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Ce sont les personnels de la maternité qui ont pris l’initiative de lancer une troisième manifestation en quelques semaines à Guingamp pour s’opposer à la fermeture de ce service en février 2019. La dernière a atteint le chiffre de 2000 personnes : chacun est conscient qu’il faut faire mieux ce coup-ci. Pour le personnel mobilisé, il s’agit de montrer que “la mobilisation contre la fermeture de la maternité de Guingamp ne faiblit pas“, et d’ajouter  : “ne laissons pas croire que le temps suffira à nous faire accepter cette décision INJUSTE !!”.

Les élus présents en nombre lors de la dernière mobilisation — à l’exception notable de Yannick Kerlogot député régionaliste LREM qui défend avec zèle la casse de l’hôpital public — ne semblent rien proposer à part des recours juridiques ou des envois de messages subliminaux au pouvoir central par l’entremise de Noel Legraet. L’ex-maire de Guingamp, membre du PS, patron de l’agro-alimentaire et surtout patron de la Fédération Française de Foot a laissé entendre qu’il porterait le message du mécontentement local en haut lieu. Les personnels ont raison de ne pas se bercer d’illusion sur les recours juridiques et les postures de notables, seule la lutte paie !

Le comité de défense de la santé initié par la CGT locale a porté les premières mobilisation et depuis la majorité sociale s’est rallié à son objectif. Mais pour réussir à construire le rapport de force multiforme il faudra bien élargir le cadre de mobilisation en devenant un outil que peuvent s’approprier tout un chacun.

Et surtout si le temps est encore à massifier la mobilisation il faudra bien parler des modes d’actions. Qui peut croire que seuls des défilés suffiront ?

Si chacun se plait a évoquer la lutte qui il y a 10 ans a permis aux Carhaisiens de maintenir la maternité dans cette ville, peu osent rappeler que cette lutte a souvent bousculé la légalité et rompu avec les tranquilles promenades et peu osent rappeler que ce fut l’exact contraire à Paimpol, commune voisine mobilisée il y a quelques années pour les mêmes causes en restant dans un cadre légal, soumis et défensif et qui a perdu son service de maternité.

Les militants de la Gauche Indépendantiste ont comme les autres pris des initiatives visibles de soutien à la lutte de la maternité de Guingamp en faisant entendre que c’est bien une lutte anticapitaliste pour vivre et décider en Bretagne qui se contruit là. La diffusion massive d’affiches et d’autocollants bilingues conçus par nos soins a connu un véritable succès.

Aprés la manif Diwan à Rennes un passage par l’ARS

L’occupation symbolique de l’Agence Régionale de Santé à Rennes par les parents d’élèves Diwan du pays de Guingamp le 26 mai dernier à l’issue d’une manif du réseau des écoles immersives a été une traduction concrète du potentiel de convergences de luttes locales.

Rendez-vous le 30 juin à 11H place de la mairie.

Des militants de la Gauche Indépendantiste du pays de Guingamp.

 

Communiqué de presse

Les adhérents de la Gauche Indépendantiste Bretonne du Trégor, du Goelo et de Haute-Cornouaille tiennent à exprimer leur solidarité avec le personnel de la maternité de Guingamp dont la fermeture a été annoncée.

Nous sommes disponibles pour construire un vaste mouvement d’opposition à cette décision qui s’inscrit dans le droit fil de la politique du gouvernement de Paris qui appauvrit nos territoires déjà durement marqués par la crise sociale en dégradant encore nos conditions de vie en touchant au service de santé, ceci dans le droit fil de ses attaques contre l’éducation en milieu rural, la fermeture de services publics, la remise en cause des contrats aidés qui fragilise les associations notamment celle qui assurent un service d’enseignement immersif en langue bretonne (Diwan).

Une fois de plus ce sont les femmes déjà très précarisées qui subissent les premières les effets de la vision capitaliste de la société que défend En Marche.

C’est aux bretons et bretonnes de décider du maintien des services de santé de proximité à Guingamp comme ailleurs. Seule la lutte radicale et multiforme comme le prouve l’expérience victorieuse de Karaez/Carhaix nous permettra de prendre cette décision en toute souveraineté.

Mobilisons-nous pour obliger l’ARS a revoir sa copie et faire reculer le gouvernement ultralibéral de Macron soutenu par le député Kerlogot qui veulent faire crever le Trégor !

Pour la Gauche Indépendantiste Bretonne : Maiwen Salomon.

Vendredi 23 février au Dibar (entre Plougonver et Gurunuhel) le collectif Douar Didoull organise un Apéro-projection-discussion sur les mines en projetant deux documentaires qui donnent la parole aux mineurs du nord de la France : Mort à 100% tourné en 1980 par Agnès et Jean Guérin, et Mort à 100% Post Scriptum de 2017 réalisé par Modeste Richard et Tomjo.

Ces documentaires se donnent comme objectif de démystifier l’histoire minière : de la bataille du charbon de 1945 déclarée par Maurice Thorez à l’élévation du bassin minier comme patrimoine mondial de l’UNESCO par François Hollande.

  • Mort à 100%

“Morts à 100 %” tire le bilan d’une vie de travail et d’exploitation pour ceux qui, dans le bassin et ailleurs, ont cru au mythe du mineur héroïque au travail et dans la lutte. Ce mythe auquel ont largement contribué les partis politiques de gauche et les syndicats s’est effondré sans heurts dans la mort du bassin du Nord-Pas-de-Calais. Les mineurs se demandent comment ils ont pu contribuer à leur propre exploitation et à leur propre mort par silicose.

  • Mort à 100% Post Scriptum

En 2012, l’UNESCO élève le bassin minier Nord-Pas-de-Calais au rang de « Patrimoine mondial », saluant l’« œuvre conjuguée de l’homme et de la nature ». La mémoire des 40 000 morts de la silicose s’en trouve recouverte de représentations aseptisées confinant à la nostalgie. La mythologie minière connaît alors une seconde vie. Elle ne sert plus l’exploitation du travail des mineurs, mais celle de leur image, mise au profit du renouveau du bassin houiller.

Voilà ce dont témoignent les acteurs du Centre d’animation culturelle de Douai qui, dans les années 1980, écorchèrent la mythologie minière : les travailleurs du fond étaient-ils ces héros de la Grandeur industrielle française, ou les otages d’une fierté qui les poussa au sacrifice ?

