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novembre 2016

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Un toullad a strolladoù dizalc’hour deus Europa ar c’hornog a zo aet da La Habana da rentañ enor da Fidel Castro, evel m’o deus graet kalz a aozadurioù araokour ha dispac’hour deus ar bed a-bezh evit obidoù penn-bras komunourien Kuba.
Setu m’eo bet gwelet Nicolas Maduro e penn ar Venezuela hag ar bolivianad Evo Morales e La Habana, da skouer.
Kement-mañ zo bet graet gant Gerry Adams eus ar strollad republikan iwerzhonat Sinn Fein. Evel holl skourrioù deus familh republikan e strollad en deus kanet meuleudioù al leader maximo a zo chomet e kalon republikaned an enezenn c’hlas pa oa bet unan eus ar re nemeto war an dachenn etrebroadel o reiñ sikour d’ar brizonidi politikel o devoa yunet betek ar marv e toulloù-bac’h Thatcher.

ur blakenn e koun Bobby Sands hag e gamaladed e Kuba

Dilennidi ar c’hCUP (Candidaturas d’Unidad Popular) o deus tapet ar c’harr-nij da vont etrezek Kuba ivez evit reiñ da c’houzout e chome Fidel ur skouer evit dizalc’hourien Katalounia hag evit kas o salud dispac’hour hag etrebroadelour da bobl Kuba. En o zouez e ranker ober anv eus Anna Gabriel Sabaté, kannadez ar c’HCUP e parlamant Barcelona.

Evel e Katalounia, ur wezh gouvezet e oa aet Fidel da anaon ez eus bet kalz a vanifestadegoù , bras a-walc’h evit lod, e straedoù Bro-Euskal e koun stourmer meur Kuba. Fellout a rae da Arnaldo Otegi, penn Bildu (tu-kleiz dizalc’hour bro-Euskal) mont da La Habana ivez da baieañ dlee ideologel paotred ha merc’hed Euskadi dieub ha sokialour da Fidel Castro ha d’e vroad. Ur wezh degouezhet e aerborzh Miarritze n’en deus ket gellet Otegi pignat e bourzh an nijerezh kar en deus nac’het ar Stadoù-unanet e tremenje a-us d’o ziriad ur c’harr-nij ennañ un den bet kondaonet evit “sponterezh” eveltañ (bet eo d’ar prizon div wezh evit ETA hag evit e labour e penn Batasuna). Pilpous a-walc’h eo, pa ouezer o deus klasket servijoù kuzh ar Stadoù-Unanet lazhañ Fidel ur 638 gwezh bennak ! Un 20 euskarad bennak oberiant e ETA o dije kavet repu e Kuba  etre ar bloavezhioù 1970 hag hiziv-an-deiz.

 galiza

Stank eo bet e Galiza ar c’hemennadennoù hag an tolpadegoù da gimiadiñ diouzh dispac’hour ar Sierra Maestra, moarvat stankoc’h eget e kornioù all eus Stad Spagn kar e oa tad Fidel a orin eus Galiza. E unan eus an dibunadegoù bet dalc’het e Sant-Jakez ez eus bet huchet “Bevet Kuba ha Galiza Sokialour !”. N’eo ket souezhus e vije tomm Kuba ha Fidel da galon dizalc’hourien Galiza kar ez eo er vro-se e oa bet krouet ar strollad broadelour kentañ gant divroidi eus Galiza hag e chom Kuba skouer ar vroad vihan ,bet un drevadenn, a zo deuet a-benn d’en em zieubiñ eus krabannoù Madrid.

Fin septembre s’est déroulée sur trois jours l’université de rentrée de la Gauche Indépendantiste à Plougonver au sud de Guingamp. Pour la seconde fois, notre mouvement proposait ce moment de rencontre, de formation et d’échanges autour des luttes sur lesquelles nous nous sommes investis ou qui nous interpellent dans une perspective anticapitaliste et indépendantiste.

