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Kaoz zo bet deus manifestadeg ar Bonnedoù Ruz e Karaez en Taol Lagad, keleier Frañs 3 e brezhoneg. E-touesk an dud aterset, adkavomp aze Gael Roblin, ezel eus an Tu Kleiz Dizalc’hour.

Le sujet d’An Taol Lagad du lundi 2 décembre portait sur la manifestation des Bonnets Rouges à Carhaix. Plusieurs personnes ont été interviewées en breton, dont Gael Roblin, membre de la Gauche Indépendantiste.

 

Le rassemblement des bonnets rouges à Carhaix/Karaez a rassemblé plus de 30 000 personnes pour « Vivre Travailler et décider en Bretagne ».

Comme prévu la Gauche Indépendantiste a pris part au Pôle Ouvrier qui a rassemblé plus de 1000 personnes, dont de très nombreux salariés de l’agroalimentaire en lutte contre les licenciements , ainsi que des militants anticapitalistes (NPA,…).

 Avant le départ de ce cortège plusieurs prises de parole ont eu lieu devant la gare de Carhaix/Karaez, d’abord au nom du comité pour la défense de l’emploi en Centre-Bretagne puis celles des ouvriers de Gad, Tilly Sabco, Doux, des Marine Harvest, celle du syndicat SLB (Syndicat des Travailleurs de Bretagne), de la CGT Marins grand ouest et enfin celle de la Gauche Indépendantiste lue par Gael Roblin.

Nous la reproduisons ici.

Dans les heures qui viennent nous publierons un compte rendu plus important de ce grand rassemblement.

 

La rédaction de Bretagne-infos.org

La Gauche Indépendantiste a tenue à mobiliser aujourd’hui dans le cadre du Pôle Ouvrier de la manifestation pour « Vivre Travailler et Décider en Bretagne » pour rappeler notre entière solidarité avec ceux et celles de Doux, GAD, Tilly Sabco, Marine Harvest notamment.

C’est d’une solidarité de classe dont nous parlons. Celle qui doit unir le peuple travailleur de Bretagne pour imposer des choix économiques et sociaux qui lui sont favorables.

Le peuple travailleur de Bretagne ce sont les ouvriers et ouvrières mais aussi la petite paysannerie, les salariés de la grande distribution, les petits artisans et commerçants, les étudiants, les  chômeurs et précaires, les enseignants, et employés des services publics de proximité… Nos intérêts sont communs.

Ce ne sont pas les intérêts de ceux qui ont accumulé du capital pendant 40 ans en défendant un modèle agricole à bout de souffle et qui maintenant licencient.

En plus d’avoir été licenciés on vous a insultés.

Ainsi vous seriez des esclaves manipulés par vos maitres, vous ne seriez pas assez intelligents pour comprendre que nous n’avons pas les mêmes intérêts que ceux qui vous licencient.

Vous seriez manipulés par le clergé…

Vous ne seriez pas capables de comprendre que d’autres choix sont possibles, pourtant c’est vous à travers le comité pour la défense de l’emploi en centre Bretagne qui le dite le plus clairement aujourd’hui. Pour Vivre Travailler et décider en Bretagne :  il faut interdire les licenciements.

C’est pourtant vous qui avez les premiers soulignés que l’application de l’écotaxe seraient impactés par les grands distributeurs sur les biens de consommation des masses populaires. Il est évident que pour les hausses de la TVA il en sera de même.

Vous ne seriez pas capables de comprendre que c’est par ce que certains envoient la matière première se faire transformer en Allemagne ou n’existe pas de salaire minimum qu’il y a moins de travail ici.

Pourtant jamais la revendication de la réquisition ouvrière des moyens de production n’a été aussi pertinente et c’est vous qui la mettez en avant aujourd’hui, si c’est les ouvriers qui contrôlaient les entreprises ils ne feraient pas de tels choix.

Pour collectiviser les entreprises bénéficiaires qui licencient alors qu’elles font des profits il faut bien sur mettre en place la réquisition ouvrière, mais pour le faire il faut que le peuple travailleur de Bretagne maitrise les outils de productions mais aussi son cadre de vie : la Bretagne.

Alors là oui tous ensemble nous pourrions construire une démocratie locale ou la priorité serait les intérêts du plus grand nombre et non d’une minorité, une démocratie locale ou nous pourrions taxer (par exemple) les résidences secondaires des riches qui sont vides 11 mois sur 12 alors que nous peinons à payer nos loyers et ainsi aider au maintien de l’emploi ouvrier et financer un autre modèle agricole paysan de proximité respectueux de l’environnement.

