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VALLS DEGAGE. VALLS ER MAEZ.

Les 18 et 19 décembre prochains le premier ministre de l’état français, Manuel Valls, sera de nouveau en visite  en Bretagne après un premier déplacement à Nantes en début de mois. Il se rendra alors successivement à Brest et à Rennes.

En venant en Bretagne Valls croit sans doute pouvoir parader en terre conquise, car généralement considéré comme bastion du PS et de la sociale-démocratie. Dans ce cas, il ignore alors que la Bretagne est un des territoires de l’état français qui s’accommode le moins bien des trahisons à répétition perpétrées par le Parti Socialiste à l’encontre des classes populaires et des travailleurs-euses. Il ignore aussi la colère des Bretons et des Bretonnes face au non-respect de leurs droits en tant que peuple : officialisation de la langue bretonne, réunification de la Bretagne, droit à l’autodétermination. Droits sur lesquels le PS a longtemps fait ses choux gras, à grand renfort de promesses électorales non tenues.

Et pourtant il faudrait qu’il soit aveugle pour ne pas se rendre compte qu’existe ici un rejet toujours plus grandissant de la politique antisociale et inféodée au grand patronat, menée par son gouvernement. Car ce rejet ce traduit de manière répété par de vastes mobilisations populaires et offensives, destinées à faire plier le pouvoir en place, et les puissances économiques desquelles il est au service. La lutte acharnée contre l’aéroport de Notre-dame-des-Landes, et la réappropriation des terres agricoles par ceux qui vivent sur la ZAD, la destruction des portiques pour empêcher la mise en place de l’écotaxe, les nombreuses manifestations en Bretagne contre les violences policières suite à l’assassinat de Rémi Fraisse, ou encore le lancement par la plate-forme « Dibab » de votations citoyennes qui doivent permettre à la Bretagne de décider de son avenir institutionnel (comme en Écosse ou en Catalogne), sont autant d’exemples montrant que les Bretonnes et les Bretons sont de plus en plus nombreux à comprendre qu’il n’y a plus rien à attendre du gouvernement Hollande-Valls, et du monde qu’il défend.

Nous appelons donc à participer à la manifestation contre la venue de Valls qui se tiendra à Rennes le jeudi 18 décembre à 18h30.

Faisons comprendre à celui-ci qu’il n’est pas le bienvenu en Bretagne.

Chom e Pariz, lorgnez ! N’out ket deut mat e Breizh !

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SLB Skol-veur Roazhon. (Section Universitaire du Syndicat des Travailleurs de Bretagne.)

Mobilisation à Rennes  contre la venue de Valls

Jeudi 18 décembre

Manifestation contre la venue de Valls, l’ami des patrons et des forces de l’ordre, le 18 décembre – RDV 18H30 place de la mairie

 

vendredi 19 décembre.

Un rassemblement est initié par plusieurs organisations à 9h00 devant le siège de Rennes Métropole (angle avenue Fréville et bd Clémenceau – Métro Clémenceau).

 

Après deux ans et demi de gouvernement « socialiste » on peut déjà dire que le duo Hollande­ Valls restera dans l’histoire pour son énergie à trouver des moyens de satisfaire toujours plus le patronat mais aussi pour sa hargne à réprimer le mouvement social. Ce vendredi Valls vient faire son petit numéro médiatique à Rennes, il signera au passage le projet de métropolisation capitaliste de la ville.

Violence d’État et répression…

De Sivens à Notre Dame des Landes le gouvernement ne cesse de s’entêter à défendre les grands projets inutiles et imposés pour remplir les poches des bétonneurs en tout genre, au mépris des réalités écologiques et sociales. Le problème, c’est que la résistance à ces projets ne cesse de s’amplifier, ce qui ne manque pas d’effrayer le gouvernement. Sa solution ? Interdire les manifestations, réprimer, emprisonner et mutiler et ce désormais de manière systématique. Le crime d’État que constitue la mort de Rémi Fraisse s’inscrit dans cette gestion hyper répressive de la contestation. Cette répression ne vise bien sûr pas les apprentis fascistes écervelés qui se sentent pousser des ailes dans le climat actuel. Elle ne vise pas non plus les agriculteurs de droite productiviste qui comme à Morlaix ont brûlé le centre des impôts, sans être inquiétés une seule seconde. Enguerrand lui, militant contre l’aéroport de NDDL nantais, à été condamné à un an de prisons pour des fumigènes ! Deux poids deux mesures.

….Un gouvernement au service des riches

Pendant qu’on bâillonne et grenade ceux qui osent résister, les milliards pleuvent sur la tête des grands patrons ! Ils peuvent dire merci au « pacte de compétitivité » et « pacte de responsabilité », qui consistent à distribuer des milliards d’euros aux entreprises sous forme de réductions d’impôts. Comment payer de tels cadeaux ? En nous imposant l’austérité voyons ! Pour la seule année 2015, ce sont 21 milliards d’euros qui vont être économisés sur les services publics, dont plus de 9 milliards d’euros sur le dos de la Sécurité sociale. Le Medef n’oublie bien sur pas d’en profiter, multipliant ses « propositions » : seuils sociaux, 35 heures, code du travail, travail du dimanche… Miam ! Tout est bon pour remplir les poches des actionnaires parasites !

RASSEMBLEMENT VENDREDI 19/12 à 12H30 9H00 DEVANT RENNES MÉTROPOLE (M° CLÉMENCEAU)

Métropolisation et réforme territoriale contre le droit à l’autodétermination.

