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décembre 18, 2014

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Nous publions ci dessous un courrier de Jean-Do Robin, militant connu pour son investissement pour les droits du peuple breton et de la justice sociale et la solidarité internationale. Et ce avec son accord. Ce texte destiné à Bretagne Réunie n’engage que lui. Nous partageons pas mal de ses points de vue sur la critique de l’action de Bretagne Réunie tout en ayant un profond respect pour les animateurs et adhérents de cette association grâce à laquelle les habitants du département de Loire-Atlantique savent encore qu’ils sont…Bretons.

A l’heure ou la carte des régions de la réforme territoriale est définitivement adoptée sans prendre en compte bien sur la revendication de l’unité territoriale de notre pays, il est nécessaire de réfléchir à ce qu’a été la stratégie du mouvement pro réunification jusqu’à maintenant, qui a placé tout ses (vains ) espoirs dans la logique parlementaire parisienne. c’est le sens de la publication de cette lettre.

La rédaction de Bretagne info.

A M. Bertrand Nicolas,
porte-parole du Comité trégorois de “Bretagne Réunie”

Monsieur,

Je vous saurai gré de ne plus m’envoyer vos messages qui n’en finissent pas de transformer ce qui fut une association pour la réunification administrative de la Bretagne en boîte aux lettres du nébuleux mouvement des “Bonnets rouges”, en haut-parleur des intérêts de l’agro-business en Bretagne, et en agence de campagne pour la candidature UMP à la présidence de B4.

J’ai été adhérent du Comité pour l’Unité Administrative de la Bretagne (CUAB) pendant des décennies.
Je suis resté adhérent de “Bretagne Réunie tant que celle-ci a continué d’inscrire son action dans la poursuite de l’objectif unique du CUAB : la réunification administrative de la Bretagne.
Je suis encore venu manifester à Nantes en juin et en septembre dernier… malgré une navrante confusion des mots d’ordre et des objectifs.

Car en choisissant, par des prises de position et appels répétés, de mettre la revendication commune à la remorque du projet économique et social des patrons de l’agro-business, et des gesticulations désordonnées du mouvement dit des “Bonnets Rouges” que les premiers instrumentalisent depuis ses origines, “Bretagne Réunie” a perdu toute légitimité à incarner le combat unitaire de la réunification administrative.
Pire : BR a déjà  décrédibilisé ce combat auprès d’un nombre important de ses soutiens.

C’est la raison pour laquelle, dans la foulée de la dernière AG de “Bretagne Réunie” – qui a, et ce n’est pas anodin, enregistré l’entrée à son CA d’un individu issu de l’extrême droite identitaire (déjà condamné pour actes de violence contre des militants progressistes bretons), j’ai décidé de ne plus renouveler mon adhésion.

Je laisse “Bretagne Réunie” à ses turpitudes, à ses errances, à son discrédit (le peu d’écho de ses récentes initiatives communes avec les “Bonnets rouges” en témoigne suffisamment)… et à sa nouvelle vocation de brosse à cirer les pompes de MM. Glon et Le Fur.
N’allez pas croire que je minimiserais pour autant la très lourde responsabilité des parlementaires bretons du PS : le manque de courage et d’imagination politique de leur grande majorité est aussi impardonnable que l’hypocrisie de leurs rivaux qui s’abritent opportunément derrière leur statut de minorité impuissante…

La revendication d’une Bretagne réunifiée n’en est pas moins pertinente.

Suffisamment moderne aussi pour se passer du renfort de la duchesse Anne, de du Guesclin ou de je ne sais quel autre grand féodal dont les engagements – réels ou supposés – ont peu à voir avec les enjeux citoyens du 3ème millénaire.
Laissons donc là les images d’Épinal :
Quand bien-même elles seraient de Fougères ou de Clisson, elles n’en sont pas moins simplistes et infantilisantes.
Le père Maunoir, les héritiers de Jules Ferry, et l’Emsav aussi, en ont suffisamment usé à nos dépends : les Bretons aspirent aujourd’hui à un autre statut que celui d’êtres frustres et impressionnables que l’on manipule avec force “taolennoù”.

