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De nombreuses mobilisations contre la remise en cause des libertés académiques ont dénoncé ces derniers mois la volonté de mise au pas du corps enseignant et des chercheurs-chercheuses .[Lien]

La dernière attaque vient directement du ministre de l’éducation nationale Monsieur Blanquer, et de la ministre de la recherche Madame Vidal, qui stigmatisent les enseignantEs, chercheurs et chercheuses avec des termes complotistes d’extrême droite (le très fantasmé islamo-gauchisme, resucée à peine déguisée du tristement célèbre, et tout autant fantasmagorique judéo-bolchévisme). Les milieux syndicaux de la recherche nous ont transmis ces jours-ci plusieurs informations inquiétantes sur cette progression de l’emprise du politique sur la recherche en général, et sur les chercheurs et chercheuses qui la font. Petit résumé de ce qui se passe concrètement.

La direction du CNRS, nommée directement par le gouvernement, vient de décider qu’elle voulait pouvoir passer outre les classements scientifiques pour les embauches. Comment cela se passe-t-il ? Pour un poste de recherche au CNRS, un jury de section (un tiers nommé par le gouvernement, un tiers élu par leurs pairs) dresse une liste des candidats admissibles, par ordre de mérite scientifique. Un.e seul.e candidat.e de cette liste obtient réellement ce poste unique et, sauf exception, c’est la personne admissible classée le plus haut par le jury. Ces dernières années, la direction intervenait de plus en plus sur les classements, ce qui soulevait de très âpres discussions, voire des procès. [lien]

 

La direction du CNRS a décidé de mettre fin aux finasseries : dorénavant, les listes des candidats classés admissibles par ordre de mérite après leur audition au concours ne seront plus publiées et le Service des concours transformera ces listes en listes de candidats classés par ordre alphabétique. La direction fera ensuite son marché dans la liste devenue opaque. C’est donc directement le pouvoir politique qui choisit qui mènera des recherches pour le restant de sa carrière, ramenant les jurys de scientifiques à une sorte de droit de veto préventif. C’est un pas de plus dans la perte des libertés académiques. Les candidat.e.s politiquement lisses ou carrément LREM gagnent la possibilité d’influencer les recherches françaises pour les quarante années suivantes.

Filtrer politiquement à l’entrée en poste n’est manifestement pas assez, l’emprise du politique guette aussi les chercheuses et chercheurs en postes. Les ministres de l’éducation et de la recherche ont demandé à grand renfort de médias l’installation d’un polissage politique des productions scientifiques. Voici comment ils s’y prennent. L’organisme d’évaluation des chercheuses et chercheurs en France est le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES pour les intimes – attention ce n’est pas la même instance que pour les enseignants chercheurs des universités). Des réseaux de chercheurs y alertent sur l’apparition de cadres de LREM dans l’organigramme. Et comme en écho aux sirènes d’extrême-droite de Darmanin, cela ne va pas sans courbettes à l’extrême droite. Le directeur de l’évaluation de la recherche pour l’HCERES est Pierre Glaudes.

 

Le même qui a donné une conférence en 2019 pour l’Action Française.

 

 

Un chercheur de Bretagne témoigne : « Ce n’est pas abstrait. Comme des centaines de chercheurs ce mois de mars, je suis astreint à rendre à l’HCERES un compte rendu et projet de recherche sur 10 ans. Je viens de le poster. La description de l’objet de mes recherches va être jugée par des “pairs” dont personne de mes collègues connu.e.s ne fait partie. In fine, c’est Pierre Glaudes qui est responsable de l’évaluation scientifique de mon travail, et les ministres viennent de le sommer tout à fait officiellement d’inclure une dimension politique dans son jugement. »

 

Ces signes de noyautage politique, de flicage décomplexé et de porosité avec l’extrême-droite montrent que nous devons nous attendre à des attaques profondes du système de recherche dans la période pré-électorale à venir. Tenons-nous prêt.e.s. Les conséquences de privations des libertés académiques ont un impact social dramatique sur un temps très long.