Le vendredi soir était consacré à un évènement festif sous la forme d’un Fest-Noz pour financer les activités d’un collectif antifasciste local. C’est plus de 300 personnes qui ont prit part à cette soirée ou plus d’une quinzaine de couples et formations ont joué bénévolement. Les participants étaient majoritairement originaires du terroir local. Si l’aspect festif l’emporte largement dans ce genre d’initiative, il était impossible pour les présents d’ignorer l’aspect revendicatif de par la décoration et la prise de parole. La pertinence du projet de financement s’est traduite par un investissement non négligeable des bénéfices dans du matériel de propagande dés les semaines suivantes en amont et pendant les manifestations de solidarité avec les réfugiés notamment à Trebeurden et Tregastel, Fougères… Et c’est sous les fanions des unités de défenses Kurdes que chanteurs et danseurs ont animés la soirée réussie.

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L’ensemble des débats du samedi et du dimanche à rassemblé plus de 80 participants, plutôt jeunes. Un débat a été annulé (sur le féminisme), les autres ont bien eu lieu et c’est celui sur la solidarité avec le Kurdistan qui a rassemblé le plus de participants.

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Pendant ce rendez-vous internationaliste, des délégations des Amitiés Kurdes de Bretagne et du Secours Rouge International ont fait part de situation politico-militaire au Kurdistan de Turquie et de Syrie. Les conséquences concrètes en seront une volonté plus forte de nos militants de faire vivre la campagne de solidarité avec le Bataillon Internationale présent au Kurdistan à laquelle nous participons déjà.

La place de la langue bretonne a été assez honorable dans les prises de parole et ces journées, et les animatrices de DIREIZH ont fait vivre un débat intégralement dans cette langue autour notamment des pratiques sexistes en milieu militant et des solutions à mettre en œuvre pour lutter contre ces tendances oppressives.

Le débat sur les suites de la Loi Travail s’annonçait intéressant de part la présence de militants de la CGT, de membres de l’AG de Rennes 2, d’adhérents du NPA, d’animateurs de l’appel de Plouaret mais il nous faut reconnaître qu’il n’a pu faire émerger des propositions concrètes de remobilisation malgré les échanges.

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Le dimanche matin, chacun a pu lors de la table-ronde sur l’auto-organisation des travailleurs du sexe s’informer, échanger et pour le moins commencer à réfléchir sur cette problématique pour contrer la logique d’exploitation patriarcale et capitaliste que subissent ces travailleurs.

Ce sont les échanges autour de la démocratie réelle, de la souveraineté, de l’autodétermination qui ont cristallisés l’attention de ceux et celles qui souhaitaient réfléchir aux pistes pour faire campagne dans les prochains mois en faveur de l’autodétermination du peuple breton et populariser les luttes du moment sans participer au cirque électoral à venir (présidentielle et législatives) qui ont clôturés ce dimanche. Rendez-vous est donné par ses participants dans les semaines qui viennent pour impliquer le plus grand nombre dans une dynamique de subversion du processus électoral français, où les militantEs de Gauche Indépendantiste devront trouver toute leur place au coté d’autres composantes.

La convivialité des repas, du bar, la qualité des repas et les tables de presses (bouquins, revues, matériels) ont été également appréciés.

Malgré des faiblesses que nous ne nions pas, nous avons pu mener à bien ce rendez-vous placé sous le signe de la lutte pour l’indépendance, du socialisme, de lutte anti-patriarcale et de l’internationalisme.

Fidel Castro, le leader historique de la révolution cubaine est décédé. Il aura passé sa vie à lutter contre le fascisme, l’impérialisme, le capitalisme et le colonialisme. Les hommages des organisations progressistes et révolutionnaires affluent du monde entier, nous avons souhaité joindre la nôtre et présenter nos condoléance à sa famille, au peuple cubain, et à tou-te-s les révolutionnaires du monde qui perdent un des leurs.