Venez donc nombreu.x.ses demain dès 19h pour un apéro suivi de la projection à 20h30 et d’une discussion en présence des organisateur.rice.s et des réalisateur.rice.s.
Entrée prix libre.

 
Quand un membre important de Produit en Bretagne défiscalise son entreprise en Grande Bretagne… une affaire qui illustre bien l’attitude ambigüe des patrons sur la Bretagne, dont ils parlent avec des tremolos dans la voix, surtout quand elle leur rapporte, mais sans rien dépenser pour l’émanciper.
Situé à Saint-Agathon, dans la périphérie de Guingamp, le cabinet Setti s’est fait une bien curieuse spécialité : celle de créer des sociétés en Grande-Bretagne. Passer la Manche permet quelques avantages. Le gérant échappe aux cotisations du RSI, ce qui peut constituer une jolie économie chaque année. De plus, en cas de contrôle Ursaaf ou fiscal, c’est la société qui est visée, mais pas son ou ses actionnaires. Ces derniers peuvent donc organiser leur insolvabilité.
Setti a ainsi « déménagé » plusieurs centaines d’entreprises, particulièrement en basse Bretagne. Selon un expert-comptable local : « c’est la défiscalisation pour de pauvres gens, qui n’ont pas les moyens ou l’idée de faire appel à un avocat spécialisé. Franchement, même en restant en France, il y a des moyens plus performants que çà. »
La plupart des clients de Setti sont en effet des artisans ou des petits commerçants qui n’emploient pas ou peu de salariés. A une exception notable, deux entreprises, Menthe poivrée et Ad Augusta, dont le principal actionnaire est Jacques Fitamant. Un nom qui n’est pas inconnu.
 
Culture bretonne offshore ?
A la tête de quelques magazines professionnels, notamment dans l’agroalimentaire, Jacques Fitamant est aussi l’éditeur de l’ancienne revue de référence Ar Men qu’il a racheté en 2003. Un beau coup à l’époque pour quelqu’un qui n’a jamais forcément brillé par sa culture. Depuis, il n’a guère cherché à développer le titre dont la chute des ventes s’est brutalement accélérée dans les années 2010. Depuis quelques années, la revue peine à retrouver des lecteurs déroutés par un changement de ligne éditoriale qui privilégie désormais l’esthétique au fond.
C’est sans doute Ar Men qui a permis à Jacques Fitamant d’intégrer Produit en Bretagne. Émanation de la bourgeoisie bretonne, cette association de patrons œuvre officiellement pour la relocalisation de l’emploi en Bretagne et défend des valeurs éthiques. Avec Jacques Fitamant, c’est réussi puisqu’il a choisi le moment où il présidait le collège « Culture et création » pour se défiscaliser… en Grande-Bretagne, où cet employeur condamné aux prudhommes risquait sans doute moins gros…
Alors que depuis des années, on ne cesse de nous en raconter sur les lobbys des patrons bretons, leur puissants réseaux et clubs. Alors que depuis des années, les plus médiatiques d’entre eux multiplient les déclarations fracassantes sur l’indépendance ou la régionalisation, le cas Fitamant illustre en fait le vide politique intersidéral du patronat breton. La Bretagne n’apparaît plus que comme un argument marketing qui permet de se faire plus d’argent qu’on optimise ensuite à l’étranger. A la différence des élites catalanes, écossaises ou basques, pratiquement aucun de ces patrons n’apporte de soutien financier à ce qui aurait pu devenir l’embryon d’un parti de droite ou de centre droit régionaliste ou indépendantiste. Forts en gueule, mais pauvres en actes, mais toujours « exploiteurs en Bretagne ».

Communiqué de presse (19/12/2017) du collectif DOUAR DIDOULL

715 000 € : joyeux Noël Variscan Mines !

Variscan Mines, société détenant les permis miniers de Loc-Envel, Merleac et Silfiac, vient d’annoncer à ses actionnaires qu’elle a perçue une somme de 715 00 euros de la part de l’Etat français (dont 260 000 € pour les années 2014 et 2015). Elle se félicite même de profiter d’un régime fiscal avantageux en France : en effet, un crédit d’impôt et de recherche (CIR) lui a été octroyé pour ses activités depuis 2011. Et, une demande est en cours pour l’année 2016.

Variscan Mines a déjà utilisé gratuitement les recherches faites antérieurement par le BRGM (organisme public) dans le sous-sol breton et comme l’Etat français lui reverse des sommes, en fait les contribuables français paieraient donc deux fois les recherches de Variscan ? Les projets miniers portent aussi atteinte à la quantité et la qualité de l’eau potable disponible sur le territoire, dont le traitement est également répercuté sur la facture du consommateur.

Pour le moment, aucun forage d’exploration n’a été effectué en Bretagne grâce au travail d’explication et de mobilisation des collectifs opposés aux projets ; les permis miniers sont contestés en justice ; de nombreux élus, la région Bretagne, le département des Côtes d’Armor et dernièrement la commission locale de l’eau de la baie de Lannion s’opposent à ces projets néfastes.

Le collectif Douar Didoull, « pour la préservation de notre terre et contre les projets miniers », s’indigne que l’argent des contribuables va dans ce cas servir à rémunérer les actionnaires de Variscan Mines et exige que la somme de 715 000 € soit remboursée ! Plus que jamais, en 2018, exigeons l’abrogation de tous les permis miniers : non aux
mines, ni ici ni ailleurs !

Une réflexion d’actualité sur la question agricole d’un contributeur de la publication Harz-Labour, qui permet d’aborder l’histoire de la lutte paysanne en Bretagne depuis la Gauche.

Depuis la guerre froide, la figure de la pénurie est régulièrement brandi par les médias et les dirigeants occidentaux pour démontrer la supériorité de l’économie de marché, sur les régimes dits socialistes. Que se soit pour l’URSS d’hier, ou le Venezuela d’aujourd’hui, les images de magasins aux rayons désespérément vides semblent être un argument de propagande aussi recevable que la dénonciation de l’absence de démocratie, ou l’assassinat de manifestants par la police, lorsqu’il s’agit de réaffirmer la prédominance du modèle démocratique capitaliste occidentale sur touts les autres. Dans le même temps, ont continuera bien sur à présenter la misère la plus sombre dans laquelle la mondialisation libérale, et l’héritage coloniale, plongent des millions de personnes en Afrique, en Asie et en Amérique latine comme une fatalité.