 

Photo de Une : La ministre Vidal a eu droit à un message en langue Bretonne sur la Quatre Voies entre Guingamp et Lannion.

 

Cela fait un an.

Cela fait un an depuis qu’un jeune breton de 18 ans, Erwan, a été laissé pour mort le soir du 7 mai 2017 à Nantes.

Cela fait douze mois depuis qu’Erwan a été violemment agressé à coups de poings, étranglé par des mains gantées, gazé directement dans les yeux, frappé à la tête à l’aide d’une matraque télescopique et de bouteilles en verre.

Cela fait 365 jours depuis qu’Erwan a été lâchement abandonné par ses cinq agresseurs, baignant au sol dans son propre sang et inconscient près de la station de tram Du Chaffault.

Cela fait plus de 8700 heures depuis qu’Erwan a eu ses cervicales fracturées, que son nez a été cassé, qu’il a fait un arrêt cardiaque.

Depuis, Erwan a été plongé dans le coma pendant plusieurs jours. Du sang en quantité importante dans le cerveau. Pronostique vital engagé. Trois mois de corset et de minerve à sa sortie de coma. Des troubles cognitifs persistants. La peur de sortir le soir. Une infirmité permanente. Des séquelles neurologiques à vie.

Les agresseurs d’Erwan appartiennent à la mouvance d’extrême-droite ultraviolente, en l’occurrence le groupuscule « GUD Bretagne » qui s’est depuis auto-dissous. Quatre présumés agresseurs sont arrêtés en juin 2017. La presse révèle alors leurs noms — Joyce Burkart, Tanguy Martin, François Mamès Cosseron de Villenoisy et Antoine Desbas — et leurs profils confirment ainsi l’aspect politique de la tentative d’homicide en réunion. Le cinquième membre de la bande, Matthieu Gaultier de La Richerie, est lui arrêté en septembre 2017, soit 5 mois après les faits…

Des faits de délinquance ultraviolente jamais évoqués sur le blog Breizh Info pourtant très porté sur les chroniques sécuritaires… sans doute un peu beaucoup gêné que des proches aux patronymes bien « bleus blancs rouges » se retrouvent dans la page « justice » des titres de la PQR…

Pourquoi reparler de cette affaire maintenant ?

Il y a quelques semaines, la tombe de l’Abbé Perrot à Scrignac était dégradée et quelques messages antifascistes étaient peints en breton et en français aux abords.

Indignation immédiate d’une partie de l’Emsav (le mouvement breton), notamment dans les milieux catholiques.

Cette campagne d’indignation est bien vite relayée par tous les réseaux que compte l’extrême droite, à savoir le blog Breizh Info de Yann Vallerie et Breiz Atao du multi-récidiviste raciste et antisémite Boris Le Lay, ainsi que leurs relais sur les sites « patriotes français ».

La tentative de récupération — maladroite — ne fonctionnera pas : des catholiques modérés comprendront la manœuvre que tente d’opérer l’extrême droite et se refuseront à cautionner les appels à la vengeance.

Mais la Gauche Indépendantiste Bretonne se retrouve tout de même très vite accusée : on nous reproche de ne pas nous désolidariser d’un acte que nous n’avons ni revendiqué ni commis, et que nous n’approuvons pas ! Gael Roblin précise même au journal Le Poher : « je ne comprends pas qu’on s’en prenne à une tombe. En tant que militant politique, je désapprouve cet acte qui victimise l’extrême droite et qui donne de l’importance à ces groupuscules ». Breiz Atao et Breizh Info et à travers eux toute la mouvance de droite ultra a donc essayé d’exploiter sans succès ce fait divers. Nous reviendrons dans les semaines qui viennent sur le naufrage qu’a été la mobilisation de Scrignac pour la droite ultra qui a réessayé au passage de nous faire croire (en français…) que cet Abbé avait été exécuté en raison de son engagement pour la langue bretonne… Affirmation ridicule…

