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Nous diffusons ci-dessous le communiqué de presse du collectif Douar Didoull, rappelant l’importance des mobilisations passées contre les projets miniers et appellant à un rassemblement samedi prochain (18 novembre) à Guingamp.

La rédaction de Bretagne Info.


Le collectif Douar Didoull, « Pour la préservation de notre terre et contre les projets miniers », appelle à un rassemblement festif contre les projets miniers, le samedi 18 novembre 2017, devant la sous-préfecture de Guingamp à 14h30.

Sur le périmètre du permis dit de « Loc Envel », il n’y a eu, pour le moment, aucun travaux de forage d’entrepris. Cela est du d’une part, au travail d’explication et de mobilisation du collectif Douar Didoull (dont notamment 2 ”Festivals des luttes” en 2016 et 2017 à Plougonver) et d’autre part au refus de plus de 600 propriétaires de laisser pénétrer Variscan Mines sur leurs parcelles.

La principale raison de s’opposer à ce projet néfaste est son incidence sur la qualité et la quantité de l’eau potable. Les arrêtés sécheresse pris par la préfecture des Côtes d’Armor durant une grande partie de l’année 2017 montre bien la vulnérabilité de la ressource en eau, surtout avec les changements climatiques futurs annoncés par les scientifiques.

Le permis de « Loc Envel » a la particularité d’être situé dans une zone que l’on peut nommer le ”château d’eau de la Bretagne” ; en effet, les rivières et cours d’eau comme le Léguer, l’Aulne, le Blavet, Le Trieux prennent leur source dans cet endroit : c’est donc une zone bien plus large que la surface du permis qui sera impactée ! Rappelons que l’agence de l’eau préconise de sanctuariser les têtes de bassin versant justement pour protéger la ressource en eau !

Notre combat contre le projet exclusif de recherches minières dit de « Loc Envel » rejoint la lutte contre d’autres grands projets inutiles et imposés (Notre Dame des Landes, Extraction de sable, Centrale à gaz de Landivisiau et ses gazoducs…) et aussi les projets miniers accordés ou en cours d’instruction en Guyane (4 nouveaux permis viennent d’être délivrés), en Bretagne (Merléac, Silfiac, Beaulieu, Lopérec, Penlan) et dans l’hexagone (Couflens, Saint Pierre, Cambo…)

(Des rassemblements ont lieu ce même jour devant d’autres préfectures et sous-préfectures pour protester contre tous les grands projets inutiles et imposés)

Aquest text va ser redactat i distribuït abans de l’1 d’octubre. Aquesta és la seva versió en català. 12 organitzacions de nacions sense estat sota la dominació francesa ho han signat. Es manté actual.

L’1 d’octubre es convida al poble català a pronunciar-se sobre la independència de Catalunya en el marc d’un referèndum autoorganitzat en una legalitat no acceptada pel govern espanyol.

Les diverses mesures d’intimidació se succeeixen: registres a les empreses  susceptibles de fabricar els materials de votació, ostensibles desplegaments de l’exèrcit i de la policia espanyola, tentativa de prohibició dels llocs web de promoció del referèndum, convocació judicial de més de 700 elegits que s’han  compromés a afavorir la celebració de la votació als seus municipis, restriccions del dret de reunió…

Les nostres organitzacions implantades en nacions sense estat sota la dominació francesa volen reafirmar el seu suport :

Al dret inalienable i legítim del poble català a triar sense restriccions i sense por al seu futur.
El seu dret a proclamar després d’aquesta votació una república catalana independent.

A més, conviden els demòcrates, els pobles i els treballadors del món, i en primer lloc als de l’estat francès, a expressar públicament el seu suport al poble català que amb la seva determinació per votar fa trontollar una monarquia caduca sorgida de la dictadura franquista.

La contribució del poble català per donar un nou significat a la democràcia és innegable. El procés català per la independència és ric d’experiències perquè explica eloqüentment que el dret a l’autodeterminació no es demana sinó  que s’exerceix sense esperar l’autorització dels estats o de la Unió Europea. Dóna de nou sentit als conceptes de sobirania, autonomia, autoorganització en un moment en què els intercanvis econòmics globals es construeixen més que mai sense tenir en compte l’opinió dels pobles i en detriment de la majoria i del medi ambient.

Moltes organitzacions d’alliberament dels altres pobles sota dominació espanyola recolzen el procés català, però recordem que l’estat francès també ocupa una part dels Paisos Catalans i els hi nega el dret a triar lliurement el seu destí.

La nostra solidaritat internacional amb el poble català no respecta les fronteres franco-espanyoles i també afirmem que els catalans com tots els pobles sota dominació francesa haurien de poder exercir el seu dret a la lliure  determinació per construir un altre model polític, social i mediambiental en benefici de la majoria per desfer-se del capitalisme, el colonialisme i l’imperialisme.

• Catalogne : CUP Perpinya

• Corse : A Manca

• Flandres : V-SB Vlaams Socialistiche Beweging

• Bretagne : Breizh O Stourm (Gauche Indépendantiste)

• Pays Basque : Euskal Herria Bai, Askapena

• Martinique : CNCP-Conseil National des Comités Populaires, PKLS-Parti Communiste pour l’Indépendance et le Socialisme

• Occitanie : Collectiu Comunista Combat Proletari

• Guyane : MDES Mouvement Décolonisation et d’Émancipation Sociale.

• Polynésie : Tavini Huiratira

• Guadeloupe : UPLG (Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe)

El text en Flamenc, Frances, Breto, Angles


		
				
			
			
					
	

Pour la troisième année consécutive, la Gauche Indépendantiste vous donne rendez-vous pour son université de rentrée à Plougonver, au Dibar, au sud de Guingamp. Mais aura des déclinaisons Rennaises et Nantaises dans les jours précédents et suivants.

C’est un moment pensé pour se former et échanger dans la perspective de traduire en pratiques concrètes par la suite dans notre militance les thématiques évoquées lors de ces journées.

Les débats se déroulent en assemblées ouvertes, et sont ouverts aux sympathisant-e-s et curieux/curieuses ou même membres d’autres organisations.

Voici les grandes lignes de ce rendez-vous, des modifications sont susceptibles d’intervenir.

