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31 jours c’est la durée de la grève de la faim de Patxi Ruiz, détenu politique basque stoppée le 10 juin. Le mouvement était motivé par une série d’agressions verbales, de menaces d’agressions récurrentes émanant de fonctionnaires pénitentiaires. Dans le module 8 de la prison de Murcia, Patxi Ruiz avait participé avec d’autres prisonniers politiques basques à des mouvements revendicatifs aux cotés de prisonniers sociaux pour exiger en pleine crise du Covid :

  • Liberté des prisonniers agés enfermés et de ceux dont la peine est presque accomplie
  • Possibilité d’effectuer les visites
  • Recevoir le matériel pour empêcher la contagion (masques, gants…)
  • Réalisation de tests Covid-19 aux prisonniers et personnels.
  • Enfin, les détenus demandaient également la possibilité d’assister aux obsèques ou de se rendre au funérarium, en cas de décès d’un membre de la famille.

Désigné comme meneur de ce mouvement il avait été transféré, son mouvement de grève de la faim et de la soif visait à retourner dans le module 8 et obtenir satisfaction des revendications et l’arrêt des menaces d’agressions.

De très nombreuses manifestations de soutien à Patxi Ruiz ont eu lieu au nord et au sud du Pays Basque et ce en pleine période de confinement. Plusieurs prisonniers politiques basques ont jeûné ou refusé d’aller en promenade en solidarité avec lui, tout comme des prisonniers communistes ou antifascistes du PCE®-GRAPO. C’est le cas de notamment, deux des quatre prisonnières politiques basques incarcérées à Rennes en Bretagne. Hors du Pays Basque, notamment en Irlande et en Catalogne, plusieurs initiatives de solidarité ont eu lieu.

Cette grève de la faim a été un révélateur de la continuité des pratiques répressives contre les prisonniers politiques basques soumis à l’arbitraire des gardiens de prison ouvertement nostalgiques de Franquisme ou partisans de VOX (parti d’extrême-droite espagnol) alors même que le gouvernement de Madrid est aux mains du PSOE (« Socialistes ») et des amis de Jean-Luc Melanchon : Podemos.

Mais elle a aussi révélé des lignes de fractures entre les défenseurs du processus de désarmement d’ETA, c’est-à-dire le parti indépendantiste de gauche Sortu et son entourage politique, qui y voit l’opportunité de construire un processus souverainiste non armé légaliste et de l’autre côté une sphère plus antagonique refusant les abandons de la ligne historique de cette même gauche Abertzale.

Ce dernier secteur plus orthodoxe idéologiquement et moins influent réclame l’amnistie intégrale pour l’ensemble des prisonniers politiques basques et se regroupe sous ce mot d’ordre. C’est dans cette mouvance que Patxi Ruiz inscrit son combat. Et c’est ce secteur qui a mené l’ensemble des mobilisations de ces dernières semaines dans la rue.

Patxi Ruiz s’exprimera dans les jours qui viennent sur les raisons de rupture du jeûne.

C’est le sentiment qu’on peut avoir à quelques jours du second tour des municipales. Comme nous l’expliquions le premier tour avait été le théâtre de certaines performances, modestes certes, mais notables de partisans d’un pouvoir politique breton.

Nous nous étions longuement étendus sur les performances des indépendantistes de gauche identifiés et élus lors de premier tour, à Cintré, Plounevez-Moedeg, Guingamp… Nous aurions aussi pu parler de l’élection de Lionel Henry à la tête de la mairie de Montreuil-Le-Gast, partisan bien connu d’une Bretagne réunifiée et souveraine et ne cachant pas son engagement à gauche, de Jean-Yves Kallag à Lannion qui entame un troisième mandat d’opposition et sur lequel on peut compter pour défendre notamment la langue bretonne.

Au moment où nous écrivons ces lignes nous ne savons pas quel sera le score de « Saint-Herblain en Commun » mais cette liste de Gauche, Écolo, Bretonne de la sixième ville de Bretagne avait tout de même gagné 30 % des suffrages au premier tour !

L’Union Démocratique Bretonne (autonomiste de gauche) et son allié Christian Troadec (réélu à Carhaix) de « Pour La Bretagne » pourront compter eux aussi leurs élus et faire un bilan plutôt positif de cet exercice électoral.

Mais c’est le deuxième tour des bords de Loire à Nantes qui fait ressurgir la Bretagne comme objet civique et politique.

Comme l’indique Le Télégramme dans son article du 7 juin, l’accord entre EELV et le PS et ses autres alliés stipule : « Dans un volet intitulé « Promouvoir la langue et la culture bretonne » (points 287 à 290 de leur « contrat de mandat »), Johanna Rolland et sa troisième colistière Julie Laernoes proposent, entre autres, d’« adopter un vœu demandant l’organisation d’un référendum sur la réunification de la Bretagne » et de continuer en indiquant que l’accord prévoit aussi que la Ville se dote d’« une instance pour engager une concertation avec l’État sur les modalités d’organisation de ce dernier ». Florian Le Teuf (candidat EELV, figure du milieu des supporters du FCN et opposant au Yellow Park) pourrait être chargé des questions bretonnes (dont le référendum) à la mairie de Nantes une fois élu, alors qu’il figure en 4ème position, même si l’UDB (également présente sur la liste de Johanna Roland mais dés le 1er tour) avait aussi introduit l’idée d’un tel « débat citoyen » dans ses accords.

Beaucoup dans la presse et sur les réseaux sociaux s’interrogent sur cette soudaine conversion et sur les limites de cet accord.

 

Mais ne boudons pas notre plaisir de voir la Bretagne, l’unité territoriale de notre pays devenir un objet de débat citoyen, surtout après des décennies de débretonisation !

Quelques soient nos réserves et interrogations, saluons là le fait que ces rapports de forces électoraux aient fait entrer dans les négociations le terme « référendum » et introduit ainsi l’idée que le droit de décider de l’avenir institutionnel de la Bretagne appartient au peuple breton.

C’est aussi le fruit du travail des adhérent·e·s de Bretagne Réunie, qui avaient marqué les esprits en rassemblant 100.000 signatures afin d’obliger (en vain) le Conseil Départemental de Loire-Atlantique à débattre de l’unité de la Bretagne dans le cadre du droit d’option.

