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Kantadoù a dud zo deuet d’ar Sadorn 4 a viz Kerzu da lâret kenavo da Jañ-Mai Salomon e Benac’h. Aet e oa da anaon 10 devezh a-raok. Kalz a dud neuze o doa bet c’hoant rentañ enor dezhañ, mignoned, keneiled labour, skolidi gozh, kamaraded stourm ouzhpenn d’ar familh a oa deuet da gimiadiñ diouzh ar stourmer ken brudet e Bro-Dreger ha stag mat e anv ouzh an emgannioù bet evit Breizh Dizalc’h. Kanaouennoù, testennioù, envorennoù a bep seurt zo bet dibunet e sal lies-implij Benac’h. Ma oa ponner kalon an dud, hon oa mousc’hoarzhet meur a wezh ivez bep tro ma tegase unan d’hor soñj envorennoù zo.

A-raok lenn an destenn bet distaget gant Gael Roblin ha Dominig Jolived-Klec’h a gont buhez politikel Jañ-Mai, bet hini meur a stourmer ivez e embannomp gant e aotre, ur skrid  savet gant Louis Jacques Suignard, barzh Kawan anezhañ frommet evel kalz ac’hanomp gant marv Jañ-Mai.

Poème pour Jañ-Mai,
“dans la profondeur du ciel creuse ta tombe et ton retour”
 

Ewit Jañ-Mai

Ret eo d’an holl merwel teir gwech, eme Gwenc’hlan

Neuze e donder an oabl, Jañ-Mai
toull ‘ta da vez ha da distro !
 
Ret eo d’an holl merwel teir gwech, eme Gwenc’hlan
Neuze Jañ-Mai,
kizell da vuzell
e muzul just ar son
Pa vo klewet sklintin
gavotenn ziweañ an nozwezh
ha war gan an evned
hini gentañ ar mintin
 
Ret eo d’an holl merwel teir gwech, eme Gwenc’hlan
Met araok, stourm, kanañ, ha karout
Ret eo d’an holl merwel teir gwech,
Met araok, treuzkas, kelenn, klask ha kavout
Ret eo d’an holl merwel,
Met araok, c’hoari, briata ha flourañ

Neuze e donder an oabl, Jañ-Mai
toull’ ta da vez ha da distro,
ken a vo dem ar c’hentañ tro

LJS Kawan 4/12/2021

 

Ne oaromp ket re vat pegoulz e krogas an istor emaomp o vont gontañ. Moarvat tro-dro da viz Kerzu 1973 pa oa bet un hir a harz-labour e uzin DOUX Pederneg. Kalz diskrogoù labour deus ar mod-se a veze d’ar c’houlz-se er vro evit ma vije paeiet ar vicherourien hag ar micherourezed deus ar vro en un doare reizh.

Liseidi Pavie Gwengamp o doa graet o soñj mont war-droad betek Pederneg. Un tamm mat a hent zo etre Gwengamp ha Pederneg… Diaesoc’h eo c’hoazh pa reer an hent gant botoù-koad ! Se a oa un istorig perzh deus un istor hollekoc’h, istor stourmerien ha stourmerezed ar vro a blije dit kontañ din.
 
Deus ar c’hiz e oa e-mesk ar re yaouank d’ar c’houlz-se bezañ gant blev hir, ha botoù-koad. Maezioù Bro-Dreger a roe un heklev d’ar rummad stourmoù a oa e pep lec’h er vro d’ar c’houlz-se. Alies e veze trubuilhet nozvezhioù Breizh gant tarzhadegoù a bep korn ar vro. Kaset a-benn da zihuniñ emskiant vroadel ar vretoned, da derriñ un nebeut prinistri, faotañ mogerioù, harpañ stourmoù al labourerien ha dihuniñ ar vro. Div wezh da nebeutañ eo bet gweladennet labouradeg DOUX gant an FLB-ARB e 1974 hag ur wezh all e dibenn ar bloavezhioù 80.
 
C’est une histoire qui commence vers décembre 1973, lors de la grande gréve à l’usine Doux de Pédernec, une grève comme il y en avait de nombreuses à l’époque pour augmenter les salaires de misère dont les ouvriers bretons devaient se contenter. Les lycéens de Pavie décident de partir à pieds à Pédernec soutenir les ouvrières et ouvriers de Doux, Guingamp-Pedernec ca fait une trotte… Surtout en sabots… C’est une anecdote qu’aimait raconter Jañ-Mai.. C’était la mode des sabots, des blev-hir… et les campagnes du Trégor prenaient leurs places dans la longue litanie des conflits sociaux de l’époque… Les nuits bretonnes étaient souvent troublés par des explosions, qui ont cassé quelques fenêtres, fait trembler quelques murs et éveillés des consciences… L’entreprise Doux a eu droit au moins deux fois à la visite du FLB puis de l’ARB en 1974 et à la fin des années 80.
 
C’est dans ce contexte que tu rejoints courant 1977 le FLB-ARB (Front de Libération de la Bretagne-Armée Révolutionnaire Bretonne). Alors jeune élève instituteur, puis instituteur à Plougonveur, tu es arrêté en septembre 1977… Tu connaitras — comme beaucoup de jeunes bretons de l’époque — la prison et la Cours de Sureté de l’État, ce tribunal spécial composé uniquement de juges et de militaires issus du conflit colonial en Algérie. A seulement 21 ans tu lis la déclaration politique des prisonniers politiques de ton organisation devant cette juridiction très spéciale qui envoie au cachot pour de longues années toutes sortes de rebelles du moment.
 
A ta libération en 1978 tu reprends le combat pour les autres indépendantistes bretons emprisonnés ou exilés en raison de leur action parmi les organisations de propagande armée et ce au sein des COBAR, comités bretons anti répression qui organisent le soutien politique alors que Skoazell Vreizh (le Secours Breton) prend en charge le soutien aux familles et le soutien juridique aux détenus.
A cette époque tu recontacte tes camarades agissant dans la clandestinité. Ta sœur et ton beau-frère, eux, doivent prendre la fuite et les routes de l’exil pour échapper à la répression de la cours de Sureté de l’état, jusqu’en Irlande, Afrique et Pays de Galles.
 
Au cours d’une réunion vous rompez avec les COBAR et vous créez les KAD (Kuzul An Distaoliadeg/Comités pour l’Amnistie). Cela impulsera une nouvelle dynamique amenant une nouvelle génération dans la lutte autour des prisonniers politiques, autour de deux mots d’ordre simples : Abolition de la cours de Sureté de l’État et Amnistie pour les prisonniers politiques et exilés.
 
Miz C’hwevrer 1981 e Gwengamp
 
Beaucoup de jeunes impliqués dans les luttes antinucléaires, linguistique et antimilitaristes se joignent à vous. Jusqu’en 1981 vous n’allez pas ménager votre peine et obtenir gain de cause dans la foulée du changement de l’élection présidentielle. Suite à la dynamique des KADs vous décidez en accord avec le collectif de prisonniers nationalistes révolutionnaires d’impulser la création d’une organisation politique publique qui prendra le nom d’Emgann (nom de l’ancien bulletin clandestin de l’ARB) et qui se réclamera de la lutte de libération nationale et sociale du peuple breton. Vous ne vous faites aucune illusion sur la nature du nouveau régime de Paris. Très vite des actions clandestines reprennent et de nouveaux les premières arrestations et persécutions démesurées. Vous publiez une revue (Emgann qui deviendra « Combat Breton ») et impulsez avec d’autres le mouvement Stourm ar Brezhoneg (le combat pour la langue bretonne).
 
Dans le Tregor, SAB n’a pas de répit pour les panneaux monolingues français… et assez vite le Conseil Général veut faire une trêve… les nuits de barbouilles ont été efficaces. C’est une belle victoire pour la place du breton dans la vie publique. Ar stourm evit ar brezhoneg a oa un dra perzh deus ar stourm politikel ‘toa kemeret perzh ennañ. Ma c’hell pep hini ac’hanomp ober un dra bennak en e vuhez hiniennel evit ar brezhoneg n’eo nemet dre ar stourm a-stroll e vo gounezet gwirioù politikel evit reiñ ar statud ofisiel a zere d’hor yezh.
 
Dans les années 84-86, le Trégor est secoué par une vague de licenciements chez les ouvriers et ouvrières d’Alcatel. Comme tes camarades d’Emgann, tu participe aux mobilisations contre les licenciements et pour rappeler au Parti Socialiste ses responsabilités. La encore la poudre va parler : en juin 1985, Kristian Le Bihan, très jeune militant indépendantiste du Commando Révolutionnaire Autogestionnaire Breton, meurt en posant une bombe au palais de justice de Guingamp après avoir plastiqué l’ANPE et le domicile du député PS. Plusieurs années après pour les 20 ans de la mort de ce camarade tu visseras une plaque éphémère sur le palais de justice pour honorer sa mémoire.
 
Dielloù / Archives EMGANN-Combat Breton — Niverelaat / Numérisation : KDSK

Malgré les pressions médiatiques et policières, les injonctions aux condamnations morales bien pensantes, tu ne céderas jamais, tu n’abandonneras jamais ceux et celles qui subissent la répression ou la calomnie en raison de leurs engagement indépendantiste. En novembre 1981 tu as fais partie de la délégation bretonne qui se rend à l’Ile d’Yeu soutenir les réfugiés basques qui y sont assignés à résidence. De là naissent les contacts avec ETA politico-Militaire puis ETA Militaire. Le 3 octobre 1987, le gouvernement français organise une grande rafle policière de militants abertzale en Iparralde : 120 perquisitions, 300 arrestations, 200 réfugiés basques livrés directement aux mains de la police espagnole selon la procédure d’urgence absolue, 50 réfugiés basques déportés par la France dans des pays tiers (Afrique et Amérique du Sud), 27 réfugiés basques et 9 basques du nord incarcérés en France. Cette opération policière effectuée pour répondre au désir de Madrid correspond, comme par hasard, à la disparition des commandos d’extrême-droite du GAL. Cela va obligé les basques d’ETA a chercher du soutien bien plus au nord, les contacts de l’ile d’Yeu s’avéreront bien utiles de ce point de vue.

En 1992, 1993, 1994 plus de cent bretons et bretonnes seront interpellés comme Jan-Mai  par la police pour avoir prêté appui aux réfugiés Basques. Une vingtaine connaitra la prison et les dures lois antiterroristes. Mis en examen puis bénéficiant d’un non lieu, tu seras de toutes les campagnes de solidarité avec les autres réprimés.