L’indignation sélective d’un certain mouvement breton

Alors qu’une partie du mouvement breton nous tombe dessus pour nous demander de nous excuser pour un acte que nous n’avons pas commis, nous constatons que l’agression du jeune Erwan est passée complètement inaperçue dans ce même milieu… Malgré de très nombreux articles de la grande presse nantaise. À moins que certains ne veuillent pas voir……

Dans ce qu’on appelle le mouvement breton nous avons pratiquement été les seul·e·s, à la Gauche Indépendantiste, à nous préoccuper publiquement de l’état de santé d’Erwan, à dire que l’extrême droite en Bretagne est un danger permanent et persistant, et à informer régulièrement sur les faits indiquant une certaine porosité assez nouvelle du milieu culturel, politique et médiatique breton avec l’extrême droite.

Contre-attaque

À ceux et celles de ce mouvement breton qui passent leur temps à attaquer la Gauche Indépendantiste pour des motifs futiles, qui nous demandent de nous excuser en permanence, qui nous accusent sans fondements et surtout sans aucune cohérence politique, nous leur demandons de réfléchir simplement aux quelques questions que nous leur soumettons ci-dessous :

  • Comment se fait-il que cet « Emsav » se soucie plus de dégradations sur la tombe d’un Abbé antisémite et proche des milieux collabos assassiné (en temps de guerre) il y a plus de 70 ans plutôt qu’à l’état de santé d’un jeune nantais ?

Erwan est pourtant un jeune breton qui n’aspirait qu’à vivre sa vie normalement… avant qu’il ne croise la route d’une bande de ces 5 sympathisants fascistes. Vu le peu de réaction dans l’Emsav, c’est à croire que l’agression gratuite et ultraviolente d’Erwan n’intéresse pas une partie du mouvement breton. Erwan vit dans un quartier modeste de Nantes avec sa mère qui l’élève seule avec 800 €… Ce mouvement breton n’inclurait donc pas le jeune Erwan dans son projet de société ? Ce mouvement breton préfère nous faire pleurer pour des dégradations stupides sur la tombe d’un vieil Abbé antisémite mort il y a 70 ans plutôt que de parler d’une jeune nantais handicapé à vie suite à une agression fasciste commis par des gens que certains d’entre eux connaissent très bien ?

Pourquoi ces brutes l’ont ils ainsi agressé ? Ils l’ont prit pour un “antifa”, comme son ami lui aussi agressé heureusement moins gravement...c’est ce qu’ils ont admis en garde à vue, garde à vue pendant laquelle certains ont été prolixes sur leur comparses.

Une étudiante en droit militante de l’extrême-droite locale a tenté d’intimider Erwan sur son lit d’hôpital pour lui faire changer sa version. Elle a été jugée et condamnée pour subornation de témoin.

  • Comment se fait-il que cet « Emsav » ne parle pas des liens du blog de Yann Vallerie — Breizh Info — avec Joyce Burkart, l’un des agresseurs présumé d’Erwan ?

Joyce Burkart était pourtant co-listier de Christophe Daniou aux élections législatives de 2012 sur la 1ère circonscription d’Ille-et-Vilaine pour la liste « Jeune Bretagne », dont le porte-parole était… Yann Vallerie ! Christophe Daniou qui aura également été colistier FN à Rennes, membre du Bloc Identitaire et connu pour sa proximité avec les fascistes ultras de Casapound comme le rappelait le collectif antifa rennais dans son dossier.

