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Suite à la publication du “Sondage pour la Bretagne” et des dernières mobilisations en faveur de l’unité de la Bretagne et du droit de décider, les éditions Stourmomp ont eu la riche idée de revenir sur le contenu intégral du sondage souvent uniquement présenté sous l’angle du rapport de Nantes au reste de la Bretagne, et de proposer des pistes de réflexion.

A l’heure ou les idées de référendum ou d’assemblée de Bretagne sont évoquées de façon récurrente dans la presse et dans le débat, à l’approche des élections municipales et régionales pour lesquelles même les plus fervents défenseurs d’un pouvoir politique breton peinent à nous dire comment ils et elles comptent faire pour progresser vers “+ de Bretagne“, voila de quoi souffler sur la Breizh.

Ce livre compile le travail d’enquête de DIBAB – Décidez la Bretagne, réalisé en partenariat avec Breizh Civic Lab et Radio Naoned. Il contribue par ses résultats et analyses à souligner l’existence d’un débat citoyen spécifiquement breton. Ce débat va au-delà de la question de l’unité territoriale de la Bretagne, car la quête de pouvoir décisionnel politique ne pourra se faire sans une réappropriation du concept d’autodétermination.

En plus des analyses sur le désir de Bretagne des sondé·e·s faites par Jeanne Toutous (doctorante en science politique à l’université de Rennes 1) et le commentaire de Carlo Pala (politiste de l’université de Sassari en Sardaigne), l’association DIBAB – Décidez la Bretagne nous propose ici un scénario pour plus de Bretagne, basé sur le droit de décider. Une contribution nécessaire au débat démocratique.

 

Le livre sera en vente lors du Festival du Livre de Carhaix, le samedi 26 et dimanche 27 octobre 2019.

 

Auteur(s) / Oberour(ien) DIBAB / Jeanne Toutous / Carlo Pala
Numéro / Niverenn ISBN 978-2-9566934-1-3
Nombre de pages / Niver a bajennoù 88
Format / Stumm 21*29,7 cm
Date de publication / Deiziad embann octobre 2019 / Here 2019
Prix / Priz 15,00 €
Éditeur / Embanner Stourmomp
Langue / Yezh Français / Galleg

 

Ce 28 septembre la Coordination Démocratique de Bretagne  avait convoqué dans les rues de Nantes une manifestation pour l’unité et l’évolution institutionnelle de la Bretagne en revendiquant le droit de décider. Ce dernier aspect de la mobilisation a été quasi escamoté par l’ensemble des comptes-rendus médiatiques.

En tant que militantEs indépendantistes ayant pris part au défilé et à la campagne en amont nous avons plusieurs observations à formuler.

Sur la participation et

le traitement médiatique de la manif

Tout d’abord la Coordination Démocratique de Bretagne n’avait pas mobilisé depuis le 8 décembre dernier à Rennes. Sur les mêmes bases c’était plus ou moins 1000 personnes qui avaient défilé ce jour-là. C’est la seule base de comparaison possible pour évaluer quantitativement la manifestation de Nantes.

La manifestation de Rennes le 8 décembre dernier.

De ce point de vue les comparaisons journalistiques évoquant une “baisse de la mobilisation” sont à relativiser. Surtout quand cette même presse avait déjà annoncé dès le vendredi 27 que la mobilisation allait être à la baisse au regard de la non participation de “Bretagne Réunie”. Pas un journaliste n’a relevé que cette association n’a pas occupé la rue Nantaise depuis septembre 2016… Et pour cause, cette année-là des fascistes de la pire espèce avaient pu défiler impunément en décrédibilisant notre combat à cause de la complicité des dirigeants de Bretagne Réunie. Un de ces dirigeants, Paul Loret, a annulé la manifestation de 2017 en obéissant à la préfecture de Région des Pays de la Loire, arraché les affiches de la mobilisation de 2018 lors de la grande tablée Nantaise et organisé la démobilisation en 2019… A chacun son bilan. Les déserteurs et les saboteurs complaisant avec l’extrême-droite de la direction de Bretagne Réunie — qui n’a aucune perspective — en sont même réduit à ne pas diffuser les infos du comité Nantais de Bretagne Réunie. Ce comité local a pourtant mobilisé, en organisant une réunion publique avant la manif et en participant à la manif de samedi dernier, tout comme le comité Nazairien.

On pourrait consacrer un chapitre entier à la nullité crasse de la couverture médiatique de la mobilisation. Même le Télégramme ne s’est pas embêté à dépêcher un journaliste : le journal a repris l’article d’une agence de presse et a publié une photo de 2018 prise à Rennes pour illustrer son propos.

