Comme partout l’arrivée de la deuxième vague de pandémie de la Covid-19 en Bretagne provoque bien des tensions sociales , car jusque là relativement préservée elle semble y surprendre par son ampleur et ses conséquences.
Tour d’horizon.
En quelques jours le nombre d’hospitalisations à atteint celui du mois d’avril mettant les services hospitaliers de réanimation en tension.
Covid-19 : le pic d’hospitalisations de la première vague franchi en Bretagne https://t.co/1evm5q0pYF pic.twitter.com/5AJA2ZIFjj
— Le Télégramme (@LeTelegramme) November 2, 2020
L’hôpital de Saint-Brieuc lance des appels pour recruter du personnel de santé : “médecins et infirmiers qui n’exercent pas en activité « essentielle », professionnels de santé qui souhaitent aider le soir, personnes à la retraite“…Ces appels de dernière minute relayés par la presse montrent bien que le gouvernement a bien peu œuvré dans le domaine de la santé entre les deux vagues .
Covid-19. L’hôpital de Saint-Brieuc cherche des soignants en renfort #Coronavirus #Saint-Brieuc @OuestFrance https://t.co/yWpApczCWJ pic.twitter.com/OOpLFtbc7w
— Brice Dupont (@BriceDupont10) November 2, 2020
Pire, le magazine Bastamag a compilé les fermetures de lits dans l’Hexagone , outre la fermeture de la maternité de Dinan on notera la suppression de 100 lits à Nantes. Le 26 octobre dernier les élus du groupe St Herblain en Commun ( parmi lesquels on compte Eric Bainvel et Primael Petit de la Gauche Indépendantiste) réclamaient une suspension du projet du nouveau CHU à Nantes qui accentuera ce mouvement de suppression et plaident pour un pôle d’urgence sur la commune.
Gouvernement et autorités sanitaires continuent de fermer des centaines de lits dans les hôpitaux, malgré la pandémie de #COVID19fr. Voici la carte des suppressions de lits à venir que nous publions en exclusivité. #confinementsaison2https://t.co/s1tgDdUbPK
— Bastamag (@Bastamag) October 29, 2020
On notera que ces mêmes élus en mars dernier, aux cotés d’autres élus indépendantistes et anticapitalistes anticipaient le manque de personnels et invitaient l’ARS à solliciter l’aide Cubaine, unanimement saluée de par le monde pour son professionnalisme et son dévouement. Ils décrivaient :
- La fragilité de notre système de santé avec un nombre de lits de réanimation globalement faible et plus particulièrement dans certaines zones (Morbihan et Côtes d’Armor)
- Notre sous-dotation en lits de réanimation équipés d’appareils respiratoires qui ne nous permettra pas de faire face au moment du pic pandémique local.
et continuaient ” Face à cela , nous souhaitons saluer le travail internationaliste des services de santé cubains et particulièrement des brigades sanitaires cubaines qui viennent en aide aux populations victimes du virus dans le monde entier. Comme en Andorre, en Lombardie et chez les peuples sous dominations françaises dans les Caraibes, la Bretagne a besoin des brigades sanitaires pour faire face à la pandémie. Nous avons besoin de leur professionnalisme, de leur savoir faire dans le traitement des pandémies, et de l’aide précieuse qu’ils peuvent apporter au peuple et aux travailleurs de Bretagne.”
#COVIDー19 Covid-19 des médecins Cubains en #Bretagne ? #bzh https://t.co/fsEru7X14c pic.twitter.com/F5BPSX7wT2
— Bretagne-Info (@bretagne_info) April 1, 2020
La presse, hormis le Poher Hebdo, avait superbement ignoré cette suggestion. Des syndicalistes allant même jusqu’à ironiser sur le sérieux et la pertinence de cette remarque constructive, tellement leurs convictions chauvines et jacobines leurs interdisaient de douter de la résilience du système de santé “français”….Qu’en pensent ils aujourd’hui ?
Les élus et militants indépendantistes de gauche n’ont pas manqué en amont de participer aux mobilisations pour l’hôpital public.
