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Depuis un certain temps, nous avons l’habitude de subir les tentatives de criminalisation et de division du mouvement d’opposition au projet d’Aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes de la part des porteurs du projet. Mais ces dernières semaines, avec la vague de solidarité qui est née contre les expulsions, certains comme Jacques Auxiette se surpassent, dernièrement il a parlé de «dérive criminel des opposants», dans quel but ?

vinci et le parti socialiste
JM Ayrault et J. Auxiette en compagnie de Bernard Hagelsteen, préfet de Loire-Atlantique de 2007 à 2009, qui aujourd’hui “travaille” chez … VINCI, en temps que responsable des péages ASF.

Celui-ci s’est exprimé dernièrement sur la présumé agression d’un vigile à Fay-de-Bretagne dans la nuit de lundi à mardi et dont le communiqué de presse de la préfecture ne cesse d’être relayé, allant parfois jusqu’à à dire qu’il avait été «brulé vif». Selon la préfecture il se serait fait «attaqué par une vingtaine d’individus encagoulés, certains parlant anglais» alors qu’il gardait une maison évacuée hors de la ZAD. Sa voiture aurait été brûlée et lui molesté et «blessé aux mains et aux bras». Dans les minutes qui ont suivi le communiqué de presse de la préfecture, Jacques Auxiette s’est empressé de dénoncer «la dérive criminelle des opposants à l’aéroport» ! A ce jour, aucun lien n’a cependant été établi avec des opposants à l’aéroport. L’ensemble des opposants a d’ailleurs nié toute participation à cette action, l’ACIPA n’écartant pas une tentative de manipulation.

Rappelons que la violence a Notre-Dame vient d’abord des forces d’occupation qui sont venu ici détruire des habitations et des cultures, qui blessent régulièrement les opposants à coups de tirs de flashball, de tirs tendus de lacrymogène, de grenades assourdissantes, … Les principaux blessés que la préfecture déplore parmi les forces de l’ordre sont dus à des tirs de grenades lacrymo ou des chutes, et non à des opposants, qui eux ne se sont de toute façon pas armés. Étrangement tout ceci n’est pas relayé à la même mesure que l’évacuation, peut-être trop brutale, d’un vigile embauché par Vinci. Et pourtant même au sein du PS, n’en déplaise à Jacques Auxiette, plusieurs maires ont condamnés les violences des expulsions.

un camarade de breizhistance-IS blessé par un jet de grenade offensive à Notre-Dame-des-Landes

Les propos agressifs et intimidants de Jacques Auxiette et de ses collègues sont orchestrés de manière récurrentes. Lorsqu’il commente les propos millimétrés d’une Cécile Duflot déplorant la «répression et le manque de dialogue”, il dénonce des «propos irresponsables». Lorsqu’il parle d’occupants qui depuis trois ans ont cultivé la terre, construit des habitations, fait du pain, de l’artisanat, etc … il parle de «professionnels de la guérilla» ou «d’activistes professionnels», oubliant que son salaire de professionnel de la politique qui pourrait faire vivre les dizaines d’occupants de la ZAD. M. Auxiette se gausse d’un processus «démocratique» qui amène «88% des terrains a avoir été acquis à l’amiable», oubliant la détresse de bon nombre de petits propriétaires, les pressions morales de Vinci, et tout simplement la peur imposée par les déploiements militaires dans la zone qui ont commencé dès les premières enquêtes publiques. Philippe Grosvalet s’insurge contre deux tranchés creusées dans une départementale, omettant de dire qu’ils les cède à Vinci pour construire un aéroport.

A force de vouloir convaincre qu’il «ne faut pas confondre minorité violent venue d’ailleurs» et «riverains et agriculteurs», ils se convaincs eux-mêmes, négligeant de voir qu’il y a face à eux une vraie résistance populaire. Cet incident survient alors même qu’un dossier publié le mardi 13 novembre dans Ouest-France consacrait la solidarité entre les différents acteurs du mouvement, bien loin de l’image que tente d’imposer la préfecture et le PS.

Ce projet est inutile et scandaleux, sa construction se fait contre les intérêts de la population et sans réel processus démocratique. Comme cela l’a été depuis des semaines où occupants et habitants de Notre-Dame et des environs, et parmi eux des pères et mères de familles se retrouvaient derrière les barricades, où ouvriers, précaires, chômeurs, étudiants, enseignants, paysans… s’aidaient pour reconstruire des habitations, l’opposition restera soudée, nous serons des milliers à défiler à partir de Notre-Dame des Landes le samedi 17 novembre à 11h et comme à Plogoff, comme au Carnet, nous gagnerons !