Les votations auto-organisées par Dibab entre 2014 et 2015, assez nombreuses en Loire-Atlantique avaient aussi marquées l’histoire politique bretonne contemporaine et fait progresser l’idée d’un référendum sur l’unité de la Bretagne et la dévolution de pouvoirs à une « assemblée de Bretagne ».

Le sondage de septembre 2019, commandité par “DIBAB — Decidez la Bretagne” et le Breizh Civic Lab, mettait bien en exergue ce désir largement partagé des breton·ne·s de Brest à Clisson de s’exprimer sur l’avenir de la Bretagne.

Quelle méthode référendaire ?

La première crainte qui nous semble importante de rappeler, c’est qu’il est très risqué de laisser le gouvernement central déterminer l’objet de la question soumise au référendum et son périmètre. Et si l’on peux être sur que le Conseil Départemental de Loire-Atlantique ne voudra pas ouvrir la boite de pandore, c’est bien sûr vers la Région administrative Bretagne que l’instance chargée par la ville de Nantes désignera pour mener le débat va devoir se tourner.

Le Conseil Régional de Bretagne avait d’ailleurs pré-budgétisé en février 2020 une somme pour organiser un référendum sur l’unité de la Bretagne, sans en dire plus.

Et puis, si la question posée ne porte que sur le retour de la Loire-Atlantique dans la Région Bretagne — sans évoquer des avancées institutionnelles pour l’ensemble de la Bretagne en termes de souveraineté — tout laisse à croire que ce débat ne sera pas motivant.

Le sondage évoqué plus haut le rappelait déjà : ce sont les habitant·e·s du pays nantais qui sont le plus favorables à la prise de compétences d’état par la « Région Bretagne » ou une « Assemblée de Bretagne », et ce à la hauteur de 68 % des sondé·e·s. Et c’est le même chiffre qui ressort dans ce département sur l’opportunité d’organiser un référendum sur les compétences de la « Région Bretagne » !

Limiter le débat à la question de l’unité territoriale c’est jouer pour perdre et contribuera à confiner les échanges autour de l’histoire, de l’identité, du marketing territorial. Alors que l’enjeu doit se focaliser autour de la question démocratique et sociale et environnementale. En effet, quel serait l’intérêt pour les électeurs et électrices, d’une Bretagne réunifiée qui ne serait qu’une seule addition de conseils départementaux, si cela n’a aucun impact positif sur leur conditions de vie quotidienne ?

Quelle sociologie pour l’organisation du débat ?

On peut se réjouir du début de débat mais aussi faire part de ses craintes avec courtoisie quand on voit comment le débat risque fort d’être cantonné au sein des élus métropolitains. Toujours dans le même article du Télégramme on pouvait lire : « Et le sénateur Ronan Dantec de souligner en parallèle la probable nomination à la métropole d’Aziliz Gouez, anthropologue et ex-plume du charismatique président irlandais : “L’idée est de faire du pôle métropolitain Loire Bretagne un outil de dialogue entre territoires. Aziliz va œuvrer pour que Nantes, Brest et Rennes travaillent différemment”. »

Ainsi donc l’organisation du débat préalable au référendum serait élaboré, initié par les élu·e·s des métropoles ? Si on voulait opposer la Bretagne des petites « communautés de communes », celle des modestes intercommunalités à celle des métropoles où se concentrent équipements culturels de prestiges, transports, universités, emplois du tertiaire, etc… on ne s’y prendrait pas autrement…

Il suffit de jeter un coup d’œil à la liste de Nathalie Appéré pour le second tour des municipales à Rennes pour voir que parmi les noms de la liste (EELV/PS/UDB/Radicaux de Gauche/PCF), 42 d’entre eux sur 61 exercent des professions qualifiées de CSP +. La liste de Johanna Rolland à Nantes reflète le même genre de proportion de cadres, de chefs d’entreprises, de dirigeants, de possédants, de riches…

Cela illustre parfaitement le déséquilibre Est-Ouest en Bretagne. On voit bien où sont les lieux de pouvoirs réels.

Soyons sérieux : est-ce ce genre de sociologie habituée à un certain entre-soi des plus confortables qui va renverser la table si le gouvernement ne veut pas d’un référendum dans les termes choisis par les bretons ? Est-ce ce type de sociologie — celles des catégories socio-professionnelles supérieures — qui va incarner et percevoir le profond désir de justice sociale des classes les plus défavorisées, celles exclues des métropoles, celles exclues de la représentation politique ?

Bien sur que non… Car ces classes n’ont pas besoin d’un rééquilibrage réel des lieux de décisions, elles veulent surtout continuer à être l’interlocuteur raisonnable du gouvernement central pour négocier à leur profit quelques transferts de compétences.

16 ans de cogestion de la Région Bretagne par le PS et ses alliés (y compris EELV, l’UDB et tous les régionalistes) n’ont pas permis de faire progresser l’idée du droit de décider.

Ce dont nous avons besoin c’est d’un processus constituant pour que tous les breton·ne·s (et pas seulement les grands élus des métropoles !) puissent donner leur avis.

Une partie de l’alternative se trouvera dans la rue… Mais aussi dans les échéances électorales régionales et départementales de mars prochain. Couvrir la Loire-Atlantique de candidatures unitaires ou non concurrentielles pour les départementales pour affirmer la nécessité du droit à décider, de l’exercice d’autodétermination par voie référendaire, en défendant la démocratie directe, le partage des richesses, des mesures radicales en matière environnementale, est facile à mettre en place…

En « Région Bretagne »… certains autour de l’UDB et de Christian Troadec nous reparlent de « Oui la Bretagne », la coalition autonomiste des régionales de 2015… Mais « Oui, décidons la Bretagne en Commun ! » offrirait plus de perspectives pour imposer la tenue d’un référendum d’autodétermination, avec ou sans l’accord de Paris, dans le cadre du mandat 2020-2026…

C’est un scénario bien plus sûr pour mettre à l’agenda électoral la question du pouvoir politique breton, que la simple addition de forces vouées à fusionner avec le PS en négociant des postes de vice-présidence… Voter, décider, s’autogouverner en quelque sorte…

Sinon, bien sûr, la tentation de faire des listes plus ou moins testimoniales trouvera un peu d’écho pour faire entendre un autre discours.