C’est bien sur la Gauche Indépendantiste Catalane notre invitée d’honneur en raison de la tenue du référendum du premier octobre en Catalogne sud. Mais le programme ne saurait se résoudre à cette seule thématique. On y parlera surement aussi de la rentrée sociale, des initiatives pour la réunification de la Bretagne et de la campagne de solidarité avec le Rojava Révolutionnaire… en français et en breton !

Vendredi 22 septembre :

• 19h : Accueil et apéro d’inauguration en présence de la délégation catalane.

• 20h30 : Projection du documentaire “Entre deux sexes” de Régine Abadia en présence de Vincent Guillot, militant de la cause intersexe et porte-parole de l’Organisation internationale des intersexes qui animera un échange sur les persécutions hétéronormatives et intersexophobes.

Samedi 23 septembre :

• 11h : Rencontre avec Vivian Petit auteur de “Retours sur une saison à Gaza“. Ce militant internationaliste nous présentera pour la première fois en public son ouvrage sur la Palestine où il a séjourné.

L’une des forces du texte de Vivian Petit est de se situer au carrefour entre le témoignage personnel, la chronique de la vie quotidienne à Gaza et la mise en perspective politique. Ni simple carnet de bord, ni texte d’analyse déshumanisé, ni tentative présomptueuse de dresser un « portrait » de Gaza et de ses habitants, le livre de Vivian opère des allers retours entre la France et Gaza, entre l’individuel et le collectif, entre la petite et la grande histoire.” nous dit Julien Salingue auteur de la préface. 

• 13h : Repas populaire.

• A partir de 14h : Rencontre avec les militants d’Universitats per la Republica et d’Arran qui viennent de Catalogne. Les premiers interviendront sur le campagne en cours dans les universités pour garantir la tenue du référendum en Catalogne malgré les pressions de Madrid. Universitats per la Republica est une plateforme juvénile qui rassemble des jeunes de divers sensibilités. A 15h30 les militantEs d’Arran, organisation de jeunesse de la Gauche Indépendantiste animeront un atelier sur la l’auto-organisation de la jeunesse indépendantiste Catalane et leurs actualité militante (campagne contre le tourisme, référendum, et municipalisme aux coté de la CUP). Ce rendez-vous est animé par des jeunes indépendantistes bretons du collectif Dispac’h.

• 17h30 : Échanges avec le Collectif  Vérité  et Justice pour Babacar. Babacar Gueye a été tué par un agent de la BAC de Rennes 3 décembre 2015 (sous réserve).

• 19h :  Repas populaire.

• 20h : Prise de parole de la Gauche Indépendantiste.

• 21h :  Concert avec : LDT, Les Derniers Trappeurs (anarcho trap bolcho sibérien guéringrad) / Dieub Steppers sound system dub / Bass Tension, sound system electro… (Prix libre).

Dimanche 24 septembre :

Rendez-vous à Midi dans le bourg de Treglamus pour une randonnée familiale et populaire vers le sommet du Menez Bre où nous lirons une déclaration internationale de soutien au peuple Catalan. Casse-croute et animations au sommet.

L’entrée est libre, le camping possible, le bar est fermé pendant les débats, la vente de stupéfiants interdite, les comportements violents et oppressifs bannis. Restauration sur place.
Tous le week-end : tables de presse, espace librairie…

L’an dernier, la traditionnelle manifestation de Bretagne Réunie avait été l’objet de fortes polémiques suite à la présence en son sein pour la première fois d’un fort groupe d’extrême-droite composé de membres d’Action Française, Adsav, Identitaires, Renouveau Français. Nous écrivions ceci :

La direction de Bretagne Réunie sous couvert d’apolitisme a fait fuir des mobilisations pro réunification de larges secteurs progressistes et démocrates. En réalité c’est cette direction partiellement vendue à la frange la plus extrême de la droite locale, tout en prétendant être non partisane, qui a permis encore une fois à des politiciens professionnels de venir vendre leur soupe électoraliste sans perspective pour faire progresser l’idée du droit à décider en Bretagne et qui a laissé rentrer, en connaissance de cause, des néo-fascistes dans une manifestation pour la démocratie.

Depuis, Bretagne Réunie s’est doté d’une nouvelle direction qui refuse clairement dans son appel à manifester le 30/09 prochain à Nantes la présence de l’extrême -droite. Nous nous en réjouissons.

Par ailleurs, à l’initiative de la Gauche Indépendantiste, deux réunions ont eu lieu en pays Nantais pour initier un regroupement anticapitaliste pour ce 30/09. C’est sur ces bases clairement antifascistes que 4 formations et collectifs appellent à y participer pour également refuser de laisser la rue bretonne au personnel politique parisien libéral qui n’a jamais œuvré pour l’exercice du droit à l’autodétermination, et pour rappeler le lien entre combat breton et luttes sociales et environnementales.

Voici ci-dessous le texte d’appel de cette initiative. D’autres collectifs sont en discussion pour la rejoindre.

La Gauche Indépendantiste.

30 septembre 2017 à Nantes :

Manifestons pour une Bretagne réunie et anticapitaliste !

Le 30 septembre prochain aura lieu une manifestation à Nantes pour la réunification administrative de la Bretagne. Au fil des années, ces rassemblements légitimes ont été marqués par une dépolitisation croissante des mots d’ordre. L’association organisatrice préférant l’agitation de thèmes tournés vers la justification historique et identitaire, plutôt que d’axer le combat sur son caractère démocratique et notre droit à l’autodétermination.

En refusant de condamner préalablement la participation de l’extrême droite, comme cela était traditionnellement le cas, l’association Bretagne Réunie a prêté le flanc à des débordements inacceptables. Militants d’Adsav agressant des passager-e-s du tram avec des saluts nazis, présence au sein de la manifestation d’un cortège fasciste sous l’étiquette « Yaouankiz Breizh », ont amené l’année dernière une partie des participant-e-s habituel-le-s a quitter le défilé.

Alors que les militant-e-s d’extrême droite multiplient ces derniers temps les agressions violentes contre de multiples composantes de la société bretonne, nous réaffirmons avec force que le peuple et les travailleurs-ses de Bretagne n’ont rien à attendre de ces derniers qui véhiculent des conceptions excluantes de l’identité bretonne.