Beaucoup de personnes continuent encore aujourd’hui à relayer les articles du blog d’extrême-droite Breizh Info malgré nos nombreuses mises en garde. Ou, pire, continuent à donner des interviews à ce média, en nous disant qu’il en vaut bien d’autres… On peut ainsi nommer Yannig Bigouin d’EELV, Gael Fleurent du Parti Breton… Quelle honte…

Mais la bande de Joyce Burkart ce n’est pas seulement celle de jeunes fils de bonnes familles proches du FN qui agressent Erwan, et bien d’autres avant. Car cette bande est mêlée à de nombreux actes racistes à Angers et Nantes. C’est aussi eux qui ont semé le trouble dans une manifestation de triste mémoire de Bretagne Réunie en septembre 2016. Un nombre certains de militants siglés « Yaouankiz Breizh » (sigle cache-sexe de toute la mouvance suprémaciste blanche en Bretagne, d’Adsav au Bloc Identitaire et réutilisé en avril dernier à Scrignac) s’était incrustée dans la manifestation de Bretagne Réunie pour le retour de Nantes en Bretagne et ce avec la bénédiction d’une partie des dirigeants de cette association.

L’infiltration du groupuscule d’extrême-droite “Yaouankiz Breizh” en septembre 2016…

 Un an après cette manifestation honteuse nous rappelions :

Pour autant, cela ne semble pas perturber Bretagne Réunie, l’association organisatrice de la manifestation, qui réaffirme que « la réunification de la Bretagne n’est ni de droite, ni de gauche » et qu’elle « accueillera à Nantes tous les supporters de la Bretagne à 5 », refusant ainsi de condamner l’extrême-droite et la jugeant même bienvenue dans son cortège.

Depuis, nous avons réoccupé la rue pour l’unité territoriale de la Bretagne en 2017 et initié un nouveau cycle de mobilisation pour l’autodétermination, et ce de manière clairement antifasciste.

Les médias de la “réinfosphère” de la droite extrême en Bretagne ou complaisant à leur égard sont de nouveaux exclus des mobilisations suite à notre travail d’information et de veille antifasciste.

Une dernière question, cette mise au point ayant été faite, ces boursouflures d’un certain « mouvement breton ni de droite ni de gauche » vont ils continuer à affirmer que les « extrêmes se rejoignent » ?

Nous connaissons la réponse, c’est oui, ils vont continuer, car ils sont responsables de la banalisation des propos de droite extrême, raciste et xénophobe comme le prouvent ce récit.

En septembre 2016 nous écrivions :

Nous souhaitons que cet épisode honteux permette d’entamer un débat de fond pour remobiliser de larges secteurs du peuple breton en faveur de la réunification et du droit à l’autodétermination, et marginalise définitivement les responsables de l’impasse politique dans laquelle nous nous trouvons, qui resteront marqués à tout jamais de leur complaisance ignoble envers des racistes et des fascistes.

Nous n’oublions rien.

L’extrême-droite menace, frappe et tue comme le savent les familles d’Erwan, de Clément Méric et d’autres bretons tués ou handicapés à vie suite aux exactions fascistes.

Il n’y aura pas de négociation ni de complaisance avec ceux qui leur trouvent des excuses…

À bon entendeur…

Des militants antifascistes et indépendantistes bretons de gauche.

 

Le 30 septembre prochain défilera à Nantes la traditionnelle manifestation pour la réunification de la Bretagne. L’an dernier, celle-ci avait été l’occasion pour une centaine de militants d’extrême-droite de défiler impunément dans les rues de Nantes en scandant des slogans racistes.

Depuis, ces mêmes militants néo-nazis ont tabassés un jeune homme de 18 ans le soir du second tour des présidentielles, le laissant pour mort, et ont été inculpés pour diverses agressions racistes à Angers et à Nantes.

Pour autant, cela ne semble pas perturber Bretagne Réunie, l’association organisatrice de la manifestation, qui réaffirme que « la réunification de la Bretagne n’est ni de droite, ni de gauche »  et qu’elle « accueillera à Nantes tous les supporters de la Bretagne à 5 », refusant ainsi de condamner l’extrême-droite et la jugeant même bienvenue dans son cortège.

