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La Gauche Indépendantiste Bretonne tient à apporter tout son soutien à Sean Carlin et à l’IRSP (Parti républicain Socialiste Irlandais) à la veille du 14 décembre pour le passage de ce camarade devant un tribunal Britannique d’occupation en Irlande du Nord. Il risque la prison pour un drapeau !

Sean Carlin en rouge au centre lors d’une photo en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah à St Herblain en Bretagne

Il est jugé sous couvert de la loi anti-terroriste britannique pour avoir porté comme des centaines de militants irlandais d’autres organisation un drapeau commémoratif d’une organisation militaire de résistance l’INLA (Irish National Liberation Army/Arm Saoirse Náisiúnta na hÉireann) qui précisément a combattu l’occupation britannique en Irlande et ne s’est jamais repenti de l’avoir fait avant de suspendre ses activités.

Il risque plusieurs mois de prison pour cela, car il est soupçonné sur les simples présomptions d’un policier Britannique d’être membre d’une organisation illégale, l’armée de la libération nationale Irlandaise (INLA) qui pourtant a cessé le feu en 2009.
La seule raison à cette nouvelle persécution est la volonté de nuire à l’IRSP qui combat la gestion néolibérale de l’assemblée nord Irlandaise et celle du gouvernement de Dublin, critique l’Union Européenne et reste fidèle a ses engagements en affirmant qu’il n’y pas de voie parlementaire qui mène au socialisme. Il convient de noté que cette condamnation inique intervient à un moment de forte activité dynamique de l’IRSP en faveur de la tenue d’un référendum pour l’unité de l’Irlande qui reste occupée par une puissance étrangère.

Il est temps de remplir les urnes et de vider les prisons.

Nous invitons toutes les organisations avec qui nous entretenons des relations internationales à faire connaître le cas de Sean Carlin et organiser la solidarité, à rappeler que l’Irlande reste occupée et que le peuple Irlandais à le droit de choisir son destin.

Les relations internationales de la Gauche Indépendantiste Bretonne (Breizhistance)

 

 

Communiqué de l’IRSP, traduit par nos soins.


Dans ce qui est la première affaire de ce genre, un tribunal britannique siégeant à Belfast a déclaré coupable un membre du parti socialiste républicain irlandais (IRSP) en vertu de la draconienne législation « antiterroriste » pour avoir porté le drapeau d’un groupe de résistance irlandais lors d’une commémoration du dimanche de Pâques. Il a l’intention de faire appel de la décision mais risque jusqu’à six mois en prison si son appel échoue.

Des défilés de commémoration de Pâques ont eu lieu partout en Irlande depuis plus de cent ans, en référence à l’anniversaire de l’historique « Soulèvement de Pâques » de 1916 pour rendre hommage à tous les hommes et toutes les femmes qui sont morts (avant et depuis) dans la cause de la libération nationale irlandaise.

Chaque année à Belfast, à Pâques, des dizaines de milliers de républicains irlandais et de socialistes (de toutes les organisations) défilent sur Belfast’s Falls Road vers le cimetière de Milltown pour se rendre jusqu’aux tombes des patriote irlandais morts, beaucoup portant les drapeaux des organisations militaires qui ont pris part à les différentes campagnes contre la domination britannique en Irlande au fil des ans.

Pourtant, ces dernières années et en particulier depuis l’adoption de la « Fresh Start Agreement » (programme d’austérité du gouvernement britannique cherche également à interdire les organisations républicaines qui existent en dehors de politique traditionnelle) des membres du parti socialiste républicain irlandais se sont retrouvés soumis à une vague prolongée de persécutions britanniques : perquisitions, arrestations et poursuites pour des motifs politiques, dans le but de contraindre l’IRSP à soutenir le courant politique conservateur dominant processus dans le nord de l’Irlande.

En 2017, lors d’une commémoration traditionnelle du dimanche de Pâques sur Falls Road à Belfast, une réplique historique du drapeau basé sur un drapeau utilisé Brigade de Belfast de l’Armée de libération nationale irlandaise au cours des années 1980 était officiellement déployé par Sean Carlin, membre de l’IRSP, qui l’a ensuite porté pendant la procession vers le cimetière.

Le thème déjà annoncé du défilé de 2017 était le souvenir de membres de la brigade de Belfast INLA qui avaient perdu la vie lors de leur mouvement avait été attaqué par des contre-révolutionnaires 30 ans plus tôt en 1987.

Alors que la réplique du drapeau « Belfast Brigade INLA » était clairement portée en reconnaissance du sacrifice consenti par les membres de cette organisation en 1987, des policiers britanniques infiltrés avaient observé Sean Carlin et l’avaient signalé pour une future arrestation. Il a ensuite été arrêté de son domicile et amené devant les tribunaux. Devant les tribunaux, il fut inculpé en vertu de la loi sur le terrorisme de 2000, en particulier « portant un article, de manière ou dans des circonstances telles que éveiller des soupçons raisonnables qu’il soit membre ou partisan d’un organisation interdite ».

Bien que des avocats de la défense aient affirmé que le drapeau était simplement considéré comme un « geste commémoratif », le juge a pris une position ouvertement littérale. En se livrant à une interprétation de la législation susmentionnée et l’a déclaré coupable. Non seulement Sean Carlin risque potentiellement six mois de prison pour cet acte d’hommage à des patriotes irlandais décédés lors d’une journée de commémoration nationale, mais une condamnation (si elle est confirmée en appel) risque de faire de chaque défilé commémoratif du dimanche de Pâques une infraction pénale potentielle : comme toutes ces processions portent traditionnellement des drapeaux qui portent le titre ou qui rendent hommage organisations militantes que la Grande-Bretagne considère comme « proscrites » ou illégales, des organisations : telles que l’armée républicaine irlandaise (IRA), Cumann na mBan, Na Fianna Eireann et d’autres encore…

L’IRSP soutient l’appel de Sean Carlin contre l’oppression britannique du droit de l’Irlande à commémorer la mort de ses patriotes, nous cherchons à obtenir le soutien de toutes les organisations commémoratives en Irlande et apprécierait profondément le soutien des organisations internationales, camarades, dans la sensibilisation à un exemple de politique brutale d’oppression et de censure.

Ur vaouez kreñv a zo marvet hiziv. Arouez an holl vammoù frailhet o c’halonioù gant marv o bugale.