Les réactions exaltées de la bourgeoisie cubaine et des militants d’extrême-droite exilés aux Etats-unis ne se sont pas fait attendre et sont repris en boucle dans les médias bourgeois. Dans l’état français les réactions sont quasi unanimes pour dénoncer le pouvoir cubain. La sociale-démocratie dénonce les atteintes aux droits de l’homme dans le pays. Les mêmes pour qui l’état français est un modèle de démocratie font pleuvoir des critiques depuis son décès : notamment la droite avec François Hollande qui dénonce les « manquements aux droits de l’homme » à Cuba. Pour Manuel Valls le gouvernement cubain « a été un régime difficile, dure, je pense aux purges qui ont eu lieu, aux assassinats, à la condamnation à mort de plusieurs personnes, à l’emprisonnement de dissidents ». Étant donné la répression qui touche les opposant-e-s au gouvernement PS dans l’état français on peut s’étonner que Valls comme Hollande donnent des leçon de démocratie et de droits de l’homme. Les mêmes ont prévenus le 24 novembre 2015 qu’ils dérogeraient aux droits de l’homme et reconduisent l’état d’urgence. Ce sont les mêmes qui emprisonnent des centaines d’opposant-e-s politiques dans l’état français (Syndicalistes, écologistes, indépendantistes corses ou basques, militant-e-s révolutionnaires kurdes ou libanais comme George Ibrahim Abdallah en prison en France depuis 1984, militant-e-s des quartiers populaires…). Ce sont les mêmes qui répriment violemment les manifestations allant jusqu’à faire mutiler ou assassiner leurs opposants.

La véritable opposition de ces militants réactionnaires à Fidel Castro c’est surtout une opposition à la politique qu’il a tenté de mettre en place : démocratie assembléiste, entreprises aux mains du peuple et non aux mains des multinationales, système de santé et éducation gratuite et ouverte à toutes et tous. Plus que sa politique nationale, c’est sa politique internationale de soutien concret aux mouvements révolutionnaires des peuples opprimés et/ou colonisés qui lui est reproché.

En tant qu’indépendantistes bretons nous gardons en mémoire son soutien indéfectible aux grévistes de la faim Irlandais dans les prisons de Thatcher, son accueil des militants basques ou des Black Panthers en fuite. Et c’est son combat et celui de son parti qui a garanti l’indépendance de la nation Cubaine.

Si des critiques peuvent être faites à l’encontre du commandante et du régime socialiste Cubain sur les récentes réformes économiques ou sur la LGBTQIphobie et la sérophobie, il n’empêche que Fidel était l’un des plus grand révolutionnaire du XXe siècle. C’est dans nos luttes que nous ferons vivre son héritage, contre le fascisme et l’impérialisme, pour l’indépendance des peuples opprimés, pour le socialisme et pour la révolution mondiale.

Socialismo o muerte, patria o muerte, venceremos  !

Bevet Kuba Dieub ha sokialour !

Pour la Gauche Indépendantiste Bretonne : Anton Burel.

Au regard de l’influence de la guerre de libération Algérienne sur les luttes de libérations nationales dans les années 60 et 70 les miliants indépendantistes bretons porteront une attitude toute particulière à la démarche de Matthieu Rigouste, sociologue et militant anticapitaliste de France  connu pour sa critique radicale de l’institution policière et qui lance l’appel qui suit. Il n’y pas de meilleur hommage au cinéaste breton anticolonialiste et internationaliste René Vautier que celui de faire chauffer votre carte bleue pour permettre au camarade Rigouste de mener à bien son projet et contribuer à écrire ainsi une page d’histoire méconnue du peuple Algérien.

Bretagne Info.

Un seul héros le peuple !
La contre-insurrection mise en échec par le peuple Algérien en décembre 1960

Appel à soutiens, archives, contacts et dons pour faire un documentaire, un site et un livre.

De janvier à septembre 1957, sous l’autorité du général Massu et pour écraser la révolution Algérienne, l’armée française a mené une opération de pacification terrible qu’on a appelé « la bataille d’Alger ». Le « Dispositif de Protection Urbain » (DPU) a consisté entre autres à quadriller militairement la Casbah et à mener une forme de guerre policière dans et contre la population colonisée. Ce protocole de terreur d’Etat a réussi à démanteler largement l’appareil politique du FLN dans Alger, en arrêtant, torturant, emprisonnant ou assassinant un grand nombre de colonisé.es. Considérant que le fellagha était « dans la population comme un poisson dans l’eau », il s’agissait bien de terroriser cette « population ». Et depuis, l’armée française a construit le mythe mondial de son excellence dans l’éradication des ennemis intérieurs. La soit-disant « bataille d’Alger », a servi de modèle pour une application en ville de cette doctrine de la guerre contre-révolutionnaire mise en œuvre en Algérie. Mais elle est devenue aussi le support publicitaire d’une nouvelle industrie militaro-sécuritaire, qui n’a eu de cesse de se développer jusqu’aujourd’hui, et qu’on nomme contre-insurrection.
Sur ce marché mondial, l’industrie française se vante d’être ainsi l’héritière d’une excellence dans le domaine du maintien de l’ordre… depuis la « bataille d’Alger ». C’est même l’un de ses arguments de vente.

