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La Gauche Indépendantiste, composante de la Coordination Démocratique de Bretagne, prend bonne note des déclarations de Loig Chesnais-Girard président de la région administrative Bretagne qui a indiqué être favorable à une consultation de la population en Loire-Atlantique à propos de la réintégration du pays Nantais en Bretagne. Dans cette déclaration Loig Chesnais-Girard indique qu’il veut lui aussi consulter le reste des bretons après un éventuel et hypothétique vote des citoyens en Loire-Atlantique que refuse le président de ce département, M. Grosvalet.

Rien n’empêche légalement les bretons d’organiser eux-mêmes dès maintenant une consultation référendaire grâce à la loi sur les primaires des partis politiques (décret Fillon) en passant outre les limites territoriales actuelles. Le peuple breton devrait être consulter de Brest à Clisson sur le périmètre de la Bretagne et sur les compétences que nous devons nous mêmes exercer.

Nous réitérons notre souhait d’entendre M. Loig-Chesnais Girard et l’ensemble des élu-e-s réunis en session au conseil régional de Bretagne se positionner sur ce point.

C’est la seule façon de réunifier dans les faits la Bretagne et les bretons par un acte civique et participatif répondant aux attentes pressantes en matière de démocratie directe portée notamment par les mouvements sociaux actuels.

C’est la seule façon de dépasser les blocages antidémocratiques de la loi NoTRe et du prétendu droit d’option qui comme toutes les lois françaises d’aménagement du territoire se fondent sur le mépris du droit de décider et du droit à l’autodétermination des peuples.

Pour la Gauche Indépendantiste Bretonne : G. Roblin.

Dans la perspective de la session du Conseil Régional de Bretagne qui doit s’ouvrir le 13 décembre, la Coordination Démocratique de Bretagne avait décidé de mobiliser dans les rues de Rennes pour réaffirmer sa volonté de continuer à lutter pour l’unité territoriale de la Bretagne et le droit du peuple breton à décider de son avenir.

Depuis le 15 décembre 2012 où 1500 personnes avaient défilé à Morlaix — ville de la Ministre PS Marylise Lebranchu, qui occupait à l’époque le poste de “Ministre de la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique” — c’était la première initiative d’ampleur en région Bretagne administrative “B4” pour l’unité et le droit de décider.

Elle intervenait aussi au lendemain du refus du président du Département de Loire-Atlantique, M. Grosvalet, de mettre à l’ordre du jour un débat sur l’organisation d’un référendum dans ce seul département pour son retour en “Région” Bretagne, malgré la signature de 100.000 pétitionnaires pour appuyer cette demande à l’initiative de Bretagne Réunie.

Enfin, ce samedi 8 décembre, les initiatives de la marche pour le climat ou du mouvement des gilets jaunes étaient très nombreuses et mobilisaient légitimement beaucoup d’énergies militantes.

Sous une surveillance policière imposante, le cortège a rassemblé au plus fort un peu moins de 1000 personnes. Une bonne partie du défilé était composé de très jeunes gens, notamment ceux et celles qui avaient largement passé du temps à la mobilisation en amont.

Malgré un ton maussade et une mobilisation qui aurait pu être plus haute, un dynamisme certain se dégageait de l’initiative qui a attiré l’attention de nombreux Rennais·es. Même si trop peu de tracts ont été diffusé en guise d’explication pendant le défilé lui-même.

Un nombre significatif de militants de Bretagne Réunie étaient présents, tout comme des militants culturels et linguistique, ceux et celles de l’UDB, ou encore de la nébuleuse centriste autonomiste. Ceux et celles de la  Gauche Indépendantiste ont largement pris en charge l’organisation pratique de l’événement.

Mais aussi des élu·e·s Europe Écologie tels Jean-Marie Goater ou Valérie Faucheux, Glenn Jegou de la majorité municipale Rennaise, Lionel Henry élu à Montreuil-Le-Gast, Paul Molac conseiller régional et député ex-membre de la majorité gouvernementale, Lena Louarn vice-présidente du Conseil Régional en charge de la politique linguistique étaient présents.

Un message de solidarité de la CUP (Candidature d’Unité Populaire) de Catalogne a été lu par un militant indépendantiste catalan présent.

La manif a remplit sa fonction première : contribuer à mettre le droit de décider et l’unité de la Bretagne à l’agenda politique breton. De part son rôle de capitale administrative de la Bretagne, les médias qui ont tous un siège dans cette ville ont largement couvert l’événement. Ainsi l’affirmation de la nécessité d’un référendum auto-organisé sur toute la Bretagne a largement été diffusée.

Loin des envolées régionalistes “bleu-blanc-rouge” des dirigeants de “Bretagne Réunie” qui, il y a peu, faisaient part à qui voulait l’entendre de leur confiance absolue dans la démocratie française, les deux jeunes qui ont prit la parole pour clôturer la manifestation et annoncer la suite ont souligné l’impérieuse nécessité de mener un combat basé sur l’auto-organisation qui bousculerait la légalité et le calendrier de Paris.

À l’heure où tout le monde s’accorde à dire que Macron et ses soutiens ne veulent pas répondre aux exigences démocratiques des gilets jaunes au niveau référendaire, on ne lira qu’avec plus d’attention cette prise de parole que nous reproduisons ici intégralement :

MANIFESTATION DE RENNES — 08/12/2018

Nous sommes ici pour affirmer notre droit de décider, notre droit en tant que peuple qui — de Brest à Clisson — à le droit de maitriser son destin.

Le refus du Conseil Départemental de Loire-Atlantique de laisser les électeurs voter sur l’unité de la Bretagne était prévisible et attendu, et ce malgré 100.000 signatures collectées par Bretagne Réunie.

Dans quelques jours aura lieu la session du Conseil Régional de Bretagne. Nous avions affirmé en août à Lorient et en septembre à Nantes notre désir d’entendre le point de vue des élus de cette assemblée sur le droit de décider.

Nous reposons la question : trouvent-ils normal que le peuple breton ne puisse pas donner son avis sur les limites de la Bretagne ? Trouvent-ils normal qu’on ne puisse pas s’exprimer sur les capacités que nous pouvons nous-mêmes exercer à travers l’exercice d’un référendum ?

De notre point de vue, les assemblées départementales et régionales — avec leur faibles compétences — ne peuvent pas répondre au désir de justice sociale, territoriale et environnementale qui traverse toute notre société. C’est une évidence. Mais leurs élu·e·s souhaitent-ils répondre à cet autre désir, ce désir de démocratie « participative », qui via ce processus constituant provoquerait un vaste débat démocratique autour du degré et des limites de la souveraineté de la Bretagne ?

Nous sommes inquiets de leur silence après le camouflet infligé par M. Grosvalet à ceux et celles qui ont collecté les 100.000 signatures. Ce n’est pas aux élus d’assemblées sans pouvoir ni ambition de trancher, mais au peuple ! Les élus du Conseil Régional « B4 » pensent-ils comme M. Grosvalet que le peuple ne doit pas avoir la parole ? Appartiennent-ils tous à cette caste qui méprise la voix du peuple ?

Nous sommes inquiets car nous entendons parler en ce moment de la réforme constitutionnelle qui permettrait une décentralisation à la carte… Cela pourrait se faire en laissant par exemple les conseils régionaux et départementaux, éventuellement agrandis et fusionnés, dans un « Grand Ouest » que nous rejetons d’avance ! Nous ne voulons pas que les élus de ces assemblées fantoches décident seuls du partage des compétences via une décentralisation à la carte avec le pouvoir central. Nous refusons le sort fait à l’Alsace Moselle, aux Pays Catalans, au Pays Basque qui ont été noyés dans des entités qui gomment jusqu’à leur noms ! Nous refusons par avance un « pacte girondin » entre notables et pouvoir central qui refuse que nous exercions notre droit à l’autodétermination.

Nous avons le droit de décider de tout.

Le mouvement des gilets jaunes, sur lequel nous avons sans doute des points de vue différents, révèle que nous ne sommes pas tous égaux face à la fracture territoriale.