Les institutions régionales actuelles ne servent à rien ou presque, en tous cas elle ne servent pas les intérêts du peuple travailleur de Bretagne. Savez vous que le conseil régional de Bretagne a voté une subvention de 29 millions d’euro pour financer le projet contesté d’aéroport de Notre dame des Landes mais défendu par le MEDEF 29 il y a encore quelques jours, pour détruire ainsi 2000 hectares de terres agricoles et les livrer à une multinationale ?

Si le peuple travailleur de Bretagne contrôlait les institutions locales nous aurions sans doute utilisé cette somme pour maintenir l’emploi ouvrier, en réindustrialisant le site de Marine Harvest par exemple  !

Il nous faut imposer le contrôle ouvrier et populaire dans les entreprises mais aussi dans notre cadre de vie à tous : la Bretagne !

Quelques mots de remerciements à ceux de Doux,  Gad, de Marine Harvest de Tilly Sabco qui sont là malgré les licenciements et l’angoisse de l’avenir qui doit étreindre le cœur de pas mal d’entre vous.

Merci au comité pour le maintien de l’emploi en centre Bretagne qui en mettant en place un Pole Ouvrier a remis au cœur du débat ce qui compte le plus : les intérêts de la classe ouvrière et du peuple travailleur de Bretagne et sa capacité à s’auto-organiser.

Cette unité aujourd’hui doit nous permettre de continuer ensemble demain pour refuser la fatalité et reprendre notre avenir en main. Pour construire l’unité populaire pour pouvoir vivre, travailler et décider en Bretagne pour notre intérêt de classe. Nous pourrions par exemple, nous retrouver pour construire une grande marche ouvrière et populaire sur ce thème pour interdire les autres licenciements qui s’annoncent dans l’automobile, dans l’électronique et toujours et encore dans d’autres boites de l’agroalimentaire dans le Finistère, mais aussi à St Nazaire, à Rennes… et ailleurs… pour imposer l’augmentation des salaires et leur indexation sur les prix, pour refuser les taxes injustes qui comme la TVA sont une attaque de plus contre le niveau de vie des couches populaires, pour la solidarité avec les chômeurs et précaires, pour défendre les services publics de santé ou d’éducation face à la politique d’austérité et pour construire une démocratie de proximité ici en Bretagne !

Luttons et nous vaincrons !

Gael Roblin pendant la prose de parole
Gael Roblin pendant la prise de parole

Samedi 30 novembre aura lieu à Carhaix un rassemblement pour « Vivre, Travailler, et Décider en Bretagne » à l’appel du collectif du même nom. Le 2 novembre dernier plus de 30 000 personnes avaient défilé à Kemper sur le même mot d’ordre pour refuser la vague de licenciements dans l’agro-alimentaire en Bretagne et pour exiger la suppression de l’écotaxe. Nous avions souligné combien, malgré les contradictions d’intérêts et de classes évidentes entre certaines composantes du mouvement, que la composante ouvrière était la plus représentée dans la manifestation. Nous y étions intervenus sur nos propres bases indépendantistes et anticapitalistes aux côtés d’autres forces de gauche.

Nous invitons l’ensemble de nos militants et sympathisants à venir faire de même à Karaez/Carhaix ce samedi 30 en renforçant le Pôle Ouvrier, initié par le collectif pour la défense de l’emploi en Centre-Bretagne où figurent nombres d’ ouvrières et ouvriers des entreprises en lutte de chez Marine-Harvest, Tilly Sabco ou Gad. Le rendez-vous est fixé devant la gare de Carhaix à 13h.

Il faut ainsi garantir l’expression autonome de ceux et celles que la crise de l’agroalimentaire laisse sur le carreau, et exprimer avec eux nos exigences pour le refus et l’interdiction des licenciements, pour le contrôle ouvrier de la production et la collectivisation des entreprises qui licencient, ainsi que la construction d’un pouvoir populaire breton souverain.

C’est la seule façon de construire dans la durée un rassemblement des forces populaires bretonnes, du peuple travailleur de Bretagne (petite paysannerie, petits artisans et commerçants, étudiants, chômeurs et précaires, enseignants, employés des services publics de proximités…) autour d’un programme de défense des intérêts immédiats de la classe ouvrière et pour une construction démocratique de notre espace de vie commune : la Bretagne !