Ces années là sont celles où tu deviens un acteur incontournable de la vie politique trégoroise. C’est souvent toi qui est là pour nous souffler d’aller défendre les gares de marchandises, pour organiser des repas militants, des actes politiques, des fêtes, ouvrir des lieux militants où socialiser nos idées, ou encore pour affirmer notre solidarité avec ceux qui qui cherche une alternative au productivisme agricole. Bien évidemment à la fin des années 90 tu accueilles avec bienveillance un nouvel afflux militant plus jeune et tu participe aux marches pour l’indépendance. Dans les années 2000 lorsqu’une dure vague de répression touchera la Gauche Indépendantiste tu ne feras pas défaut à tes camarades incarcérés, calomniés, menacés de très longues années de prison pour leurs participation réelle ou supposée aux actions de l’ARB entre 1993 et 2000. Tu viendras même témoigner en leur faveur au tribunal de la Cour D’assises Spéciale qui a remplacé la Cours de Sureté de l’État. Dans la seconde moitiés des années 80 vous êtes les premiers en Bretagne à organiser la solidarité avec le Peuple Kanak en lutte pour son indépendance. Et vous vous intéressez aux autres dynamiques de libération nationale et de luttes pour l’indépendance. C’est ce qui vous amène à participer au nom d’Emgann et SAB à la CONSEO (Confédération des Nations Sans Etat d’Europe Occidentale ) créé dans les pays catalans à Barcelone.

Avec quelques autres vous lancerez l’idée d’un grand rendez-vous revendicatif autour de la langue bretonne, pour rappeler l’aspect politique de ce combat et porter avec force l’exigence de l’officialisation de la langue bretonne. Cette fête revendicative prendra le nom de « Gouel Broadel ar Brezhoneg », la fête nationale de la langue bretonne. A Karaez, Speied, des milliers de bretons et bretonnes seront aux rendez-vous. En 1996 la fête à lieu dans la commune où tu habites, Louargat, ce fut une réussite inégalée, 7000 personnes seront présentes, 300 sonneurs y joueront le Kan Bale An ARB, le chant de marche de l’Armée Révolutionnaire Bretonne en hommage à Glenmor. Ceux qui portent un évènement de bien moindre ampleur qui a le même nom aujourd’hui devraient se rappeler que c’était à l’origine un événement revendicatif pour exiger le respect des droits de la communauté des locuteurs de la langue bretonne et des droits nationaux du peuple breton à maitriser son destin.

Kement gouel a oa un digarez da zegas da soñj d’an dud ar stourmoù diwezhañ kaset e-pad ar bloavezh.  E 1987 e laka ar gaoz war ar stourm evit ar brezhoneg er skingomz hag er skinwel, en deskadurezh, er vuhez ofisiel ha foran, menegiñ a ra trec’hioù Stourm ar Brezhoneg war dachenn ar panelloù, ha lâret ur wech ouzhpenn pegen ret eo lakaat ar brezhoneg da yezh ofisiel e Breizh : « Ma ‘zomp ken niverus hiziv e Karaez eo dre ma santomp holl eo poent bras ober ur c’hammed war-raok er stourm evit hor yezh hag hon fobl, hag enebiñ kreñv ouzh politikerezh ar Stad C’hall a zalc’h da nac’h e blas d’ar brezhoneg e kement tachenn a zo.

– E hini ar skingomz hag ar skinwel, da gentañ : pelec’h emañ an abadennoù brezhoneg prometet deomp e Radio Breizh Izel pemp bloaz ‘zo ? Pet eurvezh a vrezhoneg a vez skignet gant Radio Arvorig bep sizhun ?
Piv ac’hanomp en deus goulennet diblasañ an abadenn « Chadenn ar Vro » en FR3, goude ma oa dija ken nebeut all a vrezhoneg ?

– Mouget ‘vez ar brezhoneg e tachenn an deskadurezh ivez : Daoust d’an testennoù ofisiel ez eo dibosupl evit an darn vrasañ eus bugale Vreizh da heuliañ kentelioù brezhoneg er skol. Piv ‘zo penn kaoz ma n’eo ket mevelien ar Stad C’hall, pe skolaerien, pe gelennerien, pe renerien skol, pe ensellerien, pe rektor a akademiezh e vefent ?
Pet skol divyezhek publik a vo digoret a-benn da vloaz ? Pet skolaer a vo stummet war ar brezhoneg er skolioù-mistri ?
Pevare ‘vo savet un DEUG a benn krouiñ plasoù kelennerien war ar brezhoneg er skolajoù hag el liseoù ?
Hag ar skolioù Diwan ? Ha lezel a raimp hon enebourien da zistrujañ ar pezh omp deut a-benn da sevel en ur ober dek vloaz ? Sur ne raimp ket !

– E-barzh ar vuhez ofisiel ha foran e vez nac’het ivez e blas d’ar brezhoneg : ur yezh hag ur yezh hepken a vez aotreet e-kerz an darempredoù etre ar vrezhonegerien hag ar servijoù publik : ar galleg.

Ha m’omp deut a benn da c’hounit traoù ‘zo war dachenn ar panelloù-hent eo goude bezañ kaset war-raok ur stourm hir ha kalet.

Ret eo anzav n’eus politikerezh hollek ebet en dachenn-se a-berzh pennoù bras ar stad hag an dilennidi. Bolontez vat un toullad maered hag ur C’huzul Jeneral ha netra ken.En dachenn-mañ, kement hag en tachennoù all e rankomp gounit ur STATUD A YEZH OFISIEL evit ar brezhoneg e Breizh.

Dreist d’al lugan e talv kement-mañ e vo anavezet ha degemeret ar brezhoneg evit yezh vroadel hon fobl, da larout eo e vo roet e holl blas dezhañ e kement tachenn eus ar vuhez sokial, sevenadurel hag ekonomikel.

War verr-dermen e talvez evidomp e rankimp :
1- gounit ur chadenn skingomz hag ur chadenn skinwel e brezhoneg evit Breizh a-bezh,
2- kaout an tu d’ober gant ar brezhoneg e kement degouezh eus hon buhez prevez ha foran,
3- lakaat ar brezhoneg da zanvez ret en deskadurezh.

Ur statud a Yezh Ofisiel a vo talvoudus da stourm ouzh an dilabour hag an harlu evit labourerien Vreizh dre ma krouo milieroù a blasoù labour er skolioù, en embann, er selled-ha-kleved, en enklask, er c’hoariva ha sinema… ».

« Ar Brezhoneg er skol » a oa danvez ar gouel warlene. Bloaz war-lerc’h e rankomp gwelet ur wech ouzhpenn penaos n’eo ket aet an traoù war-raok. Derc’hel a ra ar Stad c’hall da nac’h DIWAN ha padal he deus sinet un emglev gant ar skolioù Euskareg, Katalaneg, Korseg hag Okitaneg. Ur post evit ar c’hapes Brezhoneg, seizh evit an hini Korseg. Penaos kompren an droukziforidigezh-se ? An dismegañs-se ? […] « Ar Brezhoneg hag ar re yaouank » eo danvez hon devezhioù stourm ha gouel hevlene […] Krog eo ar studierien hag al liseidi da c’houlenn ma vefe doujet ouzh gwirioù Breizh en hon skolioù. Krouet o deus ur gevredigezh, DAZONT. Ra ray berzh ! […] Stourm ar panelloù-hent n’eo ket gounezet c’hoazh, daoust ma santer ez a war-raok, a-drugarez da SAB. El lezioù-barn ez eo difennet atav ober gant ar brezhoneg. Gilbert Cabon en deus diskouezet, dre e emzalc’h, pilpouserezh ar Stad c’hall. Diouzh un tu e lid « gwirioù mab-den » en ur frotañ argant forzh pegement, « hon » argant ivez. Diouzh un tu all e talc’h un den en toull e-pad unnek miz war zigarez e venn eñ komz brezhoneg ! ».

Hag e 1992, ur wech c’hoazh, enebiezh ar Stad ouzh ar skolioù brezhonek, diouzh sell aozerien ar gouel, hag afer an degemer graet da stourmerien Euskadi : « Diwan, ur wech ouzhpenn, zo en arvar. An « emglev » sinet gant ar Stad c’hall daou vloaz zo a ziskouez splann hiziv an deiz ar mankoù. Pemp den dambaeet gant ar Stad pa zo ouzhpenn kant implijiad e-barzh Diwan. Bourges, mevel Pariz e Breizh a c’houlenn gant Diwan kempouezañ e vudjed. Evel pa vefe pal ur skol gounit argant […] Bro c’hall, « bro ar frankiz », a laka en toull-bac’h Bretoned evit bezañ roet bod da Euskariz. Seizh anezho zo c’hoazh. Emeur o sevel Europa ar pobloù ? Nann, Europa ar bolis ! ».

Evel-just toa harpet gant kalz kalon ar re yaouank o doa adroet lañs d’an emgav e Kawan er bloavezhioù 2010, ur bourk tost ouzh da galon e-lec’h kalz bugale o do soñj deus da labour dibar evel skolaer brezhoneken deskadurezh publik.

 

Dielloù / Archives BREMAÑ-Skol an Emsav — Niverelaat / Numérisation : KDSK

Sur le terrain électoral, dès 1988 tu occupes le terrain sur la circonscription de Guingamp ou tu te présente à la députation. Tu fais plus de 2000 voix sur la circonscription en assumant un programme résolument breton, assumant la lutte de libération nationale vers le socialisme autogestionnaire.

En 1989 avec tes camarades vous allez monter une liste aux municipales à Guingamp, vous manquez les 10% de 20 voix… il faudra attendre 2020 pour que l’on fasse mieux.

En 1992 tu participe aux régionales en soutenant la liste unitaire « Peuple Breton, Peuple D’europe ». Les élections cantonales te servent de tribune à plusieurs reprises, notamment avec Jean-Yves Quéré, ou en 1992 avec Serge Faucheur avec qui tu fais campagne contre notamment l’extraction d’Uranium.

Aux législatives de 1993 avec quelques camarades vous décidez de subvertir le scrutin, en enregistrant 6 candidatures dans l’ensemble de la Bretagne pour porter un seul message : Indépendance. Vous n’imprimez pas de bulletin et vous vous servez des tribunes de presse pour marteler ce message : Indépendance.

En 2004 tu es bombardé directeur de campagne d’un candidat retenu par ses obligations à Paris et tu fais donc la campagne à la place d’un militant indépendantiste qui s’appelle Gael Roblin, incarcéré à la prison de la Santé. Sur le canton de Plouagat et comme activité professionnelle tu déclares pour le candidat qu’il est prisonnier politique ce qui figurera sur toutes les professions de foi. En 2010 sous l’étiquette Breizhistance c’est toi qui fais avec Aurelie Le Guillou ta colistière plus de 10 % des voix sur le canton de Belle Isle en Terre.