Je ne doute pas que, de 44= Breizh  à l’initiative Dibab, l’exigence d’une Bretagne réunifiée continuera à consolider sa légitimité démocratique et à affiner sa pertinence, en même temps qu’elle rajeunit son image et sa base sociale… en rupture avec les compromissions et les dérives qui entachent désormais “Bretagne Réunie”.

Pour une Bretagne réunie, citoyenne… et durable.
Betek an trec’h

Jean-Do Robin

VALLS DEGAGE. VALLS ER MAEZ.

Les 18 et 19 décembre prochains le premier ministre de l’état français, Manuel Valls, sera de nouveau en visite  en Bretagne après un premier déplacement à Nantes en début de mois. Il se rendra alors successivement à Brest et à Rennes.

En venant en Bretagne Valls croit sans doute pouvoir parader en terre conquise, car généralement considéré comme bastion du PS et de la sociale-démocratie. Dans ce cas, il ignore alors que la Bretagne est un des territoires de l’état français qui s’accommode le moins bien des trahisons à répétition perpétrées par le Parti Socialiste à l’encontre des classes populaires et des travailleurs-euses. Il ignore aussi la colère des Bretons et des Bretonnes face au non-respect de leurs droits en tant que peuple : officialisation de la langue bretonne, réunification de la Bretagne, droit à l’autodétermination. Droits sur lesquels le PS a longtemps fait ses choux gras, à grand renfort de promesses électorales non tenues.

Et pourtant il faudrait qu’il soit aveugle pour ne pas se rendre compte qu’existe ici un rejet toujours plus grandissant de la politique antisociale et inféodée au grand patronat, menée par son gouvernement. Car ce rejet ce traduit de manière répété par de vastes mobilisations populaires et offensives, destinées à faire plier le pouvoir en place, et les puissances économiques desquelles il est au service. La lutte acharnée contre l’aéroport de Notre-dame-des-Landes, et la réappropriation des terres agricoles par ceux qui vivent sur la ZAD, la destruction des portiques pour empêcher la mise en place de l’écotaxe, les nombreuses manifestations en Bretagne contre les violences policières suite à l’assassinat de Rémi Fraisse, ou encore le lancement par la plate-forme « Dibab » de votations citoyennes qui doivent permettre à la Bretagne de décider de son avenir institutionnel (comme en Écosse ou en Catalogne), sont autant d’exemples montrant que les Bretonnes et les Bretons sont de plus en plus nombreux à comprendre qu’il n’y a plus rien à attendre du gouvernement Hollande-Valls, et du monde qu’il défend.

Nous appelons donc à participer à la manifestation contre la venue de Valls qui se tiendra à Rennes le jeudi 18 décembre à 18h30.

Faisons comprendre à celui-ci qu’il n’est pas le bienvenu en Bretagne.

Chom e Pariz, lorgnez ! N’out ket deut mat e Breizh !

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SLB Skol-veur Roazhon. (Section Universitaire du Syndicat des Travailleurs de Bretagne.)

Mobilisation à Rennes  contre la venue de Valls

Jeudi 18 décembre

Manifestation contre la venue de Valls, l’ami des patrons et des forces de l’ordre, le 18 décembre – RDV 18H30 place de la mairie

 

vendredi 19 décembre.

Un rassemblement est initié par plusieurs organisations à 9h00 devant le siège de Rennes Métropole (angle avenue Fréville et bd Clémenceau – Métro Clémenceau).

 

Après deux ans et demi de gouvernement « socialiste » on peut déjà dire que le duo Hollande­ Valls restera dans l’histoire pour son énergie à trouver des moyens de satisfaire toujours plus le patronat mais aussi pour sa hargne à réprimer le mouvement social. Ce vendredi Valls vient faire son petit numéro médiatique à Rennes, il signera au passage le projet de métropolisation capitaliste de la ville.

