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état d’urgence

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Voici un texte diffusé initialement sur le site Expansive.info et qui explique le pourquoi d’une campagne d’abstention active en Bretagne pour les élections présidentielles 2017.

La rédaction de Bretagne Info.

 

Selon les pronostics, l’abstention sera comme toujours la grande gagnante des élections du printemps 2017. Néanmoins, il semble qu’une fois encore les politiques ne vont pas la prendre au sérieux. Une infime minorité aura donc à nouveau le droit de faire la loi, quelqu’un sera reconduit à la tête de l’État, l’assemblée des vieux blancs corrompus se remplira à nouveau. Pour remédier à ce problème, c’est à dire pour que la France ne vienne plus nous déranger avec ses élections et ce qu’il en résulte, des militantEs de la gauche indépendantiste bretonne ont décidé de répondre favorablement aux appels internationaux à une piraterie de classe contre les présidentielles.

Notre participation au cirque électoral par une campagne d’abstention active s’est imposée comme une évidence. Qu’importe qui fera reculer les droits sociaux, nous refusera toujours le droit de décider collectivement du sort de nos territoires, passera en force sur les projets inutiles et imposés, niera fidèlement le droit du peuple breton à se gouverner lui-même de Ouessant à Clisson. S’il faudra lutter contre l’une ou l’autre de ces personnes après l’élection, autant commencer dès le début de la campagne. Nos voix seront dans les rues et sur les murs, pas dans les urnes. Il est d’autant plus impensable en Bretagne, d’accepter passivement cette énième injonction à aller choisir qui va continuer à ne pas nous représenter ; pas après avoir expérimenté sur la ZAD le fait se représenter soi-même, pas après avoir montré pendant le mouvement contre la loi travail notre capacité à s’organiser contre ce monde, et pas à un seul instant tant que notre peuple est privé de son droit à s’autogérer.

Comme beaucoup nous ne nous déplaçons pas pour aller voter car nous ne ressentons rien pour les mascarades présidentielles. Choisir entre le pire et le différemment pire ne fait pas vibrer grand monde. Que cela s’exprime par un discours militant ou non, les beaux succès permanent de l’abstention et la disparition du vote de conviction au profit du vote de dépit sont plus que des aveux d’échec. Ils sont aussi des frontières qui existent entre un monde politique coupé du réel, et les classes populaires qui subissent sa loi sans rien pouvoir obtenir autrement que par la lutte. Ce monde clos est à ce point loin des réalités qu’il fait même une élection sous un état d’urgence devenu semi-permanent.

Nous savons déjà de quoi sera fait le débat : concours de casse sociale, nationalisme tricolore outrancier et va en guerre, racisme, sexisme, course au renoncement écologique. A l’inverse, pour construire une Bretagne indépendante, réunifiée, anticapitaliste, féministe, écologiste, brittophone et solidaire, notre programme passe donc par la perturbation des élections présidentielles françaises. Puisque nous n’avons pas notre place dans les médias pro-élections, nos propositions s’écriront sur les murs et dans la nature. Nous invitons les volontaires à répandre cette dynamique à travers tout le pays. Exprimez-vous dans cet espace électoral conçu pour être verrouillé, portez y l’affrontement, tournez-le en ridicule, sabotez-le, à vous de trouver vos méthodes. Organisons-nous pour lancer dès à présent la riposte. Pour une fois nous prendrons la parole, en tant que partisanes et partisans du boycott de 2017, en tant que bretonnes et bretons.

Sabordons les élections, à l’abordage !

Bretagne_Info_Election_Francaise_Abstention_Revolutionnaire_Bretonne_Dispach

Les adhérents de la Gauche Indépendantiste/Bretagne en Luttes tiennent à se solidariser avec le syndicaliste SLB du secteur de Kallag/Callac a qui le pouvoir central entend interdire de manifester le 14 juin à Rennes et Paris contre la loi Travail.

Nous nous associons à l’appel à manifester le mercredi 15 juin à 18h30 devant la sous préfecture de Guingamp pour protester contre cette interdiction et en solidarité avec toutes les personnes concernées par des mesures similaires notament à Rennes ainsi que contre l’état d’urgence et la loi travail.

Bretagne en luttes pays de Guingamp.

 

La campagne pour la libération de la prisonnière politique basque Lorentxa Guimon incarcérée à Rennes malgré son état de santé s’élargit. Au Pays Basque elle sera au coeur des manifestations de Bilbo et Baiona (Bayonne) qui auront lieu le 09 janvier pour les droits de l’ensemble des centaines de prisonniers politiques Basques. Jean-Jacques Lassere sénateur et président ( Modem) du conseil départemental des Pyrénées Atlantiques s’est adressé à Manuel Valls pour exiger lui aussi sa remise en liberté.

