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juin 18, 2015

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Le blog “U Cumunu” est un blog de débat se situant sur la gauche de l’échiquier politique nationaliste Corse. Ce n’est pas une organisation politique , plutôt un outil de réflexion qui se définit ainsi : “La Lutte de Libération Nationale corse doit aussi être une Lutte de Libération Sociale. Pourtant, la parole des patriotes de gauche n’est pas assez présente dans le débat public en Corse. La création de « U Cumunu » se veut un début de réponse. Le but n’est pas de préparer une organisation supplémentaire, mais de porter un discours nouveau dans la politique corse. « U Cumunu » sera donc un site d’opinion sur l’actualité nationale et internationale, à partir d’un point de vue patriote et révolutionnaire.

Nous reproduisons ci-dessous une de leurs réflexions sur l’éventuelle ratification de la Charte Europénne des Langue Minoritaires par la France, sujet dont on reparle dans l’actualité suite à la grève de la faim de David Grosclaude en Occitanie et aux promesses de F. Hollande ces dernières semaines. Même si le texte date de 2013 il reste à bien des égards d’actualité.

Vous pourrez constater que ,comme nos amis de Libertat en Occitanie dont avons publié le point de vue sur ce sujet récemment, les animateurs de “U Cumunu” pensent plutôt la revendication linguistique en termes de rapport de force, de mouvement de désobéissance qu’en terme d’éventuelle constitutionnalité et de promesses électorales.

La semaine dernière prés de 5000 corses ont défilés dans Ajaccio pour notamment exiger la co-officialité de leur langue.

Le débat continuera….

Bretagne-Info

Coofficialité, charte européenne des langues : n’attendons rien de la France !

Au printemps dernier, nous publiions un article saluant le vote du statut de coofficialité de la langue corse par l’Assemblée. Ce vote restera dans les mémoires et dans l’histoire de la Corse car en plus d’une déclaration d’intentions symboliquement forte, un véritable plan de développement adossé à cette indispensable officialisation du corse était proposé. Ainsi, l’Assemblée de Corse sortait là des incantations pieuses pour traduire les idées en actes et prouver par là même l’utilité de cette mesure.

Mais cela ne devait pas nous faire oublier que la République française, profondément jacobine, n’accepterait pas aussi facilement de déroger à ses principes centralisateurs et impérialistes. La récente réaction de Marylise Lebranchu lors de l’émission Cuntrastu, après les multiples déclarations allant dans le même sens de Manuel Valls, a clos le débat pour Paris : la coofficialité est anticonstitutionnelle.

Dans le même temps, le premier ministre de la France, Jean-Marc Ayrault, a annoncé sa volonté d’accélérer la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, que la France a en partie signée sans jamais la ratifier. Si François Alfonsi, et probablement d’autres avec lui, note qu’il s’agit là d’une « évolution », il faut tout de même rappeler que l’État français n’est pour l’instant signataire que d’une partie de cette Charte, les points les plus « problématiques » ayant été laissés de côté.

La concomitance de ces deux déclarations ne peut être un hasard : le gouvernement français espère ainsi calmer les demandes des peuples de l’État français, notamment de leurs franges les plus « modérées » (en Corse, la majorité territoriale), en présentant une ratification attendue depuis au moins vingt ans comme un important pas fait pour la sauvegarde et la promotion des langues « régionales ».

Or, cette manœuvre doit être l’occasion de rappeler deux choses :

  • La première est que seul un statut d’officialité à part entière peut avoir une incidence au niveau institutionnel quant au développement de notre langue.
  • La seconde, la plus importante, est qu’il ne faut jamais rien attendre d’un État impérialiste. Tout ce qu’il concédera lui sera arraché par la mise en place d’un rapport de forces favorable. Pour cela, le mouvement populaire est indispensable, qu’il soit organisé ou non.

La langue est l’un des domaines dans lesquels la mise en place d’un système parallèle à la société coloniale est possible. N’attendons pas de l’État français son accord pour le faire !