Nous n’avons rien à attendre non plus des politicien-ne-s qui se succèdent chaque année à la tribune de Bretagne Réunie. Elles et ils agitent des symboles qui témoignent plus de leur art à récupérer et trahir nos luttes au profit de leur carrière plutôt que leur volonté et capacité à provoquer un véritable changement institutionnel en Bretagne.

Comme le montrent les luttes bretonnes contre les projets miniers ou l’aéroport, ou les luttes internationales au Kurdistan, au Chiapas, en Catalogne, au Pays Basque, dans les colonies françaises… C’est notre auto-organisation et la pratique de l’auto-détermination qui permettront de mettre en place les alternatives à l’ordre capitaliste et antisocial actuel, qui amèneront à renverser les rapports de domination et la logique sécuritaire et répressive, à protéger notre environnement et nos cadres de vie, à nous défaire du centralisme français et de son caractère uniformisant.

Nous n’avons pas besoin de chef-fe-s pour permettre l’émancipation des personnes vivant en Bretagne. Il nous revient de nous organiser et d’agir nous-même pour une rupture institutionnelle en faveur de l’unité bretonne, engageant la mise en place des alternatives politiques, sociales, économiques et environnementales nécessaires, en Bretagne et partout ailleurs.

Nous vous appelons donc à rejoindre le cortège anticapitaliste unitaire le samedi 30 septembre prochain à Nantes pour ne laisser aucun espace à l’extrême-droite et affirmer la complémentarité de nos luttes.

Premiers signataires : Action Antifasciste Nantes, NPA, Action Antifasciste Saint-Nazaire, Nantes en Résistances, Gauche Indépendantiste Bretonne, Bro Duig enepfaskour/Pays de l’Aven Duig antifasciste.

Plusieurs appels à la solidarité circulent pour les camarades détenus ou inculpés suite aux affrontements lors du contre G20 à Hambourg.

À notre connaissance il y a 35 personnes toujours détenues dont 22 militants internationaux :  6 Italiens, 6  Français, 2 Néerlandais, un Espagnol, un Suisse, un Hongrois, un Serbe, un Sénégalais, un Roumain, un Autrichien, un Polonais et un Tchèque.

Un camarade breton parmi les inculpés…

Les camarades d’un Breton incarcéré et depuis libéré et en attente de procès font circuler un texte pour la solidarité financière ici et précisent :

Pour nous la lutte contre le G20 n’est pas terminée et comme d’autres nous avons besoin de votre aide pour préparer la défense et une éventuelle condamnation. A cet effet nous lançons une cagnotte de soutien en espérant que des amis inconnus voudront bien nous aider. Évidemment si par chance les poursuites étaient abandonnées ou les sommes levées trop importantes (qui sait ?), nous reverserons l’intégralité aux autres caisses de soutien.

 

 

Les camarades italiens peuvent recevoir du courrier :

 

  • RICCARDO LUPANO
    Jva billwerder
    Dweerlandweg n° 100
    22113 hamburg
    Germany

 

  • EMILIANO PULEO
    Jva billwerder
    Dweerlandweg n° 100
    22113 hamburg
    Germany

 

  • ORAZIO SCIUTO
    Jva billwerder
    Dweerlandweg n° 100
    22113 hamburg
    Germany

 

  • ALESSANDRO RAPISARDA
    Jva billwerder
    Dweerlandweg n° 100
    22113 hamburg
    Germany

 

  • MARIA ROCCO
    Jva billwerder
    Dweerlandweg n° 100
    22113 hamburg
    Germany

 

  • FABIO VETTOREL
    Hahnofersand
    21635 Jork
    Germany

 

La PQR ne passe pas une journée sans publier un article des plus laudateur sur les bienfaits de la LGV et de son arrivée en Bretagne. Pourtant des voix dissonantes existent et tentent depuis plusieurs années d’alerter sur les effets de la LGV. Hausse des loyers baisse de fréquence des TER…

Nous avions déja relayé les points de vue de Sud Rail et la Gauche Indépendantiste à toujours défendu un point de vue critique sur la Ligne Grande Vitesse. Avouons-le nous prêchions un peu dans le désert. Voici ce que nous écrivions en 2012 :

Le projet de la B.G.V/LGV a fait, pour ainsi dire, l’unanimité au sein des partis politiques français qu’il soit de gauche ou de droite. Personne, à priori, ne s’est posé la question d’une ré-orientation des financements publics vers le TER et le Fret en Bretagne. Pourtant seule une très petite minorité de la population utilise régulièrement le TGV (généralement dans les classes moyennes/supérieures) alors que la fréquentation des TER a largement augmenté. Les 3,4 milliards d’euros de la BGV ne seraient-ils pas plus utiles en étant investis dès maintenant dans le transport quotidien des Bretons ? La Bretagne se caractérise par un réseau dense de villes moyennes  qui assurent l’attractivité et le maintien de la vitalité de ses territoires. Ne serait-il pas plus pertinent de développer un véritable service public breton de transport, gratuit pour les précaires, qui permettrait de réels échanges internes ?”

Pour mémoire voici quels étaient nos arguments de l’époque.

Aujourd’hui les premiers effets néfastes de la LGV commencent à se faire ressentir sur les lignes TER qui patissent de la fréquence imposée par Paris des TGV. Sud rail Bretagne monte une fois de plus au créneau. Voici leur communiqué annonçant une action  :

Pour SUD-Rail / SOLIDAIRES, la priorité n’est pas de gagner une demi-heure pour aller à Paris.

Les investissements pour le TER et le transport de marchandises sont insuffisants. Des lignes secondaires sont fermées parce qu’elles n’ont pas été rénovées à temps. Il faudrait développer encore plus l’offre TER pour permettre à la population de se passer de la voiture et éviter la pollution et les risques routiers. Cela veut dire d’investir encore plus dans les matériels, les infrastructures et les personnels.

Le 2 juillet prochain, la nouvelle ligne TGV fera gagner une demi-heure entre Rennes et Paris. C’est 3,4 MILLIARDS d’argent public qui sont dépensés pour ce projet.

L’arrivée de la LGV et la mise en place du cadencement entraîne de gros changement dans les horaires, les TER sont mis en lien avec le TGV sans tenir compte des besoins des travailleurs utilisant ces trains du quotidien.