Violence d’État et répression…

De Sivens à Notre Dame des Landes le gouvernement ne cesse de s’entêter à défendre les grands projets inutiles et imposés pour remplir les poches des bétonneurs en tout genre, au mépris des réalités écologiques et sociales. Le problème, c’est que la résistance à ces projets ne cesse de s’amplifier, ce qui ne manque pas d’effrayer le gouvernement. Sa solution ? Interdire les manifestations, réprimer, emprisonner et mutiler et ce désormais de manière systématique. Le crime d’État que constitue la mort de Rémi Fraisse s’inscrit dans cette gestion hyper répressive de la contestation. Cette répression ne vise bien sûr pas les apprentis fascistes écervelés qui se sentent pousser des ailes dans le climat actuel. Elle ne vise pas non plus les agriculteurs de droite productiviste qui comme à Morlaix ont brûlé le centre des impôts, sans être inquiétés une seule seconde. Enguerrand lui, militant contre l’aéroport de NDDL nantais, à été condamné à un an de prisons pour des fumigènes ! Deux poids deux mesures.

….Un gouvernement au service des riches

Pendant qu’on bâillonne et grenade ceux qui osent résister, les milliards pleuvent sur la tête des grands patrons ! Ils peuvent dire merci au « pacte de compétitivité » et « pacte de responsabilité », qui consistent à distribuer des milliards d’euros aux entreprises sous forme de réductions d’impôts. Comment payer de tels cadeaux ? En nous imposant l’austérité voyons ! Pour la seule année 2015, ce sont 21 milliards d’euros qui vont être économisés sur les services publics, dont plus de 9 milliards d’euros sur le dos de la Sécurité sociale. Le Medef n’oublie bien sur pas d’en profiter, multipliant ses « propositions » : seuils sociaux, 35 heures, code du travail, travail du dimanche… Miam ! Tout est bon pour remplir les poches des actionnaires parasites !

RASSEMBLEMENT VENDREDI 19/12 à 12H30 9H00 DEVANT RENNES MÉTROPOLE (M° CLÉMENCEAU)

Métropolisation et réforme territoriale contre le droit à l’autodétermination.

La métropolisation, c’est à dire la mise en concurrence des territoires et des villes est un projet porté à bout de bras par le PS localement et au gouvernement. Il contribuera à renforcer le déséquilibre villes/Campagne, et celui entre l’ouest et l’est de la Bretagne, comme en témoigne la volonté de fermer les service publiques de santé jugés non rentables comme à Douarnenez récemment ou hier à Carhaix. L’adoption de la réforme territoriale au parlement relève de la même logique, celle de l’économie de coûts de gestion des collectivités territoriales et non le respect du droit à l’autodétermination des peuples, et singulièrement du peuple breton. Nous affirmons que le peuple et les travailleurs de Bretagne ont le droit de librement se déterminer sur leurs institutions afin de construire de Brest à Clisson un projet politique, économique, sociale et environnementale au service du plus grand nombre et non d’une minorité.

S’organiser et lutter !

Nous n’avons à attendre de ces « socialistes » que des mauvais coups. Ce gouvernement n’a aucune légitimité. C’est à nous de construire l’alternative à ce système moribond, à nous de reprendre nos vies en main.

…Pour un vrai front anticapitaliste !

Licenciements, précarité, reculs sociaux, répression quotidienne : nous n’avons rien à attendre du capitalisme. Nous n’avons pas plus à attendre des « solutions » réformistes, électoralistes et nationalistes, qui nous enchaînent à sa logique destructrice. L’urgence, c’est une société qui réponde aux besoins des travailleur­-euses, débarrassée de l’exploitation, de la domination de l’État et des oppressions racistes, sexistes et homophobes.

Les organisations signataires de ce tract souhaitent construire un collectif rassemblant les individus et organisations décidés à construire et organiser les résistances, à renforcer les solidarités dans une perspective de convergence des luttes, indispensable à la construction d’un rapport de force. Un outil de lutte, de réflexions et d’organisation, répondant aux réalités locales que nous pourrions appeler un Front Anticapitaliste.

Alternative Libertaire – NPA – Breizhistance.