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indépendantisme de gauche

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La Gauche indépendantiste dénonce vivement la dérive dictatoriale du gouvernement espagnol en Catalogne. Après l’incarcération de cinq nouveaux dirigeants indépendantistes catalans vendredi, Jordi Turull, candidat à la présidence de la Generalitat, Carme Forcadell, ancienne présidente du Parlement catalan, Raul Romeva, Josep Rull, et Dolors Bassa, anciens ministres, c’est l’ancien président de la Generalitat, Carles Puigdemont, qui a été arrêté hier. Alors qu’il rentrait de Finlande en Belgique, où il est en exil depuis octobre 2017, Carles Puigdemont a été arrêté en Allemagne à la frontière avec le Danemark. Cette arrestation rendue possible par la réactivation d’un mandat d’arrêt par l’Etat espagnol depuis vendredi l’a été également par la collaboration de la police allemande avec les services secrets espagnols. Carles Puigdemont a depuis été incarcéré dans une prison allemande en attente de présentation à un juge qui se prononcera sur son extradition.

C’est à une véritable criminalisation de la mouvance indépendantiste catalane à laquelle se livre Rajoy et ses sbires. Si le régime espagnol incarcère, il pousse aussi à l’exil politique. Après notre camarade Anna Gabriel exilée en Suisse, c’est vendredi au tour de Martina Rovira, n°2 d’ERC, de fuir les geôles madrilènes auxquelles elle s’estimait promise.

C’est dans le silence assourdissant des autorités européennes que vivent en exil des élus du peuple catalan, que sont embastillés dix prisonniers politiques. Tous poursuivis pour avoir appliqué le mandat que le peuple catalan leur a majoritairement confié par la voie des urnes. A cela, l’État espagnol répond par la répression judiciaire et policière puisque près de 100 manifestants ont été blessées hier soir à Barcelone, étant parfois même pourchassées jusque dans les bars.

Élevons-nous ici en Bretagne contre la dérive fasciste de l’État espagnol et la complaisance de l’État français toujours prompt à soutenir l’unité espagnole. Ainsi, le ministre des affaires étrangères Le Drian, affirmait le 27 octobre 2017 “La France souhaite que l’Espagne soit forte et unie. Elle n’y a qu’un seul interlocuteur qui est le gouvernement de Madrid. La constitution de l’Espagne doit être respectée. C’est donc dans ce cadre, qui est celui de l’État de droit, que la question de la Catalogne doit être envisagée. C’est la raison pour laquelle la France ne reconnaît pas la déclaration d’indépendance que le parlement catalan vient d’adopter.”

Nous dénonçons le silence complice des autorités européennes. Ces mêmes autorités qui par leur silence pourfendent la volonté des peuples opprimés de construire leur avenir. Au Kurdistan, où elles ont fermé les yeux sur les exactions du président turc Erdogan à Afrin, comme en Catalogne où elles sont abonnés absents pour condamner Rajoy et sa clique franquiste.

Nous appelons à soutenir toutes les initiatives qui pourraient être organisées en soutien avec la Catalogne ici en Bretagne où se trouvent le consulat d’Espagne à Rennes et les consulats d’Allemagne à Nantes, Brest et Rennes.

Liberté pour les prisonniers politiques !

Vive la Catalogne indépendante et socialiste !

 

Daoust d’ar votadegoù evit addileuriañ kannaded ha kannadezed Katalonia bezañ bet aozet diwar atiz Madrid ez eo gant ar strolladoù dizalc’hour e vije aet ar muiañ a vouezhioù.

Gouez d’an disoc’hoù, a c’hello cheñch c’hoazh, ez eo 80 % deus an dud a c’helle mouezhiañ zo aet d’en ober.

Kazi rampo e vije an daou strollad dizalc’hour brasañ (ERC ha JuntsXCat) gant 23 % eus ar votoù evit pep listennad hag a oa unvan er parlamant evel ma oa a-raok ar referandom nann aotreet gant Madrid bet dalc’het d’ar 1añ a viz Here. An tu-kleiz dizalc’hour bodet e talbenn ar c’hCUP a dapje nebeutoc’h a 5%, un digresk splann eta. Gant kement se e vije neuze 70 kador diwar 135 evit dizalc’hourien Katalonia a ranko en em glevet. En tu all deus an hanterenn ret evit merañ ensavadur Katalonia eo.