Parallèlement en Bretagne de très nombreux élus , notamment de la ville de Rennes qui préside au conseil de surveillance du CHU auquel Lorentxa ne peut accéder se sont associés à  une initiative soutenue par des forces politiques diverses , dont la Gauche Indépendantiste, pour réclamer sa remise en liberté. D’autres élus du conseil régional ou du département du Finistère ou de Loire-Atlantique aussi.

Le 14 janvier prochain un tribunal parisien statuera sur le sort de Lorentxa Guimon, peut-être mettra-t-il sa décision en délibéré. Dans ce cas tenez vous prêts, comme en cas de refus, à participer aux nouvelles initiatives de solidarité qui émergeront notamment en Bretagne.

Le prochain rendez vous aura lieu samedi 9 à Rennes , Gare Sud, devant la prison des femmes, à 11H pour rendre public le manifeste suivant:

Si votre orga/collectif/syndicat veut s’y associer il est encore temps.

Liberté pour LORENTXA GUIMON !

La prisonnière politique basque Lorentxa Guimon incarcérée à Rennes est gravement malade et libérable.
Arrêtée en 2003, elle a été condamnée à 20 ans de prison et peut bénéficier de la liberté conditionnelle depuis 2014. Le 24 novembre 2015, les juges lui ont accordé la liberté conditionnelle en faisant état notamment de son état de santé et elle aurait pu être libérée le 17 décembre suivant. Mais le parquet a immédiatement fait appel de cette décision comme il le fait systématiquement dans le cadre de procédures « antiterroristes ». Une nouvelle audience aura lieu à la cour d’appel de Paris, le 14 janvier prochain.
La détenue basque est atteinte de la maladie de Crohn depuis 1991 et sa maladie a atteint un stade très avancé.
Cette maladie inflammatoire chronique du système digestif nécessite un suivi médical rigoureux incompatible avec sa situation de détenue. L’état de la jeune femme s’aggrave significativement depuis septembre 2014. Au vu de son état de santé « catastrophique », son avocate et sa famille ont demandé une expertise médicale.
Les conclusions sont sans appel : l’aggravation de son état et les difficultés quant à son suivi médical sont liés à sa détention. Le 24 novembre dernier, L. Guimon a été hospitalisée d’urgence, fait rare pour un détenu. A cette occasion, des rendez-vous médicaux ont été programmés. La plupart ont dû être annulés car « tout déplacement de la patiente implique l’intervention du GIGN ou du RAID, ce qui entraîne des annulations de dernière minute dans le cas où ces groupes policiers ne sont pas disponibles ». Ces retards et ce manque de suivi médical n’arrangent en rien son état déjà grave. Lorentxa Guimon et sans doute d’autres détenues voient donc leur santé mise en danger en raison de l’état d’urgence.

Depuis, elle a réintégré sa cellule à Rennes dans les mêmes scandaleuses conditions.

Les organisations syndicales et politiques et élues rennaises et d’autres communes en Bretagne exigent , comme de nombreuses personnes et organisations au Pays Basque , la remise en liberté immediate de Lorentxa Guimon.
Elles vous convient à une conference de presse samedi 09 janvier à 11h devant la prison des femmes à Rennes ( Gare Sud ) .

Premiers signataires :
Partis : NPA 35, Gauche Indépendantiste Bretonne (Breizhistance ), les Jeunes Ecologistes, Parti de Gauche 35, Alternative Libertaire,
Elues et personalités : Valérie Faucheux ( élue Ensemble-FdG à la Ville de Rennes), Jean Paul TUAL, Conseiller Municipal de Rennes, PG 35, Yannick Le Gargasson, Conseiller Municipal et conseiller métropolitain de Rennes PG35, Anna Sohier (élue UDB à la Ville de Rennes), Jean-Marie Goater adjoint élu EELV à la Ville de Rennes ) ,Laurent Hamon (élu EELV Conseiller municipal et Conseiller métropolitain de Rennes),Matthieu Theurier et Gaëlle Rougier, co-présidents du groupe des élus écologistes à la Ville de Rennes (EELV), Lena Louarn ( Vice présidente au Conseil Régional de Bretagne en charge la politique linguisitique ), Matthieu Guillemot (conseiller municipal NPA de la ville de Carhaix et conseiller communautaire de Poher communauté ) , Christian Troadec ( maire MBP de Carhaix et conseiller départemental du Finistère ), Primael Petit ( conseiller municipal anticapitaliste et indépendantiste ville de Saint Herblain ), Charlie Grall et Fabrice Cadou ( president et membres du conseil d’adminstration de Skoazell Vreizh/Secours Breton ) , Gael Briand (rédacteur en chef du Peuple Breton), Nil Caouissin porte-parole de l’UDB, Gael Roblin ( ex détenu politique breton )….
Syndicats et collectifs : Sud Education Rennes, Sud Rail Rennes, Solidaires EtudiantEs, Gast ( Collectif feministe), Euskal Herriaren Lagunak Breizh.( Comité Breton de Solidarité avec le Pays Basque ), SLB…

