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L’article qui suit est tiré du blog du NPA du Pays de Rennes qui continue à informer sur les résistances ouvrières en cours  à l’usine de PSA La janais.

Bretagne-info.

C’est en restant organisés, nombreux, mobilisés que nous pourrons faire reculer le patronat qui mange le fric sur le dos des créateurs de richesses, nous les petits salaires !

Après la fermeture du site d’Aulnay, la direction de PSA poursuit sa politique de restructuration des sites en même temps que la construction de nouvelles implantations sont à l’ordre du jour au Maroc et en Algérie. Des restructurations qui signifient aggravation des conditions de travail et suppressions de primes, service de transports… Mais les salariéEs résistent pied à pied.

Depuis plusieurs semaines, beaucoup de rumeurs circulaient sur les nouveaux horaires. Le 29 mai, l’annonce par la direction de ces nouveaux horaires (7 h à 15 h 12), accompagnés de la suppression de la prime d’équipe (liée aux horaires pénibles) et des cars, a déclenché la contestation.

La CGT a annoncé le 1er juin un débrayage dès le lendemain. Forcée par la colère des travailleurs, la CFDT s’est jointe à l’action, mais lors du débrayage, la CFDT a dit que, contrairement à la CGT, elle accepterait une perte de salaire ! Dès lors, difficile de poursuivre un mouvement pour changer le rapport de forces.

Pour combler les « pertes » de production liées au débrayage et aux multiples pannes, la direction a annoncé 8 demi-heures supplémentaires… alors qu’elle nous a fait chômer le 29 juin ! Un très bon choix puisque grâce à ça, nous nous sommes réunis à chacune des 8 demi-heures avec la CGT !

Rester organiséEs et mobiliséEs

La lutte s’est prolongée durant tous le mois de juin : 4 ­débrayages entre le 8 et le 11 juin, puis tous les jours de la semaine du 15 au 20 juin pour réclamer le maintien du salaire intégral, des cars et dire non à la flexibilité. Grâce à ces actions, avec plus les 800 signataires de la pétition, la suppression de la prime sera dégressive et ne débutera qu’en janvier 2016, prime de panier de 2 euros par jour travaillé. Ridicule !

Malgré nos mobilisations, la direction maintient la pression en imposant 1 h supplémentaire le 7 juillet pour ferrage et peinture, 30 minutes les 8, 9, 15 et 16 juillet pour tous les ateliers sauf l’emboutissage. Tout cela à cause des pannes !

En fait sur plusieurs sites PSA, les salariéEs s’opposent aux attaques de la direction. À Mulhouse, Poissy, Trémery, Sochaux, les débrayages se multiplient contre les samedis gratuits, les overtime1 et la multiplication des sanctions.

Nous exigeons la fin de la flexibilité, et des investissements pour l’outil de production. C’est en restant organisés, nombreux, mobilisés que nous pourrons faire reculer le patronat qui mange le fric sur le dos des créateurs de richesses, nous les petits salaires !

Correspondance.

La Gauche Indépendantiste Bretonne (Breizhistance) sera présente demain à Chartres de Bretagne pour manifester aux cotés des forces antifascistes  et des habitants de Chartres qui entendent protester contre le meeting néonazi organisé dans cette même commune.

A l’heure ou la crise sociale prend de l’ampleur ne laissons pas l’extrême-droite la plus radicale répandre ses germes de haine raciale impunément en Bretagne ou ailleurs.

 

Rendez vous à 15 heures devant la mairie.

 

Les militants de la Gauche Indépendantiste du pays de Rennes.

Nous étions près de 20 000 dans les rues de Bretagne ce mardi à protester contre l’ANI, Accord National Interprofessionnel signé le 11 janvier. Cette première mobilisation est loin d’être la dernière avant le passage du texte devant le parlement français. Cet accord dit « de Wagram », a été signé entre le Medef et une minorité de syndicats, il préfigure la loi que proposera le gouvernement. Cet accord casse une nouvelle fois les acquis des salariés, et notamment la possibilité du « droit à vivre et travailler au pays », pourquoi ?