Aujourd’hui devant la prison des femmes de Rennes ( Bretagne) une conférence de presse s’est tenu à l’initiative du comité de solidarité avec le peuple basque. L’objet était d’annoncer la participation des comités de Bretagne de solidarité avec le peuple Basque de Nantes, Rennes et Brest à la manifestation du 10 novembre à Bayonne en faveur du rapprochement des détenus politiques basques. Quatre d’entre elles sont détenues à la prison pour femmes de Rennes. Devant leur portraits et de nombreux médias  les représentants des comités et de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) , du syndicat SLB de l’organisme antirépressif Skoazell Vreizh ont fait part de leur totale solidarité et convergence de vue sur la question du retour de prisonniers basques au pays Basque. Toutes les organisations en ont profité pour dire leur solidarité avec Aurore Martin et leur profonde opposition au Mandat d’Arrêt Européen qui lui a été appliqué et ceci tout en pointant les responsabilités du gouvernement PS et EELV dans cette affaire. Des rassemblements de solidarité avec Aurore Martin auront lieu à Nantes, et Brest vendredi 9 novembre à 18 h devant les préfectures à l’initiative des comités de solidarité avec le peuple Basque de Bretagne.

Nous vous invitons à y prendre part.

En moins de 48h, l’appel lancé par l’ensemble des opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes aura réussi à rassembler près de 2000 personnes (1300 selon la police) contre les expulsions d’occupants sur la ZAD (Zone A Défendre, correspondant au projet d’aéroport). L’occupation militaire lancée le mardi 16 ocotobre en vue des expulsions a lancé une vague de solidarité partout en Bretagne et ailleurs. Malgré les annonces du préfet de «pacification de la zone», les militaires sont toujours présents et la résistance est toujours active, elle devrait même s’amplifier les jours suivant au vue du nombre d’appel à la rejoindre. Breizhistance-IS relaie d’ailleurs l’ensemble de ces appels à rejoindre la lutte sur le terrain et à acheminer vivres (fruits secs, barre de céréales, …) et matériel de réoccupation et de défense face aux expulsions. La journée de samedi aura notamment permis d’annoncer au plus grand nombre la réoccupation de trois lieux sur les douze expulsés depuis mardi, dont un lieu en dur. Malheureusement, deux maisons sont d’ores et déjà détruite par les forces de l’ordre, Les Planchettes et le Tertre.

Des maisons et des cultures détruites juste avant la trêve hivernale

Des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer cette occupation militaire et ces expulsions qui interviennent juste avant la trêve hivernale (la loi interdit les expulsions entre le 1er novembre et le 15 mars). Rappelons que des dizaines de personnes, dont des familles, ont depuis 3 ans réinvestis les lieux abandonnés à cause du projet d’aéroport. Tout en participant à l’opposition au projet ils ont cultivés la terre, remis en état des habitations. Si une forme de solidarité a pu se mettre en place entre la plupart des habitants, des opposants, et certains élus, face au déferlement militaire contre les occupants les plus pauvres de la ZAD, beaucoup attendent encore des soutiens qui ne cessent de se faire attendre. A commencer par celui du maire de la commune, J.-P. Naud, dont le double jeu agace de plus en plus, mais aussi des députés de gauche et écologistes qui se sont prononcés contre l’aéroport. Cette attente est encore plus grande vis à vis de la ministre d’Europe-Ecologie, Cécile Duflot, qui en 2011, promettait aux opposants qu’aucun accord de gouvernement ne serait signé avec le PS sans retrait du projet d’aéroport.

Des députés verts discrets mais présents aux manifestations dénonçant les expulsions

Le vendredi soir, on a pu apercevoir lors de la manifestation de soutien à Rennes, qui a réuni plus de 200 personnes, la député Nicole Kiil-Nielsenn, ainsi que François de Rugy à Nantes le samedi matin. Ceci est-il le signe d’une contradiction de plus en plus difficile à tenir pour la direction d’EELV, opposée au projet mais membre du gouvernement qui envoit les forces de l’ordre déloger les occupants ?
Le samedi 27 octobre trois autres lieux occupés sur la ZAD seront expulsables. La veille, Cécile Duflot sera à Rennes pour le salon de l’habitat Artibat. La ministre ne pourra s’y abstenir d’une prise de position sur les expulsions en cours à Notre-Dame-des Landes. Attend-elle sa venue en Bretagne pour entériner une stratégie de collaboration silencieuse avec la politique de J.-M. Ayrault ou fera-t-elle un geste, que tout le monde attend, vers l’abandon du projet d’aéroport par ce gouvernement ?