Comité Zad de Rennes

Depuis l’automne, les menaces d’expulsions de la ZAD de Notre-Dames-des-Landes se multiplient : déclarations de Valls, procès de la nouvelle conserverie (la Noë Verte), appel d’offre pour le barreau routier, convocation au tribunal des habitants et exploitants historiques, réservation d’hôtels pour la police. Au lendemain des élections régionales et du basculement à droite des Pays de la Loire, son nouveau président Bruno Retailleau annonce ses velléités visant l’évacuation de la Zone. Nous répondons de concert avec lui que « cela fait des années que ce projet est enlisé, que les entreprises et les collectivités attendent que l’État se décide une bonne fois pour toutes » (ouest-france 15 décembre 2015) ! Il est temps de forcer le gouvernement à retirer définitivement le projet d’aéroport, de l’empêcher d’expulser la ZAD.

Face à ces menaces, un appel circule depuis la ZAD à bloquer la région, à se rassembler partout et à occuper les lieux de pouvoir en cas de tentative d’expulsion. Nombreux sont les comités et les collectifs de l’ouest et de toute la France à répondre à cet appel. Trois ans après l’échec de l’opération César, une nouvelle défense de la Zone est bel et bien en marche. La réponse sera ferme et de grande ampleur. Nous ne laisserons pas le gouvernement et Vinci écraser la ZAD.

D’une, parce que leur projet est stupide ; de deux parce que la ZAD est le symbole que les luttes refusant un monde dominé par l’économie peuvent être victorieuses ; et de trois parce qu’elle est une zone d’expérimentations prodigieuses de nouvelles manières de vivre et de s’organiser.

Depuis le comité ZAD de Rennes, nous avons décidé de ne pas attendre l’arrivée des gendarmes mobiles sur la Zone. Nous donnons rendez-vous le 6 février. Pour empêcher les expulsions, prenons dès maintenant les devants, lançons une contre-offensive !

Cette journée sera également l’occasion de nous opposer à l’État d’Urgence. Car sortir dans la rue est une façon de vaincre la peur et la paralysie que tente d’imposer le gouvernement. La clique à Hollande n’a pas trouvé d’autre manière pour continuer à gouverner que d’instrumentaliser les attentats du 13 novembre. En imposant l’État d’Urgence, il a voulu faire taire son opposition pendant la COP21. Ils ont procédé à des arrestations massives, des assignations à résidence et des interdictions de manifester. Il s’agissait d’un test et si nous ne réagissons pas dès maintenant, ils essaieront d’appliquer cette répression pour l’expulsion de la ZAD et les prochains conflits sociaux, ils normaliseront cette situation « d’exception ». Et tout comme nous nous opposons à l’aéroport, nous refusons le tournant sécuritaire et réactionnaire qu’impose l’État d’Urgence, la stigmatisation des personnes musulmanes et assimilées et le pouvoir quasi-total donné à la police, les exactions qu’elle commet.

Nous proposons de faire du 6 février une grande journée :

– pour la fin de l’aéroport et la victoire de la ZAD !

– donnant suite à la manifestation du 14 novembre à Landivisiau qui a réuni les collectifs en lutte contre les projets d’infrastructures dans le Finistère et la Bretagne

– contre l’État d’Urgence

Nous invitons tous les collectifs, groupes, personnes de Bretagne et de l’ouest qui se reconnaissent dans cette proposition à la rejoindre, se l’approprier, la signer et la diffuser.

Nous invitons toutes et tous à venir à cette journée de discussions, de banquet, de manifestation-carnaval fort de ses chars, musique, masques, peinture, affiches, banderoles, ou tout autre surprise pouvant égayer ce 6 février.