Mais c’est Ouest-France qui s’est surpassé dans le parti pris et les clichés, notamment grâce à la plume de Christophe Jaunet. Un chroniqueur zélé des campagnes électorales de la République en Marche, qui s’acharne tel un plumitif d’extrême-droite a décerner des certificats de bretonnité aux manifestants. Son tweet précédent la manif — qui sentait bon l’apéro et les brèves de comptoir dans la rédaction de OF Nantes — en dit long sur les clichés coloniaux qui peuplent son imaginaire et ceux de ses collègues. On devine le pleurnichard à carte de presse qui geint sur les réseaux sociaux lorsqu’il est accueilli froidement dans les mobilisations suite à ses “papiers”…

Les médias en langue bretonne tel “Radio Naoned” et l’automedia “Dispak” ont eux chroniqué sous un tout autre angle, au sein de la manif, du début à la fin. D’autres médias comme Hitwest et L’Éclaireur de Châteaubriant ont pris la peine de rester jusqu’au bout de la manifestation et ont rendu compte des faits de manière plus objective et moins militante que leurs collègues de Ouest France.

Réunir entre 1500 et 2000 personnes dans ces conditions n’est donc pas si mal, et la mobilisation sur le “droit de décider” est donc un peu en progrès par rapport à la manifestation de Rennes.

Sur la composition de la manif

La principale caractéristique de la manifestation a été la présence d’une foule importante de jeunes (voir très jeunes) qui ont pris la tête du cortège. Un nombre très important de femmes, impliquées dans les luttes féministes, étaient bien visibles et ce sont deux porte-paroles féminines qui ont lu le communiqué final de la mobilisation. Les drapeaux féministes et les tracts pour se mobiliser contre les violences faites aux femmes ont trouvé toute leur place. Les drapeaux de la communauté LGBT étaient eux aussi de la partie. Evidemment, cela fait grincer les dents des nostalgiques coincés dans les couloirs du temps, qui arborent des oriflammes d’Anne de Bretagne, et dont une certaine presse raffole…

Beaucoup de militants de Bretagne Réunie, de l’UDB, quelques centristes du PB et du PFE, beaucoup de parents et lycéens de Diwan et public bilingue, quelques éluEs, dont Lena Louarn (Vice-Présidente de la Région Bretagne), Paul Molac (député régionaliste également élu au CR), Eric Bainvel (militant de la Gauche Indépendantiste et élu “Saint-Herblain à Gauche Toute”), Glenn Jegou (majorité municipale Rennaise), …

Drapeau breton “Melen ha Gwer” (=jaune et vert) aux couleurs du FC Nantes.

Beaucoup de supporters du FCN encore dans l’euphorie de leur victoire contre Rennes dans le “Derby Breton”, quelques gilets jaunes et des syndicalistes des chantiers de Saint-Nazaire venaient compléter cette petite foule familiale, sympathique et déterminée. Seule la Gauche Indépendantiste dans toutes ses sensibilités s’était donné les moyens de vraiment mobiliser. Un petit cortège bien visible des maoistes des “Jeunes Révolutionnaires” était également de la partie.

Au final, si des critiques sont légitimes (notamment sur la pertinence de certains slogans ou de l’accoutrement simili “Black Bloc version carnavalesque), tout le monde s’accorde à dire que la manif s’est déroulée dans le calme, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps à Nantes, tant cette ville subit les violences policières ces derniers mois. Nous proposons à ceux et celles qui ont pu s’offusquer de quelques slogans de défiance vis-à-vis de la police et de son action à Nantes d’aller discuter avec les amis et proches de Steve Maia Caniço, mort après une charge policière à Nantes, noyé dans la Loire le soir de la Fête de la musique… ou bien avec les amis et la famille d’Aboubakar Fofana, tué il y a maintenant plus d’un an dans le quartier du Breil à Nantes par un tir policier.

Panneau “Castaner el Liger / Justis evit Aboubakar” en breton pour demander justice pour Steve et Aboubakar.

Sur le contenu revendicatif

On reste sidéré par le fait qu’aucun média ou presque n’ai relevé que la revendication centrale est la tenue d’un référendum sur l’ensemble de la Bretagne historique, pour discuter à la fois de la taille et des compétences de la Bretagne, et ce avec ou sans l’autorisation de Paris ! Ce scénario possible est validé comme crédible par plus de 60 % des sondés dans le dernier sondage TMO pour Dibab et BCL. La banderole de tête “Décider, Voter, S’autogouverner : un référendum pour la Bretagne !“, les slogans ” De Nantes à Quimper, de Brest à Fougères, nous voulons voter et nous allons le faire ! étaient pourtant clairs.