La Gauche Indépendantiste.

Crise bretonne, Bonnets Rouges et dangers de l’opportunisme

La Gauche Indépendantiste Bretonne -Breizhistance-IS- appelle à manifester le 2 novembre à Quimper pour le droit à vivre, travailler et décider en Bretagne, Loire-Atlantique incluse.

Depuis plusieurs mois en Bretagne les plans de licenciement se multiplient dans l’agroalimentaire, dans l’automobile, dans l’électronique : GAD, Doux, Marine Harvest, Tilly-Sabco, Boutet-Nicolas, PSA,  Alcatel-Lucent… Près de 7000 emplois directs sont menacés. Avec les emplois induits le seul horizon qui se dessine ce sont des zones dévastées par le chômage, menacées de désertification, où après les usines ce sont les commerces, les écoles, qui fermeront les uns après les autres. Nous refusons de croire que c’est l’avenir de la Bretagne. La gravité de la situation nécessite la mobilisation de tous et de toutes pour maintenir l’emploi, obtenir l’arrêt des licenciements et offrir au peuple breton la possibilité institutionnelle de décider lui-même de son avenir, pour qu’il puisse cesser d’être à la merci de ceux qui nous ont conduits à ce marasme et qui cherchent à fuir leurs responsabilités en exploitant la colère légitime du monde du travail pour leurs seuls intérêts.

L’attention des médias se focalise sur l’écotaxe mais la seule chose que démontre la mobilisation contre cette nouvelle fiscalité est la nécessité pour la Bretagne de pouvoir elle-même décider de sa politique fiscale. Car ce qui est en cause c’est bien l’incapacité de l’État français à gérer l’avenir d’un pays dont il ignore sciemment les spécificités et la périphéricité. Si la collecte du lait est hors taxe il doit en être de même pour d’autres transports comme les transferts locaux d’animaux vers les abattoirs ou encore ceux d’alimentation pour le bétail qui ne peuvent se faire que par la route. La taxe telle qu’elle est imposée ne se préoccupe ni de proposer un modèle alternatif de transport ni de l’impossibilité pour les axes de campagnes de s’intégrer au ferroutage qui n’est pas même, du reste, évoqué dans le projet.

Les chefs d’entreprises qui profitent aujourd’hui de la détresse des salariés au travers de cette contestation croient échapper à leur culpabilité dans le naufrage qui s’annonce. Mais ne nous y trompons pas, c’est bien le capitalisme qui a créé ce modèle agricole ultra-productiviste, destructeur de notre environnement et qui conduit aujourd’hui à cette impasse. Ce sont bien les entrepreneurs de l’agroalimentaire qui licencient, ce sont bien la FNSEA et le Crédit Agricole qui enferment les agriculteurs dans leur logique libérale qui les mène à la faillite, ce sont bien les entreprises de transport qui tirent toujours vers le bas les salaires et les conditions de travail de leurs salariés. Tous, sous couvert de compétitivité dans la mondialisation ne recherchent que le profit maximal qui leur permettra de rémunérer grassement leurs actionnaires. Ces actionnaires qui poussent au dumping social : faire pression pour compenser le retard de rémunération du capital imputé à la crise en demandant une réduction des charges qui passe par des licenciements massifs de salariés et des délocalisations dans des pays à faible coût de main d’œuvre.

Tous ne défendent que la mise en concurrence avec pour seule variable d’ajustement les emplois qu’ils détruisent au nom du coût du travail. Ce sont les travailleurs qui doivent être défendus. Ce sont eux qui produisent les richesses et qui font les entreprises. Nous ne pouvons laisser le patronat récupérer le fruit de la mobilisation dans son simple intérêt, alors qu’il monte les travailleurs les uns contre les autres, comme aux abattoirs de GAD à Josselin, alors que les salariés auraient dû se mobiliser dans la solidarité pour défendre leurs emplois partout en Bretagne. Voilà pourquoi le 2 novembre, à Quimper, nous manifesterons pour l’emploi et pas derrière les patrons, les directeurs de la grande distribution ou les papes du productivisme agricole !

Nous appelons l’ensemble des salariés, des syndicats et des organisations de la société civile à créer des comités locaux de lutte et de défense des salariés menacés de licenciements partout en Bretagne.