Un accord qui casse nos acquis et profite au patronat 

Contre une promesse d’un peu plus d’emplois, les représentants des centrales syndicales CFDT, CGC, CFTC signent pour :

  • De nouvelles exonérations de charges patronales en échange d’une taxation symbolique des contrats de moins de trois mois. Mathématiquement le patronat est gagnant (45 millions d’euros pour le patronat selon G. Filoche), seulement 30% des CDD seront taxés et la disposition encourage l’intérim qui n’est soumis à cette taxation.
  • Pour favoriser et élargir le recours au chômage et aux temps partiels, au CDI de « projet » ou « intermittents. Les salariés sont ici réduits à une variable d’ajustement et précariser dans leur situation.
  • Pour réduire l’encadrement juridique des plans sociaux, en permettant de signer des accords qui dérogent à la loi. De même, l’accord réduit les délais pendant lesquels on peut recourir aux prud’hommes et plafonne les indemnités compensatrices versées par les patrons. Un salarié disposait de 5 ans pour se porter aux prud’hommes, avec l’ANI le délai est réduit à 24 mois. Selon Laurence Parisot : « Les prud’hommes, ça insécurise les employeurs »
  • En prenant en charge la moitié du financement d’une complémentaire (choisie par l’entreprise), l’accord favorise les banques et les assurances. Une augmentation de salaire équivalente aurait généré de la cotisation sociale, mais il n’est pas étonnant que le patronat veuille participer au démantèlement de la protection sociale au profit des boites privées des copains comme AXA ou Mederick.

Un à un, les acquis des salariés sont démantelés au nom d’une compétitivité censée réduire le chômage, mais qui en réalité nivelle par le bas nos conditions sociales d’existence. Partout où la « flexibilité » a augmenté, le chômage a progressé, y compris dans les pays scandinaves pris à tort comme « modèle ». La « flexisécurité » a fait grimper le taux de chômage de 3 à 7,8 % au Danemark, 7,9 % en Finlande, 8,1 % en Suède, sans oublier le nombre croissant de travailleurs pauvres. Pour finir en beauté, cet accord se termine sur d’autres « chantiers », tout aussi « nécessaires » et « prometteurs » comme un possible allongement de la durée de cotisation, le gel des pensions, ou la baisse progressive de l’indemnisation chômage malgré les droits acquis.

La « mobilité interne » contre le droit de travailler et vivre en Bretagne

Mais nous souhaitons nous attarder ici sur ce qui concerne l’article 15 de l’accord qui évoque la « Mobilité interne ». Il s’agit de « la mise en œuvre de mesures collectives d’organisation … se traduisant par des changements de postes ou de lieux de travail au sein de la même entreprise », « La négociation prévue ci-dessus porte sur les conditions de mobilité professionnelle et géographique interne à l’entreprise ». C’est-à-dire qu’une entreprise qui supprime des postes mais « reclasse » les salariés en signant un « accord majoritaire » sera dispensée de « plan social ». De cette manière, n’importe quelle entreprise importante possédant une unité en Bretagne pourrait imposer une fermeture d’entreprise sans mettre en place les mesures sociales d’accompagnement auxquelles ont le droit les salariés (indemnités, reclassement dans la zone d’emploi, …) ! Et l’article le stipule : « Le refus par un salarié d’une modification de son contrat proposée dans les conditions définies au présent article n’entraîne pas son licenciement pour motif économique. Il s’agit d’un licenciement pour motif personnel ». En somme, les « partenaires sociaux » s’accordent pour dire que les prud’hommes ne sont plus juges du motif du licenciement ! Dans l’absolu, le salarié d’Alcatel, à Lannion ou Orvault, qui refusera l’exil à l’autre bout de l’Hexagone malgré le maintien de son salaire, ou l’ouvrier de PSA Rennes qui ne gouterait pas d’une offre d’expatriation dans les unités de productions brésiliennes de PSA, seraient rendus responsables de leur licenciement ! Comment la CFDT, qui s’est construit et s’est implanté en Bretagne en imposant la revendication du « droit à vivre et travailler au pays » peut signer un tel accord ? Cette désillusion illustre une nouvelle fois le renoncement et la soumission au dogme néo-libéral qui voudrait faire des travailleurs des denrées exportables sur le marché du libre-échange.