Dans une société, ou consommation, liberté, et démocratie, sont aussi étroitement associées que la notre, on peut donc s’étonner du peu de remous que suscite aujourd’hui la pénurie d’un bien de base tel que le beurre. Alors bien sur, notre pénurie de beurre n’est en rien comparable avec les pénuries massives, connues dans le passé par les républiques soviétiques, ou par le Venezuela aujourd’hui. Mais ont s’attendait quand même à des réactions outrées et bruyantes du gouvernement, promettant de tout faire pour que tout revienne rapidement à la normale, et à une intense polémique, qui aurait occupées les médias pendant quelques jours.

De fait, il y a quelque chose de profondément répugnant à entendre les médias nous parler de la responsabilité de la hausse de la demande mondial, ou de celle de la guerre que ce livre industriels et distributeurs, lorsque l’on sait qu’un agriculteur se suicide tout les trois jours, que les fermes continues de disparaître à un rythme aberrant, et que les prix d’achat du lait fixés par les industriels revient à se passer la corde au cou pour le producteur.

En réalité, cette pénurie, ainsi que l’indifférence qui l’accompagne, apparaissent comme les derniers aboutissement de plusieurs siècles de destruction systématique du monde paysan, en vu de sont intégration à la République et à l’économie capitaliste. Si l’on omet les régions de grande production céréalière, depuis longtemps tenues par une poignée de grands propriétaires terriens, et destinées à l’approvisionnement du marché mondial, le temps n’est pas encore si lointain ou les campagnes échangeaient majoritairement selon des logiques économiques pré-capitaliste (par exemple de dons-contre-don, ou de charité, et non de profit), ou le référent d’appartenance y était la communauté locale et non la nation, et ou la perception du monde des individus y était façonnée par la culture orale (qui la plupart du temps était dans une autre langue que le français), le rapport à la nature, et les solidarités collectives.

Ainsi, au cours des siècles précédents, alors que la France se constituait en tant qu’état-nation à partir des villes, les campagnes demeuraient dans un monde à-part. Pour les masses rurales, l’appartenance à la France se résumait alors surtout au fait d’être gouverner par des administrateurs français, et par les contraintes que cela représentait pour elles (impôts et taxes nouveaux, conscriptions, impositions par la force de normes et pratiques étrangères aux valeurs et aux intérêts communautaires ….). Il faudra attendre la boucherie de 1914 pour que les campagnes de l’hexagone s’agrègent complètement à la République, les rescapés rentrant aux pays étant enfin définitivement acculturés, et devant bien trouver un sens à tout ce sang versé. Il suffit de se rendre compte qu’en Bretagne, les derniers enfants de paysans ayant appris le français à l’école n’ont, aujourd’hui encore, que la cinquantaine, pour mesurer la violences des changements que les sociétés paysannes ont dues traverser en très peu de temps.

En parallèle, la modernisation des techniques et des outils agricoles à permis, des l’après-guerre, une incroyable amélioration des conditions de vie et de travail du monde rural. Mais très rapidement, ces améliorations ont été confisquées par le développement d’un système agro-industriel qui est venu totalement déposséder les paysans des avancées qu’ils venaient d’obtenir. A partir des années cinquante, progrès technique et augmentation de la production sont les arguments utilisés pour intégrer à l’économie de marché une nouvelle génération qui cherche à se débarrasser de l’image de plouc accolée au monde paysan. Bernard Lambert, militant des paysans travailleurs résume ainsi la situation de l’époque :

Nous rejetions nos parents, nos anciens parce qu’ils étaient rétrogrades: ils continuaient à travailler avec des chevaux ou des bœufs et refusaient de s’endetter pour ne pas être déconsidérés. Les jeunes estimaient que, pour bien mener son métier, il fallait s’équiper, donc s’endetter (…). Mais dans le même temps, nous commencions à voir les industries agro-alimentaires déferler sur la Bretagne. Elles se sont mises à installer des ateliers intégrés. Nous, les jeunes paysans de l’époque, on a foncé sur les ateliers de veaux, de porcs (…) et puis après sur la fabrication du lait matière brute destiné à être vendu à une laiterie et non plus sous forme de beurre au marché (…). Progressivement, nous sommes devenus des producteurs de matières premières pour un certains nombre de firmes. C’est alors qu’on a commencé à entrevoir, mais péniblement, qu’on s’acheminait vers un rôle de travailleurs à domicile.

Et de poursuivre dans son ouvrage “Les paysans dans la lutte des classes” :

En tout temps et en tout lieu, le capitalisme, dès que les conditions techniques et économiques le lui permettaient, a détruit les modes de productions artisanaux, précapitalistes qu’il trouvait devant lui. En ce qui concerne l’agriculture, il agit de même, tout en lui laissant supporter certains investissements de production qui, au-delà des apparences, sont sous le contrôle effectif des industriel.

Puisque l’agriculture consiste en des modes de productions très difficilement adaptable de manière industrielle, il suffisait de rendre les paysans totalement dépendant des industriels, pour leurs fournitures comme pour leurs débouchés, ainsi que par l’endettement.

Les politiques publiques, poussant vers toujours plus d’agrandissement des exploitations, et de dérégulation des prix, achèveront le travail pour aboutir à la situation que l’on connaît aujourd’hui.