Gant Gerry Adams, prezidant Sinn fein, ez eo bet roet da c’houzout e oa marvet Rosaleen Sands. Atav e oa chomet mamm Bobby Sands sonn ha kalonek evit kenderc’hel gant ar stourm, daoust d’ar pezh he doa gouzañvet e 1981 e Iwerzhon an Norzh gant marv he mab.

Bobby Sands a voe kaset voe d’an toull-bac’h e 1972 abalamour ma oa ezel eus an IRA. Deuet e oa maez met adpaket e oa bet da c’houde e 1976. E-pad ma oa bac’het e Long Kesh en doa kendalc’het da stourm, en ur skrivañ testennoù, barzhonegoù…

Ur poltred tapet eus Bobby Sands e toull-bac’h Long Kesh.

E 1981 e kemeras perzh d’ur c’houlzad yuniñ, gant un toulladig all a gamaladed, evit stourm evit o gwirioù hag evit kaout ur statud a brizonidi bolitikel. War ar renk ez eas zoken evit dilennadegoù betek bezañ dilennet (en toull-bac’h hag o yuniñ !) d’an 9 a viz Ebrel. Daoust da-se ha d’ar bruderezh graet d’o stourm ne voe ket selaouet an Iwerzhoniz, ha nac’het e voe atav gant Margaret Thatcher e vije bet roet ur statud ispisial d’ar brizonidi bolitikel.

Bobby Sands a voe an hini gentañ da vervel d’ar 5 a viz Mae 1981 da 27 vloaz, goude 66 devezh hep debriñ. Nav stourmer iwerzhonad all a varvas d’e heul…

Sed aze ur barzhoneg a oa bet skrivet gant Bobby Sands d’he vamm :

Dear Mum

Dear Mum, I know you’re always there

To help and guide me with all your care,

You nursed and fed me and made me strong

To face the world and all its wrong.

*

What can I write to you this day

For a line or two would never pay

For care and time you gave to me

Through long hard years unceasingly.

*

How you found strength I do not know

How you managed I’ll never know,

Struggling and striving without a break

Always there and never late.

*

You prayed for me and loved me more

How could I ask for anymore

And reared me up to be like you

But I haven’t a heart as kind as you.

*

A guide to me in times of plight

A princess like a star so bright

For life would never have been the same

If I hadn’t of learned what small things came.

*

So forgive me Mum just a little more

For not loving you so much before,

For life and love you gave to me

I give my thanks for eternity.

Rosaleen Sands o kemer ar gaoz er straed e Falls Road, da vare devezh kentañ ar yun.

Radio Paese, l’émission Corse de FPP à Paris, a diffusé un entretien avec Liam Ó Ruairc à propos de son livre “Paix ou pacification : l’Irlande du Nord après la défaite de l’IRA” (édition Stourmomp).

L’interview se trouve vers la 18ème minute environ et Liam Ó Ruairc y évoque plusieurs thèmes durant un quart d’heure : Brexit, accords du Vendredi Saint, situation économique et politique en Irlande du Nord, …

Le blog communiste Occitan “Servir le Peuple” a eu l’excellente idée de traduire un communiqué de l’organisation républicaine et socialiste Irlandaise Eirigi sur l’utilisation la croix Celtique par le GUD. Un communiqué qui tombe à point après la parade puante de 20 nervis du GUD “Bretagne” samedi dernier à Rennes en parallèle d’un rassemblement de solidarité avec des migrants.

Eirigi

Les néo-nazis n’ont aucun droit à se revendiquer de Pádraig Pearse et du républicanisme irlandais !

Comme il apparaît qu’un groupe français d’extrême droite, le GUD (Groupe Union Défense) a tenu une réunion publique en tentant de récupérer Pádraig Pearse et la liberté de l’Irlande, Éirígí affirme qu’il n’y aucune place pour les néo-nazis, racistes ou fascistes au sein de lutte révolutionnaire irlandaise.

Le républicanisme socialiste irlandais est une idéologie internationaliste, laïque et inclusive, avec une longue et fière histoire d’opposition à la menace fasciste, qu’elle ait montré sa tête affreuses dans les rues de Dublin ou sur les champs de bataille de l’Espagne. Depuis plus de 200 ans, le républicanisme irlandais a eu pour objectif de donner plus de pouvoir aux petites gens, indépendamment de leur religion ou leur nationalité, et a cherché à construire sur cette île un système social qui mettrait fin à toutes les formes d’exploitation. De tels principes reposent sur une totale opposition à l’idéologie d’extrême droite.

En tant que signataire de la Proclamation de 1916, Pádraig Pearse s’est battu pour les libertés civiques et religieuses, des droits égaux et des opportunités égales pour tous, et a finalement donné sa vie dans la tentative d’établir une République irlandaise qui chérirait tous les enfants de la nation de manière égale. L’absurdité de la suprématie raciale prêchée par l’extrême droite ne saurait être plus éloignée des convictions politiques de Pearse.

En tant que républicains socialistes irlandais, Éirígí rejette toute tentative de la part de l’extrême droite de récupérer le combat pour la liberté de l’Irlande. Nous affirmons que la lutte en Irlande est une lutte socialiste de libération nationale.

Nous affirmons, avec les mots de James Connolly, que “le salut de l’Irlande ne peut venir que du socialisme” !

Étant donné que l’extrême droite à travers le monde se sent pousser des ailes depuis la victoire de Donald Trump, nous rappelons aux groupes tels que le GUD que toute tentative néo-nazie de s’organiser en Irlande a été empêchée par le Peuple irlandais, qui a sans cesse démontré qu’il est déterminé à affronter l’idéologie de la haine.

Aucune tribune ne sera donnée aux racistes, fascistes ou néo-nazis et leur soutien n’est pas le bienvenu. No pasarán !

Eirigi.

Patrick Pearse
Patrick Pearse

Rencontre avec Liam Ó Ruairc, écrivain républicain et socialiste Irlandais, à l’occasion du 27ème festival du livre de Carhaix qui avait lieu les 29 et 30 octobre et qui était consacré à l’Irlande.
Liam Ó Ruairc, originaire de Belfast, venait en effet de publier : « Paix ou Pacification ? L’Irlande du Nord après la défaite de l’IRA » aux éditions “Stourmomp”.
Un ouvrage qu’il présente comme ceci :

« Depuis des années, les pouvoirs dominants et leurs médias vantent les mérites du « processus de paix » nord irlandais. La présente étude cherche à montrer que ce processus n’arrive pas à lier “paix” et “justice” et que pour cela il est plus exact de parler de « processus de pacification ».
Contre les discours dominants réduisant ce qu’on appelle la “question irlandaise” à un problème insulaire et à des haines ancestrales, cette étude la place dans le contexte du colonialisme, de l’impérialisme et des luttes de libération. »

Le 27ème festival du livre de Carhaix (29 et 30 octobre) est consacré à l’Irlande. Ce rendez-vous incontournable de l’édition et du livre en Bretagne n’hésite pas à choisir des thèmes à la frontière du culturel et du politique. En consacrant son édition de 2016 à L’Irlande, 100 ans après l’insurrection de 1916 le festival ne déroge pas à cette tradition.