Et pour préparer les festivités, construire les chars, confectionner les masques etc. rendez-vous tous les week-ends à partir du 9 janvier de 10h à 20h. (lieu à définir) Une Assemblée du comité ZAD de Rennes aura également lieu à 18h le 9 janvier. Venez nombreux

comitezadrennes@riseup.net

www.comitezadrennes.noblogs.org

Notre liste reconnaît avoir récolté moins de suffrages que ce que nous espérions au regard d’une campagne dynamique, originale et au service des luttes.
Nous avons surestimé la volonté des électeurs de se servir de leur droit de vote pour protester contre la politique du conseil régional sortant et du gouvernement. Beaucoup ont préféré s’abstenir. L’application de l’état d’urgence suite aux attentats de Paris et le discours ultra-tricolore et chauvin du PS comme son refus de faire campagne ont profité au FN en Bretagne également.
Toutefois, notre score est en progression par rapport aux européennes de 2014 comparé à celui de la liste NPA/Breizhistance sur les quatre départements de la Bretagne administrative (6461 voix contre 7465 cette année). Ceci ouvre des perspectives intéressantes pour restructurer une organisation indépendantiste, anticapitaliste, et féministe sur l’ensemble de la Bretagne historique.
Nous refusons de prendre position entre ce qui s’avère être trois listes de droite au second tour en Bretagne administrative. Seule la lutte de masse, radicale, dans la rue, fera reculer les promoteurs des projets inutiles et imposés, permettra de construire une démocratie de proximité en Bretagne et de lutter contre le capitalisme. Nous invitons donc les abstentionnistes et nos électeurs à continuer la lutte dès cette semaine en se joignant le plus largement possible aux mobilisations contre le fascisme, l’état d’urgence et les projets spéculatifs.

Bretagne en Luttes/Breizh O Stourm

Comme d’autres, nous nous associons à cette mobilisation urgente.
Merci de diffuser !
(La Gauche Indépendantiste)

CONTRE L’ÉTAT D’URGENCE, SOUTENONS LES ASSIGNÉS À RÉSIDENCE RENNAIS !
MERCREDI 9 DÉCEMBRE, 18H30, PLACE DE BRETAGNE

Le jeudi 26 novembre au matin, 5 militants rennais ont vu une quinzaine d’agents de police en tenue d’intervention, munis de fusils à pompe, débarquer à leurs domiciles respectifs. Ils sont menottés et maintenus au sol pendant que les agents fouillent les bibliothèques, les penderies et copient les disque durs : « On cherche des armes ou des explosifs » déclarera en souriant l’un d’entre eux. Certains devront attendre plus d’une demie-heure avant qu’on accepte de leur expliquer ce qui est en train de se passer : leur domicile est perquisitionné, et ils se voient remettre une assignation à résidence pour toute la durée de la COP 21 (qui se tient du 29 novembre au 12 décembre à Paris). Ils devront pointer 3 fois par jour (à 9h, 14h, et 19h) au commissariat central de Rennes et rester chez eux de 20h à 6h du matin.

Le motif invoqué sur ces assignations est que ces personnes représenteraient un danger pour l’ordre public, dans le contexte de la COP21. Les faits qui permettraient d’établir cette dangerosité : de simples participations présumées à des manifestations, aucunement étayés et pour lesquels personne n’a été condamné. De fait, il n’est pas nécessaire aux forces de l’ordre de prouver quoique ce soit, puisque ces perquisitions et ces assignations sont administratives, c’est-à-dire qu’elles ne passent pas par le contrôle d’un juge, mais sont le fruit des caprices du ministre de l’intérieur, du préfet et des forces de police.

Parmi ces personnes, certaines travaillent, d’autre suivent des études, et 2 d’entre elles sont parents d’une petite fille de 4 ans. C’est en mettant ces situations en avant qu’elles ont décidés de saisir le tribunal administratif de Rennes en référé-liberté le lundi 30 novembre. Conclusion du juge : C’est aux personnes d’aménager leur emploi du temps avec leur employeur, de laisser leur fille à la garderie le temps du pointage, et de sécher les cours, qui ne sont pas obligatoires à l’université.

Depuis le 13 novembre, plus de 2500 perquisitions administratives ont été menés sous couvert d’antiterrorisme contre des personnes n’ayant le plus de bavures (personnes perquisitionnées sur dénonciation de leur voisin, des dizaines de mauvaises adresses, de nombreux cas de violences et d’humiliations de la part des forces de l’ordre, etc). Jamais depuis la guerre d’Algérie la police n’a disposé d’une telle carte blanche.

Mais que l’état décide de prétexter de l’état d’urgence pour neutraliser des militants contestataires, cela ouvre la porte a une logique particulièrement inquiétante. A quoi ressembleront les conflits sociaux de demain, si toute personne peut se voir enfermer chez elle pour avoir trop pris la parole publiquement, ou pour avoir été « vue » dans diverses manifestations ? La puissance d’une telle arme se mesure aussi au nombre de personne qui n’oseront pas dire ou faire ce qui leur semble juste de peur de recevoir ce traitement.