Deus an tu all ar strollad Ciudadans (Keodederien) a sav enep an dizalc’hiezh a dap 26 % eus ar mouezhioù met memes en ur ober ar sammad gant an nann dizalc’hourien all e chom pell ar strolladou feal da vadrid eus ar muiañ niver. M’eo bet merket gant ar mediaoù gall e oa aet Manuel Valls da gabaliñ evit ar strollad Ciudadans n’eus ket bet kement a dud oc’h embann e oa bet galvet da votiñ evite gant ar falañjisted a chom feal da vennozhioù an diktatour Franco…

Falañjisted mignon da Ciudadans, kamaladed nevez Valls

Kalz a elfennoù politikel a vo da gemer e kont en deizioù evit muzuliañ mat petore emdroadur a vo gant Katalonia. Da gentañ penn e vo ret gwelet peseurt emzalc’h a vo gant Madrid bremañ m’en deus tapet strollad ar c’hentañ maodiern ur roustad istorel (4, 21 % evit ar PP). Ha mont a ray pelloc’h war du ar waskerezh ? Kaset e vo dizalc’hourien all en toull-bac’h pe dirak al lezioù-barn ? Petra a ray Pariz ma c’hoarvez gant Karles Puigdemont, repuet e Brussel, tremen dre ar stad-c’hall ?

Ha gouest vo ar strolladoù dizalc’hour d’en em glevet daoust da azgoulennoù ruz-flamm komunourien CUP ? Pe hini deus an daou vrasañ a anzavo da gentañ ez eo prest da zistreiñ war an aergerzh a zizalc’hiezh bet boulc’het d’an 1añ a viz Here ? Petra a vo marc’hatet diwar goust ar re zo bac’het evit ma paouezo Madrid gant ar mellad 155 bet implijet evit herzel emrenerezh gouarnamant ar generalitat ? Ha dreist-holl petra a vo emzalc’h ar bobl gatalan hag a vez ken prim o tiskenn er straedoù evit difenn he frankiz ? N’eo ket sur e asanto n’eus forzh peseurt marc’had… Galvet zo bet gant ar c’homiteoù evit difenn ar republik (CDR) mont da aloubiñ an egor publik ar buanañ ar gwellañ goude ar vot evit derc’hel gant hent an dizalc’hiezh.

Un trec’h eo evit an dizalc’hourien memes tra ha kredapl e ray trouz ar feskennad bet tapet gant Rajoy a bep tu d’ar pireneoù.

G.R.

L’article qui suit a été traduit par les militants de la plateforme “communistes libertaires de la CGT” , il s’agit de la confédération de l’état français. Cette plateforme interne est  animée par des militantEs d’ Alternative Libertaire syndiqués CGT, en Bretagne ils/elles sont essentiellement présentEs à Nantes, Rennes et Fougères (mais pas nécessairement syndiqués CGT).

Dans l’état espagnol il existe une autre confédération du même nom, CGT, mais qui a peu à voir avec la centrale française. C’est une scission de la CNT , le syndicat anarchiste. Cette organisation syndicaliste révolutionnaire et libertaire  est très présente en Catalogne et dans le reste des pays catalans, elle défend le droit à l’autodétermination , et de très nombreux militants et figures de la Gauche Indépendantiste ( CUP ) sont affiliés à cette organisation syndicale dont la publication en Catalogne s’appelle tout simplement “Catalunya”.

Le 3 octobre dernier la CGT , la CNT et d’autres syndicats de combats comme la COS ( Confédération Ouvriere Syndicale ) liée à la CUP avaient appelé 48h après le référendum sur l’indépendance violement réprimée à une grève générale  pour “lutter contre la répression et pour les libertés”. 

D’autres secteurs moins radicaux de la société Catalane , venues du nationalisme historique (ANC, Omnium Cultural…) ou du syndicalisme classique et de collaboration de classes ( UGT, CC.OO liés au PS et au PC espagnols) s’étaient contenté d’un appel à la paralysie du pays de quelques heures sur des bases interclassistes.

Les militantEs de la CGT Catalane reviennent sur le bilan de cette journée de lutte historique en termes de participation et de combativité. Quelque soit le résultat des élections du 21 décembre en Catalogne c’est bien dans la rue que les Comités de Défense de la République Catalane, la CUP, le massif  mouvement étudiant  veulent continuer la bataille, en ce sens cette analyse intéressera tous ceux qui souhaitent que la classe ouvrière , le prolétariat , le peuple jouent un rôle et gardent leurs indépendance de classe dans la bataille pour l’indépendance de la Catalogne. 