La métropolisation, c’est à dire la mise en concurrence des territoires et des villes est un projet porté à bout de bras par le PS localement et au gouvernement. Il contribuera à renforcer le déséquilibre villes/Campagne, et celui entre l’ouest et l’est de la Bretagne, comme en témoigne la volonté de fermer les service publiques de santé jugés non rentables comme à Douarnenez récemment ou hier à Carhaix. L’adoption de la réforme territoriale au parlement relève de la même logique, celle de l’économie de coûts de gestion des collectivités territoriales et non le respect du droit à l’autodétermination des peuples, et singulièrement du peuple breton. Nous affirmons que le peuple et les travailleurs de Bretagne ont le droit de librement se déterminer sur leurs institutions afin de construire de Brest à Clisson un projet politique, économique, sociale et environnementale au service du plus grand nombre et non d’une minorité.

S’organiser et lutter !

Nous n’avons à attendre de ces « socialistes » que des mauvais coups. Ce gouvernement n’a aucune légitimité. C’est à nous de construire l’alternative à ce système moribond, à nous de reprendre nos vies en main.

…Pour un vrai front anticapitaliste !

Licenciements, précarité, reculs sociaux, répression quotidienne : nous n’avons rien à attendre du capitalisme. Nous n’avons pas plus à attendre des « solutions » réformistes, électoralistes et nationalistes, qui nous enchaînent à sa logique destructrice. L’urgence, c’est une société qui réponde aux besoins des travailleur­-euses, débarrassée de l’exploitation, de la domination de l’État et des oppressions racistes, sexistes et homophobes.

Les organisations signataires de ce tract souhaitent construire un collectif rassemblant les individus et organisations décidés à construire et organiser les résistances, à renforcer les solidarités dans une perspective de convergence des luttes, indispensable à la construction d’un rapport de force. Un outil de lutte, de réflexions et d’organisation, répondant aux réalités locales que nous pourrions appeler un Front Anticapitaliste.

Alternative Libertaire – NPA – Breizhistance.

En solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah, ce mercredi 17 décembre, une trentaine de militants ont occupé l’institut franco-américain de Rennes, vitrine culturelle du consulat des Etats-Unis en Bretagne. Leur intervention appelle aussi à se joindre à la manifestation du jeudi 18 novembre contre la venue de Manuel Valls à Rennes. Voici le texte du tract distribué à l’occasion de cette action.

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En 1982, Israël envahissait le Liban. L’organisation de Georges Ibrahim Abdallah, les Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), décidait de mener la lutte contre l’agresseur et ses soutiens en Europe : l’attaché militaire adjoint à l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Paris et le responsable du Mossad en France étaient exécutés. Accusé pour ces faits, Georges Ibrahim Abdallah fut condamné à la réclusion à perpétuité en 1987 après de nombreuses manipulations politico-judiciaires et avec l’aval du gouvernement étasunien de Reagan.

Alors que Georges Ibrahim Abdallah est libérable depuis 2007, il est maintenu en détention au seul motif de son non repentir, de sa fidélité à son engagement communiste de résistant à l’occupation sioniste au Liban et en Palestine et du fait, selon le procureur, que sa libération serait perçue comme une victoire par la résistance anti-impérialiste dans cette région du monde. Le 6 novembre dernier, une nouvelle demande de libération a encore été jugée « irrecevable ». L’audience en appel quant à sa demande de libération, qui devait se tenir demain à Paris, vient aussi d’être reportée à une date ultérieure.

Si nous sommes solidaires de Georges Ibrahim Abadallah ce n’est pas par ce qu’il serait « grand temps de le libérer », mais par ce que nous ne pouvons prétendre soutenir le peuple palestinien sans dénoncer la vengeance sans fin auquel il est soumis par ceux qui soutiennent l’Etat israélien, à savoir : Hollande, Valls et le PS.

Représentés par leur ambassadeur, les États-Unis s’étaient portés partie civile au moment du procès et font aujourd’hui encore pression contre la libération de Georges Ibrahim Abadallah. Nous connaissons la solidarité des Etats dans l’oppression. A l’heure où, dans des contextes parfois très différents, les luttes contre les différentes formes de répression se renforcent en Palestine, aux Etats-Unis, et en France, nous tenons à rappeler que les gouvernements israélien, américain, et français ont en commun la volonté de neutraliser tous ceux considérés comme « ennemis intérieur ».

Le fait que la police de Ferguson qui a tué Michael Brown a été formée par l’armée israélienne est l’un des signes de la continuité policière des régimes, et les Palestiniens qui conseillaient sur twitter les émeutiers des différentes villes des Etats-Unis quant à la manière de se protéger des gaz lacrymogènes ne s’y sont pas trompés.

Nous exigeons que la demande de libération de Georges Ibrahim Abdallah soit acceptée, et que sa libération s’effectue dans les plus brefs délais. En soutien à la résistance palestinienne, nous exigeons aussi la libération des 7000 prisonniers palestiniens détenus dans les geôles israéliennes.

Demain, jeudi 18 décembre, la manifestation contre la venue de Manuel Valls à Rennes, qui partira à 18h30 de la place de la mairie sera pour nous l’occasion de nous opposer à la répression policière et judiciaire menée par l’Etat français. Nous appelons l’ensemble des rennais à se rendre à cette manifestation, ainsi qu’aux autre initiatives contre la venue de Valls à Rennes.

Degemeret hon eus ur gemenadenn a-berzh kevrenn Roazhon 2 SLB SKol-Veur.Da lenn amañ dindan.

D’an 18 ha d’an 19 a viz Kerzu a zeu e teuio en-dro da Vreizh Manuel Valls, ministr kentañ ar Stad c’hall, goude bezañ bet gwelet e Naoned e penn-kentañ ar miz. Dont a raio da vBrest ha da Roazhon lerc’h-ouzh-lerc’h.
O tont da Vreizh e-giz-se e kred da Valls e c’hello lorc’hajiñ en ul lec’h kreñv evit ar PS hag an demokratelezh sokial. Ne oar ket marteze ez eo aet poazh an dud e Breizh gant an treitourajoù ar strollad « sokialour » ouzh ar bobl hag ouzh al labourerien-ezed. Ne oar ket ivez pegen fuloret eo ar vretoned pa ne vez ket doujet c’hoazh o gwirioù evel pobl : brezhoneg ofisiel, adunvaniñ Breizh, dibab planedenn ar vro. Ar gwirioù-mañ en deus graet ar PS e vad diwarno meur a wech, en ur ober promesaoù toull.