A chaque fois tu te sers de la tribune électorale pour faire entendre nos préoccupations pour l’accès au logement, à l’emploi digne, à la justice sociale, aux services publics y compris et surtout en milieu rural, pour parler des luttes populaires du moment, pour soutenir les prisonniers politiques, refuser le racisme, pour affirmer sans aucun complexe que nous devons avoir un pouvoir politique breton afin de construire une société plus juste. En 1992 comme en 2006 lors du référendum sur le traité constitutionnel européen tu fais campagne d’abord pour l’abstention puis pour le NON lors du second scrutin pour marquer notre défiance à l’endroit d’un projet continental ne respectant pas le droit à l’autodétermination des peuples et des nations sans état.

Morse ‘peus sentet ouzh ar c’honsensus gwak ! James ‘peus dilezet da gamaraded stourm ! ‘Peus ket gwezh ebet dilezet da vennozhioù ! Dreist-holl ar re bennañ : ur bobl zo ac’hanomp, ur gumuniezh tud dibar zo ac’hanomp, gwirioù zo ganeomp, en o-mesk an hini da sevel Breizh dizalc’h. Se zo mennozhioù talvoudus hiziv an deiz c’hoazh, hag a gonto c’hoazh en amzer da zont peogwir ez eo mennozhioù fur ha reizh.N’eus nemet un doare da enoriñ Jañ-Mai : derc’hel gant ar stourm a-stroll evit Breizh dizalc’h !

Jamais tu n’as cédé au consensus mou, à la bien bien-pensance, au politiquement correct. Jamais tu n’as abandonné tes camarades. Jamais tu n’as renoncé à tes idées. Jamais tu n’as cédé sur les fondamentaux : le peuple breton qui forme un communauté humaine distincte à des droits, parmi lesquels celui de s’émanciper en toute indépendance. Ce sont des idées d’avenir et d’actualité. Des idées porteuses d’espoirs. Ce sont des idées raisonnables et justes. Le meilleur hommage à Jañ-Mai c’est la lutte, c’est de continuer la lutte pour l’indépendance.

C’est ce que nous voulions dire avant de terminer notre allocution par le slogan qui a cloturé tous les communiqués de la Gauche Independantiste depuis 1974, dans toutes ses formes, légales, électorales, clandestines, armées, emprisonnées, recherchées :

Bevet Breizh Dieub ha Sokialour ! Vive la Bretagne Libre et Socialiste !

D’ar c’houlz ma kaozeer kalz deus ur referendom diwar-benn dazont bro Naoned da heul sinadeg “Breizh Unvan” hag emzalc’h negativel prezidant Liger-Atlantel eo fur adlenn prezegenn aozerien manifestadeg Roazhon bet dalc’het d’an 08 aviz Kerzu.

Erru eo poent sklaeraat talvoudegezh gerioù zo evel “demokratelezh”, “referendom”… Deomp ni n’eus nemet ur “referendom” a dalvez ar boan stourm evitañ : unan a vo aozet war Vreizh a-bezh gant ar vretoned o unan.

Trugarez da gKernurzhierezh Demokratel Breizh d’ober gant hor yezh e kement darvoud foran aozet gante.

MANIFESTADEG ROAZHON 08/12/2018

Amañ emaomp evit embann hor gwir da zibab, hor gwir evel pobl hag a rank — eus Brest betek Klison — mestroniañ he zonkad.

Raktreset ha gortozet e oa nac’hadenn Kuzul Departamant Liger-Atlantel da lezel mouezhiañ an dilennerien diwar-benn unvaniezh Breizh, en desped d’ar 100.000 sinadur rastellet ganr Breizh Unvan.

A-benn un nebeud devezhioù e vo un dalc’h gant Kuzul Rannvro Breizh. E miz Eost en Oriant hag e Miz Gwengolo e Naoned hor boa embannet hor c’hoant da glevet sav-poent dilennidi ar bodad-se diwar-benn ar gwir da zivizout.

Adsevel a reomp ar goulenn : ha reizh e kavont ne c’hellfe ket pobl Breizh reiñ he soñj diwar-benn harzoù Breizh ? Ha reizh e kavont ne c’hellfemp ket lavarout dre ur referendom peseurt barregezhioù a fell deomp mestroniañ ?

Evidomp ar bodadegoù departamant ha rannvro — dre o barregezhioù gwann — na c’hellont ket respont d’ar c’haoant a justis er vro, war dachenn an endro ha war an dachenn sokial a glever er gevredigezh a-bezh.

Anat eo. Met fellout a ra d’an dilennidi respont d’ar c’hoant all, ar c’hoant a zemokratelezh perzhiañ a vagfe dre an argerzh bonreizhañ-se ar vreutadeg politikel diwar-benn harzoù hag an derezh a souvereniez he Breizh ?

Ankeniet omp peogwir int didrouz da heul ar flac’had bet roet gant an Aotrou Grosvalet d’an holl dud o doa rastellet 100.000 sinadur.

N’eo ket d’ar bodadegoù dic’halloud ha dic’hoant da dermeniñ ar pezh zo mat evidomp, d’ar bobl an hini eo !

Soñjal a ra dilennidi kuzul-rannvro Breizh 4 departamant evel an Aoutrou Grosvalet ne dle ket ar bobl kaout an tu da reiñ he soñj ? Ha perzh int eus ar c’hast a zispriz mouezh ar bobl ?

Ankeniet omp kar e klevomp kaoz eus an adreizh bonreizhel a groufe un digreizennañ diouzh ar c’hoant. Gellet a rafe bezañ da skouer e-mesk ar c’huzulioù departamant ha rannvro brasaet ha kendeuzet en ur c’hornog bras a nac’homp en a-raok !

Ne fell deomp e vefe dibabet gant dilennidi ar bodadegoù dic’hallus-se peseurt mod rannañ barregezhioù dre un digreizennañ diouzh ar c’hoant gant ar galloud kreiz. Nac’hañ a reomp e vije graet deomp ar pezh zo bet graet d’an Elsass-Mosel, d’ar Broioù Katalan, da vro-Euskal a zo bet beuzet e ensavadadurioù o deus diverket betek o anv !

Nac’hañ a reomp en a-raok un emglev jirondin etre an notabled hag ar galloud kreiz a nac’h hor gwir d’en em dermeniñ. Ar gwir zo ganeomp da zibab war kement tachenn zo.

Emsav ar jiletennou melen, hag hon eus moarvat sav-poentoù disheñvel diwar-e-benn, a ziskouez n’omp ket kevatal dirak ar frailh tiriadel.

Dirak dilez ur stad prederiet gant ar gounid hepken, ur stad na ra nemet kreñvaat ar meurgerioù evit goloién ar maezioù, a zispriz ar re vreskañ, a serr ar servijoù yec’hed lec’hel evel e Douarnenez hag e Gwengamp, a dag hor gwir da gaout un deskadurezh dereat, ha nac’h ouzhomp da lakaat e pleustr ur politikerezh treuzdougen all e soñ deomp eo reizh hor raktres.

Dleet zo deomp kinnig ur skouer ensavadurel, sokial, war dachenn ar yezh hag an endro a rofe an tu d’an holl da gaout yec’hed, deskadurezh, sevenadur ha gouiziegezh. Evit e sevel e rankomp votiñ amañ e Breizh ! Hor breujoù a vo !
Perzh omp eus un emsav ledanoc’h a azgoulenn ar gwir d’en em dermeniñ : e Skos, e Katalonia, e Iwerzhon, e Kastilha e lec’h zo bet votet evit lakaat un termen d’ar monarkiezh ar sizhun-mañ…

N’en em gontantimp ket eus un deus deiziataer mouezhiañ evit ensavadurioù a c’heller krediñ nebeutoc’h nebeutañ enne. En o zouez ensavadurioù Europa a laosk da vreiniañ en toull-bac’h dilennidi Katalonia o doa aozet ur referendom diwar-benn an dizalc’hiezh pe hag a zo en soñj da adkreñvaat disparti Iwerzhon…

N’eus lezenn ebet a vir ouzhomp da aozañ hon unan ar referendom.

Pep keodedad, pe kebredigezh en deus ar gwir da gaout roll ar voterien ha dafar votiñ e gumun, dre al lezenn-se eo e vez aozet dilennadegoù diabarzh ar strolladoù politikel. Dleet zo da seurt stourmadegoù bezañ dizalc’h deus an ensavadurioù war dachenn an arc’hant, met pep hini ac’hanomp dilennet pe get a c’hell reiñ arc’hant.

Evel-se hor boa graet da vare ar votadegoù aozet gant ar gevredigezh DIBAB evit un 20 mouezhiadeg bennak. Asambles ha dre ar vot dre ar genrouedad e c’hellimp mont pelloc’h.

Evit embarzhiñ ar gwir da zibab en deiziataer politikel e roomp deoc’h meur a emgav :

1.    Goulenn a raimp asambles ganeoc’h soñj dilennidi Kuzul Rannvro Breizh e-pad an dalc’h da zont, goulenn a reomp diganeoc’h da vezañ niverus. Evit en ober e c’heller tremen dre o c’henlabourerien, pe drezo war-eeun, pe dre un tweetstorm, ur gorventenn tweetoù war ar rouedadoù sokial betek ma vo respontet deomp en un doare sklaer.

2.    Harpañ a raimp an emgavioù a c’hellfe bezañ roet evit taliñ ouzh dispriz Kuzul Departamant Liger-Atlantel.

3.    Goulenn a raimp ma vo votet melladoù e pep ti-kêr a-benn ma vefe roet ar gaoz da bobl breizh dre ur referendum em dermeniñ eus Brest betek Klison.

4.    Pediñ a reomp ac’hanoc’h da gemer perzh e emvod meur Kenurzhierezh Demokratel Breizh a vo dalc’het d’an 2 a viz C’hwevrer e Gwened, digor eo d’an holl. Aze e vo roet ur framm d’ar genurzhierezh, prientet hor c’houlzadoù evit ar gwir da zibab, studiet a-dost peseurt mod ober evit laket e pleustr da vat ur referendum war vreizh a-bezh.

5.    Fellout a ra deomp paeañ ur sontadeg ofisiel a-benn muzuliañ pegen bras eo c’hoant ar vretoned war dachenn an demokratelezh. Fellout a ra deomp e vefe embannet a-raok mouezhiadegoù Europa evit goulenn digant ar vretoned ha reizh e kavont bezañ goulennataet dre ur referendom war dazont hor bro eus Brest betek Klison. Koustus eo, ezhomm zo 15 000 euro evit sevel goulennoù war Vreizh a-bezh. Ar c’houlzad arc’hantaouiñ a grogo a-benn nebeut met gallout a reer kregiñ hiziv da reiñ arc’hant deomp. Ur bazennad gentañ war -du ar referendum e vo ar sontadeg se, harpit ac’hanomp !

N’eo ket echu ar stourm ha n’eus nemet an hent-se !