Pour Breizhistance-IS, Jonathan Guillaume

Breizhistance-IS appelle à rejoindre les rassemblements qui auront lieu suite à l’expulsion des occupants des terres que le gouvernement PS-Europe Ecologie Les Verts souhaite nettoyer pour  permettre à la multinationale VINCI de saccager la planète en construisant un aéroport inutile dont nous ne voulons pas.

 

RDVs

Jeudi 18 octobre devant la préfecture de Nantes.a

Vendredi 19 octobre à 18h30, place de la mairie à Rennes

Samedi 20 octobre à 11h, Pont Morand à Nantes

A l’appel de la CGT environ 4000 personnes ont défilés dans Rennes pour “l’emploi industriel durable”. Les manifestants venaient de toute la Bretagne historique et dans une moindre mesure de l’Anjou.

Pour marquer notre soutien aux travailleurs licenciés de Doux et PSA  et saluer cette initiative syndicale décentralisée Breizhistance-IS avait décidé de se joindre à l’initiative.Peu de syndicats hormis ceux de la CGT et de Solidaires Industries étaient présents.

Nous y avons tenu un piquet d’information diffusant notre point de vue sur la façon de construire localement et à la base les ripostes à la crise du capital.

Un quatre pages a été diffusé à plus de 1000 exemplaires par la Gauche Indépendantiste, ils ont été commentés et appréciés par bon nombre de manifestants.

Nous avons entamés des discussions avec des syndicalistes et des camarades d’autres organisations politiques présageant de possibles convergences.

Notre banderole , assument comme notre texte , un point de vue ouvertement indépendantiste à été largement photographiée. Par ailleurs nous avons répondu aux sollicitations de la presse.

Pour riposter aux politiques de rigueurs nous continuerons à être présents dans les mobilisations à venir, sans rien cacher de notre identité politique en faveur de l’indépendance et du socialisme.

Etats complices de la crise financière et mobilisations indépendantistes

Le 11 septembre, une manifestation pour l’indépendance de la Catalogne a réuni près de 2 millions de personnes à Barcelone, onze jours plus tard une marche était organisée à Edimbourgh pour annoncer le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse qui aura lieu en 2014. Durant l’été c’était le Syndicat Andalou des Travailleurs qui se portait en pointe du combat social européen en organisant des réappropriations collectives et des occupations lors de marches ouvrières intitulées «Andalousie debout !». De même au Québec, les élections organisées à la suite du mouvement social étudiant ont vu le gouvernement de droite libéral se faire éjecter par les indépendantistes.

En Ecosse, au Québec, en Catalogne, au Pays Basque, en Galice et même en Andalousie les politiques budgétaires antisociales des gouvernements centraux renforcent la revendication du droit à l’autodétermination comme alternative face à la crise économique. La désillusion est complète sur les gouvernements des Etats occidentaux qui ont préféré sauver les banques en 2008-2009 plutôt que de défendre leur peuple face aux spéculations des financiers. Après l’émergence, puis le déclin d’un «mouvement des indignés» qui n’a pas su donner de perspectives suffisantes aux peuples d’Europe, le réveil de certaines nations sans Etat se regarde différemment à travers le prisme d’une crise qui s’installe durablement.

Manifestation du 11 septembre à Barcelone

Nous le savons, les politiques économiques antisociales imposées par l’Union Européenne, depuis Maastricht et jusqu’au TSCG, ont participé à une montée des extrêmes droites nationalistes en même temps que les peuples perdaient peu à peu tout illusion d’une Europe symbole de fraternité et de justice sociale. Il peut paraître en ce sens déplorable que les organisations de gauche françaises n’offrent aucune analyse quant aux 2 millions de catalans (dont des ressortissants français) qui se sont mobilisés ces dernières semaines dans les rues de Barcelone, ou pire, qu’avec certains médias, ils y voit un «repli identitaire égoïste comparable en temps de crise à ce qui s’est passé dans le nord de l’Italie ou en Slovénie». Il nous parait ici nécessaire de rappeler dans quel mesure ces mobilisations participent du mouvement social contre l’austérité, et sont l’opposé d’un nationalisme fermé. A ce titre nous ne serons que conseillé le texte de Neal Baxter, militant indépendantiste galicien, envoyé en guise de réponse à un article paru dans le Tout est nous n°159 (organe du NPA)