Il suffit de le vouloir et de construire un accord programmatique pour quadriller le territoire de candidatures unitaire (aux départementales et aux régionales), d’un « Frente Amplio » de gauche, écolo, populaire, antilibéral, breton… dont la tenue du référendum sur la taille et les compétences de la Bretagne sera un point incontournable et non négociable.

Ce message subliminal sera-t-il entendu ?

Bretagne Info.

Le football a une place très importante dans la vie des bretons… À l’heure du football business, peu connaissent l’expérience du mouvement Football et Progrès dans les années 70. À Lamballe et à Rennes, au Releg, à Lesneven, il a eu une certaine implantation dans le cadre du long mai 68 breton. Ce fut une tentative généreuse, brève mais riche d’enseignements pour ceux et celles qui défendent la culture populaire, l’auto-organisation, le refus du culte du profit.

L’excellent site Dialectik Football a écrit une partie de cette histoire. C’est avec leur autorisation que nous reproduisons l’article ci-dessous, grand merci à eux. Signalons qu’une place de choix y est fait à l’actu et l’histoire du foot breton.

Bretagne-info.


Les années 70, dernier grand moment d’offensive révolutionnaire, ont vu des footballeurs, regroupés au sein du Mouvement Football Progrès, tenter de s’attaquer aux fondations rigides et austères du football français. Un vent de fraîcheur tant par la façon de concevoir le jeu que par la remise en cause de la gestion autoritaire des clubs. Vaincu par ses limites internes mais aussi par la restructuration capitaliste, du football comme de la société, le MFP se dissoudra peu à peu à partir de la fin des années 70. Retour sur une parenthèse où il n’a jamais été autant question que les footballeurs se réapproprient leur sport.

Le football est parfaitement intégré au système capitaliste qui lui impose ses logiques de profits et de rationalité économique à tous les échelons. Les grand clubs professionnels sont aujourd’hui des entreprises multinationales, qui passent de main en main entre des investisseurs cherchant qui le profit, qui le rayonnement international. Les stars se monnayent à des prix défiant l’entendement. On observe dans ce football la tendance à l’accumulation et à la centralisation du capital décrite par Marx. Des investisseurs injectent des sommes colossales, construisent des grandes entreprises-clubs qui, par leur domination économique, deviennent dominantes sur le plan sportif. Et les discussions autour de la création de ligues européennes fermées semblent confirmer cette tendance monopoliste croissante du football professionnel.

Les années 70, des footballeurs dans la mêlée sociale

Cette véritable restructuration du secteur capitaliste qu’est le football, entamée depuis les années 70, s’est accélérée dans les années 90 avec l’arrêt Bosman, libéralisant les transferts des joueurs, et l’importance prise par les diffuseurs TV. Et comme toutes les restructurations capitalistes, elle s’accompagne de son lot d’attaques contre les prolétaires : mesures sécuritaires dans les stades et répression du supportérisme organisé qui nuit à l’image respectable TV-compatible, augmentation du prix des places, précarité des professionnels « de seconde zone » (avec tout le respect pour ces sportifs de haut niveau qui cherchent tant bien que mal à vivre de leur passion).

Le monde amateur n’est pas épargné par l’emprise capitaliste. Les budgets des clubs de divisions inférieures grossissent, la concurrence se déplaçant de plus en plus du terrain sportif au terrain économique. Même dans les division régionales, de nombreux clubs font faillite n’arrivant plus à suivre la course à l’armement qui s’est installée. La centralité de la victoire est au cœur des politiques de formations des jeunes dont la professionnalisation est une source de revenus pour les clubs formateurs sur de longues années avec les primes à la revente.

De la restructuration capitaliste des années 70 commençaient à émerger ces problématiques mais aussi des formes de résistances. En mai 68, le siège de la FFF était occupé plusieurs jours par le comité d’action des footballeurs, au mot d’ordre de « Le football aux footballeurs ! ». Une action à l’initiative de journalistes du Miroir du Football, mensuel indépendant (bien qu’appartenant à une maison d’édition du PCF, même si le Parti a, au début, une influence nulle sur sa ligne éditoriale) qui prône une vision offensive, spectaculaire et artistique du football, et défendent les joueurs contre le foot business naissant. Les occupants du 60 bis avenue de Iéna critiquent la gestion des instances, les mesures ne prenant pas en compte les impératifs des prolétaires licenciés, la forme des contrats professionnels… Pendant cinq jours, ils organisent aussi des débats sur le jeu, critiquant le football défensif et rugueux prôné par la DTN de l’époque.

Dans le sillage de ces événements, en février 1974 va être créé le Mouvement Football Progrès (MFP). Il s’agit d’un mouvement se proposant de réfléchir et d’intervenir politiquement dans le football, aussi bien du point de vue de l’organisation des clubs et instances que du jeu en lui même. Pendant quelques années ses militants vont tenter de faire progresser ses conceptions dans les clubs et fédérations, notamment en Bretagne, prolongeant cette expérience par la publication d’une revue, Le contre pied.

Le Stade Lamballais, le « laboratoire » du MPF

Les prémices du MFP sont à chercher dans le Miroir du football et ses conceptions du jeu mais aussi et surtout dans les expérimentation menées au Stade Lamballais (Côtes d’armor) depuis le début des années 60. En 1964, Jean-Claude Trotel est nommé entraîneur de l’équipe fanion à la suite d’André Pouliquen qui avait initié la mise en place d’un système de jeu tourné vers l’attaque, organisé autour d’un 4-2-4 en rupture avec les systèmes de jeu de l’époque s’appuyant sur un libéro (joueur défensif libre tombé en désuétude). Avec des conceptions de jeu novatrices pour l’époque (défense en ligne, construction depuis l’arrière), Lamballe pratique un football collectif et offensif qui leur permet d’arriver en DH, meilleure division régionale en 1968.