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Le programme et la liste des auteurs et éditeurs présents (de langue bretonne ou de langue française) est consultable ici et . Un certain nombre d’auteurs Irlandais et d’officiels de la république d’Irlande seront présents.

Par ailleurs un colloque aura lieu le vendredi 28 et le samedi 29 octobre coorganisé par le C.R.B.C. de l’Université de Rennes 2 et en partenariat avec l’association Breizh-Eire sur l’histoire des relations britto-irlandaises.

paix_ou_pacification_l_irlande_apres_la_defaite_de_l_ira_liam_o_ruairc_stourmomp
Nous attirons votre attention sur la présence à ce festival incontournable de Liam Ó Ruairc, écrivain républicain et socialiste Irlandais de Belfast qui vient de publier : « Paix ou Pacification ? L’Irlande du Nord après la défaite de l’IRA » aux éditions “Stourmomp”.

Un ouvrage qu’il présente comme ceci :

“Depuis des années, les pouvoirs dominants et leurs médias vantent les mérites du «processus de paix» nord irlandais. La présente étude cherche à montrer que ce processus n’arrive pas à lier «paix» et «justice» et que pour cela il est plus exact de parler de «processus de pacification».
Contre les discours dominants réduisant ce qu’on appelle la «
question irlandaise» à un problème insulaire et à des haines ancestrales, cette étude la place dans le contexte du colonialisme, de l’impérialisme et des luttes de libération.”

Il viendra pour présenter son livre le vendredi 28 octobre à Guingamp au Centre Culturel Breton à 18H30 (vente et signature sur place). Ce sera un moment privilégié pour discuter avec ce partisan de l’Irlande réunifiée et néanmoins universitaire stimulant, qui jette un regard critique sur la pacification.

Pendant le festival du livre de Carhaix vous pourrez le rencontrer le samedi de 14h00 à 16h00 et le dimanche de 10h00 à 12h00 sur le stand des éditions Coop Breizh qui distribue l’ouvrage.

Le livre est disponible en pré-vente pour 14 €, frais de port inclus pour l’hexagone sur le blog de Stourmomp qui est un collectif militant pour l’édition et la diffusion de matériel (en français ou en breton) de réflexion au service de la construction d’une république bretonne, libre, réunifiée, brittophone, socialiste et féministe dans une perspective internationaliste.

Compagnon de route des courants socialistes républicains irlandais, Liam Ó Ruairc a été un contributeur fréquent du (regretté !) site francophone Libération Irlande jusqu’à sa fin en 2013. Il répond ici à cinq questions posées au sujet du Brexit. Nous l’avons sollicité pour répondre à cette interview dans les jours qui ont suivit la victoire des partisans du Brexit, et nous le remercions vivement pour ses réponses.

Bretagne Infos.

I. QUELLES FORCES POLITIQUES ONT FAIT CAMPAGNE POUR LE ‘LEAVE’ EN IRLANDE DU NORD ?

Le 23 Juin 2016 l’éléctorat du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord a été appellé à se prononcer pour savoir si le Royaume-Uni devait rester ou quitter l’Union Européenne. Le taux de participation a été important, avec 72.2% de participation de l’électorat. Quitter l’Union Européenne a remporté avec 51.9% des votes, contre 48.1% préférant rester. Les endroits où le vote en faveur de rester dans l’Union Européenne a été le plus élevé sont Londres, l’Écosse et l’Irlande du Nord.
En Irlande du Nord le vote en faveur de rester dans l’Union Européenne s’élevait à 55.8%, contre 44.2% pour la quitter. Tous les partis unionistes et groupes loyalistes à l’exception du parti unioniste UUP ont fait campagne pour sortir de l’Union Européenne. Les deux partis qui représentent la vaste majorité de l’éléctorat nationaliste, le SDLP et le Sinn Féin de Gerry Adams ont appellé à voter pour rester dans l’Union Européenne. L’Irlande du Nord est divisée en 18 circonscriptions électorales, et sur celles-ci 11 ont voté pour rester et 7 pour se retirer de l’Union Européenne. Sans surprises, toutes les 7 où le Brexit l’a emporté ont une majorité unioniste et la majorité des 11 qui ont voté pour rester une majorité nationaliste. Des estimations fiables estiment que 70% de l’électorat unioniste a voté Brexit et entre 80% et 90% de l’électorat nationaliste a voté pour rester dans l’Union Européenne. Les médias ont souligné l’ironie du fait que la vaste majorité des unionistes et des loyalistes ont voté pour ‘Brits Out’ (‘Anglais dehors’) alors que la vaste majorité des nationalistes ont voté ‘Brits In’.
La question du Brexit n’a pas suscité en Irlande du Nord les passions que ce débat a généré dans le restant du Royaume-Uni. Cela peut être illustré par le fait que seul 62.69% de l’électorat en Irlande du Nord a participé au référendum contre une moyenne nationale de 72.2%. L’Irlande du Nord est fortement représentée parmis les circonscriptions électorales où la participation a été la plus faible. Cela dit, ce référendum a vu en Irlande du Nord le plus haut taux de participation électorale depuis 1998. Pour prendre un exemple récent, lors des élections pour le parlement d’Irlande du Nord du 5 Mai 2016, le taux de participation électorale était de 54.9%. La diminution du taux de participation électorale en Irlande du Nord depuis 1998 est symptôme d’un climat général de dépoliticisation, mais cela n’explique qu’en partie l’indifférence de l’électorat pour la question de se prononcer si il faut sortir de l’Union Européenne. Il est important de souligner que les problèmes qui ont étés au centre du débat sur Brexit dans le reste du Royaume-Uni -l’immigration et la sécurité en particulier- ont une importance négligeable en Irlande du Nord. Ici l’immigration n’existe pas véritablement comme ‘problème’ et les gens n’ont pas la même motivation qu’ailleurs de voter pour freiner soi-disant les hordes migratoires à qui l’Union Européenne permettrait d’ “envahir” la Grande-Bretagne.
Car il faut souligner que dans le cadre général du Royaume-Uni ce sont les forces les plus rétrogrades qui ont dominé le débat sur le Brexit (Boris Johnson, Nigel Farrage etc), les forces anti-capitalistes ou anti-impérialistes avaient un poids marginal. Ceux qui appellaient à voter pour un retrait de l’Union Européenne sur base d’un ‘Lexit’ (‘Left Exit’ – sortir de l’Union Européenne sur la gauche) étaient une force très minoritaire. En Irlande du Nord les arguments en faveur du Brexit ont été en vaste majorité faits par des Unionistes et des Loyalistes sur base d’une nationalisme Anglo-Britannique rétrograde. Il y avait un courant minoritaire appellant à une sortie de l’Union Européenne sur une base anti-capitaliste et anti-impérialiste.