Cet accord, en rognant les droits des travailleurs, s’inscrit dans la même logique d’austérité qui plonge aujourd’hui les peuples du sud de l’Europe dans une pauvreté et une exploitation faites pour durer. Alors qu’Hollande avait promis de « restaurer le code de travail », il se range du même côté que tous les chefs d’Etats européens soumis aux directives de la finance et du grand patronat.

Les syndiqués CFDT de Bretagne ne peuvent tolérer la signature de cet accord, ils doivent la dénoncer auprès de leurs représentants. C’est avec l’ensemble des travailleurs de Bretagne que nous devrons nous retrouver dans les rues et dans nos entreprises en grève pour faire échouer la loi qui sera issue de l’ANI et pour renverser la spirale de l’austérité. Nous appelons tous nos militants et sympathisants à se joindre aux initiatives unitaires contre l’ANI.

Jonathan Guillaume, co porte-parole de Breizhistance-IS

Petit retour sur le premier été de l’ère Hollande-Ayrault

Bien sûr on dira que le nouveau gouvernement PS (+ EELV et PRG) n’est en place que depuis quelques mois, qu’« il faut lui laisser le temps » pour imposer un « changement » qui devait à l’origine être « maintenant ». En attendant les attaques antisociales contre les travailleurs et les travailleuses continuent inlassablement et les mouvements sociaux sont encore et toujours réprimés, notamment en Bretagne. Tout ne serait donc qu’une affaire de «style», pourtant, qu’il est étonnant (pour ceux et celles qui y croyaient encore) de voir cette nouvelle majorité reprendre les mêmes mots que l’ancienne, «morale républicaine» ou «laïque» à l’école, imposition d’une politique européenne néo-libérale avec le traité budgétaire et évacuation estivale de camps roms. En tout cas, nous, en Bretagne, qu’on soit ouvrier-e de l’industrie, paysan-ne prolétarisé-e, militant-e anti-nucléaire, opposé à l’aéroport ou pour la langue bretonne, on a pas vu la différence … Cela ne veut pas dire que nous sommes condamnés à cette réalité, juste que la solution ne se trouve ni à Paris, ni avec le PS ou l’UMP.


De DOUX à PSA, construisons l’alternative ici, en Bretagne

L’actualité sociale et industrielle en Bretagne aura notamment été marquée par les dossiers DOUX et PSA. En effet, peu après les présidentielles, les plans sociaux sont tombés. 800 agriculteurs et 2000 emplois menacés à DOUX, 1400 dans l’usine PSA de Rennes avec la fermeture d’un site en France, à Aulnay (3000 salariés), sans compter les sous-traitants. Ceci au moment même où la Commission européenne accorde 12 millions d’euros d’aides pour plus de 2000 salariés de PSA licenciés en 2009 et 2010, s’ajoutant au 4 milliards d’aides publiques perçues ces dernières années par l’entreprise. Alors que l’entreprise DOUX a bénéficié elle de près d’un milliard d’euros d’aide de la PAC en 15 ans, de centaines de millions d’euros d’aides publiques des différents gouvernements français et que la famille DOUX est une des plus riche de Bretagne.bulletin-web_Page_3_Image_0001

Le cas de la société DOUX était prévisible tant l’agriculture productiviste et ultra-libérale a montré ses limites, que ce soit en terme environnemental ou en terme social, comme on le constate aujourd’hui. La « rationalisation » des exploitations agricoles, en les spécialisant à outrance, a rapidement montré ses dérives entrainant la prolétarisation des paysans et des salariés de l’agro-industrie, des produits de masse de faible qualité, une dépendance à l’Europe de ses élevages par manque de protéines végétales, des problèmes environnementaux dus à la concentration de la production sur des territoires de plus en plus restreints, le dumping des excédents exportés qui anéantissent les paysans locaux.