Koulskoude e vefe ret dezhañ bezañ dall evit chom hep gwelet ez eus muioc’h-mui a dud o vont kontroll d’ar politikerezh enepsokial ha suj d’ar batroned vras kaset gant e c’houarnamant. Rak an distaol-mañ a zegas manifestadegoù bras, poblek hag argadus, gant ar pal lakaat ar c’halloudezhoù ekonomikel hag ar galloud e plas a servij anezho da blegañ. Ar stourm hardi a-enep aerborzh Kernitron al Lann hag adperc’hennañ an tachennoù labour douar gant ar re a vev er ZAD, distruj ar porchedoù evit miret an ekotaos a vezañ lakaet e pleustr, ar manifestadegoù niverus e Breizh a-enep feulster ar polis war lerc’h drouklazh Remi Fraisse, pe c’hoazh ar votadegoù keodedel a zle reiñ ar tu da Vreizh da zibab he flanedennl (evel e Bro Skos pe e Katalunya) lañset gant ar gensavenn « Dibab », a zo kement-all a skouerioù a ziskouez ez eus muioc’h-mui a vretoned  o kompren n’eus netra da c’hortoz deus ar gouarnamant Hollande-Valls, hag eus ar bed a zilfennont.

Gervel a reomp an dud da gemer perzh er vanifestadeg a vo e Roazhon d’ar yaou 18 a viz Kerzu da 6e30.

Chom e Pariz lorgnez ! N’out ket deuet mat e Breizh !!!

Il n’y pas que les bretons qui sont déçus de la réforme territoriale , les Alsaciens aussi. Une des nationalités historique de l’hexagone , un peuple moins habitué que les bretons à descendre dans la rue pour revendiquer ou affirmer ses  spécificités,  mais qui pourtant est descendu en masse ( plus de 10 000 manifestants ) dans la rue le 11 octobre dernier pour refuser le projet de fusion entre Alsace, Lorraine et région “Champagne Ardennes “. On nous rétorquera que la droite et l’extrême droite y était fortement représentés, nous le savons, mais c’est bien par ce que la gauche et la gauche radicale ont complètement ignorées depuis des décennies la question des nationalités dans l’état français et de la démocratie locale que cela est possible.

Enfin signalons tout de même que Europe Ecologie et le parti autonomiste Unser Land (“Notre Pays”) membre de la coalition Régions et Peuples et Solidaires comme l’UDB en Bretagne, étaient de la partie.

On attend toujours une critique de gauche à la phrase révisioniste de Manuel Valls qui a  déclaré en octobre dernier et ce comme seule réponse à la mobilisation d’une partie du  peuple Alsacien , fut il encadré en partie par la bourgeoisie réactionnaire locale (mobilisation vaine car la fusion est actée )   :

« Il n’y a pas de peuple alsacien. Il n’y a qu’un seul peuple français »

 

Alors que le 11 novembre dernier nous avons assisté à une débauche de discours tricolores et impérialistes français, célébrant les guerres de rapine impérialistes auxquelles participe la France en Irak, Afghanistan, Mali, et pour rappeler que les millions de morts de la guerre 1914-18 ne sont pas morts pour la France nous citerons dans un premier temps le parti “Unser Land” qui ce même jour déclarait : “Sauf qu’ici à Strasbourg ou ailleurs en Alsace, comme dans une partie de la Moselle voisine, cela ne correspond pas à l’Histoire vécue par nos grands-parents ou nos arrière-grands-parents. Les soldats alsaciens et mosellans en 14-18 ne sont pas « morts pour la France ». Ils sont entre 30 et 50000 à être morts dans l’uniforme allemand. Tout simplement parce qu’ils étaient citoyens allemands, suite au vote d’une large majorité des députés de l’Assemblée Nationale en 1871: l’Alsace et la Moselle étaient rendues à l’Allemagne, au IIème Reich, « en pleine souveraineté ». Les Alsaciens se sont battus pour le pays qui était redevenu le leur depuis plus de 40 ans…

Dans l’entre deux guerres la question nationale alsacienne et mosellane était largement prise en compte par les communistes et assumée comme telle. Le Parti Communiste participant avec les autonomistes à la défense d’un statut autonome pour l’Alsace, ce qui leur valu aux uns comme aux autres de subir une très forte répression.

Enfin nous publions un article du blog communiste occitan ” Servir le Peuple ” qui rappelle comment la France a, en novembre 1918, annexé l’Alsace-Moselle et mis fin à une expérience révolutionnaire unique : le Soviet de Strasbourg .

Les révolutionnaires du soviet de Strasbourg avaient bien compris la complémentarité de la lutte d’émancipation sociale et de la prise en compte de la question territoriale et nationale en proclamant l’éphémère : “République d’Alsace-Lorraine” ! (vous avez bien lu !)

La rédaction de Bretagne Info.

Novembre 1918 : la révolution Alsacienne !

 

Novembre 1918 : le drapeau rouge sur la cathédrale de Strassburg !
Novembre 1918 : le drapeau rouge sur la cathédrale de Strassburg !

Traditionnellement considérée comme une “terre de droite”, l’Alsace est pourtant la seule “région” de “France” à avoir connu, à l’issue de la Grande Boucherie de 14-18… des évènements révolutionnaires dignes de la Révolution bolchévique russe. Elle faisait en effet partie à l’époque (depuis 1871) de l’Empire allemand, où des évènements de ce type avaient éclaté dès le 29-30 octobre par une mutinerie des marins de Kiel (sur la Baltique).