Face à la démission d’un état qui ne raisonne qu’en terme de rentabilité, qui renforce le poids des métropoles et fini de vider les campagnes, qui méprise les plus fragiles d’entre nous, qui ferme les services de santé de proximité comme à Douarnenez ou à Guingamp, qui attaque le droit à l’éducation et ne nous laisse pas nous-mêmes trouver une alternative aux modes de transports actuels, nous pensons que notre projet est légitime. Nous devons proposer un autre modèle institutionnel, social, linguistique et environnemental pour garantir à tous et toutes l’accès au savoir, à la culture, à la santé, à l’éducation. Pour le construire nous devons voter ici en Bretagne ! Ce seront nos états généraux !

Notre mouvement s’inscrit dans un cadre plus vaste qui réclame ou exerce ce droit à l’autodétermination : en Écosse, en Catalogne, en Irlande, au cœur de la Castille où cette semaine on a voté pour abolir la monarchie…

Nous ne nous contenterons pas d’un calendrier électoral pour des institutions de moins en moins crédibles, notamment des institutions européennes qui laissent pourrir en prison les dirigeants catalans qui ont organisé un vote sur l’indépendance, qui envisagent de renforcer la partition en Irlande, etc.

La loi ne nous interdit pas d’organiser nous-mêmes ce référendum.
Chaque citoyen, chaque association a accès au registre électoral et au matériel et lieu de vote de chaque commune, c’est cette loi qui permet aux partis politiques d’organiser leurs primaires. Cette initiative doit être indépendante financièrement des institutions mais elle peut êtres soutenu financièrement par des individus élus ou non. C’est ce dispositif légal que l’association DIBAB a utilisée pour une 20aine de votation. Ensemble et par le recours au vote virtuel nous pouvons étendre cette expérience.

Pour inscrire notre droit de décider, notre droit à l’autodétermination à l’agenda politique, nous proposons plusieurs rendez-vous :

  1. Nous interpellerons les élu·e·s du Conseil Régional de Bretagne pendant la prochaine session et vous demandons d’y participer activement. Vous pourrez les interpeller sur le droit de décider en les contactant eux-mêmes ou via leurs collaborateurs par exemple, mais également en organisant un tweetstorm sur les réseaux sociaux, c’est à dire en réitérant nos questions sans cesse jusqu’à obtenir des réponses claires.

  2. Nous soutiendrons les éventuels rendez-vous qui dénonceront le mépris du Conseil Départemental 44.

  3. Nous demanderons à ce que partout où nous le pouvons nous fassions voter dans toutes nos mairies un vœu pour que le peuple breton soit consulté de Brest à Clisson, dans le cadre d’un référendum d’autodétermination.

  4. Nous vous invitons également à l’Assemblée Générale de la Coordination Démocratique de Bretagne qui aura lieu le 2 février 2019 à Vannes qui sera ouverte à tous et toutes. Nous profiterons de cette réunion pour formaliser la Coordination Démocratique de Bretagne, pour préparer nos campagnes à venir pour le droit de décider, et pour commencer à concrétiser les modalités d’organisation d’un référendum sur toute la Bretagne.

  5. Enfin, nous souhaitons payer un sondage officiel pour mesurer combien les bretonnes et les bretons ont soif de démocratie. Nous projetons de publier ce sondage avant les élections européennes pour demander aux habitantes et aux habitants de Bretagne s’ils jugent légitime d’être consulté·e·s sur l’avenir de leur pays de Brest à Clisson. Pour pouvoir payer ce sondage nous aurons besoin d’un soutien financier assez conséquent, puisque nous aurons besoin de 15.000 € pour poser nos questions sur tout le territoire breton. Nous lancerons une campagne plus formelle d’ici peu mais d’ici là nous comptons déjà sur votre solidarité financière pour commencer la collecte. Ce sondage sera une première étape vers le référendum sur toute la Bretagne, soutenez-le !

La lutte continue, c’est le seul chemin !

Le dimanche 11 novembre 2018 le drapeau Alsacien claquait au sommet de la cathédrale de Strasbourg pour le centenaire de l’armistice. Cette action qui rappelle que l’Alsace n’est ni Française ni Allemande a été beaucoup commentée dans les médias et critiquée par les politiciens locaux. L’état français outragé par ce seul rappel souhaite porter plainte. Le drapeau alsacien serait donc illégal chez lui… Il est savoureux de rappeler que le pouvoir prussien sous le second Reich avait lui aussi eu du mal à le supporter,  il fut combattu par le pouvoir français dans l’entre deux guerres et interdit par le régime nazi.

Les jeunesses communistes d’Alsace développent une position originale sur la question nationale en Alsace-Lorraine, nous nous en sommes déjà fait l’écho. Et nous avons déjà publié des articles sur la république Alsacienne et les communistes lors du soviet de Strasbourg en novembre 2018. Dans cette même lignée nous publions le communiqué de JC du Bas-Rhin sur l’action à la cathédrale qui assume clairement la tradition du mouvement ouvrier en faveur du droit à l’autodétermination, comme dans cet autre texte sur les 100 ans du conseil ouvrier de Strasbourg :

L’autonomie du peuple alsacien, c’est l’autodétermination du peuple alsacien, autrement dit une Alsace aux mains des travailleurs et travailleuses d’Alsace, quelle que soit leurs origines d’ailleurs.

Problématique sur laquelle les sections du PCF et des MJCF en Bretagne restent bien silencieuses.

Bretagne Info 

Le Rot un Wiss dans le cortège de la JC 67 pour les 100 ans du soviet de Strasbourg

En ce matin du 11 novembre Strasbourg voit flotter sur la flèche de la cathédrale le Rot und Wiss, vraisemblablement hissé dans la nuit, action dont les auteurs ne sont pas encore identifiés (voir l’article de France Bleu Alsace [1]). Le drapeau rouge et blanc symbolise l’autonomie de l’Alsace, et c’est un symbole que se partagent à la fois les autonomistes alsaciens comme le parti Unser Land et les divers communistes ou militants de la gauche au sens large qui prennent position sur cette question. Un rapide exposé de notre position sur la question alsacienne est donné en 6ème point de nos textes d’orientation [2].

L’action est donc fortement symbolique puisqu’elle se produit aujourd’hui où l’on célèbre le centenaire de l’armistice signé le 11 novembre 1918 qui consacre la fin de la première guerre mondiale. Cette date se place aussi dans le contexte des événements révolutionnaires de tout le mois de novembre en Alsace-Lorraine, qui verra la formation partout dans la région de conseils ouvriers et de soldats dont nous commémorions la naissance mercredi dernier [3]. En effet il y a 100 ans, c’était le drapeau rouge qui flottait sur la cathédrale ! Nous avons rédigé un article sur ces événements [4] dans lequel nous traitons de la question alsacienne plus en détail, et où nous exposons aussi notre position vis à vis des mouvements autonomistes alsaciens. Notre position est donc claire, l’Alsace ne souffre que d’une oppression, économique et culturelle : celle de la classe capitaliste dont les intérêts s’expriment via l’État Français. Ainsi nous revendiquons une autonomie de classe pour l’Alsace, dont la seule expression possible et pérenne est la construction du socialisme.

Si donc nous sommes clairs sur nos désaccords avec la grande part des autonomistes alsaciens qui n’ont pas une position révolutionnaire prolétarienne et idéalisent une culture fixée de l’Alsace, nous soutenons la portée symbolique de cette action qui rappelle que le peuple alsacien a autant souffert sous le drapeau français que sous le drapeau allemand. L’armistice signé le 11 novembre 1918 n’est pas une fin de la guerre offerte par la France et ses alliés aux peuples, ce sont les peuples eux-mêmes, et en particulier les travailleurs, qui se sont soulevés contre la guerre et ont permis d’y mettre fin, comme l’illustre la mutinerie de la flotte allemande qui lança un mouvement révolutionnaire dans toute l’Allemagne. La France n’a donc pas sauvé le peuple alsacien de la guerre, et au contraire elle l’y plongera plus cruellement encore pour défendre ses profits en 1939.