C’est également un bon texte qui permettra de débattre du manque d’implication des syndicats de l’hexagone  y compris les plus combatifs dans la réflexion et l’action pour le droit à l’autodétermination des peuples sous domination française, mais aussi un outil de combat intellectuel avec les secteurs du “nationalisme breton” sous l’influence de la bourgeoisie locale et en fait à son service qui prônent des alliances de classes aux détriment de la notre.

Bretagne Info.

Nous avions publié l’appel de la CGT Espagne ( = De l’état espagnol pour les lecteurs/lectrices de Bretagne info )  à la grève générale en Catalogne. L’UGT et les CCOO, syndicats majoritaires, appelaient eux à négocier le maintien du salaires pour des arrêts de travail approuvés par les patrons… Voici un texte qui fait le bilan de la grande grève du 3 octobre :

Quelle influence de l’« arrêt du pays » sur la journée de grève générale du 3 octobre ?

Communiqué du Secrétariat permanent de la CGT de Catalogne


Dimanche 3 décembre 2017

Plusieurs syndicats [CGT, CNT, COS, ICSC et IAC. NdT] ont appelé à la grève générale en Catalogne le 3 octobre 2017. Ce jour‐là on a vécu une journée de mobilisation massive qui a très fortement affecté le fonctionnement économique du pays, avec des centaines de milliers de personnes dans les rues toute la journée.

Quelques heures avant, la dénommée « Plate‐forme pour la démocratie » (avec la participation de l’ANC, d’Òmnium, des CCOO et de l’UGT) avait lancé un appel à un « arrêt du pays ». Et qu’en était‐il de cet « arrêt du pays » ? Il prévoyait que les administrations, les syndicats et les patrons s’arrangent pour fermer les entreprises avec paiement des salaires (c’est‐à‐dire que les travailleurs ne faisaient pas une grève effective avec décompte correspondant [sur la fiche de paie. NdT]). La durée de ces fermetures a fait l’objet d’accords (quelques minutes, quelques heures, toute la journée). Et les heures de grève payées.

Dès le moment de son annonce, le soir du 1er octobre, s’est mise en marche toute la machinerie de la propagande gouvernementale pour anticiper que, ce mardi [3 octobre.NdT], l’impressionnante mobilisation qui s’y produirait ne serait possible, exclusivement, que grâce à l’action du gouvernement, du patronat et des syndicats majoritaires [CCOO et UGT].

Avec la récente publication des statistiques de grève du mois d’octobre [2017. NdT], nous avons l’opportunité de vérifier divers aspects, telle la massivité de la participation à la grève par rapport aux autres convocations, mais aussi de vérifier si l’occupation massive des rues toute la journée a été possible grâce aux accords « patronat‐syndicats majoritaires » ou bien grâce aux travailleurs qui, opposés à la volonté de leur patron, ont fait grève et sont donc comptabilisés dans les statistiques.

La date du 3 octobre n’a pas été choisie au hasard, mais d’après de sûres analyses préalables en rapport avec le moment et le scénario perçu comme le plus probable. Le déploiement répressif de l’État et ses agissements sans fard les semaines précédentes laissaient prévoir non seulement une opération répressive supplémentaire, mais quelque chose de plus préoccupant, sur lequel nous avions tous à réfléchir, un volume d’agressions d’un niveau prévu pour perdurer.
Eh bien, quelle influence l’« arrêt du pays » a‐t‐il eue sur la mobilisation du 3 octobre ?


Voyons ce que disent les données.


Selon IDESCAT [L’INSEE catalane. NdT], la population salariée catalane du secteur privé est de 2 382 000 travailleurs, quand celle du secteur public est de 397 000, dont 200 922 dépendent directement de la Generalitat, et 27 176 de l’administration de l’Etat [d’Espagne].
Qu’en dire ? Que, dans une structure publique naine (la Catalogne est la communauté de tout l’Etat dont le pourcentage de travailleurs du secteur public est le plus bas comparativement au secteur privé), il est évident que la clef [de la réussite. NdT] d’une grève générale réside dans la réponse des travailleurs des entreprises privées et non dans celle des travailleurs du public. Ainsi, tout ce qu’ont fait ou laissé faire la Generalitat de Catalogne et ses administrations locales n’est pas pertinent en ce qui concerne le total [des grévistes. NdT].
Voyons ce qui s’est passé selon les données de la grève proprement dite (c’est‐à‐dire les salariés qui ne sont pas allés travailler contre l’avis de leurs patrons, et ont donc reçu [sur leur fiche de paie. NdT] le décompte de salaire correspondant).
En octobre 2017, la Catalogne a comptabilisé 9 023 624 heures de grève. L’année précédente, 84 264 (soit, en 2016, 0,9 % des heures de grève du même mois, octobre, de 2017). Pour nous donner une idée de ce que représente un tel volume, la grève générale du 14 novembre 2012, dans tout l’État d’Espagne, avait totalisé 11 599 492 heures de grève. Ainsi, la grève générale du 3 octobre [dans la seule Catalogne. NdT] a atteint 78 % des heures de la grève générale du 14 novembre 2012 dans tout l’Etat espagnol. De même, le total des heures de grève en octobre 2017 en Catalogne approche celui de tout l’Etat espagnol pour l’année 2016 : 11 409 992.