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Chez les républicains les plus visibles ont étés le parti socialiste républicain Éirígí (1) ou l’ex-prisonnier républicain et gréviste de la faim en 1980 Tommy McKearney (2). La gauche anti-capitaliste (mais non-indépendantiste) –People Before Profit- s’est également mobilisée pour un retrait sur cette base. Sur base des résultats, leurs consignes de votes n’ont eu aucun impact. Prenons l’exemple de la circonscription électorale de Belfast Ouest dans laquelle je réside. Lors des élections du 5 Mai 2016, Gerry Carroll le candidat de la gauche anti-capitaliste People Before Profit a été remarquablement élu en tête de liste avec 8299 votes loin devant le candidat du Sinn Féin arrivant en seconde place avec 4769 votes – ce sur un taux de participation de 56.7%. Gerry Carroll a appellé a voter pour une sortie de l’Union Européenne sur une base anti-capitaliste. Lors du référendum du 23 Juin 2016, la circonscription électorale de Belfast Ouest a voté 74.1% en faveur de rester dans l’Union Européenne contre 25.9% pour en sortir. Le taux de participation était de 48.9%, un des plus bas de l’ensemble du Royaume-Uni. Vu la faiblesse et le faible poids des forces ‘progressistes’ ce sont essentiellement les courants les plus rétrogrades qui vont profiter du Brexit. Ce n’est pas un ‘Lexit’ mais plutôt un ‘Rexit’ – une sortie de l’Union Européenne sur la droite.
D’ailleurs le plus notable depuis le résultat du référendum est une explosion d’attaques et d’agressions racistes. Selon certaines sources, ce genre d’attaques a augmenté par 57% durant les sept jours qui ont suivit la victoire du Brexit. (3) Le pire jour a été le 25 juin qui a vu une moyenne de 12 attaques par heure. Comparé à la même période en 2015, la période entre le 16 et le 30 juin a vu une augmentation de 42% d’agressions racistes dans le Royaume-Uni. (4) Les minorités raciales, étrangers résidant en Irlande du Nord témoignent d’une situation très tendue et qui s’est dégradée depuis le référendum. (5) Pour prendre un exemple que je connais, comme les médias l’ont rapporté, dans les jours suivant la victoire du Brexit, Mohammed Samaana, un camarade Palestinien travaillant comme infirmier dans un hôpital à Belfast a été insulté en public dans le centre ville de Belfast par des gens lui disant de “rentrer chez lui” (sic !) car le Brexit avait gagné – ce genre de choses n’était pas arrivé au cours des plus de 15 années pendant lesquelles il a travaillé ici. (6) Bernadette Devlin-McAliskey, figure historique de la résistance irlandaise opposée au processus de pacification et sans illusions dans l’Union Européenne ne peut célébrer le Brexit, car selon elle ce sont ce genre de tendances racistes, xénophobes et rétrogrades que Brexit encourage et nourrit. (7) Comme l’a rappellé Étienne Balibar, le Brexit est l’anti-Grexit. (8) Beaucoup de républicains croient que Brexit affaiblit l’impérialisme. (9) Mais mon avis est que ce ne sont pas les tendances anti-capitalistes et anti-impérialistes qui vont profiter du Brexit. Le principal gagnant est un nationalisme anglais rétrograde.

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Matériel de propagande de Eirigi

II. POURQUOI LE SINN FÉIN DIRIGÉ PAR GERRY ADAMS A-T-IL FAIT CAMPAGNE POUR LE REMAIN? PAR PUR OPPORTUNISME OU POUR AFFAIBLIR L’ÉTAT BRITANNIQUE OU PAR INTÉGRATION DE CE PARTI DANS UN ESPACE POLITIQUE NORMALISÉ ET SON ACCEPTATION DES VALEURS PRO-UE ?

D’un point de vue général, le parti de Gerry Adams est passé d’une position d’opposition à ce qui était la Communauté Européenne puis Union Européenne à une position d’ “engagement critique” et finalement à une position d’acceptation de l’Union Européenne avec certaines réserves. (10) Ce changement de positions est apparue pour Anthony Coughlan -principale figure publique opposée en Irlande au projet de construction européenne depuis les années ’60- comme étant un abandon de la perspective républicaine irlandaise traditionelle sur la construction de l’Europe du marché commun. (11)
Dans le cadre particulier de la question du Brexit, la position du parti de Gerry Adams a plus à voir avec le fait qu’une sortie du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord représenterait un pas en arrière pour la stratégie du parti en Irlande. (12) Un pas en arrière pour trois raisons. Premièrement le parti de Gerry Adams croit que la marche vers l’unification de l’Irlande est inéluctable, et dans le cadre de la construction européenne la frontière et la partition de l’Irlande apparaissent comme un anachronisme. Une sortie de l’Union Européenne ne pourra que renforcer cette frontière et la partition de l’Irlande avec retour des postes de douanes, contrôles de police etc que l’Union Européenne est sensée dilluer. Deuxièmement les Accords du Vendredi Saint de 1998 ont incorporé d’importantes léglislations européennes relatives aux droits humains et l’égalité au niveau juridique. Le Brexit veut dire que ces conquêtes et les Accords de 1998 sont fragilisés ou remises en question. Troisièmement, l’Union Européenne est source de financements importants donnés dans le cadre du ‘processus de paix’. Les trois programmes PEACE de l’Union Européeenne ont donné de 1995 à 2015 €1.3 milliard à l’Irlande du Nord. Le programme PEACE IV a donné le 14 janvier 2016 encore €269 millions jusque en 2020.Ces financements vont par exemple pour des groupes d’ “ex-combattants”, d’anciens prisoniers républicains. Les financements que les militants du Sinn Féin ont obtenu de l’Union Européenne se comptent en millions d’Euro. (13) Le Brexit veut dire que la base du parti de Gerry Adams va perdre d’importantes sources de financements. Se prononcer en faveur d’un retrait de l’Union Européenne aurait été pour le parti de Gerry Adams scier la branche sur laquelle il est assis.