Nous exprimons donc le dégoût le plus sincère envers les représentants de la bourgeoisie française, libéraux et social-chauvins, dont la condamnation politique de cet acte sous prétexte d’un devoir de respect pour la date du 11 novembre est une offense au peuple alsacien et à l’Histoire. Des propos tels que ceux tenus par Alain Fontanel, 1er Adjoint au Maire de Strasbourg chargé de la culture dans son tweet en réaction à cet événement [5] dénotent du caractère chauvin et volontairement ou non ignorant de l’Histoire. Célébrer le centenaire de l’armistice par le Rot und Wiss plutôt que par le tricolore est bien plus respectueux pour les milliers d’alsaciens qui ont vécu la guerre, la disette, la négation de leur identité et la construction des champs de mort de la seconde Guerre mondiale dictées de concert par les États capitalistes, qui aujourd’hui encore nourrissent le chauvinisme pour détourner la colère des opprimés.

La paix ne vient pas d’en haut, elle vient d’en bas, et elle vient armée. Organise ta colère !

MJCF BAS-RHIN

Sources :

[1] Article de France Bleu Alsace daté du dimanche 11 novembre 2018 : “Le drapeau alsacien Rot un Wiss hissé illégalement sur la cathédrale de Strasbourg”.

[2] Textes d’orientation adoptés à la Conférence fédérale du MJCF 67 (30 septembre 2017).

[3] Commémoration du centenaire du Conseil ouvrier de Strasbourg.

[4] Notre article sur le centenaire du Novembre rouge alsacien : “Il y a 100 ans : le drapeau rouge”.

[5] Tweet du 1er Adjoint au Maire de Strasbourg chargé de la Culture, Alain Fontanel.

Le Non à l’indépendance de la “Nouvelle-Calédonie” l’a donc emporté avec 56,7% des voix (78.734 votes) contre 43,3% (60.199 votes) pour le Oui. Notre camarade Gael Roblin réagit à titre personnel au résultat.

Ainsi donc il y aurait eu un référendum d’autodétermination en Kanaky il y a quelques jours. C’est ce que l’on peut entendre dire ou lire ici et là, surtout en métropole j’imagine. Pendant deux mois, pas un mot sur le scrutin dans les grands médias français et depuis quelques jours de nombreux éditorialistes ont fait campagne pour le “Non” à l’indépendance qui avait toutes les chances de l’emporter.

En Bretagne, nous avons eu droit au matraquage de nos quotidiens qui ont apporté leur soutien à la France impériale. Ouest-France a ainsi donné la parole en une au point de vue du député LR de la Manche Philippe Gosselin, membre de la mission sur la Nouvelle-Calédonie célébrant le “génie institutionnel” (sic) de la France et faisant comprendre que cette dernière comptait bien garder son contrôle sur cette partie de ses colonies quoi qu’il advienne. Il y appelait à des relations néo-coloniales si l’indépendance était votée le 04 novembre malgré une majorité écrasante de colons. Rappelons que Ouest-France est le premier quotidien régional en terme de lectorat.

La très partiale Christine Clerc plumitive dans la presse réactionnaire (Figaro etc…) a eu droit à une tribune ultra colonialiste puant l’Algérie Française dans le Télégramme, dans lequel elle se réjouissait de la progression de la politique d’assimilation en Kanaky, vantant le bonheur d’être français pour progresser socialement et prédisant des violences urbaines imputables à de jeunes Kanaks en cas de victoire du “Non”.

La suffisance impérialiste, la franchise du très sale soutien de Christine Clerc et Philippe Gosselin qui défendent les intérêts de leur classe de parasites, à l’apartheid et au colonialisme français n’a rien d’étonnant. Mais la dépolitisation ambiante a aussi amené des forces “autonomistes” ou “régionalistes” à voir dans le scrutin du 04 novembre un référendum d’autodétermination, en témoigne cet étrange communiqué de la Fédération Régions et Peuples Solidaires qui fédère les forces bretonnes, basques, corses, occitanes et alsaciennes se réclamant de l’autonomisme et du régionalisme… Ce communiqué signé Roccu GAROBY affirme “il appartient désormais aux  Néocalédoniens eux-mêmes et à personne d’autre, de choisir entre deux projets de société” et est intitulé “Référendum en Nouvelle-Calédonie, un vote d’autodétermination enfin !”. Par trois fois c’est le terme “Néo-Caledonien” qui est utilisé — et il n’est pas neutre — et son utilisation prouve bien qu’il ne s’agissait pas d’un référendum d’autodétermination le 04 novembre, mais plutôt d’un référendum de “co-détermination”.

Car la question posée était : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ». “Nouvelle-Calédonie” et pas “Kanaky” et c’est là que le bât blesse.

Raphael Constant, militant anticolonialiste Martiniquais et avocat, a signé une brillante tribune sur le portail  “Montray Kreol” intitulé : “la supercherie de la consultation du 04 novembre” où il affirme “l’accord en lui-même reconnait le droit aux colons de s’exprimer sur l’avenir de la colonie, ce qui est exactement le contraire du droit à l’autodétermination. En fait, les Caldoches, installés par la violence, voient leur présence et domination entérinées par ceux qu’ils ont exploités et pillés pendant plus d’un siècle.”

La souveraineté de la Nouvelle-Calédonie n’est pas le droit à l’indépendance de Kanaky !

Bien sûr, beaucoup de forces historiques de l’indépendantisme Kanak membre du FLNKS ont appellé à voté “OUI” au scrutin et visiblement ils ont été entendus par de très nombreux jeunes, la victoire du NON étant moins écrasante que prévue. De ce point de vue le score du “OUI” témoigne d’une persistance remarquable de la conscience nationale Kanak malgré la violence de la terreur coloniale qui règne sur Kanaky depuis 1860. Mais les indépendantistes de l’USTKE (Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et Exploités) et du Parti Travailliste de Kanaky qui avaient appelé à la non participation n’ont pas moins fait preuve d’une telle conscience particulièrement aiguisée.

Mina Kherfi, représentante du PT en métropole de passage à Nantes (en Bretagne) à l’université de la Gauche Indépendantiste Bretonne fin septembre, affirmait que c’est parce que c’est la puissance coloniale française qui délimite le corps électoral, et qui détermine la question posée en imposant le concept de Calédonie à celui de Kanaky que le PT et l’USTKE appelait à la non participation.

La question de la non-inscription d’office de milliers de Kanaks sur les listes électorales — donc privés de droit au scrutin — a aussi été un argument pour la non participation.

Rock Haocas, membre du Parti travailliste et secrétaire confédéral en charge de la communication et des relations extérieures de l’USTKE ne disait pas autre chose sur le site du NPA quelques semaines après, en insistant sur les conditions de vie désastreuses des Kanaks du point de vue social et le caractère “insincère” des listes d’inscrits.

Et, visiblement, là où ces forces sont implantées comme à Ouvéa, le taux de participation s’en est ressenti.

Si le peuple Kanak est devenu minoritaire sur son territoire c’est dû au colonialisme. Dans les zones, les communes où il est majoritaire le “OUI” à l’indépendance est majoritaire.

C’est tellement évident que Phillipe Gomes, leader d’un parti anti-indépendance Calédonie Ensemble, déclare que l’hypothèse d’un vote favorable à l’indépendance est « strictement impossible. Tous les scrutins ces 20 dernières années donnent les listes non-indépendantistes majoritaires avec près de 60 % des voix et les listes indépendantistes avec 40 % des voix. Sur les 169 000 électeurs, on a 92 000 électeurs non-kanak et 77 000 électeurs kanak. Le rapport de force est défavorable à ceux qui portent la revendication de l’indépendance

L’indépendantiste Martiniquais Raphael Constant résume les faits ainsi : “Le seul exercice du droit des peuples consisterait à ne consulter que le peuple dominé qui a été spolié, le peuple kanak“, pas les colons composante du “peuple calédonien”.