Nous manifesterons pour pouvoir vivre au pays et construire une société permettant aux travailleuses et travailleurs de Bretagne de s’émanciper en tant que peuple, nous manifesterons pour travailler dans un pays où les droits des travailleuses et travailleurs bretons seront respectés et non utilisés par la classe dominante à son profit, nous manifesterons pour pouvoir décider au pays par la création d’un parlement breton doté de compétences législatives et décisionnelles en matière de fiscalité et de choix économiques seules garantes de la gestion des intérêts du peuple breton.

Petit retour sur le premier été de l’ère Hollande-Ayrault

Bien sûr on dira que le nouveau gouvernement PS (+ EELV et PRG) n’est en place que depuis quelques mois, qu’« il faut lui laisser le temps » pour imposer un « changement » qui devait à l’origine être « maintenant ». En attendant les attaques antisociales contre les travailleurs et les travailleuses continuent inlassablement et les mouvements sociaux sont encore et toujours réprimés, notamment en Bretagne. Tout ne serait donc qu’une affaire de «style», pourtant, qu’il est étonnant (pour ceux et celles qui y croyaient encore) de voir cette nouvelle majorité reprendre les mêmes mots que l’ancienne, «morale républicaine» ou «laïque» à l’école, imposition d’une politique européenne néo-libérale avec le traité budgétaire et évacuation estivale de camps roms. En tout cas, nous, en Bretagne, qu’on soit ouvrier-e de l’industrie, paysan-ne prolétarisé-e, militant-e anti-nucléaire, opposé à l’aéroport ou pour la langue bretonne, on a pas vu la différence … Cela ne veut pas dire que nous sommes condamnés à cette réalité, juste que la solution ne se trouve ni à Paris, ni avec le PS ou l’UMP.


De DOUX à PSA, construisons l’alternative ici, en Bretagne

L’actualité sociale et industrielle en Bretagne aura notamment été marquée par les dossiers DOUX et PSA. En effet, peu après les présidentielles, les plans sociaux sont tombés. 800 agriculteurs et 2000 emplois menacés à DOUX, 1400 dans l’usine PSA de Rennes avec la fermeture d’un site en France, à Aulnay (3000 salariés), sans compter les sous-traitants. Ceci au moment même où la Commission européenne accorde 12 millions d’euros d’aides pour plus de 2000 salariés de PSA licenciés en 2009 et 2010, s’ajoutant au 4 milliards d’aides publiques perçues ces dernières années par l’entreprise. Alors que l’entreprise DOUX a bénéficié elle de près d’un milliard d’euros d’aide de la PAC en 15 ans, de centaines de millions d’euros d’aides publiques des différents gouvernements français et que la famille DOUX est une des plus riche de Bretagne.bulletin-web_Page_3_Image_0001

Le cas de la société DOUX était prévisible tant l’agriculture productiviste et ultra-libérale a montré ses limites, que ce soit en terme environnemental ou en terme social, comme on le constate aujourd’hui. La « rationalisation » des exploitations agricoles, en les spécialisant à outrance, a rapidement montré ses dérives entrainant la prolétarisation des paysans et des salariés de l’agro-industrie, des produits de masse de faible qualité, une dépendance à l’Europe de ses élevages par manque de protéines végétales, des problèmes environnementaux dus à la concentration de la production sur des territoires de plus en plus restreints, le dumping des excédents exportés qui anéantissent les paysans locaux.

Alors que l’affaire Doux devrait être un coup de semonce nous permettant de poser les bonnes questions et d’apporter les bonnes réponses, on ne peut que déplorer les déclarations du gouvernement ou des députés nouvellement élus ne dépassant pas les appels à la « pérennisation de l’outil industriel ».

Sans doute dans les prochains mois verrons nous les mêmes catastrophes sociales se reproduire dans la filière porcine, avec les mêmes responsables politiques se prononçant pour une « économie verte » et une « agriculture durable » qui défendront la filière productiviste au détriment d’une restructuration radicale du modèle agricole breton.