III. QUELLES PERSPECTIVES CONCRETES ENTRAINE CETTE VICTOIRE DU ‘LEAVE’ POUR LES PARTISANS D’UNE IRLANDE UNIE, ET PLUS CONCRETEMENT QUELLES PEUVENT ETRE LES CONSEQUENCES SUR LE PRETENDU PROCESSUS DE PAIX?

L’historien britannique John Newsinger avait décrit le processus de pacification comme étant la reconstruction de l’ordre bourgeois dans le cadre non de l’Empire Britannique, comme le traité de 1921,mais dans le cadre de l’Union Européenne. Les Accords de 1998 étaient construits sur l’idée que les États britannique et irlandais allaient continuer a faire partie de l’Union Européenne. Comme l’indique ma réponse à la question précédente tout un ensemble d’aspects juridiques incorporés dans les Accords de 1998 risquent d’être remis en question. Vu que ça retire l’aspect européen, le Brexit change le contexte dans lequel le processus de pacification se construit.
Les résultats du référendum sont une injection de réalité. Ils montrent que la frontière, la partition de l’Irlande sont toujours là et vont se renforcer. Le fait que Theresa Villiers, la Secrétaire d’État pour l’Irlande du Nord refuse de donner à l’Irlande du Nord ,le droit de négocier un statut spécial au sein de l’Union Européenne montre que le véritable pouvoir se trouve à Londres et non au sein de l’Assemblée d’Irlande du Nord, et que ce pouvoir se moque de ce que la majorité -55.8%- de l’électorat d’Irlande du Nord souhaite. (14)

IV. QUELLE EST L’IMPORTANCE DU DÉBAT SUR L’INDÉPENDANCE DE L’ÉCOSSE ET UN ÉVENTUEL RÉFÉRENDUM EN IRLANDE?

Avec 62% en faveur de rester dans l’Union Européenne, l’Écosse a eu le taux le plus élevé du Royaume-Uni de l’électorat pour ‘remain’. Suite à la victoire du Brexit, le Premier Ministre de l’Écosse Nicola Sturgeon parle d’organiser un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Écosse si la Grande Bretagne sort de l’Union Européenne.

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Si la question de l’indépendance de l’Écosse accentue la crise de l’État britannique, un référendum en Écosse est quelque chose de très différent qu’un référendum en Irlande. Les paramètres et préconditions pour un référendum sur la réunification possible de l’Irlande sont entièrement déterminés par l’État britannique, alors que les écossais peuvent décider quand ils veulent un référendum et quelles sont les questions posées. En vertu des Accords de 1998, un référendum sur la réunification de l’Irlande ne peut avoir lieu qu’une fois tous les sept ans. L’unité irlandaise se produit si cette option est soutenue par une majorité en Irlande du Nord et une majorité en République d’Irlande dans un référendum séparé. Très important, dans le cadre de l’Écosse il n’y a pas de controverses sur l’unité légitime pour l’autodétermination, alors que considérer les six comtés que comprend l’Irlande du Nord comme l’unité légitime pour l’autodétermination a peu de raison d’être politiquement, géographiquement ou historiquement. Les républicains diront que l’unité légitime sont les 32 comtés de l’Irlande, pas deux référendums séparés dans deux entités de 6 et 26 comtés basés sur des questions différentes. En Irlande l’unité pour l’autodétermination -et donc la démocratie- est fracturée, mais pas en Écosse. Les choses sont aussi compliquées par le fait que l’ancien Taoiseach (Premier Ministre) du gouverement de Dublin Bertie Ahern (qui avait négocié les Accords de 1998) a déclaré qu’une simple majorité -51% par exemple- ne serait pas suffisante pour une Irlande unie. (15) Les paramètres et préconditions pour un référendum sur la réunification possible de l’Irlande sont entièrement déterminés par l’État britannique. En vertu de la législation actuelle (Schedule 1 of the 1998 Northern Ireland Act), le gouvernement britannique par le biais de son Secrétaire d’État décrète que premièrement lui seul peut ou non faire appel à un référendum, deuxièmement décider de “la ou les questions qui doivent être posées”, et troisièmement n’organiser un référendum que si le Secrétaire d’État estime qu’il est probable “que la majorité des votants exprimerait le souhait que l’Irlande du Nord devrait cesser de faire partie du Royaume-Uni et faire partie d’une Irlande unie.” Après le référendum sur Brexit, le Secrétaire d’État à l’Irlande du Nord a exclu un référendum sur une Irlande unie sur base qu’un changement n’est pas susceptible d’être approuvé. L’opposition à un référendum sur la réunification de l’Irlande a aussi été exprimée ces derniers jours par le Premier Ministre du Royaume-Uni David Cameron et le Taoiseach (Premier Ministre) du gouvernement de Dublin Enda Kenny et son Ministre des Affaires Étrangères Charlie Flanagan. (16)