Certains leaders indépendantistes Catalans dénonçant avec raison la violence espagnole contre la tenue de leur référendum auto-organisé de 2017 ont même parait-il loué les conditions dans lesquelles se déroulaient la consultation en Kanaky. Mais sans doute ne savent-ils pas que ce vote s’est déroulé suite aux accords de Nouméa de 1988, mis en place comme le rappelle toujours Raphael Constant : “suite au massacre de Hienghène en 1984 où 10 Kanaks (dont deux frères du Président Tjibaou) sont tués par des Caldoches. Les assassins seront acquittés par la justice française. Souvenons-nous de l’assassinat d’Eloi Machoro, le chef militaire de la branche militaire du FNLKS, par le GIGN en janvier 1985. Assassinat resté impuni. Souvenons-nous du massacre de la grotte d’Ouvéa où les militaires français ont achevé 19 Kanaks en toute impunité. “

Ce vote est le résultant d’un compromis de co-détermination entre une partie des nationalistes Kanaks, défaits militairement et acceptant à partir de 1988 par les accords de Nouméa de participer à la gestion d’une des trois provinces, et le congrès qui compose ce que le pouvoir français présente comme la Nouvelle-Calédonie. Même wikipédia nous l’explique avec beaucoup de clarté, parler de Peuple Caledonien c’est parler  de “La citoyenneté néocalédonienne ou citoyenneté de la Nouvelle-Calédonie  qui est une qualité juridique particulière au sein de la Nationalité Française“. On est bien loin du concept de droit à l’autodétermination.

Il n’est pas inexact de parler de codétermination car les accords de Matignon en 1988 — qui ont aboutit au référendum de 2018 — ont été validés par “le peuple français” par le référendum de novembre 1988 (oui un vote en métropole sur la Kanaky !). À la question : « Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le Président de la République et portant dispositions statutaires et préparatoires à l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie en 1998 ? », 80 % des suffrages exprimés furent positifs, la participation faible (37 %). Les blancs et nuls ne représentèrent que 12 % des votes.

Il y a donc bien deux agrégats (deux électorats) distincts, aux intérêts antagoniques, l’un dominant, l’autre issu de la colonisation qui ont été consultés.

L’Irlande, un autre cas de co-détermination.

En 2016, avec un autre camarade, j’ai contribué a publier en français un brillant essai politique de Liam O Ruairc intitulé “Paix ou Pacification ? L’irlande du Nord aprés la défaite de l’IRA” et la relecture de cet ouvrage aux lendemains de la “consultation” en Kanaky peut nous éclairer, nous servir à déterminer ce qui relève de l’exercice du droit à l’autodétermination et ce qui n’en relève pas. Il y rappelle tout d’abord que le droit à l’autodétermination est un acte de libération à caractère révolutionnaire, de part ses origines dans le mouvement ouvrier, qu’à ce titre ce concept est lié aux luttes des peuples colonisés pour leur émancipation nationale. Si le droit à l’autodétermination d’un point de vue juridique a été soulevé par la communauté internationale pour le Timor Oriental ou la Palestine, il ne l’a jamais été pour l’Irlande. Car le poids international de la puissance internationale de la monarchie Britannique lui a permis de présenter le conflit nord Irlandais comme un problème essentiellement domestique en l’empêchant de devenir un problème juridique à l’échelle internationale.  C’est très précisément le tour de force que vient de réussir le pouvoir français avec ce concept de citoyenneté calédonienne. Le légitimer, le renforcer en parlant d’autodétermination  néo-calédonienne pour ce vote n’est pas très dé-colonial.

Liam O Ruairc citant Amy Maguire dans la Griffith Law Review en 2013, ajoute “Le droit international reste insuffisamment décolonisé : ce que des études récentes ont souligné au sujet de l’Irlande du Nord ou des aborigènes d’Australie par exemple une lecture “contre hégémonique” de ce que le droit international entend par colonialisme et autodétermination est nécessaire dans ces deux cas, qui montrent qu’au 21e siècle la décolonisation reste un projet inachevé”.

Mina Kherfi, représentante du PT et adhérente USTKE, a expliqué la position de non-participation de ces deux formations pour ce référendum en détaillant des faits sociaux :

  • taux de chômage chez les Kanaks : 26 % contre 7 % chez les non-Kanaks ;
  • 57 % des non-diplômés sont Kanaks : on compte seulement 6 % de diplômés de l’enseignement supérieur chez les Kanaks
  • 85 % des chefs d’entreprise et 75 % des cadres supérieurs sont des métropolitains ; par contre 75 % des ouvriers sont Kanaks.

Une violence sociale forte envoyant des jeunes kanaks en nombre derrière les barreaux (90 % de la population carcérale est d’origine kanak, des faits principalement dus à l’alcool), un taux de suicide inquiétant, l’échec scolaire, le chômage, les jeunes sont écartelés entre les valeurs coutumières et le monde occidental et peinent à trouver leur place dans une société dominée par les Européens et l’argent.

Voila une démonstration simple et chiffrée prouvant bien que la Kanaky est encore et aussi une colonie au 21e siècle.

Mais revenons en à l’Irlande. En 1998, suite aux accords du Vendredi Saint, les Irlandais furent invités en deux fois à voter sur deux questions différentes pour valider ces accords mettant fin à une phase du conflit provoqué par l’occupation de l’Ile (qui perdure). Au nord les électeurs ont voté “Oui” à la question “Approuvez vous l’accord issu des négociations entre les différents partis sur L’Irlande du Nord” et au sud “Approuvez vous la loi de 1998 sur la 19ème modification de la constitution“. Même Gerry Adams, chef du Sinn Fein et artisan de cet accord, s’accorde à dire que ce n’est pas un référendum d’autodétermination. Comment qualifier de tel un processus de vote mené sur la base de la définition des corps électoraux par des oppresseurs et non par les seuls opprimés !

Jonathan Tonge, ex-président de l’association des politologues britanniques, se livre à propos des votes au nord et au sud de l’Irlande à ce constat : “étant donné que la préférence de l’agrégat (de l’électorat Irlandais dans son ensemble) se porte vers l’unité irlandaise il est pour le moins douteux de considérer comme un acte d’autodétermination un référendum qui exclut précisément cette option“.

Pour paraphraser Jonathan Tonge, j’affirme que ce qui fonde l’action nationaliste Kanak c’est le refus du colonialisme français, de l’assimilation et c’est l’affirmation de cette conscience nationale Kanak qui s’est manifesté sous bien des formes, c’est l’affirmation résistante du droit du seul peuple Kanak à la libre disposition de son territoire. Étant donné que la préférence du seul peuple Kanak ayant voté ou n’ayant pas participé au vote du 04 novembre est majoritairement favorable à l’exercice décolonial et contre hégémonique du droit à l’autodétermination et à la libre disposition de son territoire, il est pour le moins douteux de considérer comme un acte d’autodétermination un référendum qui exclut précisément cette option. Le seul sujet politique légitime pour un référendum d’autodétermination c’est le peuple opprimé !

En guise de conclusion provisoire.

Il est difficile d’être un bon allié non paternaliste des Kanaks ou des autres peuples sous domination française hors métropole et de ne pas reproduire de comportement coloniaux de gauche lorsque l’on milite soi même au sein de la métropole impérialiste.

On peut essayer d’être un allié internationaliste en refusant de porter les valises sémantiques de l’impérialisme français, qu’en tant que révolutionnaire de l’hexagone on doit combattre et dénoncer. Cela veut dire qu’il faut expliquer que ce référendum ne correspondait pas à l’exercice du droit à l’autodétermination. C’est aux Kanaks de dire qui doit voter, où et quand on doit voter, et quelle est la question posée.

Nous avons à apprendre des Kanaks et non l’inverse.

Les Bretons, les Basques, les Catalans du Nord, les Corses, les Occitans et tous les autres qui veulent légitimement plus de souveraineté pour leur territoires en métropole (qui ne sont pas des colonies mais des nations sans état) devraient cesser de réfléchir dans le cadre étroit du droit français, de la loi NoTre, du droit d’option et de la réforme territoriale et des autres fariboles régionalistes inventées par ceux qui ont spoliés le peuple Kanak de son droit à décider.

Le droit à l’autodétermination ne se quémande pas il s’exerce.

Vive Kanaky indépendante et socialiste !