Mais l’expérience lamballaise, qui pose les bases du jeu défendu par le MFP et qui sera son « laboratoire » pendant toute la période, ne se limite pas à un football novateur. A partir de 1969, des changements structurels vont avoir lieu dans le club avec un joueur de 28 ans seulement qui devient président. Puis en 1973, Jean-Claude Trotel, qui de sympathisant communiste s’était rapproché d’idées autogestionnaires, propose de mettre fin au modèle de l’entraîneur unique et de mettre à la place un collectif d’entraîneurs. Concrètement, les joueurs se réunissent tous les deux mois pour désigner parmi eux quatre entraîneurs (un par équipe) qui réalisent ensemble les entraînements et mises en place tactiques, les compositions et les causeries, avant un débriefing en AG et la désignation de quatre nouveaux entraîneurs. Autre originalité, la parution régulière d’un fanzine du club, La passe lamballaise, permettant de communiquer directement sur les conceptions du jeu défendu au sein du club, et souvent décriées par les instances autant que par les autres clubs et la presse locale.

Le contexte social et politique de l’époque, marqué par l’insubordination ouvrière et l’agitation révolutionnaire, est évidemment déterminant dans la construction de cette expérience comme le montre ce témoignage de Bernard Phillipe, joueur de l’époque recueilli par les auteur du livre Le Mouvement Football Progrès et la revue Le Contre-Pied.

Nous les jeunes, j’avais alors dix-huit ans, on était à fond là-dedans. Il faut se remémorer le contexte politique : on avait vu mai 1968 ; en 1972, il y avait eu la grande grève du Joint Français à Saint-Brieuc. Cela ne s’est pas fait par hasard.

En juin 1973, un décret de la FFF va provoquer la révolte à Lamballe et précipiter la constitution du MFP. En effet la fédération prend un décret imposant aux clubs de Division d’Honneur d’être entraîné par un coach diplômé par la Fédération. Le Stade Lamballais, directement touché par cette mesure s’insurge a travers un tract et une pétition envoyé à tous les clubs de DH breton. Mais c’est tout le monde du football « progressiste » qui va critiquer cette mesure par laquelle la Fédé entend prendre le contrôle sur les entraîneurs – et donc sur les conceptions du jeu – en imposant sa vision du jeu, de l’entraînement et de la formation, en rupture avec la vision émancipatrice portée par le courant du Miroir du football. Une première réunion appelée à Rennes par Jean-Claude Trotel va convoquer une Assemblée Générale nationale pour février 1974 a St-Cyr-l’École dans les Yvelines, relayée par un éditorial dans le Miroir du football. Va s’y constituer formellement le Mouvement Football Progrès dont l’action va s’articuler dès lors autour de trois principes :

« – Lutter contre la conception conformiste du football caractérisée par la commercialisation croissante, par l’emprise grandissante du gouvernement sur son organisation, par l’autoritarisme des dirigeants en place, par la recherche du résultat par tous les moyens dans les compétitions.

– Élaborer et répandre une conception du football qui respecte la dignité du joueur, sa liberté d’expression, son plaisir de jouer, l’épanouissement de sa personnalité, qui ne sont concevables et réalisables que dans un contexte de jeu offensif et collectif.

– Rechercher les moyens par lesquels les footballeurs peuvent eux-mêmes contribuer à l’avènement de ce football, en prenant leurs propres responsabilités, en luttant pour de meilleures conditions matérielles. »

En bref, ils souhaitent diffuser une conception du jeu et de son organisation basé sur le plaisir de jouer et l’auto-organisation, en rupture avec la culture du résultat et l’autoritarisme qui règne à tous les niveaux.

Le MFP s’emploiera à faire avancer ses positions par l’organisation locale au sein des ligues, avec un certain succès en Bretagne et en banlieue parisienne. En proposant des stages basés sur la réflexion collective et des méthodes innovantes, notamment l’utilisation de l’analyse vidéo des séquences de jeu, ils défendront et tenteront de mettre en application une manière de jouer tournée vers l’avant et centrée autour du plaisir. Les militants donneront corps à ce style dans des tournois de sixte estivaux mais aussi dans les clubs où ils réussiront à avoir de l’influence, Lamballe en tête.

Au-delà de l’autogestion

Bien sûr, ces propositions ne seront pas sans provoquer de conflits. Au sein des clubs, parfois jusqu’à la rupture, avec par exemple la création du Collectif Football des Korrigans de Lesneven par des militant MFP du Stade Relecquois. Mais aussi avec les instances fédérales et les pouvoirs locaux qui chercheront à mettre des bâtons dans les roues de ces « agitateurs gauchistes ». Ainsi l’Amicale Laïque de Lanriec se verra interdite de jouer sur le terrain neuf de la commune qui n’en a pourtant pas d’autres. Les joueurs braveront les arrêtés municipaux pendant un an, jouant illégalement tout leurs matchs officiels jusqu’à obtenir gain de cause.

Mais au-delà de la philosophie du jeu et l’idée autogestionnaire des clubs, les débats faisaient rage au sein du MFP autour de la question de l’idéologie et de l’intervention politique. Alors que certains voulaient garder une stricte ligne apolitique se limitant à un discours sur le jeu, d’autres voyaient bien la limite de ce discours. Comment en effet penser changer le football sans changer la société dans lequel il se déploie ?

Quelques tentatives d’intervention, liées au football, ont eu lieu sous l’étiquette MFP comme la participation par le CFK Lesneven à une manifestation à Brest pour le doublement du budget de Jeunesse et Sport, ou à Rennes par la diffusion de tracts contre le président du Stade Rennais, Lemoux qui licencia en 75 l’entraîneur Cédolin puis le capitaine de l’équipe Raymond Kéruzoré avec des justifications vaseuses. Cette intervention dans la politique d’un club pro est unique pour le MFP et le discours, critiquant la toute puissance patronale et en appelant aux « spectateurs rennais qui êtes des travailleurs », très intéressant. Un rassemblement de soutien à Kéruzoré est même organisé aux prud’hommes.

