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juin 2013

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Environ 150 personnes ont assisté au Forum Citoyen de Bretagne organisé par la plateforme « Libérons les Énergies en Bretagne » samedi 15 juin à Nantes. La journée avait commencé par un pique-nique militant sur les bords de Loire organisé par 44=Breizh et installé devant le forum « Pays de la Loire 2040 ». Quatre fourgons de CRS étaient présents… pour le pique-nique !!

Malgré cette présence policière, cette première présentation de la plateforme à Nantes était donc réussie. Surtout nous avons pu assister à des débats pratiques et très intéressants avec la salle.

Une première partie du forum a été prise par la présentation de la plateforme que l’on peut résumer en deux grands thèmes.

  • D’une part des revendications linguistiques : Charte européenne des langues minoritaires, statut de co-officialité de la langue bretonne, télévision publique bretonne émettant au moins 30h/semaine en breton.
  • D’autre part des revendications institutionnelles : Unité territoriale de la Bretagne dans le cadre d’une collectivité unique, une assemblée bretonne nouvelle avec compétences législatives et réglementaires à l’image des parlements Écossais, Catalans, etc …

Anna Gwegen, Jonathan Guillaume et Fañch Oger, ont pris la parole en français et en breton (l’intervenante catalane a de plus été remerciée de sa participation en catalan) pour présenter la démarche initiée par la plateforme. Si ce type de plateforme n’est pas inédite en Bretagne, c’est sans doute la première fois qu’elle rassemble un éventail aussi large d’organisations. C’est la première fois que des associations comme Divyezh ou Ai’ta, pour ne citer qu’elles, mais aussi certaines organisations politiques, assument clairement la revendication d’un parlement pour la Bretagne et d’un statut officiel pour le breton. Il y a donc ici quelque chose de nouveau qui ne peut s’arrêter là !

Jonathan Guillaume, Fañch Oger, Anna Gwegen et Ana Gabriel à la tribune

Dans un deuxième temps Yann Choucq, Naïg Le Gars (qui remplaçait Jean-Pierre Massias pour nous présenter la plateforme basque Batera) et Ana Gabriel représentante catalane de la CUP ont pris la parole.

Yann Choucq, célèbre avocat nantais connu notamment pour être un des fondateurs de Skoazell Vreizh, nous a présenté la situation juridique actuelle concernant les différentes revendications de la plateforme. Si cet exposé entrouvrait certaines possibilités, les échecs de l’Amendement De Rugy-Le Fur ou du statut de co-officialité de la langue corse voté par l’Assemblée Territoriale Corse, mais invalidé par le ministre de l’Intérieur il y a quelques semaines, ont démontré les incapacités des institutions actuelles à répondre à nos attentes démocratiques.

Naïg Le Gars, conseillère régionale UDB, s’est rendu il y a quelques semaines au Pays Basque pour assister aux assises de la plateforme Batera, et ainsi pu nous présenter l’exemple basque qui ne manquera pas d’inspirer les membres de la plateforme « Libérons les énergies en Bretagne ». En organisant en 2010 une votation citoyenne dans 124 commune sur les 159 que comporte le pays basque nord ils ont donné un poids sans précédent à leurs revendications (une collectivité basque, une chambre d’agriculture, la co-officialité de la langue basque, la création d’une université) et construit un rapport de force clairement en leur faveur !

Ana Gabriel, coordinatrice du groupe des députés de la gauche indépendantiste au parlement catalan, a quant à elle présenté l’organisation du référendum d’initiative populaire organisé entre 2009 et 2011 en faveur de l’indépendance de la Catalogne. Dans les 531 communes sur 946 que compte la Généralité de Catalogne, la participation a atteint près de 30%, avec un pourcentage nettement en faveur de l’indépendance (93%) ! La mobilisation populaire induite par la participation à ce referendum purement symbolique, lancé à la base dans et par une seule petite commune de la côte Arenys de Munt, a permis selon Ana Gabriel de placer la question de l’indépendance au centre du jeu politique catalan.

Jonathan Guillaume, Naig Le Gars, Yann Choucq et Ana Gabriel à la tribune

En conclusion, les membres de la plateforme ont clairement présenté l’organisation d’une votation citoyenne comme une possibilité nouvelle d’entrainer une mobilisation populaire autour des points de revendication de la plateforme. La plateforme se réjouit aussi de l’organisation des assises de l’Association des Régions de France en Bretagne, à Nantes, les 19 et 20 septembre. « Assises auxquelles la plateforme ne manquera d’apporter sa contribution » 😉

Le mercredi 5 juin à Paris, notre camarade brestois Clément, militant à l’Action Antifasciste de Paris Banlieue et syndicaliste à Solidaires Etudiant a été assassiné pour ses idées et son engagement par des membres du groupuscule fasciste des JNR (Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires).

Aujourd’hui, les pensées de la Gauche Indépendantiste Bretonne (Breizhistance-IS) vont à sa famille, ses proches et ses camarades de lutte.

Comme toute force politique faisant de la lutte contre l’extrême droite et ses groupuscles fascisants une des priorités de son engagement idéologique et militant, nous dénonceons avec la plus vive colère cet acte odieux.

La multiplication des agressions antifascistes,racistes et homophobes de l’extrême droite  interviennent dans un climat de haine engendré depuis plusieurs mois par  les discours politiques du Front National, des groupuscules fascistes comme de nombre de responsables UMP.

En Bretagne aussi cette extrême droite existe. Celà fait des années que nous alertons sur leurs agissements.  Faut-il rappeller qu’en 2009 à Rennes, un homme avait été tué pour s’être opposé à des individus effectuant le salut hitlérien. En 2011, un militant antifasciste était violemment agressé devant un bar rennais où se tenait une réunion publique du parti Egalité et Réconcialiation, parti notoirement raciste et antisémite. Enfin, dans le contexte actuel de défense des mêmes droits pour tous on ne compte plus les murs de villes bretonnes tagués par des croix gammées et autres insignes nazis, les menaces subies par les militants, les dégradations de lieux fréquentés par les militants antifascistes, les agresssions de journalistes et de camarades.

Suite au rassemblement de ce jour à Rennes, nous appellons nos militant(e)s, sympathisant(e)s, tous ceux et celles pour qui  la différence des droits selon notre genre, notre origine, notre sexualité, nos croyances, notre condition sociale n’a pas de place dans notre société à se joindre en masse à l’appel du collectif antifasciste rennais, demain vendredi 7 juin à 18h30, place du Parlement à Rennes.

Pas de fascisme ni en Bretagne, ni ailleurs ! No pasaran !

La Gauche Indépendantiste Bretonne (Breizhistance-IS).