Gael Roblin militant communiste révolutionnaire de la Gauche Indépendantiste Bretonne.

 

Il y a maintenant 15 jours, le 29 septembre dernier, prés de 3000 personnes ont défilés dans les rues de Nantes pour réaffirmer l’appartenance du Pays Nantais à la Bretagne et affirmer le droit à décider pour les bretons — de Brest à Clisson — et ce à l’initiative de la Coordination Démocratique de Bretagne en construction.

Au delà de la prestation honorable en terme de participation, c’est bien le contenu politique de cette manif qui est à évaluer positivement.

D’abord prés de 3000 c’est beaucoup car en 2016 l’association Bretagne Réunie présente depuis des décennies sur le seul terrain de l’unité de la Bretagne en réunissait à peine plus sur fond de dépolitisation des revendications et de tolérance vis à vis de l’extrême-droite. En 2017, seul le collectif 44=Breizh avait osé occuper la rue et initié un appel et un travail aboutissant à l’initiative du 29 septembre dernier.

En amont, des dizaines de milliers de tracts et affiches ont été diffusés, les réseaux sociaux saturés, des banderoles accrochées, des actions menées sur les routes avec Ai’ta pour la signalétique bilingue sur les routes nationales en Loire-Atlantique, un rassemblement a eu lieu à Lorient en plein mois d’août.

Les militants de la Gauche Indépendantiste écrivaient en octobre 2016 à propos du fiasco de Bretagne Réunie :

Nous souhaitons que cet épisode honteux permette d’entamer un débat de fond pour remobiliser de larges secteurs du peuple breton en faveur de la réunification et du droit à l’autodétermination, et marginalise définitivement les responsables de l’impasse politique dans laquelle nous nous trouvons.

Force est de constater que ce travail de fond était bien visible le 29 septembre dernier.

Car c’est bien la première manifestation affirmant le droit à l’autodétermination du peuple breton qui a eu lieu à Nantes le 29 septembre. Et ce dans le cadre d’une organisation impeccable, dans laquelle la jeunesse a pu prendre toute sa place.

Une jeunesse qui s’est complètement appropriée les mots d’ordre invitant à bousculer l’ordre institutionnel.

Le gros des troupes étaient constitués de militants de base pour la réunification de la Bretagne, de syndicalistes, d’un très large panel des associations impliquées dans la défense de la langue bretonne (qui avaient plutôt bien mobilisés) et des autonomistes de l’UDB. Quand à la Gauche Indépendantiste, elle n’a pas eu besoin de sortir ses fanions pour faire sentir son investissement désintéressé et efficace.

C’est sous le soleil et avec le sourire que chacun a pu défiler — sans menace fasciste aucune — dans une manif familiale qui a affirmé sans complexe aucun que nous avons le droit de voter sur l’avenir de notre pays de Brest à Clisson, que cela plaise à Paris ou non.

Les délégations internationales irlandaises et kanaks, invitées par la Gauche Indépendantiste pour son université de rentrée, ont suscité l’enthousiasme en fin de manif par leurs interventions punchy, en replaçant le combat breton pour le droit de décider dans un cadre international. Et l’hommage en solidarité avec les prisonniers politiques catalans a été bien perçu et sonnait juste.

La prise de parole finale, entièrement bilingue, lue par un podium exclusivement féminin et reproduite ci-dessous, invite à poursuivre la dynamique par une manifestation à Rennes le 08 décembre à quelques jours de la session du Conseil Régional de Bretagne.

Nous pensons que si nous voulons inscrire le droit à l’autodétermination du peuple breton à l’agenda politique breton il faut faire de cette initiative et de cette campagne une priorité.

Il faut poursuivre parce que comme le dit un camarade de notre organisation :

Pour de très nombreux  des bretons et bretonnes, la revendication pour la réunification est connue et vivante… Maintenant c’est la revendication pour le référendum qui commence à s’installer et à être de plus en plus connue.

Nous ne l’installerons pas en plaçant nos combats dans le calendrier institutionnel parisien ni dans le seul cadre électoral, comme vont vouloir le faire certains participants en se fourvoyant dans les élections européennes aux cotés de partis hexagonaux rendant invisible ou presque leur faible force.

Cette double affirmation politique d’unité de la Bretagne et du droit de décider semble mettre mal à l’aise une partie du vieux “mouvement breton” qui veut continuer à se persuader de l’utilité de participer aux initiatives prévues et autorisées par la réforme territoriale (comme le droit d’option) pour faire progresser l’unité de la Bretagne.  Ce vieil “Emsav” ne voit pas, ou ne veut pas voir, l’indifférence polie de nos concitoyens qui ne contestent pas l’aspect historique de la bretonnité du pays Nantais, mais n’ont pas plus envie que ça de se battre pour seulement un département de plus afin de gérer le RSA, les collèges et quelques routes…

Nous invitons chacun à diffuser le texte de la manif de Rennes et à inviter ses contacts pour cette initiative clairement ancrée dans une perspective de mieux-disant démocratique et social. Vous pouvez contacter la Coordination Démocratique de Bretagne pour diffuser le matériel dans votre quartier ou commune.

Des militants de la Gauche Indépendantiste investis dans la campagne.

La veille de la manif pour l’unité de la Bretagne la Gauche Indépendantiste tenait une session de formation pour sa 4eme université de rentrée organisée pour la première fois en pays Nantais. Prés de 40 personnes y ont prit part pour écouter les délégués Irlandais et Kanaks venus parler de leur combat pour l’indépendance de leur pays et leur position sur le référendums. Les camarades de la CUP Catalane avaient fait parvenir une vidéo car retenus par d’importantes mobilisations antifascistes en cette veille de d’anniversaire du référendum d’indépendance.

Pour les Kanaks du Parti Travailliste et de l’USTKE ( Union Syndical des Travailleurs Kanaks et Exploités ) le référendum du 4 novembre prochain ne correspond pas à leur conception de la démocratie. Mina Kherfi représentante du PT a expliqué la position de non participation de ces deux formations pour ce référendum en détaillant des faits sociaux :

  • taux de chômage chez les Kanaks : 26 % contre 7 % chez les non-Kanaks ;
  • 57 % des non-diplômés sont kanak : on compte seulement 6 % de diplômés de l’enseignement supérieur chez les Kanaks
  • 85 % des chefs d’entreprise et 75 % des cadres supérieurs sont des métropolitains ; par contre 75 % des ouvriers sont kanak.
  • Une violence sociale forte envoyant des jeunes kanaks en nombre derrière les barreaux (90 % de la population carcérale est d’origine kanak, des faits principalement dus à l’alcool), un taux de suicide inquiétant, l’échec scolaire, le chômage, les jeunes sont écartelés entre les valeurs coutumières et le monde occidental et peinent à trouver leur place dans une société dominée par les Européens et l’argent.

Pour toute ces raisons et par ce que c’est la puissance coloniale française qui délimite le corps électoral, et qui détermine la question posé en imposant le concept de Calédonie à celui de Kanaky notre camarade a justifié la non participation. Le FLNKS ( Front Libération National Kanak Socialiste ) importante composante historique du mouvement national Kanak appelle lui a y participer et à voter “OUI”. Elle nous a fait part de l’émergence d’une réflexion sur la mise en place d’un référendum auto-organisé dans le mouvement de libération Kanak.

Son témoignage simple et directe a été une parole anticolonialiste appréciée et ce d’autant plus qu’elle se fait rare tant les médias métropolitains ne parlent pas de la situation en Kanaky.

Puis l’IRSP , le Parti Républicain Socialiste Irlandais représenté notamment par Ciaran Cunnimgham nous a fait aprt de la situation en Irlande. La perspective du retour d’une frontière entre le sud et le nord de l’Ile comme conséquence du Brexit a remis au gout du jour le débat sur l’unité de l’Irlande. Depuis 1998 les accords du Vendredi Saint que l’IRSP et l’INLA ( Armée Nationale de Libération Irlandaise ) l’autre composante du mouvement socialiste républicain Irlandais ont refusé de soutenir prévoient néanmoins la possibilité d’un référendum «sur la frontière»  inscrite dans l’accord de paix. Il devrait être organiser s’il devenait incontestable qu’une majorité dans les deux Irlandes penchait pour la fin de la partition. Tous les sondages suite au référendum pro Brexit donne une majorité large au maintien de l’Irlande dans L’UE au sud comme au nord de la frontière. Pour cette raison et par ce que la démographie est favorable à la communauté qui vote républicain au nord au détriment des unionistes l’IRSP et le Provisional Sinn Fein ont choisi de faire campagne pour la tenue de ce référendum transfrontalier.