Alors que l’affaire Doux devrait être un coup de semonce nous permettant de poser les bonnes questions et d’apporter les bonnes réponses, on ne peut que déplorer les déclarations du gouvernement ou des députés nouvellement élus ne dépassant pas les appels à la « pérennisation de l’outil industriel ».

Sans doute dans les prochains mois verrons nous les mêmes catastrophes sociales se reproduire dans la filière porcine, avec les mêmes responsables politiques se prononçant pour une « économie verte » et une « agriculture durable » qui défendront la filière productiviste au détriment d’une restructuration radicale du modèle agricole breton.

Quant à PSA, les chiffres parlent d’eux-mêmes : des milliards d’euros de l’Etat pour le groupe PSA, prime à la casse, chômage partiel financé par la collectivité (APLD), augmentation du chiffre d’affaires du groupe à 60 milliards d’euros…. et des licenciements de masse qui se succèdent. Tout comme avec les salariés de DOUX nous serons aux côtés de ceux et celles qui refusent de payer la crise à la place de ses responsables. Il y a besoin d’une refonte radicale de l’industrie vers une production socialement et écologiquement utile qui ne pourra se faire sans un contrôle publique de l’entreprise. En attendant les représentants de la nouvelle majorité devraient pouvoir imposer la mise en place d’un fonds patronal mutualisé, financé par les entreprises du secteur de l’automobile (Renault, Toyota, etc.), ils devraient instaurer un droit de véto pour les comités d’entreprises contre les licenciements collectifs. Encore faudrait-il qu’ils le veuillent, encore faudrait-il que le « changement soit maintenant ». De même tout en dénonçant l’injustice du modèle économique de DOUX nous devons agir en Bretagne pour une réappropriation collective des structures de l’entreprise vers une agriculture paysanne. Ce qui arrive aux salarié-e-s de DOUX ou PSA est bien la conséquence de l’absence de contrôle démocratique et économique de ces secteurs stratégiques laissés dans les mains des pires spéculateurs. Via un parlement breton nous pourrions imposer un contrôle citoyen et un contrôle social des CA de ces entreprises, et ceci est bien légitime quand presque l’ensemble des collectivités en Bretagne participent à leur financement !

Force est de constater que les salariés de Doux ou PSA sont assez isolés. Malgré nos critiques sur le modèle économique désastreux sur le plan environnementale que représente ces entreprises, nous souhaitons rappeler avec force que c’est les ouvriers que nous défendons et pas leur travail !

Il est clair que ces salariés n’ont pas à payer la crise des grands patrons. Leurs mobilisations légitimes ne sont pas ou peu appuyer par le reste du paysage syndical et politique.

Aujourd’hui c’est eux, demain ça sera nous tous et toutes à qui ont fera payer par des licenciements de masse et des mesures d’austérité la crise provoquée par une minorité de spéculateurs et de capitalistes.

On ne peut que le constater, les mobilisations traditionnelles de type journées nationales d’action pour l’emploi ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Les mobilisations victorieuses de la Guadeloupe et de la Martinique de l’année 2010 nous on montré la voie à suivre, un regroupement à la base des forces syndicales et politiques sur la base d’un programme revendicatif pour défendre les intérêts populaires. Plus près de nous, les grèves générales massives construites par les syndicats basques ou galiciens vont dans le même sens et nous invitent à nous émanciper du syndicalisme centralisé. L’ampleur des mobilisations des syndicats andalous (SAT/SOC) et de la gauche souverainiste andalouse organisée autour de CUT-BAI, et qui se déroulent depuis début septembre à travers des marches ouvrières pour imposer des mesures favorables aux travailleurs (logements, emplois, contre les aides publiques aux banques, etc …), doivent alimenter notre réflexion et notre pratique. Elles doivent nous inspirer pour contribuer à construire une riposte de classe ici, en Bretagne et à la base, sans attendre la grève générale dont aucun grand syndicat français ne veut, tant leurs dirigeants sont liés au nouveau pouvoir.