Marche pour l’indépendance de l’Ecosse, 22/09/12

Bien sûr Arthur Mas, à la tête du gouvernement catalan, qui a convoqué de nouvelles élections pour novembre et dans lesquelles la question du droit à l’autodétermination sera centrale, et Alex Salmond, premier ministre du gouvernement écossais, sont loin d’être de férus anticapitalistes. Néanmoins leurs discours sur la question nationale se base clairement sur une aspiration populaire à une politique de justice sociale face à l’austérité. Pour le cas d’Arthur Mas, il y est même contraint par les mobilisations sociales et nationales. Lors de la marche du 22 septembre à Edimbourgh, la mobilisation s’est clairement faite sur des mots d’ordre d’opposition à la politique d’austérité du Royaume-Uni. Alex Salmond y a pris la parole en déclarant que l’indépendance avait pour signification «l’arrêt des coupes sociales, empêcher les écossais d’aller à la guerre qu’ils ne veulent pas et éliminer les armes nucléaire du pays». Le leader du Parti Vert, Patrick Harvie, appelait à une indépendance «qui casse les pouvoirs des multinationales et des banquiers.», pendant que Denis Canavan, ancien unioniste, disait lui, qu’en tant qu’internationaliste il voyait l’indépendance comme un moyen d’atteindre la justice sociale.

Marche ouvrière andalouse du 08/09/12
Marche ouvrière andalouse du 08/09/12

De même les mobilisations et grèves contre les politiques d’austérité qui ont eu lieu cette semaine dans l’Etat Espagnol posaient clairement la question du droit à l’autodétermination en Galice, en Andalousie, en Catalogne et notamment en Pays Basque. Près de 150 000 personnes se sont mobilisées dans les rues du pays Basque le 26 septembre à l’occasion d’une grève générale à l’appel de l’ensemble des syndicats indépendantiste. Celles-ci avec une requête adressée directement aux autorités locales et demandant à passer du «j’ applique la réforme du gouvernement central parce que c’est obligatoire» au «je ne peux pas l’appliquer parce que la société du Pays Basque l’a refusée». Pendant ce temps, au sud de la péninsule, les réappropriations collectives de terres agricoles se déroulent toujours sous les couleurs blanches et vertes du drapeau andalou.

Ce constat d’interpénétration entre revendication nationale et revendication sociale pourrait être aussi fait pour le Quebec, qui après plusieurs mois d’une mobilisation contre la réforme de l’université imposée par Ottawa et le gouvernement Québecois néo-libéral, a débouché sur une victoire et le retour en avant de la revendication indépendantiste, avec la construction d’un bloc de gauche radical indépendantiste (Quebec Solidaire) s’installant durablement dans le pays.

Manifestation quebecoise Juin 2012

C’est bien le dynamisme social des indépendantistes comme force progressiste défendant le droit de la majorité sociale de chaque nation, qui permet d’expliquer pourquoi les gouvernements centraux remettent en cause l’autonomie des pouvoirs locaux et régionaux au Québec ou en Catalogne. Qui croirait, au vue de l’assujettissement de gouvernements centraux à la finance, qu’il s’agit ici d’équité territoriale à l’intérieur de ces Etats ?

La revendication indépendantiste bretonne au service du mouvement social

De la même manière qu’il est acquis que revendications écologistes et revendications sociales se sont interpénétrées pour élargir et renforcer la palette de l’opposition à l’ordre capitaliste, la revendication du droit à l’autodétermination comme légitimité démocratique pour s’opposer aux réformes néo-libérales et l’ordre économique, doit pénétrer le mouvement social en Bretagne. Elle donne clairement plus de force à nos revendications et dame le pion à l’extrême droite sur le plan identitaire. Cette conscience permet de ne pas attendre sans cesse des directives de centrales parisiennes mollassonnes et bureaucratiques, d’organiser la lutte localement quand de tous les côtés les plans sociaux se multiplient.

C’est d’ailleurs ce que nous mettions en avant au moment des grèves en Martinique et en Guadeloupe en 2009. L’aspiration indépendantiste, par sa non-sujétion au pouvoir centrale, y a permis l’émergence d’une revendication et d’un mouvement social mené localement et à la base, terriblement plus efficace que les traditionnels rendez-vous syndicaux hexagonaux.

mobilisation en Gwadloup

Malheureusement, les organisations syndicales françaises, comme le Front de gauche, ou dans une moindre mesure le NPA, voient toutes constructions de dynamique à travers la seule échelle étatique et dans le cadre d’accord entre organisations centralisées. Privilégiant ainsi le jeu électoral, parfois utile, mais au détriment du travail extraparlementaire et de la remise en cause des institutions centralistes françaises (présentées comme le nec plus ultra tricolore de l’égalité sociale face à la méchante Europe). Elles militent de facto pour le maintien des institutions françaises qui n’ont jamais garanti l’équité territoriale et un égal accès aux biens et services publics. Alors qu’un «acte III de la décentralisation» est annoncé prochainement, en même temps qu’une réforme territoriale qui laissera entrevoir le discours austère du traité budgétaire européen, nous pouvons craindre une certaine nullité en terme de revendications démocratiques. Le manque de réflexion des organisations syndicales et politiques de gauche sur la question du droit à l’autodétermination des peuples de l’hexagone, risque d’y associer thème de la «démocratie locale» et de la «décentralisation» à celui d’«austérité», sans qu’on y reconnaissance la justification d’une revendication nationale des peuples sans Etat sous domination française dans le combat pour la justice sociale et l’environnement.

