretonnes, nous comprenons parfaitement les revendications des populations autochtones contre les activités minières que le gouvernement de Paris essaye de nous imposer ici aussi, et bien sur toutes les revendications sur la diversité linguistique.

La colère de Cazeneuve suite aux excuses de sa ministre « au peuple Guyanais » est à rapprocher des prises de position d’Eric Ciotti, député de la frange la plus à droite des républicains sur la même question.

Le mouvement populaire guyanais révèle très concrètement que la France est un état plurinational, ceux qui refusent de le reconnaître tout en se prétendant antiraciste et anticolonialiste refusent de remettre en cause leurs privilèges de blancs.

Nous ne souhaitons qu’une chose : que les Guyanais obtiennent satisfaction et que leur colère, leur dignité, leur détermination soit contagieuse !

NOU BON KÉ SA !
TRAWALC’H !

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Trois rassemblements sont recensés dans les jours à venir en Bretagne en solidarité avec le mouvement populaire en Guyane. Nous vous invitons à y participer sur des bases anticolonialistes et internationalistes.

Voici sur quelles bases nous initions ou soutenons ces initiatives :

Depuis le 25 mars 2017, 37 syndicats guyanais se réunissent au sein de l’Union des Travailleurs Guyanais (UTG) et organisent une lutte sociale de grande ampleur.

Après une semaine de mobilisation le gouvernement français représenté par Ericka Bareigts (Ministre de l’Outre Mer) et Matthias Fekl (Ministre de l’Intérieur) annonce une promesse de 1,085 milliard d’euros versé par l’état pour “sortir la Guyane de la crise”. Cette proposition jugée insuffisante par le peuple aboutira à un appel à la continuité de la grève dans les semaines à venir.

Pour briser le silence et affirmer notre solidarité internationaliste en tant que Bretons avec le peuple Guyanais nous appelons à rejoindre les rassemblements mentionnés plus haut, et à en initier d’autres :

  • Pour la satisfaction des revendications du mouvement populaire en Guyane.
  • Pour affirmer le droit du peuple Guyanais à l’autodétermination.
  • Pour rappeler que l’on ne change pas la société en votant pour choisir nos maitres à Paris.

La Gauche Indépendantiste Bretonne (Bretagne en Luttes / Breizh O Stourm).

Le Conseil constitutionnel a publié samedi 18 mars les derniers parrainages validés pour l’élection Présidentielle française du 23 avril et du 7 mai 2017.

Le détail des parrainages permet de voir qu’Oscar Temaru a recueilli 109 parrainages : 55 venant de Polynésie française, 20 de Corse, 28 de Nouvelle-Calédonie, quatre de Guyane, un du Pas-de-Calais et un des Côtes d’Armor.

Il n’y aura donc pas de candidat pour représenter les peuples en luttes car les 109 parrainages d’Oscar Temaru sont loin du minimum requis. Pour être officiellement candidat au suffrage de la présidentielle française, chaque prétendant devait être parrainé avant vendredi 17 mars par au moins 500 élus, issus d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer, et à raison d’au plus 50 par circonscription.

Après validation de la liste complète des parrainages par le Conseil constitutionnel, il s’avère que onze candidats disputeront le premier tour de l’élection présidentielle française le 23 avril 2017.

Christian Troadec non plus ne sera pas de la partie, ayant récolté 53 parrainages (dont 18 en Bretagne : 8 dans le Finistère, 7 dans le Morbihan, 2 dans les Côtes d’Armor, 1 en Ille-et-Vilaine Vilaine et aucun en Loire-Atlantique).

La Gauche Indépendantiste bretonne invite donc à l’abstention aux présidentielles comme aux législatives.

Depuis hier, Nolan Lapie n’est plus ce jeune un peu paumé du pays de Lamballe qui avait giflé Valls, depuis hier c’est officiellement un harki. Certains se doutaient déjà un peu beaucoup au vu de sa visible fascination pour les quenelles (saluts nazis inversés de la mouvance Alain Soral/Dieudonné) et ses likes sur des pages facebook d’extrême-droite qu’il n’avait de rebelle que le goût et la couleur. On aurait pu croire à une erreur de jugement d’un jeune un peu paumé, évoluant dans un territoire délaissé notamment des forces politiques progressistes et révolutionnaires. Mais depuis hier, il est allé beaucoup plus loin dans son soutien aux forces de la réaction bleue-blanc-rouge et de la haine et pour cela, la presse locale l’a bien aidé.

Chaque élection présidentielle draine son lot de candidats plus ou moins fantaisistes tels Sylvain Durif — le Christ Cosmique — ou de “petits” candidats qui profitent de la pré-campagne pour tenter de faire rentrer leurs thématiques dans les débats (Christian Troadec, Oscar Temaru….). C’est ainsi, personne n’est dupe et les médias de masses ne manquent pas de faire comprendre aux auditeurs, lecteurs ou téléspectateurs combien ces démarches sont cocasses et vouées à l’échec voir carrément folkloriques.