BREIZHISTANCE-IS et ses militant-e-s sont disponibles pour construire des mobilisations à la base ici en Bretagne, clairement anticapitalistes, pour la défense des emplois socialement utiles, pour la reconversion dans cette perspective, pour l’augmentation des salaires, pour le logement et contre la spéculation immobilière, contre la hausse des prix et pour la défense des minimas sociaux que sans doute on attaquera bientôt.

Répression ? oui, mais de gauche

Les tribunaux français n’ont pas chômé durant les congés ! Yoann Colas et Corentin Lemonnier, deux militants de Breizhistance – IS, ont été condamnés le 16 août à Rennes à 1000 et 1500 euros d’amende pour avoir barbouillé deux panneaux routiers unilingues. La présence publique de la langue bretonne est un droit légitime et démocratique qui progresse de Brest à Clisson. Il semble cependant que le Conseil général d’Ille et Vilaine qui avait porté plainte, tout comme les magistrats rennais, ne soient pas encore prêt à emboiter le pas de ceux du Finistère, des Côtes et d’Armor et du Morbihan. Le refus du président du tribunal d’accorder un interprète à nos deux camarades ayant souhaiter défendre leurs droits en breton, alors même que la police française leur avait accordé ce droit lors de leur interrogatoire, les réquisitions du procureur, les remarques humiliantes de la juge pour notre langue nationale et ses défenseurs, et ces condamnations témoignent une fois encore de la vision jacobine de la justice de l’Etat français et de sa partialité politique.

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Face au coupable immobilisme d’une part réactionnaire des élus en Bretagne, l’action de désobéissance civile et populaire reste un des meilleurs moyens d’avancer vers l’officialité de notre langue.

Mickael Garabello, guingampais de 24 ans et étudiant à Rennes, a lui été condamné à 3 mois de prison ferme le 21 août pour avoir participé au week-end de résistance et à l’action anti-THT du 24 juin dernier à Chefresne dans la Manche (70km au nord de Fougères). Alors que le parquet lui-même avait abandonné les poursuites par manque de preuves, Mickael a été reconnu coupable des blessures légères occasionnées à deux gendarmes. Lors de la marche qui devait conduire les participants au week-end au chantier d’un pylône, ceux-ci avait tout de suite été empêchés par les gardes-mobiles usant de grenades assourdissantes et de bombes lacrymogènes envoyées à tirs tendus. Deux manifestants ont été touchés à l’œil, entrainant pour l’un une hémorragie du vitré et pour l’autre une triple fracture du massif facial nécessitant une opération chirurgicale. Enfin une troisième personne s’est vu percluse d’éclats de grenades dont l’un ayant sectionné un nerf de l’avant-bras.

Le mardi 28 août sont passées devant le tribunal de Saint-Nazaire les 37e et 38e personnes inculpées dans le cadre de lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ils sont accusés de « violence avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique » pour Sylvain Fresneau (porte-parole de l’ADECA) et « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « refus de fichage ADN » pour l’autre, Clément, arrêté un mois après les faits à son domicile. Le 21 juin 2012, ils participaient à un rassemblement contre le déroulement d’une enquête publique préalable à la réalisation du projet d’Aéroport Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes. Rassemblement devant la mairie, blocage des entrées par des tracteurs et des serrures collées et occupation du toit. Des centaines de personnes marquaient ainsi leur opposition à ce projet contre lequel elles luttent depuis plus de 30 ans. Sylvain Fresneau s’était alors fait arrêté dans son tracteur (« arme par destination ») manœuvrant devant les forces de l’ordre. L’audience s’est déroulée sous la pression populaire comme en témoigne la présence de 150 tracteurs et près de 1000 personnes réunies pour soutenir les deux prévenus, une mobilisation importante en cette fin d’été. La venue de quelques personnalités comme José Bové aura permis une médiatisation relativement importante de l’événement. Clément sera relaxé pour le délit d’attroupement, son avocat faisant état de l’absence de PV des forces de l’ordre quant à l’effectivité de sommations… mais 2 mois de prison avec sursis seront requis pour chacun des autres chefs d’inculpation. C’est ensuite Sylvain qui comparaît. La procureure s’offusquera aussi qu’on ait pu faire « rentrer la politique dans le tribunal », rappelant « l’indépendance de la justice » avant de requérir des peines dont le caractère politique n’échappera à personne : amende de 800 euros, interdiction de manifester pendant un an à Notre-Dame-des-Landes, confiscation et interdiction de porter des armes (le tracteur n’étant cependant ici plus une arme). Délibéré le 11 septembre à Saint-Nazaire (ce même jour verra l’audience de la famille Herbin, locataires sur la ZAD et mis en demeure par Vinci malgré l’accord signé avec le PS suite à la grève de la faim du printemps). Rappelons aussi que les expulsions sauvages par les gardes mobiles et les CRS sont de plus en plus redoutées…