Il ne s’agit pas ici de défendre une civilisation rurale traditionnelle disparue et idéalisée. Celle-ci était profondément injuste et hiérarchisé. Les notables et les propriétaires locaux y régnaient en maître, exerçant leur arbitraire sur des populations très souvent plongées dans la misères. Mais face à la dureté de l’existence et des maîtres, ses mêmes populations avaient aussi développées des formes d’organisations, d’entraides, et de travail en commun, ainsi que de rapport au monde, qu’aucune entreprise civilisatrice ne justifiait de faire disparaître. Dans l’hexagone, et particulièrement en Bretagne, il est marquant de constater que c’est durant les années soixante et soixante-dix, époque à la fois des derniers soubresauts de la civilisation rurale traditionnelle, et des débuts du triomphe du modèle agro-industriel, que l’ont a connu les dernières luttes paysannes massives, et porteuses d’un véritable projet commun pour les campagnes. De nombreux champs de cumulards, et autres accapareurs de terre furent saccagés. Des paysans furent maintenus, ou installés, de force sur leur exploitations, contre les décisions de justices et l’avis des propriétaires. Des affrontements eurent lieu contre les excès du remembrement. Des grèves massives se firent contre les prix d’achat trop bas pratiqués par les industriels, avec blocage des camions de lait sur les tournés de collectes. Au Dresny, en Loire-Atlantique, le ministre de l’agriculture en visite dans une ferme sera même séquestré par 300 paysans. C’est aussi à cette époque que les alliances entre paysans et ouvriers, les premiers ravitaillant les seconds sur les piquets de grève, s’intensifièrent, comme lors de la grève du Joint français à Saint-Brieuc, ou lors de l’éphémère commune de Nantes au printemps 68. C’est enfin sur ce terreau que la lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes pris racine.

Aujourd’hui, la destruction du monde paysan atteint un stade tel qu’on peine à lui imaginer une issue. De temps à autres, une nouvelle crise voie les routes et parking de grandes surfaces se couvrir à nouveau de barricades de pneus enflammés, mais sans réelle remise en question du système. Aux marges, de nouveaux mouvements d’occupations, unissent toutefois à nouveau paysans du cru et nouvelle génération militante, et tout près d’ici, sur la ZAD, les terres agricoles permettent à niveau de nourrir les luttes.

Nous étions bien deux cents

Une nuit à Saint-Donlay

Armés de nos faucilles

A couper ton maïs.

Jaco et tes semblables

Vous nous volez la terre

Vous ne ferez rien pousser

Qui ne sera coupé.

Préparons nos fourches et nos fusils ! …

M.

Nous diffusons ci-dessous le communiqué de presse du collectif Douar Didoull, rappelant l’importance des mobilisations passées contre les projets miniers et appellant à un rassemblement samedi prochain (18 novembre) à Guingamp.

La rédaction de Bretagne Info.


Le collectif Douar Didoull, « Pour la préservation de notre terre et contre les projets miniers », appelle à un rassemblement festif contre les projets miniers, le samedi 18 novembre 2017, devant la sous-préfecture de Guingamp à 14h30.

Sur le périmètre du permis dit de « Loc Envel », il n’y a eu, pour le moment, aucun travaux de forage d’entrepris. Cela est du d’une part, au travail d’explication et de mobilisation du collectif Douar Didoull (dont notamment 2 ”Festivals des luttes” en 2016 et 2017 à Plougonver) et d’autre part au refus de plus de 600 propriétaires de laisser pénétrer Variscan Mines sur leurs parcelles.

La principale raison de s’opposer à ce projet néfaste est son incidence sur la qualité et la quantité de l’eau potable. Les arrêtés sécheresse pris par la préfecture des Côtes d’Armor durant une grande partie de l’année 2017 montre bien la vulnérabilité de la ressource en eau, surtout avec les changements climatiques futurs annoncés par les scientifiques.

Le permis de « Loc Envel » a la particularité d’être situé dans une zone que l’on peut nommer le ”château d’eau de la Bretagne” ; en effet, les rivières et cours d’eau comme le Léguer, l’Aulne, le Blavet, Le Trieux prennent leur source dans cet endroit : c’est donc une zone bien plus large que la surface du permis qui sera impactée ! Rappelons que l’agence de l’eau préconise de sanctuariser les têtes de bassin versant justement pour protéger la ressource en eau !

Notre combat contre le projet exclusif de recherches minières dit de « Loc Envel » rejoint la lutte contre d’autres grands projets inutiles et imposés (Notre Dame des Landes, Extraction de sable, Centrale à gaz de Landivisiau et ses gazoducs…) et aussi les projets miniers accordés ou en cours d’instruction en Guyane (4 nouveaux permis viennent d’être délivrés), en Bretagne (Merléac, Silfiac, Beaulieu, Lopérec, Penlan) et dans l’hexagone (Couflens, Saint Pierre, Cambo…)

(Des rassemblements ont lieu ce même jour devant d’autres préfectures et sous-préfectures pour protester contre tous les grands projets inutiles et imposés)

Il convient de saluer comme il se doit, avec enthousiasme et camaraderie, la création de “NOS- Nouvelles OccitanieS” un nouveau média en ligne issu de la mouvance de la Gauche Révolutionnaire Occitane et témoignant ainsi du caractère plurinational de l’état français !

Nos lecteurs et lectrices trouveront de quoi lire que sur ce site qui justifie sa démarche en expliquant :

Nous avons besoin d’une PRESSE DÉMOCRATIQUE !

C’est-à-dire une presse qui montre au quotidien que les masses ne s’arrêtent jamais de lutter. Une presse qui se fait l’amplificateur et le soutien les luttes populaires qui animent les territoires. D’une presse qui défend les droits démocratiques du peuple : Droit à un travail socialement utile, droit à un logement décent, à une santé, une éducation, des transports de qualité et gratuits etc. Qui défend les plus exploités et notamment les masses Afro-Musulmanes. Mais aussi les droits démocratiques du peuple d’Occitanie, notamment l’officialisation de l’occitan, le développement de l’éducation et de la culture.

Une presse qui se fait l’écho d’un peuple en plein réveil qui mérite d’exister et de vivre.

Mais c’est également un média qui mène une bataille idéologique en toute franchise :

La question des peuples périphériques (Corse, Breton, Catalan, Basque, Arpitan, Occitan, Alsacien, Flamand) dans l’état français marque une première ligne de démarcation dans la politique française.

Des anarchistes, en passant par les communistes, les sociaux-démocrates, les centristes, jusqu’aux fascistes cette question marque une ligne de rupture. Les révolutionnaires français, toutes tendances confondues, sont souvent très mal à l’aise avec cette question.

En effet, loin d’être secondaire ou inexistante comme certains veulent le faire croire, elle est justement centrale par le fait qu’elle touche à la construction même de l’État bourgeois français. Le refus d’officialiser nos langues, ou seulement de signer la charte des langues minorisées, démontre la profondeur du problème.