Cela fera bientôt un mois que nous vivons sous l’état d’urgence. Le nombre des perquisitions et des assignations arbitraires continue de croître chaque jour. Comme s’il fallait pour le gouvernement tenir un rythme, pour se justifier de faire quelque chose : mieux vaut une réponse forte et à côté que pas de réponse du tout. Cette fuite en avant, alimentée par le faux débat populiste qui s’installe avec l’opposition de droite, amène à la multiplication des déclarations et des mesures fascisantes : fermeture des frontières, allongement de la durée de l’état d’urgence, interdictions de manifester, etc.

Il est important aujourd’hui de ne pas céder à la rhétorique simpliste qui voudrait que les dimensions du drame du 13 novembre impliquent et justifient la mise entre parenthèse (et pour combien de temps ?) de nos libertés. Ce n’est pas soutenir le terrorisme que de ne pas accepter d’être réveillé à 6 heures du matin le canon d’une arme pointé vers soi, ce n’est pas soutenir le terrorisme que de ne pas accepter de voir sa journée rythmée par les passages au commissariat et les humiliations qu’ils entraînent.

Nous appelons toutes les personnes désirant manifester leur soutien aux assignés rennais à un rassemblement mercredi 9 décembre à 18h30, place de Bretagne, pour les accompagner jusqu’au commissariat central et ne pas les laisser isolés face à cette mesure absurde.

Comité de soutien aux assignés Rennais.

Suite aux attentats meurtriers perpetués par des fous de dieu à Paris le 13 Novembre, le gouvernement soit disant socialiste s’est empressé de mettre en application les pires mesures que l’extrême droite proposait : fermeture des frontières, contrôle des opposants, mise au pas de l’ensemble d’une religion comprenant 5 millions de pratiquants dans l’état français avec toutes ses diversités internes, arrêt du débat démocratique par la suspension de la campagne électorale, mise en place d’un nationalisme cocardier exacerbé par l’omniprésence de l’hymne français (qu’ un sang impur abreuve nos sillons) et la propagande ratée pour la réappropriation du drapeau tricolore, un ton guerrier utilisé par tous les membres du gouvernement et le premier concerné d’entre eux, le ministre dorénavant assumé de la guerre et candidat-absent aux élections régionales de Bretagne, M. Le Drian.

La mesure la plus hallucinante mise en place par ce gouvernement nationalo-socialiste est l’état d’urgence permanent pour une durée de 3 mois avec la possibilité d’en faire un régime de droit commun par le passage programmé à l’état de crise dans 3 mois sans que personne ne sache ce qu’il mettront dedans.

  L’ÉTATD’URGENCE, C’EST QUOI CONCRÈTEMENT ?

– Des flics et des militaires partout afin d’habituer la population à une omniprésence des forces de sécurité.
– L’interdiction des manifestations à but politique afin de museler toute forme d’opposition.
– La stigmatisation de l’ensemble des musulmans
– La possibilité de perquisition à toute heure de jour comme de nuit.
– L’assignation à résidence des récalcitrants et pas que la mouvance djihadiste : Les opposants à l’aéroport de Notre Dame des Landes, militants anticapitalistes de la maison de la grève à Rennes et ce pour toute la durée de la COP 21, militants écologistes, anarchistes, communistes révolutionnaires…, bref les affreux contestataires gauchistes qui ne sont pas de bons patriotes.
– La sortie des obligations liées à la déclaration universelle des droits de l’homme et validée par le conseil de l’Europe capitaliste (on n’ose imaginer les possibilités que cela offre à un gouvernement résolument antidémocratique !)
– L’installation d’un couvre-feu au bon vouloir des autorités et de leurs gouverneurs coloniaux non-élus : les préfets.
– La possibilité de dissoudre tel ou tel organisation politique sans aucun argument.
– La déclaration de guerre et d’état de guerre et la relance des enrôlements dans l’armée et la hausse des crédits qui va avec alors que nous vivons la pire austérité depuis les années trente…
Par contre, les marchés de Noël et les temples de la consommation (supermarchés et centres commerciaux) ne sont pas concernés alors même que le risque d’attentats y est très élevé mais tout de même on ne va pas toucher à la sacro-sainte société de consommation…

A l’inverse, aucune solution pérenne n’est recherchée pour régler le conflit actuel :

– Pas d’embauche d’éducateurs de quartiers, suppressions de postes d’enseignants au profit de guerriers et de policiers…
– Maintien en détention et criminalisation en France des opposants les plus efficaces à DAECH : Les membres du PKK sont considérés comme des terroristes et en tant que tel emprisonnés en France alors que ce sont eux qui combattent le plus efficacement DAECH là-bas, Georges Ibrahim Abdalah, prisonniers politiques communiste libanais pro-palistinien qui croupit dans les prisons françaises depuis 31 ans !!!, le conflit palestinien étant un des points de crispation majeur dans cette zone du monde.
– Aucune pression sur les pays qui maintiennent en détention des opposants progressistes : Abdulah Ocalan et les prisonniers politiques kurdes en Turquie, Marwan Bargouti et les prisonniers politiques palestiniens en Israel, au Liban, les prisonniers politiques progressistes en  Iran, Arabie Saoudite, Quatar…
– La rébellion progressiste touareg au Mali et au Niger qui s’est fait laminée par l ‘état Malien sous couvert de l’intervention de la France : Merci M. Le Drian !