Dans la galaxie de l’extrême-droite la plus crasse on ne manque pas de souligner combien chaque groupe en présence serait plus “anti-système” que son concurrent sur le marché de la haine et combien les “médias de l’oligarchie” seraient rétifs à leurs idées.

Hier, Nolan Lapie a annoncé à quelques jours de la fin de la collecte des 500 parrainages pour la course à la présidentielle française, sa “candidature” à cette élection.

Son opération de comm’ a parfaitement fonctionné grâce au soutien de Ouest-France et de France 3 Ouest qui lui ont littéralement servi la soupe.

Dans les deux énormes articles dont nous parlons, le petit Lapie a pu dérouler son discours sans qu’aucune question gênante ne vienne le contredire, tout juste nous concède-t-on en fin d’articles que réunir 500 signatures en si peu de temps sera difficile. Mais bien sur et tout de suite cette presse “régionale” a bien annoncé la candidature du même pantin à Evry dans la circonscription législative de Manuel Valls.

Certes Ouest-France précise bien que Dieudonné est derrière tout ça et fédère l’équipe de campagne de ce candidat “sans parti” mais se garde bien de rappeler que ce personnage a été condamné pour incitation à la haine raciale, se garde bien de parler de son antisémitisme maladif, de ses différents déboires judiciaires, et de sa proximité notoire avec Jean-Marie Le Pen. Quand à France 3 Ouest, c’est simple, leur article pourrait avoir été écrit par Lapie lui-même tant-il manque d’un minimum de recul. Il est toutefois rassurant de voir combien les commentaires des lecteurs et lectrices sont, une fois n’est pas coutume, plutôt peu amènes avec Nolan Lapie le porteur de valise des antisémites BBR en Bretagne.

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Vous chercherez en vain sur le site de France 3 Ouest un article aussi long et complaisant sur la venue de Oscar Temaru, indépendantiste polynésien, ou de Phillipe Poutou, candidat du NPA, pourtant venus tout deux en Bretagne chercher des signatures et participer à la pré-campagne autrement que via internet.

Le jeune homme assume sans complexe aucun sa proximité avec “les mouvements identitaires bretons”, là encore les journalistes ne cherchent pas à creuser un peu plus en soulignant combien Nolan Lapie est complètement inconnu de la galaxie culturelle et politique bretonne œuvrant pour plus de démocratie en Bretagne et combien ses incantations sur l’ “identité” bretonne semblent très éloignées des revendications des mouvements de récupération linguistique ou pour l’unité de la Bretagne qui défendent une vision résolument inclusive de l’identité bretonne. Ils ne disent pas non plus que Nolan Lapie semble peu se préoccuper d’ailleurs de la langue bretonne ou du gallo, qu’il ne connait visiblement pas.

Pas de mention non plus du fait que les termes “mouvance identitaire bretonne” renvoient explicitement vers des médias antisémites et racistes comme Breiz Atao ou des groupes d’extrême-droite comme Breizh Info dont les membres et contributeurs sont plutôt actifs, proches et connus dans les différents groupes suprémacistes blancs, tricolores comme Riposte Laïque que dans les organisations indépendantistes ou autonomistes bretonnes.

En vérité, Nolan Lapie n’est plus que le nouveau produit du business de haine de Dieudonné qui semble avoir mis la main sur lui au détriment des autres sectes de la mouvance identitaire en Bretagne qui auraient bien voulu mettre le grappin sur le jeune Nolan.

Un rapide survol de son “programme” nous suffit à nous rendre compte que les revendications spécifiquement “bretonnes” sont posées là comme des alibis (refus du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ou réintégration de la Loire-Atlantique dans l’espace breton). Par contre, quelques propositions et affirmations démontrent bien le caractère pas du tout apolitique et franchement réactionnaire de la candidature du rebelle en carton-pâte :

Outre le soutien à la Russie de Poutine commun à tous les groupes d’extrême-droite figure, la suppression du mariage pour tous — une revendication récurrente de la mouvance Soral/Dieudonné/Le Lay — même si tous ce petit monde semble s’être brouillé. Pour eux, la possibilité pour des personnes du même sexe de s’unir devant la loi est un danger pour la civilisation occidentale, car ce qui les préoccupent tous c’est de démontrer le caractère unique et supérieur de cette civilisation en bon laquais du capital et de l’impérialisme blanc et européen qu’ils sont. Pour ce faire, cette coterie fascistoide parisienne n’hésite pas à débaucher quelques “indigènes” telle Farida Belgoul, ex-prétendue participante à la marche pour l’égalité de 1983 venue faire de la retape pour Soral pour lui donner un peu de crédibilité de quartier et ce, dixit les camarades de Quartiers Libres, car  “Farida Belghoul et Soral prétendent lutter pour “l’égalité et la réconciliation” entre la France blanche et catholique et les populations des quartiers populaires ».