 

La Gauche Indépendantiste, composante de la Coordination Démocratique de Bretagne, prend bonne note des déclarations de Loig Chesnais-Girard président de la région administrative Bretagne qui a indiqué être favorable à une consultation de la population en Loire-Atlantique à propos de la réintégration du pays Nantais en Bretagne. Dans cette déclaration Loig Chesnais-Girard indique qu’il veut lui aussi consulter le reste des bretons après un éventuel et hypothétique vote des citoyens en Loire-Atlantique que refuse le président de ce département, M. Grosvalet.

Rien n’empêche légalement les bretons d’organiser eux-mêmes dès maintenant une consultation référendaire grâce à la loi sur les primaires des partis politiques (décret Fillon) en passant outre les limites territoriales actuelles. Le peuple breton devrait être consulter de Brest à Clisson sur le périmètre de la Bretagne et sur les compétences que nous devons nous mêmes exercer.

Nous réitérons notre souhait d’entendre M. Loig-Chesnais Girard et l’ensemble des élu-e-s réunis en session au conseil régional de Bretagne se positionner sur ce point.

C’est la seule façon de réunifier dans les faits la Bretagne et les bretons par un acte civique et participatif répondant aux attentes pressantes en matière de démocratie directe portée notamment par les mouvements sociaux actuels.

C’est la seule façon de dépasser les blocages antidémocratiques de la loi NoTRe et du prétendu droit d’option qui comme toutes les lois françaises d’aménagement du territoire se fondent sur le mépris du droit de décider et du droit à l’autodétermination des peuples.

Pour la Gauche Indépendantiste Bretonne : G. Roblin.

Dans la perspective de la session du Conseil Régional de Bretagne qui doit s’ouvrir le 13 décembre, la Coordination Démocratique de Bretagne avait décidé de mobiliser dans les rues de Rennes pour réaffirmer sa volonté de continuer à lutter pour l’unité territoriale de la Bretagne et le droit du peuple breton à décider de son avenir.

Depuis le 15 décembre 2012 où 1500 personnes avaient défilé à Morlaix — ville de la Ministre PS Marylise Lebranchu, qui occupait à l’époque le poste de “Ministre de la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique” — c’était la première initiative d’ampleur en région Bretagne administrative “B4” pour l’unité et le droit de décider.

Elle intervenait aussi au lendemain du refus du président du Département de Loire-Atlantique, M. Grosvalet, de mettre à l’ordre du jour un débat sur l’organisation d’un référendum dans ce seul département pour son retour en “Région” Bretagne, malgré la signature de 100.000 pétitionnaires pour appuyer cette demande à l’initiative de Bretagne Réunie.

Enfin, ce samedi 8 décembre, les initiatives de la marche pour le climat ou du mouvement des gilets jaunes étaient très nombreuses et mobilisaient légitimement beaucoup d’énergies militantes.

Sous une surveillance policière imposante, le cortège a rassemblé au plus fort un peu moins de 1000 personnes. Une bonne partie du défilé était composé de très jeunes gens, notamment ceux et celles qui avaient largement passé du temps à la mobilisation en amont.

Malgré un ton maussade et une mobilisation qui aurait pu être plus haute, un dynamisme certain se dégageait de l’initiative qui a attiré l’attention de nombreux Rennais·es. Même si trop peu de tracts ont été diffusé en guise d’explication pendant le défilé lui-même.

Un nombre significatif de militants de Bretagne Réunie étaient présents, tout comme des militants culturels et linguistique, ceux et celles de l’UDB, ou encore de la nébuleuse centriste autonomiste. Ceux et celles de la  Gauche Indépendantiste ont largement pris en charge l’organisation pratique de l’événement.

Mais aussi des élu·e·s Europe Écologie tels Jean-Marie Goater ou Valérie Faucheux, Glenn Jegou de la majorité municipale Rennaise, Lionel Henry élu à Montreuil-Le-Gast, Paul Molac conseiller régional et député ex-membre de la majorité gouvernementale, Lena Louarn vice-présidente du Conseil Régional en charge de la politique linguistique étaient présents.

Un message de solidarité de la CUP (Candidature d’Unité Populaire) de Catalogne a été lu par un militant indépendantiste catalan présent.

La manif a remplit sa fonction première : contribuer à mettre le droit de décider et l’unité de la Bretagne à l’agenda politique breton. De part son rôle de capitale administrative de la Bretagne, les médias qui ont tous un siège dans cette ville ont largement couvert l’événement. Ainsi l’affirmation de la nécessité d’un référendum auto-organisé sur toute la Bretagne a largement été diffusée.

Loin des envolées régionalistes “bleu-blanc-rouge” des dirigeants de “Bretagne Réunie” qui, il y a peu, faisaient part à qui voulait l’entendre de leur confiance absolue dans la démocratie française, les deux jeunes qui ont prit la parole pour clôturer la manifestation et annoncer la suite ont souligné l’impérieuse nécessité de mener un combat basé sur l’auto-organisation qui bousculerait la légalité et le calendrier de Paris.

À l’heure où tout le monde s’accorde à dire que Macron et ses soutiens ne veulent pas répondre aux exigences démocratiques des gilets jaunes au niveau référendaire, on ne lira qu’avec plus d’attention cette prise de parole que nous reproduisons ici intégralement :

MANIFESTATION DE RENNES — 08/12/2018

Nous sommes ici pour affirmer notre droit de décider, notre droit en tant que peuple qui — de Brest à Clisson — à le droit de maitriser son destin.

Le refus du Conseil Départemental de Loire-Atlantique de laisser les électeurs voter sur l’unité de la Bretagne était prévisible et attendu, et ce malgré 100.000 signatures collectées par Bretagne Réunie.

Dans quelques jours aura lieu la session du Conseil Régional de Bretagne. Nous avions affirmé en août à Lorient et en septembre à Nantes notre désir d’entendre le point de vue des élus de cette assemblée sur le droit de décider.

Nous reposons la question : trouvent-ils normal que le peuple breton ne puisse pas donner son avis sur les limites de la Bretagne ? Trouvent-ils normal qu’on ne puisse pas s’exprimer sur les capacités que nous pouvons nous-mêmes exercer à travers l’exercice d’un référendum ?

De notre point de vue, les assemblées départementales et régionales — avec leur faibles compétences — ne peuvent pas répondre au désir de justice sociale, territoriale et environnementale qui traverse toute notre société. C’est une évidence. Mais leurs élu·e·s souhaitent-ils répondre à cet autre désir, ce désir de démocratie « participative », qui via ce processus constituant provoquerait un vaste débat démocratique autour du degré et des limites de la souveraineté de la Bretagne ?

Nous sommes inquiets de leur silence après le camouflet infligé par M. Grosvalet à ceux et celles qui ont collecté les 100.000 signatures. Ce n’est pas aux élus d’assemblées sans pouvoir ni ambition de trancher, mais au peuple ! Les élus du Conseil Régional « B4 » pensent-ils comme M. Grosvalet que le peuple ne doit pas avoir la parole ? Appartiennent-ils tous à cette caste qui méprise la voix du peuple ?

Nous sommes inquiets car nous entendons parler en ce moment de la réforme constitutionnelle qui permettrait une décentralisation à la carte… Cela pourrait se faire en laissant par exemple les conseils régionaux et départementaux, éventuellement agrandis et fusionnés, dans un « Grand Ouest » que nous rejetons d’avance ! Nous ne voulons pas que les élus de ces assemblées fantoches décident seuls du partage des compétences via une décentralisation à la carte avec le pouvoir central. Nous refusons le sort fait à l’Alsace Moselle, aux Pays Catalans, au Pays Basque qui ont été noyés dans des entités qui gomment jusqu’à leur noms ! Nous refusons par avance un « pacte girondin » entre notables et pouvoir central qui refuse que nous exercions notre droit à l’autodétermination.

Nous avons le droit de décider de tout.

Le mouvement des gilets jaunes, sur lequel nous avons sans doute des points de vue différents, révèle que nous ne sommes pas tous égaux face à la fracture territoriale.

Face à la démission d’un état qui ne raisonne qu’en terme de rentabilité, qui renforce le poids des métropoles et fini de vider les campagnes, qui méprise les plus fragiles d’entre nous, qui ferme les services de santé de proximité comme à Douarnenez ou à Guingamp, qui attaque le droit à l’éducation et ne nous laisse pas nous-mêmes trouver une alternative aux modes de transports actuels, nous pensons que notre projet est légitime. Nous devons proposer un autre modèle institutionnel, social, linguistique et environnemental pour garantir à tous et toutes l’accès au savoir, à la culture, à la santé, à l’éducation. Pour le construire nous devons voter ici en Bretagne ! Ce seront nos états généraux !

Notre mouvement s’inscrit dans un cadre plus vaste qui réclame ou exerce ce droit à l’autodétermination : en Écosse, en Catalogne, en Irlande, au cœur de la Castille où cette semaine on a voté pour abolir la monarchie…

Nous ne nous contenterons pas d’un calendrier électoral pour des institutions de moins en moins crédibles, notamment des institutions européennes qui laissent pourrir en prison les dirigeants catalans qui ont organisé un vote sur l’indépendance, qui envisagent de renforcer la partition en Irlande, etc.

La loi ne nous interdit pas d’organiser nous-mêmes ce référendum.
Chaque citoyen, chaque association a accès au registre électoral et au matériel et lieu de vote de chaque commune, c’est cette loi qui permet aux partis politiques d’organiser leurs primaires. Cette initiative doit être indépendante financièrement des institutions mais elle peut êtres soutenu financièrement par des individus élus ou non. C’est ce dispositif légal que l’association DIBAB a utilisée pour une 20aine de votation. Ensemble et par le recours au vote virtuel nous pouvons étendre cette expérience.

Pour inscrire notre droit de décider, notre droit à l’autodétermination à l’agenda politique, nous proposons plusieurs rendez-vous :

  1. Nous interpellerons les élu·e·s du Conseil Régional de Bretagne pendant la prochaine session et vous demandons d’y participer activement. Vous pourrez les interpeller sur le droit de décider en les contactant eux-mêmes ou via leurs collaborateurs par exemple, mais également en organisant un tweetstorm sur les réseaux sociaux, c’est à dire en réitérant nos questions sans cesse jusqu’à obtenir des réponses claires.

  2. Nous soutiendrons les éventuels rendez-vous qui dénonceront le mépris du Conseil Départemental 44.

  3. Nous demanderons à ce que partout où nous le pouvons nous fassions voter dans toutes nos mairies un vœu pour que le peuple breton soit consulté de Brest à Clisson, dans le cadre d’un référendum d’autodétermination.

  4. Nous vous invitons également à l’Assemblée Générale de la Coordination Démocratique de Bretagne qui aura lieu le 2 février 2019 à Vannes qui sera ouverte à tous et toutes. Nous profiterons de cette réunion pour formaliser la Coordination Démocratique de Bretagne, pour préparer nos campagnes à venir pour le droit de décider, et pour commencer à concrétiser les modalités d’organisation d’un référendum sur toute la Bretagne.