Quant à PSA, les chiffres parlent d’eux-mêmes : des milliards d’euros de l’Etat pour le groupe PSA, prime à la casse, chômage partiel financé par la collectivité (APLD), augmentation du chiffre d’affaires du groupe à 60 milliards d’euros…. et des licenciements de masse qui se succèdent. Tout comme avec les salariés de DOUX nous serons aux côtés de ceux et celles qui refusent de payer la crise à la place de ses responsables. Il y a besoin d’une refonte radicale de l’industrie vers une production socialement et écologiquement utile qui ne pourra se faire sans un contrôle publique de l’entreprise. En attendant les représentants de la nouvelle majorité devraient pouvoir imposer la mise en place d’un fonds patronal mutualisé, financé par les entreprises du secteur de l’automobile (Renault, Toyota, etc.), ils devraient instaurer un droit de véto pour les comités d’entreprises contre les licenciements collectifs. Encore faudrait-il qu’ils le veuillent, encore faudrait-il que le « changement soit maintenant ». De même tout en dénonçant l’injustice du modèle économique de DOUX nous devons agir en Bretagne pour une réappropriation collective des structures de l’entreprise vers une agriculture paysanne. Ce qui arrive aux salarié-e-s de DOUX ou PSA est bien la conséquence de l’absence de contrôle démocratique et économique de ces secteurs stratégiques laissés dans les mains des pires spéculateurs. Via un parlement breton nous pourrions imposer un contrôle citoyen et un contrôle social des CA de ces entreprises, et ceci est bien légitime quand presque l’ensemble des collectivités en Bretagne participent à leur financement !

Force est de constater que les salariés de Doux ou PSA sont assez isolés. Malgré nos critiques sur le modèle économique désastreux sur le plan environnementale que représente ces entreprises, nous souhaitons rappeler avec force que c’est les ouvriers que nous défendons et pas leur travail !

Il est clair que ces salariés n’ont pas à payer la crise des grands patrons. Leurs mobilisations légitimes ne sont pas ou peu appuyer par le reste du paysage syndical et politique.

Aujourd’hui c’est eux, demain ça sera nous tous et toutes à qui ont fera payer par des licenciements de masse et des mesures d’austérité la crise provoquée par une minorité de spéculateurs et de capitalistes.

On ne peut que le constater, les mobilisations traditionnelles de type journées nationales d’action pour l’emploi ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Les mobilisations victorieuses de la Guadeloupe et de la Martinique de l’année 2010 nous on montré la voie à suivre, un regroupement à la base des forces syndicales et politiques sur la base d’un programme revendicatif pour défendre les intérêts populaires. Plus près de nous, les grèves générales massives construites par les syndicats basques ou galiciens vont dans le même sens et nous invitent à nous émanciper du syndicalisme centralisé. L’ampleur des mobilisations des syndicats andalous (SAT/SOC) et de la gauche souverainiste andalouse organisée autour de CUT-BAI, et qui se déroulent depuis début septembre à travers des marches ouvrières pour imposer des mesures favorables aux travailleurs (logements, emplois, contre les aides publiques aux banques, etc …), doivent alimenter notre réflexion et notre pratique. Elles doivent nous inspirer pour contribuer à construire une riposte de classe ici, en Bretagne et à la base, sans attendre la grève générale dont aucun grand syndicat français ne veut, tant leurs dirigeants sont liés au nouveau pouvoir.

BREIZHISTANCE-IS et ses militant-e-s sont disponibles pour construire des mobilisations à la base ici en Bretagne, clairement anticapitalistes, pour la défense des emplois socialement utiles, pour la reconversion dans cette perspective, pour l’augmentation des salaires, pour le logement et contre la spéculation immobilière, contre la hausse des prix et pour la défense des minimas sociaux que sans doute on attaquera bientôt.

Répression ? oui, mais de gauche

Les tribunaux français n’ont pas chômé durant les congés ! Yoann Colas et Corentin Lemonnier, deux militants de Breizhistance – IS, ont été condamnés le 16 août à Rennes à 1000 et 1500 euros d’amende pour avoir barbouillé deux panneaux routiers unilingues. La présence publique de la langue bretonne est un droit légitime et démocratique qui progresse de Brest à Clisson. Il semble cependant que le Conseil général d’Ille et Vilaine qui avait porté plainte, tout comme les magistrats rennais, ne soient pas encore prêt à emboiter le pas de ceux du Finistère, des Côtes et d’Armor et du Morbihan. Le refus du président du tribunal d’accorder un interprète à nos deux camarades ayant souhaiter défendre leurs droits en breton, alors même que la police française leur avait accordé ce droit lors de leur interrogatoire, les réquisitions du procureur, les remarques humiliantes de la juge pour notre langue nationale et ses défenseurs, et ces condamnations témoignent une fois encore de la vision jacobine de la justice de l’Etat français et de sa partialité politique.