Quelle meilleure, quelle plus belle et lumineuse réponse que la RÉVOLUTION au cauchemar capitaliste-impérialiste traversé par des centaines de millions d’hommes et de femmes pendant 4 ans et 3 mois (dont bien sûr les 70 millions de mobilisés, avec près de 10 millions de morts et le double de blessés, mais on oublie souvent que près de 9 millions de civils ont également péri) !? Ce fut la réponse que jetèrent à la face de la dictature des monopoles les Peuples de l’Empire russe et de l’Empire allemand, les Hongrois ou encore les Irlandais

Mais le Novembre rouge alsacien sera hélas de courte durée : dès le 22 du mois, l’Armée française reprend possession de la “province perdue” (qui trônait depuis 47 ans peinte en noir sur les cartes de l’école de Jules Ferry…) pour y rétablir l’ordre “républicain” de la bourgeoisie bleu-blanc-rouge. Pour ceux qui pensent et proclament encore que la construction de l’entité “France” n’a mis fin qu’à des “féodalités locales” : deux siècles et demi après avoir écrasé (en Corse) une révolution démocratique bourgeoise, l’État français annexait et écrasait en Alsace-Moselle ni plus ni moins… qu’un Peuple en pleine révolution prolétarienne. CQFD…

Les festivités organisées en novembre 2008 à Strasbourg donnent lieu à un dossier spécial 14-18 publié dans le numéro 197 du mensuel de la ville « Strasbourg Magasine ». On y apprend que « le 22 novembre 1918, Strasbourg redevenait française après avoir été durant quarante huit ans la capitale du Reichsland Elsass-Lothringen. Une euphorie extraordinaire régnait, une foule innombrable accueillait les troupes françaises, avec à leur tête le général Gouraud, dans une ville entièrement pavoisée de drapeaux tricolores. La rue Neuve, première réalisation de la grande Percée, en 1912, allait accueillir ce défilé triomphal dont elle a gardé la mémoire en devenant… rue du 22 Novembre. »
Strasbourg Magazine, n°197 – Dossier spécial 14-18

Cependant le passant qui arpente cette rue notera qu’aucune année n’est précisée sur le panneau et aucune explication n’est donnée. Ce 22 novembre évoque donc la « libération » de Strasbourg en 1918. L’armistice ayant été signée 11 jours plus tôt, pourquoi la ville a été « libérée » aussi tard – après l’armistice, et de qui avait elle besoin d’être « libérée » ? Pour comprendre les faits qui se sont déroulés entre le 11 et le 22 novembre, il faut revenir au mois d’octobre 1918 et aux évènements qui ont eu lieu en Allemagne. A cette époque l’Alsace et la Moselle faisaient partie intégrante de l’empire germanique : c’était le Reichsland Elsass-Lothringen.

En ce mois d’octobre 1918, des généraux de l’état-major allemand, qui n’admettaient pas une défaite pourtant imminente, ont décidé d’envoyer la marine dans une tentative de « tout pour le tout » et donc de sacrifier les marins. Les marins choisissent alors la désobéissance : une mutinerie éclate le 30 octobre dans le port militaire de la ville de Kiel. Cette mutinerie est l’évènement déclencheur de la Révolution allemande.

Parmi les marins, on comptait environ 15000 Alsaciens et Mosellans. Ayant eux-mêmes rejoint la mutinerie, ils sont rentrés en Alsace et en Moselle pour y faire vivre cette révolte.

Le 7 novembre, des manifestations ont lieu à Strasbourg contre la garnison et contre la prison pour exiger la libération des insoumis et des déserteurs

Le 8 novembre, la République soviétique de Bavière (en allemand Bayerische Räterepublik ou Münchner Räterepublik) est proclamée : cette nouvelle se répandit rapidement dans toute l’Allemagne, y compris à Strasbourg

Le 10 novembre un train contrôlé par des marins insurgés est bloqué sur le pont de Kehl, et un commandant loyaliste ordonne de tirer. Un insurgé, le soldat Fir, est tué, mais les insurgés prennent le contrôle de la ville de Kehl. Les premiers insurgés avaient déjà atteint Strasbourg : ils avaient été rejoints Place Kléber par des milliers de Strasbourgeois. Le soviet est proclamé par les marins qui sont soutenus par les ouvriers de la ville.

la proclamation du societ de Strasbourg ! Place Kleber
la proclamation du soviet de Strasbourg ! Place Kléber

Ce soviet de soldats se transforma rapidement en soviet de soldats et d’ouvriers. Les murs de la ville sont couverts d’affiches qui proclament : « Nous n’avons rien de commun avec les États capitalistes, notre mot d’ordre est : ni Allemands ni Français ni neutres. Le drapeau rouge a triomphé ».

Des mesures sont immédiatement prises : augmentation des salaires, amélioration des conditions de travail, libération des détenus, liberté de presse et d’expression, levée de la censure sur le courrier, droit de manifester. Des commissions organisent la vie quotidienne : transports, finances, ravitaillement, démobilisation, justice… Des grèves radicales éclatent, surtout parmi les cheminots. Des soldats arrachent leurs insignes aux officiers et distribuent des vivres aux passants affamés.

Le soviet de Strasbourg instaure la « République d’Alsace-Lorraine ».

Au même moment, la bourgeoisie allemande de Strasbourg fait appel aux troupes françaises pour qu’elles mettent fin au soviet. Un slogan court les quartiers bourgeois : « Plutôt français que rouges ! ». Les socialistes proclament « la République Française ». Deux gouvernements cohabitent.

Le 13 novembre, le drapeau rouge flotte au sommet de la cathédrale.