De nombreux usagers font remonter des problèmes :

Des arrêts auparavant desservis ou des trains d’extrême matinée ou de milieu de journée sont supprimés. Ces nouveaux horaires ne permettent plus d’arriver à l’heure au travail et poussent des usagers à reprendre leur voiture.

Des temps de parcours sont allongés, Il sera aussi rapide d’aller de Rennes à Paris qu’à Chateaubriand ou St-Brieuc en Bretagne.

La LGV ne répond pas aux besoins de la population mais à ceux d’une minorité.

Nous appelons les usagers et cheminots à venir exposer tous les problèmes rencontrés et à participer à un rassemblement le 1er juillet 2017 près de la gare de Rennes (jour de l’inauguration) pour exiger que les intérêts de la population passe avant la LGV et son monde.

Rassemblement au 6 bis rue Pierre Martin (Rennes) à 17h00

Un préavis permet aux cheminots du GPF de se mettre en grève du mercredi 28 juin à 20h00 au lundi 3 juillet 2017 à 8h00

Syndicat SUD-Rail Bretagne 6 bis rue Pierre Martin – 35000 Rennes
courriel : sudrail.bretagne@gmail.com Tel : 09 50 92 76 57

L’Assemblée des Peuples de la Caraïbe (APC) est une dynamique de construction collective lancée par des organisations et des mouvements sociaux, politiques, paysans, syndicaux, de travailleurs, de femmes, étudiants et jeunes, artistes et intellectuels, écologiques, communautaires de base, de solidarité et non gouvernementaux de la Caraïbe.

Les principaux objectifs de l’APC sont : soutenir et contribuer au renforcement des mouvements sociaux et des organisations de la Caraïbe, favorisant leur convergence et leur articulation ; promouvoir une identité Caribéenne basée sur le respect de la diversité et sur la résistance face à toutes les agressions, aux manifestations de domination coloniale, et aux formes d’oppression impérialiste contre nos pays ; stimuler les luttes des peuples de la région face aux conséquences déprédatrices de la globalisation néo-libérale capitaliste et ses modèles de libre commerce bilatéraux et régionaux.

Dans cette assemblée siègent notamment des indépendantistes Martiniquais du Conseil National des Comités Populaires, le Parti Communiste Cubain, les indépendantistes de Puerto Rico…

Voici leur déclaration sur le conflit en cours en Guyane.

DÉCLARATION DE L’ASSEMBLÉE DES PEUPLES DE LA CARAÏBE (APC)

SOUTIEN AU PEUPLE GUYANAIS EN LUTTE

Après la vague des mouvements populaires de 2008 et 2009, la grève générale en Guyane exprime le rejet de la politique du pouvoir colonial et le niveau des luttes populaires dans les territoires sous domination française. L’Assemblée des Peuples de la Caraïbe salue la puissante mobilisation unitaire du Peuple Guyanais.

Le peuple Guyanais pose des revendications légitimes concernant l’insécurité, l’éducation, la santé, le développement, l’emploi et la répartition des richesses. Il indique aussi clairement sa volonté qu’on s’attaque aux causes des problèmes, en réclamant des moyens conséquents. La multiplication de plans annoncés par les autorités françaises, au cours de dizaines d’années n’a jamais porté de solution aux problèmes du Peuple Guyanais. La multiplication des prisons, la présence de forces militaires — dont on connait le rôle dans les pays concernés — ne seront jamais des réponses ni rassurantes, ni définitives.

D’une part, dans un contexte ou le libéralisme sauvage, le désengagement de l’état et les attaques contre les acquis sociaux font la loi, la vie continuera à devenir de plus en plus chère et les conditions de subsistance de plus en plus dures. D’autre part, la politique menée par les autorités françaises dans les territoires sous tutelle participe de leur vision impérialiste. On sait que ce sont ces pays qui lui donnent à la France un statut de puissance maritime mondiale et, pour ce qui concerne la Guyane, de puissance spatiale. Ils sont également la tête de pont pour sa pénétration diplomatique, commerciale et militaire dans notre région caribéenne.

La Guyane, tout comme la Guadeloupe et la Martinique, pâtissent de leur état de pays colonisés. Comme en Guadeloupe et en Guyane, tous les cadres administratifs de haut niveau viennent de France, méconnaissent la réalité des pays soumis à leur autorité et, donc, ceux-ci ne peuvent en aucune façon penser ou conduire un projet de développement autocentré, global et durable pour les territoires concernés. Le respect des cultures et des langes de ces pays est impossible dans le cadre de la « RÉPUBLIQUE FRANÇAISE » qui se revendique « UNE ET INDIVISIBLE » nie l’existence des Peuples sous sa domination. Le pillage des ressources s’intensifie comme en attestent l’exploitation du milieu marin, la mise sous coupe réglée de la bio diversité et du patrimoine médicinal ainsi que l’exploitation aurifère en Guyane. Seule la mise en œuvre d’un processus de décolonisation sous contrôle international ouvrira la porte à la résolution des problèmes dans les territoires sous tutelle française.

L’Assemblée des Peuples de la Caraïbe exhorte les instances internationales à œuvrer pour que les peuples colonisés de la région puissent effectivement exercer leur droit à l’autodétermination.

L’Assemblée des Peuples de la Caraïbe exprime sa totale solidarité avec le Peuple Guyanais en lutte !

Globalisons l’espérance ! Globalisons la résistance !

Signataires :
Secrétaire régional de l’APC, Santo Domingo, République Dominicaine
Par les membres du Comité Exécutif Régional (CER) :
République Dominicaine : Juan E. Rodriguez, Pedro Franco, Isabel Tejada
Martinique : Robert SAE, Jean-Pierre ETILE
Trinité-et-Tobago : David Abdulah, Kandis Sebro
Cuba : Mario Molina
Haïti : Camille Chalmers
Curaçao : Angelo Meyer
Barbade : Rober Clark
Puerto Rico : Hilda Guerrero

29 mars 2017.

 

Voici un texte diffusé initialement sur le site Expansive.info et qui explique le pourquoi d’une campagne d’abstention active en Bretagne pour les élections présidentielles 2017.

La rédaction de Bretagne Info.

