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Bienvenue à Notre-Dame, territoire occupé !

Les militants et militantes de Breizhistance-IS présents sur la ZAD toute la journée du mardi 16 octobre, et l’ensemble du mouvement, condamnent fermement les expulsions et l’occupation militaire de Notre-Dame-des-Landes et Vigneux-de-Bretagne.

Les opérations militaires qui ont lieu en ce moment dans ces communes, près de 1000 CRS et Gardes mobiles, le quadrillage et les contrôles sur l’ensemble de la Zone d’Aménagement Différée du projet d’aéroport, sont clairement inadmissibles démocratiquement. Humainement, les expulsions sont injustifiables. Alors que nous subissons l’austérité et la crise, comment défendre le saccage d’une tenue maraîchère au Sabot ? Comment tolérer l’expulsion manu militari de familles installées là et travaillant la terre depuis deux, voire trois ans, et qui voient leurs maisons vidées de tous leurs biens en quelques heures ? La fermeté de ce gouvernement, qui annonçait pourtant il y a quelques mois un «changement», n’a d’égal que l’ego sur-dimensionné de son premier ministre. Encore une fois, cela n’augure rien de bon pour l’ensemble des revendications et des mobilisations sociales pour ces prochaines années.

 Mais la résistance est là et nous appelons à l’amplifier le plus possible. Récit de la journée.

Alors que le préfet annonçait aux médias une fin des opérations sans incidents dès 10h30 ce matin, la résistance face à l’occupation militaire aura duré l’ensemble de la journée, jusque dans la soirée. Mais ce mensonge préfectoral, n’est sans doute que peu de chose face à l’ambiguïté insoutenable de la direction d’Europe Ecologie-Les Verts sur ce dossier. Nous souhaitons ici interpeller Cécile Duflot, qui en 2011 promettait, à Notre-Dame-des-Landes même, qu’aucun accord de gouvernement ne serait signé avec le PS sans le retrait du projet. La ministre du Logement a su prendre la parole en marge de son gouvernement pour défendre la légalisation du cannabis ou les membres du groupe pussy riot, que dira-t-elle aux familles, aux habitants, qui se font expulser des maisons qu’ils occupent pour s’opposer à l’aéroport et tenir la terre ? Continuera-t-elle à défendre «l’efficacité d’être avec ce gouvernement plutôt qu’à l’extérieur» face à des personnes qui vivent aujourd’hui un véritable drame de s’être fait expulser de chez eux ?

 BREIZHISTANCE-IS appelle le plus grand nombre à participer à la résistance à Notre-Dame et ailleurs dès demain matin, notamment devant la mairie de Notre-Dame à 9h, et jusque samedi.

Hier soir, la réunion du collectif organisant la manifestation du 24 mars contre le projet d’aéroport a été écourtée pour s’opposer à l’expulsion d’une maison occupée au carrefour des ardillières.

Dans l’après-midi, une société privée s’est déplacée au village des ardillières afin d’apposée des grilles anti-effraction contre les ouvertures de la maison. Cette habitation, située hors de la zone d’aménagement était louée jusqu’alors en bail précaire par le conseil général. En fin d’après-midi une dizaine de personne s’est opposée à la fermeture de la maison et à commencé à l’occuper. Vers 18h, plusieurs dizaines de gardes mobiles sont venus déloger les occupants, l’action se soldant par trois arrestations dont un blessé. Au fur et à mesure de la soirée, plusieurs dizaines de personnes se sont massés autour de la maison en soutien aux occupants qui étaient montés sur le toit, des barrages ont été levés sur les deux routes menant à la ZAD pour protéger les autres occupations d’incursions policières.

Vers 22h30, la centaine de gardes mobiles s’est retirée après avoir lancé quelques jets de gaz lacrymogène et brisé les vitres de l’habitation. La maison est toujours occupée.

Le Conseil Général en ne prolongeant pas la location de l’habitation, pourtant située hors de la zone d’aménagement, souhaite vidée la commune d’habitant. Breizhistance-IS dénonce cette opération alors que de plus en plus de personnes souffrent de problème de logement et que rien n’empêchait le conseil général de continuer à louer l’habitation en bail précaire.

Avant-hier le tribunal de Saint-Nazaire à ordonné l’expulsion sous un mois des occupants de quatre maisons de la ZAD, situées sur la commune de Vigneux de Bretagne. 12 occupants avaient étés assignés par Aéroports du Grand Ouest (société du Groupe Vinci) devant le tribunal pour des maisons et terrains occupés appartenant à l’Etat ou au Conseil Général. Chose donc très étonnante qu’une société privée puisse saisir la justice contre des habitants occupant une maison dont elle n’est pas propriétaire !

Tous les observateurs constatent un délai d’expulsion extrêmement rapide, juste avant l’hiver, malgré une démolition des bâtiments impossible avant au moins deux à trois ans. Le tribunal ne reconnaît pas la problématique de l’accès au logement exposée par les occupants et insiste sur une “opposition politique” au projet. Sans doute une manière d’insinuer pour ceux-ci l’incongruité que représente des pauvres se souciant de politique.