Le dirigeant social-démocrate strasbourgeois Jacques Peirotes, qui siégeait au soviet des soldats et des ouvriers, fait appel au Grand Quartier Général français et demande aux généraux de « hâter leur entrée à Strasbourg, la domination des rouges menaçant de prendre une fin tragique ». Tragique pour les bourgeois, car on craint une propagation du mouvement sur tout le territoire français. L’entrée dans la ville était prévue pour le 25 : les troupes françaises entrent dans la ville et écrasent les soviets le 22 novembre.

La première décision du commandement militaire est l’abrogation des décrets des soviets.

Début décembre 1918, Clemenceau et Poincaré entérinent le retour de l’Alsace-Moselle à la France. Le commandement militaire perdure jusqu’à la signature du traité de Versailles en juin 1919.

En plus de l’abrogation des décrets des soviets, une politique de francisation forcée est mise en place. Après presque 50 ans de domination germanique, il était maintenant interdit de parler allemand ou le dialecte alsacien, à l’école ainsi que dans les services publics. La méthode d’enseignement utilisée à l’école était dite « d’enseignement direct », c’est-à-dire que le français est employé sans transition. Ceci a été rendu possible par l’envoi d’enseignants uniquement francophones sur le territoire alsacien et mosellan.

Parmi les décisions administratives, un arrêté du 14 décembre divise le peuple en 4 classes, notées A, B, C ou D sur leur carte d’identité. Ce classement a été établi en fonction de l’origine, c’est-à-dire de l’ascendance et de la caractéristique supposée du degré de francophilie. Selon la classe, les droits civiques étaient différents :

Classe A : personne dont les parents auraient été Français si l’annexion n’avait pas eu lieu en 1871. Cette carte permet au détenteur de circuler dans toute l’Alsace-Moselle, et de bénéficier d’un taux de change de 1,25 francs pour 1 mark.

Classe B : personne ayant un seul un parent « français de souche »

Classe C : étrangers qui ne sont pas de nationalité allemande, autrichienne, ou issus d’un de leurs alliés pendant la guerre.

Classe D : citoyens d’origine allemande, autrichienne ou d’un pays allié. Il leur est interdit de circuler en dehors de la ville. Taux de change pour les détenteurs de la carte : 0,80 franc pour 1 mark.

Une politique d’épuration est mise en place par les autorités françaises, ainsi que des commissions de triage chargées des l’examen individuel des Alsaciens selon les propos, les positions prises ou leur attitude supposée. Résultat : 112 000 résidents alsaciens, décrétés « Allemands » ou insuffisamment francophiles sont expulsés

L’exemple d’Albert Schweitzer – pas encore lauréat du prix Nobel de la paix – illustre bien cette politique : bien que la nationalité française lui ait été attribuée, il est fiché comme « dangereux autonomiste ». En conséquence, il est surveillé par la police secrète française jusqu’à la fin de l’année 1920 : un espion était en permanence posté devant son lieu d’habitation.

Strasbourg n’est pas la seule ville ayant connu les soviets lors de ce mois de novembre 1918, il y eut aussi Colmar, Haguenau, Molsheim, Mulhouse, Neuf-Brisach, Ribeauvillé, Saverne, Sélestat.

Dans le contexte de fin de guerre, l’Alsace-Moselle a connu quelques jours de liberté aux travers de cette expérience des Soviets et de la « République d’Alsace-Lorraine ». Ces Soviets ont pris des mesures de protections sociales inédites. Ceci a été possible grâce au retour des mutins de la marine impériale et au soutien immédiat et sans faille des ouvriers. La bourgeoisie, après 50 ans de prospérité dans l’empire allemand, a opportunément demandé l’aide de l’armé française qui a massacré les soviets, autrement dit « libéré » la ville, le 22 novembre.

Précision : Alsace-Moselle ou Alsace-Lorraine ?

En français Alsace-Moselle désigne les 3 départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle. En allemand Elsass-Lothringen (traduit littéralement par Alsace-Lorraine), désigne également le territoire couvert par les 3 départements. Alsace-Moselle désigne donc le territoire géographique, alors qu’Alsace-Lorraine désigne un territoire administratif que ce soit au sein de l’empire germanique ou dans le terme « République d’Alsace-Lorraine ».

Article originale:  ici

Complément sur le site de l‘Action Antifasciste Alsace

Le 11 septembre sera célébré la DIADA (Fête nationale de la Catalogne). Elle intervient dans un contexte politique spécifique à plus d’un titre.

Le 18 septembre les écossais diront via un référendum si oui ou non ils veulent maitriser leur destin à travers la création d’un nouvel État.

La majorité politique du parlement catalan (CIU/ERC) s’est engagée à donner la parole au peuple catalan en organisant le 9 novembre 2014 un référendum sur cette éventualité. Une éventualité que le gouvernement de Madrid se refuse à envisager. Sa tenue doit être confirmée avant le 24 septembre par le gouvernement autonome local.

C’est donc dans un esprit de solidarité internationaliste qu’une délégation de la Gauche Indépendantiste bretonne (Breizhistance-IS) participera aux différentes initiatives de la Diada à Barcelone pour affirmer que les catalans ont comme toutes les nations  le droit de choisir leur destin en votant et le droit à constituer un État spécifique. Nous participerons donc notamment à la constitution du « V », une manifestation qui doit notamment se dérouler dans deux avenues de Barcelone qui dessinent un « V »,  un « V » qui symbolisera  les mots “Vote” + “Victoire”.

C’est une solidarité symbolique importante politiquement en raison des déclarations hostiles du premier ministre français Manuel Valls et de la chancelière Allemande Angela Merkel contre l’option indépendantiste en Catalogne.

Ce sera aussi un moyen d’apporter un soutien politique à la Gauche indépendantiste catalane notamment incarnée par la CUP qui plaide pour la désobéissance en cas de refus madrilène d’organiser un référendum, tout en renforçant nos liens avec ce courant qui est devenu une force politique incontournable.