Combien de temps allons nous encore attendre que les grands syndicats de Paris nous proposent une autre journée d’action (9 octobre 2012) ou que les grands partis de la gauche pas trop radicale tentent de nous emmener dans des processions préélectorales qui se déroulent à Paris (cf 30 septembre 2012) ? Alors qu’il faut construire ici des cadres de résistance pour défendre nos conditions de vie impliquant le plus grand nombre, au plus prés de la réalité sociale et ne cherchant pas le coup de comm’ du 20 heures ou un hypothétique cadre de négociation avec la nouvelle gauche plurielle de Paris

C’est bien l’auto-organisation du peuple breton et des forces sociales qui le compose, comme lors de la lutte contre le CPE (contrat première embauche ) avec l’exemple du LKP en Guadeloupe ou des actions ouvrières andalouses, qui permettra de résister directement et ici aux politiques d’austérité, et de construire les alternatives sociales au service des classes populaires et du plus grand nombre. D’une part en faisant vivre des solidarités concrètes et des revendications : droit au logement et donc le droit de légiférer localement contre la spéculation immobilière et les résidences secondaires, accès à l’énergie, aux soins, à l’éducation, aux loisirs, éradication de la précarité et du chômage par une réduction massive du temps de travail, … Ainsi qu’en menant des expérimentations sociales de rupture : réappropriation des outils de travail, occupations des terres, coopératives d’achats en circuits courts, régies publiques autogérées de production et de distribution de l’énergie, transports publics de proximité gratuits, monnaies de substitution… C’est ces pratiques qui nous amèneront à la revendication d’une souveraineté populaire en Bretagne s’exprimant en faveur d’un parlement et du droit à l’autodétermination. C’est ce type d’initiatives que nous proposons et soutiendrons partout en Bretagne.

BREIZHISTANCE-IS

 

Du breton partout ! devant le tribunal de Rennes !

Prés de 50 personnes s’étaient déplacées pour soutenir Corentin et Yoann natifs de haute-Bretagne lors de leur jugement le 16 août à Rennes pour avoir barbouillés des panneaux dans le secteur. Parmi elles beaucoup de militants de la gauche indépendantiste , du SLB, d’Ai’ta, des membres du PS mais aussi un élu de Redon (Emile Granville) et une élue PC de Thorigné-Fouillard. Nos camarades n’ont pu se défendre en breton alors qu’ils avaient eu droit à un interprète lors de leur garde à vue. Beaucoup d’articles de presse ont été consacrés à cette affaire, d’émissions de radio en Bretagne comme à l’étranger. Une excellente campagne à l’actif de Breizhistance qui a éclairée sur la vulnérabilité du statut juridique de notre langue nationale.

Voici la déclaration de nos deux camarades:

Le Jeudi 16 Août 2012, nous étions appelés à comparaitre devant la justice française pour des faits de barbouillage. Nous avions décidé de comparaitre en langue bretonne lors de cette audience, bien mal nous en a pris, puisque, même si le verdict de ce procès était déjà tombé avant qu’il ne commence, le choix d’utiliser le breton le breton pour nous exprimer a suffit aux juges pour nous soustraire tous moyen d’expression.
Nous avons donc eu le droit de nous taire, d’écouter et entendre le pire des discours jacobin qu’il puisse être. Le procureur de la république avait refusé de mettre à disposition un interprète, et celui-ci de nous le rappeler en nous disant que nous connaissions suffisamment la et l’unique langue nationale en France pour nous exprimer. La présidente a bien sûr suivi la voix de son maître et dès le début pris parti, ouvertement et maladroitement, pour monsieur le procureur de la république française en dénonçant des frais supplémentaire, occasionnés à la société par ce procès en plus des « bêtises » que nous avions déjà pu faire, selon elle, et alors qu’aucun jugement n’était prononcé. Elle nous reprocha aussi le fait que nous ayons appris la langue Bretonne dans un centre d’apprentissage pour adultes et non dans nos propres familles, montrant ainsi son ignorance totale de la situation de notre langue et plus particulièrement en Haute-Bretagne. Il n’aura pas fallu plus de cinq minutes aux trois juges présent à l’audience pour nous condamner aux peines maximum requises par monsieur le procureur : 1500€ et 1000€ d’amende, inscription au bulletin numéro 2 du casier judiciaire. La messe était dite.
Cependant, face à cette situation, nous tenons à remercier l’ensemble des personnes qui se sont déplacés ou qui nous ont adressé leur soutien. En tant que militants, nous entendons ce soutien comme celui qui permettra à la langue bretonne de prendre sa juste place dans notre société. Nous remercions plus particulièrement l’association Skoazell Vreizh sans qui il serait encore plus injuste et encore plus difficile de se défendre face à l’état Français.
Nous avons décidé de quitter la bataille judiciaire face à l’Etat car nous considérons que ce n’est pas là que se gagnera le combat, nous ne ferons donc pas appel. Nous préférons mettre l’ensemble de ces forces ailleurs afin de récolter le fruit d’un travail quotidien, local, autrement plus prolifique.