  5. Enfin, nous souhaitons payer un sondage officiel pour mesurer combien les bretonnes et les bretons ont soif de démocratie. Nous projetons de publier ce sondage avant les élections européennes pour demander aux habitantes et aux habitants de Bretagne s’ils jugent légitime d’être consulté·e·s sur l’avenir de leur pays de Brest à Clisson. Pour pouvoir payer ce sondage nous aurons besoin d’un soutien financier assez conséquent, puisque nous aurons besoin de 15.000 € pour poser nos questions sur tout le territoire breton. Nous lancerons une campagne plus formelle d’ici peu mais d’ici là nous comptons déjà sur votre solidarité financière pour commencer la collecte. Ce sondage sera une première étape vers le référendum sur toute la Bretagne, soutenez-le !

La lutte continue, c’est le seul chemin !

Suite de la chronique  Québecoise sur les élections provinciales du 04 octobre entamée ici. Merci à notre correspondant !

Raz de marée de la CAQ

                Coup de tonnerre sur la Belle Province. La CAQ (Coalition Avenir Québec) rafle 74 des 125 sièges du parlement du Québec, avec près de 37,5% des suffrages exprimés. Le parti, dirigé par l’homme d’affaire millionnaire François Legault, obtient donc la majorité absolue, ce qui lui permettra d’appliquer son programme politique sans entrave. En tant que socialiste, on ne peut que s’alarmer de cette situation. Le projet de Legault ne diffère pas celui de Trump aux Etats-Unis : exploitation débridée de l’écosystème, « rééquilibrage » du budget à coup de coupes dans les secteurs sociaux ainsi que rejet des immigrants, en particulier des musulmans, comme le montre une des premières mesures annoncée par la CAQ qui consiste à interdire les signes religieux pour les employés du gouvernement (les fonctionnaires étaient notamment autorisés à porter le voile). Que ceux qui doutent encore de l’orientation politique de la CAQ constatent par eux-mêmes que la personnalité politique française qui s’est réjouie de ce que « contrairement à ce que serinaient les libéraux immigrationnistes béats, les Québécois ont votés pour moins d’immigration » n’est autre que Marine Le Pen. Il est certain que des propositions identitaires comme le test de valeurs québécoises pour les immigrés n’a plus que plaire à la dirigeante du Rassemblement National.

François Legault en compagnie du Premier Ministre canadien Justin Trudeau

Fin du règne libéral et désintégration du Parti Québécois

                Cependant, annoncer que le Québec serait devenu un pays de droite serait présomptueux. A l’image des élections américaines et françaises, ces élections ne sont rien d’autre que l’expression d’une grogne populaire, un vote « sanction » d’une population lassée d’une offre politique restreinte et périmée. Le PLQ (Parti Libéral du Québec), qui régnaient jusqu’à présent sans conteste au Canada, vient de subir sa seconde défaire cinglante en peu de mois. Le nombre de siège du parti au Québec passe de 68 à 32, avec moins de 25% des suffrages exprimés. La perte de l’Ontario au conservateur Doug Ford, suivi par cette nouvelle défaite au Québec face à Legault font que le parti libéral vient de perdre son emprise sur les deux plus densément peuplées et économiquement développées provinces du Canada. La sanction a été à la hauteur des déceptions de la population. Néanmoins, le plus grand perdant de ces élections est le PQ (Parti Québécois). Originellement un des plus puissants partis au Québec, le PQ a subi une gifle monumentale, passant de 30 élus en 2014 à 9 et perd même son statut officiel de parti au parlement ! Le dirigeant du parti, Jean-François Lisée, a même été défait dans le quartier de Rosemont à Montréal par un candidat du parti indépendantiste de gauche, Québec Solidaire, et a annoncé sa démission de la direction du parti. Ceci est le résultat d’une campagne catastrophique, durant laquelle Lisée a accumulé les sorties décrédibilisantes à propos de ses opposants de gauche, Québec Solidaire, les qualifiant de « marxistes », « dogmatiques », contre le « bien commun » (c’est-à-dire contre une alliance avec le PQ) et « d’accepter la partition du Québec » (possibilité pour les peuples autochtones de se séparer du Québec lors de l’indépendance de ce dernier). Il est amusant de remarquer qu’au lendemain des élections, ce même PQ s’annonçait « prêt à collaborer avec QS ».  En vérité, l’échec du PQ ne repose que sur le parti lui-même, qui s’est détaché depuis longtemps des préoccupations sociales de la population québécoise, laissant le champ libre à Québec Solidaire, et est resté ancré dans un nationaliste unitaire et replié sur lui-même, terrain largement dominé par la CAQ.

Percée timide de Québec Solidaire

                Le parti QS (Québec Solidaire) a atteint ses objectifs et a triplé son nombre d’élus, passant de 3 à 10 avec 16,10% des suffrages exprimés, devançant le défunt PQ, et compte bien se définir comme la principale force d’opposition à la CAQ. La campagne de QS fut claire et malgré un résultat modeste, en avançant des mesures sociales concrètes comme le transport en commun à moitié prix, l’assurance dentaire pour tous, la rédaction par une assemblée d’une constitution pour le Québec, la gratuité scolaire, l’augmentation du salaire minimum à 15 dollars, QS a réussi à pousser la campagne vers la gauche, forçant le PLQ et le PQ à se positionner en faveur de mesures similaires aux leurs. Il est bon de noter que lors de la montée de QS dans les sondages, certains journaux se sont empressés de tenter de décrédibiliser QS de manière éhontée, le Journal de Montréal en publiant une opinion de Denise Bombardier, une bourgeoise du milieu médiatique « spécialiste de la pensée communiste », traitant QS de parti « parti d’extrême gauche qui rejette notre système « capitaliste » et qui exècre la social-démocratie à la québécoise », d’insinuer que « Marx, Lénine et même Trotsky sont les inspirations de la pensée [de Québec] solidaire » et de conclure que « Québec solidaire est une réelle menace pour l’avenir de la démocratie », rien que cela ! Le blogue de Michel Hebert dans le Journal de Québec n’était guère plus flatteur, qualifiant « leur positionnement sur l’environnement » de « lubie irréaliste », leurs dirigeants « de deux co-mythomanes », leur reprochant l’absurdité économique de « cinq semaines de vacances pour tous et le salaire minimum à 15 dollars » dans un pays où seules deux semaines sont prévues dans la loi et rappelant que les québécois sont les « champions nord-américains des programmes sociaux », ce qui fera doucement sourire un lecteur breton ou français… Il est intéressant de constater que peu importe le pays et le degré d’aides sociales, les classes dirigeantes reprocheront toujours aux travailleurs leurs conquis sociaux, que cela concerne les vacances trop longues ou la fainéantise des employés ! Les classes dirigeantes ne seront satisfaites que lorsque tout le système de sécurité sociale aura été démantelé, que ce soient deux ou cinq semaines de congés payés ou un salaire minimal de 15 dollars ou 10 euros !

La suite

                L’avenir apparaît sombre. Le programme politique de la CAQ n’augure rien de bon, nous ne pouvons qu’espérer que sa popularité chute brutalement dès l’application de leurs premières mesures. En ce qui concerne l’indépendantisme, les résultats sont mitigés. Pour la première fois depuis des années, la thématique de l’indépendantisme est dominée par un parti de gauche et la domination du PQ est à sa fin, ce qui pourrait amener à la renaissance d’un mouvement nationalitaire plus sain. Cependant, il faut se rendre à l’évidence, serait-ce la fin d’un cycle indépendantiste au Québec lorsque les deux partis prônant l’indépendance totalisent à peine 19 sièges sur 135 au parlement ?

“La Colonne Bonaventure”

Sources :

https://www.ledevoir.com/politique/quebec/538259/signes-religieux-les-employes-de-l-etat-recalcitrants-pourraient-perdre-leur-emploi-avertit-la-caq?utm_campaign=Autopost&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#Echobox=1538587998

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201810/02/01-5198821-immigration-marine-le-pen-endosse-les-mesures-de-francois-legault.php?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter

https://www.lesoleil.com/actualite/politique/la-caq-imposerait-un-test-des-valeurs-aux-immigrants-pour-bloquer-le-burkini-57423625592a5dd6baaa28e63361208b

http://www.lapresse.ca/actualites/elections-quebec-2018/201810/01/01-5198686-defait-jean-francois-lisee-quitte-la-direction-du-pq.

Les élections provinciales auront lieu en octobre au Quebec, un étudiant breton qui vit là-bas se définissant comme communiste libertaire et signant “La Colonne Bonaventure” nous a proposé cet article qui souhaitait informer le public breton et français des réalités du terrain sur l’indépendantisme et le socialisme, assez méconnus en fin de compte, et sur les élections québecoises et canadiennes. Nous le remercions vivement. Son analyse n’engage que lui mais intéressera sans doute beaucoup de lecteurs et lectrices pour qui l’indépendantisme Québecois est un référent historique.Bretagne-Info.

Québec : indépendance, socialisme et Trumpisme en ce début de 21ème siècle

Le Québec est l’une des principales références contemporaines francophones des luttes pour l’indépendance. Mais depuis les victoires obtenues par le peuple québécois dans les années 60 et 70 face à l’hégémonie culturelle et économique anglo-canadienne et le très célèbre « vive le Québec libre ! » de De Gaulle en 1967, qu’en-est-il désormais du mouvement indépendantiste québécois et de ses revendications ?

Commençons pour des rappels historiques. Le Québec, comme de nombreux pays du monde en cette période de décolonisation, n’échappa pas à l’explosion des mouvements de libération nationaux des années 60/70. Contrairement à des nombreux cas, ce mouvement, connu sous le nom de « Révolution Tranquille », fut essentiellement pacifique (avec l’exception notable du FLQ) bien que radical dans ses revendications. Dès les années 50, des leaders syndicaux, tel que Michel Chartrand, pousse la classe ouvrière, non seulement québécoise mais aussi canadienne, à se doter d’un organe politique afin de canaliser l’effervescence présente dans les masses. Ce fut chose faite en 1961 lors de la création du Nouveau Parti Démocratique (NPD), parti qui existe toujours de nos jours. Cependant, très rapidement l’anglo-chauvinisme des leaders anglo-canadiens de gauche poussera le parti à l’éclatement entre socialistes franco-canadiens d’un côté et les anglo-canadiens de l’autre, ces derniers conservant le contrôle du NPD. Les travailleurs québécois, isolés culturellement sur le continent nord-américain, n’aurons d’autres choix que de s’allier avec les classes moyennes et capitalistes francophones locales afin de défendre leurs intérêts économiques et culturels. Tout ceci se concrétisera dans la naissance du célèbre Parti Québécois (PQ) en 1968. Dans cette ambiance explosive, ponctuée par la trop souvent oubliée grève générale du Québec de 1972, et sous la direction de René Lévesque, le PQ gagnera les élections provinciales de 1976. Durant cette « Révolution Tranquille », plusieurs mesures révolutionnaires seront prises, comme la fameuse loi 101 ou Charte de la Langue Française en 1977, imposant le français comme seule et unique langue officielle de la province (contrebalancé par un bilinguisme officieux), la nationalisation de l’électricité sous le contrôle de Hydro-Québec amorcée dès 1944 et complétée en 1962, et finalement deux référendums sur l’indépendance, l’un en 1980 (59% pour le fédéralisme) et un autre en 1995 (50,58% contre l’indépendance).

