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novembre 5, 2009

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Alors que s’ouvre cette semaine « le grand débat sur l’identité nationale », BREIZHISTANCE – Parti Socialiste de Bretagne tenait à soulever certains points.

L’objectif affiché par le ministère de l’immigration et de l’identité nationale est de répondre « à la résurgence de certains communautarismes » en mettant en place « des actions permettant de conforter notre identité nationale, et de réaffirmer les valeurs républicaines et la fierté d’être français ». Les valeurs « de l’identité républicaine », qui se confond visiblement avec « l’identité nationale », et qui sont fortement mises en avant par le gouvernement pour imposer le « ciment national » sont : la langue française, le drapeau, la Marseillaise.

Nous remarquons que cette logique chauvine et jacobine est partagée autant par le MNR, le FN et l’UMP, que par le Parti Socialiste Français, les Chevènementistes ou le Parti de Gauche. Rappelons la proposition de Ségolène Royal lors de la dernière campagne présidentielle qui voulait que chaque foyer français arbore le tricolore, ou celle de Jean-Pierre Chevènement, alors ministre du gouvernement Jospin, qui le premier avait eu l’idée de faire chanter la Marseillaise aux écoliers.

Nous remarquons d’autres part que les personnalités de la droite comme de la gauche françaises s’exprimant actuellement sur le sujet n’ont pour l’instant jamais abordé la question des peuples et des langues minorisés de l’Etat français. A aucun moment le « débat » organisé par le gouvernement ne prévoit de poser la problématique du caractère pluri-national de l’Etat français. L’idée est bien d’imposer une unique conception de la nation « dans les 92 départements de la République » de Cayenne à Papeete en passant par Rennes et Bayonne. Les défenseurs de cette « identité républicaine » excluent eux-mêmes l’expression des peuples sous domination française : Bretons, Corses, Kanaks, Martiniquais, …. sur le sujet. Visiblement il n’y pas de place pour nous dans cette « identité nationale française ».

Certes l’UMP prépare les régionales, ratissent dans l’électorat d’extrême droite, sans doute qu’elle avance aussi le sujet comme un rappel à l’ordre à l’orée d’élection dans les « provinces et territoires » en plusieurs endroits traversés par des revendications indépendantistes. Mais c’est bien un pendant de la politique qui se cristallise autour du ministère de l’immigration et de l’identité nationale et incarnée dans la proposition de Nicolas Sarkozy « La France tu l’aimes ou tu la quittes ». Cette politique de traque de « l’étranger », qui en met en place la délation au sein des administrations, qui renvoie les Afghans par charter dans un pays en guerre, qui rase au bulldozer les campements de réfugiés de Calais.

C’est ça « L’identité nationale française » que le gouvernement nous propose. Une vision de la nation qui cherche à « intégrer » plutôt qu’à s’ouvrir, une identité qui se replie sur ses symboles archaïques et chauvins, une République française qui s’écarte de plus en plus des principes démocratiques pour promouvoir l’intérêt des plus aisés au détriment des exploités.

Nous, BREIZHISTANCE – Parti Socialiste de Bretagne nous faisons le choix d’une « identité nationale » qui se construit en Bretagne avec toutes celles et ceux qui y vivent et y travaillent. Une identité qui se construit autour d’un projet politique commun ouvert, porteur de démocratie, de liberté et de solidarité.

Evit Breizh Dieub ha Kengred

Jonathan Guillaume,
porte-parole BREIZHISTANCE – Parti Socialiste de Bretagne