Yaouankiz Breizh, la même organisation qui menait le défilé de l’extrême-droite l’an passé, a d’ors et déjà appelé à contrer le cortège anticapitaliste le 30 septembre. Les récents événements de Charlottesville aux États-Unis, où une militante antifasciste a été assassinée par un néo-nazi, rappellent la dangerosité de laisser des fascistes défiler. La Bretagne est une terre de luttes et de résistances. Il donc impensable que la manifestation pour la réunification de la Bretagne soit encore une fois l’occasion pour les groupuscules les plus radicaux de l’extrême droite violente de venir parader dans les rues de Nantes.

Afin de rappeler à l’extrême-droite qu’elle n’est pas la bienvenue dans nos rues, nous appelons à former un cortège antifasciste, féministe et anticapitaliste le 30 septembre à 15h, place de la Petite Hollande.

Nantes, le 14 septembre,

Les différents groupes organisateurs du cortège anticapitaliste.

Quelques sources sur les innombrables agressions commises

par l’extrême droite à Nantes :

Octobre 2014 : 2 matons qui partaient de la manifestation bretonne font des saluts nazis dans le tramway à Nantes.

http://www.presseocean.fr/actualite/nantes-prison-avec-sursis-apres-les-saluts-nazis-15-10-2014-132157

Novembre 2015 : « Nantes. Deux cocktails Molotov jetés dans le squat des migrants »

http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/incendie-criminel-deux-cocktails-molotov-dans-le-squat-des-migrants-3825345

Juin 2017 : 4 militants du GUD arrêtés pour un tentative d’homicide contre des adolescents à Nantes :

http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/agression-du-chaffault-les-quatre-suspects-ont-ete-ecroues-5084218

Août 2017 : « Extrême droite. Entre Nantes et Angers, un long feuilleton de violences racistes »

http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/entre-nantes-et-angers-un-long-feuilleton-de-violences-racistes-5214967

Septembre 2017 : « Nantes L’étudiant d’extrême droite soupçonné d’avoir commis d’autres violences »

https://www.presseocean.fr/actualite/nantesletudiant-dextreme-droite-soupconne-davoir-commis-dautres-violences-08-09-2017-244626

Article mis à jour le 09 mai 2017 : voir en bas de page.

Le Télégramme nous apprenait mardi 2 mai que le Tribunal administratif de Nantes a validé les suspensions de fonction de deux gardiens de prison pour avoir fait des saluts nazis dans le tram à Nantes.

Les faits étaient survenus tard dans la nuit du 27 septembre 2014 après une journée de manifestation pour la réunification de la Bretagne : 4 militants d’extrême droite alcoolisés avaient chanté à la gloire de l’armée allemande nazie, avant de faire des saluts nazis et de proférer des insultes racistes à l’encontre des agents de la Tan, pour finir en bousculade en sortant de la rame du tram.

Le 14 octobre 2014, deux de ces militants d’extrême droite avaient été condamnés devant le Tribunal correctionnel à 400 € d’amende pour « violences sur agents », et les deux autres à 5 mois de prison avec sursis pour « incitation à la haine raciale ».

Il s’avère que les deux personnes condamnées pour « incitation à la haine raciale » étaient à cette époque gardiens de prison, donc fonctionnaires de l’état français ! L’un s’était d’ailleurs « déjà vu reprocher par le passé des “écarts de langage” par l’administration pénitentiaire » selon Le Télégramme. Les fonctionnaires pouvant être suspendus en cas d’infraction de droit commun, c’est donc le Tribunal administratif de Nantes qui s’en est chargé cette semaine (ils ont par ailleurs fait appel de cette décision).