Bien qu’il ait pu sembler exister une unité nationale autour du PQ, la lutte des classes reprit le dessus et, comme de nombreux mouvements indépendantistes bien engagés avant lui, le PQ prit un virage à droite. Il faut bien rappeler le caractère « incestueux » du PQ, dans lequel cohabitait des syndicalistes révolutionnaires et des conservateurs. René Lévesque, le dirigeant du PQ, aurait lui-même déclaré qu’il « aimerait mieux vivre dans une république bananière d’Amérique du Sud que dans un Québec dominé par les délires des syndicats ». Le PQ avait donc essentiellement été poussé par une base militante populaire extrêmement combattive plus que par ses cadres, provenant souvent de l’aristocratie francophone du Québec. De tels contradictions ne tardèrent pas à se concrétiser et en 1983, le PQ adopta la répugnante loi 111, ou « loi matraque », qui permettait en cas de prolongement d’une grève d’imposer des pertes de salaires et d’ancienneté aux employés, ou simplement de congédier les plus récalcitrants sans droit de recours ou d’appel. La loi 105, adoptée un peu plus tôt, suspendait de plus le droit de grève pour les fonctionnaires. Pour la première fois depuis la fondation du parti, une manifestation fut dirigée contre René Lévesque et le PQ. Le parti avait prouvé qu’il était capable de faire le travail historiquement réservé aux partis anglo-canadiens et aux libéraux : soumettre les travailleurs québécois aux intérêts capitalistes. Cependant, en l’absence de parti réellement socialiste au Québec et de l’existence de racines originelles communes entre le PQ et le syndicalisme québécois, les principaux syndicats ont continué jusqu’à nos jours à démontrer une infatigable, mais mal récompensée, loyauté envers le PQ.

Qu’en est-il aujourd’hui ? A la veille d’élections provinciales, le Québec se retrouve dans une situation similaire à celle de nombreux pays occidentaux : le bipartisme s’écroule. Alors que couramment le PQ et les libéraux combinaient à eux seuls près de 80% des suffrages, les derniers sondages indiquent qu’ils en obtiendraient moins de 50. Les causes sont multiples. Tout d’abord, le Parti Libéral du Québec, après des années au pouvoir et les échecs répétées de ses politiques, que ce soit pour contenir la crise de 2008 ou tout simplement défendre les intérêts des travailleurs, ne peuvent s’en prendre qu’à lui-même. Du côté indépendantiste, ayant perdu la confiance des masses, le PQ s’est engagé sur la pente glissante de l’identité nationale, avec des mesures anti-musulmans et anti-réfugiés, bien éloignées d’un indépendantisme socialiste, pour tenter de trouver un second souffle. Cependant là n’est pas le pire pour le mouvement québécois.

Francois Legault

Un ancien péquiste, François Legault, a fondé en 2011 la Coalition Avenir Québec (CAQ). François Legault est un riche homme d’affaire québécois, fondateur de la compagnie aérienne AirTransat, qui surfe sur la vague nord-américaine du « businessman politicien ». A l’instar de Trump, Legault allie promesses démagogiques aux travailleurs et appui décomplexé envers le patronat, tout en répétant la rengaine désormais classique sur la bureaucratie vampirique. Son programme est simple : privatisation de l’éducation et des garderies, « modernisation des syndicats », quotas d’immigration couplé d’un « examen de connaissance de valeurs québécoises », réductions de délais pour démarrer un projet minier, attirer les capitaux étrangers et « libérer la force de nos entrepreneurs », « encourager la participation au marché du travail le plus longtemps possible » des travailleurs âgés, abolir des emplois dans les entreprises d’Etat tels que Hydro-Québec, le tout accompagné de son florilège de remarques Trumpesques : les femmes seraient moins regardantes que les hommes sur les salaires, les jeunes québécois devraient s’inspirer de l’esprit travailleur asiatique, sans oublier que « les syndicats ont le droit de grève, mais c’est un droit de grève qui est, disons, théorique parce que ça finit à répétition avec des projets de loi spéciaux » ! Malgré cela, la CAQ est en tête des sondages avec près de 32% des intentions de vote et risque bien de remporter les élections provinciales, ce qui serait un coup terrible pour le Québec et le socialisme. Pour ce qui est de l’indépendantisme, la CAQ l’a simplement abandonné et se limite à revendiquer « plus d’autonomie pour le Québec à l’intérieur du Canada ». Cependant, peut-on réellement blâmer le Québec alors qu’il se retrouve isolé avec Trump au Sud, dont la réputation n’est plus à faire, et Doug Ford, l’ex-conseiller municipal de Toronto récemment élu premier ministre de l’Ontario, à l’ouest, dont les premières mesures ont été d’annuler des centaines de projets d’énergies renouvelables ainsi qu’un projet pilote de revenu universel, tenter d’empêcher les professeurs d’éducation sexuelle d’enseigner la théorie du genre, menacer des couper les subventions aux universités ne soutenant pas le « free speech » de présentateurs « controversés » et s’opposer à l’interdiction des armes de poings à Toronto tout en augmentant les fonds alloués à la répression policière.

Un seul petit espoir subsiste, c’est Québec Solidaire (QS). Ce parti, fondé en 2006 et né d’une scission de la frange gauche du PQ, bien que loin d’être révolutionnaire ou de s’assumer pleinement socialiste, est ce qui apparaît le plus à gauche dans le courant indépendantiste québécois. Plusieurs mesures phares de leur programme le démontrent clairement : assurance dentaire universelle, transports publics à moitié prix, rédaction démocratique d’une Constitution qui servirait de base à un Québec indépendant, gratuité scolaire complète jusqu’au doctorat, rémunérations des stages, augmentation du salaire minimum à 15 dollars. Malheureusement, malgré un dynamisme certain et une campagne agressive, le parti n’obtient péniblement que 16% des intentions de vote.

Quel sera donc l’avenir pour le Québec, son indépendance et son socialisme ? Qu’adviendra-t-il du moribond Parti Québécois ? La CAQ va-t-elle triompher et retarder de plusieurs années les avancées sociales du pays, si ce n’est pire ? Ou assisterons-nous à une agréable surprise avec Québec Solidaire qui pourrait paver la voie à un renouveau du socialisme indépendantiste québécois ? Nous ne pouvons qu’espérer que dans le cas d’une victoire de la CAQ, les socialistes indépendantistes québécois sauront prodiguer le soutien constant qui sera nécessaire afin de traverser cette période troublée.

La Colonne Bonaventure

Sources :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Chartrand

https://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_québécois

https://www.marxiste.qc.ca/analyses/780-le-marxisme-et-la-question-nationale-au-quebec.html

https://marxiste.qc.ca/nouvelles/quebec/795-comment-stopper-la-caq.html

https://coalitionavenirquebec.org/fr/

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1036514/construction-opposition-partagee-projet-loi-speciale

https://www.theglobeandmail.com/canada/article-doug-ford-year-one-ontario-premier-explainer/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Québec_solidaire

https://quebecsolidaire.net

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A-raok mont da Langoned evit Gouel Broadel ar Brezhoneg d’an 19 hag 20 a viz Mae e c’hellit kemer amzer evit sellet ouzh abadenn Bali Breizh diwezhañ. Pedet eo bet Yves-Marie Derbré-Salaun gant skipailh France 3 Breizh evit displegañ peseurt palioù zo gant ar rummad nevez a glask adreiñ lañs d’ar gouel.

E-doug an abadenn ez eus bet skignet un teulfilm dedennus kaer, sevenet gant Riwal Kermarrec, hag a ro ar gaoz da aozerien istorel ar gouel : Yann Puillandre ha Jañ-Mai Salomon, daou stourmer dizalc’hour bet oberiant e Emgann hag en ARB. Arzourien evel Bernez Tangi ha Nolwenn Korbell a vez klevet ivez o kontañ pegen pouezus eo seurt darvoudoù evit ar re a grou e brezhoneg, klevet a reer ivez Lena Louarn ha Sylvie Toupin. Kaozoù ken talvoudus zo gant Herve ar Beg (bet oberiant e Emgann ha SAB) ha Gael Roblin, daou stourmer all eus an hevelep luskad a zegas  talvoudegezh politikel ar gouel da soñj an holl. Ul labour prizius ha talvoudus zo bet kaset a-benn gant ar sevenour a-benn lakaat ar rummadoù stourmerien disheñvel da brederiañ diwar-benn an treuzkas politikel hag ideologel a ra diouer deomp alies.

An teulfilm “Gouel zo mat met stourm zo tad ! “a vo skignet div wezh e-pad an dibenn-sizhun, moarvat e kavfed ennañ peadra da vouetañ an eskemmoù evit ma adkavo ar vretoned kar-o-yezh hent ar stourm stroll hag an disentiñ.

Sachañ a reomp hoc’h evezh war an taolioù-krenn niverus a vo dalc’het diwar-benn ar stourmoù gwregelour gant Gast da skouer pe a-zivout plas ar brezhoneg er stourmoù sokial. Ar programm klok a gaver aze.

 

Daou vreton a zo kouezhet dindan taol ar justis n’eus ket keit se. Tamallet zo dezhe bezañ laosket ur vombezenn dirak ur greizenn finañsoù ha bezañ bannet kokteloù Molotov ouzh daou archerdi.
N’eo ket diwar o fenn e vo komzet hiziv met reiñ a ra digarez deomp da zont en-dro war oberiantiz ur gevredigezh, Skoazell Vreizh, bet savet ouzhpenn daou ugent vloaz zo evit harpañ familhoù ar stourmerien bolitik harzet p’o deus kaset oberiadennoù ‘maez-lezenn, p’eo doareet o stourm evel-se gant ar gwir gall. Fabris Kadou, sekretour Skoazell Vreizh…

Abaoe an abadennoù brezhonek kentañ er skingomz (1935) hag er skinwel (1964) ez eus bet meur a warlene hag ingal, tud o c’houlenn muioc’h a abadennoù ha gwelloc’h abadennoù. E fin ar bloavezhioù 1960 an hini eo e voe lañset da vat ar stourm evit brasaat plas ar brezhoneg er c’hleweled publik. N’eo ket aet ar stourm-se diwar wel abaoe hag ar bloaz paseet c’hoazh e oa bet gwelet stourmerien hag stourmerezed o vanifestiñ dirak savadur France 3 Breizh e Roazhon (miz Kerzu 2014). Tost da 50 vloaz goude ma voe roet lañs d’an oberoù a-stroll kentañ evit gounit tachenn d’ar yezh er radio hag en tele, ne vo ket didalvez, me ‘gred, klask teurel ur bannac’h sklêrijenn war istor un hir a stourm hag a zo, moarvat, pell a vezañ echu.