Présent au piquet de grève des hospitaliers #CGT et Solidaires à #Guingamp #bzh pic.twitter.com/Nn0AYzFQ2s
— gael roblin ☭ (@gaelroblin) October 15, 2020
Qui pour s’opposer au pouvoir central et à ses incompétences ?
Les tensions sociales montent mais comme le souligne avec justesse beaucoup de militants les élus locaux ou régionaux font plutôt preuve d’obséquiosité à l’endroit du pouvoir de Paris.
Ainsi le président de la Région Bretagne ne semble pas pressé d’exiger plus de compétences locales pour la gestion de la crise ni de prendre des initiatives intégrant les élus de Loire-Atlantique dans les pratiques communes. On en reparlera sans doute quand les élections régionales et départementales reviendront comme une perspective qui aujourd’hui semble s’éloigner.
Réunion avec les présidents d’interco et départments pour coordonner nos actions vis-à-vis des entreprises. Attention particulière pour nos bars, restaurants, libraires, fleuristes, coiffeurs, marchands de chaussures ou de vêtements… tous ceux qui font vivre nos centres-villes. pic.twitter.com/uvFIWRUcqy
— Loïg Chesnais-Girard (@LoigCG) October 29, 2020
Là encore, seuls les élus indépendantistes de gauche ont questionné le périmètre et le droit de circulation entre “Régions”…Et une fois encore pas de réponse…Les préfets peuvent gouverner tranquilles…
#Pandemie et circulation entre ” Régions” , un découpage qui questionne https://t.co/4RuqpyvHmY #Nantes #Bretagne #COVID19 #confinement2 #BZH
— Bretagne-Info (@bretagne_info) October 29, 2020
Et les petits commerces ?
Beaucoup de maires en responsabilité prêchent pour une réouverture des petites enseignes , même si c’est souvent les mêmes qui ont favorisé l’implantation de grandes surfaces et zones commerciales. Le bras de fer n’est pas fini. C’est la conséquence d’une gestion calamiteuse de la crise sanitaire au seul bénéfice des groupes capitalistes de la grande distribution et des mastodontes du net organisée par un pouvoir lointain coupé des réalités locales qui ne prend pas en compte l’urgence écologique.
Ce constat devrait s’imposer comme une évidence. Mais il faudra dans la mesure de nos moyens le marteler dans les mobilisations à venir.
Dans l’éducation
Car c’est bien la nouvelle de cette rentrée de la Toussaint en temps de Pandémie, l’idée de la mobilisation va s’imposer face à l’incompétence du gouvernement qui n’a d’égale que son arrogance. Comme dans le service public de santé comment appliquer des protocoles sanitaires efficaces dans l’éducation alors que l’on ferme des classes, que l’on supprime des postes , que l’on coupe dans les budgets , que l’on travaille à l’étroit ?
Une cinquantaine d’enseignants du collège Rosa-Parks, à Rennes, estiment que le protocole sanitaire est inapplicable dans leur collège, situé dans le quartier de Villejean. Ils ont choisi d’exercer leur droit de retrait, dès ce lundi de rentrée, 2 … https://t.co/9yO6XByZnA
— Ouest-France (@OuestFrance) November 3, 2020
A l’instar de certains de leurs homologues parisiens les enseignant.es du collège Rosa Parks à Rennes ont fait valoir leur droit de retrait devant l’impossibilité d’appliquer un protocole sanitaire de qualité.
A Nantes, à St-Nazaire d’autres mobilisations ont eu lieu dans les lycées pour protester contre l’inconséquence du protocole sanitaire. Plusieurs débrayages sont à signaler notamment dans le lycée Camus de Nantes.
L’idée d’une grève dans l’éducation fait son chemin dans bien des esprits…
Il faudra être présent, et faire preuve d’imagination pour soutenir toute tentative de lutte collective pour des services publics de proximité efficients tout en prenant en compte les nécessaires précautions sanitaires.
Chronique réalisée à travers des échanges entre militant.es et sympahtisant.es de la Gauche Indépendantiste.