L’histoire aurait pu s’arrêter là mais ce serait laisser croire à un « simple dérapage » et donc faire oublier le caractère militant de ces deux gardiens de prison d’extrême droite. Le site Seizh nous indiquait déjà en 2015 que l’un des deux protagonistes n’est autre que Jean-Charles Troudet, qui s’est présenté à diverses reprises comme secrétaire du groupuscule néo-nazi Adsav. Il a par exemple été l’un des co-organisateurs d’une manifestation mouvementée à Brest au mois d’octobre 2015.

Jean-Charles Troudet avec le mégaphone “Adsav” sur une capture d’écran de la vidéo du Télégramme.

Mais JC Troudet a surtout participé à la manifestation anti-migrants du 14 novembre à Pontivy. Lors de cette manifestation qui a eu lieu le lendemain des attentats de Paris — dont on peut d’ailleurs se demander pourquoi elle avait été tolérée alors que l’état d’urgence venait d’être décrété… — des violences avaient eu lieu et plusieurs personnes avaient été blessées, l’un notamment parce qu’il est d’origine antillaise.

Le nom de Troudet n’est pas inconnu dans les sphères d’extrême droite : un certain Nicolas Troudet (frère de Jean-Charles le maton) aurait participé à une manifestation contre un projet de mosquée à Quimper, et on pourrait comprendre dans cet article de Côté Quimper qu’il est l’un des porte-paroles d’Adsav. Lui n’est pas gardien de prison, mais il est gérant de la SARL NITRO, qui n’est autre que l’entreprise de gestion du restaurant « Au rendez-vous des pêcheurs » situé à Pont-Augan à Baud (56150).

Le bar-restaurant “Au rendez-vous des pêcheurs” situé à Baud dans le Morbihan

A priori, rien de bien intéressant dans cette information… si ce n’est que ce restaurant sert régulièrement de lieu de réunion à l’extrême droite avec, par exemple, la venue l’année dernière de Carl Lang du Parti de la France et de Nicolas Bay du Front National !

Pour le coup, on voit bien que les soi-disant revendications bretonnes d’Adsav sont factices, puisqu’il s’agissait de réunions bien françaises et bien avant tout d’extrême-droite ! Et leur présence dans les manifestations pour l’unité de la Bretagne sous ce nom ou celui de leurs nombreux cache-sexes Jeune Bretagne, Bloc Identitaire, et plus récemment Yaouankiz Breizh ou Stourm (qui regroupe des militants du GUD Bretagne et de l’Action Française) est à combattre et à rejeter au même titre que celle du Front National. Les associations progressistes du mouvement breton telles que Bretagne Réunie doivent le comprendre et prendre leurs dispositions pour que ce genre d’événements dramatiques ne se reproduisent pas.

Toutes les informations contenues dans cet article sont publiques et vérifiables dans les liens.

MISE A JOUR : M. Nicolas TROUDET, gérant du “Relais des Pêcheurs” nous fait savoir qu’il nie avoir jamais été porte-parole d’Adsav contrairement à ce qu’indiquait Coté Quimper le 25/10/2014. Nous remarquons qu’il n’avait pas poursuivi ce média pour cette affirmation. Par ailleurs, il affirme accueillir aussi bien le FN que la CGT dans son établissement. Nous avons transmis cette affirmation à l’UL CGT de Pontivy.  Nous publierons sa réaction si besoin. Enfin, nous n’avons absolument pas l’intention de nuire à la réputation de M. Nicolas Troudet et de son établissement. D’ailleurs nous notons que M. Troudet Nicolas ne nie pas être le frère de M. Troudet Jean-Charles et qu’il ne poursuit pas le Parti de la France ni le FN du Morbihan pour avoir publié des affiches avec l’adresse de son établissement. S’il souhaite nous poursuivre en justice comme il le prétend, nous pensons que notre avocat, prévenu de son éventuel plainte, sera à même de faire valoir notre bonne foi. Pour notre part nous ne manquerions pas d’assurer la plus grande publicité à une telle plainte.
Bretagne info.