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Face au coupable immobilisme d’une part réactionnaire des élus en Bretagne, l’action de désobéissance civile et populaire reste un des meilleurs moyens d’avancer vers l’officialité de notre langue.

Mickael Garabello, guingampais de 24 ans et étudiant à Rennes, a lui été condamné à 3 mois de prison ferme le 21 août pour avoir participé au week-end de résistance et à l’action anti-THT du 24 juin dernier à Chefresne dans la Manche (70km au nord de Fougères). Alors que le parquet lui-même avait abandonné les poursuites par manque de preuves, Mickael a été reconnu coupable des blessures légères occasionnées à deux gendarmes. Lors de la marche qui devait conduire les participants au week-end au chantier d’un pylône, ceux-ci avait tout de suite été empêchés par les gardes-mobiles usant de grenades assourdissantes et de bombes lacrymogènes envoyées à tirs tendus. Deux manifestants ont été touchés à l’œil, entrainant pour l’un une hémorragie du vitré et pour l’autre une triple fracture du massif facial nécessitant une opération chirurgicale. Enfin une troisième personne s’est vu percluse d’éclats de grenades dont l’un ayant sectionné un nerf de l’avant-bras.

Le mardi 28 août sont passées devant le tribunal de Saint-Nazaire les 37e et 38e personnes inculpées dans le cadre de lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ils sont accusés de « violence avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique » pour Sylvain Fresneau (porte-parole de l’ADECA) et « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « refus de fichage ADN » pour l’autre, Clément, arrêté un mois après les faits à son domicile. Le 21 juin 2012, ils participaient à un rassemblement contre le déroulement d’une enquête publique préalable à la réalisation du projet d’Aéroport Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes. Rassemblement devant la mairie, blocage des entrées par des tracteurs et des serrures collées et occupation du toit. Des centaines de personnes marquaient ainsi leur opposition à ce projet contre lequel elles luttent depuis plus de 30 ans. Sylvain Fresneau s’était alors fait arrêté dans son tracteur (« arme par destination ») manœuvrant devant les forces de l’ordre. L’audience s’est déroulée sous la pression populaire comme en témoigne la présence de 150 tracteurs et près de 1000 personnes réunies pour soutenir les deux prévenus, une mobilisation importante en cette fin d’été. La venue de quelques personnalités comme José Bové aura permis une médiatisation relativement importante de l’événement. Clément sera relaxé pour le délit d’attroupement, son avocat faisant état de l’absence de PV des forces de l’ordre quant à l’effectivité de sommations… mais 2 mois de prison avec sursis seront requis pour chacun des autres chefs d’inculpation. C’est ensuite Sylvain qui comparaît. La procureure s’offusquera aussi qu’on ait pu faire « rentrer la politique dans le tribunal », rappelant « l’indépendance de la justice » avant de requérir des peines dont le caractère politique n’échappera à personne : amende de 800 euros, interdiction de manifester pendant un an à Notre-Dame-des-Landes, confiscation et interdiction de porter des armes (le tracteur n’étant cependant ici plus une arme). Délibéré le 11 septembre à Saint-Nazaire (ce même jour verra l’audience de la famille Herbin, locataires sur la ZAD et mis en demeure par Vinci malgré l’accord signé avec le PS suite à la grève de la faim du printemps). Rappelons aussi que les expulsions sauvages par les gardes mobiles et les CRS sont de plus en plus redoutées…

Si l’acharnement judiciaire continue contre les militants, rien n’a non plus vraiment changé dans la politique intérieur du gouvernement actuel. En témoigne les démantèlements hebdomadaires des camps de Roms sous la houlette d’un ministre de l’Intérieur il est vrai coutumier du fait depuis son mandat à la tête de la commune d’Evry. Les fallacieux prétextes sanitaires ne sauraient nous duper. Ces actions menées à grand renforts de forces policières sous l’œil des caméras ne conduisent qu’à la stigmatisation d’une population qui dérange la vision normative qu’à le gouvernement de la société.