Aucun journaliste n’a pris le temps de rester jusqu’à la prise de parole finale. Elle annonce pourtant des événements importants, notamment la structuration de la Coordination Démocratique de Bretagne comme la maison commune pour construire les mobilisations transpartisanes en faveur de l’unité et l’évolution institutionnelle de toute la Bretagne. La mise en place d’un calendrier de mobilisation pour influer dans le débat des municipales était également annoncé.

Dans cette prise de parole qui revenait longuement sur le sondage commandé par Dibab et Breizh Civic Lab (qui a été  débattu et expliqué à Nantes, Rennes, Morlaix les jours précédents la manif), était rappelé que la mobilisation à venir était importante car “il nous faut alimenter ce débat en maintenant la mobilisation sous toutes ses formes, afin que ces enjeux ne soient pas évacués par les chantres d’une France qui ne peut se concevoir que dans une homogénéité aussi lisse qu’artificielle“.

https://www.facebook.com/Coordination.Democratique.BZH/videos/486557878855463/

Il était aussi posé une question, que ceux et celles qui veulent réduire le combat pour l’unité bretonne à une quête identitaire et non l’élargir à un combat civique et démocratique, devraient méditer : “Finalement, à quoi nous servirait une cinquième assemblée départementale, et un conseil régional ayant un budget plus faible que celui des métropoles rennaise et nantaise cumulées ?“.

Prise de parole bilingue à la fin de la manifestation

Répondre à cette dernière question pour dépasser le cadre des mots d’ordre surannés d’un autre siècle permettra sans doute que tous ceux et celles qui n’étaient pas à Nantes le 28 septembre 2019 trouvent leur places dans les prochaines mobilisation pour “décider, voter et s’autogouverner en Bretagne.”

Merci à tous ceux et celles qui ont permis cette mobilisation.

L’intégralité de la prise de parole est à lire ici en PDF.

Des militants de la Gauche Indépendantiste.

Nous invitons à participer à l’initiative suivante samedi 23 février à Rennes pour un cortège antirépressif dans la manif dite des gilets jaunes.

Dans notre communiqué pour appeler au boycott du grand débat national nous écrivions ” Comment accepter de prétendument débattre alors que la répression d’une police en roue libre et d’une justice complice s’abat violemment dans les rues contre les jeunes, les révoltés du mouvement des gilets jaunes et toute forme d’opposition ? ” et plus loin : “Dans l’immédiat, le mouvement de mécontentement populaire doit rentrer dans une nouvelle phase en exigeant l’arrêt de la violence policière visant à terroriser le peuple pour l’inciter à ne pas descendre dans la rue, l’interdiction de l’utilisation d’armes mutilantes par les forces de répression,  et l’amnistie des condamnés. C’est ce à quoi nous sommes prêts à travailler avec l’ensemble de ceux et celles actuellement en mouvement ou avec les forces politiques et syndicales qui pourraient les rejoindre.

L’initiative du “Collectif breton anti-répression” dont nous publions le texte ci-après nous semble aller dans ce sens. Nous oeuvrerons pour que ces revendications soient présentes dans la journée de mobilisation et de grève du 19 mars en Bretagne.

Ce 20 février on apprenait l’intervention du RAID à Rennes pour interpeller de façon médiatisée deux personnes soupçonnées de dégradations le 02 février dans cette même ville lors d’une manifestation Gilets Jaunes. Et la façon dont la presse traite la mobilisation de samedi nous semble annoncer de nouvelles limitations du droit de manifester et la légitimation anticipée du cortège de violences policières qui sont devenues la normes à Rennes comme à Nantes lors des manifestations sociales.

Refusons la limitation de nos libértés.

Refusons les violences policières et judiciaires et leur banalisation.

Ne laissons pas les rues de Bretagne à la violence de la police et des autres corps des forces d’occupations françaises.

Des militants de la Gauche Indépendantiste.

Non aux violences policières, non à un État autoritaire !

Que l’on soit Gilets Jaune, lycéen.nes contre la réforme du Bac, militant.es écologistes, libertaires, pour les droits des exilé.es ou habitant.es des quartiers populaires… Faisons face ensemble à la répression d’État et de ses flics qui nous touche dans nos manifs et au quotidien !

Cortège anti-répressif Rennes le 23, 14h à République.