V. COMBIEN DE PERSONNES SONT DÉTENUES EN IRLANDE ACTUELLEMENT DANS LE CADRE DU CONFLIT ?

La libération anticipée des prisonniers suite aux Accords de 1998 pourrait donner l’impression que ce sujet est à présent résolu. Mais le problème est que il continue à y avoir des prisonniers républicains, même si ils sont beaucoup moins nombreux que durant la période 1969-1998. Environs 300 républicains ont été emprisonnés entre 1999 et 2009 au sud et au nord de l’Irlande, en Angleterre et ailleurs. Selon les statistiques fournies par les autorités pénales, fin 2015 il y avait un total de 54 républicains emprisonnés à Roe House dans la prison de Maghaberry en Irlande du Nord et environs 40 dans la prison de Portlaoise dans le sud de l’Irlande. Au moins quatre de ces prisonniers sont condamnés à perpétuité, parmis eux les ‘deux de Craigavon’. Ceux-ci sont emprisonnés à vie pour avoir tué un gendarme en 2009, mails il y a de sérieuses raisons de penser qu’ils sont innocents et une campagne importante a été mise en place pour les innocenter. Dans certains cas, comme actuellement celui de Tony Taylor, les républicains sont emprisonnés sans accusation ni procès. Dans le nord fin 2015 il y avait aussi 53 loyalistes incarcérés à Bush House dans le prison de Maghaberry mais pour des délits de droits commun (traffic de drogues etc) Dans le nord, les prisonniers politiques représentent actuellement environs 3.5% de la population carcérale qui s’élève aujourd’hui à 1507 détenus. Les prisonniers ‘sociaux’ sont beaucoup plus nombreux que les ‘politiques’ vu que l’Irlande du Nord a le plus haut taux du Royaume-Uni de gens en prison pour non-paiement de dettes. L’État britannique a décidé d’abolir tous les gains et privilèges obtenus dans les luttes carcérales durant le conflit et de traiter les républicains emprisonnés après les Accords de 1998 comme des criminels ordinaires. Cela a donné lieu à une série de luttes depuis 1999. Comme durant les années ’70, les prisonniers républicains ont mené une grève de l’hygiène du 4 avril au 12 août 2010 et du 6 mai 2011 au 20 novembre 2012 pour protester contre le fait d’être bloqué en cellule 23 heures par jour et les fouilles corporelles brutales. Le système carcéral n’a pas subit de réformes après 1998, et en 2011, une commission officielle a admit que le régime carcéral en Irlande du Nord était “ oppressif ”. Si en Grande Bretagne il y en moyenne trois gardiens pour 12 prisonniers, en Irlande du Nord la moyenne est de cinq gardiens pour trois prisonniers, soit six fois plus. Dans le cadre de cette situation, les républicains ont éxécuté deux gardiens de prison, le 1 Novembre 2012 et le 4 Mars 2016. La situation des prisonniers occupe une part très importante (disproportionnée peut-être) des activités des organisations républicaines opposées au processus de pacification.

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NOTES

(1) Gerry Moriarty, Éirígí backs Brexit with Northern Ireland poster campaign, Irish Times, 30 May 2016
(2) Rodney Edwards, What Brexit means for ex-hunger striker Tommy McKearney, Irish Times, 30 June 2016
(3) Peter Geoghean, Brexit result triggers wave of hate crimes in UK, Irish Times, 1 July 2016
(4) Hayden Smith, Police faced big spike in hate crimes in June, Belfast Telegraph, 9 July 2016
(5) Amanda Ferguson, Ethnic minorities in NI warn of rise in racist abuse since Leave vote, Irish Times, 28 June 2016
(6) Jonny Bell, Belfast nurse told ‘You from the EU? F*** off back to your country’ during night out in city, Belfast Telegraph, 28 June 2016
(7) Gerry Moriarty, Brexit campaign in North ‘played on racism and emotions’, Irish Times, 1 July 2016
(8) Étienne Balibar, Le Brexit, cet anti-Grexit, Libération, 27 Juin 2016
(9) British referendum result weakens old and new imperialism, Saoirse, July 2016
(10) Agnès Maillot (2009), Sinn Féin’s Approach to the EU: Still More ‘Critical’ than ‘Engaged’?, Irish Political Studies, 24:4, 559-574
(11) Anthony Coughlan, Sinn Féin goes Republican Lite on Brexit, Village Magazine, 20 June 2016
(12) Sarah Bardon, Sinn Féin to campaign against Brexit in EU referendum, Irish Times, 24 December 2015
(13) Maeve Sheehan, Ex-prisoners and dissidents share in €333m EU peace cash bonanza, Irish Independent, 24 January 2016
(14) Neither Holyrood nor Stormont could block Brexit, insists Theresa Villiers, Belfast Telegraph, 26 June 2016
(15) Laurence White, 51% majority not enough for Irish unity: Ahern, Belfast Telegraph, 20 November 2008
(16) John Manley, Sinn Féin call on border poll rejected, Irish News, 25 June 2016

Peggy O’Hara zo aet da anaon d’ar yaou 16 a viz Gouere e Derry,  e norzh Iwerzhon, d’an oad a 84 bloaz.

Brudet e oa dreist-holl evit bezañ roet buhez da bPatsy O’Hara. He mab a oa bet an eil eus an 10 merzher republikan a varvas diwar harz-debriñ. Yuniñ a reas e-pad 61 devezhiad da gaout ur statud a brizoniad politikel.

Tra-mor n’eo ket ken brudet eget Bobby Sands dreist-holl peogwir e oa ezel Patsy eus an INLA (Irish National Liberation Army), komunourien ha sokialourien radikal ar republikaned.

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E vamm avat, Peggy, a oa chomet feal a-hed he buhez goude marv he mab d’ar mennozhioù sokialour ha dizalc’hour a oa re an INLA hag e strollad foran : an IRSP (Strollad Republikan ha Sokialour Iwerzhon).

Brudet e oa evit bezañ aliet d’ar mammoù all a oa o mibien o yuniñ da chom hep klask kendrec’hiñ anezho da chom a-sav gant an harz-debriñ.

Derc’hel a reas Peggy O’Hara a-hed ar bloavezhioù betek n’eus ket pell zo gant ar mennozhioù dispac’hel a oa bet re he mab hag e genseurted hag a embanne bezañ hered stourm James Connoly.

E 2007 ec’h en em ginnigas evel republikanez « dizalc’h » hep kuzhaat ar pezh a soñje diwar-benn emglev  peoc’h ar gwener mat, disrann padus an enezenn , ar polis nevez. Ne oa ket bet  dilennet. D’ar c’houlz se ez eo tost da 300 den bet toull-bac’het d’ur mare pe d’un all, evit strollad-mañ strollad o devoa galvet a zevri da vouezhiañ eviti.

Hec’h interamant bet dalc’het d’ar sadorn 18 a viz Gouere zo bet arouezhius eus he buhez stourm ha poan. A-raok ma kuitaje an arched he zi e Buncrana Road e Derry e oa deuet ouzhpenn d’ar c’hantadoù a annezidi ur bagadig soudarded kuzhet o fas da dennañ taolioù fuzuilh war-zu an oabl, a-benn rentañ enor dezhi e-giz ma rae ar republikaned er bloavezhioù emgann.

Peggy Ohara

Tost da hanter-kant den, gwazed ha merc’hed, ur skerb du war o fas, o doa graet an hent betek ar vered evit diskouezh n’eo ket bet ankouaet gant an INLA pegen skouerius e oa bet Peggy O’Hara a-hed he buhez a stourmerez, moarvat ivez da zegas da soñj d’an holl e chom da dizhout pal politikel merzherien Long Kesh.