Amplifions le rapport de force, exigeons la possibilité de s’exprimer en breton partout et y compris dans leurs tribunaux !


Langue bretonne, langue officielle en Bretagne ! Du breton partout et aussi dans vos tribunaux !

Corentin Le monnier, Yoann Colas

Evit kas arc’hant da Skoazell Vreizh , pour envoyer de l’argent à Skoazell Vreizh : Skoazell Vreizh

brezhoneg ofisiel !

Goude prosez Roazhon

Brezhoneg e pep lec’h ! dirak lezvarn Roazhon !

Un hanter-kant den bennak a oa deuet da harpañ Corentin ha Yoann genidik a vreizh-uhel pa oant bet barnet d’ar 16 a viz Eost e Roazhon evit bezañ livet e miz Meurzh panelloù hent kostez Roazhon.
En o zouesk e oa kalz a izili eus Breizhistance, SLB, Ai’ta, izili ar PS met ivez ur  c’huzulier-kêr eus Redon (Emile Granville) ha un dilennadez eus ar PC eus ti-kêr Torigneg-Fouilharzh. N’eus ket bet tu d’hor mignoned en em zifenn e brezhoneg p’o doa gellet kaout ur jubennour pa oant dindan dalc’h ar polis.Kalzig a bennadou a oa bet embannet diwar-benn an afer-se e mediaoù ar vro hag er broioù estren, ur c’houlzad kabaliñ a feson kaset a-benn gant Breizhistance en deus diskouezet pegen goan eo statud lezennel hor yezh vroadel.

Sed aze diskleriadur hon daou gamalad:

D’ar c’hwezek a viz Eost e oamp bet barnet gant justis bro c’hall evit bezañ lakaet livaj war panelloù-hent unyezhek. Dibabet hor boa en em zifenn  e brezhoneg dirak al lez-varn, ar pezh zo bet nac’het deomp gant ar varnerez.  Forzh penaos eo anat e oa bet dibabet peseurt disoc’h a vije bet d’ar prosez en e raok.
Ar gwir hor boa bet  eta da serriñ hor beg, selaou ha klevout ar washañ prezegenn jakobin . Nac’het e oa bet da c’hervel  ur jubenour gant prokuror ar republik abalamour ez eomp gouest da gomz galleg, yezh vroadel bro c’hall hag an hini nemeti. Presidantez al lezvarn he doa heuliet mouezh he mestr e penn-kentañ ar prosez en ur lavarout  e oa bet dispignet re a  arc’hant publik ganeomp en ur zistruj pannelloù, hag en ur zeskiñ brezhoneg en ur greizenn stummañ.. Rebechet e oa deomp bezañ desket brezhoneg er-maez eus hon familhoù. Diskouezet e oa bet ganti pegen dianav e oa eus  stad ar brezhoneg e Breizh-Uhel.
Neubetoc’h a bemp munutenn o doa bet ezhomm ar varnerien evit dibab hag embann ar c’hastiz ar barn , da lavaret eorik ar pezh a oa bet  goulennet gant ar prokuror : 1500€ ha 1000€ kastiz da baeiañ, hag ur menneg  war bilhed niverenn 2 ar roll varn.
Koulskoude hon eus c’hoant da drugarekaat an holl dud a oa tremenet devezh ar prosez hag o doa  soutennet ac’hanomp. Trugarekaat a reomp ar gevredigezh Skoazell Vreizh evit he harp, enepti e vije bet diaesoc’h,  ha direizhoc’h c’hoazh bezañ difennet dirak justis bro c’hall.
Dibabet hon eus kuitaat tachenn brezel-varn peogwir e oaromp n’eo evel-se e vo gounezet traoù evit ar brezhoneg dirak ar stad. Setu ma na  raimp ket galv.
Gwelloc’h eo deomp lakaat hon nerzh asambles en ul lec’h-all evit gounit ar stourm war ar pemdez. N’eo ket echu ar stourm ne ra nemet kregiñ, goulennomp groñs ar gwir da gaozeal e brezhoneg e pep-lec’h.
Brezhoneg yezh ofisiel e Breizh ! Brezhoneg e pep-lec’h, dirak ho lezioù-barn ivez !