Que nous disent ces données ? Qu’en Catalogne, il y a eu [le 3 octobre 2017. NdT] la plus grande grève générale de ces 25 dernières années, à tout le moins. Le volume du personnel public qui a pu être affecté par l’« arrêt du pays » est plus réduit (84 % des travailleurs travaillent dans le secteur privé, sans tenir compte du personnel de l’administration de l’État et des municipalités). Il est assez clair que s’il n’y avait pas eu la manoeuvre gouvernementale, la participation [à la grève. NdT] du secteur public aurait été également de même échelle que celle, massive, du secteur privé.


Dans les entreprises privées, à l’exception anecdotique des supermarchés Bon Preu et de quelques PME, la quasi‐totalité des personnes qui étaient dans la rue l’ont été sans accord avec leur patron. Les données objectives consolidées indiquent que les grévistes de Catalogne ont été au plus proche du total des grévistes de tout l’État espagnol de l’une quelconque des grèves convoquées en 2012.

De fait, les CCOO et l’UGT n’y ont contribué en rien. Leur appel syndical du 2 octobre est allé dans le sens contraire : cherchant à rivaliser avec la grève pour la convertir en arrêts de travail négociés. Et tenons compte que chaque entreprise importante va souscrire à ces accords symboliques, comme ont pu les avaliser la SEAT et Nissan [entreprises de l’automobile. NdT] pour s’en tenir à ces deux exemples.
Le syndicalisme majoritaire a joué gros ces jours‐là. Le dimanche matin [1er octobre], il était déjà assez clair que la grève serait massive et qu’il ne jouerait aucun rôle dans la mobilisation, ce qui aurait porté un coup à sa « ligne de flottaison » de sa supposée exclusivité dans la mobilisation réussie des masses ouvrières, comme tentent de s’en défendre comme ils peuvent ces deux syndicats. Un mirage, en fin de compte.

Concernant les manifestions de la soirée à Barcelone, l’une [appelée par les syndicats initiateurs de la grève générale. NdT] va remplir le Passeig de Gràcia et l’autre [appelée par ANC et Òmnium] la place de l’Université. Laquelle a duré quelques minutes et a été couverte par les médias gouvernementaux et « processistes » [indépendantistes. NDT] ?

En définitive, l’« arrêt du pays » a été une opération de propagande d’une incidence quantitative infime, ainsi que le disent les données statistiques et pas notre opinion personnelle. Ainsi, le « processus » [indépendantiste] a‐t‐il été la raison du fort suivi de la grève générale ? Eh bien, peut‐être pas exactement. D’ici quelques jours nous pourrons évaluer le résultat de la grève générale du 8 novembre (que nous pouvons déjà prédire), avec aussi son « arrêt du pays » et avec le gouvernement en prison comme facteur mobilisateur.
Non. Le 3 octobre a généré une grève générale impressionnante pour plusieurs raisons, la principale d’entre elles la charge brutale subie par le piquet de Piolín qui va émouvoir intensément les couches hétérogènes d’une population qui est restée en état de choc. La brutalité vécue à la première personne ou par les témoignages de proches et les images des réseaux sociaux a fait le reste.
L’anarchosyndicalisme ne peut pas négliger le succès de la grève générale, ni prétendre le répéter demain ou quand nous voulons. Nous sommes conscients de ce que nous sommes, qu’une analyse minutieuse des jours passés n’implique pas que nous ayons répondu avec la perspicacité qui nous a rendu forts. Le mouvement libertaire a été à la hauteur du moment et aucune opération propagandiste progouvernementale ne nous fera croire que nous ne sommes pas capables de prendre l’initiative quand la situation s’y prête, malgré l’État, le syndicalisme de paix sociale et les appareils de communication d’un quelconque pouvoir.

Nous devons être plus conscients et agir en conséquence, contre toute répression et par une augmentation des tentatives de passer à l’offensive, pour reconquérir les droits sociaux et du travail.
Source : http://www.cgtcatalunya.cat/spip.ph…