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avril 3, 2014

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Nous reproduisons ici un texte publié par le site l‘IMPRIMERIE NOCTURNE avec leur aimable autorisation.

Il relate les récents développements du mouvement des intermittents en lutte contre la nouvelle offensive patronale contre les droits à l’assurance-chômage des demandeurs d’emploi, travailleurs précaires, intérimaires et intermittents du spectacle. Nous invitons nos lecteurs et lectrices a relayer l’info et à participer aux actions de la coordination Chômeurs Intermittents Précaires.

C’était avant-hier, mardi 1er avril. Et ce n’était pas un poisson que les décisions du Medef. Près de 90 personnes s’étaient donné rendez-vous aux Ateliers du Vent à 18h en réaction aux accords de l’Unédic.

Petit rappel : dans la nuit du 21 au 22 mars dernier se sont déroulées d’âpres négociations entre patronat (Medef, CGPME, UPA) et syndicats (CFDT, FO, CFTC, CGT, CFE- CGC) sur la mise en place de nouvelles règles régissant les droits à l’assurance-chômage des demandeurs d’emploi, travailleurs précaires, intérimaires et intermittents du spectacle. Le Medef avait alors reculé sur l’une de ses propositions qui consistait à mettre fin au régime spécifique des intermittents. En contre-partie, il réclame à leur encontre :

– un plafonnement immédiat de l’allocation à 5745 euros brut mensuels maximum,

– une hausse des cotisations des intermittents et de leurs employeurs

– et l’ouverture de discussions avec l’État en vue d’une réforme de plus grande ampleur.

Avant d’être définitivement adoptée, cette nouvelle convention Unédic doit être signée officiellement par les partenaires sociaux engagés sur le projet (seuls la CFDT, FO et la CFTC ont signé pour le moment ainsi que le Medef, la CGPME et l’UPA). Elle devra être ensuite agréée par le gouvernement. Les dates de signatures ne sont pas arrêtées. Toutefois, il semblerait que tout devrait être réglé d’ici fin avril, début mai.

Il y a donc urgence. Et c’est cet état d’urgence qui a mené ces intermittents du spectacle, chômeurs mais aussi quelques plasticiens à créer le CIP Bretagne (Coordination des Intermittents et Précaires).
Plus qu’un enjeu culturel, il s’agit pour eux de défendre et de relayer une parole sociale, celle des 2,2 millions de chômeurs, travailleurs précaires, intérimaires et intermittents visés par cette réforme.
Leur réclamation : le non-agrément à l’accord de l’Unédic avec pour volonté de ré-entamer un dialogue avec les différents partenaires sociaux et l’État par la suite.

Une première manifestation aura lieu le vendredi 4 avril, sur la place de la Mairie à 16h30.

Suivre sur facebook la CIP Bretagne.

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La Gauche Indépendantiste Bretonne (BREIZHISTANCE-IS) dénonce vivement les peines prononcées le mardi 1er avril par la justice française à l’encontre des manifestants du 22 Février dernier à Nantes.

Quatorze manifestants avaient déjà été interpellés le jour de la manifestation ayant rassemblé plus de 50000 opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le 24 février, cinq d’entre ont été jugés en comparution immédiate et condamnés à des peines allant du T.I.G. à plusieurs mois de prison ferme, notamment pour des jets de canettes («violence sur agent») ou la participation à la manifestation («participation à un attroupement armé»).
Du juge en passant par la presse, force était alors de reconnaitre qu’en aucun cas les personnes interpellées n’avaient à voir avec les «groupe armés et organisés», les «black blocs étrangers», dénoncés par les responsables locaux du PS et de l’UMP, lesqualifiant même de «lampistes».

Le 31 mars au petit matin, neuf personnes, dont deux mineurs, ont été interpellées à leur domicile en Loire-Atlantique et en Ille-et-Vilaine. Un des deux mineurs âgé de 16 ans sera déféré devant le juge pour enfants pour avoir jeté des pétards et s’être trouvé à proximité d’un local Vinci saccagé sur le parcours de la manifestation. Quatre autres militants anti-aéroport jugés en comparution immédiate sont condamnés à de la prison ferme et de la prison avec sursis.

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Encore une fois on est loin des «black blocs» et autres « groupes armés zadistes » fustigés par le va-t’en guerre Jacques Auxiette et le ministre de l’Intérieur de l’époque, aujourd’hui premier ministre, Manuel Valls. Les parcours  des prévenus sont très différents. L’un est condamné à deux mois de prison avec sursis car on le voit sur des photos prendre une veste et deux T-Shirts dans un des locaux de la TAN alors qu’il était trempé par les canons à eux. Un autre, Philippe, 53 ans et militant du DAL 44 sans aucune condamnation, reconnait avoir «renvoyé des pastilles lacrymogènes», il est condamné à quatre mois de prison avec sursis. Le dernier, déjà condamné pour violences lors de manifestations, est condamné à un an de prison ferme avec mandat de dépôt pour avoir fabriqué des fumigènes et jeté des canettes. Il est actuellement incarcéré à la maison d’arrêt de Carquefou. Un comité de soutien vient de se mettre en place, vous pouvez retrouver toutes les informations sur leur page Facebook.  Il est par ailleurs prévu un rassemblement de soutien devant la maison d’arrêt tous les samedi.

Ces condamnations clairement démesurées, le lot d’opérations menées dans le cadre des interpellations, témoignent une fois de plus du fonctionnement impartial de la justice et de l’État français dans le traitement des dossiers  des prévenus contestant les politiques étatiques. Nous avons à faire à une justice d’État qui criminalise et emprisonne les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes quand l’État lui-même protège les exactions des forces de l’ordre. Quid des agissements des forces de police le jour de la manifestation que nous avons, comme d’autres, dénoncés vigoureusement ? Ces méthodes ultra-violentes ayant entraîné des mutilations subies par les manifestants, deux ont notamment perdus un œil, sont-elles exemptes de sanctions et poursuites judiciaires ? Non.

Le lendemain de résultats électoraux calamiteux, le PS et le gouvernement favorables à la construction de l’aéroport à Notre-Dames-des-Landes se devaient de redorer leur blason en montrant leur détermination face aux militants anti-aéroport. Ces arrestations et condamnations politiques renforcent la détermination des opposants quels qu’ils soient.

Solidarité avec les opposants à l’aéroport condamnés et incarcérés !

Luttons jusqu’à l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dames-des-Landes !

Manifestation anti-nucléaire 2011. Rennes
Manifestation anti-nucléaire 2011. Rennes