Mais on oublie qu’en décembre 1960, à peine trois ans plus tard, les colonisé.e.s se sont soulevé.e.s massivement dans de nombreuses grandes villes d’Algérie. Ils ont débordé cette machine de guerre policière censée avoir écrasé la rébellion.
Alors que le Général de Gaulle entamait un voyage en Algérie pour promouvoir son projet néocolonial de « 3e voie », alors que les pieds-noirs Ultras s’étaient organisés pour un coup d’Etat fasciste instaurant l’apartheid militaire dans une Algérie Française. Ce sont les damnés de la terre qui ont surgi. Les colons et l’armée ont tiré, ils ont tué. Mais des bidonvilles vers les centres et les quartiers des colons, le peuple algérien a continué à se reconnaître en submergeant la contre-insurrection, la ville et l’ordre colonial. Avec les femmes, les enfants, les adolescents et les anciens sur le champ de bataille, les indigènes d’Algérie devenaient un peuple uni et déterminé. Ils prenaient en main la révolution. Et alors que le versant militaire semblait, effectivement, perdu, c’est eux qui ont permis d’emporter le versant politique de la guerre de libération. C’est l’histoire de ce « Dien-Bien-Phu politique de la guerre d’Algérie » que nous allons raconter.

Nous avons besoin de mieux connaître ce moment. Et nous manquons d’une histoire populaire qui restitue la place et le rôle de toutes et tous ces anonymes qui se sont auto-organisé.e.s pour braver la domination impériale et arracher collectivement leur libération.

un-seul-heros

Pour notre mémoire commune et pour nourrir les luttes actuelles, j’ai commencé à enquêter sur cette victoire des opprimé.e.s. Je recherche encore des personnes, notamment des femmes, ayant été présentes en décembre 1960 à Oran, Alger ou dans une autre ville d’Algérie et qui voudraient raconter pour nous laisser leurs souvenirs des soulèvements. Il s’agit d’en faire un livre.
J’espère réaliser aussi un documentaire et un site web qui restituent la masse des sources et des entretiens.
Pour financer ces trois projets, les séjours en Algérie et pouvoir travailler de manière indépendante, il faut aussi de l’argent. Si vous pensez que ce projet est important et qu’il mérite d’être soutenu, merci de le diffuser et de nous aider à alimenter cette caisse d’auto-financement.
Donnons-nous les moyens d’une enquête et d’une écriture autonomes de cette histoire dont la puissance résonne encore jusqu’à nous à travers ces quelques mots.
Un seul héros le peuple !

Mathieu Rigouste

Toutes les infos sur : unseulheroslepeuple.outrenet.com

Collecte d’autofinancement sur :
tilt.com/tilts/un-site-un-film-un-livre-sur-decembre-1960

fb: Un Seul Heros Le Peuple

https://vimeo.com/186261598

A l’occasion de la venue de Liam Ó Ruairc en Bretagne venu pour y présenter son livre « Paix ou Pacification ? L’Irlande du Nord après la défaite de l’IRA » paru aux éditions STOURMOMP, les militants du NPA Finistère ont réalisé cette entrevue avec l’auteur. Nous la republions donc.

Question : Quelles sont les principales thèses défendues par cet ouvrage ?

L’État britannique sort vainqueur du conflit qui l’a opposé à l’IRA durant des années.

Les républicains irlandais acceptent à présent les termes politiques pour la résolution du conflit proposés par leur adversaire depuis 1972.

La souveraineté de l’État britannique (sur les 6 comtés) a été renforcée par les Accords de 1998.

Ces Accords loin d’être un compromis honorable représentent un changement constitutionnel déséquilibré en faveur de l’unionisme. Pour reprendre les mots de Tony Blair, Premier Ministre britannique : « Ces Accords offrent aux unionistes toutes les exigences-clés qu’ils ont formulées depuis la partition il y a 80 ans. »

Si on traduisait la chose en langage syndical, on devrait dire que la direction républicaine a réussi à obtenir une semaine de six jours et une baisse des salaires. Le Sinn Féin déguise son échec stratégique comme une ‘nouvelle phase de la lutte’. C’est un peu comme ce général qui aurait un jour déclaré ‘nous ne reculons pas, nous manœuvrons’.