Trouz zo bet er c’hazetennoù, gant al lealourien hag ar polis gant kement a skeudennoù a ziskouezh splann n’eo ket e peoc’h c’hoazh an enezenn c’hlas, dreist-holl p ‘emañ an INLA o kemer perzh en harz-brezel hervez-kont !

An holl republikaned radikal (IRSP, CSM 32, Republican Sinn Fein…) a oa deuet d’an obidoù evit kimiadiñ diouzh Peggy O’Hara int ivez daoust d’an disemglevioù politikel a zo kenetreze, kement-se zo gwir ivez evit ar Sinn Fein « bras » (hini Gerry Adams) koulz hag an SDLP o deus rentet enor dezhi ha lâret kenavo da viken d’ar vaouez, d’ar stourmerez ha d’ar vamm he doa servijet en un doare kalonek ha ken feal, hep plegañ, stourm ar brizonidi politikel hag hini Iwerzhon, dieub, unvan ha sokialour.

savederry

Evel bep bloaz ez eo bet lidet e-pad dibenn sizhun pask emsavadeg Ebrel 1916 gant holl republikaned Iwerzhon.

Da heul un emsavadeg armet kenaozet etre Arme Keodeded Iwerzhon ha Kenvreuriezh Republikan Iwerzhon e oa bet diskleriet gant pennoù an disujidi republik kentañ Iwerzhon. An daou arme az eas unvan goude evit dont da vezañ Arme Republikan Iwerzhon ( IRA ).

Ma oant bet koll war an dachenn vilourel, ha fuzuilhet ar re a oa en o fenn e vez sellet ouzh an darvoud mañ evel hini ganedigezh ar vroadelouriezh arnevez en Iwerzhon. Ul levezon padus zo c’hoazh gant an darvoud hiziv an deiz evel m’en doa maget ha ma dalc’h da vagañ awen broadelourien ar pobloù hep stad er bed a-bezh.

D’an devezh se e vez kerzhet peurliesañ betek beredoù pe lec’hioù istorel evit rentañ enor da emsavidi 1916 a glaskas difenn gant an armoù ar gwir evit pobl Iwerzhon da gaout ur republik dizalc’h war en enezenn c’hlas. An holl strolladoù republikan a gemer digarez an devezh se evit prezegenniñ diwar-benn ar stourm a vremañ evit echuiñ gant an hent boulc’het e 1916, enoret e vez ivez an holl dud marvet abaoe 1916 evit ma vo dieub da vat ar vro.

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Lidoù a bep seurt.

A-benn bloaz e vo lidet ar 100vet deiz-ha-bloaz eus an emsavadeg brudet se. Ar bloaz mañ ez eo an holl o deus bet c’hoant diskouez e oant mui pe vui gwir dougerien herezh politikel harozed 1916.

Lidoù ofisiel zo bet er republik aozet gant ar stad met ivez gant a bep seurt kevredigezhioù, bodadegoù keodedel ha strolladoù ar pezh a ziskouez e chom bev mat eñvorenn stourmerien pask e kalon ar bobl.

Deus tu ar strolladoù republikan ez eo gant Sinn Fein Gerry Adams ha Martin Mc Guiness eo bet aozet ar c’herzhadegoù ledanañ e Belfast, Dublin pe Derry dirak miliadoù a dud. E Belfast Gerry Kelly , unan eus pennoù bras ar strollad, en doa taget en e brezegenn ar strolladoù a nac’h an emglev a beoc’h brudet dindan anv «  emglev ar gwener mat » sinet gant e strollad e ebrel 1998. Difennet en deus d’ar stourmerien ar strolladoù a dalc’h gant ar feulster armet da implij anv an IRA pa boueze MaryLou Macdonald e Dulenn ( bet kannadez Sinn Fein e Parlamant Europa ) war ar c’hoant a justis sokial a vez c’hoazh hiziv an deiz e kalon oberennoù stourmerien ha stourmerezed he strollad . Videoioù a gaver dre aze.

Ar strolladoù republikan all , hag a zo kalz bihanoc’h o levezon eget Sinn Fein o doa int ivez e pad an dibenn sizhun aozet darvoudoù liesseurt, diaes eo renabliñ an holl. Sed aze un nebeud, e touez ar re bouezusañ moarvat.

Ar strollad Republican Network for Unity (Rouedad Republikan evit an Unvaniezh ) krouet un nebeud bloavezhioù evit enebiñ ouzh emzalc’h nevez Sinn Fien gant un dornad tud a oa bet en toull-bac’h evit an IRA en doa dibunet e Dundalk. Un nebeud kantadoù a vignoned ha izili eus RNU gant strolladoù sonerien fleut republikan a oa deuet eus Iwerzhon ha Skos da seniñ ha da zibuniñ aze a-raok meur a brezegenn daer a enep da bolitikerezh sokial republik Iwerzhon ha disparti an enezenn. Ur gemmenadenn a berzh prizonidi politikel tost da RNU ha bac’het er su hag en hanternoz zo bet lennet evel diskleriadur republik 1916.

E bered Lurgan
E bered Lurgan

Ar strollad Republican Sinn Fein ( un disrann eus ar Sinn Fein all ) en doa aozet un tamm mat a emgavioù e pep korn ar vro koulz hag e bro Skos hag er stadoù unanet ( e metoù Iwerzhoniz divroet ). E unan anezho e Lurgan ( hanternoz ) e oa deuet a benn d’en em silhañ en engroez bodet e bered ar gumun ur stourmer eus ar c’hContinuity IRA. Goude bezañ diskoachet ur bistolenn e oa bet klevet tennadennoù war zu an oabl e koun ar stourmerien marvet. Continuity IRA zo unan eus ar strolladoù a nac’h an emglev a beoc’h hiziv an deiz , meur a brizoniad bolitikel zo bac’het evit bezañ bet ezel eus ar strollad armet a vefe tost tre eus RSF.

Izili CSM 32 zo bet oc’h aozañ lidoù liesseurt e Dulenn, Belfast, Cork ha Derry, Kerry. Ar CSM 32 ( Komite evit souvereniezh an daou gontelezh ha tregont ) zo kinniget evit bezañ tost eus ar strollad armet anvet an IRA Nevez. Evel o c’henseurted eus an IRA menneget a-raok oe vezont stank e prizonioù an norzh hag ar republik.