Elle est donc une ligne de démarcation, ligne qui se précisera en même temps que notre combat, la nier, ou la rejeter serait donc un soutien objectif à l’État bourgeois.

Cette lutte fait la jonction avec la lutte des populations d’origines immigrées qui (sur)vivent dans l’État français comme des semi-colonisées. Cette prise en compte des masses Afro-Musulmanes et la pluralité de la terre occitane nous fait adopter la dénomination de peuple d’Occitanie à la place de peuple occitan. Cela nous permet de marquer l’inclusion dans notre projet émancipateur de cette problématique, elle aussi marquant une seconde ligne de démarcation centrale dans l’État français, d’une large fraction des classes populaires d’Occitanie.

L’Occitanie n’est donc pas à proprement parler, pour nous, un projet national mais bien un projet émancipateur révolutionnaire, le nom d’une nouvelle société en formation.

On y trouve entre autre des infos et réflexions de bases sur la revendication Occitane, son histoire et son actualité mais aussi en toute logique des articles traitant de féminisme, luttes sociales, de football, d’antifascisme et d’actualités internationales (Pérou, Pays Catalans…).

Une initiative à faire connaître en likant la page Facebook de NOS-Novelas OccitaniaS.

Longue vie à NOS Novelas-Occitanias et à toutes les composantes de la Gauche Révolutionnaire Occitane ! 

 

Militer, ce n’est pas faire le pitre ou faire de l’ironie devant ses détracteurs quand on a cherché la condamnation à force de provocations orales et virtuelles.

Militer, ce n’est pas faire croire que l’on est chef d’une agence de presse en carton sur internet.

Militer, ce n’est pas s’approprier les luttes des autres auxquelles on ne participe pas sans payer soi-même de sa personne.

Militer, ce n’est pas recevoir un collier de breloque, fut-il herminé

Mais militer, ça peut être aussi être au service d’une classe, d’un ordre social et colonial, comme toute sa famille… en l’ayant caché, passé sous silence…

Militer, c’est faire des choix politiques et les assumer. In real life…

Nous verrons comment Argouarc’h Philippe, autoproclamé « rédacteur en chef » de l’Agence Bretagne Presse, assume dans la vraie vie la mise en perspective à laquelle nous allons nous livrer, de son investissement fidèle au service du colonialisme français, de l’impérialisme et du capitalisme.

Nous verrons aussi par la suite comment assument ceux et celles qui prétendent porter dans leurs actions culturelles, politiques, associatives ou syndicales un projet émancipateur en Bretagne, le fait d’avoir été bernés pendant des années par un individu qui a tu son passé, ses véritables opinions, son entourage politique immédiat.

Nous leur demandons de se poser la question suivante :

« Est-ce que des républicains Irlandais auraient confiés leurs communication virtuelle à un serviteur de la couronne royale dont la famille serait liée au complexe militaro-industriel Britannique ? »

ou alors celle ci :

« Est-ce que des indépendantistes Catalans auraient mis leur médias entre les mains d’une famille liée à la Garde Civile Espagnole et nostalgique de la Grande Espagne et du Franquisme ? ».

C’est pourtant ce que ceux et celles qui ont publié sur l’ABP et défendu son unique rédacteur en chef ont fait ici en Bretagne.

***

A l’origine de l’ABP et sur la biographie de son fondateur.

D’après Wikipédia, « lAgence Bretagne Presse (ABP) a été créée en octobre 2003 par Philippe Argouarch et Ronan Le Flécher. L’idée originale et la réalisation technique reviennent à Philippe Argouarch. ABP est devenu un projet collectif à la fois un agrégateur de communiqués émanant de la société civile et un média de presse dans lequel écrivent plusieurs chroniqueurs aux points de vue variés et qui analysent la politique un peu comme un hebdomadaire. À l’occasion, des reportages sont publiés, principalement sur des manifestations publiques concernant la Bretagne » .

Ce point ne nous paraît pas contestable. Mais cet article ne dit pas que Argouarc’h était un parfait inconnu en Bretagne, dans les milieux autonomistes ou indépendantistes, avant le début des années 2000. Et pour cause, il vivait et travaillait aux États-Unis (il a gardé la nationalité étasunienne) au service notamment de la Wells Fargo Bank, troisième banque de cet état.

Certains prétendent que Argouarc’h a fui aux États-Unis pour échapper au service militaire. Il faut dire que son père était militaire de carrière et gradé dans l’armée française et a servi en Indochine et en Algérie…

C’est à cet environnement familial qu’il faut s’intéresser.

Son père sera arrêté car proche des officiers putschistes pro-Algérie française. Pour comprendre combien le Philippe Argouarc’h adulte a du mal avec la vérité historique sur la présence française en Algérie et trouve des excuses à l’inexcusable, laissons lui la parole :

J’ai vécu cette guerre de 1959 à l’été 1961, de 10 à 12 ans. Mon père commandait un camp qui faisait partie d’un vaste programme de pacification qui comportait entre autres des “opérations psychologiques”. Il s’agissait de transformer les Algériens ramassés dans des zones rurales, et d’en faire de bons citoyens français. Les stages duraient je crois six mois, nourris logés, et je ne me souviens plus s’ils étaient forcés ou pas mais c’était de toute évidence dur de s’en échapper car le camp était au beau milieu du camp de plusieurs régiments de la Légion étrangère à Zéralda.

Vous avez bien lu « Je ne me souviens plus si ils étaient forcés ou pas »… Donc l’internement n’était pas forcé et les sinistres opérations psychologiques deviennent des « stages de 6 mois nourris, logés »… Que l’enfant n’ait pas perçu la cruauté de l’œuvre coloniale est plausible, mais c’est Philippe Argouarc’h adulte qui a écrit ces lignes. Voila comment ce directeur d’« agence de presse » présente les faits (source).

Un des frères de Philippe s’appelle Jean-Paul Argouarc’h et c’est lui le frère ainé dont parle Philippe dans sa chronique. Ce n’est pas lui faire injure de dire qu’il est resté jusqu’à nos jours pro-Algérie Française. C’est à lui de parler :

Je revois ma famille sur les hauteurs de Birmandreis, je suis l’aîné d’une famille de neuf enfants. Et puis nos espérances, les barricades, le putsch. Tous les soirs c’était la prière en famille pour que l’Algérie reste française, c’était la prière de l’Algérie chrétienne et aussi celle de nombreux musulmans. Nous étions dans l’espérance, on attendait un miracle ! (source)

C’est ce que l’on appelle une famille « catho tradi » d’extrême-droite colonialiste.