Mais comme l’a souligné Bernadette Devlin-McAliskey, d’un point de vue républicain le proces- sus de paix ne pouvait être qu’« idéologiquement mauvais et tactiquement stupide » ; vu que son objectif principal était « la dé-militarisation, la dé-radicalisation et la dé-mobilisation du mouvement de résistance » et cela s’est avéré vrai. Non seulement cela représente une défaite pour le républicanisme, mais le Sinn Féin rejoint le système auquel il était opposé.

Ce à quoi le processus a aboutit est au mieux une espèce de version irlandaise du pacte Hitler-Staline plutôt qu’un modèle pour la paix mondiale.

L’ouvrage montre aussi que le ‘processus de paix’ en Irlande du Nord n’est pas seulement politique, mais comprend également un volet économique basé sur l’idée que le néo-libéralisme favorise la paix et la prospérité. Dans ce village Potemkine de la paix néo-libérale qu’est l’Irlande du Nord, l’ouvrage prouve que ceux qui ont été le plus affectés par le conflit ne sont pas ceux qui bénéficient des supposés ‘dividendes de la paix’ et dans beaucoup de cas leur situation sociale et économique s’est détériorée depuis 1998.

Ce qui existe aujourd’hui en Irlande du Nord est un simulacre de paix et pas une paix véritable, car ce n’est pas une paix fondée sur la vérité (l’idée de vérité est vue comme néfaste), la liberté (vu que la domination de l’État britannique a été renforcée) et l’égalité (étant donné que les inégalités sociales et économiques se sont approfondies). C’est pour cela qu’il est préférable de parler de ‘processus de pacification’ au lieu de ‘processus de paix’. Le ‘processus de paix’ ne peut pas même être qualifié de ‘révolution passive’.

Il faut aussi souligner que cet ouvrage critique non la ‘paix’ mais le ‘processus’. Que l’IRA mette fin à ses actions armées est une chose qui peut se comprendre mais le Sinn Féin rejoindre le camp adverse une autre !

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L’ouvrage donne une grande importance au contexte historico-mondial. Pourquoi ?

Il est erroné de voir l’Irlande du Nord comme un problème ‘insulaire’. Il faut voir cette question dans le cadre global de l’impérialisme et des luttes de libération. La résistance irlandaise a été très fortement associée à la montée des mouvements anti-impérialistes et anti-coloniaux. Le ‘processus de paix’ est un symptome de la crise et du déclin de ces mouvements à l’échelle internationale.

Le changement des rapports de force à l’échelle internationale après la chute de ce qu’on appelait le ‘socialisme réellement existant’ a mis les mouvements de libération nationale ‘réellement existants’ et autres forces anti-systémiques dans une position de faiblesse et les force à accepter des termes défavorables. C’est dans ce contexte qu’il faut voir le processus de pacification et ce qui l’a rendu possible. Le ‘processus de paix’ est la version irlandaise de la thèse proclamée par l’idéologue de la Maison Blanche Francis Fukuyama de la ‘fin de l’histoire’.

Comment expliquer que le gros des sympathisants du Sinn Féin et de l’IRA Provisional soient restés loyaux au mouvement et sa direction alors que ceux-ci ont abandonné les principes républicains ?

Le fait d’être loyal au mouvement plutôt qu’à l’idéologie est le facteur décisif. Le vétéran républicain Brendan Hughes rappelait que le mouvement a toujours exploité la loyauté de ses membres. Cela indique la primauté de l’unité organisationnelle sur l’unité autour de principes idéologiques. C’est la version irlandaise de la maxime social-démocrate ‘le mouvement est tout, les principes ne sont rien’.

Un autre point important est que la direction du Sinn Féin et de l’IRA est arrivée à vendre à leur base la dilution de leurs principes en déclarant que ce n’étaient pas des ‘principes’ mais des ‘tactiques’. La confusion délibérée des principes et des tactiques débouche sur une situation ou il n’y a plus aucun principe et tout est juste une ‘tactique’.