 

Selon les pronostics, l’abstention sera comme toujours la grande gagnante des élections du printemps 2017. Néanmoins, il semble qu’une fois encore les politiques ne vont pas la prendre au sérieux. Une infime minorité aura donc à nouveau le droit de faire la loi, quelqu’un sera reconduit à la tête de l’État, l’assemblée des vieux blancs corrompus se remplira à nouveau. Pour remédier à ce problème, c’est à dire pour que la France ne vienne plus nous déranger avec ses élections et ce qu’il en résulte, des militantEs de la gauche indépendantiste bretonne ont décidé de répondre favorablement aux appels internationaux à une piraterie de classe contre les présidentielles.

Notre participation au cirque électoral par une campagne d’abstention active s’est imposée comme une évidence. Qu’importe qui fera reculer les droits sociaux, nous refusera toujours le droit de décider collectivement du sort de nos territoires, passera en force sur les projets inutiles et imposés, niera fidèlement le droit du peuple breton à se gouverner lui-même de Ouessant à Clisson. S’il faudra lutter contre l’une ou l’autre de ces personnes après l’élection, autant commencer dès le début de la campagne. Nos voix seront dans les rues et sur les murs, pas dans les urnes. Il est d’autant plus impensable en Bretagne, d’accepter passivement cette énième injonction à aller choisir qui va continuer à ne pas nous représenter ; pas après avoir expérimenté sur la ZAD le fait se représenter soi-même, pas après avoir montré pendant le mouvement contre la loi travail notre capacité à s’organiser contre ce monde, et pas à un seul instant tant que notre peuple est privé de son droit à s’autogérer.

Comme beaucoup nous ne nous déplaçons pas pour aller voter car nous ne ressentons rien pour les mascarades présidentielles. Choisir entre le pire et le différemment pire ne fait pas vibrer grand monde. Que cela s’exprime par un discours militant ou non, les beaux succès permanent de l’abstention et la disparition du vote de conviction au profit du vote de dépit sont plus que des aveux d’échec. Ils sont aussi des frontières qui existent entre un monde politique coupé du réel, et les classes populaires qui subissent sa loi sans rien pouvoir obtenir autrement que par la lutte. Ce monde clos est à ce point loin des réalités qu’il fait même une élection sous un état d’urgence devenu semi-permanent.

Nous savons déjà de quoi sera fait le débat : concours de casse sociale, nationalisme tricolore outrancier et va en guerre, racisme, sexisme, course au renoncement écologique. A l’inverse, pour construire une Bretagne indépendante, réunifiée, anticapitaliste, féministe, écologiste, brittophone et solidaire, notre programme passe donc par la perturbation des élections présidentielles françaises. Puisque nous n’avons pas notre place dans les médias pro-élections, nos propositions s’écriront sur les murs et dans la nature. Nous invitons les volontaires à répandre cette dynamique à travers tout le pays. Exprimez-vous dans cet espace électoral conçu pour être verrouillé, portez y l’affrontement, tournez-le en ridicule, sabotez-le, à vous de trouver vos méthodes. Organisons-nous pour lancer dès à présent la riposte. Pour une fois nous prendrons la parole, en tant que partisanes et partisans du boycott de 2017, en tant que bretonnes et bretons.

Sabordons les élections, à l’abordage !

Bretagne_Info_Election_Francaise_Abstention_Revolutionnaire_Bretonne_Dispach

Rencontre avec Alan Le Cloarec, doctorant en sciences politiques, à l’occasion de la sortie de son livre « Aux origines des mouvements bretons », paru chez Coop Breizh. Il viendra le présenter au Centre Culturel Breton de Guingamp. Cet ouvrage se propose de reconsidérer les cheminements intellectuels et personnels qui ont forgé l’histoire des mouvements politiques bretons avant la Première guerre mondiale et durant l’Entre-deux-guerres. Il s’attarde plus particulièrement sur l’année 1911 et la création du premier Parti National Breton, ses conséquences et le parcours de ses créateurs. Vente et signature sur place. Entrée libre. Le vendredi 16 décembre à 19h, 3 place du Champ au Roy.

Quelques modestes réflexions sur le voile , l’islam , la religion, la lutte des classes et les bretonNEs dans l’état français….

Le texte suivant n’engage que moi-même , c’est une sorte de tribune. Mais le produit d’échanges plus ou moins formels entre camarades de la Gauche Indépendantiste  et des militantEs anticapitalistes d’autres secteurs depuis de longs mois. Merci infiniment à la militante féministe bretonne Mélanie Giotto pour sa réactivité, ses conseils avisés tant sur la forme que sur le fond et ce titre qui claque comme un drapeau.

G.R

 

Le psychodrame national français autour du Burkini et l’ensemble des lois et prises de position autour du “voile” ou du “foulard” islamique ont révélé à la face du monde combien perverse est la définition de la laicité à la française.

 

Ainsi Joann Wallach Scott rappelle : “Le mot «  laïcité  » est polémique depuis sa création en 1871 par les militants anticléricaux. À l’époque, il servait à contrer le pouvoir de l’Église catholique  ; à présent, il est utilisé pour définir une identité française qui exclut les musulmans. Dans les deux cas, les femmes sont considérées comme un danger potentiel pour la République. Au XIXe et au début du XXe siècle, on soupçonnait les Françaises d’être sous l’influence des prêtres  ; au XXIe siècle, ce sont les femmes musulmanes dont les foulards sont le signe d’un «  défaut d’assimilation  » inacceptable, et d’un refus agressif de l’égalité soi-disant caractéristique de la République. Finkielkraut l’a dit sans détour dans un entretien au New York Times : «  la laïcité l’a emporté. Et nous ne pouvons faire aucun compromis sur le statut des femmes. (…) Tout vient de là. » (1)

Et dans le même article Cette étrange obsession française pour le voile » l’auteure souligne combien le « débat » autour du voile révèle la volonté assimilationniste de la république française en la comparant avec les pays de tradition anglo-saxonne où « Le gommage de toute différence ethnique, raciale et religieuse n’est pas une condition nécessaire pour l’intégration dans la nation. »

Plus loin elle souligne avec justesse combien les élites françaises politiques, culturelles et médiatique de la nation française intègrent dans leurs expressions pleines de pulsions islamophobes et puisent dans la période coloniale et sa «  mission civilisatrice  ». C’est bien connu, et c’est ce que l’on apprend dans les écoles de la république, la France a inventé les droits de l’homme….avant de les exporter en Kanaky, en Algérie , à Madagascar…

Et une féministe bretonne de mes fréquentations de me faire remarquer également cette évidence : « Il faut dans ce débat un démontage propre et concis de la posture pseudoféministe d’Etat, alors que l’énorme scandale est que l’Europe vient de donner 6 milliards (3 et 3 autres dernièrement) à l’Etat turc, dont les kurdes témoignent qu’il est infiltré au plus haut niveau de l’administration et de la police par des cadres de Daesh). (2)

Subventionner Daesh via l’Europe, démonter les planning familiaux dans l’Etat français et persécuter des baigneuses tout en posant aux féministes est une marque d’incohérence de l’Etat français que les médias gagneraient à souligner.” 