Manifestation anti “Mariage pour tous” de Jean-Paul Argouarc’h, frère de Philippe… (Paris, 1er avril 2013, source)

Ce frère qui est ecclésiastique revendique haut et fort cette identité politique et nous vous invitons à lire ses désopilantes aventures par ici. Car pour nous il ne s’agit pas de prouver que Philippe est un « fasciste » (nous ne le pensons pas) par l’engagement de ses frères ou sœur, nous souhaitons simplement souligner combien sa lecture de l’histoire coloniale est indulgente avec la France et l’on comprend mieux, au regard du parcours de ses frères et de sa sœur (Adélaïde — active dans la librairie virtuelle d’extrême-droite de Chiré — et ses autres frères hauts-gradés ou gestionnaires de contrats et de marchés publics auprès du Ministère de la Défense), pourquoi Philippe n’attaquera jamais l’extrême-droite avec la même vigueur qu’il cassera (verbalement) du gauchiste.

Les deux “œuvres” du Révérend Père Jean-Paul Argouarc’h…

Redonnons la parole à Philippe Argouarc’h sur ses années de petit colon en Algérie :

La mixité des communautés n’existait qu’à l’école et j’y ai vécu des bagarres qui vous restent toute votre vie et en particulier un coup de têtes (au pluriel car le coup fut mutuel) qui m’a quasi assommé. La violence était partout et oui, j’ai joui quand, quelques jours plus tard, l’instituteur a jeté cet Algérien au sol devant toute la classe pour avoir apporté à l’école un jeu de cartes porno.

Donc Philippe Argouarc’h avoue avoir « joui » devant une scène de violence sur mineur. C’est troublant. Et contrairement à lui, nous n’avons pas eu recours à des méthodes calomniantes ou à des ragots invérifiables pour souligner son rapport à la violence.

Philippe Argouarc’h au temps (béni ?) de l’Algérie “française”… (source)

Et, décidément, de ses années Algériennes, Argouarc’h n’arrive pas à s’en défaire et il en tire les conclusions suivantes, très clairement hostiles à la présence d’immigrants nord-africains dans l’Hexagone :

Ce que je pense aujourd’hui ? La France n’aurait jamais du débarquer en Afrique. Les Africains n’auraient dû venir travailler chez nous que sous des contrats à durées déterminées. Le prix des voitures et le prix des repas au restaurant auraient été un peu plus chers et on aurait perdu encore plus de marchés industriels mais on n’aurait pas d’attentats terroristes aujourd’hui qui, de toutes façons, vont encore coûter plus cher à l’économie. Personne n’investit dans un pays où les gens peuvent se faire égorger chez eux ou se faire descendre comme des lapins à la terrasse des cafés ou à un concert.

Un extrait de texte éclairant encore une fois car il s’y positionne comme bon français (cf : « chez nous ») et surtout on notera le subtil raccourcit digne d’un militant du FN : attentats islamistes = musulmans = immigration.

Car Philippe Argouarc’h, qui combat l’influence des rouges dans le mouvement culturel et politique breton, comme son papa jadis en Algérie (mais lui, uniquement sur internet…), ne se positionne jamais en faveur de l’indépendance de la Bretagne, son projet régionaliste se trouve résumé ainsi sous sa propre plume :

Le Breton lambda, qui, les sondages le montrent, aimerait bien un peu d’autonomie, un peu plus de langue bretonne et la réunification de la Bretagne historique tout en gardant une économie libérale génératrice d’emplois loin de toute aventure.

C’est du régionalisme clairement pro-libéral et anti-indépendantiste.

En 2009 déjà, la Gauche Indépendantiste soulignait la double langage et la proximité de Philippe Argouarc’h avec l’extrême-droite, ce qui amenait logiquement un certains nombres de contributeurs à prendre leur distance avec lui et son site. Il ne nous l’a jamais pardonné. C’est une motivation importante à sa hargne contre nous.

Nous remarquons aussi que sa dernière attaque visant nommément un de nos militants intervient comme par hasard après que le groupuscule islamophobe Adsav ait également appelé à mettre à l’index ce militant. Convergence d’initiatives délatrices pour le moins éloquentes. Les deux rageant de n’avoir pu défiler dans Nantes le 30 septembre dernier.

Argouarc’h utilise la même rhétorique anti-casseurs que l’extrême-droite (jamais contre la FNSEA…) en écrivant :

Si la Bretagne veut avancer, il faudra que le mouvement soit unitaire, pacifiste et démocratique, à l’image des mouvements nationaux catalan, écossais et aujourd’hui corse. Il devra écarter vigoureusement tous les boulets, tous les saboteurs, les provocateurs, les casseurs de distributeurs de billets et de vitrines qui surgissent de nulle part lors de manifestations à Rennes ou à Nantes et écarter tous ceux qui voient des fascistes partout. Il nous faut être intolérant avec les intolérants et les extrémistes car il n’y a que comme cela que nous ferons l’unité et il n’y a que comme cela que nous pourrons avancer.

Cet appel pathétique dirigé contre Gael Roblin, à qui se résume d’après Argouarc’h la Gauche Indépendantiste Bretonne, en dit long sur ses raccourcis intellectuels. Ceux qui « voient des fascistes partout » selon lui seraient à écarter… Peut-être pour tenter de les empêcher de faire émerger une certaine réalité, celle de sa collusion avec la droite la plus extrême qui a toujours toutes les excuses à ses yeux. Mais surtout parce que Philippe Argouarc’h — qui n’a jamais milité dans un cadre collectif — se fait ainsi théoricien et porte-parole sans mandat aucun de toute une mouvance qui a publié sur son site en y trouvant une alternative à l’hostilité des médias traditionnels souvent hostiles au fait politique et culturel breton.