Des milliers de blessé.es, une centaine de blessé.es grave, des
dizaines de mutilé.es et au moins une personne décédée…
La répression policière du mouvement des Gilets Jaunes et des lycéen.nes (contre la réforme du Bac et Parcoursup) a passé un cap dans la violence. L’usage d’armes comme le lanceur de balles de défense « LBD » (cousin du « flashball ») et les grenades GLIF4 contenant de la TNT est devenu la norme lors des opérations de « maintien de l’ordre ». Sans compter les dizaines de miliers de grenades lacrymogène et les coups de matraques qui s’abattent sur les manifestations depuis l’automne. Très souvent, l’usage de ses armes se fait en-dehors des cadres légaux : tirs tendus de grenades, tirs de LBD et coups de matraque au visage ! Hors-la-loi donc, mais en toute impunité. Même les street-medics et les journalistes indépendants deviennent des cibles de la police. Ce ne sont pas des bavures de quelques-un.es, c’est un choix stratégique du pouvoir politique et de sa police pour dissuader les militant.es de manifester.

Sur le plan judiciaire, la justice travaille main dans la main avec la police. Les arrestations pleuvent, les condamnations aussi, et la plupart du temps malgré des dossiers quasiment vides. Les mesures anti-terroristes de l’État d’urgence sont utilisées contre les manifestant.es. Quant à la loi dite « anti-casseurs », elle devrait encore plus mettre à mal le droit de manifester !

Cette répression de plus en plus féroce touche bien plus que le mouvement des Gilets Jaunes. Les habitants des quartiers pauvres en font les frais depuis des années, dans le silence des médias de masse. Babacar Gueye, Adama Traoré et des dizaines d’autres y ont laissé la vie. Les exilé.es sans-papiers aussi, à l’instar de la « jungle » de Calais, subissent cette violence sans répit. Et depuis les manifestations écologistes lors de la COP 21 et le mouvement contre la Loi Travail en 2015, ces techniques de répression sanglantes se sont banalisées au cours des manifestations. L’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des Landes en 2018, avec ses centaines de blessé.es et ses potagers noyés sous les gaz toxiques avait déjà passé un cap dans la brutalité, une brutalité qui se déchaîne aujourd’hui contre les Gilets Jaunes et les lycéen.nes.

Il n’y pas que la violence physique et judiciaire. La surveillance de masse cible les militant.es. On les fiche. On les contrôle sans cesse. On les intimide et on les menace. Comme à Bure, dans l’Est de la France, où les opposant.es à la poubelle nucléaire Cigéo vivent dans un climat de tension permanente entretenu par les gendarmes.

Les droits humains inaliénables régressent de partout. Les sans-papiers sont en première ligne, et toute personne qui s’oppose à l’État et aux pouvoirs financiers s’expose à la répression. Les jeunes comme les ancien.nes. Quand les institutions en manque de légitimité se retranchent derrière les boucliers et matraques des CRS, de la BAC, des Gendarmes mobiles, quand la seule réponse du gouvernement à un besoin d’une vie digne et d’un avenir vivable résonne comme un tir de LBD dans la tête, il devient urgent de dénoncer ce basculement dans un régime autoritaire.

Manifestons tout.es ensemble contre les violences policières et les politiques liberticides !

Cortège anti-répression le 23/02/2019 à Rennes
14h à République

Collectif breton anti-répression

La Gauche Indépendantiste Bretonne exhorte élus et habitants de Bretagne à boycotter le prétendu “grand débat national” de Macron. Comment accepter le cadre d’un prétendu débat alors que chaque propos, parole et attitude de ce président suinte le mépris de classe le plus hautain masquant à peine une volonté de toujours s’attaquer aux plus pauvres ?

Comment accepter de prétendument débattre alors que la répression d’une police en roue libre et d’une justice complice s’abat violemment dans les rues contre les jeunes, les révoltés du mouvement des gilets jaunes et toute forme d’opposition ?

Les élus locaux des territoires méprisés, telle la Bretagne, se voient contraints de se plier à ce simulacre de débat démocratique où les puissants parisiens disent aux opprimés ce sur quoi ils peuvent débattre.

Macron et son gouvernement nous refont le coup de la recherche de l’unité nationale, ne cautionnons pas cette manœuvre.

Le seul débat dont nous ayons besoin en Bretagne c’est d’un vivifiant processus constituant de Brest à Clisson pour construire un pouvoir politique populaire breton seul garant d’une juste répartition des richesses, des équipements, transports et services publics au bénéfice de tous et toutes et non d’une minorité de nantis qui, depuis Paris, nous crachent au visage.