En termes de comparaison internationale, le journaliste et politologue Kevin Rafter ne trouve pas d’autre exemple de mouvements politiques qui ont été aussi loin que le Sinn Féin et l’IRA dans la dilution de leurs principes fondamentaux : « Aucun autre parti politique en Europe n’a subi une telle révision radicale de ses principes de base, pas même les anciens partis communistes en Europe centrale et orientale qui se sont transformés en entités sociales démocrates au lendemain de la chute du bloc soviétique » écrit-il dans son livre de 2005 sur le Sinn Féin.

Sur cette base il est possible de déguiser l’opportunisme en ‘pragmatisme’ et ‘réalisme’.

En termes de couverture médiatique ce sont les organisations républicaines voulant poursuivre la lutte armée qui reçoivent le plus d’attention. Que penser de celles-ci ?

Pour utiliser les termes de Gramsci, ces organisations veulent engager une « guerre de mouve- ment » alors que non seulement on n’est pas même capable de se lancer dans une « guerre de position » mais l’heure est à battre en retraite stratégique !

Le dirigeant républicain Brendan Hughes soulignait qu’en Irlande du Nord non seulement les gens en ont marre de la guerre, mais ils en ont marre de la politique tout court. Il n’y a aucun appétit pour la guerre et très peu d’intérêt pour la politique. On vit dans une époque thermidorienne où on assiste à l’atomisation, la dépolitisation, la dé-mobilisation et la dé-radicalisation des acteurs sociaux et politiques. Le capitalisme malheureusement semble l’ horizon indépassable de notre temps.

Ces organisations mènent des actions armées mais n’ont même pas commencé à se lancer dans la bataille des idées. La bataille la plus importante à mener aujourd’hui est la bataille des idées. L’impératif est de forger une « direction intellectuelle et morale » (pour encore emprunter un concept gramscien) et non des actions armées qui ont des effets politiques très réduits.

Cet ouvrage éspère contribuer à cette bataille des idées et offrir un contrepoids à la ‘propa- gande de la paix’ qui domine aujourd’hui le discours sur l’Irlande du Nord. Pour conclure en termes de perspectives: « Pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté »…

Setu un niverenn nevez embannet gant Harz-Labour a zo deuet da vezañ Gwidal adalek an niverenn 13. Ur pennad a  vo kavet diwar-benn Stourm ar panellerezh brezhonek etre 1984 ha 1999 hag ur pennad-kaoz gant Philippe Blanchet (kelenner sokioyezhoniezh e skol-veur Roazhon 2) diwar-benn e levr anvet “Discriminations : combattre la glottophobie”.

 

Sed aze anv an dastumad testennoù bet strollet gant e vignoned 40 vloaz goude marv Yann-Kel Kernalegenn. Ar studier, ezel eus Skol An Emsav ha perzh eus an FLB-ARB a varvas trumm pa ‘oa o lakaat ur vombezenn a darzhas re abred, evit taliñ ouzh an arme gall e Breizh.

Charlie Grall, pennaozer gouel al levrioù e Karaez, prezidant Skoazell Vreizh ha bet kamarad da Yann-Kel en deus graet war-dro embann al levrig-se. Evit tizhout an embanner (Spered Gouez) e c’heller mont e darempred gant Emglev bro Karaez.

yannkel


40 vloaz goude an 29 a viz Gwengolo 1976 e chom kizidik-kenañ c’hoazh ar gouli evit tud zo eus ar vro. 40 vloaz goude marv Yann-Kel Kernalegenn war dachenn kamp Ti Voujeret, ne zisoñjer ket ar stourmer ezel eus an FLB, nag ar mignon, nag an dud a oa tost outañ. Adembann a reomp lod eus e skridoù dastumet ar wech kentañ gant e vignoned, un nebeut amzer goude darvoudoù mantrus kamp Ti Voujeret. Moullet int bet gwechall a-drugarez da « Komz hag arz breizhek » ar gevredigezh hag a embanne ar gazetenn Yod kerc’h. Ur pennadig a gont darvoudoù nozvezh kamp Ti Voujeret.
Ral a wech ur stourmer a zo bet ken enoret ha Yann-Kel Kernalegenn gant kanerien, sonerien pe barzhed eus Breizh. Ar re vrudetañ : Stivell, Glenmor, Gwernig, Anjela Duval, Denez Abernot… o deus savet diwar-benn paotr an FLB kanaouennoù, tonioù, barzhonegoù… fromus-tre an aliesañ. Kinnig a reomp un nebeud deusouto