Plusieurs débat auront pour thème ce sujet lors des réunions du MFP en 75/76. Si Jean-Claude Trotel défend une position qui affirme qu’il faut politiser leur action, dans le sens de réfléchir aux intrications du football avec la société, sa position ne sera pas majoritaire. En témoigne l’incapacité du MFP à participer en tant que tel au mouvement pour le boycott de la Coupe du Monde 78 en Argentine. Si certains y ont participé, il n’a pas été possible de trouver un accord sur la participation du mouvement à une initiative pourtant consensuelle et directement liée au football.

Autre échec, qui s’est aussi retrouvé dans beaucoup d’organisations politiques des années 70, l’incapacité à rompre avec un certain intellectualisme et un langage difficilement réappropriable, caractéristique de l’appartenance de classe (notamment au monde enseignant) d’une bonne partie de ses membres. Ce côté théoricien sera durement critiqué en interne par de jeunes participants fatigués du verbiage. Il a sans doute empêché le MFP d’élargir son audience chez les pratiquants de football ! Cet échec est aussi à chercher dans l’incapacité, malgré les déclarations de principes, à poser réellement la question des conditions matérielles des footballeurs, mis à part dans l’affaire Kéruzoré, et donc à s’éloigner du terrain pour interroger l’exploitation et le salariat. Refus probablement lié au conflit que cela aurait pu engendrer au sein d’un sport qui, bien que largement prolétaire, regroupe des pratiquants de toutes classes sociales.

Cette hétérogénéité des visions, l’impossibilité de dépasser un discours purement footbalistique aussi novateur soit il, un certain élitisme du langage, combinés aux reflux général des mouvements émancipateurs de l’époque semblent être les limites qui ont contribué à la dissolution progressive du mouvement.

Pas d’autre football sans révolution

A partir de 78, le MFP cesse d’exister en tant que tel et se recentre autour de Lamballe et de l’association Le football, la vie… qui publiera jusqu’en 1985 un magazine défendant les positions du MFP : Le contre pied. Ce mouvement n’était clairement pas révolutionnaire et ce fut sans doute sa limite principale. Comme le disaient les membres du bureau du MFP dans une interview en 1975 : « Nous ne versons pas dans l’utopie et nous savons bien que le football que nous rêvons ne peut pleinement s’épanouir dans la société actuelle. »

Le football dans son spectacle et dans sa pratique est partie intégrante de la société capitaliste et il semble impossible de chercher à changer le football sans chercher à changer la société par la révolution. Néanmoins le MFP reste une expérience originale d’intervention politique sur le football et notamment sur le jeu en lui même.

Ses tentatives et ses limites donnent des pistes sur ce que pourrait être aujourd’hui des formes d’interventions révolutionnaires dans le sport et le football. Le sport en général et le football en particulier tiennent une telle place dans la société, drainant des millions de pratiquants et de passionnés, bien souvent prolétaires, qu’il est nécessaire pour les révolutionnaires de réfléchir aux enjeux politiques, économiques et aux manières dont il est possible d’y intervenir, en rompant avec la tradition méprisante d’une partie des révolutionnaires envers les amateurs de ballon rond mais aussi du fétichisme de certains notamment envers le mouvement ultra qui ne font que démontrer leur méconnaissance des réalités des tribunes. A nous révolutionnaires, pratiquants et ou passionnés, de foot comme d’autres sports, de réfléchir au discours et aux actions que l’ont veut porter contre le capitalisme, l’exploitation et le football qu’ils nous proposent au-delà des simples slogans « Pour un sport populaire » ou « Contre le football moderne ».

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Pour aller plus loin :

Loïc Bervas et Bernard Goumelen, Le Mouvement Football Progrès et la revue Le Contre-Pied (éditions L’Harmattan)

Mickaël Correia, Une Histoire populaire du football (éditions La Découverte)

Goude ur sizhunvezh dispell e kred tud zo keñveriañ o buhez pemdeziek gant hini an doullbac’hidi.

Ne ouzer ket c’hoazh pegeit e pado ar c’henfinañ. Peogwir ez eus amzer vak gant kalz ac’hanomp e c’heller kemer amzer da skrivañ, da c’houzout peseurt mod e tremen ar c’henfinañ er prizonioù. Muioc’h eget biskoazh e rankomp chom war evezh da c’houzout penaos emañ kont en tu-all d’ar mogerioù.

Ne vo ket aotreet ar gweladennoù e-pad pell evit familhoù ar re zo er prizon. Pep lizher a vo ur barrad aer fresk.


E Breizh ez eus peder maouez bac’het evit abegou politikel e Roazhon. Euskarezed anezhe, bet kondaonet evit o stourm e ETA. Pell emaint diouzh o bro.

Areitio Azpiri, Alaitz

Aramendi Jaunarena, Alaitz

Moreno Martinez, Itziar 

Saioa Sanchez Iturregi

18 bis Rue de Châtillon BP 3107 35.031 Roazhon-Cedex

E Lannemezan emañ Georges Ibrahim Abdallah, “kenfinet” abaoe 1984 evit bezañ bet o kas a-benn oberennoù stourm a-enep da arme Israel ha da hini ar Stadoù-Unanet ha kement se er Stad-C’hall.

A-orin deus Liban eo, evel e familh hag e strollad politikel komunour en deus gouestlet e vuhez d’ar genskoazell gant Palestin. Da c’houzout hiroc’h diwar-benn e donkad e c’heller tremen dre aze.

Georges Ibrahim ABDALLAH
2388/A221 CP de Lannemezan
204 rue des Saligues
BP 70166
65307 LANNEMEZAN

 

Comme le révélait le communiqué de soutien à la militante indépendantiste de Dispac’h poursuivie pour des graffitis s’opposant au tout tourisme et à la spéculation immobilière en février dernier un certain nombre de militants indépendantistes de gauche avaient fait le choix de participer aux élections municipales.

Le second tour étant reporté en juin, tout comme la mise en place des conseils municipaux issus du premier tour, il est difficile d’en tirer un bilan complet. Voici pourtant quelques résultats. A méditer pendant le confinement.

Tous les camarades présents n’évoluaient pas dans le même cadre, certains dans des communes de moins de 1000 habitants, d’autres dans des communes moyennes (Guingamp) et d’autres encore dans la ceinture d’une métropole (Cintré et Saint-Herblain).