Dans l’immédiat, le mouvement de mécontentement populaire doit rentrer dans une nouvelle phase en exigeant l’arrêt de la violence policière visant à terroriser le peuple pour l’inciter à ne pas descendre dans la rue, l’interdiction de l’utilisation d’armes mutilantes* par les forces de répression,  et l’amnistie des condamnés.

C’est ce à quoi nous sommes prêts à travailler avec l’ensemble de ceux et celles actuellement en mouvement ou avec les forces politiques et syndicales qui pourraient les rejoindre.

Pour la Gauche Indépendantiste (Breizhistance) : Maïwenn Salomon


* depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, voici les chiffres connus dans l’hexagone au sujets des violences policières : 1 décès, 4 mains arrachées par des grenades, 17 œils crevés par des tirs de Flashball ou de LBD40 (Lanceur de balles de “défense”), au moins 90 blessés graves et entre 2000 et 3000 blessés supplémentaires. À cela s’ajoute environ 6000 interpellations.

Une fois encore nous nous retrouvons aux côtés des organisations et soutiens historiques de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes dans les diverses manifestations et rassemblements organisés depuis hier en Bretagne en soutien à nos camarades de la ZAD. Et ce aussi souvent qu’il le faudra, de Nantes à Brest, de Rennes à Quimper. Une fois encore nous dénonçons fermement l’attitude du gouvernement qui a décidé de montrer ses muscles sur la ZAD, face à ses occupants, ceux qui défendent un monde différent, basé sur le respect de l’environnement, une agriculture alternative, contre la société de consommation qu’engendre le capitalisme.

Le gouvernement Macron a décidé d’en finir par la violence avec la commune libre de Notre-Dame-des-Landes. La presse est interdite sur place et les informations des mass-médias les plus lus en Bretagne, comme Ouest-France se font le relais, une fois n’est pas coutume, de la préfecture. Ils détruisent des lieux de vie, des terrains travaillés, un mode de vie… Ce gouvernement montre tous les signes d’un glissement vers un autoritarisme fort salué dans son action à Notre-Dame-des-Landes par la droite française comme l’extrême-droite.

Mais n’oublions pas que les précédents gouvernements étaient de la même veine. Macron se faisant le chantre du ni gauche ni droite, ne vient pas de nulle part. Il s’inscrit dans la continuité d’une logique bien plus ancienne qui est la logique de l’État-Nation France. Cet État-Nation n’a de cesse d’écraser les revendications légitimes des peuples à décider de leur avenir que ce soit en matière environnementale, sociale, culturelle, linguistique…

Aujourd’hui il attaque la ZAD et promet des poursuites judiciaires complètement démesurées à tous ceux qui remettront en question sa détermination. Hier, 7 personnes ont déjà été arrêtées et une placée en déféré au tribunal de Saint-Nazaire. Ce soir le chiffre aura surement augmenté. Pendant ce temps les bandes fascistes organisées attaquent à coup de batte de baseball les universités occupées par les étudiants et les enseignants comme à Montpellier, Strasbourg, Tolbiac, le château à Nantes qui héberge 200 sans-papiers et des étudiants grévistes. Et ce sans la moindre condamnation d’un État sécuritaire dans la lignée de ses prédécesseurs. Rappelons-nous de l’acquittement du gendarme responsable de la mort de Rémi Fraisse à Sivens. Quid de l’attitude la justice aux ordres de l’État quand l’extrême-droite nantaise issue des beaux quartiers tabassent des jeunes ados ? On leur rappelle que ce n’est pas bien.

Alors oui nous devons dénoncer l’agression armée de la ZAD orchestrée par Macron et son sbire Collomb qui envoient des blindés dorénavant sur les opposants. Mais nous devons aussi condamner l’État-Nation autocrate, centraliste, oligarque, de mise avec les multinationales et les gros investisseurs de l’agro-buisiness qui n’hésite pas à frapper sans discernement quand il détruit par exemple la ferme des 100 Noms, porteuse d’un projet agricole alternatif depuis des années.

C’est aussi un moyen de détourner l’attention alors que se met en place un vrai mouvement social, une grève dure pour les cheminots qui défendent courageusement leurs droits et un service public de transport qui va à contresens de la logique capitaliste du gouvernement. Les habitants de Notre-Dame-des-Landes ne se sont d’ailleurs pas trompés en appelant à soutenir les cheminots.

Tant que le peuple sera privé du droit à l’autodétermination dans la gestion de son avenir social, économique, environnemental, agricole, culturel ou institutionnel, que les décisions seront prises par quelques-uns, élus par quelques autres et légitimés par un système politique obsolète, alors les agressions de l’État-Nation continueront.