En tant qu’indépendantistes bretons cela sera aussi l’occasion de faire connaitre le sort fait au peuple breton à qui l’État français, et les élus locaux refusent le droit à l’unité territoriale et à l’autodétermination et qui lui aussi à le droit de décider de son destin national.

La Gauche Indépendantiste Bretonne (Breizhistance-IS), le 09 septembre 2014.

 

CUP

Nous reproduisons ci-dessous, en français, le texte d’appel de la gauche indépendantiste catalane (CUP).

Le 11 septembre 2014 : Désobéir ! Pour le référendum, pour l’indépendance et pour les Pays catalans !

En ce 11 septembre la gauche indépendantiste lance un appel à la population à manifester pour exiger que se matérialise le référendum d’autodétermination d’une partie des Pays Catalans. C’est pour cette raison que nous convoquons une série de mobilisations qui, avec la revendication indépendantiste et le refus du cadre législatif imposé par l’État espagnol, sont un appel à la désobéissance aux lois espagnoles et un moyen d’affirmer aux traîtres qui travaillent pour arriver à un nouvel accord avec l’État que nous ne leur permettrons pas de nous tromper par leurs mensonges.

Ces mobilisations sont aussi un appel des classes populaires qui affirment que nous ne sommes pas disposés à suivre ceux qui dirigent depuis 30 ans ce système dans lequel la classe travailleuse paye le prix fort socialement. Pour affirmer que nous ferons l’indépendance par le peuple et pour le peuple. Pour tout changer.

Cette année cela fait 300 ans qu’à eu lieu un des nombreux épisodes qui ont contribué à nous enlever notre liberté comme peuple. La défense héroïque de Barcelone de la part des secteurs populaires, comme la défense de tant de villages et de villes des Pays Catalans, marque notre caractère de peuple rebelle. Nous rappelons aussi que cette année cela fait déjà 355 ans que le nord de notre territoire a été incorporé à la France, que cela fait 307 ans que la Communauté Valencienne a été soumise par la force des armes et de la répression la plus acharnée et que cela fait 299 ans que le dernier bastion des Pays Catalans, Majorque, est tombé aux mains du centralisme bourbonnien. Depuis lors les Pays Catalans n’ont pas cessé de lutter.

Les peuples des travailleurs catalans a été partie prenante des luttes les plus avancées à chaque moment, et aujourd’hui il recommence à être en première ligne sur la barricade.

Notre soumission à l’Espagne et à la France a été réalisée au moyen de l’occupation militaire mais s’est perpétuée au moyen de l’achat systématique des élites politiques et économiques. Depuis des décennies nous avons vu comment ceux qui se disaient être nos dirigeants nous vendaient en échange d’accords : les accords de la Moncloa, les accords des statuts, les accords de la LOAPA, ceux du Majestic, impulsés par ceux qui, nous le savons aujourd’hui, empochaient notre argent. Des accords faits par des pouvoirs autonomes corrompus et subordonnés à l’État central. Des accords comme celui de la transition, dans laquelle les élites de différents territoires ont travaillé à fond pour écarter le projet de Pays Catalans, jusqu’à l’interdire constitutionnellement.

Certains de ceux qui ont fait de la signature d’accords et du service au pouvoir économique leur culture politique, affirment aujourd’hui qu’ils veulent prendre la tête des revendications populaires. Mais ce qu’ils veulent en réalité c’est d’éviter de perdre leur pouvoir.

Les élites économiques et politiques de ce pays ne veulent ni ne peuvent matérialiser l’indépendance. Seule la force organisée des classes populaires sera capable de gagner cette bataille. Il faut destituer ces élites de la direction politique et économique des Pays Catalans.

Nos militants, le peuple travailleur et les classes populaires, subissent durement les effets du système capitaliste. Les conditions de vie sont de plus en plus dures et la différence entre les classes dirigeantes et la classe travailleuse est chaque fois plus importante.
Le démantèlement des droits sociaux va à toute allure grâce à la collusion entre le CiU, le PP et le parti socialiste espagnol. De la même manière, aussi, nous subissons les effets des politiques rétrogrades en matière de droits linguistiques, de genre, civils, etc. Encore une fois, nous affirmons fermement que nous devons désobéir à ces lois qui nous sont imposées. Les lois comme celle du ministre Wert qui nous refuse le droit à l’éducation pour le peuple catalan. Les lois comme celle de la réforme de l’avortement qui nous refuse le droit à disposer de notre propre corps.

Nous avons besoin de changer de régime. Nous avons besoin d’une République des Pays Catalans. Mais nous avons aussi besoin de changer de système. Nous avons besoin de l’indépendance pour tous changer. Nous voulons l’ indépendance, le socialisme et le féminisme pour les Pays Catalans.

Dans ce chemin vers la liberté nous avons un rendez-vous important le 9 novembre prochain. D’ors et déjà nous l’annonçons : le peuple catalan n’a pas besoin de la permission pour être souverain. Nous annonçons, encore une fois, que nous n’accepterons pas un autre accord et que nous voterons la Principado quoi qu’il advienne le 9 novembre prochain.
La désobéissance est indispensable pour pouvoir réaliser n’importe quel changement social ou politique en profondeur. C’est pourquoi, il nous faudra appliquer la désobéissance pour être libres.

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Manuel Valls qui aime à rappeler ses origines Catalanes et son intérêt pour l’Espagne est ces jours-ci de l’autre coté des Pyrénées pour rencontrer son alter ego Rajoy (membre du Parti Populaire) et le nouveau Roi d’ “Espagne”.

Les bretons connaissent maintenant sa conception de la démocratie locale alors qu’il mène une réforme territoriale sans prendre en compte l’avis des populations concernées et sans parler bien sur des réalités historiques en Bretagne ou ailleurs.