Si l’acharnement judiciaire continue contre les militants, rien n’a non plus vraiment changé dans la politique intérieur du gouvernement actuel. En témoigne les démantèlements hebdomadaires des camps de Roms sous la houlette d’un ministre de l’Intérieur il est vrai coutumier du fait depuis son mandat à la tête de la commune d’Evry. Les fallacieux prétextes sanitaires ne sauraient nous duper. Ces actions menées à grand renforts de forces policières sous l’œil des caméras ne conduisent qu’à la stigmatisation d’une population qui dérange la vision normative qu’à le gouvernement de la société.

Le gouvernement socialiste continue de même à collaborer avec l’Etat sécuritaire espagnol dans la gestion du conflit basque où un processus de paix est impulsé. Aux arrestations des militants indépendantistes basques sur le territoire français, se succèdent les silences aux demandes du rapprochement des prisonniers politiques basques et de la libération de 14 d’entre eux gravement malades. Le pays se targuant d’être celui de la patrie des Droits de l’Homme, qui a fait libérer Papon pour raisons de santé, a-t-il fait un quelconque signe envers ces prisonniers (dont 150 sont incarcérés en France) ?

Dans ces conditions, il est difficile de voir une ministre EELV de ce gouvernement français prendre la défense du groupe russe Pussy Riot, quand répression et injustices se succèdent sur le territoire hexagonal. L’indépendantiste guyanaise que fut la Garde des Sceaux Christiane Taubira n’a pas d’ailleurs plus fait de signe envers les militants corses ni le militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah embastillé depuis bientôt 30 ans en France.

Enfin on remarquera le silence des partenaires du PS a commencer par Europe Ecologie, ou même du Front de Gauche, à propos des lois liberticides dites anti-terroristes votées par la droite en 1986 et renforcées depuis par tous les gouvernements, et dont plus personnes ne demandent l’abolition. A la

prochaine rafle du style Tarnac, ou anti-indépendantistes bretons, basques ou corses on en reparlera.

Ministère de la Défense, un «décolonisateur» qui colonise

La gauche indépendantiste bretonne s’est toujours élevée contre toute politique militariste où que ce soit dans le monde, à fortiori quand elle touche directement notre territoire. Ainsi il y a un an nous impulsions une campagne antimilitariste en nous élevant notamment contre les journées de recrutement de l’armée française en Bretagne, les JAPD.

C’est dans ce cadre, qu’au mois de juillet nous avons interpellé l’ancien président de la Région Bretagne et actuel ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, et le député Paul Molac (apparenté UDB et siégeant dans le groupe parlementaire d’EELV) sur le choix sulfureux du nom de la promotion des élèves officiers de St-Cyr, De Castelneau. Ni l’un, ni l’autre n’ont réagi à notre indignation publique que soulève l’idéologie d’extrême-droite véhiculée par ce personnage, soutien de Franco et créateur d’une ligue fasciste dans l’entre deux-guerre. Ce député « autonomiste mais pas trop » avait pourtant félicité J.-Y. Le Drian de sa nomination à la Défense, disant de lui qu’il avait « fait sortir la Bretagne de l’ère coloniale »… Pas vraiment le genre de « Bretagne décolonisée » dont nous rêvons… Ce qui n’a pas empêché les deux compères de se retrouver pour assister au baptême de la classe St-Cyr.