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Nous ne savons plus exactement quel est le degré d’embrouilles et de convergences entre Dieudonné qui chaperonne Nolan et Alain Soral mais Nolan Lapie est notre Farida Belgoul à nous bretons. Les seuls arabes dont l’extrême-droite française veut bien sont ceux qui assument la posture du Harki, c’est à dire de trahir les leurs pour défendre la grandeur de la France et sa civilisation, et la seule affirmation de l’identité bretonne acceptable pour tous ces groupes là c’est celle qui serait complémentaire en tant que petite patrie charnelle à l’attachement à la France et à l’Europe blanche.

D’ailleurs, France 3 Ouest souligne que Nolan, ce « Breton fier de [s]es racines », « ne supporte plus que l’on oppose [s]on identité bretonne à l’identité française »… Tout est dit, le thème de la réconciliation entre identité bretonne, française et européenne est bien perceptible et affirmé, les masques tombent. On est loin de la posture du rebelle, de l’affirmation du caractère plurinational de l’état français cher à la gauche indépendantiste bretonne, on est dans la pure prose Soralienne même si c’est son ex-pote Dieudo qui est à la manœuvre.

Quartiers libres rappelle « la finalité de la logique politique proposée par Soral se concrétise par une soumission de toutes les minorités à la majorité sociale et économique française : blanche, masculine et catholique ».

Nolan Lapie finira comme Farida Belgoul, abandonné par Dieudonné et consorts lorsqu’il n’aura plus besoin de ce breton de service et de son petit paquet de crêpes.

Il mériterait d’être sur une affiche coloniale, celle de la France éternelle, ou dans une chanson, une de celles sur la Bretagne de Théodore Botrel, ce chansonnier bouffon qui chantait pour envoyer les bretons mourir pour construire l’empire français et engraisser les bourgeois.

Des militants de la Gauche Indépendantiste Bretonne résolument antifascistes.

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Voici un texte diffusé initialement sur le site Expansive.info et qui explique le pourquoi d’une campagne d’abstention active en Bretagne pour les élections présidentielles 2017.

La rédaction de Bretagne Info.

 

Selon les pronostics, l’abstention sera comme toujours la grande gagnante des élections du printemps 2017. Néanmoins, il semble qu’une fois encore les politiques ne vont pas la prendre au sérieux. Une infime minorité aura donc à nouveau le droit de faire la loi, quelqu’un sera reconduit à la tête de l’État, l’assemblée des vieux blancs corrompus se remplira à nouveau. Pour remédier à ce problème, c’est à dire pour que la France ne vienne plus nous déranger avec ses élections et ce qu’il en résulte, des militantEs de la gauche indépendantiste bretonne ont décidé de répondre favorablement aux appels internationaux à une piraterie de classe contre les présidentielles.

Notre participation au cirque électoral par une campagne d’abstention active s’est imposée comme une évidence. Qu’importe qui fera reculer les droits sociaux, nous refusera toujours le droit de décider collectivement du sort de nos territoires, passera en force sur les projets inutiles et imposés, niera fidèlement le droit du peuple breton à se gouverner lui-même de Ouessant à Clisson. S’il faudra lutter contre l’une ou l’autre de ces personnes après l’élection, autant commencer dès le début de la campagne. Nos voix seront dans les rues et sur les murs, pas dans les urnes. Il est d’autant plus impensable en Bretagne, d’accepter passivement cette énième injonction à aller choisir qui va continuer à ne pas nous représenter ; pas après avoir expérimenté sur la ZAD le fait se représenter soi-même, pas après avoir montré pendant le mouvement contre la loi travail notre capacité à s’organiser contre ce monde, et pas à un seul instant tant que notre peuple est privé de son droit à s’autogérer.

Comme beaucoup nous ne nous déplaçons pas pour aller voter car nous ne ressentons rien pour les mascarades présidentielles. Choisir entre le pire et le différemment pire ne fait pas vibrer grand monde. Que cela s’exprime par un discours militant ou non, les beaux succès permanent de l’abstention et la disparition du vote de conviction au profit du vote de dépit sont plus que des aveux d’échec. Ils sont aussi des frontières qui existent entre un monde politique coupé du réel, et les classes populaires qui subissent sa loi sans rien pouvoir obtenir autrement que par la lutte. Ce monde clos est à ce point loin des réalités qu’il fait même une élection sous un état d’urgence devenu semi-permanent.

Nous savons déjà de quoi sera fait le débat : concours de casse sociale, nationalisme tricolore outrancier et va en guerre, racisme, sexisme, course au renoncement écologique. A l’inverse, pour construire une Bretagne indépendante, réunifiée, anticapitaliste, féministe, écologiste, brittophone et solidaire, notre programme passe donc par la perturbation des élections présidentielles françaises. Puisque nous n’avons pas notre place dans les médias pro-élections, nos propositions s’écriront sur les murs et dans la nature. Nous invitons les volontaires à répandre cette dynamique à travers tout le pays. Exprimez-vous dans cet espace électoral conçu pour être verrouillé, portez y l’affrontement, tournez-le en ridicule, sabotez-le, à vous de trouver vos méthodes. Organisons-nous pour lancer dès à présent la riposte. Pour une fois nous prendrons la parole, en tant que partisanes et partisans du boycott de 2017, en tant que bretonnes et bretons.

Sabordons les élections, à l’abordage !

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