Philippe Argouarc’h s’est servi de ce relatif monopole d’être le lieu de publication de toute une mouvance pour y banaliser des idées et des points de vues réactionnaires, y libérer la parole de la droite décomplexée. II l’écrit d’ailleurs pour justifier son choix de ne publier que certains commentaires :

Vous ne pensez quand même pas qu’il existe une presse qui ne soit pas d’opinion ? Tous les médias sont des médias d’opinion y compris Le Monde et même l’AFP et bien sûr la PQR. Tout d’abord dans la sélection des actualités et ensuite dans leur interprétation et le choix des interviewvés (sic) pour AFP par exemple. Toute communication humaine est subjective sauf les papiers scientifiques. Oui ABP est un média d’opinion, on a nullement la fausse prétention d’être généraliste.

Sa proximité avec les idées de haine de ceux qui, comme lui, regrettent la présence massive d’Africains et Arabes en Europe nous amène à souligner combien l’émergence d’Adsav (qui n’a jamais pu se développer comme parti) et l’émergence de l’ABP sont concomitantes entre 2000 et 2004, au moment où la Gauche Indépendantiste subissait une répression féroce et jetait ses forces dans la défense des détenus politiques bretons. Comme cette formation raciste il plaide pour l’union autour du drapeau breton. Rien n’est dû au hasard.

Ce n’est pas par hasard si vous ne trouverez jamais sur l’ABP d’articles relatifs aux mouvements de défense du « Mariage pour tous » en Bretagne ou à la mort de Clément Méric, jeune breton libertaire et antifasciste tué par des militants d’extrême-droite.

Ce n’est pas par hasard que vous n’y lirez pas la moindre évocation des exactions ultra-violentes du « GUD Bretagne » et de son entourage direct à Nantes, qui ont ensanglanté les rues de cette ville ces derniers mois. Exactions commises par un groupe de gens bien identifié et que Philippe Argouarc’h ne voit aucun inconvénient à accueillir dans les manifestations du mouvement pro-réunification.

Ce n’est pas par hasard non plus que Philippe Argouarc’h a assisté à un congrès d’Adsav, le groupuscule nostalgique des années 40, et qu’il a interviewé son porte-parole en 2009, et écrit sans jamais le renier qu’Olier Mordrel (théoricien national-socialiste breton) était un auteur digne d’intérêt.

Ce n’est pas par hasard que tout ce que la Bretagne compte de pseudo-journalistes d’ultra-droite a d’abord commencé à publier sur son site ABP  :

  • Boris Le Lay dans sa période pro-Sioniste pour l’association « Breizh-Israël » sous les pseudonymes de Hervé Bohan et Kevin Ar Meur (source) ;

  • Louis-Benoit Greffe écrivaillon intégriste « pro-life » pour le faux-nez du FN « Breizh Info » sous son propre nom mais aussi celui de Louis Bouveron pour 150 articles sur ABP (source 1 et source 2) ;

  • Marie Duvell signant à l’époque en tant que « chargée de communication » d’Adsav (aujourd’hui plus connue sous le pseudonyme de Melize Danet/Meliz Erre, de son vrai nom Laurence D.).

Ce n’est pas par hasard non plus qu’un militant d’extrême-droite surpris à Nantes l’an dernier à ficher des militants anticapitalistes a pu être présenté complaisamment par Argouarc’h comme « journaliste » en taisant son engagement anti-migrants.

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Il faut relativiser les forces du média d’Argouarc’h qui semble isolé et démasqué. De son propre aveu ils ne seraient que deux à alimenter le site, et l’attaque nominale contre Gael Roblin ne servirait pour beaucoup qu’à buzzer comme semble s’en réjouir Argouarc’h :

Pratiquement on est que deux à alimenter ABP avec autre chose que l’agenda ou des communiqués. Vous trouvez ça normal ?

Sa violente charge, dont la Gauche Indépendantiste et les militants ostracisés se remettront tant ils en ont vu d’autres, pourrait même se retourner contre lui… les masques sont tombés. Ses outrances verbales dues a son anti-communisme halluciné le font qualifier la placide Union Démocratique Bretonne de groupe d’extrême-gauche, ce qui en fait sourire plus d’un. Sa présence sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter, est nulle.

Le temps est aux idées réactionnaires, à l’affirmation décomplexée d’une pensée ultra-libérale et raciste… Beaucoup de médias y concourent, Argouarc’h à son niveau y est un peu parvenu dans une mouvance sociale et culturelle pourtant plutôt hostile à ces postures, l’attribution du collier de l’Hermine, vieille breloque qu’affectionnent les régionalistes, a fini de lui conférer une certaine légitimité militante “bretonne” qui lui fait en réalité cruellement défaut, en tout cas pour ceux qui veulent bien fermer les yeux sur son entregent troublant avec l’appareil politico-militaire français, le complexe militaro-industriel et les caniveaux de l’extrême-droite pétainiste et pro-OAS.

Que les militantes et militants œuvrant à l’émancipation sociale et nationale en Bretagne en tirent les conclusions qui tombent sous le sens en renforçant les médias offensifs, indépendantistes, féministes et anticapitalistes. Un terrain qui, comme on le constate, a trop longtemps été négligé.

Bretagne info.

Mise à jour du 29/10/2017 :

Nous publions comme la loi nous y contraint le droit de réponse de Argouarc’h Philippe.

Nous constatons à sa lecture qu’il ne conteste en rien les proximités dont nous parlons. Nous ne manquerons pas de réagir plus tard sur ce droit de réponse.

Texte du droit de réponse ci-dessous :
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La biographie publiée par Bretagne-info et non signée est un tissu de mensonges  s’en prenant en particulier à ma famille qui n’a rien àvoir avec mes opinions et mon militantisme en faveur de l’indépendance de la Bretagne.

Je suis indépendantiste depuis l’âge de 12 ans. Mon père m’avait alors donné à lire une histoire de Bretagne que j’avais trouvée passionnante. Je savais déjà à 12 ans que j’étais différent des autres Français de ma classe mais en lisant cette histoire et écoutant les explications de mon père, j’ai commencé à m’intéresser au pays de mes
origines même si une partie de ma famille est vendéenne. Dans les différentes écoles que j’ai fréquentées, j’ai commencé à dévorer tout ce que je trouvais sur la Bretagne et les Bretons, bien sûr les classiques de la littérature française de Marie de France à Chateaubriand et à Renan mais aussi tous les poètes bretons de Brizeux à Corbières. Quand j’avais épuisé la bibliothèque du lycée j’allais à celle de la ville.