Quelques jours avant sa visite on peut noter que Jokin Aranalde Olaondo, militant indépendantiste basque et porte parole du collectif des exilés basques, a été arrêté et remis aux autorités espagnoles… Un gage sans doute de son soutien à la politique répressive de cet état qui malgré la fin des activités d’ETA continue à réprimer la gauche indépendantiste Basque.

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Aujourd’hui c’est le site indépendantiste de gauche Catalan « Llibertat » (proche de la CUP et du MDT) qui révèle que Valls a déclaré à la presse madrilène que « l’indépendance de la Catalogne aurait des conséquences très dangereuses ». Et d’ajouter que cela serait un problème non seulement pour « l’Espagne mais aussi pour l’Europe. » Et de conclure en déclarant que « si les états nations perdent de la force et se divisent, c’est un problème pour l’Europe », tout en rappelant l’attachement et l’intérêt et la volonté de la France pour une « Espagne Forte ».

Les Catalans souhaitent donner leur avis sur l’indépendance de la Catalogne par référendum à l’automne prochain, tant ce sentiment a progressé ces dernières années.

Il est évident qu’une telle perspective, surtout en cas de victoire du « OUI », aurait des conséquences dans l’ensemble des Pays Catalans (Valence, Baléares, Frange du Ponant…), pour tous les peuples sous domination espagnole et bien évidemment une influence politique considérable dans l’état français qui occupe la Catalogne Nord (Perpignan) et nie le droit à l’autodétermination d’autres peuples comme… les bretons par exemple…

La rédaction de Bretagne-info.

Plijout a ra da vManuel Valls embann bep a vare en deus gwrizioù kostez Barcelona e Katalounia ha gant stad Spagn dre vras.

Bez emañ en deizoù kentañ maodiern ar Frañs o pourmen en tu all d’ar Pireneou evit kejiñ ouzh e genseurt Mariano Rajoy hag ouzh Roue nevez ar stad.

Gouez d’ar gelaouenn dizalc’hour Katalan en linenn Llibertat en defe embannet d’ar c’helaouennoù stad e Madrid e vije arvarus evit Katalounia mont da stad dizalc’h. Dañjerus eta evit Katalaniz met ivez evit stad Spagn hag Europa.

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Ouzphennet en doa « Fellout a ra deomp derc’hel gant ur stad spagn kreñv, sed aze ar pep pouezusañ », pe c’hoazh « Ma krog ar broadoù-stad da zisrannañ e vo lakaet diaes Europa».

Gortoz a ra pobl Katalounia e vefe roet dezhi an tu da reiñ he soñj dre ur referandum da vare an diskar amzer, ken buan eo kresket ar mennozhioù dizalc’hour er bloavezhioù kent.

Anat eo en defe dizalc’hiezh Katalounia ul levezon politikel kreñv e peurrest ar broioù Katalan (Inizi Balear, tachenn ar gwalarn, ha bro Valencia…), er stad Spagn a-bezh abalamour da c’hoantoù frankiz ar broadoù all hep stad a vev dindan he beli koulz hag er Stad c’hall a vez ac’hubet ganti hanternoz Katalounia (Bro bPerbinya) hag un toullad broioù all evel hon hini, da skouer…

Alors que la répression s’abat durement sur les militants anti-aéroport NDDL , la Gauche Indépendantiste (Breizhistance-IS) apporte son total soutien à ceux-ci poursuivis par la justice de l’Etat français et sera présente à chaque procès à venir. Une justice à la botte du gouvernement à la tête duquel figure le revanchard M.Valls, ministre de l’intérieur au moment des affrontements de 2012 mais aussi de la manifestation du 22 février 2014 à Nantes.

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Nous publions ici un texte des opposants de la ZAD, dont nous somme signataires.

Depuis l’échec de l’opération César, le gouvernement ne sait plus comment venir à bout de l’opposition au projet d’aéroport de Notre-dame-des-Landes. Sur le terrain, il est incapable d’avancer dans le calendrier des travaux et ne parvient pas à enrayer la résistance sous toutes ses formes : semis collectifs, occupation de la ferme de St Jean du Tertre, acheminement d’un hangar au Rosier, multiples reconstructions, recours juridiques en cours.

Au delà de la ZAD, les comités de soutien sont toujours mobilisés et le mouvement reste massif. La manifestation du 22 Février à Nantes, en rassemblant 50 000 personnes et 500 tracteurs en fut une démonstration éclatante.

Face à cette mobilisation inédite, et au fur et à mesure que se dessine l’abandon du projet, il ne reste plus au gouvernement que la répression pour riposter. Depuis le 22 février, il s’y emploie avec acharnement : plus de 30 arrestations, presque autant de condamnations et 3 personnes actuellement en prison à Carquefou (2 personnes en détention provisoire et une personne pour 1 an ferme). Comme pour tous les procès depuis le début des expulsions, il s’agit bien d’une opération visant à fragiliser la lutte dans son ensemble.

Nous dénonçons :

• L’usage systématique, comme on l’a vu pendant les expulsions, pendant la manifestation du 22 février et partout ailleurs, des armes dites “non létales”, provoquant de nombreuses mutilations : flashballs, grenades assourdissantes, grenades de désencerclement.

• Les arrestations arbitraires, sur la base de dossiers qui contiennent principalement des photos floues et qui s’appuient en réalité sur une entreprise de fichage politique généralisée qui touche tous les pans de la contestation sociale.

• Le recours systématique à la comparution immédiate, une procédure expéditive qui empêche les inculpés d’élaborer une défense digne de ce nom.