Sur la ZAD, contre les grévistes, pour imposer des projets miniers en Bretagne ou une centrale à gaz, contre la langue bretonne ou par son intransigeance à  imposer la partition de la Bretagne, à nous imposer un modèle économique, politique, agricole.

C’est la démocratie qui est confisquée depuis bien longtemps par les puissants et l’agression policière que subissent nos camarades de la ZAD n’en est que l’aboutissement. Il est temps de s’organiser autrement, organiser des résistances partout, exercer notre droit à l’autodétermination ici en Bretagne comme ailleurs pour décider à la base de quoi sera fait notre avenir. Seule une Bretagne Libre et socialiste, de Brest à Clisson en passant par Notre-Dame-des-Landes, brittophone, égalitaire, accueillante et solidaire, féministe, écologiste et organisée à la base, par le peuple breton lui-même, est à même de prendre son destin.

La ZAD a fait germer un espoir révolutionnaire en Bretagne que le gouvernement veut détruire, soufflons sur les braises et allumons de nouveaux foyers un peu partout.

Le peuple uni ne sera jamais vaincu !

Vive la ZAD ! Vive le droit à l’autodétermination !

Vive la Bretagne libre et socialiste !

La presse s’est empressé de faire connaître la position de la présidence de l’université de Rennes 2 suite à des tensions intervenues sur le campus de Rennes 2 dans le cadre de la mobilisation contre la sélection à l’université.

Bien peu publieront intégralement la position de l’intersyndicale qui re-contextualise ces tensions et les actes répressifs dont la responsabilité incombe à la présidence de l’université.

Ces silences complices sont là pour discréditer le mouvement de la jeunesse qui s’étend à Nantes, Rennes, Brest depuis quelques jours dans les lycées et universités.

Par ailleurs l’assemblée générale de Rennes 2 informe que le RDV  est fixé lundi à 12h30 au Hall L pour la prochaine AG.

Cliquez sur l’image pour lire le communiqué de presse :

Sur les prétendus violences commises sur du personnel voici ce que dit l’AG de Rennes 2 :

Enfin, une info que Nantes Révoltée diffuse sur Facebook et qui en dit long sur le caractère ultra-autoritaire de la répression, deux policiers habillés en noir avec des jumelles et des fusils d’assaut lors de la manifestation étudiante du 08 février à Nantes.

Qui envisage sérieusement l’usage de la violence contre la jeunesse ?

Qui fait régner une atmosphère de terreur ?

Qui a déjà  blessé et éborgné des dizaines de manifestants à Rennes et Nantes au point que même Amnesty International s’en inquiète ?

Le site de la Fédération des activités postales et des télécommunications de Solidaires informe sur la tenue d’un procès contre Serge Bourgin militant et secrétaire de ce syndicat en Ille-et-Vilaine. L’audience aura lieu le 13 février 2018 à 14h à Rennes.

Il est poursuivi suite à une plainte pour diffamation par ce que “le chef opérationnel de la section d’intervention de la police départementale a porté plainte en diffamation contre une intervention faite au mégaphone lors de la manifestation contre la loi travail le 16 novembre dernier.”

Et ses camarades de préciser :

Le 16 novembre 2017, SUD-Solidaires, la CGT et FO organisaient une manifestation à Rennes contre les ordonnances Macron. Alors que le cortège suivait le parcours déposé et était arrêté à l’entrée du boulevard de la Liberté venant de la place de Bretagne, la section d’intervention (SIR) armée de boucliers, casques et matraques, a remonté la manifestation pour charger la tête du cortège.

Le secrétaire départemental adjoint de SUD-PTT a alors pris un mégaphone et a fait une intervention spontanée déclarant que « la SIR et son chef opérationnel avaient tiré au LDB 40 sur la manifestation étudiante le 28 avril 2016 éborgnant un étudiant ». Dans la même intervention, au mégaphone, le responsable de syndicat SUD-PTT d’Ille et Vilaine indiquait que la section d’intervention était coutumière de provocations lors des manifestations contre la loi travail.

Ils affirment que la diffamation ne tient pas et invitent à mobiliser pour ce procès qui s’annonce très politique.

Ces derniers mois les différents services de police et les magistrats Rennais sont sous le feu de l’actualité suite à leur pratiques ultra répressives pendant le mouvement contre la loi travail. Les voila embarqués dans une procédure contre un syndicaliste connu et repéré par les services de police et ce pour une prise de parole critique…

Ils sont sans doute un peu crispés car comme le rappelle SUD PTT :

Les propos tenus sont confirmés par ce que nous, syndicalistes et militants, avons constaté lors des manifestations de 2016 contre la loi travail et notamment lors des charges policières des 23 mars, 9 avril, 28 avril, 31 mai et 2 juin…

Le rapport d’Amnesty international publié et repris par l’ensemble de la presse le 31 mai 2017 dénonçait « les violations des droits humains lors du maintien de l’ordre de rassemblements public » notamment à Rennes, preuves et témoignages à l’appui.