Ar strollad marksour leninour IRSP ( Irish Republican Socialist Party/ Strollad Republikan Sokialour Iwerzhon ) en doa bodet kantadoù a dud en Derry ha Belfast e lec’h m’eo bet kreñvig a viskoazh. Ar banniel ruz zo bet lakaet da strakal gante e-doug diskleriadennoù rust evit an emglev a beoc’h, an arme saoz, Sinn Fein ha politikerezh sokial ar republik.

O breudeur vihan eus ar strollad Eirigi ( war-sav ! e gouezeleg ) o doa graet kement all e Dulenn, Belfast,Wexford hag un toullad lec’hioù all.

Dibunadeg an IRSP
Dibunadeg an IRSP

Oberiant tre e oa e mizioù tremenet izili an holl strolladoù republikan, dreist holl er stourmadegoù evit ma chomo digoust an dour er republik. Un nebeud emvodoù publik ha manifestadegoù zo bet aozet en doare unvan a-walc’h etre ar strolladoù a rebech da « emglev ar gwener mat » bezañ diefed war o falioù pennañ : unvaniezh an enezenn ha distro ar soudarded saoz en o bro koulz ha statud ar brizonidi.

War dachenn ar stourm armet e chom kalz izeloc’h ar feulster evit ma oa a-raok an emglev a beoc’h, met alies e vez embannet gant ar servijoù polis e labour muioc’h mui ar strolladoù armet kenetrezo daoust ma chom dizalc’h An IRA Nevez eus ar c’hContinuity IRA ha deus ur strollad all ( hag a vije hep skourr politikel publik ) a ra gant anv gouezeleg Arme Republikan Iwerzhon , da lâret eo : Oglaigh Na hEireann .

Derc’hel a ray a-benn bloaz an holl strolladoù republikan da glask lakaat war wel pegen kreñv e chomont an eil da geñver egile ha da embann e chomo 100 vloaz goude mennozhioù James Connoly ha Padrig Pearse mennozhioù a vremañ a ranker derc’hel da glask tizhout ne vern an doare ma vez gant pep hini d’o zifenn.

Keleier Breizh Dieub Ha Sokialour.

E-korf un nebeud sizhunvezhioù ez eus bet aozet un toullad mat a zarvoudoù evit difenn ar gouezeleg en Iwerzhon. Ur mor a dud en doa kemeret perzh e Rith (Redadeg ar vro !) ha da heul e oa bet div vanifestadeg ledan a-walc’h e Dulenn hag e Belfast.

Ur vreizhadez yaouank harluet eno evit he studioù he deus kaset deomp un testenni a embanomp amañ dindan.

Trugarez vras dezhi evit ar skrid !

Kentelius ez eo gouzout e talc’h Iwerzhoniz kar-o-yezh gant o stourm enep youl fall parlamant Stormont an Hanternoz a chom dindan beli Rouantelezh-Unanet koulz hag e republik ar c’hreisteiz daoust m’emañ sañset kenofisiel  ar gouezeleg el lodenn se eur ar vro.

Keleier Breizh Dieub ha Sokialour.

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“An lá Dearg” e Belfast

6 sizhunvezh goude ar vanifestadeg bet dalc’het e Dulenn anvet « Lá Mór na Gaeilge », (devezh bras ar gouezeleg)  e lec’h e oa en em vodet kalz eus gouezelegerien  Iwerzhon (eus an norzh kement hag ar Su) manifestet zo bet adarre evit o yezh vroadel e  Belfast d’ar sadorn 12 a viz Ebrel dindan ar ger-stur “An lá Dearg”, (an devezh ruz) a oa  krog e Cultúrlann da 2e GM hag echuet er Custom House Square e kreiz-kêr Belfast.

Pal ar vanifestadeg a oa goulenn kevatalder, gwirioù ha justis evit ar gouezeleg hag evit an dud a gomz ar yezh.

Sed aze azgoulennoù ar c’houlzad :

• Ul lezenn diazez evit gwirioù ar gouezeleg en Hanternoz.

• Ma vije ret da c’houarnamant lec’hel an Hanternoz (hini parlant Stormont) lakaat e pleustr un hentenn a zeskadurezh en Iwerzhoneg.

• Ma vije arc’hantaouet ha harpet en un doare dereat kumuniezh ar ouezelegerien.

Arru  eo skuizh an dud gant ar gouarnamant na ziskouez interest ebet evit ar gouezeleg. Seán Ó Cuirreáin, komiser ar yezhoù ofisiel e Bro-Iwerzhon en doa roet e zilez rak ar santimant en doa bezañ dic’halloud dirak ar gouarnamant.

Hervezh an aozerien e oa bet betek 10 000 den o vanifestiñ e straedoù Belfast, « Dearg lá Fearg ! » (Fuloret ruz) a veze huchet gant an dud gour kement hag ar re vunud.

War an hent ez eus bet tro da welet un dornadig lealourien gant banniel ar Rouantelezh-Unanet oc’h ober saludoù nazi d’an dud o vanifestiñ pa oa pell muioc’h a re all o stlakañ o daouarn evit diskouez o skoazell a-hed an hent.

Ul leurenn a oa bet staliet er Custom House Square evit degemer an dud. Kemeret e oa  bet ar gaoz gant skolidi o c’houlenn doareoù trueuzdougen evit mont d’ar skol* ouezelek, gant an aozerien met ivez gant sonerien ha danserien. Aozet zo bet ur sonadeg vras diouzh noz gant strolladoù rock, punk ha reggae a gan e Gouezeleg.

Hervez an aozerien, ar pal a zo aozañ un dra nevez e Gouezeleg bep 6 sizhun  da zerc’hel gant ar c’houlzad . Ne vije dre ret ur vanifestadeg, met sonadegoù pe darvoudoù all , evit diskouez diskouez o youl da vezañ trec’h ha diskouez emañ ar gouezeleg perzh eus o vuhez pemdeziek. Kredapl eo  eta ne ra nemet kregiñ ar stourm nevez evit m’az afe war-raok yezh an Iwerzhoniz en daou du eus an harz .

*(nac’het eo bet dezho an transportoù pe ar yalc’hadoù peogwir emaint o vevañ tost diouzh ar skol  a vefe tu dezhe mont  war-droad betek enni. Diaes eo en ober  , kar ez eo ret treuziñ ur c’harter protestant .Ar  pezh a chom dibosubl d’ober en en ur mod didrabas  c’hoazh hiziv an deiz e Belfast . Bemdez e savont da 6e30 evit kemer ur bus a ra un distro vras evit mont  betek ar skol)

belfast gouezeleg

 gaielge