• La volonté assumée du parquet et du tribunal de Nantes de faire des exemples, en condamnant le contexte politique plus que les faits eux-mêmes. Nous appelons donc toutes les personnes sympathisantes de cette lutte à diffuser ces informations et à participer aux rassemblements qui se tiendront devant le tribunal tout au long du mois de juillet :

• Lundi 7 juillet : Procès d’un zadiste arrêté à Nantes le 18 juin, en détention provisoire actuellement, pour vol, refus de prélèvement ADN et participation à un attroupement armé le 22 février . (condamné depuis à 4 mois fermes avec maintien en détention : https://nantes.indymedia.org/articl…)

• Jeudi 10 juillet : Procès d’une personne arrêtée à Rennes le 18 juin, en contrôle judiciaire actuellement, pour dégradation le 22 février.

• Mercredi 16 juillet : Procès d’un militant du comité Ile-de-France, arrêté le 14 mai à Paris, pour dégradation le 22 février.

• Vendredi 18 juillet : Procès de 4 personnes, arrêtées le 17 juin, en contrôle judiciaire et en détention provisoire pour l’une d’entre elle, pour recel, refus de prélèvement ADN et « association de malfaiteurs » à cause de la présence, dans leur véhicule, d’affiches et de tracts appelant au rassemblement de soutien du 19 juin devant le tribunal.

Face à cette tentative d’isoler des individus et de les faire payer pour l’ensemble du mouvement, nous restons plus que jamais unis ! Unis contre le projet d’aéroport et contre la répression qui s’abat sur l’ensemble des mouvements sociaux : de la ferme des milles vaches à l’usine Seita, de Calais au Val de Suse, tenons bon face à la criminalisation de nos luttes !

RDV les 10, 16 et 18 juillet à 14h devant le palais de justice de Nantes.

Rassemblement de soutien samedi 12 juillet devant la prison de Nantes/Carquefou (RDV à 17h sur le parking du Carrefour de la Beaujoire, à coté du Mc Do).

Hier, samedi 28 juin, plus de 15000 personnes ont défilé dans les rues de Nantes sous une pluie battante aux cris de “Réunification, c’est nous qui déciderons”, “Naoned e Breizh!” ou bien encore “Stourmomp betek an trec’h” (luttons jusqu’à la victoire).

crédit @Mevena Guillouzic6Gouret
crédit @Mevena Guillouzic-Gouret

Nous remercions les organisateurs de la manifestation, 44=BZH, et les co-organisateurs Bretagne Réunie, pour le succès de cette manifestation qui en à peine 3 semaines aura réuni plus de monde que le 19 avril dernier. Un véritable tour de force que de réunir autant de monde en un peu plus de deux mois. Un véritable tour de force que de réunir plus de 30 associations culturelles sous ce mot d’ordre et les partis politiques comme l’UDB, le MBP, le Parti Breton, EELV-Bretagne, Breizh Europa mais aussi un large panel d’élus. Lena Louarn, Jean-Michel Le Boulanger vice-président(e)s de la Région Bretagne, les députés Paul Molac (UDB)  F.De Rugy (EELV), J.P Le Roch (PS), T.Benoit (UDI) et M.Le Fur (UMP), les conseillers régionaux UDB et EELV, C.Troadec, conseiller général du Finistère,et multitudes de conseillers municipaux des 5 départements.

Pour la première fois de l’histoire de la lutte pour la réunification, un véritable tournant est en train de s’opérer. Oui le mot d’ordre de cette manifestation était l’organisation d’un référendum à la base. Depuis plus de 40 ans, n’en déplaise à la presse parisienne et aux institutionnalistes de tous bords (politiques ou culturels), jamais cette revendication n’ a été aussi claire. Claire dans les discours d’avant manifestation comme quand Jonathan Guillaume, porte-parole de 44=BZH harangue la foule à la tribune en disant que ” le référendum est l’issue à l’impasse dans laquelle nous sommes, nous organiserons un référendum, quitte à l’organiser eux-mêmes si on ne nous l’accorde pas”. L’élu d’opposition de la Gauche Indépendantiste à St Herblain, Primael Petit, de rappeler le déni de démocratie que représente cette réforme territoriale décidée à la va-vite depuis Paris entre barons locaux PS sans consultation de la population et d’abonder dans le sens de 44=BZH en se référant à l’exemple catalan.

Jonathan Guillaume
Jonathan Guillaume @crédit Bretagne-Info
Primael Petit avant sa prise de parole
Primael Petit après sa prise de parole                 @crédit Bretagne-Info

L’UDB défilant derrière une banderole “Exigeons un référendum”, comme EELV par le biais du discours du député 44 F. De Rugy ne sont pas en reste non plus. Ce débouché à l’impasse institutionnelle par la forme de la votation citoyenne ferait-elle peu à peu son chemin ?

40 ans de manifestations et activités pro-réunification ont permis de résister à la propagande niant le caractère breton du pays nantais mais ne sont pas suffisantes pour faire bouger les lignes. Il faut aller plus loin dans la volonté de la majeure partie du peuple breton, comme le témoigne les innombrables sondages, pour voir notre pays enfin réunifié.

Le PS confisque la démocratie en 2014 alors qu’en 2011 il se targuait à juste titre d’en faire un exemple lors des primaires à la présidentielle. Le PS incapable de tirer les leçons de ses échecs électoraux de mars et mai 2014. Plaçons le gouvernement et ses apparatchiks locaux face à leurs contradictions et prenons nos affaires en main!

Remise des cartes électorales par les manifestants.  @crédit Mevena Guillouzic-Gouret
Remise des cartes électorales par les manifestants.
@crédit Mevena Guillouzic-Gouret

La Gauche Indépendantiste bretonne est prête à travailler aux côtés des forces politiques, culturelles et citoyennes à l’organisation d’un référendum portant sur une Assemblée de Bretagne réunifiée. Une assemblée à compétences législatives et économiques de Brest à Clisson afin de décider en Bretagne de notre modèle de société.

 

@Crédit Mevena Guillouzic-Gouret
@Crédit Mevena Guillouzic-Gouret