Corentin Le monnier, Yoann Colas

Les 15 décembre 2011,3 février et 19 mars 2012, Breizhistance-IS s’associait à l’appel « Démocratie pour la Bretagne » initié par 44=Breizh et proposant un rassemblement devant le conseil régional de Bretagne administrative à Rennes et le conseil général de Loire-Atlantique à Nantes. Les jeunes écologistes et l’UDB jeunes, rejoint plus tard par le Parti Breton, ont répondu à cet appel.

redddddiiae

_Les éléments de cette démarche sont de toute première importance car ils promeuvent un processus démocratique institutionnel pouvant permettre aux bretonnes et aux bretons de construire leur droit à l’autodétermination.

_Le 29 mars prochain, le conseil régional de Bretagne administrative se réunira en session plénière afin d’examiner le plan d’actualisation de la politique linguistique. L’étude de ce dernier a été reporté à pas moins de 4 reprises depuis juin 2011 ! La politique linguistique ne se serait-elle pas considérée comme purement accessoire par le conseil régional ?

_Nous avons besoin d’un cadre de revendications de base afin d’obliger les élus locaux à faire des choses concrètes en Bretagne sans attendre quoique ce soit des dirigeants de Paris ni des promesses électorales. Ces revendications ont été exposées dans appel co-signé par Ai’ta, UDB, SLB et … Kevre Breizh en 2011.

_Ces revendications et propositions permettent à la langue bretonne d’avoir la place qui lui est due dans la vie quotidienne. Elles ne prendront toute leur efficacité que dans un cadre institutionnel permettant au peuple breton des prises de décisions souveraines

_ Nous réaffirmons ainsi que seule une collectivité unique, réunissant l’ensemble des départements (dont la Loire-Atantlique) et la région, dotée de compétences législatives, comme il existe partout en Europe et s’engageant sur la voie d’un vrai parlement local permettra de pallier à ces insuffisances. Seul un parlement breton pourra doter la langue bretonne des outils nécessaires à sa survie et son développement et comblera le manque de démocratie locale dans l’ensemble du territoire breton.

Nous appellons le plus grand nombre à un rassemblement devant le conseil régional, à l’Hôtel de Courcy, rue Martenot à Rennes, le jeudi 29 mars à 18h.

Brezhoneg, yezh vroadel, yezh ofisiel !

Démocratie pour la Bretagne !

Le 24 mars, une grande manifestation contre l’aéroport de notre-Dame-des-Landes aura lieu à Nantes

-Alors qu’en Bretagne des luttes s’organisent contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les lignes THT, les centrales à gaz, les porcheries industrielles, qu’ailleurs, en Italie, au Pays Basque des luttes importantes ont lieu contre les lignes LGV, il n’y a pas de débat prégnant sur le projet de TGV reliant Rennes à Paris ni le plan Bretagne Grande Vitesse.

-Le projet est déjà acté pour tous ceux qui comptent : les élus locaux, le gouvernement central et leurs laquais , Ouest-France…

Les élus n’ont bien sur pas proposé de débat:

Ce projet tous et toutes devraient l’approuver sous prétexte d’écologie (le train pollue moins que l’avion), de désenclavement de la Bretagne (Rennes ne sera plus qu’à une 1heure 30 de Paris, de développement économique (les touristes viendront en masse et les cadres et ingénieurs d’Ile-de-France pourront habiter dans l’est de la Bretagne et être à l’heure à la Défense).

Pour nous le projet de ligne à grande vitesse aura d’autres conséquences pour les Bretons

-Accentuation de la gentrification: par l’augmentation des loyers dans le centre-ville de Rennes (phénomène constaté à Strasbourg après l’arrivé du TGV)

-Augmentation des disparités territoriales (Rennes sera plus près de Paris que de Quimper ou Brest)

-Perte de terres agricoles (avec la construction de nouvelles lignes) ralentissement du développement du TER (les 703 millions d’euros de la part des collectivités bretonnes sauront autant de moins pour les lignes TE

Se poser la question de la LGV et de l’aéroport de notre-Dame-des-Landes c’est se poser la question de la démocratie en Bretagne, le peuple et les travailleurs de Bretagne doivent pouvoir décider des projets qui vont influer sur leur vie.