L’IRSP radicalement anticapitaliste veut que la gauche la plus décomplexée soit à l’avant-garde de ce mouvement démocratique qui permettrait de remettre à l’agenda politique la question de la souveraineté Irlandaise, de l’unité de l’ile et celle du départ des troupes britanniques dans le cadre d’un grand mouvement citoyen.

Les échanges avec le public ont permis d’aborder plus la position originale de l’IRSP sur cette campagne ” Yes For Unity” ainsi que celle du maintien en détention sans procès de prisonniers politiques comme Tony Taylor et sur la répression en général.

Le lendemain , aprés un hommage à Bobby Sands nos camarades Kanaks et Irlandais furent reçus en mairie de Saint-Herblain par Eric Bainvel militant de la Gauche Indépendantiste et élu pour la coalition Saint-Herblain à Gauche Toute. Ce fut l’occasion d’échanger sur le municipalisme , la solidarité internationale et la solidarité avec les détenus politiques en France tel Georges Ibrahim Abdallah détenu depuis 1984 pour son action dans la résistance Palestinienne.

Dans l’après-midi les militants de l’IRSP et du PT Kanak et du Mouvement des Jeunes Kanaks en France ont pris part au cortège internationaliste dans la manif de Nantes pour l’unité de la Bretagne et le droit à l’autodétermination. Une présence remarquée et appréciée de tous et toutes et  chaleureusement applaudie par les 3000 personnes présentes.

Bien évidemment ils prirent toutes leur place dans la minute d’hommage aux prisonniers et exilés Catalans.

Dans quelques semaines la Gauche Indépendantiste présentera son cycle de formation pour l’année 2018-2019.

 

4ème Université de rentrée de la Gauche Indépendantiste

28-29 septembre Saint-Herblain/Nantes

Depuis 4 ans la Gauche Indépendantiste propose un rendez-vous de formation et d’échanges fin septembre.

Cette année nous l’organisons pour la première fois à Nantes et son agglomération.

Alors que nos militantEs sont investiEs plus que jamais dans la campagne pour le droit à décider en Bretagne et l’unité territoriale de notre pays, nous avons décidé de proposer de réfléchir aux différents processus en cours en Europe et ailleurs pour que les peuples puisent exercer leur droit à décider, le droit à l’autodétermination.

Pour ce faire nous avons invités des camarades Catalans et Irlandais ainsi que des Kanaks.

 

Programme :

  • Vendredi 28 septembre à 21H00, salle du soleil levant à Saint-Herblain.

Réunion publique : Souverainetés, Référendums, Indépendances…

Intervenants :

-Kanaky avec Mina Kherfi militante du Parti Travailliste qui comme le principal syndicat Kanak USTKE appelle à la non participation auscrutin de novembre. Tous les points de vues indépendantistes sur le référendum en Kanaky seront exposés.

– Pays Catalans : Mireia BOYA ex-députée de la CUP au parlement de Barcelone nous fera le bilan de la construction de la république Catalane. Un an après l’auto-organisation du référendum Catalan pour l’indépendance où en est le mouvement indépendantiste malgré la répression ?

– Irlande : Ciaran Cunningham du Parti Républicain Socialiste Irlandais (IRSP) viendra nous expliquer la campagne de son parti pour refuser le retour de la frontière au sein de l’Irlande après le Brexit et la position originale de sa formation en faveur d’un référendum sur l’unité de l’Irlande.

La Gauche Indépendantiste présentera son programme de formation de l’Université Socialiste de Bretagne qui s’étalera tout au long de l’année 2018-2019.

Isabel Vallet en compagnie de membres de la Gauche Indépendantiste à la Diada de Barcelone en 2014


D’an 11 a viz Eost ur c’hant den bennak a oa deuet da vanifestiñ en Oriant da vare emvod meur ar gelted a-benn sachañ evezh war an diforc’hioù statud etre Breizh ha Kembre ( ar vro lakaet war wel ar bloaz mañ gant aozerient gouel bras An Oriant ) . Kalz anezho a oa yaouank tre, en o zouez e oa perzhidi ar strollad “Bak e Brezhoneg” hag o doa graet kement a drouz e dibenn ar bloavezh skol.

Dindan an heol ha dirak sellou sabatuet an douristed o doa ar vanifesterien azgoulennet ar gwir evit ar vretoned da reiñ o soñj diwar-benn dazont o bro , ha kement-se deus Brest da gKlison. Plantañ tem ar gwir d’en em dermeniñ evel pobl e deiziataer politikel ar vro a chom unan deus o faliou pennañ.

Aozerien an dibunadeg a felle dezhe tennañ gounid deus an darvoud evit brudañ ar vanifestadeg a vo e dibenn miz Gwengolo e Naoned.

Meur a bennad a oa bet er c’helaouennou lec’hel da heul ar vanif, traktou evit manif an Naoned dasparzhet e kêr ar vorlued, un disoc’h dereat evit ar vanifestafeg bolitikel gentañ aozet e-pad gouel an Oriant abaoe 2005.

Evit klozañ ar vanifesterien o doa kemeret a gaoz e galleg hag e brezhoneg. Ur brezegenn leun a breder eo a ginnigomp deoc’h amañ :

 

Trugarez da vezañ holl amañ hiziv evit un tolpadeg ispisial ha divoutin kar ne c’houlennomp mann ebet digant ar stad-c’hall.

Amañ emaomp evit embann e rank pobl Breizh bezañ gouest da implij he gwir d’en em dermeniñ, he gwir da dermeniñ ledander hor bro hag ar barregezhiou a fell deomp mestroniañ hon unan.

D’ar c’houlz ma klever politikerien a-vicher hep resped ebet o kaozeal diwar-benn an eurorannvro hag an emglev jirondin a faot dezhe marc’hata hep goulenn hor soñj e fell deomp adembann sklaer e rank pobl Breizh reiñ hec’h ali hag e rank en em aozañ evit bezañ klevet.

A-benn en em aozañ evit sevel hor bro deus Brest betek Klison arabat eo doujañ ouzh reolennoù ur c’hoari a zo bet mestroniet gant ar stad. Hervez bonreizh 1958 n’eus ket deus hon fobl. Dav eo tremen e biou d’al lezennou hag aozañ dre ret ur referandom war vreizh a-bezh. Karout a rafemp klevet ar re a gomz en hon anv reiñ o soñj diwar-benn hor azgoulenn diazez : ha rankout a reer goulenn ali pobl Breizh pe daoust hag e ranker kenderc’hel d’ober fiziañs da dilennidi ha lezennou zo aze a-benn lakaat ac’hanomp da lonkañ sav-poent Pariz ?

Ne servij da netra goulenn muioc’h a c’halloudou evit Breizh ma n’omp ket gouest da sammañ hor girriegezhioù a-benn implij amañ hor gwir da zibab hep aotre Pariz.

Pa fell d’ur bobl bezañ anavezet evel pobl n’he deus nemet un hent, hini an disujidigezh !

Hon istor arnevez zo leun a skoueriou kentelius a ziskouez e ranker disentiñ a-benn lakaat an demokratelezh da vont war-raok kement hag hon gwiriou broadel:

E 1924 : Jozefin Pencalet stourmerez , komunourez, sindikalourez ha gwregelourez eus Douarnenez a oa bet dilennet er c’huzul-kêr pa n’o devoa ket ar merc’hed ar gwir da vouezhiañ na da vezañ dilennet. Ar c’huzul-stad eo a nullo he dilennadeg met dre oberennou evel-se e oa bet tizhet gwiriou diazez gant ar merc’hed !