Le gouvernement socialiste continue de même à collaborer avec l’Etat sécuritaire espagnol dans la gestion du conflit basque où un processus de paix est impulsé. Aux arrestations des militants indépendantistes basques sur le territoire français, se succèdent les silences aux demandes du rapprochement des prisonniers politiques basques et de la libération de 14 d’entre eux gravement malades. Le pays se targuant d’être celui de la patrie des Droits de l’Homme, qui a fait libérer Papon pour raisons de santé, a-t-il fait un quelconque signe envers ces prisonniers (dont 150 sont incarcérés en France) ?

Dans ces conditions, il est difficile de voir une ministre EELV de ce gouvernement français prendre la défense du groupe russe Pussy Riot, quand répression et injustices se succèdent sur le territoire hexagonal. L’indépendantiste guyanaise que fut la Garde des Sceaux Christiane Taubira n’a pas d’ailleurs plus fait de signe envers les militants corses ni le militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah embastillé depuis bientôt 30 ans en France.

Enfin on remarquera le silence des partenaires du PS a commencer par Europe Ecologie, ou même du Front de Gauche, à propos des lois liberticides dites anti-terroristes votées par la droite en 1986 et renforcées depuis par tous les gouvernements, et dont plus personnes ne demandent l’abolition. A la

prochaine rafle du style Tarnac, ou anti-indépendantistes bretons, basques ou corses on en reparlera.

Ministère de la Défense, un «décolonisateur» qui colonise

La gauche indépendantiste bretonne s’est toujours élevée contre toute politique militariste où que ce soit dans le monde, à fortiori quand elle touche directement notre territoire. Ainsi il y a un an nous impulsions une campagne antimilitariste en nous élevant notamment contre les journées de recrutement de l’armée française en Bretagne, les JAPD.

C’est dans ce cadre, qu’au mois de juillet nous avons interpellé l’ancien président de la Région Bretagne et actuel ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, et le député Paul Molac (apparenté UDB et siégeant dans le groupe parlementaire d’EELV) sur le choix sulfureux du nom de la promotion des élèves officiers de St-Cyr, De Castelneau. Ni l’un, ni l’autre n’ont réagi à notre indignation publique que soulève l’idéologie d’extrême-droite véhiculée par ce personnage, soutien de Franco et créateur d’une ligue fasciste dans l’entre deux-guerre. Ce député « autonomiste mais pas trop » avait pourtant félicité J.-Y. Le Drian de sa nomination à la Défense, disant de lui qu’il avait « fait sortir la Bretagne de l’ère coloniale »… Pas vraiment le genre de « Bretagne décolonisée » dont nous rêvons… Ce qui n’a pas empêché les deux compères de se retrouver pour assister au baptême de la classe St-Cyr.

D’ailleurs cette politique de promotion de l’armée française et de ses valeurs impérialistes en Bretagne poursuit allègrement son cours. Entre le 28 et le 31 août, des recruteurs du poste d’information de Nantes ont sillonné les routes bretonnes de St-Malo à Pontivy en passant par Lamballe, Morlaix et La Baule afin de recruter pour la Légion étrangère.

On retrouvera d’ailleurs Le Drian le 10 septembre à Brest, pas au service du lobby militaro-nucléaire pour un sou, à l’université d’été de la Compagnie européenne d’intelligence stratégique, cabinet privé de lobbying douteux et officine sarkozyste s’il en est, mise en accusation dans un dossier de corruption avec Bouygues par le Canard Enchainé en début d’année… On choisit la « décolonisation » que l’on peut …

Cheñch penn d’ar vazh*

Encore une fois nous le disons, nous n’avons rien à attendre du Parti Socialiste en Bretagne, et encore moins de ceux qui choisiront de s’aligner sur sa politique. Que dire de la participation à ce gouvernement d’EELV, notamment sur la politique énergétique ? Cela a toutes les chances de conduire à un échec politique qui profitera à un Front de Gauche dont les structures dirigeantes reposent malheureusement sur des caciques du nationalisme français et du productivisme.

Le changement ne pourra être porté que par une prise de conscience massive du peuple dans sa capacité à s’autodéterminer et à mettre en place les élément d’une alternative au capitalisme et au productivisme. C’est le seul moyen d’aller vers un véritable partage des richesses et le bien-être collectif. En ce sens, face à un gouvernement qui nous endort, il faut être prêt à proposer et à construire cette alternative par nous-mêmes, et au-delà des mots d’ordre des centrales parisiennes. En Bretagne ces exigences sociales et environnementales ne peuvent passer à côté de la revendication démocratique à disposer de nos propres institutions et d’un territoire réunifié.

* Changer radicalement

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