Pour participer au débat sur la question de la LGV, Breizhistance Pays de Rennes proposera une fois par mois une discussion/débat sur le thème de la LGV en invitant des interlocuteurs de différents horizons.

L’objectif de ces débats est de développer de la liaison entre ceux qui luttent contre la gentrification, contre les grands projets destructeurs de l’environnement, contre le mythe de la ré-industrialisation et de la croissance verte, pour la terre, pour des transports véritablement écologiques au service des usagers, pour le vivre et travailler au pays, pour une véritable démocratie en Bretagne.

Aéroport, LGV la même lutte

Le 24 mars une grande manifestation contre l’aéroport aura lieu à Nantes.

La mobilisation contre l’aéroport ne faiblit pas alors que dans le même temps il n’existe pas encore de lutte contre la ligne grande vitesse, Rennes-Le Mans

Ces 2 projets destructeurs de l’environnement partagent pourtant beaucoup de similitude, projets pour une minorité, construits par des multinationales du béton: vinci/ eiffage pour défendre le culte de la vitesse…

Le 7 mars Breizhistance Rennes propose une discussion débat pour :

-discuter et populariser la manifestation du 24 mars

-comprendre quelles seront les conséquences de l’aéroport dans la vie des habitants de Rennes, les conséquences en terme de métropolisation et de gentrification et de destruction de terres agricoles ?

-Quelles conséquences pour l’équilibre territoriale en Bretagne ( concentration des pouvoirs et des équipements sur la façade est de la péninsule) ?

-faire le lien entre les 2 chantiers et leurs projets satellites: dans la métropole rennaise comme le quartier d’affaires euro-rennes, centre des congrès d’affaires au couvent des jacobins…

-attaquer l’argument que la construction de la LGV permettrait d’éviter l’aéroport

Pour en savoir plus sur cette mobilisation :

http://24marsnantes.noblogs.org/

Aéroport / Ligne grande vitesse : la même lutte

Mercredi 7 mars 19h salle du Champ de Mars RENNES

Avec des opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

De la prison ferme pour avoir défendu le service public de santé ?

Le 5 janvier dernier deux habitants de Carhaix Yann Manac’h et Bertrand Grimault étaient rejugés à Rennes pour leurs participation à l’une des très nombreuses manifestations de  défense de l’hôpital de Carhaix en 2008. Au cours de l’une d’entre elles des pneus avaient été brulés devant la sous-préfecture de Châteaulin occasionnant quelques centaines d’euros de dégâts.

Alors qu’ils n’avaient écopés que de 150 euros d’amende en première instance devant le tribunal de Quimper le parquet a fait appel. Et le procureur de la cour d’appel de Rennes  a requis six mois de prison avec sursis contre l’un et quatre mois fermes contre l’autre !

Le 28 janvier dernier des centaines de personnes défilaient dans Carhaix contre ces réquisitions délirantes à l’appel de nombreuses organisations et de la municipalité.  Un compte rendu vidéo bilingue et sous-titré est visible ici.

Nous vous proposons de faire savoir dans vos réseaux que le mardi 14 février à 20 h nous organisons une diffusion du film « Bombardes et Lacrymo » au bar « Le Papier Timbré » (4 rue de Dinan métro Saint Anne) en présence du camarade qui risque 4 mois fermes.

Bombarde

Ce film réalisé par Eric Lelan du collectif Brestois « Canal Ti-Zef » donne la parole aux acteurs de la lutte populaire, unitaire et  victorieuse des habitants du centre-Bretagne en faveur du maintien du service de maternité et de chirurgie à l’hôpital de Carhaix. Des extraits du film sont visibles ici.

Cela sera un moyen de soutenir  Yann et Bertrand face à l’injustice et réaffirmer la justesse de la lutte dans laquelle s’inscrit leur prétendu délit : celle du droit à l’accès à la santé pour tous partout en Bretagne.

Nous vous invitons à y venir, nous souhaitons que ce moment d’échange  serve a construire la mobilisation nécessaire  pour le verdict qui sera rendu  le 16  février en début d’après-midi.

Un rassemblement aura lieu devant la cour d’appel  (place du parlement de Bretagne) à l’initiative des soutiens Carhaisiens à midi. Nous appelons également à y participer.

Breizhistance Indépendance et Socialisme.