Adalek 1985 betek fin ar bloavezhioù 1990 ec’h eo Stourm Ar Brezhoneg a gendalc’h gant an erv boulc’het gant stourmoù ar bloavezhioù 1970. Anavezet mat eo labour stourmerien ha stourmerezed SAB war-dro ar panelloù-hent. N’eo ket ken anavezet o stourm evit ar brezhoneg er mediaoù avat. Gwelet e vo perak. Met a-raok lakaat ar gaoz war perzh SAB er stourm-se e ranker distreiñ war-giz un tamm ha klask kompren petra zo bet a-raok 1985.

Parcours_0010_Region00603_00-00-17-20Kerzhadegoù GALV

E miz Meurzh 1969 an hini eo e krog ar stourm gant GALV (Comité d’Action pour la Langue Bretonne), savet diwar intrudu Ar Falz, Yaouankiz Studierien Vreizh (JEB) hag Unvaniezh Demokratel Breizh (UDB). Kerkent ha miz Even 1969 e voe savet ul levrig gante, LEOR GWENN HA DU AR BREZONEG (1), ma tegasent da soñj, er pennad II (Le génocide culturel), pegen reuzeudik e oa plas ar brezhoneg e programmoù an ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française) :

  • er radio : un eurvezh a abadenn bep Sul goude merenn skingaset adalek Roazhon, ha dek munutenn a geleier bemdez adalek skingaser Brest-Kimerc’h, na c’halle ket bezañ klevet penn da benn d’ar vro vrezhonek.
  • en tele : ur vunutenn hanter bep Gwener da noz.

Ha setu ar pezh a lavarent da glozañ o fennad (en galleg e oa bet savet al levrig) : « On peut donc dire que les émissions en breton sont à peine tolérées à la radio, et interdites à la télévision. »

Un tamm pelloc’h, er pennad IV (Nos exigences et notre lutte), e c’houlenne groñs tud GALV ma vije da vihanañ :

  • 3 eurvezh a abadennoù brezhonek bep sizhun en tele.
  • 1 eurvezh a vrezhoneg bemdez er radio.
  • abadennoù gallek er radio hag en tele diwar-benn Breizh (sevenadur, keleier).
Charlez ha Chanig ar Gall, en o zi, e lec'h ma veze enrollet an abadennoù kentañ
Charlez ha Chanig ar Gall, en o zi, e lec’h ma veze enrollet an abadennoù kentañ

Abaoe 1964, ouzhpenn an abadennoù brezhonek er radio, e c’halle ar vrezhonegerien klevet ur vunutenn hanter a geleier en tele bep sizhun. An abadenn vrezhonek berr-se, « amzer d’ar vi bezañ poazh-tanav » evel ma vo lâret diwezhatoc’h, a voe savet diwar goulenn Charlez ar Gall, animatour radio brezhonek. Diouzhtu e savo a-enep Alain Peyrefitte (ministr ar c’helaouiñ) met Louis Le Cunff (rener an ORTF e Roazhon) a zibabo tremen hep e aotre. Da gentañ e voe skignet an abadenn d’ar Gwener noz ha diwezhatoc’hik e vo lakaet unan all d’ar Meurzh. D’ar 5 a viz Genver 1971 e voe roet lañs d’un abadenn nevez, Breiz o Veva, ar magazin kentañ e brezhoneg, a vo skignet e-pad ur c’hard eur bep pemzektez.

Tammig-ha-tammig ec’h aio an amzer-se da greskiñ (betek tapout 26 munutenn e miz Here 1980).

Gant GALV e teu war wel doareoù nevez da stourm. Echu eo mare ar sinadegoù bras ha setu deut hini ar c’herzhadegoù, evel hini an 30 a viz Mae 1971 ma voe gwelet ur 700 den bennaket o vale etre Ploue hag an Oriant (2). Met daoust d’ar c’herzhadegoù, « e penn kentañ ar bloaz 1973 eo atav ken treut an amzer implijet gant an ORTF evit an abadennoù e brezhoneg : war ar skinwel, 21 munutenn evit div sizhunvezh ; war ar skingomz : 1 eurvezh, war Roazhon, ha 2 eurvezh ha 42 munutenn, war Vrest, bep sizhun. » (3) Hag e talc’h an Emsav sevenadurel da sevel kinnig evit kas ar stourm war-raok. Evel Emgleo Breiz, a ginnig e 1973 :

  • krouiñ ur « C’huzul ar skingas breizhek ».
  • kreskiñ niver an eurioù m’eo distag diouzh Pariz skinvaoù Roazhon, Brest ha Naoned (skinwel ha skingomz).
  • sevel abadennoù e brezhoneg : astenn o fadelezh, hag ober anezho liesseurt (en o zouez : abadennoù evit ar skolioù), gant reiñ dezho eurioù gwelloc’h (4).

OF74GRANDWar galetaat ec’h a ar jeu

D’ar 14 a viz C’hwevrer 1974 e voe diskaret skingaser an ORTF e Roc’h Tredudon er Menez Arre gant an FLB-ARB. Un tamm mat rustoc’h e teu ar stourm da vezañ gant ur gwalldaol ken bamus. Tri miz e chomo tud Breizh-Izel hep skinwel memes tra.

Diwezhatoc’h ivez e vo freuz ha reuze gant an arme kuzh, e 1977 ha 1978 : labo ar CCETT (Centre Commun d’Etudes de Télévision et de Télécommunication) e Saozon-Sevigneg (Cesson-Sévigné), adkaser TDF Pré-en-Pail e maez ar vro, burevioù an taos-skinwel ha studioioù ar skingomz e Roazhon.

« Accusé Youenn Gwernig, levez-vous ! »

E miz Gwengolo 1976 e voe savet Radio Tele Brezhoneg (RTB) e Gwengamp diwar atiz Youenn Gwernig. Goulenn a rae RTB ma vije muioc’h a vrezhoneg er c’hleweled publik hag e-giz stourm e kinnige d’an dud chom hep paeañ an taos skingomz ha skinwel pe, da vihanañ, 10 % eus outañ. E fin miz Gwengolo 1976 e kinnig ar Stad lakaat seziz war madoù Gwernig evel ma lenner e-barzh ur gemennadenn embannet da geñver ur vodadeg evit skoazellañ ar barzh ha kaner :

EN EM UNANOMP EVID AR BREZHONEG !

6332230123_1999fd28c0_zKant den bennag a nac’h paeañ o zaos radio ha tele – evel ma ra Youenn Gwernig, Alan Stivell, Glenmor, Gilles Servat, Gweltaz, René Vautier, h.a. – a zo en em vodet da di Youenn Gwernig d’ar 25 a viz Gwengolo 1976 evid degas dezhañ o skoazell da geñver ar werzh war e arrebeuri a zlee c’hoarvezout d’an deiz-se da 14 eur 30. Med n’eus ket bet a werzh. An ez-ORTF n’en deus ket miret an deiz bet lakaet da gentañ. Daoust ha ne dleer ket gwelout aze ur souzadenn dirag ar youl savet en dro da grouidigezh ar c’homite Radio-Tele-Brezhoneg ?

RTB a fell dezhañ bodañ nerzhioù war-raok e Breizh hag e-touez ar Vretoned divroet, en deus degemeret betek bremañ skoazell kevredigezhioù sevenadurel : Ar Falz, Bleun-Brug, Brezhoneg Yezh Vew, Evid ar Brezhoneg, hag un aozadur politikel, hini an Unvaniezh Demokratel Breizh.

Degasomp da soñj emañ RTB o vodañ tud a gav dezho ez eo plas ar brezhoneg ba ‘r radio hag an tele « dister ur vezh : 1 vunutenn a vrezhoneg evid 4 eur a c’halleg » ha n’o deus ket fiziañs en « emzalc’h ar vourc’hizelezh a fell dezhi e gwirionez lac’hañ ar brezhoneg » (5).

Un toullad tud brudet a nac’ho, evel Youenn Gwernig, paeañ o zaos ORTF : Andrea ar Gouilh, Alan Stivell, Per Denez, Gilles Servat, Fañch Morvannou, Glenmor, Kristen Noguès, René Vautier, Gweltaz ar Fur, Yann ha Kaou Puillandre, Jean-Pierre Le Dantec, Yann Goas (eus ar Sonerien Du), Claude Henri (krouer Evid ar Brezhoneg), Guy Caro, Haroun Tazieff. Hag ouzhpenn 2000 den a vo gwelet er « gala » RTB aozet d’ar 24 a viz Genver 1977 e Pondi.

Setu da heul ur gemennadenn all a zispleg petra a c’hoarveze pa veze nac’het paeañ an taos :

HEP BREZHONEG TAMM ARC’HANT EBET !

1 vunutenn a vrezhoneg war ar radio-tele

4 eur a c’halleg

Div yezh, daou bouez, div lodenn

Erru eo faez ganeomp bezañ gwall-dismegañset. Ober a reomp hon menoz da stourm, hag evid kregiñ ganti chom hep paeañ hon taos radio-tele da baotred ur veli a ra goap d’eus genouioù an dud hep derc’hel kont d’eus ezhommoù ar vrezhonegerien (micherourien, labourerien-douar, pesketerien, an darn vrasañ anezho). Mennet omp ivez da vont betek ar penn evel ma ra Youenn Gwernig hiziv.

Evid ar re a zo a-du ganeomp setu penaos e responto dezho an ez-ORTF

1 – Paper galv da baeañ 10% ouzhpenn

2 – Paper galv da baeañ 60% ouzhpenn

3 – Bizit un urcher ha kinnig da lakaat gwerzh war traoù zo

4 – Sezi er gêr (an arrebeuri a chomo en ho ti) evid lakaat gwerzh warno, pe er gêr pe er sal gwerzh.

ARABAT KAOUT AON DIRAZO

Evid kaout titouroù skrivañ d’ar c’homite, evid-se eo bet savet. Ar C’homite Radio-Tele-Brezhoneg (RTB) a gemer war e gont da :

Reiñ keloù ha kenurzhiañ difenn an dud a nac’h paeañ arc’hant an ORTF,

Skoulmañ emzivizoù gant ar pennadurezhioù kirrieg evid gwellaad da vat an traoù bremañ,

Bodañ nerzhioù war-raok e Breizh hag e-mesk ar Vretoned divroet evid kas ar stourm asamblez,

Gervel da evezh an dud dre ar c’helaouennoù, sindikajoù, ar c’hevredigezhioù sevenadurel, ar strolladoù politikel.

