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février 3, 2015

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Lors du référendum sur l’indépendance de l’écosse organisé à l’automne 2014 beaucoup de gens qui s’intéressaient à ce pays pour la première fois ont été surpris de voir combien les arguments du SNP et de l’ensemble du spectre indépendantiste avaient une coloration sociale.

Lors de la marche du 22 septembre 2013 (un an avant le vote) à Édimbourg, la mobilisation s’est clairement faite sur des mots d’ordre d’opposition à la politique d’austérité du Royaume-Uni. Alex Salmond (leader du SNP, 1er ministre de l’Ecosse et pas vraiment à classer dans la gauche radicale) y a pris la parole en déclarant que l’indépendance avait pour signification « l’arrêt des coupes sociales, empêcher les écossais d’aller à la guerre qu’ils ne veulent pas et éliminer les armes nucléaire du pays ». Le leader du Parti Vert, Patrick Harvie, appelait à une indépendance « qui casse les pouvoirs des multinationales et des banquiers », pendant que Denis Canavan, ancien unioniste, disait lui, qu’en tant qu’internationaliste il voyait l’indépendance comme un moyen d’atteindre la justice sociale. On ne parlait ni tradition, ni histoire pas beaucoup culture ou politique linguistique…

On pourrait croire que dans le mouvement indépendantiste (dans toutes ses sensibilités et contradictions) cette posture relèverait d’un certain opportunisme. Mais bien au contraire les racines de ce discours sont anciennes et sont à chercher notamment dans les écrits d’un homme : John MacLean, personnage peu connu en Bretagne qui fut pourtant un véritable héros de la classe ouvrière, compagnon de Lénine et de James Connolly, un indépendantiste et néanmoins farouche internationaliste.

Pour faire connaissance avec son destin nous republions ici un texte paru pour les 50 ans de sa mort en 1973 dans le journal Sav Breizh (Cahiers du combat breton). Un périodique de réflexion nationaliste breton de gauche, progressiste, proche des comités de soutien aux détenus politiques. Il est intéressant de noter que l’auteur de l’article n’est autre que Peter Berresford Ellis, un « Celtomane » anglais bien connu, érudit, spécialiste du Pays de Galles….mais aussi plus connu pour ses livres policiers qui se déroulent au haut moyen-âge en Irlande et signés du nom de Peter Tremayne.

On oublie de rappeler qu’il fut aussi l’auteur d’études sur la classe ouvrière en Irlande ou la question nationale au Pays de Galles.

On lira ici la biographie de John McLean qui a eu une vie courte mais bien remplie. En guise de conclusion une actualisation par nos soins qui permet d’entre apercevoir la pertinence et la prégnance des écrits de MacLean dans la vie politique de l’Écosse contemporaine malgré les profondes mutations qu’a connu cette nation dans le laps de temps de la centaine d’année qui nous séparent des écrits et actions du révolutionnaire Écossais.