Ce procès interviendra à moment où SUD-PTT mobilise dans les postes de Rennes contre la réorganisation des services et des tournées, les suppressions d’emplois et l’embauche en CDI des salariés en CDD mais aussi à un moment où la mobilisation dans les lycées et universités Rennaises contre les plans de sélection à l’université semble plutôt dans une phase assez dynamique.

Le 2 décembre prochain le collectif Vérité et Justice pour Babacar Gueye vous donne rendez-vous à Rennes. Ce jeune sénégalais sans papier a été tué de cinq balles par la police le 3 décembre 2015.

Voici les deux rendez-vous de cette anniversaire et le texte d’appel du comité pour la mobilisation :

14H >> Marche pour Babacar Gueye, contre les violences et crimes policiers
/// Métro République (https://goo.gl/maps/mmh2ez3DPdR2)

20H >>> Soirée de soutien, entrée prix libre.
Repas sénégalais et concerts slam et rap
/// Centre Social “Carrefour 18”, Métro Henri Fréville

 

STOP AUX VIOLENCES ET AUX CRIMES POLICIERS

3 décembre 2015 : 4h du matin dans un immeuble de Maurepas à Rennes. Une crise d’angoisse, un appel aux secours. 8 policiers arrivent dont 4 agents de la BAC, armés d’un taser, de deux matraques télescopiques et d’armes létales. En quelques minutes, Babacar Gueye, en pleine crise d’angoisse se mutile avec un couteau, et meurt sous les balles d’un agent de la BAC. 5 au total. Cela fait 2 ans. 2 ans que ceux qui l’aimait ont rejoint le douloureux combat des familles de victimes de crimes policiers. Babacar Gueye avait 27 ans et la vie devant lui.

Ceux qui le connaissaient se souviennent de son sourire, de son rire, de sa sensibilité, de sa bonté, de son amour de l’autre.
Ils savent que si Babacar est mort, c’est parce qu’il était noir, et ils se posent la question : si tout cela s’était passé dans un quartier riche comme le Thabor et non dans un des quartiers les plus pauvres de la France hexagonale, que se serait-il passé ?
Ils savent que cette société, où la police tue chaque année une dizaine de noirs, arabes et autres non-blancs, ils n’en veulent pas.
Ils savent que personne ne mérite de mourir sous les balles de la police.
Personne.
Ils savent que trop de frères, fils, pères, maris, oncles, neveux, cousins, amis partent trop tôt sans que justice soit faite.
Ils savent qu’aujourd’hui, tout le monde est concerné, car c’est le problème de la société toute entière.

Aujourd’hui, la famille et les amis de Babacar ne lâchent rien. Après 15 longs mois d’attente et la négligence de l’ancien avocat, une enquête a été ouverte en mars dernier.

En occupant la rue ensemble, montrons notre soutien à Awa, à toute la famille Gueye et aux proches de Babacar.

FACE A LA MORT NOUS SOMMES IMPUISSANTS

FACE A L’INJUSTICE NOUS SOMMES DÉTERMINÉS

VENEZ MARCHER LE 2 DÉCEMBRE POUR BABACAR

ON N’OUBLIE PAS, ON NE PARDONNE PAS

La justice et la police tapent dur sur les manifestants anti loi travail depuis un an à Rennes. Quelques voix commencent à s’élever, ainsi le très parisien Libération publiait une tribune “Rennes, laboratoire de l’ordre en marche” dans laquelle il y a quelques jours des intellectuels (dont bien peu de locaux…) s’émouvaient d’une dérive ultra autoritaire des magistrats Rennais bien visible. Quelques jours avant, de nombreux Rennais initiaient un autre appel que nous publions ici en soutien aux interpellés qui seront jugés le 21/06. Il s’agit de cette fameuse photo d’un policier braquant une arme sur une manifestation “ni le pen ni macron” de l’entre deux tours, suite à quoi cinq des manifestants ont été accusés de violence sur agent. La seule arme dont on accuse pour l’instant ces personnes d’avoir été en possession est un pommeau de douche… Elles sont incarcérées. D’autres ont été jugés le 07 juin, et au cours de cette audience des témoins mettant à mal la version policière ont été arrêtés à la barre.