Cette étrange obsession française pour le voile“ est de loin un des meilleurs articles que j’ai pu lire sur le sujet polémique du burkini mais il ne va pas assez loin. Car ce nouveau rebondissement autour des signes extérieurs d’islamité révèlent aussi une volonté farouche de ces mêmes élites de nier le caractère plurinational de l’état français et interroge notre rapport à l’altérité, à l’identité, aux identités.

 

Tenter d’y apporter une contribution est risqué, qui suis-je pour oser prendre la parole sur un tel sujet en tant qu’homme blanc ? Je suis aussi indépendantiste breton, révolutionnaire marxiste, athée….élevé dans une famille partagée entre un anticléricalisme soft et la religion catholique ( soft aussi ). Je ne suis pas un spécialiste des religions, de l’islam et de ses multiples variantes, ni très réputé pour la cohérence de mon engagement pro-féministe…mais comme Finkelkraut et Valls et la grande bourgeoise Badinter donnent leur avis tous les jours sur le danger du « voile » et les « musulmans » je me permet de modestement donner le mien.

En tant que marxiste j’ai appris à replacer les signes d’appartenance à une religion dans leurs contextes socio-politique et historique.

Et on pourrait peut être commencer par là en rappelant que l’ « invitation » autoritaire faite par les hommes aux femmes à se couvrir la tête n’est pas spécifique à l’Islam et à son clergé.

Et elle révèle un rapport de domination patriarcale évident des hommes sur les femmes dans beaucoup de textes religieux.

Cette « invitation » aux femmes  (j’emploie ce mot car ce n’est pas toujours une obligation) s’est traduite par de cette façon:

 

-Pour le judaïsme. : Dans la Bible, la Genèse (24, 65; 29, 23-25; 38,14.19) et le Cantique des Cantiques mentionnent le voile des femmes. Ainsi, Rébecca, voyant Isaac, se couvre la tête de son voile. Et le fiancé du Cantique des Cantiques affirme : « Tes yeux sont des colombes à travers ton voile » (Ct 4, 1). La femme non voilée est en revanche comparée à la prostituée : « Découvre tes cheveux, retrousse ta robe, découvre tes cuisses », dit le prophète Isaïe (47, 2) » (3)

 

-Pour le christianisme : « Dans son Épitre aux Corinthiens7, Saint Paul fait peut-être plus étalage de la tradition romaine dont il est issu que de la tradition hébraïque quand il affirme qu’à la prière : « si une femme n’est pas voilée, qu’elle se coupe aussi les cheveux. S’il est honteux pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle se voile. L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l’homme ; et l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l’homme. C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend»

 

-Pour l’islam toujours d’après Martine de Sauto « dans le Coran, plusieurs versets, difficiles à traduire et à interpréter, prescrivent aux femmes de porter le voile par pudeur, pour se distinguer des autres femmes et se protéger des regards indélicats. « Ô Prophète, dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de se couvrir de leurs voiles : c’est pour elles le meilleur moyen de se faire connaître et de ne pas être offensées… » (sourate 33, v. 59) » (4). D’autres estiment comme Thierry Magot breton et musulman “que le Coran (seule base de l’islam) ne prescrit en aucun cas le voile pour les femmes dans la vie courante. Ce serait la société patriarcale de l’époque (qui a d’ailleurs perduré, et qu’on peut observer aussi dans la Sunna du Prophète) qui l’a interprété ainsi.”  (5)

Ce bref rappel est là pour démontrer si besoin en était que la volonté de couvrir les cheveux des femmes est communes à ces trois religions et à leurs variantes et était théorisé par des…hommes.

Mais le débat actuel, le brouhaha médiatique autour du « burkini » sous entend clairement que celles qui continuent à porter (souvent volontairement, mais pas que ..) un « voile » lié à la religion musulmane sont des arriérées, des rétrogrades incapables de participer à des mouvements d’émancipations collectives…..

Et c’est là que mon identité de breton me permet d’anticiper le débat sous un autre angle. Mais avant d’aller plus loin un petit rappel sur la religion catholique et le voile s’avère encore nécessaire (puisque c’est bien connue la Bretagne est « catholique »! ) .

L’article de wikipédia français sur le voile dans la religion catholique dit aussi ceci « Encore de nos jours beaucoup de mariées portent un voile lors du mariage religieux D’après l’interprétation que Rosine Lambin, docteur en Sciences des Religions à la Sorbonne, fait des textes de Saint-Paul le voile de la mariée est, comme celui des religieuses, un voile de sacrifice impliquant aussi la soumission de la femme à son époux”.

D’ailleurs sur le trés catholique et réactionnaire blog “La femme catholique” on peut lire ceci dans un post intitulé “Femmes , couvrez vous les cheveux ! “ : “Le vieux Code de droit canon de 1917 prescrivait que les femmes à l’église se couvrent la tête, surtout au moment de la communion. Au contraire, le Code actuel en vigueur ne prescrit rien de tel, les femmes n’étant plus obligées à cette coutume.Toutefois cet antique et vénérable usage reste une pratique “qui convient”, surtout quand une femme participe à la Messe traditionnelle.

Cet usage dérivait de ce qui est disposé par l’Apôtre Saint Paul, où plutôt de l’Esprit Saint par le biais de Saint Paul. Plusieurs motifs inclinent à le rétablir. Parmi ceux-ci, rappelons-nous que la tête couverte est un signe d’humilité. Aujourd’hui, bien des femmes se vêtent de manière indécente, avec des mini-jupes et autres habits provocants et scandaleux, qui génèrent bien des péchés mortels.