Comme le déclare l’avocat des occupants, Maître Lemoigne “on ne comprend pas une telle précipitation (…) si ce n’est créer une psychose à l’égard des propriétaires et des locataires de la ZAD”, habitants légaux qui ne souhaitent pas partir. L’enquête sur le parcellaire à montrer que près de 60% des propriétaires de la ZAD ne voulaient pas vendre leurs terrain à Vinci et au PS. Par le biais d’AGO, Vinci souhaite donc faire peur et montrer les moyens dont elle dispose.

Les intérêts privés de Vinci et des collectivités gérées par le PS et L’UMP se confondent de plus en plus à mesure qu’une répression peu soucieuse de la démocratie s’installe. Après les violences du 27 juillet et l’attaque de la caravane PS, J. Auxiette et Jean-Marc Ayrault appelaient “les partis républicains (notamment ceux qui cogèrent les collectivités avec le PS, EELV, Alternatifs, …) à condamner avec la plus grande fermeté les actes de violences des opposants”. Néanmoins ils n’auront aucun mot pour la mère de famille qui a eu les poumons perforés et des côtes cassés par les forces de l’ordre. Ils cautionnent aussi les violences du square Mercoeur survenues le 2 septembre. Quelques dizaines d’opposants ont été matraqués au sol, certains menottes aux poignets, d’autres se sont fait attaqué au taser, et surtout ils ont été délogé en quelques minutes par le GIPN …. car ils étaient grimpés dans des arbres en déployant notamment des banderoles hostiles à l’aéroport !

Suit aux installations réussies du printemps 2011 sur la ZAD, et notamment à la mobilisation des 9-10 juillet qui a vu se réunir 14 000 personnes sur la ZAD à l’appel de la coordination, les partisans du projet sont passés un grade au dessus dans leur communication et leur stratégie d’intimidation. Comme nous l’avons déjà déclaré, la violence est bien du côté des promoteurs. Alors que leurs présidentiables visitent Nantes il n’y a rien de plus grave que de voir le Parti Socialiste reprendre si bien le costume et le kärcher de la droite Sarkozyste.

Prochain verdict pour les occupants de maisons à Notre-Dame-des-Landes, le Jeudi 20 octobre à Nantes.

AIDER LES OCCUPANTS DE LA ZAD :

Pas mal d’occupants se préparent aux expulsions et appellent à une aide matériel pour leur résister le plus possible (matériaux de constructions, masques à gaz, etc …). Il est déjà prévu l’organisation de manifestations de réappropriation des maisons qui auront été expulsées le quatrième samedi qui suivront les expulsions : http://zad.nadir.org/spip.php?article66

 

 

La loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure deuxième volet, passera en deuxième lecture le 14 décembre prochain devant l’assemblée national française.

big-brother-is-watching-loppsi-2-L-1Cette loi installe un peu plus la logique de contrôle sécuritaire des habitants au sein des structures de la République française. Un contrôle sécuritaire au service notamment des intérêts capitalistes, puisque cette loi introduit notamment les recommandations du Syndicat National des Entreprises de Sécurité, organisation adhérente du MEDEF. D’ailleurs l’USP (l’union des entreprises de sécurité privée) annonçait déjà la création du CNAPS prévue par la loppsi 2, la veille du passage en première lecture début septembre. Cette disposition introduit dans la loi la possibilité pour des entreprises de société privé, à travers le CNAPS de donner leur avis sur des questions de sécurité privée, mais aussi publique.

Cette loi prévoit entre autres mesures de musellement de la contestation sociale, la captation et l’enregistrement de données informatiques des ordinateurs possédés par des personnes poursuivis pour des délits simples de solidarité avec des personnes sans-papiers ou arrêtés lors de manifestation houleuses. Loppsi 2 s’est aussi une généralisation encore plus massive des vidéos de surveillance sur le territoire, et la création du Comité national de la Vidéoprotection absout de la sujétion à la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés.


Mesures de contrôle et de surveillance qui tendent aussi à uniformiser les modes d’habitats de certaines personnes sans vouloir résoudre les problèmes sociaux de logement qu’ils sous-tendent. En effet dans le prolongement de la politique de chasse aux Roms voulue par Brice Hortefeux, outre la possibilité de poursuivre ceux-ci pour la raison qu’ils n’ont pas la possibilité d’avoir un logement «licite», c’est à l’ensemble des habitants de logements de fortune ou écologique (yourte, etc … ) qui est visée par l’article 32 ter A. Leurs expulsions malgré une autorisation du propriétaire privé d’un terrain ou d’une mairie, pourra être ordonnée de manière expéditive par le préfet avec une amende pour les maires ou propriétaire qui s’opposerait à cette procédure.

Déjà nous participions aux manifestations de samedi dernier à Rennes et à Brest. Le mardi 14 décembre nous appelons le plus grand nombre à se réunir devant les permanences des députés UMP et à protester contre le vote de la loppsi 2 à Paris. De même le samedi 18 décembre à Nantes, nous invitons le plus grand nombre à assister à la remise symbolique de la «Grande Francisque de Fer 2010» à Brice Hortefeux, organisée dès 11h rue des Bons Français (quartier Decré)