Nous republions cet appel en soutien et tenter de briser le silence médiatique, il a été signé par de nombreux militants de la Gauche Indépendantiste.

A Guingamp, le Front Social local s’est solidarisé avec les emprisonnés et mis en cause de Rennes, à Rennes c’est la vitrine de l’enseigne Bagelstein qui s’est vue redécorée il y a peu pour rappeler qu’il y a un an les magistrats rennais d’illustraient en envoyant en taule des jeunes accusés d’avoir apposés des autocollants sur cette vitrine utilisant des slogans sexistes et homophobes.

De très nombreuses initiatives de soutien aux inculpés et incarcérés ont eu lieu et continueront .

Informez vous en vous rendant sur le site de Défense Collective et faites un don en ligne par là.

Liberté pour les emprisonnés ! Amnistie pour les condamnés ! Mort à la justice de classe !

Des militants de la Gauche Indépendantiste

Tribune

Le 27 avril dernier, à Rennes, au cours d’une manifestation politique de l’entre-deux-tours, le dispositif policier est très impressionnant. À un moment, un motard esseulé prend peur, brandit son arme de service et la braque vers les manifestants. Quelques personnes vont vers lui, lui crient de se calmer et de baisser son arme. Une vidéo toujours en ligne témoigne de cela.

Un mois plus tard, le 31 mai, sept Rennais, dont deux mineurs qui seront relâchés plus tard, sont arrêtés, placés en garde en vue. On ne les a pas convoqués : on est venu les prélever à leur domicile, à 6 heures du matin, au moyen d’une brigade de police opérant avec une grande brutalité. Comme c’est leur droit, les prévenus refusent la comparution immédiate, la procureure (auparavant en poste à l’antiterrorisme) les considère coupables. « Quand on est innocent […] on cherche à prouver son innocence dès qu’on le peut. », déclare-t-elle. Les juges décident de les placer en détention provisoire. L’affaire sera jugée le 21 juin prochain.

Ces cinq personnes sont donc actuellement sous les verrous au motif de « violences sur agent ». Un policier braque une arme sur une manifestation et cinq des manifestants sont accusés de violence sur agent. La seule arme dont on accuse pour l’instant ces personnes d’avoir été en possession est un pommeau de douche.

Une question se pose : des décisions n’ont-elles pas été prises dans la seule fin de briser le milieu militant à Rennes ? Sous couvert de l’état d’urgence et en cherchant en permanence à jouer l’amalgame avec le terrorisme, on inculpe, enferme, condamne des groupes militants sous des prétextes souvent grotesques ou pour des faits absolument bénins. Ainsi certains sont recherchés par la police comme de dangereux criminels : au final de l’enquête, on leur reproche un vol de palettes retrouvées sur un blocage. D’autres, dans l’affaire Balgelstein, sont incarcérés pour avoir dénoncé des publicités sexistes. Les interdictions de manifester sont devenues la norme et n’étonnent plus personne.

Amnesty international, dans son rapport du 31 mai 2017 note que l’application de l’état d’urgence a restreint de manière préoccupante le droit de manifester et se voit obliger de rappeler qu’en France également manifester est un droit. Au-delà de ce droit, c’est la possibilité même de faire de la politique qui est aujourd’hui attaquée. L’espace politique semble se réduire chaque jour comme peau de chagrin. Et les violences dont sont victimes les militants n’ont-elles pas aussi pour but de dissuader tous ceux et celles qui voudraient s’engager politiquement dans les mouvements sociaux qui s’annoncent ?

On est bien en train de vivre, aujourd’hui, un moment de bascule : de façon évidente l’état d’urgence est utilisé pour éliminer des adversaires politiques en les brisant par des arrestations, des condamnations à la prison ferme et des intimidations variées. Rappelons que la plupart de ces militants ont participé au printemps 2016 au mouvement qui s’est opposé à la loi « Travail ».

Nous tenons à rappeler que si nous sommes acteurs de la vie culturelle, artistique, intellectuelle et politique, nous sommes aussi soucieux de la démocratie véritable qui doit permettre l’expression du conflit politique. On ne résoudra pas la crise politique que traverse notre pays en réprimant et en emprisonnant toutes les voix dissidentes. Ces voix-là sont précieuses, aujourd’hui plus que jamais.

En signant ce texte, nous souhaitons :
1° apporter notre soutien aux militants politiques incarcérés ;

2° alerter l’opinion publique sur une dérive policière du pouvoir qui est en train de transformer, très lentement, très sûrement, notre société en une autre.

Rennes, le 13 juin 2017

Liste des signataires ici.