D’ailleurs cette politique de promotion de l’armée française et de ses valeurs impérialistes en Bretagne poursuit allègrement son cours. Entre le 28 et le 31 août, des recruteurs du poste d’information de Nantes ont sillonné les routes bretonnes de St-Malo à Pontivy en passant par Lamballe, Morlaix et La Baule afin de recruter pour la Légion étrangère.

On retrouvera d’ailleurs Le Drian le 10 septembre à Brest, pas au service du lobby militaro-nucléaire pour un sou, à l’université d’été de la Compagnie européenne d’intelligence stratégique, cabinet privé de lobbying douteux et officine sarkozyste s’il en est, mise en accusation dans un dossier de corruption avec Bouygues par le Canard Enchainé en début d’année… On choisit la « décolonisation » que l’on peut …

Cheñch penn d’ar vazh*

Encore une fois nous le disons, nous n’avons rien à attendre du Parti Socialiste en Bretagne, et encore moins de ceux qui choisiront de s’aligner sur sa politique. Que dire de la participation à ce gouvernement d’EELV, notamment sur la politique énergétique ? Cela a toutes les chances de conduire à un échec politique qui profitera à un Front de Gauche dont les structures dirigeantes reposent malheureusement sur des caciques du nationalisme français et du productivisme.

Le changement ne pourra être porté que par une prise de conscience massive du peuple dans sa capacité à s’autodéterminer et à mettre en place les élément d’une alternative au capitalisme et au productivisme. C’est le seul moyen d’aller vers un véritable partage des richesses et le bien-être collectif. En ce sens, face à un gouvernement qui nous endort, il faut être prêt à proposer et à construire cette alternative par nous-mêmes, et au-delà des mots d’ordre des centrales parisiennes. En Bretagne ces exigences sociales et environnementales ne peuvent passer à côté de la revendication démocratique à disposer de nos propres institutions et d’un territoire réunifié.

* Changer radicalement

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Breizhistance-Indépendance et Socialisme Roazhon appelle à participer  à la manifestation du samedi 15 octobre à 10h place de la Gare à Rennes pour la défense des 1400 emplois de l’usine PSA Rennes-La Janais aux côtés des  salariés de PSA Rennes La Janais, équipementiers, sous traitants et prestataires de service de la filière automobile.

Nous appellons à être aux côtés de ceux et celles qui refusent de payer la crise à la place de ses responsables. Les travailleurs n’ont pas à payer la crise des grands patrons ! Malgré nos critiques sur le modèle économique désastreux, sur le plan environnemental que représente ces entreprises, nous souhaitons rappeler avec force que c’est les ouvriers que nous défendons et pas leur travail.

Des milliards dʼeuros de lʼEtat pour le groupe PSA, prime à la casse, chômage partiel financé par la collectivité (APLD), augmentation du chiffre dʼaffaire du groupe à 60 milliards dʼeuros…. et des licenciements de masse qui se succèdent. Il y a besoin d’une refonte radicale de l’industrie vers une production socialement et écologiquement utile qui ne pourra se faire sans un contrôle publique de l’entreprise. En attendant les représentants de la nouvelle majorité devraient pouvoir imposer la mise en place dʼun fonds patronal mutualisé, financé par les entreprises du secteur de lʼautomobile (Renault, Toyota, etc.), ils devraient instaurer un droit de véto pour les comités dʼentreprises contre les licenciements collectifs. Encore faudrait-il qu’ils le veuillent, encore faudrait-il que le «changement soit maintenant».

Aujourd’hui ce sont les travailleurs de PSA, demain ça sera à nous tous et toutes à qui ont fera payer par des licenciements de masse et des mesures d’austérité la crise provoquée par une minorité de spéculateurs et de capitalistes.

Ce qui arrive aux salariée-e-s de PSA est bien la conséquence de l’absence de contrôle démocratique et économique de ces secteurs stratégiques laissés dans les mains des pires spéculateurs. Via un parlement breton nous pourrions imposer un contrôle citoyen et un contrôle social des CA de ces entreprises. Ceci est bien légitime quand presque l’ensemble des collectivités en Bretagne participent à leur financement !

Pour Breizhistance-IS Roazhon, Fabris CADOU.