FINALEMENT, L’ÉTAT FRANÇAIS NE POUVAIT ESPÉRER MIEUX QUE LA MISE EN PLACE DE L’ÉTAT D’URGENCE POUR MUSELER TOUTE FORME D’OPPOSITION et passer sous silence les attaques aux libertés individuelles et les exactions à venir : Valls à déjà annoncé sa volonté de reprendre les travaux de l’aéroport, l’état d’urgence légitimera l’occupation militaire du lieu, les multiples arrestations qui auront lieu et les possibles assassinats d’opposants (nous n’oublions pas Rémy Fraisse, assassiné par les forces de police française). Et quid des projets miniers un peu partout sur notre territoire et validés par Valls-Macron-Le Drian et de leurs opposants organisés (Douar Didoull dans le Trégor !), du projet d’extraction de sable en baie de Lannion, des futurs mouvements sociaux qui ne manqueront pas de naître pour contrer les mesures d’austérités, des manifestations anti-autoritaires contre cet état d’urgence…

Nous ne pouvons fermer les yeux sur la fascisation à grande vitesse de ce gouvernement et des politiques racistes et liberticides qu’il impose sous couvert de lutte contre le terrorisme. Face à l’état d’urgence, une seule solution s’impose, c’est la résistance et cette résistance passe en Bretagne par la lutte pour l’indépendance afin de redevenir maitres de notre destin et rendre le pouvoir au peuple plutôt que donner les pleins pouvoirs aux forces les plus réactionnaires et au ministre de la guerre.

Bevet ar Frankiz.
Bevet ar c’hengred etre ar pobloù o stourm.
Bevet Breizh O Stourm ha Bevet Breizh Dieub ha Sokialour

BRETAGNE EN LUTTE / BREIZH O STOURM

Nous reproduisons ici un texte de Jean-Do Robin, syndicaliste, défenseur de la langue bretonne et militant engagé pour la Palestine avec qui nous partageons une vision inclusive et radicalement antiraciste de l’identité bretonne. Il revient sur  les défilé fasciste de Pontivy.

Bretagne-info.

A propos des violences fascistes à Pontivy le 14 novembre 2015

Les média ont largement diffusé les images du rassemblement fasciste contre l’accueil de migrants, à Pontivy le 14 novembre dernier, et des violences qui l’ont accompagné.

Ce lamentable évènement appelle quelques observations

L’extrême droite en Bretagne

L’utilisation par Adsav de symboles qui se rattachent à la Bretagne, ainsi que l’inscription de son discours dans une prétendue revendication bretonne sont totalement factices : Adsav est une déclinaison du Bloc Identitaire, variante française de la nébuleuse néo-nazie européenne qui s’emploie à attiser la haine xénophobe en jouant sur les frustrations liées à l’exclusion sociale et culturelle générées par le capitalisme débridé.

Ces frustrations, conjuguées au discrédit du pouvoir politique (corruption, évasion fiscale, carriérisme, népotisme, dénis éhontés de démocratie et de justice sociale, incohérence et aventurisme géo-politique…) sont aussi bien le terreau des discours ultra-nationalistes que du recrutement salafiste : Adsav-Bloc Identitaire et Daesh ne sont que deux visages de la même théorie du chaos, idéologie nourrie du mythe apocalyptique d’Armageddon et mue par l’instinct de mort.

Le premier est aussi étranger à l’héritage culturel et politique du peuple breton que le second l’est au Coran.

Adsav, si on fait abstraction des oripeaux dont il se pare, n’est que le clône du Bloc Identitaire en France, de la Lega Nort en Italie, de la phalange espagnole, du Vlaams Belang en Flandres ou de Pegida en Allemagne… (liste non exhaustive, mais suffisamment nauséabonde).

Les responsables d’Adsav n’hésitent d’ailleurs pas à organiser des manifestations communes avec le “Parti de la France” et des anciens d’OAS tels que Claudine Dupont-Tingaud, comme à Brest, le 10 octobre dernier.

C’est dire si l’expression “extrême droite en Bretagne” est certainement plus appropriée que le terme d’ « extrême droite bretonne ».

L’expression politique bretonne est une composante de la refondation démocratique

 

L’expression bretonne contemporaine, dans sa large majorité, qu’elle soit strictement culturelle, ou qu’elle soit politique, des “régionalistes” aux indépendantistes, n’a rien à voir avec ces néo-nazis.