E 1934 : 346 kumun eus Breizh, en o zouez re deus Bro Naoned o doa votet melladou evit ma vije kelennet brezhoneg er skoliou hep aotre Pariz. Muzuliañ a reer hiziv an deiz an hent bet graet e pennou an dud.

E 1977 : Ar skol Diwan gentañ a oa bet digoret e Gwitalmeze, hep goulenn tamm aotre ebet kar ne felle ket d’ar stad reiñ plas d’hor yezh en deskadurezh. Ha gouzout a rit petra eo deuet da vezañ goude !

E 1984 : Stoumerien ha stoumerezed Stourm ar Brezhoneg o doa duet ar pannelou hent kentañ, a-drugarez dezhe ar stad en doa ranket ar bloaz mañ sentiñ ober ur plas d’an divyezegezh war an hentou zo meret ganti. Deomp ni da deurel evezh evit ma vo ar memes gwiriou gant annezidi bro-Naoned.

E 1994 : Kuzul-rannvro Breizh pevar departamant en doa roet ur yalc’had evit krouidigezh al lise Diwan kentañ e Karaez daoust d’al lezenn Falloux. Lez-varn ar melestradurezh a oa bet rediet gant ar prefed, anezhañ ur gwir koñsul e Breizh, da nullañ ar yalc’had. Da heul ar stourm a oa bet kaset gant ar bobl e oa bet kavet diskoulmoù. Aliañ a reomp d’ar re zo e penn ar rannvro d’ober kement all hiziv en ur reiñ ur yalc’had dreistordinal da zDiwan evit an distro-skol evit chom a sav gant ar c’hevratou sikouret ha postou-labour bresk an implijidi na gelennont ket. Trawalc’h gant ar c’homzou brav, fellout a ra deomp gwelet oberennou a zisujidezh fetis kaset e fas Pariz, o bonreizh hag o lezennou na zereont ket ouzh hor gwirvoud !

E miz Even 2017 : 15 lisead eus Diwan o doa lakaet o dazont en arvar en ur rentañ kopiennou zo e brezhoneg daoust da emzalc’h negativel an deskadurezh-stad. An oberenn stourm-mañ n’en doa ket miret oute da gaout o diplom ha talvoudus e oa bet da lakaat war wel ar gwir da vezañ skoliataet e brezhoneg deus ar skol-vamm d’ar skol-veur e yezh ar vro en mod poellek.

Klevet meump kalz deus ar bolitikourien lec’hel oc’h estlammiñ dirak kalon al liseidi. Ra vefont awenet gante en ur zisentiñ , en ur aozañ ur referendom a-gevred gant kevredigezh sivil Breizh gant pe hep aotre Pariz , evit tabutal diwar-benn tachenn hor bro hag ar barregezhiou a souvereniezh a rankomp mestroniañ.

Ar gembreiz o doa gellet votiñ e 1979, 1997 ha 2011 war ar ar barregezhioù mestroniet gant o farlamant, ha bremañ o deus ar gwir da reiñ o soñj diwar-benn ar politikirezh yezh, ar skoliou, met ivez al lojeiz, an treuzdougen….

Lod a zo o kabaliñ evit ma vo ur referendom all e Kembre, evel ma zo lod o c’houlenn e vefe goulennet ali pobl Iwerzhon diwar-benn an harz hag unaniezh an enezenn. E dibenn miz Gouere 15 000 den o doa dibunet e Inverness da c’houlenn groñs ma vo un eil referendom war dizalc’hiezh Skos.

Diwar skouer ar gatalaniz 10 miz zo e rankomp aozañ amañ e Breizh ur vreutadeg ledan ha trouzus war ar gwir da zibab a zo kement broad hep stad , evit ma vo un eskemm bev ha frouezhus er gevredigezh a-bezh e-mesk ar sitoaiened evit paouez gant bonreizh 1958 ha sevel amañ e Breizh ur gevredigezh reizhoc’h hag un demokratelezh tost deus ar bobl.

Barrek omp da lakaat ar stad da vont war gil un tamm pe da vat war raktresou evel hini aerborzh Kernitron-al-lann , ar raktresou mengleuzioù pe pa fell d’he servijou serriñ gwiliouderezh Gwengamp. Pa stourm ar vretoned ez a ar stad war gil.

D’ar bobl eo da hadañ dre ar stourm greun an vreutadeg ledan a rankomp kaout diwar-benn ar gwir da zibab deus Brest betek Klison ! Manif hiziv n’eo nemet ul lankad a-raok manif Naoned d’an 29 a viz Gwengolo !

Deuit ganeomp ha stourmomp asambles betek an trec’h ! “

Les initiateurs de la manifestation de Nantes en faveur du droit à décider et de l’unité de la Bretagne ne comptaient pas laisser passer l’occasion du Festival Interceltique de Lorient dont le pays de Galles était l’invité central sans faire savoir que le débat sur l’évolution institutionnelle de la Bretagne doit se dérouler dans la rue.

La Coordination Démocratique de Bretagne est le nom générique des organisateurs de la manifestation de Nantes du 29 septembre.

Après la manifestation de Karaez en ouverture des Vieilles Charrues c’était le deuxième rendez-vous revendicatif de cet été. Il est toujours difficile de mobiliser en période estival et d’y tenir un message politiquement audible. D’autant plus que Lorient n’avait pas connu de manifestation politique depuis 2005 pendant le festival. Mission réussie pour la centaine de manifestants qui a souligné la différence existant entre le statut du Pays de Galles et la Bretagne et l’absence totale de perspective de consultation du peuple breton dans les propos des aménageurs, ministres et autres élus régionaux.

C’est une manifestation, jeune, dynamique et colorée qui parcouru la ville sous le soleil, avec une présence remarquée du collectif “Bak e Brezhoneg”. Un discours percutant a été tenu en breton et en français sur le contexte politique et les suites de la campagne pour le droit à décider.

Un discours soulignant la nécessité de bousculer la légalité pour gagner des droits collectifs.

Prochain rendez-vous le 29 septembre à Nantes !

 

Merci à tous et toutes d’être présents aujourd’hui à ce rassemblement pour le moins original car nous n’y demandons rien à l’état français.

Nous sommes là pour affirmer que le peuple breton doit pouvoir exercer son droit à l’autodétermination, son droit à choisir le périmètre de son territoire et les compétences qu’il souhaite lui-même exercer.

Alors que des politiciens professionnels sans aucun mandat nous parlent d’Eurorégion et de Pacte Girondin — qu’ils entendent marchander sans nous consulter — nous voulons réaffirmer avec force que le peuple breton doit être consulté et doit s’organiser pour l’être.

Pour s’organiser afin de construire notre pays de Brest à Clisson il ne faut pas jouer les règles du jeu imposé par l’état central. Dans la constitution de 1958 notre existence en tant que peuple breton est niée. Il faut bousculer la légalité et imposer ici la mise en place d’une consultation populaire dans l’ensemble de la Bretagne. Que ceux qui parlent en notre nom se positionnent sur cette exigence fondamentale : le peuple breton doit-il être consulté ou doit-on continuer à faire confiance à des élus et à des lois qui sont là pour nous faire avaler le point de vue de Paris ?

Il ne sert à rien de demander plus de pouvoirs pour la Bretagne si nous ne prenons pas collectivement nos responsabilités pour s’organiser ici pour exercer ce droit à décider sans l’avis de Paris.

Quand un peuple se veut tel il n’a qu’un devoir l’insoumission !

Notre histoire récente est pleine d’exemples démontrant la nécessité de l’insoumission pour faire progresser la démocratie et nos droits en tant que peuple :

En 1924 : Joséphine Pencalet militante communiste, syndicaliste et féministe de Douarnenez est élue au conseil municipal de Douarnenez alors même que les femmes n’avaient ni le droit de vote ni le droit d’être élue. Le conseil d’état annulera son élection mais c’est ce genre d’actions qui a permis aux femmes d’accéder à ces droits fondamentaux !