Les regroupements, tactiques et périmètres d’alliances sont spécifiques à chaque territoire, même s’ils ont eu lieu sur la “gauche du PS” et excluent toute alliance avec cette force. Le reconnaitre, en faire le constat, n’empêche pas les débats et des questionnements sur les limites de ces expériences. 

https://twitter.com/Cintreencommun/status/1218089820372852736?s=20%20

A Cintré (2278 habitants) : dans l’agglomération rennaise notre camarade Anton Burel, membre de la Gauche Indépendantiste, avait impulsé depuis plusieurs mois une dynamique locale. Les axes centraux étaient : consultation des habitants sur les projets les concernants, meilleur accès aux informations communales, développement des transports collectifs, défense de l’environnement, enrichissement de la vie culturelle locale. Les références à la Bretagne comme espace politique, à la langue bretonne et au gallo étaient aussi des éléments de campagne.

C’est finalement 28.27% des voix et 2 élus pour “Cintré en commun” dès le premier tour qui clôture cette campagne. Anton Burel et Christine Georges seront donc pour 6 ans au conseil municipal.

A Saint Herblain (46 268 habitants) : les militant-e-s indépendantistes de gauche présents sur la commune ont depuis longtemps prit part aux joutes électorales. En 2008 et 2014 beaucoup d’entre eux/elles avaient joué un rôle clé dans la constitution de l’alternative “Saint Herblain à Gauche Toute-Sant Ervlan a-Gleiz Penn da benn”. Cette coalition locale, pratiquant le tourniquet des élu-e-s, avait permis à certain-e-s de nos camarades de prendre part aux débats municipaux dans la minorité d’opposition. Forts de cette expérience, ils et elles ont fait le choix d’élargir l’alliance locale en partant en 2020 dans le cadre d’un front plus large avec les militant-e-s d’Europe Ecologie les Verts, d’Ensemble Saint Herblain Autrement et de “Saint Herblain ville Bretonne” sous le nom “Saint Herblain en Commun“. Parmi les 15 premiers de la liste on peut noter les noms d’Eric Bainvel (militant de la Gauche Indépendantiste), de Primael Petit (indépendantiste de gauche bien connu), de Céline Bruneau (de Saint Herblain Ville Bretonne), de Anne Latouche-Thébaud (de “Saint-Herblain A Gauche Toute”). La présence de militant-e-s de la “ France Insoumise” n’a pas empêché que la liste assume pleinement des revendications en faveur de la défense de l’unité de la Bretagne, de l’identité bretonne, de la langue bretonne. Là encore la défense de l’environnement, la critique de la métropolisation, la démocratie participative, la gratuité des transports, ont largement été défendus par liste. La liste “Saint-Herblain en Commun” fait un bon score, soit 30,28% des suffrages exprimés. Il y aura dans cette ville un deuxième tour en juin qui les opposera au maire PS sortant.

A Guingamp (6 895 habitants) : c’est un petit collectif impulsé par des militant-e-s et sympathisant-e-s de la Gauche Indépendantiste qui a lancé l’idée d’une candidature à gauche du PS. L’idée arrivée tardivement a porté ses fruits puisque 30 personnes ont rejoints cette plateforme électorale locale. Le soutien et l’implication de l’ALCHI (Association de lutte contre le Logement Indigne) a permis de mettre au coeur de la campagne la question de l’habitat et de l’absence de service sanitaire dans la communauté d’agglomération. Si en plus de l’ALCHI la liste a reçu le soutien de la Gauche Indépendantiste, du NPA, et du Parti pour une Ecologie Populaire et Sociale, c’est bien d’abord des Guingampais-es issus du syndicalisme, impliqués dans le mouvement des retraites, ou dans la défense du climat, connus dans les milieux culturels bretons qui ont mené cette campagne qui leur a permis d’atteindre 11,3 % des suffrages.

La droite locale alliée à LREM prend une véritable déculottée (18,7 %). Et si le PS l’emporte haut la main (70 %) il faudra compter sur la voix indépendante de Gael Roblin, désormais élu de “Guingamp en Commun-Kumun Gwengamp”, qui est bien décidé à se faire entendre au conseil municipal et à y être le cheval de Troie des mouvements sociaux. Vous pouvez lire ici leur programme d’urgence sociale, démocratique, évoquant la Bretagne comme espace politique de Brest à Clisson, affirmant le droit de décider, la revendication de l’officialisation de la langue bretonne, assumant des revendications féministes et anti-homophobie. 

Il faut ajouter à ce tableau le réélection de Guillaume Bricaud, militant historique de la Gauche Indépendantiste, à Plounevez-Moedeg (1 458 habitants) sur une liste d’intérêt communal. 

Bien sûr l’abstention a été forte, les premiers conseils municipaux n’ont pas pu avoir lieu, la mauvaise gestion de la crise du Coronavirus ne permet pas d’apprécier comme il se doit la portée réelle de cet exercice électoral. Mais il est évident au regard des premiers retours que nous pouvons avoir,  que ces prestations honorables permettent d’envisager la mise en réseau d’élus issus de notre courant politique assumant dans les conseils municipaux des revendications en faveur du droit à l’autodétermination et du partage des richesses.

Cela sera bénéfique à la visibilisation des idées et propositions indépendantistes de gauche et alimentera les débats pour l’élaboration d’une campagne aux élections régionales reprenant ces préoccupations.

Pourquoi en effet ne pas imaginer décliner à l’échelle de toute la Bretagne une offre politique mettant comme élément central la question du droit de décider, alors même que les thèmes de démocratie participative, référendums et dépassement des limites institutionnelles, et défense de la diversité linguistique étaient portées par bien des listes comme à Fougères, Douarnenez, Rostrenen… ?

Il faudra pour cela faire évoluer la réflexion collective vers le fait que la démocratie participative, l’exercice référendaire doivent trouver une déclinaison à l’échelle de la Bretagne, de Brest à Clisson, et ne saurait se limiter aux politiques municipales ou communautaires.  A l’heure ou 61 % des breton-ne-s se déclarent favorables à une consultation sur les limites et les compétences que nous devrions nous mêmes exercer en Bretagne, il serait dommage de passer à coté de cette opportunité. 