Elle s’inscrit dans une revendication mondiale de reconnaissance de la diversité culturelle, comme source d’enrichissement des sociétés modernes, comme outil de résistance à la pensée unique, et donc comme rempart aux totalitarismes.

Mais il faut bien reconnaître que les efforts pour construire en Bretagne un projet de société, capable de répondre aux nouveaux défis de la démocratie (démocratie participative, principe de subsidiarité, droit à l’expérimentation, reconnaissance des projets d’initiative citoyenne…), un projet qui repose sur une économie au service de solidarités sociales élargies ; un projet qui associe étroitement la promotion de la diversité culturelle à la préservation de la diversité du vivant ; un projet construit sur un territoire identifié et voulu par ses habitants, et identifiable par ses partenaires internationaux ; un projet constitutif d’une Union Européenne politique, démocratique et donc souveraine… ont bien du mal à se frayer un chemin entre les divers obstacles qui lui sont opposés.

A ce titre, Adsav n’est qu’une pustule parmi les récupérations et les dérives de toutes sortes qui nuisent à l’émergence d’un projet politique breton crédible et novateur.

Bien plus lourd est le poids des mythes productivistes et des intérêts privés issus d’un « modèle agricole breton » destructeur d’emplois et complètement obsolète, qui a permis la manipulation et le détournement à leur seul profit, de cette explosion de colère du peuple breton, confronté aux licenciements et au chômage, que fut le mouvement des Bonnets Rouges… avant d’être coiffé par Xavier Beulin (3 milliards d’€ pour continuer à envoyer les paysans dans le mur et à empoisonner le monde, Merci M. Valls), puis renvoyés à la chaîne d’abattage ou de conditionnement pour le plus grand profit des Glon, Merret et autres affidés d’Avril-Sofiprotéol en Bretagne… Jusqu’à la prochaine vague de licenciements dans les abattoirs, et de suicides dans les salles de traite.

Et comme si la coupe n’était pas pleine, propos méprisants et insultants de la gentry gouvernementale envers les ouvriers bretons (« les illettrés de Gad », E. Macron, 17.09.2014). Là encore, du gâteau pour les fascistes en embuscade, qui n’ont pas manqué, nous avons pu le constater, de canaliser la rancœur et la confusion de quelques « soldats perdus » du mouvement des Bonnets Rouges.

Car le tableau serait très incomplet sans le mépris et l’autisme de l’État, inféodé aux intérêts du capital financier (Total, Vivendi, Areva, Veolia, Avril, CIC…), sourd à l’opposition de la population, agriculteurs et pêcheurs y compris (et des élus locaux, parfois) aux projets inutiles, voire destructeurs de NDDL, de la centrale au gaz de Landivizio, des forages miniers en centre-Bretagne ou de la destruction de la dune sous-marine de la baie de Lannion (Macron encore et toujours…).

Pourtant l’alternative énergétique et économique bretonne existe : au-delà d’une nécessaire actualisation, les grandes lignes du Projet Alter Breton proposé en 1978 par le PSU sont toujours à l’ordre du jour.

Mais les projets issus de l’initiative citoyenne se heurtent, en Bretagne comme ailleurs, à un centralisme d’autant plus étouffant et répressif que l’État est chaque jour plus incapable d’assumer le rôle que les citoyens lui ont confié et pour lequel ils lui faisaient encore plus ou moins confiance : les protéger du rouleau compresseur et des violences du capitalisme sauvage.

Dans ce contexte de perte presque totale de crédit démocratique, l’État français caractérisé par une hyper-concentration des pouvoirs (régime présidentiel envié par R.T. Erdogan, centralisation des institutions et des sièges sociaux, des recettes fiscales et des administrations) ne peut que considérer comme du pain bénit tout prétexte à établir un état d’urgence permanent, c’est-à-dire l’État de siège, prélude à la dictature. Erdogan en blêmit déjà de jalousie.

À quoi joue le ministre de l’Intérieur ?

Le 14 novembre 2015, lendemain des attentats de Daesh à Paris, l’état d’urgence est proclamé. Les préfets prennent des arrêtés interdisant toute manifestation publique.

Pourtant, le préfet du Morbihan autorise la manifestation à Pontivy du groupuscule néo-nazi «Adsav» contre l’accueil de migrants en Bretagne. (Bilan : 3 blessés, dont une personne sauvagement tabassée par des manifestants).

Dans son communiqué du 16 novembre, le MRAP s’interroge fort opportunément :

“Comment la bande fasciste a-t-elle pu ainsi terroriser et frapper dans les rues d’une ville bretonne ?