Ar c’homite a galv an dud da lemel 10% da vihanañ war o zaos ORTF (6).

Daoust d’ur guchenn vat a dud bezañ nac’het paeañ ne vo lakaet bec’h nemet war daou zen, Youenn Gwernig ha Gweltaz ar Fur, prezidant Diwan. E-pad meur a vloaz e vo bec’h war chouk Youenn Gwernig hag ouzhpenn ur prosez a vo, evel d’an 13 a viz Gouere 1977 e Montroulez da skouer. A-benn fin ar gont ec’h aio an afer betek al lez-varn terriñ ha Youenn Gwernig an hini eo ac’h aio ar maout gantañ. N’eo ket « war an danvez » e vo gounezet ar prosez avat, met « war ar stumm » hepken.

Estreget goulenn muioc’h a abadennoù ha gwelloc’h abadennoù e kinnige RTB stourm evit ar « frankiz war ar gomz ». Gwir eo ne oa ket pell prantad an ORTF (dismantret e 1974) : « mouezh ar gouarnamant, mouezh ar Frañs hag a ziskenne evel an Aviel e-barzh ti pep hini war ar skramm tele » evel a lavar Stefan Moal e-barzh diellfilm diwezhañ Ronan Hirrien (7).

Met roomp ‘ta ar gaoz da René Vautier (aet da anaon e penn kentañ ar bloaz) a ouie gwelloc’h evit den peseurt doare chadenn a oa eus an ORTF :

ReneVautier

Ami Youenn, avec toi de tout cœur. Tu a raison de dire que, à l’heure actuelle, la télévision est aux mains de nos ennemis, de gens dont le pouvoir se sert pour brider l’expression, l’expression en breton. Dangereux de vouloir parler breton lorsque Raymond Barre veut transformer tous les chômeurs en pigeons voyageurs. Allez cherchez du travail là où vous n’avez aucune attache mais où vos bras peuvent encore augmenter un peu le profit des capitalistes ; dangereux de parler des problèmes bretons. Si l’on mettait bout à bout toutes les raisons de mécontentement, où irions-nous… Alors laissons parler seulement Giscard, Barre ou Guermeur.

Sais-tu que notre maison de production bretonne est à l’heure actuelle la seule maison hexagonale dont tous les films ont été sélectionnés pour représenter le cinéma français dans les festivals internationaux, et que tous ces films sont interdits de télévision par les petits larbins que le pouvoir a placé aux postes de choix des diverses antennes […] Alors à fond avec toi jusqu’à ce que ça change ! 

(Brezhoneg ‘barzh an tele ! Film kensavet gant Pieds dans le Paf/Canal Ty Zef).

Karta Sevenadurel Breizh

Diwar an dekvloavezh a virvilh sevenadurel hag a stourm politikel-se e voe kensinet Karta Sevenadurel Breizh gant Valéry Giscard d’Estaing d’ar 4 a viz Here 1977, asambles gant Rannvro Breizh hag he femp departamant. Arabat disoñjal ivez e vo graet « bloavezhioù poultr » eus ar bloavezhioù 1976-1978, oberiant ma oa an FLB d’ar c’houlz-se. Moarvat ivez eo bet broudet VGE da lezel boued gant an Emsav sevenadurel pa oa an dilennadegoù parlamant da vezañ e miz Meurzh 1978.

« Unan eus disoc’hoù kentañ Karta Sevenadurel Breizh (lakaet ofisiel e 1978) a vo daougementiñ an niver a eurvezhioù e brezhoneg er skinwel, peurgetket a-drugarez d’un abadenn nevez anvet Triwec’h ha Tri-Ugent, skignet a bep eil gant Breiz o Veva » eme Mevena Guillouzic-Gouret en ur studiadenn embannet e-barzh ar gelaouenn Al Lanv e 2013 (8).

Selaouomp ivez ar pezh a lavare Yvonig Gicquel, a oa bet e penn kentañ raktres ar Garta, e miz Meurzh 1979 :

« Depuis la mise en application de la Charte, le temps d’antenne alloué aux émissions bretonnes est passé de 148 heures 20 à 251 heures 45 pour la radio et de 11 heures 26 à 22 heures 16 pour la télévision. Certes, en chiffre bruts, il y a progrès, mais n’oublions pas que la plupart des horaires de diffusion se situent pendant les heures de travail et qu’il ne serait guère de bon ton de pavoiser pour quelques 3 minutes de moyenne quotidienne en télévision. Et puis, n’oublions surtout pas que les Bretons de Loire-Atlantique, malgré l’engagement de la Charte, sont toujours privés des émissions télévisées culturelles et n’ont même pas le droit aux nouvelles sur l’actualité bretonne. »

Goude trec’h an tu kleiz

E 1982 e voe savet Radio Bretagne Ouest (RBO), skinva digreizennet eus Radio France, gant skoazell departamant Penn-ar-Bed. Ha sed ar pezh a embanne ar C’huzul Meur d’ar c’houlz-se : « la place de la langue et de la culture bretonne doit être privilégiée et passer de 5h30 par semaine à 5h30 par jour ». E-barzh kael ar programmoù e oa da vezañ 720 munutenn a abadennoù brezhonek bep sizhun ha 1260 munutenn a abadennoù divyezhek. Ar pezh a raje kement ha 33 eurvezh a vrezhoneg bep sizhun, da lâret eo 4e30 bemdez (9).

rbo-2oulskoude, kerkent ha lañset an traoù e vo tud o sevel a-enep. D’ar 24 a viz Even 1983 da skouer e voe aloubet studio RBO e Kemper, war greiz an deiz, gant stourmerien ur strollad politikel nevez savet, Emgann. Dont a reont a-benn da lakaat skignañ ur pennad-kaoz divyezhek war gwagennoù ar radio zoken : « Dre aloubiñ studio RBO e fell da EMGANN sevel a-enep d’an doare m’eo bet savet radio digreizennet « Radio-France » e Kemper. Degas a ra Emgann da soñj eo bet an emsav politikel nemetañ o sevel sklaer, adalek ar 27 a viz Gouere 1982, a-enep da RBO. » Kontrol eo ar stourmerien da ziviz renerien Pariz :

  • – « chom hep derc’hel stad eus ar radiooù bro ha lec’hel a zo dija […]
  • – mont a-enep kinnigoù darn vrasañ ar c’hevredigezhioù sevenadurel hag ar strolladoù politikel bodet e-barzh an Talbenn Sevenadurel Araokour (gant ar P.S. e-barzh!) hag a c’houlenn ma vefe savet ur servij radio-tele, lies-stumm demokratel war Vreizh a-bezh.
  • – chom hep seveniñ promesaoù Kuzul Jeneral Penn ar Bed da skignañ 5e30 a vrezhoneg bemdez.
  • – terriñ unvaniezh hor Bro muioc’h c’hoazh eget araok (e teir lodenn bremañ e lec’h 2).
  • – postañ kalz re nebeut a arc’hant da brenañ mekanikoù, kirri-tan, da baeañ tud, da stummañ anezho. » (10)

Etre 1982 ha 1985 e vo krennet tamm-ha-tamm an amzer skignañ e brezhoneg war RBO, abalamour ma ne oa ket plijet an dud gant an abadennoù divyezhek, gouez da René Abjean.

A-bouez eo lâret ivez ec’h a war-raok ar brezhoneg e-maez ar servij publik e-pad an amzer-se. Abaoe 1981 ec’h eo bet digoret ar gwagennoù d’ar « raidoioù libr » hag e giz-se e teu war wel e 1983 div radio gevredigezhel a ro un tamm brav a blas d’ar brezhoneg, Radio Kreiz Breizh (RKB) ha Radio Bro Gwened (RBG).

Evit a-sell ar skinwel e voe roet lañs er memes bloavezh d’un abadennig geleier savet gant skipailh FR3 Brest, An Taol Lagad, sizhuniek d’ar c’houlz-se. An abadenn Chadenn ar Vro a voe lañset e 1984 dindan renerezh Youenn Gwernig. Gant an abadenn nevez-se e tremened war FR3 e 1985 eus 40 munutenn a vrezhoneg bep sizhun da 1 eurvezh 30. Met « e-pad an unnek vloaz ma vo skignet Chadenn ar Vro e cheñcho alies-tre he fadelezh hag he eurioù skignañ. » (11)

Setu ur sell dre vras war istor ar stourm evit ar brezhoneg er skingomz hag er skinwel etre 1969 ha 1985. Adalek kreiz ar bloavezhioù 1980 e krog tud SAB, war o fouez, da lakaat ar gaoz war ar stourm-se ivez. Met an dra-se a vo gwelet ar wech a zeu…

T.L.J.

***

(1) GALV. Livre blanc et noir de la langue bretonne, Ar Falz, n° 4, Mezheven 1969.

(2) Breiz o Veva, « An Oriant : kerzadenn GALV », 3 a viz Mezheven 1971.

(3) Amañ, Emgleo Breiz! Evid yez, sevenadur ha frankizou breiz, Emgleo Breiz, Here-Du 1973.

(4) ibid.

(5) Ar Fulenn, n°16, 07/11/1976.

(6) ibid.

(7) Ronan Hirrien, « 50 vloaz, istor ar skinwel e brezhoneg », France 3 Breizh, 2014.

(8) Mevena Guillouzic-Gouret, « Ar brezhoneg er skinwel abaoe 1964 », Al Lanv, n°130, Eost 2013.

(9) Sifroù gant Murielle ar Morvan, kounskrid IUT kazetennerezh Bourdel, « Keleier Breizh ou l’information en langue bretonne sur RBO », 1988 (meneget gant Stefan Moal).

(10) « R.B.O. Aloubet », Bremañ, n°22, Gouere-Eost 1983, p.2.

(11) Mevena Guillouzic-Gouret (2013).

Hag ivez diwar…

M. Nicolas, Histoire de la revendication bretonne des origines jusqu’aux années 1980. Speied, Coop Breizh, 2007.

C. Geslin, P. Gourlay, J.-J. Monnier, M. Denis, ha R. L. Coadic, Histoire d’un siècle : Bretagne 1901-2001 : L’émancipation d’un monde. Montroulez, Skol Vreizh, 2010.

« Radio-Tele-Brezhoneg. La bataille des 10% », Armor-magazine, n°86, Meurzh 1977, p.41.

« RTB. Un combat pour la liberté d’expression contre la médiocrité », Breizh, n°243, Meurzh 1979.

S.Moal, An abadennoù radio-tele e brezhoneg. Emdroadur abaoe ar bloazioù 1960 ha studi an abadenn keleier An Taol Lagad. Tezenn doktorelezh, diembann, Skol-Veur Roazhon 2, 2004.