Des militant-e-s de la Gauche Indépendantiste impliqué-e-s dans la campagne.

La circulaire que le recteur de Rennes Emmanuel Ethis a fait circuler ce jour a fait réagir de nombreux acteurs et actrices du mouvement de solidarité avec les réfugiés.

Source : https://twitter.com/Krolbohanne/status/1220657834230276096

Voici quelques une des réactions sur la toile… en attendant celles dans la rue…

Mais encore comme le signale un compte Facebook :

75ème Anniversaire de la Libération des camps, une circulaire qui fait froid dans le dos :

BRETAGNE : LE RECTEUR PRONONCE L’EXCLUSION SCOLAIRE DES MINEURS SANS PAPIERS.
Georges Hardy devient recteur d’Alger en décembre 1940, sous le régime de Vichy. Pendant qu’il est en fonction, des milliers d’enfants juifs sont exclus des écoles primaires et de l’enseignement secondaire d’Algérie…
En janvier 2020, le recteur de l’académie de Rennes demande aux établissements d’ “interdire” aux mineurs sans-papiers ” l’accès aux ateliers et à ne pas les engager dans les stages et PFMP”(..). Il invite les établissements à “vérifier que les élèves qui y sont affectés sont en situation régulière”
Il contrevient ainsi à la circulaire ministérielle 2002-063.
Il les exclus de fait des examens notamment professionnels
réduisant à néant leurs efforts d’intégration, les livrant ainsi aux Préfets qui pourront les expulser plus aisément.

RAPPEL DE LA LOI :

MODALITÉS D’INSCRIPTION ET DE SCOLARISATION DES ÉLEVES DE NATIONALITÉ ÉTRANGÈRE DES PREMIER ET SECOND DEGRÉS
C. n° 2002-063 du 20-3-2002
NOR : MENEO200681C
RLR : 515-0
MEN – DESCO B6 – DAJ A1

(…) il n’appartient pas au ministère de l’éducation nationale de contrôler la régularité de la situation des élèves étrangers et de leurs parents au regard des règles régissant leur entrée et leur séjour en France (…)

Lorsqu’ils sont sous statut scolaire, les élèves mineurs de nationalité étrangère, quelle que soit leur situation administrative au regard du séjour, doivent effectuer les stages et les périodes de formation prévus dans les programmes d’enseignement. L’entreprise n’a pas à contrôler la régularité de leur situation.

MAJ 16:00 le 24 janvier 2020.

Devant le tollé et se rendant compte de la bourde juridique le recteur semble faire marche arrière pour l’instant.

 

 

Setu amañ un destenn c’halv bet skrivet gant labourerien ha labourerezed Diwan Bro-Naoned evit harz-labour ar 5 a viz Kerzu. A-enep adreizh al leveoù eo evel just, met ivez evit ar brezhoneg gant ar pal kas ul lusk nevez, gant ur sav-poent lec’hel koulz ha war Vreizh a-bezh :

Ar fulor a sav !

Frankizouriezh.

Goude ur bloavezh stourm e jiletennoù melen e-keñver priz ar vuhez eo deuet a-benn ar gouarnamant da adlañsañ an emsav sokial gant e adreizh sistem al leveoù. A-dreñv ar c’heriaoueg digomprenus, « âge pivot », « système universel », « retraites à point », eo sklaer pal ar gouarnamant : digreskiñ al leveoù, dre m’eo bet embannet sklaer ne vo ket lakaet muioc’h a arc’hant enno ken (14% eus ar PDK) pa gresk niver ar retreidi, met ivez lakaat ac’hanomp da labourat pelloc’h evit tizhout ul leve leun, ha neuze kas al labourerezed/ien a c’hell da espern arc’hant a-hed o buhez. Dizingalderioù brasoc’h c’hoazh ! Ur giladenn sokial ouzhpenn ! Ha gevier adarre pa vez lavaret deomp ne chom ket arc’hant ken goude bezañ tennet an ISF pe pa vez lakaet arc’hant forzh pegement er polis pe en arme.

Taget omp a bep tu !

Hag ar fulor a sav ivez en hor skolioù brezhonek a-enep d’an aotrou Blanquer hag e dagadennoù a-enep hor yezhoù. Gevier a vez livet gantañ ingal. Arnodenn ebet ken e brezhoneg pa c’houlenne liseidi diwan kaout muioc’h, emglevioù Stad-rannvro n’int ket doujet dreist-holl amañ e Liger-Atlantel e-keñver kevratiñ ar c’hlasadoù pe digeriñ skolioù divyezhek, diskleriadennoù a-enep d’an deskadurezh dre soubidigezh, nac’het d’hor bugale kaout anvioù brezhonek abalamour d’un Ñ… Ar memes sell frankizour zo a-dreñv o c’homzoù hag o adreizhoù : ar brezhoneg ne glot ket gant ar « startup nation », bec’h d’ar brezhoneg ha bevet ar saozneg. Ne glot ket kennebeut ar brezhoneg gant sell broadelour ar gouarnamant hag e vinistr an deskadurezh : triliv e pep lec’h, ar marseillaise, kartenn bro frañs er salioù klas, ha bec’h d’ar brezhoneg. En em vodet eo bet difennerien yezhoù ar Stad c’hall er c’henstroll en deus manifestet d’an 30 a viz Du dirak ministrerezh an deskadurezh. N’eo ket trawalc’h ha dav vo deomp stourm amañ ivez evit lakat ar Stad da blegañ :

– Ur statud publik lec’hel evit Diwan

– An holl arnodennoù (bacho, breved) e brezhoneg

– Hentennoù divyezhek digoret diouzhtu pa vez savet ar goulenn

– 3 eurvezh brezhoneg kinniget d’an holl skolidi

– Ur steuñv stummañ evit dont a-benn da dizhout ar pal-mañ

– Muioc’h a bostoù er genstrivadeg, ur C’HAPES e brezhoneg nemetken

Kenliammañ ar stourmoù.