Comment cette manifestation a-t-elle pu se dérouler sans interdiction ?

Comment 150 nervis ont-ils pu manifester en toute impunité dans une ville de 15 000 habitants à l’appel d’un groupuscule régional, bien connu des services de police ? De surcroît, sans qu’aucune interpellation n’ait été réalisée ?”

Adsav est un groupuscule qui, lorsqu’il rameute tout ce que la Bretagne compte d’activistes d’extrême droite, peinait jusqu’à présent à rassembler plus de 80 individus, 100 au grand maximum.

En maintenant son autorisation à ce rassemblement, dans le contexte émotionnel de la tuerie du 13 novembre, le préfet du Morbihan offrait un véritable tremplin aux nervis… Il est donc plutôt rassurant que malgré ce coup de pouce, Adsav n’ait pas réussi à rassembler plus que les 150 abrutis présents.

Mais les violences d’Adsav, aussi graves et inquiétantes soient-elles, ne sont qu’un épiphénomène au regard de la montée en force des idéologies totalitaires dans la représentation politique française.

Le FN de Marine Le Pen en est une composante bien plus inquiétante.

Plus encore, au-delà du FN désormais installé dans le paysage politique (par qui ?), c’est la normalisation de son discours et la reprise des mesures qu’il réclame, sécuritaires, xénophobes et liberticides, par la droite traditionnelle et par le gouvernement Hollande-Valls, qui doivent d’abord être dénoncées pour ce qu’elles sont : une dérive fascisante des dirigeants politiques français.

Or l’écho donné sur les chaînes de télévision aux évènements de Pontivy aura indiscutablement contribué à deux choses :

– Justifier le prolongement d’un état d’urgence et le renforcement des dispositifs policiers,

– Salir, une fois encore, aux yeux d’une opinion publique française peu avertie, l’image de la revendication culturelle et politique bretonne, en l’assimilant toute entière aux délires et aux violences d’une bande de fascistes.

Adsav, dans ce contexte, n’est qu’une marionnette, une carte parmi d’autres aux mains du pouvoir, dans le grand jeu des manipulations de l’opinion publique.

Comment comprendre autrement qu’une telle manifestation ait été autorisée et que les violences qu’elle a générées n’aient fait l’objet d’aucune interpellation par les forces de police pourtant présentes, ni depuis – jusqu’à plus ample information – d’aucune poursuite du parquet ?

Jean-Do Robin, 19 novembre 2015

La liste Bretagne en Luttes/ Breizh O Stourm tient à faire part de la profonde révulsion que lui inspire la violence islamiste qui s’est abattue dans la capitale française et de sa plus sincère compassion pour les victimes.

Notre peine est identique pour les familles des morts de la banlieue sud de Beyrouth au Liban il y a 2 jours, des 102 d’Ankara, celles de Paris et celles qui meurent en Syrie coincées dans un jeu mortifère entre des puissances impériales et un tyran. Ces morts de Damas à Beyrouth, à Paris sont les morts d’une mondialisation capitaliste, une course aux profits complètement chaotique et écœurante.

Pour autant, nous refusons les appels à l’unité nationale qui masquent les responsabilités de la France dans les guerres impérialistes en cours au Moyen-Orient. Nous refusons aussi le renforcement des mesures liberticides (mise en place de l’état d’urgence qui autorise des pratiques policières et judiciaires d’exception) qui n’empêcheront pas d’autres attentats.

 La République française prétend être en guerre mais nous remarquons que cette République entretient les meilleures relations avec la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar qui arment et protègent les fanatiques de DAESH (État islamique).

 Une des façons les plus efficaces de lutter contre Daesh serait :

– de rompre les relations diplomatiques avec la Turquie,

– d’armer les forces Kurdes, et les forces progressistes syriennes qui luttent presque seules contre ce califat rétrograde et le régime sanguinaire de Damas.

– d’arrêter de criminaliser le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) en France et en Europe.

Qu’en pense le ministre de la guerre Monsieur Le Drian ?

Nous refusons les injonctions ordonnant aux musulmans de Bretagne, de France, et aux réfugiés de se dissocier de ces actes barbares avec lesquels ils n’ont rien à voir.

L’extrême-Droite, Front National en tête, va essayer de distiller son poison nationaliste et islamophobe. Nous continuerons à les combattre, notamment en souhaitant la malvenue en Bretagne à Marine Le Pen le 20/11 prochain à Vannes.

Nous soulignons combien les appels à la suspension des activités électorales sont complètement hypocrites, tellement il est évident que, le FN, les Républicains et le PS n’ont plus besoin de faire campagne pour se concurrencer dans la surenchère belliciste, impérialiste, tricolore, et liberticide.

 Breizh O Stourm / Bretagne en Luttes.