Fils de militaire, nous n’habitions pas en Bretagne mais dans des villes de garnisons. La Bretagne devint alors pour moi un pays mythique, une sorte d’eldorado jardin d’Eden objet de fantasmes. Mon premier contact réel avec ce pays imaginé fut un stage de voile aux Glénans que je me suis payé à 18 ans après mon premier boulot comme
aide-cuisinier dans un restaurant.  Après une brève période gauchiste juste après mai 68, en particulier à la Gauche prolétarienne de Nancy où j’étais étudiant, période où j’ai vendu la Cause du Peuple à la porte des restau U, je suis arrivé à Rennes où j’ai commencé à militer dans le mouvement breton mouvance extrême gauche. J’ai commencé à m’intéresser au journalisme et j’ai participé au lancement du journal Gwirionez qui n’a du avoir que deux ou trois numéros tout au plus.
Adepte du terrain, je suis parti à Jersey ramasser les pommes de terre dans le but  de faire un reportage sur les centaines de travailleurs saisonniers bretons qui partaient tous les étés y faire les récoltes.

En tant que Breton j’ai refusé le service militaire mais le certificat fait par le brave docteur GC recommandant qu’on me dispense et basé sur ma personnalité n’y fit pas. Appelé sous les drapeaux en septembre 1972, j’ai déserté trois mois plus tard (1) le 13e régiment d’infanterie de Marine. Dans mon armoire de soldat, j’y avais laissé
une grammaire de Roparz Hémon et un cours de Breton. J’avais en effet commencé les cours par correspondance de Marc’harid Gourlaouenn.

C’est alors qu’a commencé un long exil qui dura de novembre 1972 à août 2001 soit au total quasiment 29 ans, en passant par la Belgique, le Cornwall, l’Irlande, le Canada et finalement les États-unis où je suis resté 24 ans. Mon arrivée aux Etats-Unis sans-papiers en traversant la frontière avec le Canada clandestinement, ainsi que mon
aventure américaine, pourra faire l’objet d’une chronique régulière sur ABP si les lecteurs y trouvent un intérêt. Pour le moment il est important de dire que c’est lors de mon séjour dans la Silicon Valley que je suis vite passé d’un gauchisme puéril et romantique franco-breton au libéralisme entrepreneurial californien qui construisait le monde du futur devant mes yeux et générait des millions d’emplois à travers le monde. Oui Steve Jobs, Sergueï Brin, Larry Page ou même Zuckerberg ont fait plus pour l’humanité que tous les politiques français et américains réunis. Je reviendrai sur la philosophie californienne un autre jour ou dans un autre contexte.

J’ai eu aussi la chance d’être au bon endroit au bon moment car j’ai travaillé sur le premier site web aux Etats-Unis et en fait le deuxième ou troisième au monde, celui du SLAC, du Stanford Linear Accelerator Center, ou j’ai travaillé pendant plus de 7 ans.  Si j’avais été plus commercial ou plus intéressé pour devenir riche,j’aurais pu persister dans les start-ups californiennes dont plusieurs sont devenues des google mais non, je ne suis rentré en France par passion pour la Bretagne et ajouter ma pierre à cette nouvelle Bretagne que nous construisons sur la route d’une indépendance dans une Europe des peuples.

Mon militantisme breton n’a pu reprendre qu’à mon retour en France. J’ai alors rejoint le tout nouveau Parti Breton, un parti indépendantiste de centre droit, devenant un moment secrétaire de la section Ile-de-France et membre du Conseil National.

A mon travail, comme directeur technique du site web de l’International Herald Tribune, et en lisant la PQR, le Ouest France que l’on trouve dans les kiosques parisiens, je suis consterné par le vide des pages régionales consacrées, le plus souvent consacrées aux accidents de la route. J’ai alors réalisé qu’il fallait lancer au plus vite un web-média breton. L’internet, cette invention du “grand satan ou du grand capitalist pig américain”, selon les obédiences islamistes ou gauchistes, offrait des possibilités inattendues.

En octobre 2003, j’ai lancé avec l’aide de Ronan Le Flécher, le webmedia Agence Bretagne presse ou ABP, devenu 14 ans plus tard abp.bzh. Un site consacré uniquement à la Bretagne. A l’époque les blogs et wordpress n’existaient pas. Cela a représenté un sacré boulot, et plusieurs nuits blanches, de mettre tout ça en place.  J’y ai écrit bénévolement 2191 articles presque tous en défense des iintérêts bretons :

https://abp.bzh/monmur-abp.php?name=Philippe%20Argouarch

Pour cause d’incompatibilité avec mes activités dans la presse, j’ai quitté le Parti Breton quelques années plus tard. Je me positionne aujourd’hui comme un indépendantiste breton du centre droit, en fait très proche politiquement d’un Carles Puigdemont en Catalogne.

Philippe Argouarch

(1) Condamné à 15 mois de prison avec sursis pour désertion en 1981 mais dispensé du service militaire pour “soutien de famille”.

La Gauche indépendantiste bretonne organise vendredi 29 septembre un meeting de solidarité avec le peuple catalan.

Il est fondamental après les déclarations de Jean-Yves Le Drian en faveur d’une Espagne forte et unie que le bretons se mobilisent pour faire respecter le droit à l’autodétermination du peuple catalan.

On y parlera aussi de l’appel international de soutien au peuple catalan que nous avons initié et signer par de nombreuses organisations de nations sans état sous domination française et de la manifestation pour l’unité de la Bretagne qui se déroulera le lendemain à Nantes.

Nous recevrons Gautier Sabrià, membre de la CUP (Gauche indépendantiste catalane), pour nous expliquer la situation actuelle en Catalogne, où sera organisé dimanche 1er octobre un référendum d’autodétermination, malgré l’interdiction du pouvoir central de l’état espagnol. Gautier Sabrià nous expliquera le processus qui a amené à l’organisation de ce référendum, et il nous éclairera également sur la situation du Nord de la Catalogne situé dans l’état français.

Rendez-vous vendredi 29/09 à 20h00 au Centre culturel breton “Yezhoù ha Sevenadur” à Saint-Herblain / Sant-Ervlan (44).

Infos pratiques :


Tram ligne 3, Bus 50 & 54 — Arrêts “Sillon de Bretagne”, “Angevinière”.