Un harz-labour hollek evel ne oa ket bet abaoe pell zo bet galvet neuze d’ar 5 a viz Kerzu, gant sindikadoù Pariz. Ma ne gredomp ket en o strategiezh un devezh harz labour bep daou viz a-benn cheñch penn d’ar vazh e seblant pouezus deomp lakaat hon azgoulennoù da vezañ klevet ha gwelet. O liammañ ar fulor a sav en ospitalioù, e-touez ar cheminaou.ez.ed, er skolioù, gant ur jiletenn melenn pe glas, pe evit ar brezhoneg e vimp kreñvoc’h, ma teuomp a benn d’en em aozañ etrezomp. Dav eo deomp kas ur preder war-raok diouzhtu war an doareoù hon eus c’hoant lakaat e pleustr evit ma vefe padus ha kas ar stourm da benn.

A-enep adreizh al leveoù e rankomp mont da vanifestiñ d’ar Yaou 5 a viz Kerzu da 10e30 er melezour dour en Naoned, met ivez e rankomp kemer perzh e emvod-meur an deskadurezh hag en emvod-meur etremicherel a vo dalc’het goude ar vanifestadeg. Evit ar brezhoneg eo ret deomp en em aozañ gant hor c’henlabourerezed.ien en hor skolioù evit en em aozañ ha sevel strolladoù stourm lec’hel evit ar brezhoneg.

En harz-labour d’ar 5/12 ha da heul.

Betek an trec’h !

25 points de mobilisation en Bretagne, autant de rendez-vous pour des rassemblements, regroupements ou manifestation motivés par la volonté de faire reculer le gouvernement de Paris sur son projet du droit à la Retraite.

Cet openagenda est un outil simple pour permettre au plus grand nombre de participer au plus prés de son lieu de travail ou de son domicile. Vous pouvez y contribuer.

On notera qu’a Lorient ou Guingamp par exemple, les syndicats, notamment la CGT, assument la perspective d’actions visant à ralentir ou bloquer l’économie.

Mais bien sûr c’est la reconduction du mouvement et ses déclinaisons locales permettant au plus grand nom de s’impliquer et s’approprier la grève qui seront déterminantes dans la bataille qui s’annonce.

La Gauche Indépendantiste invite à rejoindre l’action dans cette perspective, celle du blocage multiforme de l’économie partout où c’est possible tout en favorisant les initiatives interprofessionnelles à la base, en refusant le centralisme des modes d’actions ou la lutte par délégation, en construisant des outils d’autodéfense solidaires pour faire face à la répression qui s’annonce brutale.

Faisons reculer ce pouvoir qui dégrade nos conditions de vie ! 

De Brest à Fougères, de Nantes à Quimper :  construisons la lutte et le pouvoir populaire !

La Gauche Indépendantiste Bretonne. 

 

La Gauche Indépendantiste invite ses militants et tous les démocrates, féministes, révolutionnaires de Bretagne à prendre part au mouvement de solidarité avec le peuple Kurde et le Rojava démocratique qui subissent une brutale attaque des forces militaires Turques.

En tant que défenseurs du droit à l’autogouvernement pour tous les peuples, et en tant que compagnons de Kendal Breizh, volontaire internationaliste breton mort sous les bombes turques à Afrin, nous faisons notre la déclaration de la commune internationaliste du Rojavac’est une révolution internationaliste, parce que beaucoup d’internationalistes ont rejoint cette révolution, en première ligne contre l’État islamique et le fascisme turc, nous avons aidé dans les hôpitaux, planté des arbres et travaillé pour construire une société démocratique et écologique, basée sur la libération des femmes.

De notre mobilisation à tous et toutes dépend la vie de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants au Rojava mais aussi la survivance de ce projet révolutionnaire née au sein de la résistance Kurde, ce qui le rend insupportable pour le régime d’Erdogan, en guerre avec les Kurdes du Rojava, mais aussi dans les territoires Kurdes d’Irak et de Turquie.

N’oublions pas dans nos mobilisations de dénoncer l’implication du lobby militaro-industriel français très présent en Bretagne et impliqué dans le commerce de mort avec la Turquie à qui il fournit armes et bombes. En effet, parmi les grandes entreprises françaises qui fournissent des systèmes d’armements, de la formation ou du maintien en condition opérationnelle à la Turquie figureraient notamment : Thales, Airbus Group (ex-EADS), MBDA, DCI, Dassault Systems.

Rassemblements à venir dans les jours qui viennent en Bretagne pour protester contre l’agression Turque au Rojava :

  • Jeudi 10 octobre à 17h30, devant le magasin Fnac du centre-ville de Lorient
  • Vendredi 11 octobre à Rennes à 17h place de la République
  • Samedi 12 octobre à Morlaix au kiosque à 12h
  • Samedi 12 octobre à 16h à Nantes place du commerce (Regroupement des composantes de la Gauche Indépendantiste derrière la banderole “Biji berxwedana Rojava, bevet Stourm Rojava”) 
  • Mercredi 16 Octobre à Guingamp à 18h place de l’échiquier/Champ au Roy.

La Gauche Indépendantiste Bretonne. 

Le jour de la Diada , le 11 septembre, journée national catalane a été célébrée de façon symbolique par les étudiantEs RennaisEs de l’UEB qui appellent à manifester à Nantes le 28 septembre prochain pour le droit de décider de Brest à Clisson. 

A l’appel de l’Union des Etudiant.e.s Breton.ne.s, une quinzaine d’étudiant.e.s rennais.es ont affiché.e.s leur soutien avec le peuple catalan et la république catalane en ce jour de Diada Nacional de Catalunya, la fête nationale catalane. A Barcelone, 750.000 personnes ont pris la rue pour exiger l’application des résultats du référendum d’autodétermination du 1er octobre 2017 – c’est à dire construire la République Catalane – et pour exiger la libération des prisonnier.e.s politiques. Pendant une journée campus axée sur la détente et la découverte de Villejean, ce rassemblement a été l’occasion de montrer aux étudiant.e.s que l’université est un terrain politique de premier plan pour les revendications nationales et sociales ainsi que pour la solidarité internationale. A Rennes comme à Barcelone : c’est nous qui déciderons !