Au contraire, voir à l’église une femme vêtue d’habits modestes et tête couverte est édifiant autant qu’un prêche sur l’habillement chrétien.” (4)

 

D’ailleurs ce blog se sert de cette image sur laquelle on voit des bretonnes pour illustrer l’article :

chale-mariage

 

Je pourrais en tant que Breton me dire que fort heureusement les femmes catholiques de mon pays la Bretagne n’obéissent plus à ce genre d’ordres et ce depuis fort longtemps et sinon elles n’auraient pas mener autant de combats émancipateurs que ceux que je vais évoquer plus loin.

 

Mais aussitôt mon cerveau me réplique avec cette simple image qui est une veille affiche de la CGT évoquant les luttes des sardinières en 1923 en pays bidouden et à Douarnenez :

 

cgt pays bigoudens

 

Et oui des femmes qui se couvraient les cheveux dans un pays de tradition catholique ont menée une grande lutte sociale victorieuse dans des conserveries . Elles lutteront 50 jours en faisant grève pour obtenir le paiement des heures supplémentaires; A l’époque certaines ouvrières avaient 12 ans et la semaine durait 72h….(6)

Combien d’entre elles étaient encore croyantes et pratiquantes ? Je ne sais pas , un nombre certain sans doute. D’autres au contraire devenaient méfiantes ( c’est peu dire ! ) envers la hiérarchie catholique. Beaucoup parlaient breton , quelques unes français….

Issue du même secteur j’aimerais vous présenter Joséphine Pencalet, une des cinq premières femmes élue dans une municipalité dans l’Hexagone ( sur une liste du PCF dont elle s’éloignera ) à Douarnenez en 1924….Election invalidée plus tard par le conseil d’état. Voici un cliché d’elle à l’époque…Mais tiens donc elle porte une coiffe ! ( elle l’abandonnera par la suite)

pennacalet

 

 

Porter une coiffe ne l’a pas empêchée d’être à la pointe du combat pour l’égalité des droits entre femmes et hommes et de désobéir et de faire grève elle aussi comme sardinière. (7)

D’ailleurs de nos jours tous le monde en Bretagne convient que costumes traditionnels et coiffes sont des marqueurs culturels importants de l’identité bretonne. Les femmes qui les portent sont d’horizons diverses, ont sans doute des rapports différents à la religion et au clergé. Et les images du passé que nous venons d’évoquer sont bien la preuve que le fait d’être ( volontairement ou non ) sous l’influence culturelle d’une religion est révélateur d’une identité locale ( nationale ? ) mais potentiellement compatible avec des combats sociaux collectifs .

Ainsi on est passé d’une pratique vestimentaire “suggérée” par le poids du patriarcat et du catholicisme à une pratique culturelle pour marquer sa différence en tant que groupe humain distinct. Mon point de vue est que ce glissement existe aussi pour d’autres religions.

Oui, mais c’était hier me rétorquerez vous, et personne ou presque ne porte encore la coiffe en Bretagne au quotidien. Et encore aujourd’hui lors de manifestation sur des thématique spécifiquement bretonne comme l’affirmation de la bretonnité du pays Nantais il n’est pas rare de voir des femmes manifester en costume dit traditionnel.

Mais personne, après ce bref survol historique Breton, ne peut contester que croyances religieuses (quelque soit le niveau de piété et de visibilité de l’engagement de chacunE) soient compatibles avec l’engagement en faveur de la lutte d’émancipation sociale et de celle du droit des femmes.

Ou alors faudrait il faire preuve d’une ehtno-centrisme européen des plus raciste. Et il me semble bien qu’une partie de la “gauche” française même sa prétendue très franchouillarde “gauche de la gauche mélenchoniste “ (8) est dans cette posture en refusant de parler et de dénoncer l’islamophobie.

Restons en Europe et passons les Pyrénées et observons ce magnifique sourire des militants et militantes de la COS (Coordinadora Obrera Sindical/ ) Coordination Ouvrière Syndicale) qui se définit comme “ Syndicat pour la libération de classe, de genre et nationale dans les pays Catalans” depuis 1987.

 

COS

Elles et ils ont l’air très contentes d’avoir gagné des éluEs au nom de la Coordination Ouvrière Syndicale, organisation syndicale de la gauche indépendantiste catalane qui se revendique indépendantiste, anticapitaliste et féministe. (9)

Bref, le port du voile ne conditionne pas celles qui en font le choix à rester sous l’influence du clergé le plus rétrograde pas plus que ne l’ont été hier des catholiques et bretonnes ou aujourd’hui des catalanes et musulmanes.

D’ailleurs je ne prétend pas par cette humble exposé faire découvrir que l’islam est compatible avec le féminisme (comme d’autres religions) . D’autres plus légitimes que moi pour le faire tentent de se faire entendre depuis longtemps pour casser le stéréotype colonial « islam = oppression rétrograde de la femme” en évoquant le combat de militantes qui sont engagées dans une démarche féministe à l’intérieur du cadre religieux musulman. (10 ). Mais le faire ici en tant que breton pourra peut-être interpeller des consciences pleines de préjugés, alimenter le débat en se servant de notre histoire sociale et se des liens avec notre identité.

Ce qui est rétrograde c’est la volonté profondément négationniste des gouvernants français et de leur relais médiatiques à ne pas vouloir assumer le passé colonial français, à reconnaître que cet état est de facto plurinational, car avant d’avoir tenté d’assimiler de force avec des lois et des arrêtés stupides les populations de ses ex colonies il a tenté de détruire méthodiquement les marqueurs culturels des peuples Breton, Basque, Corse, Martiniquais,etc….

« Cachez ce voile que je ne saurais voir ! » résonne étrangement à mes oreilles de brittophone ( ça veut dire que je parle breton ) comme un écho à « gardez chez vous ces langues que nous ne saurions ni voir , ni lire ni entendre dans la vie publique ».

Les voiles et les burkinis des musulmans lieraient de façon intrinsèque celles qui les portent à l’obscurantisme le plus crasseux et violent, c’est le message prétentieux et néo-colonial et ethnocentriste de Valls et des ses congénères des Républicains et du FN comme d’une partie du Front de Gauche. (11) C’est le même raisonnement qui amenait Barrère à déclarer dans son rappport du comité du salut public en janvier 1794 « Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton ; l’émigration et la haine de la République parlent allemand ; la contre-révolution parle l’italien, et le fanatisme parle le basque. Cassons ces instruments de dommage et d’erreur. » qui allait inaugurer un cycle de répression linguistique violent contre ces groupes de locuteurs, cycle toujours en cours.