En 1934 : 346 communes de toute la Bretagne (Pays Nantais inclus) délibèrent sans l’autorisation de Paris pour l’enseignement du breton à l’école. C’est la première initiative publique pour revendiquer une place pour la langue bretonne dans l’enseignement. On mesure aujourd’hui le chemin parcouru dans les mentalités collectives.

En 1977 : la première école Diwan est ouverte à Ploudalmezeau face au refus d’accorder la moindre place à la langue breton à l’école, et ce sans aucune autorisation ! Vous connaissez la suite !

En 1984 : les militant·e·s de Stourm ar Brezhoneg noircissent les premiers panneaux routiers, grâce à eux/elles cette année l’état français a du céder face à la revendication du bilinguisme routier sur les routes dont il a la compétence. A nous de veiller à ce que les habitants du département de Loire-Atlantique bénéficient des mêmes droits.

En 1994 : le conseil régional de Bretagne administrative délibère et accorde un subvention pur la création du premier Lycée Diwan de Karaez malgré la loi Falloux. Le tribunal administratif, sur pression du Préfet (véritable consul de Paris en Bretagne) fait annuler la subvention. Suite à la mobilisation populaire des solutions sont trouvées. Nous suggérons d’ailleurs à la majorité actuelle de faire de même en accordant une subvention exceptionnelle à Diwan pour cette rentrée afin d’en terminer avec les contrats aidés et la précarité pour les emplois non-enseignants. Raz le bol des belles paroles, nous voulons des actes d’insoumission face à Paris et à cette constitution et ces lois qui ne sont pas adaptés à notre réalité !

En juin 2017 : 15 lycéens de Diwan mettent leur avenir en jeu et rédigent certaines copies du bac en Breton malgré l’hostilité de l’éducation nationale. Cet acte revendicatif ne les empêchent pas d’obtenir leur diplôme et permet de poser publiquement la question du droit à suivre une scolarité de façon cohérente de le maternelle à l’université.

Nous avons entendu une bonne partie de la classe politique locale s’esbaudir devant le courage des lycéens. Mais qu’ils s’en inspirent, qu’ils s’insoumettent et qu’ils s’engagent à organiser un référendum avec la société civile ici avec ou sans l’autorisation de Paris pour débattre des limites de notre pays et du degré de souveraineté que nous devons exercer.

Les gallois ont pu voter en 1979, 1997 et 2011 sur les compétences de leur parlement et ont leur mots à dire sur la politique linguistique, scolaire, mais aussi sur le logement, les transports…

Certains font campagne pour un nouveau référendum au Pays de Galles, comme d’autres demandent une consultation en Irlande sur le maintien de la frontière et l’unité de l’ile. Fin juillet à Inverness 15 000 personnes ont défilés pour exiger la tenue d’un second référendum en Écosse sur l’indépendance.

A l’instar des catalans il y a 10 mois nous devons nous organiser pour qu’en Bretagne ce débat du droit de décider pour les peuples sans état irrigue toute notre société d’un vivifiant débat citoyen pour en terminer avec la constitution de 1958 et construire ici une société plus juste et la démocratie de proximité.

Notre capacité a faire reculer l’état central de façon définitive ou partiel sur des projets imposés comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les projets miniers et extractivistes, la fermeture de la maternité de Guingamp prouve que quand les bretons luttent le pouvoir central recule.

C’est au peuple par sa mobilisation d’imposer un débat de fond sur cette question du droit de décider de Brest à Clisson !

La manif d’aujourd’hui n’est qu’une étape avant celle de Nantes le 29 septembre !

Rejoignez nous, organisons-nous ! 

 

Il n’est pas exagéré ou injurieux d’affirmer que le PCF en Bretagne est pour le moins frileux quand à l’évocation de la moindre évolution institutionnelle en Bretagne. Si des engagements sincères en son sein existent ici et là en faveur de la langue bretonne on n’a jamais lu un texte de ce parti en faveur de la co-officialité de la langue bretonne. Suivant les fédérations départementales on perçoit bien que tous les adhérents de ce parti ne sont pas très à l’aise avec ces questions. Il faut dire que leur histoire d’amour tumultueuse avec la mouvance mélenchoniste,  elle très hostile à la langue bretonne et même à l’affirmation de la moindre singularité bretonne , n’aide pas pour classer ce parti dans le camp des défenseurs du droit du peuple breton à choisir son avenir. Peu semblent savoir en son sein que l’Humanité en 1932 défendait les poseurs de bombe de Gwenn-ha-Du groupe “terroriste” nationaliste breton qui fit sauter le monument de la honte à Rennes symbolisant l’union de la Bretagne à la France et par là même le droit du peuple breton à l’autodétermination.

En Alsace , suite à la constitution du soviet de Strasbourg ( un des seuls conseils ouvrier-soldats-paysans de l’actuel état français )  qui institua l’éphémère république d’Alsace-Loraine en novembre 1918 les communistes du PCF ont parfois fait front commun avec la revendication autonomiste alsacienne dans les années 20 et 30 et la défense des libertés et de la langue locale.

Comme en Bretagne, le PCF abandonna progressivement ce soutien aux nationalités opprimées de l’hexagone au fur et à mesure qu’il entamait sa mue de parti de gouvernement défendant l’unité de la France.

Depuis 2014 et la réforme territoriale qui a engloutit l’Alsace-Moselle dans le Grand-Est la revendication “autonomiste” alsacienne a reprit de la vigueur et de la visibilité. Les scores du Parti autonomiste Unser Land , prés de 5 % aux régionales de 2015 et de très bonnes prestations aux départementales, sa capacité a mener des campagnes contre le Grand Est en sont des témoignages. Unser Land ( le Parti Alsacien ) est un parti centriste et fédéraliste.

Désir d’Alsace ?

C’est un courant suffisamment puissant qui oblige comme le rappelle le journal “Les Echos” du 6 aout 2018 le gouvernement à ” d’ Edouard Philippe, a charger la ministre Jacqueline Gourault d’une nouvelle mission de concertation sur l’avenir institutionnel de l’Alsace. Un rapprochement entre Haut-Rhin et Bas-Rhin est envisagé.” Et le préfet Marx de se prononcer malgré “un désir d’Alsace” perceptible dans la population contre une sortie de l’Alsace de la région Grand-Est et une future collectivité unique. Le combat pour que le peuple Alsacien puisse s’exprimer est à mener.

Le retour de l’Alsace rouge ?

Mais à part Unser Land une autre formation a fait une déclaration étonnamment favorable à l’autonomie de l’Alsace, parlant même d’autodétermination, de référendum et d’indépendance. Les Jeunesses communistes du bas-Rhin ont adopté une résolution en novembre 2017 lors d’une conférence fédérale ayant pour mot d’ordre : « Pour une Alsace libre et dans les mains de ses travailleurs » (!!) exigeant :

A Court terme : bilinguisme appliqué dans l’enseignement (français/allemand-alsacien), promotion de la langue et de la culture régionale, réappropriation des symboles alsaciens par le mouvement communiste (drapeau rouge et blanc, etc.), maintien du droit local (notamment en ce qui concerne l’assurance maladie), abolition du Concordat par référendum.

A moyen et long termes : autonomie avec auto-détermination du peuple alsacien (référendum pour une indépendance, etc).

En plus de cette résolution les jeunes communistes alsaciens recouvrent les murs d’affiches sur lesquelles ils assument clairement leur mots d’ordres.

C’est surprenant et réjouissant, nous serions curieux de savoir ce qu’en pensent leurs alter-égos des fédés PCF et MCJF de Bretagne ( Loire-Atlantique incluse ! )….

Ce qui seraient des revendications justes en Alsace ne le seraient pas en Bretagne ?

Bretagne-info leur est ouvert…

ps : la photo de une est issue d’un rassemblement de la Brigade Antifasciste de Strasbourg qui a publié un intéressant texte contre la récupération de l’identité alsacienne par les fascistes.

Mise à jour : On nous signale l’existence d’un dossier historique sur les communistes et la question Alsacienne et les prises de position des JC de Perpignan ( Catalogne nord ) en faveur du respect du droit à l’autodétermination de la Catalogne sud ( ! ) .