 

De 1794 à 2016 on essaye de nier la diversité culturelle de l’Etat français et son caractère plurinational en légiférant de manière grotesque et répressive sur les langues comme sur le voile ou le burkini. On invoque sans cesse cette constitution pour justifier ces humiliations qui visent à exclure de la sphère publique tout signe de non francité.

 

Voici ce que j’écrivais l’an dernier dans le petit lexique politique radical de Bretagne à son sujet :

 

“Il est intéressant de s’attarder sur cette constitution qui régit le fonctionnement de la Vème république depuis 1958. Un rapide coup d’œil sur la pyramide des âges de la population française au 1er janvier 2015 nous apprend que les gens en âge de voter en 1958 et toujours vivants ont au minimum 78 ans, et sont environ 4,7 millions, pour un État contenant près de 70 millions d’habitants. Moins de 10 % des citoyens français ont pu donner leur avis sur cette constitution qui rappelle que la France est une et indivisible et que le français et la seule et unique langue de la république.

Rappelons aussi qu’elle fut adoptée pas longtemps avant une tentative de coup d’État de généraux putschistes refusant les armes à la main la perspective de l’indépendance algérienne et sur pro- position d’un autre militaire, le général de Gaulle.

Ce petit rappel statistique permet de regarder d’une autre façon le phénomène de l’abstention, notamment dans la jeunesse et singulièrement dans celle issue de l’immigration. Pourtant tous les syndicats et partis politiques y compris régionalistes, hormis la gauche extra-parlementaire et les partis indépendantistes des possessions françaises, continuent d’affirmer leur attachement aux valeurs de la république. Une république dont le texte fondateur était écrit alors que les guerres de libération nationale battaient leur plein, une république dont il semble bien difficile de faire croire qu’elle garantisse un minimum d’équité sociale, une république qui nie le caractère plurinational de la France, qui refuse de dissocier les concepts de nationalité et de citoyenneté parce que le dogme républicain fait de nous de braves Français de Brest à Papeete, de Cayenne à Ajaccio…” ( 12)

 

Celles qui portent le voile ou le burkini ou mangent hallal le font en fonction de leur croyance religieuse, c’est elles que l’état persécute en envoyant la police sur les plages Occitanes….Mais les signes extérieurs d’islamité sont aussi l’affirmation , insuportables pour les défenseurs de l’Europe blanche et catholique et de la France une et indivisible, de l’appartenance à des groupes humains déterminés par des facteurs et des marqueurs culturels, linguistiques, religieux et/où géographiques . C’est en ça que comme certains de nos marqueurs à nous Bretons ou autres non allogènes de cette république, ils démontrent le caractère plurinational de l’état français.

C’est pour ça qu’il faut contruire entre nous peuples de l’Etat français des liens et des complicités basés comme le suggère Houria Bouteldja (13) sur un internationalisme domestique , et bien sur le rejet de l’islamophobie comme de l’antisémitisme , du racisme dans un large front multiforme anticapitaliste, féministe et anti-impérialiste.

 

Gael Roblin ( Aout 2016 )

Militant de la Gauche Indépendantiste Bretonne et Communiste Révolutionnaire.

 

 

 

1)     “Cette étrange obsession française pour le voile “ http://orientxxi.info/magazine/cette-etrange-obsession-francaise-pour-le-voile,1309
2)    CF : http://www.niet-editions.fr/livre-kurdistan.html
3)    D’aprés Martine De Sauto journaliste au quotidien “La Croix”.
4)    https://fr.wikipedia.org/wiki/Voile_(v%C3%AAtement)

5) Auteur sous le pseudo J.M. Seiget de “Comment peut-on être breton (indigné) et musulman (critique). Humanisme, diversité et libération en islam” ed. Coëtquen 2015).

6)    Le blog “Femmes Catholiques” https://lafemmecatholique.wordpress.com/2011/01/21/femmes-couvrez-vous-les-cheveux/
7)    JL Mélenchon : “Mélenchon : “C’est clairement une provocation politique. Le burkini n’est pas une tenue religieuse et je doute que le prophète ait jamais donné la moindre consigne concernant les bains de mer. L’instrumentalisation communautariste du corps des femmes est odieuse. C’est un affichage militant.” À lire dans “Burkini: Jean-Luc Mélenchon partage l’affront fait aux musulmanes” par MICHELLE GUERCI : https://blogs.mediapart.fr/michelle-guerci/blog/240816/burkini-jean-luc-melenchon-partage-laffront-fait-aux-musulmanes et d’autres phrases du même topo sur le blog “Servir le Peuple http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/republique-bleu-blanc-rouge-6-0-non-merci-a117718778
8)    Sur le site de la CGT http://www.nvo.fr/0-0-2627-la-greve-des-sardinieres-de-douarnenez
9)    Sur le site “En Envor” http://enenvor.fr/eeo_actu/mer/josephine_pencalet_la_penn_sardin_premiere_elue_municipale_bretonne.html et un article de Fanny Bugnon http://www.academia.edu/8368179/_Jos%C3%A9phine_Pencalet_une_Penn_sardin_%C3%A0_la_Mairie_dans_Arlette_Gautier_et_Yvonne_Guichard-Claudic_dir._Bretonnes_Presses_universitaires_de_Rennes_%C3%A0_para%C3%AEtre
10)   Cf ce podcast de France Culture “Sur les Docks” et le féminisme islamique http://www.franceculture.fr/emissions/sur-les-docks-14-15/les-feministes-islamiques Cf le livre de Zahra Ali “ Féminismes Islamiques “ chez la Fabrique éditions http://www.lafabrique.fr/catalogue.php?idArt=707
11) Syndicat COS : http://www.sindicatcos.cat/
12) Chez Goater Editions http://www.papier-timbre.org/post/2015/10/15/ZHB%C3%A9c%C3%A9daire,-lexique-politique-radical-de-Bretagne-de-Gael-Roblin,-un-nouveau-livre-des-%C3%A9ditions-Goater
13) Sur le site du Parti des Indigènes de la République: http://indigenes-republique.fr/pour-un-internationalisme-domestique/